Plus jamais derrière les barreaux nan

Les jours comme aujourd’hui, où il ne travaillait pas, il se retrouvait toujours dans la salle de sport pour s’adonner à quelques coups dans un sac de frappe. Depuis son incarcération, il avait apprit à boxer sérieusement et il se débrouillait plutôt pas mal. Même si c’est dans sa jeunesse qu’il avait apprit à se défendre grâce à son père et aux cours de self-défense. A force de venir dans ce complexe, le canadien avait sympathisé avec un jeune homme au visage malmené par la vie. Jorge Ramirez était devenu quelqu’un avec qui le brun s’entendait à merveille et échangeait quelques coups de temps à autres. « Je suis pas contre continuer quelques échanges » avoua-t-il à l’homme avec un sourire d’un brin challenger. Il savait qu’avec Jorge, il ne faisait ça que pour s’entraner, et ils ne tapaient pas trop fort, histoire de ne pas s’éborgner. Ils étaient donc en face l’un de l’autre et vous continuez à vous castagner encore un peu tout en discutant. « Ouais, pour une fois, c’est si rare ! » dit-il en montrant sa garde au garçon qui avait essayé de lui mettre une belle droite. Leurs échanges continuèrent encore un peu, jusqu’à ce qu’ils sortiez de la cage, pour laisser la place à d’autre. Florian attrapa sa bouteille d’eau et enleva ses gants. « C’était une bonne séance, mais j’t’avoue que là, j’en peux plus » avoua-t-il à Jorge entre deux gorgées de sa bouteille. De temps à autre, il aimait bien se défouler pour sortir toute cette rage qu’il accumulait au fur et à mesure des jours. Et ça lui faisait du bien. C’est ça qui lui avait permis de survivre en prison, pendant ces deux longues années de dur labeur.

Continuer l’entrainement allait très bien au jeune canadien. Depuis son séjour en taule, il avait apprit à apprécier ce genre de moment de défouloir. C’était son moment, celui où il pouvait s’exprimer autrement que par les mots. Et il adorait ce moment. En arrivant sur Bowen, il avait trouvé ce mec, Jorge, qui partageait en quelque sorte la même passion que lui. Ils n’hésitaient pas à ce faire quelques combats quand ils le voulaient. « Allons-y » répondit-il alors que vous repreniez votre combat. Quelques crochets, quelques coups de jambes, et les deux jeunes hommes étaient prêts à finir ce combat. Aujourd’hui, ils n’avaient pas été trop dérangé, et Florian avait trouvé ça beaucoup mieux. Les autres jours, il y avait toujours eu ces gens qui critiquaient les échanges des deux garçons, et qui voulaient absolument reprendre la place après eux. Ou même les virer sans aucunes raisons valable. Une fois terminé, le brun se jetait sur sa bouteille d’eau pour en boire la totalité, tellement il était assoiffé. Une fois terminé, le canadien enleva ses gants pour porter sa serviette sur son front et s’éponger. « T’es un malade, moi j’en peux plus » avoua-t-il à son ami en riant légèrement. Florian aimait beaucoup ces moments là, mais il fallait s’arrêter à un moment donné. « Hmm, si une compétition. Mais je sais pas si j’vais m’inscrire » dit-il au jeune homme avant de reprendre un peu d’eau. Il n’avait jamais été dans des compétitions officielles, c’était plutôt de l’entrainement et seulement de l’entrainement. D’où son hésitation pour s’inscrire dans ce genre de cérémonie. Mais peut-être devait-il le faire ? Ca serait peut-être une bonne idée après tout, que de montrer aux gens de quoi il était capable.

Les deux jeunes garçons avaient passé la journée à s'entrainer, dans la joie et la bonne humeur. Il n'y avait aucune compétition entre eux, c'était juste histoire de se défouler, au moins une fois par semaine. Depuis son séjour en prison, Florian ressentait le besoin d'aller fixer pour se défouler et sortit toute cette animosité qu'il avait en lui find e ne pas la déverser sur quelqu'un qui ne le méritait pas forcément. Alors de temps en temps, il usait de ses poings avec son ami Jorge. « Tu me connais trop bien, je crois » répondit le jeune canadien avant de rire légèrement. Après avoir englouti sa bouteille d'eau, il posa ses gants dans son sac et attrapa sa serviette pour enlever toute la sueur qui se trouvait sur son visage. Pas très glamour, mais bon, ils 'en fichait, il n'était pas là pour faire un défilé de mode. « Ouais, j'ai entendu ça la dernière fois, mais... est-ce que j'vais y arriver ? J'sais pas ! » répondit-il à son ami en haussant les épaules. Une compétition c'est bien, mais le canadien n'en avait jamais fait. Les seuls combats qu'il avait fait étaient en prison, ou alors avec Jorge sur le ring qu'il avait devant lui. « C'est pas que j'ai peur, c'est que j'pense pas en être capable. J'ai jamais fais de combat en compétition, c'est pas les mêmes règles, si tu vois ce que je veux dire... » avoua-t-il simplement. Il y avait surement un once de peur là dedans mais très infime. « Et toi, il n'y a rien pour toi en ce moment ? » demanda-t-il en essayant de contourner le sujet vers son ami. Le canadien ferma son sac et se dirigea vers les vestiaires avec son acolytes.

A l’idée de faire une réelle compétition, Florian flippait grave. Se battre contre ses potes dans un ring c’est une chose, mais le faire pour gagner un prix à la fin en était une autre. Mais après tout, ça changeait du quotidien, et ça permettait toujours de se défouler. « Ouais mais j’sais pas, j’suis pas à la hauteur j’pense » répondit-il au brun en haussant les épaules grossièrement. Il ne savait pas parce qu’il n’en avait jamais fait. Mais il ne saurait jamais s’il essayait pas. Et puis son pote avait raison, il fallait tenter le tout pour le tout. « Je sais, mais je sais pas si j’serais assez endurant pour une compet, tu vois ? » dit-il simplement. C’était stressant de boxer devant des gens qui t’acclament. Ca lui étais déjà arriver lorsqu’il était en prison et qu’ils organisaient des fight clandestin ou bien encadré par les gardes de la prison. Et il avait plusieurs victoires à son actif, malgré son corps assez frêle. « J’ai jamais fais de compétition. Mais bon, il faut une première fois à tout. J’irais m’inscrire en partant de la salle » répondit-il en souriant. Mais dans sa tête, c’était la peur qui l’animait. Et s’il se prenait un k.o. devant tout le monde ? Ca fait tellement mal, il connaissait ça. Il espérait que son pote s’inscrive avec lui, même s’ils ne jouaient pas dans la même catégorie. « D’accord. J’espère que tu y arriveras en tout cas » répondit-il à Jorge en filant vers les vestiaires. Chacun de leur côté, ils prirent une douche. En même temps vu qu’ils sentaient légèrement la sueur et que c’était pas très agréable au nez. « Rien de particulier, et toi ? » demanda-t-il au jeune homme ne s’habillant après sa douche.

« Oh, c’est certain. La confiance en moi, c’pas mon fort » avoua-t-il à son ami avant de rire légèrement. Après, il était peut-être capable de faire cette compétition, et de la gagner même. Mais il n’aimait pas mettre la charrue avant les boeufs. « J’irais me renseigner, plus sérieusement. T’auras cas venir m’encourager » dit-il avec un sourire sur les lèvres. Florian était assez sanguin, alors il avait besoin de la boxe pour se calmer. Mais des fois il se disait qu’il ne fallait pas trop qu’il exerce ce sport, de peur de finir par perdre la tête et finalement tuer quelqu’un avec ses poings. Ca n’en arriverait jamais jusque là, mais il fallait être quand même assez prudent. Il en avait foutu des k.o, alors qu’il était encore en prison. Et il en avait prit pas mal aussi. Le marin savait que c’était douloureux. « Y’a que les cons qui changent pas d’avis j’ai envie de te dire » répondit-il à Jorge avec un sourire malicieux. Puis la discussion devint plus légère. Les deux jeunes gens étaient dans les vestiaires entrain de se changer et de discuter. « Je pense qu’on a besoin de repos après cette séance » avoua-t-il avant de doucement rire. Ils s’étaient épuisé, tous les deux. Et puis ce soir, Florian n’avait pas envie de sortir ni de faire quoi que ce soit. Son lit et un bon film, c’était ce qui était prévu au programme de la soirée. « J’t’accompagne » dit-il en prenant son sac sur l’épaule. Ils sortirent de la salle de sport et le marin se tenait près de son ami qui s’allumait une cigarette. « Faut qu’on se refasse ça bientôt, avant les compétitions, histoire de s’entrainer » proposa-t-il au mécanicien en sortant son téléphone de sa poche.

Cette séance avait fait un bien fou, encore plus quand c’est avec un copain. Florian sortait des vestiaires avec son ami, et ils continuèrent à parler pendant un petit moment. « Bon c’est cool, j’y penserais alors » répondit-il à Jorge avec un léger sourire. Le sport, la boxe, c’était quelque chose qui lui vidait la tête et qui lui permettait de sortir de son quotidien. Depuis la prison, c’était la seule chose qui le calmait quand il était énervé. Le marin eu un léger rire lorsque son pote lui répondit qu’il était surement con parce qu’il ne changeait pas d’avis souvent. « Après, c’est bien aussi d’être fixé sur ses idées » ajouta-t-il avec un léger rire. Il était fatigué, le Flo, et il n’avait qu’une envie c’était rentré à la maison et se vautrer dans le canapé avec ses colocataires devant la télé. « Comment tu fais pour garder cette forme ? Bon, j’dors pas beaucoup et j’bosse beaucoup, c’est peut-être pour ça que j’suis grave fatigué » répondit-il simplement en haussant les épaules. Ils arrivèrent dehors, et c’était surement le moment pour les deux potes de se dire au revoir et de faire chacun sa route. « Ouais, ça marche, on s’fait ça bientôt » dit-il en souriant. Mais il n’avait qu’une envie, c’était de rentrer à la maison, alors lorsque le jeune homme lui indiqua son chemin pour rentrer alors qu’il allait de l’autre côté, il soufflait bêtement. « Ah ouais, j’passe de l’autre côté donc je vais rentrer. Mais on s’voit bientôt » finit-il par dire en tendant sa main à son ami pour le saluer afin de lui dire au revoir.

HJ: