#16 - just don't let me disappear (jalix)

Lorsqu’Alix te dit que tu serais le premier au courant si ça arrivait un jour, tu ne pus t’empêcher d’attraper la perche qu’elle te tendait. D’un sourire qui voulait tout dire, tu répondis : « Forcément. » Puisque dans ce scénario que tu t’imaginais, tu faisais partie du trio en question. Inévitablement, donc, tu serais mis au courant étant donné que tu serais impliqué dans l’acte. Alix comprendrait assez facilement ce que ta réponse sous-entendait, parce qu’au fond vous en reveniez toujours à ça. Il vous arrivait quand même de faire preuve d’un peu plus de sérieux, même s’il ne s’agissait pas de tes conversations favorites avec ta colocataire. Tu préférais lorsque c’était léger et joueur, mais vous ne pouviez pas toujours en rester à une relation aussi superficielle. Il vous arrivait de vous confier et après-coup, tu ne le regrettais jamais, parce qu’Alix était dotée d’une très bonne écoute et de bons conseils. « Ouais, c’est ce que je pense faire, pour les premiers mois en tout cas … Trouver des jobs à des endroits auxquels j’aurais peut-être pas songé et voir si ça me plaît … Parce que ce loyer ne se paiera pas tout seul malheureusement, et les jobs d’acrobate ne courent pas la ville ! » Autre qu’au Delirium, en tout cas. D’ailleurs, tu y pensas lorsqu’Alix mentionna qu’elle ajouterait à sa bucketlist l’idée de te voir performer, et d’essayer elle-même. « On n’aura qu’à rentrer au Delirium par effraction après la fermeture et j’te montrerai les bases … » N’importe qui l’aurait dit à la blague mais t’avais cette petite étincelle de défi dans le regard, et ce sourire malicieux au coin des lèvres. Pour le moment toutefois, vous seriez un peu plus sages en regardant Netflix sur le canapé. Tu n’hésitas pas à te rapprocher d’Alix, profitant de la chaleur de son corps, de la douceur de sa peau. Elle posa sa tête contre ton épaule à un moment, laissant même ses doigts caresser les tiens, ce qui te surpris un peu. Tu ne bronchas pas, lui rendant même ce contact. À la fin de l’épisode, tu tournas la tête vers elle, les yeux baissés vers son visage si près du tien. « J’ai toujours des idées, avec toi, tu l’sais bien … » Et sur ce, tu brisas cette limite que vous aviez silencieusement imposée entre vous deux sans jamais cesser de la challenger. Tu posas tes lèvres sur les siennes et l’embrassa, avant d’être parcouru d’une vague de culpabilité en te rappelant toutes les confidences qu’elle t’avait faites. Elle était complètement perdue, Alix, et t’en profitais. Tu délaissas ses lèvres. « Je suis désolé, that wasn’t fair to you. » Tu soupiras, ne te décalant pas pour autant. « C’est juste très dur de se retenir, face à toi, Alix … » Tu esquissas un sourire, le regard plongé dans le sien, avant de finalement détourner les yeux vers la télévision, secouant doucement la tête. « Mais c’est pas une excuse. » T’allais quand même pas mettre la faute sur sa beauté et ajouter à cette stupide idée qu’un homme est incapable de contrôler ses pulsions face à une belle femme. T’avais juste senti l’attraction et la tension entre vous deux, et tu t’étais laissé piéger. Tu ne voulais pas foutre la merde dans son couple, surtout que t’avais même pas en tête de développer quoi que ce soit de sérieux avec Alix. C’était juste tellement physique, entre vous, et t’avais comme l’impression que ce n’était pas qu’à sens unique.

Forcément. Tu ne peux t'empêcher de sourire, détournant le regard parce que celui-ci risque bien de te trahir. De trahir à quel point Jackson t'attire, à quel point l'envie de te laisser aller dans ses bras est grande. S'il était arrivé quelques mois plus tôt, les choses auraient sans doute été différentes mais aujourd'hui, tu ne peux malheureusement pas céder à la tentation. Retrouvant tes esprits et surtout ton sérieux, vous en venez à discuter de l'avenir professionnel de ton colocataire qui semble encore très flou. « T'en fais pas pour le loyer, je pourrai toujours te prêter de l'argent. » Parce que tu gagnes très bien ta vie et que tu n'as pas envie que Jackson soit coincé dans un travail qu'il n'aime pas, juste parce qu'il doit payer sa part du loyer. « Le plus important, c'est que tu trouves ce que tu veux faire. » Réponds-tu en souriant au brun. Quand il évoque l'idée d'entrer par effraction au Delirium, une étincelle de malice traverse ton regard. Sans doute la même étincelle que tu vois dans celui de Jackson. Si ça peut passer pour une blague auprès de certains, pour vous, ça ne l'est pas du tout et le simple fait que ton colocataire ait évoqué l'idée, te donne déjà envie de la concrétiser. « Deal. On fait ça quand ? » Demandes-tu avec un rictus au coin des lèvres. Pour l'heure, en tout cas, vous êtes plutôt rendus au canapé du salon, plantés devant Netflix et plus précisément devant la Casa de Papel. A la fin de l'épisode, en tournant la tête vers Jackson, tu sais très bien ce qui va se passer. Tu sais très bien que cette proximité est dangereuse et que tu joues avec le feu. Si ton colocataire n'a rien à perdre, lui, tu ne peux pas en dire autant. Pourtant, quand il pose ses lèvres contre les tiennes, tu ne le repousses pas et te surprends même à répondre à son baiser. Se rendant compte de ce qu'il est en train de faire, Jackson interrompt votre baiser, s'excusant au passage. Tu secoues la tête, pour qu'il arrête immédiatement de s'en vouloir. Tu n'as pas vraiment mis de distance entre vous, au contraire même, tu n'as cessé de jouer avec le feu et de flirter avec lui. Alors tu peux totalement comprendre qu'il ne sache pas comment se comporter avec toi. « C'est pas toi, c'est moi. J'aurais peut-être dû mettre des distances entre nous mais je n'en ai aucune envie... » Murmures-tu, le regard toujours posé sur Jackson qui détourne le sien. D'une main, tu ramènes son menton vers toi pour qu'il te regarde et sans réfléchir, tu l'embrasses à nouveau, laissant ton désir pour lui prendre le dessus. Au fil des secondes, votre baiser devient de plus en plus passionné, vos langues se mêlant l'une à l'autre. Alors, tu te laisses guider par cette envie brûlante et tu grimpes à califourchon sur le brun, entourant son visage de tes mains tout en continuant à l'embrasser.

Tu souris lorsqu’Alix te mentionna que si tu ne t’en sortais pas, niveau loyer, elle pourrait te prêter de l’argent. Tu ne pouvais vraiment pas de plaindre des gens que tu avais pu trouver à Bowen. Qui aurait cru, d’ailleurs, que ce ne serait ni Brooke ni Emrys de qui tu te serais davantage rapproché, alors que si t’étais débarqué ici, c’était pour eux. Mais Brooke vivait une histoire passionnelle et fusionnelle avec un autre et Emrys, lui, t’avait rapidement fait comprendre qu’il préférait continuer à mener sa vie de solitaire sans sa famille. Heureusement, tu avais trouvé des gens formidables qui eux, avaient bien voulu te faire une place. Alix et Bellamy les premiers. « Je savais que tu dirais ça. Et c’est vraiment gentil. Mais il faudra bien que je me retrousse les manches, ça fait déjà plusieurs mois que je ne fais plus rien. La vie, ça fonctionne pas comme ça. » T’avais vécu le rêve, à Cirkaös, en gagnant ta vie en faisant ce qui te faisait vibrer, soir après soir. Maintenant, il fallait que tu affrontes la triste réalité. Triste, certes, mais ça ne signifiait pas que vous deviez arrêter de vous amuser pour autant. Quand tu proposas de rentrer par effraction au Delirium pour lui montrer tes talents et la faire voler dans les airs à son tour, Alix sembla excitée par cette idée folle. « On fait ça quand tu veux. Si je ne m’écoutais que moi j’dirais ce soir, mais on aura bu et ce sera pas une très bonne idée d’aller grimper aux rideaux … » Tu ris. « Le week-end prochain ? » Proposas-tu. En fait, c’aurait pu être n’importe quel soir à venir, mais tu ignorais si ce cabaret était ouvert à tous les soirs de la semaine. Tu savais que ça roulait bien, cet endroit, mais de là à attirer des foules le lundi ? Peu importe, vous aviez convenu d’une autre date. Pour la suite de cette soirée, c’était Netflix & chill, et tu n’hésitas pas à être fidèle à l’expression puisqu’à la fin de l’épisode, tu franchis la limite que vous n’aviez jamais dépassée, Alix et toi. Cette proximité, cette excitation à l’idée d’enfreindre les règles ensemble, ces jeux de regards, tout ça avait fait monter en toi l’envie de l’embrasser. Alors tu le fis, insouciant que t’étais. Par contre, traversé d’un éclair de remords, tu t’écartas après ce baiser, t’excusant pour ce geste peut-être déplacé. Tu détournas le regard. « Je n’en ai aucune envie non plus … » Et cette fois, c’est Alix qui tourna ton visage vers le sien, et qui réduisit à nouveau la distance entre vous. Cette fois, le baiser fut plus ressenti, plus langoureux, plus chaud. Alix grimpa à califourchon sur toi et tu l’accueillis en posant tes mains sur ses fesses et en la pressant contre toi. Tu ne t’arrêtas que pour t’assurer qu’elle ne regretterait pas cette bêtise. « What about Alek ? » Demandas-tu, le regard l’implorant de te répondre que cette nuit, elle n’en avait rien à faire.

« Non c'est clair mais je n'ai pas envie que tu t'enfonces dans un travail qui ne te plaît pas et que tu perdes cette étincelle, cette passion, qui t'anime à chaque fois que tu parles de ton métier. » C'est comme toi avec la musique, lorsque l'on est réellement fait pour quelque chose, c'est difficile de s'en détacher. Tu ne pourrais pas rester une seule journée sans faire de la musique que ce soit de façon électronique ou sur un piano plus traditionnel. C'est ce qui te manque le plus, d'ailleurs, dans cet appartement, d'avoir un piano où te poser quand ton cerveau a besoin d'un break. En parlant de la passion de Jackson, tu ne peux cacher ton impatience à l'idée de le voir à l'oeuvre et de pouvoir, toi-même, essayer quelques acrobaties. Evidemment, il te faudra plus qu'un essai pour parvenir à quelque chose mais tu ne doutes pas des capacités de ton colocataire à être un bon professeur. Et puisqu'il semble aussi impatient que toi, vous convenez de vous introduire au Delirium le week-end prochain. Ce qui te ravit, bien sûr. « Pas ces rideaux-là en tout cas. » Dis-tu en riant à ton tour avant d'ajouter : « Parfait, je vais avoir beaucoup de mal à patienter jusque-là. » D'aussi loin que tu te souviennes, tu as toujours été curieuse et friande d'apprendre. Petite, tu faisais plusieurs activités extra-scolaires en même temps, incapable de faire des choix. Tu désirais tout apprendre, tout connaitre. Et aujourd'hui, les choses n'ont pas changé et c'est pour cette raison que tu aimes autant travailler sur Youtube parce que ça te permet de toucher à tout, de ne pas te focaliser sur un domaine. En amour, c'est un peu la même chose. Tu n'aimes pas te confiner dans des cases, être réduite à un couple, à une seule histoire. Si la polygamie était légale, nul doute que tu la pratiquerais avec grande conviction. Bien que ton coeur puisse appartenir à une seule personne, ton corps, lui, aime se mêler à un panel de partenaires différents. C'est pour cette raison que tu as autant de mal avec cette relation exclusive, avec Alek. Et c'est pour cette raison que tu ne peux pas t'empêcher de retrouver les lèvres de Jackson même si ça veut dire tromper Alek. Assise à califourchon sur ton colocataire, il stoppe votre baiser pour être sûr que c'est bien ce que tu veux. « J'aurai tout le temps d'y penser demain. Mais là, j'ai trop envie de toi Jacks, j'peux pas aller contre ça. » Murmures-tu en passant une main dans ses cheveux, ton regard toujours scotché au sien. Prête à reprendre là où vous en étiez arrivés, tu es interrompue dans ta lancée par la sonnerie de l'appartement. « Ça doit être notre repas. » Dis-tu en soupirant, te levant pour aller ouvrir au livreur. Tu paies rapidement votre commande et la déposes sur le plan de travail de la cuisine puis reviens vers Jackson, toujours au salon. Tu lui tends la main, prête à retrouver ses lèvres mais dans un endroit où Bellamy ne risque pas de vous surprendre. « Je crois qu'on sera mieux dans ma chambre. J'ai pas trop envie que Bellamy nous surprenne, il risque d'être traumatisé le connaissant. » Plaisantes-tu avant d'attirer Jackson jusqu'à ta chambre. Une fois à l'intérieur, tu souris en voyant la caméra toujours posée sur le trépied, face à ton lit. « Ne t'en fais pas, elle est éteinte. » Dis-tu avec un rictus aux lèvres. Bien que si elle était allumée, ce ne serait pas vraiment un problème pour toi.

Un sourire se dessina sur tes lèvres quand Alix reprit, défendant sa position, en disant qu’elle ne voulait pas te voir perdre cette étincelle qui s’allumait dans ton regard lorsque tu parlais du cirque, des acrobaties. « T’es parfaite. Si tu continues comme ça c’est seulement quand je te regarderai toi, que j’aurai cette lueur-là dans les yeux. » Tu ris doucement. Même une conversation anodine pouvait être transformée en séduction, entre vous deux. C’était plus fort que toi et puis, Alix était le genre de femme qui méritait qu’on la couvre de compliments. Elle méritait qu’on lui prouve jour après jour à quel point elle était extraordinaire. Tu ne savais pas si c’était le cas d’Alek, tu le lui souhaitais en tout cas. Parce que tu ne savais que ça ne pourrait pas être toi, pas sur le long-terme du moins, malgré les apparences. Pour le moment toutefois, tu ne pensais pas vraiment aux signaux que t’envoyais. Tu préférais largement manigancer votre entrée par effraction au Delirium, le week-end prochain. Tu ris au sous-entendu d’Alix, avant d’hocher la tête, partageant son avis sur l’attente. « Moi aussi. J’espère que tu ne te dégonfleras pas d’ici-là. » Dis-tu en la regardant, espiègle. Mais tu savais Alix dotée d’une même insouciance que toi face à ce genre de règles, alors tu savais que votre plan sera exécuté, tôt ou tard. Pour ce soir, vous aviez toutefois d’autres plans, qui ne tardèrent pas à se mettre en marche malgré la raison. Cette dernière avait déguerpi au moment où vos regards s’étaient croisés, brûlants de désir. Alix était montée sur toi, ses jambes de chaque côté de ton corps. Ses lèvres étaient agrippées aux tiennes. Après t’être assuré qu’elle obéissait bel et bien à ses envies, tu repris de plus bel votre baiser langoureux, jusqu’à ce qu’on sonne à la porte. Tu grognas en projetant ta tête vers l’arrière. « J’l’avais oublié, ce repas. T’as réveillé un tout autre appétit. » Un sourire au coin des lèvres, tu retiras tes mains de ses hanches pour la laisser se lever et aller chercher votre commande, aussitôt délaissée sur le comptoir de la cuisine. Tu attrapas sa main qu’elle te tendait. « Ce petit cœur sensible. » Te moquas-tu avant de suivre Alix à sa chambre. Lorsque ton regard se posa sur la caméra, la blonde comprit sans doute ce qui se passait dans ta tête, puisqu’elle t’assurait qu’elle était éteinte. Un sourire aux lèvres, une lueur de malice dans les yeux, tu t’approchas de la caméra et appuya sur le bouton on, et puis record. « Plus maintenant. » Tu arquas un sourcil, guettant la réaction d’Alix.