mistakes help us learn (eva)

Orphelin de mère et ayant grandi avec un père peu aimant et absent, Marvin n’a pas eu un début d’enfance très joyeux. Il n’a que peu de souvenirs de sa mère mais se souvient qu’elle l’aimait, tout comme son père dont le comportement a changé à la mort de sa femme. Il s’est retrouvé à voir davantage les nourrices et la crèche que son propre père. Et les moments tous les deux n’étaient pas très joyeux, Emrys n’arrivant pas à passer outre la mort de sa femme pour donner de l’amour et une enfance heureuse à son fils. En conséquence Marvin est un garçon assez renfermé et perturbé. Il a quelques mais à l’école mais il préfère passer les récréations dans son coin. Il ne parle pas beaucoup non plus, tout comme son père. Il est dans sa bulle ce qui inquiète ou agace parfois ses professeurs. Jusqu’alors son père ne s’était jamais vraiment impliqué dans sa scolarité. Accompagner les sorties scolaires, venir aux représentations de théâtre ou aux expositions de dessins d’enfants, très peu pour lui. Marvin faisait partie de ses enfants où on leur demandait sans cesse : et ils sont où tes parents ? Aujourd’hui âgé de huit ans il comprend un peu mieux tout ce qui se passe autour de lui mais n’en reste pas moins renfermé. Mais à présent Emrys tente d’aider son fils, de passer plus de temps avec, de l’aimer comme un père. C’est ce que Liz aurait voulu, il en est certain. Du coup quand la directrice a demandé à le voir pour parler de Marvin, il n’a pas éludé ce rendez-vous en prétextant qu’il n’y a pas de problèmes, qu’il s’en occupe, qu’il n’a pas le temps de venir ou tout simplement en ne répondant pas aux demandes. Non, il a décidé de voir la réalité, d’affronter le regard des autres sur son fils, son éducation, son histoire. Après sa journée à l’université, il est repassé directement à l’école chercher son fils et rencontrer la directrice. Il se sent un peu perdu dans ces couloirs qu’il ne connaît pas mais Marvin le guide jusqu’au bureau. Il a déjà expliqué à son fils qu’il devait voir la directrice pour parler de lui mais que tout irait bien et qu’il n’aurait qu’à jouer un peu dans la pièce d’à côté en attendant. Emrys frappe donc à la porte, un peu nerveux.

Ce n'est pas la première fois que tu convoques les parents du petit Marvin. M'enfin, tu devrais plutôt dire son père, le seul de ses deux parents en vie. Depuis la mort de sa maman, vous avez remarqué un changement dans l'attitude du fils Castel-Lewis. Dès lors, il n'est pas l'élève le plus bavard de ses classes. Pourtant, le changement est notable. Il est fermé, distant, il n'a plus envie d'être là. Cette fois, pourtant, malgré les différentes façons pour convoquer le père de Marvin dans ton bureau, ce dernier a accepté sans broncher de te rencontrer, même en fin d'année scolaire. C'est que la rentrée scolaire se fera dans un fracas pour lui si les choses ne bougent pas et tu tiens à t'assurer que le petit Marvin soit bien dès le début de l'année, sans quoi, tu seras forcée d'appeler les services sociaux. Et ça, t'as pas envie. Parce que le pauvre enfant a bien des drames à gérer, il n'a pas besoin qu'on en rajoute un nouveau à la longue liste de ses blessures. De quelles blessures parlons-nous ? Il t'est impossible de le dire avec certitude, mais à le voir agir en classe et dans la cour de récréation, tu sais que quelque chose de profondément brisé se cache en lui. Et tu t'inquiètes pour ce petit bout d'humain. Dans ton bureau, tu feuillètes son dossier scolaire. Il n'a pas d'échecs, mais ses résultats ne sont pas très forts, tu sais qu'il pourrait faire mieux à en entendre ses enseignants. Tu soupires, frottant l'arête de ton nez en réfléchissant à comment aborder le sujet avec monsieur Castel-Lewis quand un toquement raisonne à la porte. Tu te lèves pour ouvrir en apercevant la petite tête brune de Marvin accompagné de son père que, lui, en revanche, tu n'as vu que très rarement. Tu souris aux deux, serres la main du parent. Bonjour, l'accueilles-tu en serrant fermement sa main. Comment vas-tu Marvin ? Tu espères qu'il te réponde, bien que le contraire aiderait à se porter d'exemple concernant les choses que tu as à exhiber à son père. Tu peux jouer dans la salle d'attente pendant que Papa et moi discutons ? Tu lui pointes le bac de jouets et les cahiers de dessins qui trainent près des chaises d'attentes avant de montrer le chemin à ton invité. Comment allez-vous, monsieur Castel-Lewis ?, dis-tu en prenant place derrière ton bureau.

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