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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)

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MessageSujet: you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)   you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche) EmptyVen 29 Nov 2019 - 4:10

Doux matin de semaine qui s'était levé sur une maison silencieuse, trop grande pour une seule personne, maintenant un peu mieux remplie depuis qu'une seconde s'y était installée, une chambre d'amis toujours vide, mais des pièces communes animées, et un lit principal jamais froid. Soleil qui pénétrait par les fentes des rideaux de la chambre, réchauffant leur peau encore bronzée de leur périple balinais, couleur hâlée qui ne semblait pas vouloir quitter leur teint, au plaisir de la blonde qui portait, par défaut, encore moins de maquillage qu'à l'habituel, laissant le doré de sa peau l'habiller naturellement et les taches de rousseur de son visage la maquiller humblement. Elle se leva sur la pointe des pieds, discrète, évitant de réveiller au passage Léo qui dormait à poings fermés, sommeil réparateur de leurs ébats de la veille, enfilant au passage son peignoir qu'ils avaient abandonné sur le parquet de la pièce, juste avant de retrouver les draps, de laisser leur corps parler pour eux, encore et toujours, là où les mots manquaient. Ils s'étaient pourtant ouverts, avoués leurs sentiments, mais, ici, à Bowen, ils n'avaient pas risqué de les prononcer à nouveau, ces mots sérieux, ces mots qu'ils ne s'étaient autorisés qu'en intimité, loin de leur nature. Dans la cuisine, elle ouvrit la toile de la fenêtre qui menait vers la cour extérieure, laissant le soleil matinal plongé dans la pièce, envelopper ses boucles blondes qu'elle envoya par-dessus son épaule en se faisant couler un café noir, élixir de son énergie. Elle devait se rendre au salon, avancer des projets pour des clients, faire des croquis de nouveaux tatouages, gagner sa vie comme elle savait si bien le faire. Elle avait mis ses plans sur pause, devant éponger la perte de son employée et associée, son inscription à l'université avait été retardée, incomplète, même. L'envie y était, le temps lui manquait, l'argent aussi, un peu. Elle n'en avait pas encore touché un mot à Léo. D'une part, elle ne se sentait pas encore assez courageuse d'avouer ses nouveaux échecs, de dire à haute voix qu'elle était, à nouveau, condamnée par ses problèmes financiers. De l'autre, elle avait voulu éviter qu'il lui propose de l'aider, comme il savait si bien le faire, offrir de sa générosité de régler le moindre de ses soucis. Rôtie qui sautèrent de grille-pains, tartinées de confiture de fraise fraîche, elle s'installa à la table, carnet de croquis sur le bout du meuble de cuisine qu'elle attira vers elle. D'une main qu'elle croquait dans son petit déjeuner, de l'autre elle attrapait son crayon de plomb, gribouillant des esquisses de nouvelles idées, des propositions potentiels qu'elle pourrait offrir à ses clients, la tête bien trop remplit d'inspiration pour attendre d'être rendu à son atelier. Derrière elle, elle sentit le parquet craquer, la présence rassurante et échauffante de son amant, son amoureux presque secret. Soleil sur le visage, sourire fendu, elle se tourna vers lui, l'accueillant de bon matin par sa bonne humeur. Bonjour, lança-t-elle avant de se lever, laissant derrière ses croquis pour venir enlacer Léo et poser un baiser doux sur le bout de ses lèvres, le bonheur de se lever tous les matins à ses côtés qui l'envahissaient, elle qui avait pourtant été catégorique sur la temporalité de leur cohabitation. Elle prenait plaisir à vivre entourée, à ne pas être seule. Et si, pourtant, avant de s'envoler pour l'Indonésie, elle s'était mise à la recherche d'un nouvel appartement, un endroit que ses moyens financiers lui permettraient d'assumer seule, elle n'avait pas repris les recherches depuis leur retour. Blanche savait bien qu'il était plus raisonnable de retrouver des idées claires, de reprendre les recherches qu'elle n'avait pas encore osé en aviser Léo, pour elle, pour eux. Et, pourtant, quelque chose l'empêchait de le faire. Tu prends du café ?, demanda la blonde en se détachant de lui, laissant la distance s'installer entre eux alors qu'elle valsait vers la machine qui maintenait le café au chaud.

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Léo Emerson
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: Il a un fils, Jonah (7 ans), il s'est séparé de sa mère, Alba, avant sa naissance. ‹ il part régulièrement aux quatre coins du monde pour son travail ‹ il est passionné par le dessin, la peinture et la photo depuis tout petit, c'est la photo qui es devenu son métier ‹ il aime les gens, profondément, le contact humain, les rencontres ‹ il a déjà pris part à plusieurs projets humanitaires et tente de faire un voyage par an dans ce but ‹ il voyage un peu moins depuis qu'il a son fils, ça lui manque mais c'est un choix pour rester proche de lui ‹ il aime quitter Bowen mais aussi y revenir, il y trouve ses racines, ses plus proches amis, sa famille et ses repères ‹ il a horreur des soirées de galas et autre mondanités mais y assiste par correction envers sa famille, il a une vraie dent contre le Maire ‹ il est cinéphile ‹ il ne connait pas le rasoir et prend grand soin de sa barbe ‹ il est mauvais dans ses relations avec les filles, doué pour les séduire, il a un don pour tout gâcher et perdre les seules qui pourraient compter ‹ il n'est pas matérialiste, il pourrait vivre dans le luxe, il pourrait tout avoir, mais ça ne l'intéresse pas, il aime consommer de façon raisonnée ‹ il est plus ou moins sportif, ça dépend des moments mais il a un abonnement à la salle de sport, il lui arrive de courir sur la plage et il se débrouille en surf, il est fan de rugby, supporter de l’équipe locale ‹ il cuisine, il est gourmand et aime goûter les plats de différents pays ‹ il ne se considère pas comme fumeur mais il ne refuse jamais une clope surtout en soirée ‹ il est amateur de bons whiskys
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MessageSujet: Re: you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)   you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche) EmptyMer 4 Déc 2019 - 0:30

Quelques jours après leur retour sur le sol australien. Quelques jours que Léo avait retrouvé son lit et ses habitudes. Ce n'était pas son premier voyage ni le dernier. Cette fois-ci pourtant le retour à la réalité était brutal, difficile. Il se réveillait le matin avec l'envie de repartir, un besoin d'ailleurs qui le prenait tout entier sans qu'il comprenne pourquoi. Il donnait le change en sortant avec ses copains, en essayant de reprendre le cours normal de son existence. Si tant est qu'elle puisse être normale, maintenant qu'une présence blonde se faisait ressentir dans toute sa maison. Elle avait déposé ses affaires dans les placards de la chambre d'ami depuis quelques mois déjà mais c'était dans le lit du grand brun qu'elle se glissait à présent tous les soirs, dans ses bras qu'elle passait ses nuits, réchauffant ses draps de son incandescence. Blanche laissait doucement, progressivement sa trace dans cet intérieur dépouillé, masculin. Un parfum floral qui enveloppait un peu chaque pièce, une ou deux bougies dans le salon, une brosse à cheveux dans la salle de bain et une brosse à dents à côté de celle de son amant. Quelques vêtements qui traînaient dans la chambre, elle n'était décidément pas aussi ordonnée que Léo mais il aimait ce désordre qu'il qualifiait de charmant. Il y avait quelque chose de rassurant dans cette présence, comme si tout était normal, comme si les pièces du puzzle se mettaient en place dans une logique qui le dépassait, mais il ne cherchait pas à comprendre. Il lui avait dit qu'il l'aimait, de la façon la plus simple et la plus naturelle au monde, dans ce cadre idyllique qu'offrait leur séjour à Bali. Il lui avait fait comprendre qu'il voulait enfin avancer avec elle à ses côtés, qu'elle soit peut être, qui sait, la femme d'une vie, après des années à la fuir et à refuser cette attirance inexplicable mais toujours là malgré le temps qui passait. Il y avait eu beaucoup de douceur entre eux durant ce voyage et ce serait mentir de dire qu’il n’y en avait plus à présent, surtout quand la nuit les enveloppait pour laisser leurs corps se retrouver dans cette danse qu’ils connaissaient si bien. Mais quelque chose clochait, il y avait cette retenue dans la journée quand ils se croisaient, s’évitant presque, invoquant le tourbillon du quotidien pour ne pas à avoir à trop se retrouver ensemble, cette gêne, presque, inexplicable. Quelques jours après leur retour Léo avait croisé une ombre, un fantôme de son passé, laissant un trou béant dans son cœur qui semblait pourtant battre comme s’il était tout neuf. Grace était de retour en ville et leurs retrouvailles avaient été pour le moins houleuses, depuis il avait la tête ailleurs. C’était néanmoins les bras rassurants de Blanche qu’il retrouvait toutes les nuits et il s’enivrait de cet amour qu’elle lui offrait sans retenue pour apaiser sa peine. Et puis il y avait ce journal qu’elle avait laissé là, comme pour qu’il le voit, avec les annonces entourées, des annonces pour des logements. Il n’était pas idiot, le journal datait d’avant Bali, mais il était encore là, elle ne l’avait pas jeté… laissant croire à Léo qu’elle n’avait aucune intention de rester dans la maison, qu’elle attendait juste la bonne opportunité pour partir. Alors que faire avec tout ça ? Est-ce que ce ne serait pas bien, oui, qu’ils vivent chacun de leur côté pour laisser une chance à leur histoire de se développer doucement ? Et Grace… elle avait teint ses cheveux dorés… merde, il déconnait, bien-sûr qu’il pensait à elle. Et ça le mettait d’une humeur maussade, ce matin en se levant, tout comme un peu tous les jours depuis quelques temps. A Bali il avait presque supplié Blanche d’y rester… il s’en souvenait encore et il rêvait encore qu’elle dise oui, qu’ils repartent, qu’ils quittent Bowen, qu’ils s’envolent là où la vie était plus douce, là où rien ne pouvait les atteindre, c’était tellement plus simple. La mine sombre, qui pouvait passer pour celle d’un homme encore en proie à un réveil difficile, Emerson adressa un regard furtif à la blonde qui s’affairait déjà sur la table. ‘jour. Léger pour un bonjour amoureux... il s'étira en baillant. Elle se leva et, aussi légère qu’une brise, elle se retrouva pendue à ses lèvres, ce qui arracha un sourire au photographe malgré lui et ses humeurs. Comme par réflexe ses bras s’enroulèrent autour de la taille de sa maîtresse et il l’embrassa dans les cheveux. Si tout pouvait être aussi simple que ce genre de réveil finalement. Il attrapa du pain de mie et le pot de beurre de cacahuète alors que Cambridge se dirigeait vers la machine à café. Oui, merci. Tu as déjeuné ? Elle semblait fraîche comme une rose, bien plus que lui.



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MessageSujet: Re: you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)   you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche) EmptyMer 4 Déc 2019 - 3:26

Bonjour à demi-mot qui aurait dû lui mettre la puce à l'oreille, Léo s'introduisant dans la cusine les yeux et le visage encore endormis, s'éttirant de tout son long pour trouver une façon de mettre son corps en marche. Elle aurait dû se douter que quelque chose était brisé. Mais, naïve, Blanche valsait dans la cuisine, son sourire et les étincelles de ses yeux qui enjolivait la pièce, ne s'appuiyant que sur les promesses qu'on lui avait faites. Elle n'avait aucune raison de douter, rien ne restait pourtant en suspend, il avait été clair, ses mots qu'il lui avait innocement accordés n'étaient point banales, ça leur avait pris des années pour oser enfin les avouer. Comment devrait-elle, alors, savoir qu'il y avait toujours, entre eux, ces barrières qui s'imposaient depuis trop d'années. Il posait ses mains contre la taille de la tatoueuse, son regard qui semblait enfin s'illuminer, sourire sur les lèvres, peau qu'il n'avait pas touchée depuis la nuit dernière, et Blanche semblait reprendre vie. Mm mm, lâchait-elle joyeusement, hochant la tête à la question du brun, son assiette vide qui reposait sur la table, côte à cet éternel carnet de traces qu'elle gardait presque secret. Je dois filer au salon. J'ai pris beaucoup de retard dans mes projets ces derniers temps. Sourire qui accompagnait la dernière phrase, elle lui tendit la tasse d'elixir noir, sans lait, sans sucre, sans crème, libre à lui d'en faire son bonheur. D'un geste rapide, elle referma son cahier à dessin et s'emparra de l'assiette où seulement les traces victimes de son engloutissement matinal y reposaient toujours pour la déposer dans l'évier. On mange ensemble ce soir ?, tâta-t-elle, en faisant courir ses doigts sur le piano de cuisine. Depuis le retour, ils ne s'étaient que retrouvés le soir, l'un dans les bras de l'autre, comme les amants qu'ils étaient. Il y avait bel et bien eu cette soirée, celle où son amant avait été promu l'homme le plus séduisant de la ville, seule escapade qui avait laisser les deux tourtereaux s'afficher publiquement. Il vivait sa vie, elle vivait la sienne, exactement comme ils l'avaient prédit lorsqu'ils s'étaient donné le droit d'emménager temporairement sous le même toit, sans penser un jour s'échanger je t'aime. Blanche regardait Léo d'un drôle d'air, tentant de sonder sa réaction, peu démonstratif par moment, refroidit par d'autre, Blanche soupira discrètement. On est pas obligé. J'ai pas mal de boulot, je ne sais pas à quelle heure je rentrerai... Et la froideur, ce matin, était plus prenante que les autres. Tout était comme dans leurs pensées initiales, excepté leurs sentiments maintenant avoués. Et si le problème, c'était ça ? Elle n'avait pas cherché ces mots, elle ne les avait pas forcé. Au travers d'un jeu d'enfant dangereux, tous les deux joueurs, ils s'étaient livrés. Il le lui avait arraché ses sentiments qu'elle tentait de contenir, de dompter, de maintenir secret, bien qu'ils se lisaient au travers de ses yeux. Et il le lui avait demandé, dans un jeu où elle n'était pas outillée à lui raconter des histoires. Rassurée par ses douces paroles, elle ne s'était posée aucune question, se laissant berner par l'envie que leur douceur vienne s'installer avec eux, entre dans leurs bagages et ne quitte plus le nid qu'ils s'étaient tous les deux construits et dont, ce matin, il lui donnait l'impression d'être en trop. D'un signe de tête, elle l'avisa de son départ, laissant ses pas s'engager vers la chambre d'amis, là où ses vêtements étaient rangés, dans cette commode impersonnelle et aussi froide que l'ambiance entre eux ce matin, deux âmes qui se connaissaient par coeur et qui, pourtant, jouaient à se repousser, encore. Encore et toujours.
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MessageSujet: Re: you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)   you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche) EmptyMer 4 Déc 2019 - 23:44

C’était donc ça, le bruit que faisait une relation que l’on tuait dans l’oeuf. C’était un silence pesant, gênant. C’était tout un tas de questions que Léo se posait sans oser les formuler. Il n’avait pas envie de confronter Blanche sur son éventuel départ de cette maison, il n’avait pas envie qu’elle voit la tristesse dans ses yeux alors qu’il pensait à une autre. Alors il prenait la tangente, il l’évitait, pour ne pas avoir à parler, pour que les choses se tassent, peut-être, comme si elles pouvaient se résoudre par elles-même. C’était bien une des raisons pour lesquelles il aimait tant les voyages, en plus de toutes les autres, il aimait tout oublier, laisser ses soucis à la maison et ne pas y penser durant quelques jours, quelques semaines, quelques mois parfois. Léo n’avait jamais caché être une autruche et sa maîtresse le savait bien, simplement il lui faisait du mal avec son attitude et il avait horreur de ça. Pour autant, le simple contact de sa peau contre la sienne, de ses lèvres au coin de sa bouche l’électrisèrent et lui arrachèrent un sourire. Tout était différent cette fois-ci. Ils n’étaient plus simplement deux amants qui se cachaient derrière une amitié hypocrite. Ils avaient bien trop échangé, leurs cœurs s’étaient bien trop emballés, enfin celui de Léo parce que Blanche était déjà conquise depuis longtemps. A présent il y avait cette tendresse supplémentaire, cette douceur avec laquelle il posait ses yeux sur elle, cette envie de la garder auprès de lui. Emerson attrapa la tasse de café distraitement en haussant un sourcil, en but une gorgée, trop vite, comme toujours, il s’en brûla les lèvres et lâcha un juron avant de grimacer. Il jeta un coup d’oeil au carnet de dessins, jamais Blanche ne le laissait traîner, jamais il n’avait le loisir de pouvoir regarder, c’était son jardin secret à elle, pourtant il savait qu’elle avait du talent. Cette fois encore elle l’arrêta dans son élan en lui refermant le carnet au nez avec un regard presque amusé. Il ne put s’empêcher de penser avec sarcasme qu’elle cachait mieux ses œuvres que ses projets de quitter cette maison, mais c’était un brin méchant, il s’en voulu. Ne fais pas attendre tes clients… Il ne pouvait lui en vouloir, il était pareil, tous les deux animés par leurs passions respectives, sur ce point il pouvait bien la comprendre, elle avait une conscience professionnelle et un commerce à faire tourner. Blanche proposa qu’ils mangent ensemble ce soir, le photographe était déjà attablé, à lire les infos sur son téléphone, comme chaque matin, il s’informait des maux de la Terre, au cas où il y aurait un gros événement à couvrir, pour courir le monde, comme toujours. Il ne releva pas la tête et se contenta de la hocher pensivement. Hmm si tu veux. On aurait dit un vieux couple qui ne se parlait plus, qui ne faisait que vivre l'un à côté de l'autre, si loin d'eux. Il n’avait pas vraiment écouté et la réaction de la tatoueuse était à la hauteur de son manque d’emballement, pour ne pas dire du froid glacial qu’il avait laissé s’installer entre eux, elle soupira, il aurait presque pu l’imaginer lever les yeux au ciel. Léo releva la tête, tasse de café au bord des lèvres. On verra, je pourrais cuisiner et tu arriveras quand tu arriveras. Il n’avait rien prévu ce soir là et quand bien même on lui proposerait de sortir, ça pourrait attendre une nuit de plus. Dans tous les cas si Blanche s’était imaginé une sorte de rendez-vous galant, une nappe blanche et des bougies, on en était loin, dans la tête de Léo. Il pouvait être l’homme le plus romantique au monde, couvrir la chambre entière d’un parterre de fleurs, il pouvait faire des déclarations enflammées dont lui seul avait le secret ou lui dire qu’il l’aimait comme sorti de nulle part. Mais il pouvait aussi totalement détaché, pragmatique presque et ce matin c’était le cas, il ne faisait pas d’efforts, c’était au dessus de ses forces. La blonde hocha la tête sous le regard absent de son amoureux et quitta la pièce. Léo soupira puis baissa la tête pour terminer sa lecture mais il n’y arrivait pas. Il se leva de sa chaise, la mine sombre et rejoignit Blanche dans la chambre d’ami où il ne mettait quasiment jamais les pieds. Le cadre de leur discorde avait disparu, relégué au grenier, il eut une pensée pour cette chevelure de dos et ce matin parfait, une pensée furtive, une seconde seulement, où l’ombre d’un sourire triste passa sur ses lèvres. Puis son regard se posa sur cette valise à peine défaite, celle de Bali assurément, mais peut-être celle qu’elle ferait quand elle déciderait de partir. Allait-elle au moins lui en parler, lui demander son avis ? Quand est-ce que tu comptais me dire  ? Pour ta recherche d’appartement ? Il la confrontait finalement, au pire moment, sachant au fond que ce n’était qu’un prétexte comme un autre pour déclencher une dispute.

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MessageSujet: Re: you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)   you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche) EmptyJeu 5 Déc 2019 - 22:42

Lune de miel balinaise, teintée de leur facilité à se rapprocher, l'affection évidente entre eux, teintée aussi de peurs, de craintes qui pesaient plus lourd sur la balance entre la légèreté et la complexité de leur retour. Ils étaient revenus tard dans la nuit, pris un taxi pour retrouver la maison qu'était leur nid et avaient fini par s'endormir, chair contre chair, épuisés de leur escale. Leur vie avait repris un train habituel, presque banal, alors que le sable de leurs souvenirs traînait toujours au fond de ces deux valises qui les avait accompagnées jusqu'ici, celle de Blanche contenait encore le tiers de son empaquetage laissé à l'abandon comme le refus de mettre une croix finale sur ce qu'ils avaient vécu, loin d'ici, et qui ne pourrait, à en croire leurs agissements détachés de ce matin, perdurer une fois à la maison. Léo lui avait pourtant parlé de ses craintes, craintes que la blonde avait su panser, l'instant de quelques heures sous le paradis, mais dès que l'avion s'était posé, dès que leurs passeports avaient été estampés de leur retour au bercail, ces pansements se sont dissipés jusqu'à les achever. Et comme si Blanche l'avait vu venir, comme si elle l'avait prédit, sans réellement s'en rendre compte, son inconscient lui faisait fuir les signaux d'alarme, esquiver la froideur dans laquelle ils se lassaient traîner. Léo l'écoutait à peine, la tête dans les nouvelles du monde. Elle aurait pu lui annoncer qu'elle changeait de carrière, qu'il n'aurait pas sourcillé, intéressé par sa routine et non pas par ce que la blonde, à présent dérangeante, lui apportait. Elle soupira, orgueil blessé, avant de résigner sa proposition. Il valait mieux s'éloigner, prendre de la distance, plutôt que de forcer ce qu'il n'avait pas envie de vivre. À Léo, on n'imposait pas. C'était lui qui avait l'habitude de contrôler. Et, se faisant plus conscient de la situation, il proposa de cuisiner. Elle pinça les lèvres sans lui répondre, se rendant bien à l'évidence, à cet instant précis, qu'ils n'avançaient plus dans la même direction, honteuse d'y avoir cru, d'avoir bu à ses paroles. Elle ramait seule sur leur navire, alors qu'il semblait avoir baissé les bras, elle qui n'était plus un défi, elle qu'il n'avait plus à reconquérir. Bali lui manquait, émotion qu'elle laissa vaguement l'atteindre avant de quitter la cuisine pour se vêtir, laissant le photographe à sa lecture matinale. Dos à la porte ouverte, enfilant avec rapidité un jean ajusté, elle ne l'entendit pas arriver. Voix qui résonna dans la pièce, question à laquelle elle ne s'était pas attendu, pas ce matin, elle se retourna face à lui, son chandail contre sa poitrine encore dénudée, sourcils froncés, incompréhension totale qui se laissait sur son visage. Pardon ?, demanda-t-elle, sachant pourtant très bien ce qu'il avançait, journal qu'elle avait bien dû laisser traîner quelque part, bien en évidence à ses yeux pour lui laisser spéculer ses hypothèses. Et elle se sentit coupable, alors qu'elle n'avait aucune raison de l'être, coupable d'être le sort de l'attitude de son amant, coupable d'avoir brisé leur relation avant même qu'elle ne soit concrète. À la va-vite, elle enfila son chandail pour couvrir son corps qui frémissait, sa chair hérissée qui trahissait son inconfort, avant de s'avancer vers lui. On avait été clair, pourtant. Mon emménagement était temporaire, commença-t-elle à justifier alors qu'elle n'avait pas à le faire. Je te l'aurais dit, oui, ajouta-t-elle en pointant sur le conditionnel de sa phrase. Si, seulement, j'avais choisi de partir. Puis elle soupira, lasse. Puis il y a eu Bali. Et nos désirs. Et je n'ai plus eu envie de partir, confia-t-elle avant de soupirer à nouveau. Mais à voir comment nous agissons l'un avec l'autre, sans mettre le blâme sur le brun, alors qu'il était plutôt l'initiateur de leurs discordes actuelles, peut-être qu'il vaudrait mieux que je reprenne les recherches. Je le sens, tu sais, que je dérange, que je n'ai pas ma place ici, entre ton lit et la chambre d'ami. C'est assez évident... Et elle baissa les yeux. Qu'est-ce que j'ai fait ? Ou, plutôt, qu'est-ce qu'elle n'était pas ? La réponse, elle la connaissait. Elle l'avait toujours connu. Elle n'était pas l'élue de son coeur. Sans couture, sans détour. Laisse tomber, ne prends pas la peine de répondre à cette question. Ni à celle qu'elle n'avait pas prononcée, mais qui pouvait se lire à son regard. Elle avait été bête de croire qu'une seule semaine changerait le reste de leur vie.

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MessageSujet: Re: you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)   you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche) EmptyLun 9 Déc 2019 - 16:04

Emerson avait-il si peur que ça de l'engagement ? Il avait tout pour être heureux, une vie de rêve, une femme sublime dans ses bras, une femme qui l'aimait et dont il était lui aussi fou. Alors qu'est ce qui clochait dans tout ce tableau idyllique pour qu’il ait ce besoin de tout foutre en l’air comme si c’était une vulgaire histoire dont il n’avait rien à faire. A chaque fois qu’il avait été question de sérieux avec une femme il avait eu tendance à prendre la tangente, avec la mère de son fils c’était sûrement la meilleure preuve. Il ne s’était mis sérieusement en couple qu’avec deux femmes dans sa vie et l’une des deux était mourante alors ça ne comptait même pas, il savait au fond de lui qu’il allait la perdre tôt ou tard alors ce n’était qu’engagement limité même si ça ne changeait rien à l’amour qu’il lui avait porté. Quand à la seconde, celle qu’il avait longtemps considéré comme la femme de sa vie, qu’il considérait toujours comme sa muse, son idéal, peut-être que ça avait été plus simple parce qu’elle le fuyait, Grace avait toujours représenté un défi de taille pour lui, la seule qui lui avait résisté finalement et se jeter à corps perdu dans leur relation, quitte à en payer le prix, c’était leur prouver à eux-deux qu’il gagnait toujours… même si elle avait fini par lui briser le cœur, dans cette histoire là il avait perdu gros, il s’était fait du mal. Alors il était probable que la raison de ses craintes envers Blanche résidaient en grande partie dans ces souvenirs douloureux autant que dans le fait que la belle blonde s’offrait à lui depuis toujours, qu’elle mettait tant d’espoir dans leur amour que ça foutait la trouille au photographe. Il avait essayé de faire fi de ses peurs, d’avancer pour leur laisser une chance, il essayait encore. Mais ce matin, alors qu’il était à peine réveillé d’une nuit agitée, après qu’il ait vu les annonces entourées sur ce journal froissé, après qu’il ait recroisé son ex dans les rues les plus tristes de leur ville, il doutait de tout, ses vieux démons, fidèles compagnons d’infortune, se baladaient sur son épaule et pesaient lourd dans la balance. Il était détestable et ne faisait aucun effort pour se radoucir. C’était aussi ça, vivre avec le caractériel Emerson, c’était se confronter à un homme toujours en proie au doute et à un manque cruel de confiance en lui, malgré tout ce qu’il faisait croire, c’était recevoir des cadeaux grandioses sortis de nulle part et le lendemain subir un froid polaire, sans transition. Il était difficile à suivre, il le savait bien. Et Blanche en faisait les frais ce matin. Elle se retira pour ne plus endurer la mauvaise humeur de son amant, il fit comme si ça le laissait indifférent, au fond de lui la colère grondait, montait comme une mauvaise bile et c’est dans cet état d’esprit qu’il se leva pour la rejoindre dans sa chambre. Pièce qui n’avait jamais été sienne, elle n’avait pas passé une seule nuit dans ce lit, dès le départ de leur soi disant colocation elle avait dormi dans les bras de son brun favori, seuls ses vêtements et quelques cartons avaient pris possession du lieu et ça convenait parfaitement à Léo. Alors pourquoi, toujours cette question, cette rengaine dans sa tête, pourquoi chercher la dispute là où une simple discussion aurait pu désamorcer la bombe, pourquoi tout gâcher ? Pourquoi ne pas écouter les voix qui lui disaient être raisonnable ? Parce qu’il ne l’était pas, Emerson, la raison il ne connaissait pas, il ne connaissait que les affres du cœur, les coups de sang ou de folie, les coups de reins pour la faire sienne, les coups de gueule pour la faire fuir, inlassablement. Il la trouva à moitié nue et cette vision aurait presque pu lui faire perdre sa sale humeur, s’il n’avait pas la vision de ce tableau dans un coin de la tête, le souvenir de Grace qui lui martelait sans arrête depuis quelques jours qu’elle était revenue. Et qu’elle le haïssait. Alors il attaqua, de front, mais sans la regarder dans les yeux, fixant un point invisible sur le mur du fond de la chambre. De but en blanc il confrontait Blanche et elle resta interdite quelques secondes. Avant de s’avancer vers lui et de répondre à sa question avec une franchise désarmante. Léo baissa les yeux incapable de soutenir son regard ce matin. C’est dans cette chambre que tu n’as jamais eu ta place… Son discours était contradictoire avec l’attitude qu’il avait envers elle. Il soupira à sa question, cette attaque il ne l’attendait pas, mais elle était méritée, si Emerson était le roi du silence, Cambridge aimait la franchise. Il croisa son regard une seconde, assez pour y lire tous ses doutes et toute sa peine. Nouveau soupire un brin plus agacé. Tu n’as rien fait. C’était bien là tout le problème, elle n’avait rien à se reprocher pourtant il semblait lui en vouloir. J’suis pas facile à vivre. Laisse… c’est un malentendu. Il se retourna, incapable de répondre à ses questions silencieuses ou de la rassurer, ni même de s'excuser. Il se dérobait mais le mal était fait, le vers était dans le fruit et petit à petit, s’ils ne parlaient pas plus, il allait finir par pourrir toute leurs belles promesses et les mots d’amours qu’ils pensaient pourtant si fort.

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MessageSujet: Re: you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)   you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche) EmptyMar 10 Déc 2019 - 0:08

Était-il réellement question de peur de l'engagement ? Était-il réellement question de peurs refoulées, de passé douloureux qui avait laissé des marques sur l'empreinte de toutes nouvelles relations possibles ? Ou était-ce simplement une question de butin à gagner ne représentant plus un défi assez grand, une facilité trop atteignable pour lui alors qu'elle se présentait sur un plateau d'argent ? Blanche n'avait plus la force de se faire désirer, de jouer aux femmes difficiles à avoir, de se lancer dans des jeux de séduction qui, au final, mèneraient à la seule et même conclusion que leurs exclusions. Elle en avait passé l'âge et le temps, préférant miser sur l'honnêteté, la franchise, le message que son coeur tentait de parsemer dans celui de son amant. Elle n'était plus un défi de taille, pas une femme intouchable qu'il fallait dompter. Elle n'était pas Grace. Patiente jusqu'à ce jour, silencieusement blessée, elle n'en avait pas fait de drame. Et, pourtant, ce matin, il explosait, ce drame. Il sortait au grand jour, l'attitude du brun éloignée et froide, ses chaleurs habituelles qui ne se faisaient plus sentir, laissant un contraste amer entre leurs matins d'idylles balinais. Léo lui en voulait. On aurait dit qu'il lui en voulait pour toutes les abominations de ce monde, créant, entre eux, contexte détaché, injuste réaction, lui plantant, par son détachement, un poignard dans le coeur et dans l'espoir qui lui restait. La cuisine se libéra, Blanche préférant laisser le photographe à ses quartiers, sans sa présence pour le déranger davantage, retrouvant le chemin vers cette chambre qui ne lui avait jamais réellement servi de lieu de repos, mais plutôt de salle d'entreposage, ses valises et ses cartons qui y trônaient, là où jadis la photographie de la raison de tous leurs tourments avait longtemps logées. Léo et ses caprices. Quand il agissait de la sorte, il valait mieux s'éclipser, éviter d'en ajouter une couche au risque de se frôler à son caractère qu'elle ne souhaitait pas aire ressortir. Du temps pour se rapprivoiser, c'était ce qu'il leur fallait, elle en était convaincue. Mais elle se trompait sur toute la ligne. Et le brun le lui prouva rapidement, la poursuivant jusqu'à la chambre, au beau milieu de son intimité maintenant gênante, cherchant de quoi se couvrir, pour lui cracher le morceau. Ses hypothèses étaient donc partiellement vraies, il lui en voulait. Il lui en voulait d'avoir cherché un logement avant même qu'il ne le lui demande. Léo s'attendait peut-être à ce que Blanche esquive la discussion, qu'elle trouve une excuse pour justifier le journal qu'elle avait annoté, mais elle ne le fit pas. Elle lui donna l'heure juste, sans explosif, sans drame caché, sans montée de lait. Elle et sa douce voix, elle et la vérité. Mais il ne la commenta pas, cette vérité, préférant plutôt dénoter la partie de son discours qui supposait ne pas avoir sa place ici, l'infirmant sans pour autant la rassurer de par son attitude qui ne collait pas avec ses dires concluant sur un vulgaire c'est un malentendu, laisse tomber qui ne satisfit pas la blonde. Léo se retourna, prêt à clore la discussion, à reprendre le train de sa matinée ébranlée, mais il fit toutefois vite arrêter par la détermination de sa colocataire passagère qui ne lui laissa pas le plaisir de lui filer entre les doigts. Blanche enfila rapidement son haut, maintenant parfaitement présentable, et éleva la voix, ferme. Je ne suis pas certaine que ce soit réellement un malentendu, Léo, affirma-t-elle en avançant de quelques pas vers l'homme. C'est pas l'impression que j'ai, d'avoir ma place ici, renchérit-elle. Cette chambre n'avait jamais été sienne, il avait raison. Mais celle d'Emerson non plus. Ni le reste de la maison, d'ailleurs. Elle n'avait toujours qu'été une invitée dans cette maison, ils avaient un accord. Et, pourtant, Léo s'y opposait seulement alors qu'il l'avait pris sur le fait accompli. Quel est le problème entre nous ?, finit-elle par demander, ses doigts qui s'entrelaçaient, qui venaient jouer nerveusement avec ses jointures. Il fallait qu'ils communiquent. Et elle était prête à tout entendre, même le pire. Ça ne pouvait tout même pas faire aussi mal que la sensation de l'avoir perdu sans réellement l'avoir obtenu.
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: Il a un fils, Jonah (7 ans), il s'est séparé de sa mère, Alba, avant sa naissance. ‹ il part régulièrement aux quatre coins du monde pour son travail ‹ il est passionné par le dessin, la peinture et la photo depuis tout petit, c'est la photo qui es devenu son métier ‹ il aime les gens, profondément, le contact humain, les rencontres ‹ il a déjà pris part à plusieurs projets humanitaires et tente de faire un voyage par an dans ce but ‹ il voyage un peu moins depuis qu'il a son fils, ça lui manque mais c'est un choix pour rester proche de lui ‹ il aime quitter Bowen mais aussi y revenir, il y trouve ses racines, ses plus proches amis, sa famille et ses repères ‹ il a horreur des soirées de galas et autre mondanités mais y assiste par correction envers sa famille, il a une vraie dent contre le Maire ‹ il est cinéphile ‹ il ne connait pas le rasoir et prend grand soin de sa barbe ‹ il est mauvais dans ses relations avec les filles, doué pour les séduire, il a un don pour tout gâcher et perdre les seules qui pourraient compter ‹ il n'est pas matérialiste, il pourrait vivre dans le luxe, il pourrait tout avoir, mais ça ne l'intéresse pas, il aime consommer de façon raisonnée ‹ il est plus ou moins sportif, ça dépend des moments mais il a un abonnement à la salle de sport, il lui arrive de courir sur la plage et il se débrouille en surf, il est fan de rugby, supporter de l’équipe locale ‹ il cuisine, il est gourmand et aime goûter les plats de différents pays ‹ il ne se considère pas comme fumeur mais il ne refuse jamais une clope surtout en soirée ‹ il est amateur de bons whiskys
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MessageSujet: Re: you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)   you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche) EmptyMer 11 Déc 2019 - 0:07

Elle n’était pas Grace. Blanche était en tous points différente de son ex seule la couleur des cheveux était vaguement la même, une déclinaison parmi tant d’autres de cette teinte qui semblait être la favorite du photographe. Mais pour être honnête il s’était lassé d’attendre après une ombre, un fantôme qui le hantait depuis trop d’années. La sainte il l’avait dans la peau, comme tatouée à l’encre indélébile, mais si elle lui avait fait du bien, elle était la cause de beaucoup de ses maux, d’un mal-être constant, de l’impression de ne jamais être suffisant, elle était comme une drogue, une mauvaise héroïne dont il se sevrait depuis un an déjà. Pourtant comme tout drogué il avait ses rechutes et la recroiser l’autre jour n’avait clairement pas aidé. Il ne s’était rien passé, à part quelques gestes tendres, réminiscences de cette vie qu’ils avaient partagé, vite égratignés par une dispute pleine de rancœur et de non-dits. Le junkie s’en était rentré chez lui, avec dans la bouche un goût de fer, de trop peu ou de trop plein, il ne savait pas trop, il était perdu depuis ce jour. Et retrouver Blanche tous les jours n’aidait pas. Parce qu’il l’aimait, la tatoueuse, pour toutes les différences qu'elle avait avec son ex, pour la douceur dont elle faisait preuve envers lui, autant que la patience, parce qu’il s’était juré d’arrêter de la torturer avec ses mauvais choix, parce qu’elle était celle à qui il devrait tout dire à présent, tout confier pour aller mieux, mais ça il ne pouvait pas, impossible de lui parler de celle qui avait tant de fois fait voler en éclat tous ses espoirs de bonheur avec celui dont elle était follement amoureuse. Follement, comme une drogue, follement comme la bêtise d’aimer un homme qui ne serait jamais totalement accessible. alors au lieu de ça, par maladresse et parce qu’il était blessé, il s’en prenait à elle et ce journal était l’amorce parfaite pour une dispute dans les règles de l’art à croire qu’ils avaient cherché chacun de leur côté la meilleure façon de pimenter leur histoire déjà bien assez difficile à suivre. Presque naïvement il tenta de mettre un terme à cette accrochage qui n’avait ni queue ni tête, il s’en rendait bien compte, mais c’était mal connaître la blonde qui n’était pas idiote, elle connaissait son amoureux par cœur, elle avait déjà subi ses foudres, ils n’en étaient pas à leur première bataille. C’aurait presque été mignon, comme premier accrochage pour un couple tout neuf comme le leur, du genre qui finit sur l’oreiller pour se réconcilier et puis dans un éclat de rire juste après l’amour. Ca aurait pu se passer comme ça, mais si leur statut de couple était récent, ils se connaissaient trop pour savoir que ça ne finirait pas aussi bien que ça. En se retournant Léo crut que son autorité dans cette demeure mettrait fin à cet accro mais Blanche ne lui laissa pas le temps de partir, elle éleva la voix, c’était étrange d’entendre un ton pareil de sa part, elle qui était toujours si douce, si docile. Il releva la tête et arqua un sourcil, interrogateur, contrit. Elle avait raison, ce n’était pas un malentendu puisqu’il n’avait pas tout dit. Ne dis pas de bêtise, je te l’ai dit, à Bali, que tu avais ta place ici. Ici chez lui, ici dans sa vie, pourtant il était celui qui faisait un pas en arrière. Nouveau soupire agacé, elle le confrontait à son tour, il l’avait totalement cherché. Elle est revenue à Bowen. Si Blanche voulait savoir, si elle voulait comprendre ce qu’il y avait entre eux, elle était servie. Il lui lança un regard glacial comme pour la dissuader d’en demander plus, sans plus d’explications que ça, fallait-il en dire plus pour qu’elle réalise qu’il y avait toujours cette ombre dans son dos, cette menace qui planait, cet amour qui dépassait Léo et duquel il se détestait d’être si dépendant, cette héroïne qui le détruisait à petit feu. Il avait si longtemps espéré son retour et c’était au moment où il ne voulait plus l’attendre qu’elle venait pour tout détruire, toute nouvelle flamme, tout espoir d’un avenir où elle ne serait pas. Il pouvait résister, tenter de ne pas la revoir, c’était d’ailleurs le plan pourtant il fallait bien admettre que même s’il cherchait à la haïr de tout son être, il ne faisait qu’y penser depuis des jours.

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MessageSujet: Re: you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)   you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche) EmptyMer 11 Déc 2019 - 6:25

Longtemps elle s'était demandé ce à quoi le personnage principal du roman de Léo ressemblait. Physiquement, elle pouvait en être sosie, blonde de la tête, frêle du corps, sensuelle dans sa démarche, féline quand il fallait l'être. C'est sur les axes du caractère qu'elle perdait au change, Blanche, qu'elle ne pouvait correspondre avec la femme du roman, celle qui hantait l'auteur nuit et jour, endormi et éveillé. Elle n'était pas folle, Grâce n'avait jamais réellement quitté l'esprit de photographe. La photographie avait été relayée aux oubliettes, entreposée dans des quartiers de la maison qu'ils n'exploitaient pas, mais elle n'avait jamais disparue. Ni de son coeur ni de la maison, prenant la place de la blonde qui, elle, saurait s'effacer au temps venu, comme chaque fois qu'on le lui avait demandé. Elle n'avait jamais fait de caprices, jamais de chichis, elle s'en était allée, toutes les fois où Léo l'avait remplacé au détriment d'une autre ou d'un nouveau caprice, parce qu'il s'était lassé des boucles d'or de blanche ou de la docilité dont elle était dotée, parce que le sexe ne lui apportait plus rien et qu'il avait besoin de voir grand, de voir autre, de redécouvrir une femme différente. Longtemps elle s'était demandé quel était le visage de la femme du livre de la vie de Léo, celle qui l'accompagnerait au travers des épreuves de la vie, celle qui ne serait pas de passage. Et, naïvement, elle avait fini par croire qu'elle l'était devenue. Que ce visage avait pris forme du sien, parsemé de petites taches de rouleur et du vert vibrant de ses yeux. Elle y avait cru, parce qu'il le lui avait laissé croire dans l'intimité de Bali, dans toutes ces nuits où ils s'étaient consumés. Mais, à présent, il était clair qu'elle avait été bernée. Naïve, elle avait bu ses paroles, ce matin elle en recevait les conséquences de son empoisonnement. Il ramena Bali et les promesses qu'il lui avait faites, pleine d'espoir, il se justifiait laissant apparaître sur les lèvres de Blanche un rictus irrité à l'aube d'un soupire de la part du brun. Le dire, c'était une chose. Le penser, ça en était une autre. Le démontrer, c'était bien plus difficile. Et si Léo cotait bon aux deux premiers affirmations, il échouait lamentablement à la dernière. Déterminée, Blanche osa lui demander quel était le problème, donc, si elle avait toujours sa place ici, ici dans sa maison, ici dans sa vie. Et devant la réponse qu'il lui livra, teintée de toute honnêteté, Blanche se décomposa. Son rictus se perdit, les traits de son visage semblèrent s'étirer dans une grimace d'incompréhension, de peur et de craintes. Et voilà que l'histoire se répétait. Il était là le problème, à Bowen, fraîchement de retour, mêlant le coeur du brun entre deux têtes blondes. Et, face à cette autre blonde, Blanche n'est faisait pas le poids. Elle perdait, à plate couture. Je comprends..., souffla-y-elle comme un cri de détresse. Elle comprenait, oui, elle comprenait que c'était peine perdu, qu'elle aurait mieux fait de ne pas s'attacher, de ne pas y croire, parce qu'elle venait de tout perdre en l'instant d'une seconde, parce qu'elle était de retour. Tu l'as donc vu ?, demanda-t-elle la voix tremblante. Comment c'était ? Elle avait besoin de la vérité, même si elle faisait mal. Et s'ils s'étaient embrassés, s'ils s'étaient touchés, s'ils s'étaient abandonnés, au risque de souffrir, elle voulait le savoir. Plutôt mourir de douleur que de rester ignorante, cocue secrète de sa trop aveugle confiance. Fâchée, troublée, perdue, elle s'énerva, reculant d'un pas, la tête qui se souciait vivement, sonnée, dans le déni. Je t'ai cru, Léo. J'ai cru tous les mots que tu m'as livrés, comme une débutante. J'ai bu tes paroles, je m'y suis raccroché, parce que moi aussi j'avais peur de ce qui nous attendais. Mais là, ce ne sont plus des peurs de ta part. Ce sont des caprices. Des putains de caprice et un jeu. Je ne serai jamais ce que tu recherches. Alors, je te le redis, exactement comme je l'ai fait à Bali, quand c'était encore le temps d'éviter de nous faire du mal : prends-moi ou laisse-moi partir, mais cesse de jouer avec moi. Parce qu'à force de jouer avec son coeur, Léo allait finir par le faire éclater en morceaux. Et, à cet instant, il serait impossible à recoller. Et elle serait incapable de le pardonner. Je sais comment tu te sens, combien ton coeur se serre quand tu es avec moi et que son image vient embrouiller ta vision. Mais, Léo, je ne serai jamais comme elle, je ne t'apporterai pas ce qu'elle peut t'offrir. Je t'ai cherché au travers de mes relations qui se sont toutes avérées être des échecs pour cette même raison, parce qu'ils n'étaient pas toi. Si tu t'entêtes à la chercher au travers de nous, il nous arrivera le même sort. Elle le suppliait d'agir. De la garder ou de lui redonner sa liberté, peu importe le choix, tant qu'il s'y tienne.

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MessageSujet: Re: you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)   you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche) EmptyMer 11 Déc 2019 - 23:08

Parmi tous les défauts du photographe, s’il y en avait un qu’il n’avait pas c’était l’infidélité. Il pouvait être méchant, blessant, il pouvait être attiré par d’autres bras et quand il était libre il ne se cantonnait pas au chant d’une seule sirène à la fois, s’il pouvait varier les plaisirs il ne s’en privait pas. Mais lorsqu’il était en couple, engagé avec une femme, alors il lui restait fidèle, quitte à briser leur histoire pour mieux papillonner ailleurs mais il n’était pas coureur à ce point là. Bien que ces vérités là, Blanche ne les connaissait pas, il l’avait mainte fois délaissé pour d’autres, mais ils savaient tous les deux, ces fois là, qu’ils n’étaient que de passage dans l’intimité de l’autre. Il n’avait trompé qu’une fois et ce ne serait pas pour rassurer Blanche si elle venait à l’apprendre puisque c’était la mère de son fils qu’il avait délaissé pour Darwin, toujours elle, la seule qui lui fasse faire n’importe quoi. La réponse de la blonde, comme l’appel à l’aide d’un naufragé qui se noyait, lui envoya un coup de poing dans l’estomac alors qu’il avait l’air pourtant si détaché. Cloué sur place, entre la porte de la chambre et l’entrée du couloir, hésitant à partir pour fuir la foudre qui allait s’abattre sur lui mais incapable de laisser celle qu’il aimait dans une détresse qu’il avait causé il restait là à la fixer sans la voir. Il ne bougea pas d’un iota, inutile de répondre à sa question, la réponse était évidente, la seconde par contre le surprit. Il mit quelques secondes à comprendre et puis baissa les yeux. Il était évident qu’elle pensait qu’il avait replongé, qu’il s’était empressé de retrouver les bras de son ex, que peut-être même il l’avait emmené ici, dans ce lit où Blanche s’endormait sur son épaule toutes les nuits. Son interrogation était légitime, même si elle se trompait et en même temps, se trompait-elle tellement ? Si Grace avait fait un pas vers lui, l’aurait-il repoussée ? C’était… Pas c’que tu crois. On s’est croisé par hasard dans une rue, on a pris un café. Il haussa les épaules, avait-il vraiment besoin de tout raconter, de parler de cette dispute qui était au final la raison qui le mettait si mal ? Plus que le fait même de l’avoir revue. Elle avait mis du temps à réagir, Cambridge, sonnée par cette annonce, comme un coup de poing en pleine tempe, pourtant elle finit par se réveiller et la colère monta en elle. Enfin, Léo l’aurait presque pensé, enfin… Étrangement ça le rassurait de voir cette réaction, ses yeux qui lançaient des éclairs, ses traits tirés par la rage, celle d’avoir l’impression de se faire voler une nouvelle fois son homme par une autre, la jalousie, l’impression de trahison. La Blanche docile l’avait toujours effrayé, il le lui avait déjà plus ou moins dit, parce qu’elle se pliait à ses moindres désirs, parce qu’elle l’aimait sans condition, en s’oubliant elle-même alors qu’il savait qu’il n’était pas digne d’un tel investissement. Je ne joue pas avec toi ! Tout ce que j’ai dit je le pensais. Et je le pense encore. Si tu crois que c’est si simple... Toi tu n’as toujours aimé que moi, c’était facile de s’accrocher, de s’abandonner à mes paroles et à nos promesses, tu les attendais depuis toujours. Moi j’ai pas choisi d’avoir cette fille là dans la peau et de t’aimer aussi comme un fou ! C’est con, tu vois, c’est égoïste même, mais je t’envie, j’envie cette facilité déconcertante que tu as à oublier les autres pour ne regarder que moi. Et je t’en veux pour ça, de m’aimer aussi simplement parce que ça me rappelle combien je suis minable. Et je me maudis, d’être incapable de ne pas tout compliquer. Pour ne pas dire tout foutre en l'air. C’était facile de se flageller de cette façon après avoir largué sa bombe, comme si elle allait le prendre en pitié après ça, comme s’il était celui à plaindre, prisonnier d’aimer deux femmes à la fois, le pauvre petit garçon égocentrique, pathétique. Ce n’est pas elle que je cherche désespérément à travers toi, ni à retrouver les sensations que je ressentais. En fait je ne cherchais rien, c’est toi qui m’as trouvé… Tu ne seras jamais elle et c’est parfait, crois-moi. Emerson se retourna sur ces mots, il n'avait pas besoin, ou pas envie, d'entendre sa réponse, il longea le couloir pour retrouver le salon, il ouvrit la baie vitrée et sortit dehors. De son jardin qui donnait sur la plage il avait une vue imprenable, c'était pour ça qu'il aimait tant cette maison, il s’assit alors face aux vagues et les écouta pour trouver un peu de paix, de calme après la tempête.

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MessageSujet: Re: you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche)   you got off on the hurting when it wasn't yours (leanche) EmptyJeu 12 Déc 2019 - 4:39

C'était... Il souffle ces deux premiers mots et le coeur de Blanche se serre, se tord, arrête de battre l'instant d'une seconde. Pas ce que tu crois, qu'il ajoute. Mais qu'est-ce qu'il en sait de ce qu'elle croit ? Il ne s'imagine pas même le tiers de ce qui s'est mis à défiler dans sa tête à la seconde où il a prononcé les mots interdits, à la seconde où il a avoué le péché qui s'abattait sur eux. Il ne peut pas, parce qu'il n'a jamais été menacé dans leur histoire tumultueuse. Il occupe, dans le coeur de Blanche, la place que Grace, elle, occupe dans le sien. Et personne n'a pu le déloger, quinze années plus tard, parce que la foudre l'a touché, parce qu'elle est tombée folle pour lui. Lui, pas un autre, même s'il n'a pas été le seul à partager ses nuits. On a pris un café. Blanche ne bouge pas, n'oscille pas même un peu, sa respiration est coupée, éteinte, jusqu'à ce qu'elle retrouve les mots, jusqu'à ce que la claque a fait effet, jusqu'à ce que la raison lui revienne. Et, alors, c'est la colère qui monte, bien avant la déception, bien avant la tristesse. C'est la colère, contre lui, contre elle, contre la terre entière, contre ces promesses et ces paroles qu'elle avait cru sans se méfier, sans se douter qu'à peine une semaine après avoir retrouvé leur semblant de vie un nuage viendrait lui rappeler que ça, tout ça, le calme et le bonheur, ce n'était pas eux, qu'il y avait toujours des tempêtes qui les attendait, ici, à Bowen, prêtes à leur rappeler leurs origines. Elle lui crache des mots qui font mal, l'accuse des tords qu'il lui cause, abîme leurs souvenirs de Bali en les réduisant à de vulgaires paroles en l'air, des mots choisis pour la convaincre de le suivre et de se jeter dans le vide de cette aventure avec lui sans broncher, sans hésiter. Mais, au fond, rien n'était vrai. Rien de leurs sentiments ou de leurs aveux. Autrement, comment pourrait-il ressentir un tourbillon d'émotions quand il était question d'elle et les oublier dès que sa moitié envolée était à proximité ? Et quand, enfin, elle eut terminé de lui déverser sa colère, ce fut à son tour de parler. Les mots qu'il utilisa cognaient dans la tête de Blanche, lui faisaient mal. Pour elle c'était simple, elle n'avait aimé que lui, pas d'autres hommes pour entacher son image du photographe, mais, surtout, des mots sur ce qu'elle pensait tout bas et qu'il avait oser dire tout haut : il l'avait dans la peau, Grace. Alors qu'elle, il ne l'avait que dans le coeur. Mais le coeur, il arrête de battre un jour. Et ce jour-là, Blanche disparaîtrait. Et, au-delà des aveux, il osa se mettre dans la position de victime : victime d'être déchiré entre deux filles, victime que le coeur et la raison ne s'entendent pas. Et, à présent, il lui en voulait, à la blonde. Il lui en voulait de l'aimer. À ces mots, elle eut un rire méprisable suivi d'un souffle long, perdant foi. C'était pas possible. C'était se moquer d'elle, carrément, de la plus insultante des façons. Il avait deux jeux de cartes dans les mains, et pourtant, c'était elle la coupable, coupable de l'aimer alors qu'il ne le faudrait pas. Léo s'éclipsa, non pas sans prendre la peine de lui confier ce qu'il aurait dû faire dès de début, non pas sans essayer de recoller les pots casser et de la rassurer. Mais c'était trop tard, son coeur saignait déjà à l'aube de la triste vérité qu'il venait de lui confirmer. Elle le laissait sortir, retrouver l'air extérieur et le décor de l'océan qui se réveillait, le matin qui n'était toujours que partiellement commencé. Blanche finit de se préparer, sans un bruit, une partie d'elle était brisée, lassée, sans la force de se relever qui l'avait pourtant toujours habitée. Et quand elle fut finalement prête à quitter la villa d'Emerson, elle s'autorisa à un dernier regard sur le brun, accompagné d'un je pars pour le salon, bonne journée vide de passion. Ce soir-là, Blanche rentra chez Léo. Ils mangèrent, ensemble, sans vraiment l'être, tous les deux encore un peu en train de ressasser les mots qu'ils s'étaient échangés le matin même. Mais cette nuit-là, ils ne partagèrent pas le même lit, pour la première fois depuis qu'elle avait emménagé chez lui. C'était le début de la fin.

FIN
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