you heart is my home base (nastya)

Devant le miroir, elle paniquait. Son ventre ne cessait de grossir, ne cessait de pousser, la date de délivrance, elle, arrivait à échéance. Et plus on s'approchait des jours, plus les semaines passaient, plus Beth paniquait. On aurait pu croire qu'elle serait heureuse, qu'elle aurait une euphorie. Évidemment, elle l'avait, cet énervement d'enfin rencontrer le petit humain qui se cachait en elle, de pouvoir deviner à qui elle pouvait bien ressembler, si elle avait les yeux de maman ou de papa. Mais au-delà de tout ça, il y avait la peur. La peur de ne pas être une bonne mère. La peur de ne pas y arriver. La peur de ne pas trouver son enfant beau. La peur de ne pas savoir comment s'en occuper. La peur de détester ce rôle. Toutes ses peurs, là, l'empêchaient de vivre le moment d'euphorie. Elle tremblait, son ventre représentant à présent un obstacle pour elle, pour son avenir. La brune baissa alors le bord de son haut qu'elle avait remonté sur son ventre arrondi, cachant sa chair nue et s'engagea dans la cuisine de sa colocation pour attraper une pomme. Milo était dans le salon, sa guitare à la main. Elle lui sourit. Bonne journée mon chat. À ce soir, lui chanta-t-elle au même rythme que la mélodie qu'il jouait alors qu'elle attrapait de sa main libre, celle qui ne tenait pas cette pomme déjà entamée, ses clés et elle se dirigea à toute vitesse chez la seule personne qui pouvait la comprendre. Arrivée chez Nastya, elle ouvrit la porte en trombe, sans même attendre une autorisation et trouva sa meilleure amie, Nolan dans les bras, l'air exténué. Je ne serai pas une bonne mère, dit-elle en plantant son regard dans celui de la Russe. Comment on fait... apprends-moi!

Alors que tu essayais d'endormir Nolan qui pleurait depuis une heure, ou deux peut être, tu avais perdu la notion du temps, tu entendis la porte s'ouvrir, tu n'attendais personne. Tu relevas la tête, curieuse. Pour rentrer de la sorte ça ne pouvait qu'être que Theo, Beth ou bien Sacha à la limite. En principe, les autres connaissaient l'existence de la sonnette. Mais tu ne leur en voulait pas, bien au contraire, ça te faisais rire et tu étais un peu pareil quand il s'agissait de chez eux. Tu souris quand tu reconnue ta meilleure amie, malgré son air paniqué tu étais heureuse et soulagé de la voir. Elle te parla tout de suite de ses doutes et tu ne pouvais que comprendre. Parfois même, tu doutais encore d'ailleurs, constamment. Tu n'avais aucune confiance en toi et la difficulté à élevé ton fils ne t'aidait pas. Heureusement, tu pouvais compter sur son père et beaucoup de personne de ton entourage d'ailleurs. Si autre fois tu t'étais beaucoup isolé pour sortir en boite et fréquenter les mauvaises personnes, tu ne sais pas ce que tu ferais sans ses gens au jour d'aujourd'hui. Tu posas Nolan dans son berceau et tu soupiras. Beth, y'a pas de raison que tu sois une mauvaise mère. dis-tu en essayant de rassurer ton amie. Il n'y a pas de mode d'emploi, tu sais, moi aussi j'aurais vraiment aimé qu'il y en est un. Tu haussas les épaules en te tournant vers ton fils qui gémissait encore. Je suis pas sur d'être la bonne personne à qui tu devrais demander ça, je suis même pas fichu d'endormir Nolan. Un soupire s'échappa de ta bouche, contre toi même. Mais toi, il n'y a pas de raison, je suis sûr que tu seras une maman qui déchire. lui dis-tu en souriant.

L'accouchement arrivait vite, trop vite. Et elle avait l'impression de ne pas être prête, de ne pas savoir comment accueillir la maternité. Jusqu'à présent, c'était facile. Elle mangeait trois fois par jour, ne buvait plus d'alcool, ne faisait plus de sport. Elle avait cessé de manger des viandes crues, des poissons qui n'étaient pas cuits, des fromages non pasteurisés. Elle faisait attention à la charge qu'elle supportait et prenait ses vitamines tous les jours. Elle allait à tous ses rendez-vous médicaux, comme on le lui avait prescrit. Tout ça, c'était simple. Mais même en ayant lu tous les livres sur la maternité qu'elle avait pu trouvés à la bibliothèque et qu'elle avait acheté en ligne, Amazon était devenu son meilleur ami, elle ne savait toujours pas comment s'occuper d'un bébé. Paniquée, elle était allée voir sa meilleure amie, la seule qui pouvait tout comprendre ce qu'elle ressentait, parce qu'elle y était passée, elle aussi. Mais quand elle arriva dans la maison, elle fut forcée de constater que même une fois le bébé dans ses bras, parfois, il pouvait arriver à une mère d'être désemparée. Il n'y avait pas de mode d'emploi. « Tu as raison... », répéta-t-elle en prenant conscience de ce qu'elle lui demandait. Être maman, ça ne s'apprenait pas comme apprendre un nouveau hobby, ça venait avec le temps, la pratique, les essaies et les erreurs. Nastya essayait de la rassurer, Beth secoua la tête. « Y'a aucune raison que je déchire et pas toi. » Elle soupira, se donnant à elle-même des conseils, mais les verbalisant en direction de son amie. « Il faut te laisser un peu de temps. Essayer d'autres choses. Tu... tu veux qu'on aille le promener en poussette ? » Peut-être que ça pourrait fonctionner pour Nolan, non ?