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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]

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MessageSujet: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptySam 7 Mar 2020 - 23:20

Début de mois, le flouze qui tombe de plus en plus avec la rente de la came vendu. Les comptes, c'est bien important, faire la part des choses, être sûr que tout est bien sous mon blair. C'est bien beau d'avoir les dettes remboursées, j'apprécie aussi le fait que le compte soit rond. De blé en plus, ça commence à attiser mon attention. Amaranth. Je toque sur la lourde avant de la craquer et de la refermer derrière moi. Assis à son burelingue, je trifouille les billets ramener par la jeune. "Tout va bien pour toi?" lui demandais-je, légèrement inquiet, surtout perplexe. Il y a clairement une couille dans le potage et j'attendrai assez patiemment avant d'avoir une réponse à mon problème. "Comment se fait-il que tu aies plus que ce que tu es censée me rapporter? Je veux bien que tu fasses des extras, peut-être un autre taf en plus de l'aide pour l'Eglise mais même avec ça on ne gratte pas autant normalement. Une explication jeune fille?" Je reporte mes carreaux sur elle, la matant durant quelques secondes en essayant de décrypter chacune de ses mimiques. Je sais bien que chacun à son jardin d'Eden, j'en suis le premier averti mais je sais lorsqu'elle fait du charre bien que je ne demande pas forcément qu'elle me mette au parfum de ses affaires personnelles. Mais je le sais. Je le sens mais elle bat quand même, étant presque impossible de lui tirer les vers du nez malgré l'insistance. Et je laisse aller, me disant qu'elle doit bien avoir une raison de toute façon et qu'elle est assez grande pour gérer même si elle sait pertinemment que dans le besoin, je peux avoir le moyen de les allonger.
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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyDim 8 Mar 2020 - 11:01

le freak, c'est chic !
Elle n'a pas besoin de se focaliser sur les bruits alentours pour deviner que quelqu'un arrive. Dehors, les silhouettes viennent, passent puissent disparaissent derrière les lourdes portent, laissant le fil de la vie couler comme si rien n'avait d'emprise sur le monde. A cette heure, on la dérange souvent. Soit un invité, soit un enfant qui s'est perdu dans les couloirs, ou quelqu'un qui vient lui demander de l'aide ou des comptes. En revanche, il est plus rare que la porte s'ouvre sur Cillian, et quand elle voit sa silhouette se refléter dans le miroir face auquel elle est installée pour se coiffer, son corps ne peut pas s'empêcher de frémir. Son regard curieux se pose sur lui, sans que son corps ne daigne bouger, dans l'expectative de savoir pourquoi il est venu aujourd'hui. A tout instant, il pourrait tout comprendre. A la façon dont elle se déhanche, à la couleur profonde de ses iris, il pourrait y voir les signes d'une profonde détresse causée par un quotidien éreintant. « Parfaitement bien. Je vous remercie, mon Père. » Comme toujours, il lui coûte de prononcer ces simples mots qui ont le don de lui couper le souffle. Elle repose délicatement la brosse sur le bureau, fouille dans sa boîte à bijoux pour en sortir un collier en argent, qu'elle fait promener entre ses doigts, sachant pertinemment que dans quelques heures il ne sera plus sien. Elle met de la distance entre elle et les objets les plus précieux, entre elle et Cillian pour masquer tous les secrets qu'elle cache, et pourtant, elle sent à ses questions qu'il commence à se douter d'une chose ou deux. « Je suis juste plus douée que les autres pour obtenir ce qui m'intéresse. » Elle sourit, mais son regard se perd tandis qu'elle pose le collier et se lève silencieusement de sa chaise. Lentement, elle ramène ses cheveux sur ses épaules, puis se retourne pour enfin faire face au seul homme qu'elle admire autant qu'elle déteste dans ses mauvais jours. Aujourd'hui, elle le déteste pour toutes ces questions qui ne le regardent pas. Pourtant, elle reste stable, ne perd pas patience, jamais. Elle s'approche, frôle son épaule pour le déstabiliser, attrapant au passage l'un de ces malheureux billets avant de se planter devant la commode près de la porte sur laquelle trône des cierges qu'elle allume un par un, tentant de rendre la situation plus confortable. « Ne vous inquiétez pas, je ne vends pas mon corps contre de pauvres pièces. Mes frères et sœurs m'ont aidé à faire le tri pour vendre les objets dont on ne se sert plus. » Un sourire amusé étire les lèvres de la belle, dont la main s'amuse au dessus des chandelles, laissant leur chaleur la picoter, testant sa résistance au feu pour mieux contrôler les émotions qui l'envahissent. « Vous devriez me remercier au lieu de me faire la leçon. Ces pauvres enfants mourraient de faim si je n'étais pas là. » De l'autre main, elle approche le billet de la flamme sans jamais lui laisser l'occasion de s'enflammer. Comme toujours, frôler le danger lui donne l'impression de contrôler davantage la situation que ce n'est le cas. Et dans son dos, elle rêve de voir le regard du Pasteur paniquer, mais malgré ses tentatives, elle l'impression de ne jamais y parvenir.

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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyMar 10 Mar 2020 - 16:20

Comment peut-on raconter autant de conneries sans même avoir la moindre gêne? J'ai toujours adoré cette petite depuis le jour où elle a poussé la lourde mais il s'avère que parfois, je ne peux me l'encadrer, comme aujourd'hui par exemple. Une simple réponse, quelque chose de bref. "Et qu'est-ce qui t'intéresse réellement?" lui demandais-je. Fait-elle monter les prix alors que j'ai bien signalé à tout mon réseau qu'on ne change pas la donne? Un sourcil arqué, j'la frime. Elle qui m'tourne autour, qui s'en va allumer ses cierges. Ce n'est certainement pas une bougie qui la sauvera. Fait-elle aussi semblant que moi de croire à ces conneries? Qu'est-ce qu'elle manigance? Un hochement de tête, je zyeute les alentours, attrapant la première chose qui me passe sous la louche. "Il semblerait pourtant que vous ayez oublié pas mal de choses encore." rétorquais-je en montrant d'un coup de menton le bordel qui se plante dans le décor. Mais elle se rattrape rapidement en tentant de me faire la leçon, comme elle aime bien le dire. Un soupir. Je la regarde faire, neutre face à la situation. Le blé qu'elle m'ramène, que les autres m'ramènent, c'est simplement un petit pactole pour leur permettre de faire des économies. Tout est à mes frais mais ça, ce n'est qu'une information dont ils ne se doutent guère. Seul ceux qui se sont tirés sont au courant de ça. "Il est joli ton collier. Tu l'as eu où?" demandais-je d'un ton nonchalant avant de me tourner en sa direction. Un autre soupir mais d'agacement cette fois. J'enchaîne presque comme si sa réponse ne m'intéressait pas. "Qu'est-ce qui t'arrive au juste en ce moment?" Un bout de femme toujours souriante, la jeune cependant semble montrer un aspect plus machiavélique encore. Je l'ai pourtant accepté de suite malgré ses défauts. Pourquoi ne pas m'en dire plus? "Qu'est-ce que ça te coûte de dire une fois la vérité?" Fatal. Mes carreaux cherchent à croiser les siens, un regard froid, commençant peut-être légèrement à perdre patience.
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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyMar 10 Mar 2020 - 18:07

le freak, c'est chic !
Amaranth ne peut pas cacher le léger rictus de ses lippes face à la question qui lui est posée. Elle est intéressée par beaucoup de choses, dont certaines qui ne plairaient certainement pas au Pasteur. La chair des hommes les plus naïfs, celle des femmes les plus soumises, la sensation que la drogue procure à son corps, le goût du vin sur le muscle de sa langue, mais plus encore, ses racines et ses parents. Curieuse du monde, elle voudrait pouvoir tout vivre, tout voir, tout faire mais il y a des choses qui ne sont pas permises. Mentir, frauder, voler, ça aussi ça l'intéresse, mais cet aveu ne ferait que la précipiter vers le gouffre des Enfers. « C'est Dieu qui m'intéresse vraiment. » Dieu et sa foutue Bible, elle les déteste, elle n'y croit pas. Bien que l'ouvrage sacré lui serve de livre de chevet, sous son matelas, c'est plutôt un roman sur l'apologie des sorcières et de Satan qui l'intéresse. Des récits construits qui racontent principalement comment un homme et une femme en viennent à s'unir corps contre corps sans que jamais l'amour ne naisse entre eux. Elle est certaine qu'il serait déçu d'apprendre tous ces détails de sa protégée. A ses yeux, elle n'est peut-être encore qu'une enfant, c'est ce qu'elle pense, et jamais il ne la verra comme une femme si elle ne se comporte pas comme telle. Car bien qu'elle lui fasse confiance lorsqu'il se comporte comme pasteur, dès qu'il franchit cette barrière lui donnant l'impression d'être le père qu'il n'est pas, elle n'y parvient pas. Elle se replie, refuse de voir la vérité, refuse de laisser éclater la sienne. « La règle est de ne pas tout vendre d'un coup. Il faut savoir espacer les ventes pour mieux appréhender le salaire du mois suivant. Je ne fais que suivre votre enseignement, et croyez bien que je n'oublie rien, sauf si je le désire. » Ce ne sont que des mots derrière des sourcils froncés. Même s'il a raison, elle ne l'avouera pas, pour ne pas lui donner cette satisfaction. Il le voit, et elle le sent se raidir, mécontent de tout ce qu'elle raconte. Elle se retourne alors pour le regarder, tentant de garder sur son visage le masque d'indifférence qu'elle peine à garder en sa présence. La boule d'angoisse naît dans son ventre, et elle doute, avant de revenir à la raison. Elle se rappelle qu'elle est une femme, et qu'elle a toujours su se servir de ses atouts pour s'en sortir. Cillian n'échappera donc pas à la règle. Elle le fixe, s'adosse à la commode, cherche à ancrer profondément son regard dans le sien alors qu'elle pousse un soupir las, ses yeux se plissant pour témoigner de sa fausse contrariété. « C'est à cause du syndrome prémenstruel. » Pas totalement faux, mais pas totalement vrai non plus. Elle hausse les épaules, et fait quelques pas en sa direction, posant sa main sur son avant-bras dans une tentative d'être réconfortante et convaincante. « C'est encore une chose sur laquelle Dieu n'a aucune influence. Ou alors j'attends un enfant. Ce serait un signe divin, n'est-ce pas ? » Elle sourit, cette fois amusée de pouvoir autant déstabiliser en usant d'un sujet aussi cru. Théâtralement, sans cacher son jeu cette fois, attrape la main de Cillian qu'elle pose contre son propre ventre, pinçant les lèvres, presque terrorisée. « Je vous en prie, mon père, priez pour moi, pour que ce ne soit pas le cas. Dieu pourra-t-il me pardonner d'avoir péché rien qu'une fois ? » Que de mots, que de mensonges, pour dévier le sujet en seulement quelques battements de cils.

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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyJeu 12 Mar 2020 - 15:11

Un poker face digne de celui que j'inflige aux autres lorsque nous mettons le couvert. Elle en a absolument rien à branler de Dieu et de ses conneries, mes doutes étant maintenant vérifiés. Elle jacte trop pour que ça paraisse réellement crédible. "Oui bien sûr." Un ton sec, qui laisse à désirer. Une petite subtilité qui pourrait presque révéler qu'à tout moment, je peux péter une durite mais je tente de rester calme. Elle me renvoie mes paroles en pleine face bien que je ne me rappelle même pas avoir formulé la chose comme ça. "Tu oublies surtout que même si tu dois espacer les ventes, tu dois vendre la came fournie en un mois avant d'en reprendre un autre. Pas le faire au fur et à mesure." rectifiais-je avant de reprendre. "Vu que tu as l'air si intéressée par mes propos, maintenant tu vas faire autrement. Tu veux ramener plus? Un paquet en deux semaines, c'est faisable pour toi ou tu vas trouver encore une excuse pour la rente d'argent qui sera encore bien trop élevée par rapport à ce qui est dit?" Prenons les choses dans son sens. C'est elle qui ramène le pactole pour l'Eglise, qu'elle ne fasse pas semblant alors. Qu'elle prenne encore plus de risque même si elle doit finir derrière les barreaux. Ce n'est clairement pas cette allumette qui me fera plier. Mais elle continue, se prenant pour la Vierge Marie, m'approchant de trop près pour sentir que ses gestes ne sont pas d'une sincérité légendaire. Je dégage d'un mouvement rapidement mon aile de ses griffes, la zyeutant alors qu'elle se déplace, posant cette fois-ci ma louche sur son buffet. Mes carreaux en l'air sur sa trogne, je lui rends son faux sourire. "Prions alors si c'est ce que tu veux ma fille." Un raclement de gorge. Je baisse ma garde pour me concentrer. "Notre Père qui est aux cieux, protège ta fille et pardonne lui ses péchés même les plus honteux. Protège cet être qui réside en son creux, chéris-le, aime-le malgré l'espèce qu'il deviendra si un jour il décide de sortir vivant de son utérus. Faites qu'il ne soit pas aussi démoniaque, aussi buté et hypocrite que sa mère. Faites qu'il ait de réels principes et valeur et qu'à cause de conneries de jeunesse il gardera son honneur. Merci Seigneur, à la revoyure." Mes paupières se lèvent doucement avant de garder un visage neutre en mirant sa réaction. "J'espère que tu as su apprécier mes mots. Ils venaient du coeur. Je te souhaite tout le bonheur du monde avec ton mioche Amaranth mais cela n'explique pas ton surplus d'argent. Double personne donc double somme? T'as fini de te foutre de ma gueule?" Je me redresse violemment, baissant la tête sur la jeune tout en la faisant reculer vers la porte. "Si tu aimes tant que ça ton Eglise et les personnes qui y habitent, dis moi ce que tu manigances. Faute avouée à moitié pardonnée à ce qu'on dit, n'est-ce pas?" D'un moche taquet qui frôle les traits de sa bouille sous la colère, je plonge mon regard perçant dans ses mirettes. "Donc parles avant que je ne décide autre chose pour ton avenir." Un mot de plus et je suis persuadé que je serais capable de lui en mettre un. Mais elle continuera à battre, encore et toujours tout en prenant son statut de victime, chialera peut-être en espérant que je ressente un minimum de peine pour elle. Serait-elle capable de s'affliger des coups dans le but de me piéger pour ce "léger" haussement de ton? J'en suis persuadé mais est-ce qu'elle le fera? Allez savoir. Un an à subir ça, tout ce cinéma. Un an à écouter d'une oreille ses conneries en laissant filer de l'autre. La rigolade est finie dorénavant.
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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyDim 15 Mar 2020 - 0:18

le freak, c'est chic !
Elle roule des yeux, c'est instinctif, elle ne peut pas repousser ce geste qui la trahit. A force de jouer franc-jeu avec elle, il remonte légèrement dans son estime, elle baisse les barrières, mais ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne redevienne la garce qu'elle est de jour en jour. « Je ne vois pas en quoi ça vous pose problème. » Elle use d'un ton aussi tranchant que lui, espère qu'il va la fermer avant qu'ils ne pètent tous les deux un plomb. Elle n'avait pas été discrète en vendant plus de came que nécessaire, mais elle pensait que ça lui aurait fait plaisir. Après tout, l'Église récupérait plus de thune, plus de moyens de subsistance. Et si elle faisait ça, c'était uniquement pour pouvoir être accusée d'arnaquer les autres, alors qu'elle l'arnaquait lui, ne prenant pas seulement la drogue pour la vendre mais pour aussi la consommer. « Certains drogués sont prêts à débourser plus pour avoir la meilleure came. On a de la concurrence, j'en joue. » Stratégiquement parlant, il aurait été davantage utile de baisser les prix, mais ce n'est qu'un détail. C'est lui qui donne les ordres et elle n'est que le pauvre mouton qui sert à encaisser l'argent. Exécutante, réduite à un rôle qui ne lui convient plus. Elle voudrait toujours plus, calquant son ambition sur celle de l'homme qui est pour elle son unique modèle. Mais en devenant comme lui, en suivant son enseignement, cela ne faisait que de les séparer un peu plus, car l'un et l'autre se mentent en en ayant pleinement conscience. Sauf que sa raison finit toujours par la rappeler à l'ordre. Si elle a le droit de dormir ici, dans une chambre qui n'est pas la sienne, c'est uniquement parce qu'il en a décidé ainsi. Du jour au lendemain, il pourrait la remplacer pour un autre enfant de chœur, et elle se retrouverait démunie de la seule chose qu'elle n'a jamais obtenu que par ce biais : une famille. « Si ça ne vous plaît pas, j'appliquerais votre enseignement. » Elle ne pourrait pas gagner ce duel entamé, alors elle devait capituler, ou du moins lui faire croire qu'elle capitule alors qu'au fond, elle n'a aucune envie de baisser les bras, jamais. Elle veut le déstabiliser à son tour, suggère la naissance prochaine d'un enfant qui jamais ne grandira au creux de son ventre tant elle ferait tout pour s'en débarrasser. Cillian ne baisse pourtant pas sa garde, rentrant dans son jeu. C'est un détail qui semble faire naître une faille dans l'esprit de la jeune femme. Son sourire vacille, se fait plus amère, Hochant la tête, acquiesçant sans broncher, elle ferme les yeux et croise les bras sur son ventre, écoute ces paroles qui sonnent aussi faux que ses propres mots. Il l'agace. Il sait qu'elle n'est pas sincère et il le lui fait comprendre à sa façon. « Amen. » C'est le seul mot qui franchit la barrière de ses lèvres alors qu'elle relève brusquement la tête vers lui, ses cheveux s'étalant sur ses épaules, laissant échapper des mèches sauvages devant ses yeux. Touchée dans son ego,elle refuse pourtant de se laisser abattre, à croire que ce n'est jamais assez. Malgré les nombreux avertissements qui lui sont adressés, son ego prend le dessus et lui fait à nouveau dépasser les bornes. Par malchance, le pasteur semble être tout comme elle en ce point. « Vos mots ont été entendus, et j'espère qu'il en va de même pour notre Père à tous. » Aucune faille dans la voix, mais une fermeté qui va de pair avec le bruit de ses pas sur le plancher. En quelques secondes, elle ne maîtrise plus rien, et se laisse piéger comme une biche effarée. Dos contre la porte, elle fait tout son possible pour que leurs corps ne se touchent pas, pour garder la seule distance imposée jusqu'alors. Un tressautement de sourcils, les yeux qui se ferment et se rouvrent sur la surprise du coup qui résonne encore contre ses tympans jusque dans sa tête. Le silence pour unique réponse, elle le toise presque sans respirer tant la peur commence à s'immiscer dans ses traits, camouflée sous une colère profonde. Elle est prête à tirer sa colère d'enfant et à devenir capricieuse et elle ne pourra rien retenir.  « Non. » Un va-te-faire-foutre masqué sous un mot de trois lettres. Elle n'avouera pas. Il peut pousser la pire colère du monde et l'effrayer jusqu'à la faire pleurer, elle ne dira rien. « Vous ne pourrez pas décider de mon avenir. Pour ne le pouvez pas, et personne ne le peut. » Calme physiquement alors qu'elle bouillonne intérieurement. Elle cache le tremblement de ses doigts dans son poing serré, tente de se convaincre que ce n'est pas la colère qui réglera les choses. Sauf qu'elle se retient depuis trop longtemps, et lui aussi. C'était comme si l'orage qu'ils avaient nourri pendant tout ce temps allait éclater pour ne devenir qu'une immense tempête impossible à calmer. « Et vous, qu'est-ce que vous manigancez ? Qui donc a bien pu vous voir passer la porte de ma chambre ? Qui donc peut-il être en train de faire courir des rumeurs immondes au sein de ces murs ? La question c'est qu'est-ce que vous, vous manigancez. » Regard noir, contrôle envolé. « Arrêtez de faire comme si vous étiez mon père ! » Cette fois, et pour la première fois depuis qu'elle a franchi la porte de l'Église, Amaranth n'a pas peur de faire entendre sa voix et de laisser deviner quel démon peut bien l'habiter. Pour la première fois elle lève le doigt vers lui d'un air menaçant, le pointant sur sa poitrine pour accentuer le fait qu'elle parle bien de lui, d'égal à égal, et non d'une enfant à un homme abîmé par la vie. Mais aussitôt a-t-elle osé qu'elle regrette déjà, qu'elle sait que ce qui va suivre sera pire encore que la sensation qu'elle a ressenti quand elle a fugué pour ne plus jamais revenir.

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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyDim 15 Mar 2020 - 0:54

C'est vrai que je pourrais me réjouir de cette thune en plus mais en général, ça cache quelque chose de louche. Et elle ne dira rien, me provocant dans sa manière d'être et sa façon de me parler. Mes carreaux se dévie de sa trogne à la réponse qu'elle me donne. Toujours vouloir le dernier mot; quand est-ce que cette discussion va-t-elle donc finir? Je ne rétorque rien avant de lui faire remarquer ses morceaux de leçons apparemment oubliés. "J'espère bien." lui répondis-je simplement avant qu'elle ne commence à jouer les saintes vierges. "Amen." Elle sait que je ne me laisserais pas faire, que même si je n'obtiens pas mes réponses de suite, je finirais par les avoir à un moment donné. J'ai encore toute la vie devant moi après tout et une jeune qui fait des erreurs finit sa vie derrière les barreaux. Un silence. Une putain de tension qui pourrait presque être insoutenable. Un élan de colère avant que je ne la plaque contre le mur. "Non". Il faut croire qu'elle est assez barge pour me dire ceci sans qu'il n'y ait de conséquence. Elle veut faire de ma vie un enfer, la sienne n'en sera que pire. "Chacun est maître de son destin, on connait la chanson mais il me suffit que d'une parole pour que tu finisses là où tu étais plus ou moins avant. Ne joue pas avec moi Amaranth Salazar. Tu sais très bien que je peux être aussi tordu que toi." Et c'est peut-être à cause de ce point là qu'elle est devenue à mes yeux ma protégée. Une personne qui pourrait me ressembler sur bien trop de domaines malgré nos différences. Ce genre de caractère que j'aurais pu lui transmettre si elle avait mon sang dans ses veines. Ses questions en pleine gueule sans qu'elle ne prenne le temps de me donner une bride de ses affaires personnelles. Je n'en tirerais rien. "Vous n'êtes pas mon père." La phrase de trop. Je prends une grande respiration tout en continuant de plonger mes mirettes dans les siennes. "Qu'ils fassent courir des rumeurs à la con. Tout le monde a pu me voir mais s'ils ne sont pas trop simplets et s'ils écoutent aux lourdes comme des jeunes le feraient en ces circonstances, ils comprendraient qu'il n'y a absolument rien entre nous si ce n'est un bon désaccord sur le business. Ne me fais pas porter le chapeau pour des conneries Amaranth. Tu vaux mieux que ça." lui dis-je sur un ton calme et ferme. Une sorte de défi du regard, je garde le silence avant de décoller mon poing du mur et d'attraper délicatement sa main si fragile dans la mienne. "Je ne suis pas ton père, je suis bien au courant mais je pense qu'à ce jour je suis bien le seul à s'en être rapproché." Je la relâche, me séparant d'elle avant de lui tourner le dos et de revenir sur ma chaise, une jambe par dessus l'autre, m'accoudant au dossier de cette dernière. "Tu sais, jeune, je crois surtout que ce qui me force à agir de la sorte est ce sentiment paternel que je peux avoir avec tous ces gosses qui résident ici et que j'ai sous mon aile mais il se peut que pour toi, il soit un peu plus prononcé, pour je ne sais quelle raison." Un soupir, mon regard en sa direction s'adoucit bien qu'il soit aussi rempli de haine face à son comportement. "Tu es peut-être la fille que je n'ai jamais eu." Je ne cherche pas à la manipuler en faisant marcher la carte des sentiments; elle a un coeur de pierre dans le fond et s'en branle bien de ce genre de chose. Elle en joue très bien. Même si ses mots peuvent paraître sincère, je sais juste que je ne dois la croire en rien. "Comme tu l'as dit, tu parles de concurrents mais ils sont possiblement plus expérimentés que moi et plus cruels encore. Je ne voudrais pas qu'il t'arrive des bricoles à cause de tout ça." continuais-je en mimant un flou inexistant à l'aide de mes paluches. "Je n'insisterai pas plus pour aujourd'hui, ça ne servirait à rien de toute façon mais ne fais pas la conne, vraiment. Si tu as un plan d'attaque, parles-moi en même si ce n'est que les gros titres. Je pourrais peut-être t'aider mais si tu veux vraiment la jouer en solo, qu'il en soit ainsi. Tu sauras bien où me trouver si tu te retrouves dans la merde." Je secoue légèrement la tête de droite à gauche. J'ai l'impression de m'adresser à un être perdu que je ne pourrais jamais sauver. "Je crois que je ne comprendrais jamais ce qui t'a poussé à être aussi cachottière. Je ne suis pas responsable de ton éducation mais j'espérais au moins te faire voir une autre facette de la vie en te parlant, parfois en t'écoutant lorsque tu en avais besoin." J'hausse les épaules, signe d'une déception en ce cas-là. "Que faudrait-il que je fasse pour que tu me fasses entièrement confiance ou du moins à 80/90 pourcents vu qu'on ne doit jamais la donner entièrement?" Je secoue une fois de plus la tête avant de dévier le regard vers elle.
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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyDim 15 Mar 2020 - 14:35

le freak, c'est chic !
Qu'est-ce que ça la démange de lui cracher au visage. Elle ne le fait pas, par politesse, parce que derrière cette rage elle l'admire toujours car il sait user des bons mots et des bons gestes. Ce chantage ne lui plait en rien. Elle déteste qu'il la contrôle ainsi, la menaçant de la renvoyer à son foyer. Bien que majeure, elle sait qu'elle n'aura d'autre choix que d'écouter. S'ils ne l'ont pas retrouvée, c'est uniquement parce qu'ils n'ont que faire d'elle. La seule chose qu'elle gagnerait en se pointant à leur porte, c'est de se faire mettre à la porte et de finir à la rue. Incapable de finir ses études, humiliée, sans aucun moyen de survie. Et ça lui fout les boules qu'il use de ces arguments pour la remettre dans le droit chemin. Personne n'ose jamais jouer à un tel jeu avec elle, alors comment peut-il se le permettre ? « N'y pensez même pas. » Plutôt se jeter du haut du clocher que de retourner dans son foyer. Plutôt dormir devant les portes ou dans le lit des autres enfants de chœur que de se retrouver dehors, vulnérable. « Me touche pas. » C'est la plainte d'un chaton touché dans son ego qu'elle laisse échapper alors qu'elle ramène brusquement son poignet vers elle, cherchant un moyen de se replier sur elle-même. Un enfant normal aurait peut-être pleuré et se serait jeté dans les bras de son père pour être consolé, mais Amaranth ne fonctionne pas de la sorte. Elle a trop de fierté pour laisser percer le moindre doute sur son visage. Elle est persuadée qu'il n'y a que de cette manière qu'elle s'en sortira dans la vie. C'est ainsi qu'elle a été forgée, faute d'avoir été acceptée dans une famille ne serait-ce qu'une fois dans sa vie. Et se plaindre pour ce geste, c'est rappeler à Cillian cette confession sur son beau-père. Faire croire qu'elle a été abusée. Qu'elle n'a été qu'une biche alors que dans l'histoire, ce fut elle, la prédatrice. Envoyant le mâle du foyer se faire castrer en prison pour un crime qu'il n'a pas commis. Elle aurait volontiers avoué son péché, aurait volontiers avoué à Cillian qu'elle n'avait été victime de rien, mais elle s'était déjà trop embourbée dans ses mensonges pour déjà faire demi-tour. Et cette envie de se confier ne fait que croître alors qu'elle l'observe aller s'installer sur cette chaise où elle avait pris place juste avant. Nerveusement, croise les bras dans son dos, cachant le tremblement de ses doigts en froissant le tissu de sa robe au creux de ses reins. Lentement, elle sent ses propres ongles s'enfoncer dans sa chair et elle se contrôle pour ne pas pleurer. Cette confession ne lui plaît pas. Par ses mots, il tente de s'insinuer dans son esprit et de la rendre vulnérable. Elle reste silencieuse, immobile, telle une poupée de chiffon alors que son esprit s'est déjà envolé, beaucoup trop loin. Dans son esprit les images du passé se retracent lentement sans raison. Elle se rappelle de la douleur de ses pieds sur le gravier des toits, de la sensation rugueuse du béton sous ses pieds. Le vent, qui souffle un air de pollution dans sa chevelure, son cœur qui se serre, les yeux qui lui brûlent et les narines qui se dilatent quand les yeux se ferment. Et l'instant d'après, alors que le contact d'une main chaude sur son bras la fait reculer, elle revoit le corps basculer en avant, passer à côté d'elle en la regardant d'un air effaré, avant que la gravité ne le rappelle à la Terre en contre-bas. Et la mort, qui avait été percutante, si facilement accessible. Y repenser lui procure des frissons le long de l'échine et un certain vertige. Elle ne regrette pas. Elle ne veut juste pas que ça se reproduise. Si elle ne lâchait qu'un seul mot, c'est le corps de Cillian qu'elle verrait basculer dans le vide sans qu'elle ne puisse rien y faire. Par sa faute. Et cette fois, elle en pleurerait toutes les larmes de son corps.  « Les concurrents... » Sa voix vacille. Elle n'arrive pas à trouver les mots, et le manque de la drogue semble soudain s'insinuer dans son esprit. C'est de là que vient la colère, c'est celle-ci qui alimente ses doutes. Lentement, un pied devant l'autre, elle laisse ses genoux fléchir et elle se laisse tomber sur le lit, dos contre le matelas, yeux fixés sur le plafond, sur ce qu'elle ne pourra jamais atteindre. Sauf que sa position n'a rien de sérieux. Elle se redresse, s'installe en tailleur et son regard plonge finalement dans celui de Cillian, dont le silence soudain la déroute après un tel monologue. « Je manipule un garçon de leur groupe. Je lui fais croire que je suis amoureuse. Je me montre avec lui. » Alors qu'elle voulait exprimer un mensonge monté de toute pièce, il s'avère que finalement elle se retrouve à lâcher une grosse part de vérité. « S'ils me prennent, il sera mon gilet pare-balles. S'ils me chopent, c'est sur lui que je renverrai la haine. Tant que personne ne comprend à quel point vous me portez dans votre cœur, votre petit commerce ne sera pas démantelé. » Déglutissant, elle regarde la goutte de sang qui perle dans sa main à force de s'arracher la peau avec ses ongles. Le cœur lourd, elle poursuite, plus sincère qu'elle ne l'a jamais été. « Moins vous en savez, moins vous risquez. » Finalement, elle décide de se lever, et de s'approcher de la chaise sur laquelle il est assis. Elle pose la main sur son épaule, le regard plus doux bien que son visage paraisse aussi fermé. « S'ils daignent s'en prendre à moi, je me sacrifierai. Je ne les laisserai pas m'arracher la moindre information vous compromettant. Ils pourraient s'en prendre à vous devant moi que je ne craquerais pas. Vous devriez songer à préparer votre esprit de la même façon, afin que le jour où ils me prennent, vous soyez assez fort pour résister. Car ma petite vie compte bien moins que votre commerce. Si vous me retrouvez morte, c'est parce que j'en aurai décidé ainsi. » Un sourire, un baiser innocent sur la joue et elle s'éloigne à nouveau vers la fenêtre, portant son doigt à ses lèvres pour en aspirer les larmes de sang s'ils venaient de s'y agglutiner. La perspective de sa propre mort ne l'avait jamais touchée. Elle sait qu'elle est née pour mourir un jour, et n'hésiterait pas à se poignarder si Cillian était en danger. C'est sa façon à elle de lui prouver que oui, elle lui fait confiance. Mais l'inverse vaudrait mieux également.

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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyDim 15 Mar 2020 - 16:04

"Me touche pas". Il n'a suffit que de quelques minutes pour que je devienne un étranger à ses yeux. Je n'ai jamais ô grand jamais cherché à ce qu'elle et mézigue qu'on se pétarde comme on est en train de le faire. Une tension palpable, insupportable, le battant qui commence à se péter en mille pièces au plus profond de mon thorax. Des questions toujours et encore, un putain d'interrogatoire. A croire qu'on passe à la casserole, l'un après l'autre devant les condés. Mais je cherche juste à flurer le pet face à cette situation. Mais tout redescend. A croire que j'ai perdu la force de vouloir prendre cette direction pour qu'elle accouche. Inutile. Se faire du mal volontairement pour arriver à nos fins. Autant calmer le jeu, lui faisant comprendre qu'on en arrête là bien qu'elle semble décidée à parler. Une oreille attentive, une autre qui fait le tri dans ses dires. Pourquoi ai-je toujours envie de la croire alors que je sais que c'est des conneries? Je la laisse s'exprimer jusqu'au bout, pouvant même en rester bouche bée. Elle joue avec le feu comme elle a sûrement toujours fait. Je soupire, baisse la trogne en regardant le sol tout en hochant à plusieurs reprises la tête. Elle peut jouer la comédie, même à ce point? Que des doutes; j'en saurais peut-être plus dans les semaines ou les mois à venir. "Ta vie, vos vies pourtant comptent bien plus que ce commerce." lui répondis-je en prenant une grande respiration, des mimiques se formant sur mes lèvres. La gêne. Un sentiment d'impuissance. "Mais je donnerais aussi ma vie si c'est la seule façon de vous protéger." Je pose ma paluche sur la sienne en la caressant de mon pouce avec de la retirer délicatement et de me lever en direction de sa fenêtre, attrapant un paquet de cigarettes pour venir en placer une entre mes lèvres. "Je peux?" Je n'attends pas réellement la réponse que je viens l'allumer, une cigarette assez particulière, une que je me réserve dans les situations d'urgence. C'en est une. "Je ne chercherai pas à en savoir plus en effet. Il vaut mieux comme tu le dis si bien." Quelques taffes, je lui tends le joint. "Si tu en veux, prends-en si ça peut t'aider aussi à te détendre." Mon regard est fuyant, cherchant à réfléchir si le pire devait arriver. On en est pas encore là et c'est pas en me brumant l'esprit que je saurais trouver une solution. "Ce gosse que tu manipules, il appartient à qui si ce n'est pas trop demandé?" Je ne voudrais pas qu'elle mette en péril mes relations si ce dernier venait du trafic de Jeremy; si ce dernier venait de Sören par contre, ce sont des plans d'attaque plus sévères que je devrais entreprendre. Un mépris bien trop cuisant entre nous deux. Je ne le crains pas mais ma gentillesse permanente est pour lui une faiblesse facilement atteignable; son arrogance et cet air bien trop satisfait qu'il porte aussi sur sa tronche me laisse un goût amer à chaque fois que je le vois dans ma ligne de tir. "J'espère vraiment qu'il est assez stupide pour croire que tu l'aimes vraiment et qu'il ne se doutera de rien." Je secoue légèrement la tête, reprenant une autre taffe du bédo. "N'imaginons pas le pire pour le moment. Je viendrais de temps en temps vers toi pour savoir de ce qu'il en est de cette histoire tout de même, histoire de m'assurer que tout va pour le mieux." Je ne peux pas l'en empêcher de toute façon, ce serait le meilleur moyen pour la faire continuer d'avantage dans cette direction. "Mais passons outre cette histoire. Comment tu te sens toi, en général, dans ta vie? Tes cours se passent bien? Tu ne te sens pas trop seule ou je ne sais quoi?" m'inquiétais-je en m'adossant à la fenêtre pour la regarder, lui proposant une nouvelle fois d'un geste le joint presque terminé.
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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyMar 17 Mar 2020 - 18:32

le freak, c'est chic !
Comme dans toute tempête, la tension finit par redescendre, car les ventres s'essoufflent, les esprits retrouvent finalement la raison. Elle n'a pas envie de croire ses propos, n'a pas envie de croire qu'il peut porter de l'attachement à tous ces gosses. Tu es peut-être la fille que je n'ai jamais eue. Putain de merde. Ça fait du bien, et ça fait mal en même temps. Quand il dit des trucs du genre, elle a envie de lui claquer la port au nez et de le remercier. Jamais on lui a dit ça. Jamais elle n'a eu de père sur qui compter. Intérieurement, ça apaise sa tempête, ça lui donne envie de se jeter dans ses bras et de se confier. Mais elle peut pas, elle semble bloquée, quelque chose l'empêchant toujours de cracher les derniers morceaux de vérité. Parce que si elle lâche la bombe, il lui en voudra. Si elle lui dit à quel point elle se fout en danger, qu'elle est droguée, qu'elle l'arnaque lui plus que les autres, elle n'aura plus jamais sa confiance. Il ne sera plus jamais le père dont elle a rêvé. Alors elle ferme les yeux, ancre le contact de sa main sur la sienne dans son esprit, pour se rappeler un jour qu'elle a fait la pire connerie de sa vie, qu'elle a perdu le seul homme qui daigne lui porter un regard. Puis elle les rouvre, pousse un soupir et se met à le regarder s'éloigner vers la fenêtre pour fumer. Elle lui donne l'autorisation d'un hochement de tête, laisse échapper un minuscule sourire quand l'odeur de cannabis flotte dans l'air, la rassurant, lui donnant l'impression d'avoir enfin sa dose de drogue pour les jours à venir. « J'ai peur de me détendre. » Elle s'approche pourtant d'un pas, tend sa main tremblante vers lui pour attrape le joint du bout des doigts. Porté à ses lèvres, elle en aspire une grande bouffée avant de lui rendre, sachant que c'est un risque à prendre. S'il la fait fumer, elle prend le risque de baisser sa garde. Barrière ouvertes, il aura plus de chances de l'amadouer, de récupérer les informations qu'elle cherche tant à cacher. « J'sais pas. Je cherche encore à lui faire cracher le morceau. Après une pipe ou deux il me le dira. » Loin l'envie d'être vulgaire, mais elle n'a pas envie de passer par quatre chemins. De toute façon, il sait qu'elle ne croit pas en Dieu, et elle n'a plus quinze ans. Faire l'amour, c'est pas quelque chose de honteux. C'est quelque chose de bon, qui procure du plaisir quand c'est bien fait. Un peu comme un bon gâteau. Et puis, derrière ses airs de pasteur, il s'est forcément déjà servi de sa queue. Peut-être même qu'il a déjà soudoyé une gamine, mais Amaranth, elle s'en fout de tout ça. Elle pourrait être cette gamine qu'elle n'en aurait rien à carrer. Parce que c'est juste un acte temporaire, et tant que tout le monde est consentant, y'a pas de quoi chier des bulles. « Tous les mecs deviennent stupides quand tu leur caresses la queue. » C'est un regard sombre qu'elle porte sur la ville à l'extérieur alors que sa voix se teinte d'une profonde amertume. Parce qu'elle sait que merde, y'a pas que ça. Piégée à son propre jeu depuis le premier jour. Elle l'avait maltraité ce con, elle lui en avait foutu des torgnoles et il s'en battait les couilles. Pire, il aimait ça, au point d'en réclamer, encore et toujours. Et en échange, il n'avait que de la tendresse à offrir. Parfois, il jouait au même jeu qu'elle, et quand c'était le cas, elle ne lui en voulait plus d'être con ou d'avoir une queue entre les jambes. Il devenait son éponge émotionnelle, elle pouvait cracher sur le monde entier et il disait rien. Quelle conne. Mais dire à voix haute qu'il était con, qu'il ne marchait que par son instinct animal, ça la rassurait. Et putain, elle rigole, c'est plus fort qu'elle, c'est un vrai rire, c'est le bédo qui fait effet. La conversation tournait aux confessions, et elle détestait ça, parce qu'elle se sentait trop libre une fois débarrassée de ses mauvais sentiments. « J'ai toujours été seule, mon père. » Elle hausse les épaules comme si c'était rien, s'empresse de tirer une latte sur le joint avant de lui rendre. La fumée lui racle la gorge, mais ça va, elle a connu pire. « J'ai les meilleures notes de ma promo. J'me sens toujours aussi vide que d'habitude. Alors ça va. Si on oublie le manque de chaleur humaine. » Elle déglutit, le regard perdu dans le vague, les yeux semblant briller sous l'émotion. Elle ne demandait que ça, de pouvoir se faire des amis, de pouvoir lâcher les vannes, mais elle peut pas. Elle peut plus, parce qu'ils finiront tous dans le même cas. « Et vous ? » Elle tourne la tête vers lui, curieuse, soucieuse de détourner le sujet. « Vous vous sentez pas trop seul ? » A force de le voir traîner ici à toute heure, prendre soin des gosses ou de l'église, elle avait l'impression qu'il était encore plus seul qu'elle.

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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyMar 17 Mar 2020 - 23:31

"Il n'y a pas de peur à avoir quand ce n'est qu'une fois de temps en temps." lui dis-je avant qu'elle ne se décide finalement à tirer sur la tige. Un détail que je viens d'apprendre d'elle en un seul geste; elle n'a pas peur par contre de se droguer mais je laisse faire, tranquillement tout en continuant cette discussion ma foi! bien plus calme. "Tu en sais déjà pas mal sur les hommes il faut croire." répondis-je en soufflant du nez. Elle est adulte à ce que je sache. Elle fait ce qu'elle a envie de son corps et de celui des autres et si ça peut lui servir à soutirer des informations. Les femmes sont tout aussi manipulatrices que les hommes au final. C'est un secret pour personne. Le joint tourne tranquillement, revient finalement dans mes mains avant que je ne m'intéresse à elle et sa promo, légèrement triste d'entendre que personne n'est là pour l'entourer. "L'important c'est ton avenir après tout;" répondis-je simplement en haussant les épaules. "On n'avance pas avec les autres mais c'est vrai que c'est pas mal d'avoir parfois une ou deux personnes à qui parler. Comment ça se fait que tu sois si isolée? Tu n'aimes pas leur compagnie? Trop superficielle? Pas assez intéressante?" Je tente comme je peux d'en savoir plus sur sa personne mais elle me retourne exactement la même question. Un sourire presque mélancolique se pose sur mes lèvres. "Je fais avec, comme toi. Vous me tenez compagnie en quelques sortes. Puis je vois des gens parfois. Je n'ai pas besoin de plus." J'ai toujours été comme ça au final, entouré mais à la fois si seul mais il est vrai que les choses ne se sont pas arrangées lorsqu'elle s'est cassée pour toujours. Elle ne me manque pas, vraiment mais au moins elle animait un peu la maison en gueulant comme une hystérique. Je finis finalement le pétard, le jetant par la fenêtre et reviens regagner la chaise que j'occupais, penchée vers elle tout en la regardant bien que mon regard soit parfois ailleurs. "Ca fait longtemps que tu fumes ou ce n'est qu'occasionnellement?" Un question en toute innocence bien entendu. Je me redresse et attrape mon paquet de cigarettes avant d'en mettre une entre les lèvres. Fumer après un joint a tendance à relancer les effets et ce n'est pas pour me déplaire. J'en propose une à la gamine avant de le ranger dans ma poche intérieure. "Et pour quelle raison tu as voulu essayer?" Un mal peut-être qu'elle a voulu oublier comme un bon nombre d'entre-nous.
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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyLun 23 Mar 2020 - 12:40

le freak, c'est chic !
Relâcher la pression et laisser les barrières céder est toujours une étape délicate. Même si ce n'est qu'une fois de temps en temps, les conséquences peuvent être parfois dramatiques. L'autre peut prendre le contrôle, et ça, Amaranth ne le permettra jamais. Elle a besoin d'avoir toujours sa pleine conscience, pour que personne ne puisse jamais s'infiltrer dans son cerveau, pour que personne ne comprenne son double jeu, pas même Cillian. « J'étudie la science. L'anatomie des corps n'est un secret pour personne. » Si elle avait choisi la science plutôt que les lettres ou tout autre domaine, c'était pour pouvoir jouer sur les deux tableaux quand cela lui semblait nécessaire. Et puis désormais, Cillian avait la confirmation que sa foi en Dieu n'était qu'un moyen de gagner la confiance des autres à l'église, alors elle ne voyait pas de raison de mentir. Il aurait fini par le deviner, et le fait que ce jour soit arrivé la soulageait plus qu'elle ne le laissait croire. C'était comme si on lui avait retiré un poids sur les épaules, comme si enfin on l'aidait à avancer au lieu de la regarder tenter de faire des pas en avant tout en rampant. Apaisée par la senteur de la weed qui enveloppe l'air de sa chambre, elle tourne la tête vers le Pasteur, haussant les épaules. Elle ne savait elle-même pas pourquoi elle n'allait pas vers les autres. « Leurs conversations ne tournent qu'autour du plus beau garçon de la fac, des séries les plus fancy, ou des dernières filles qu'ils ont réussi à mettre dans leur lit. Ça ne m'intéresse pas. » Parce qu'elle se rendait compte à quel point elle n'avait jamais eu le droit à ces petits bonheurs de la vie. Que ses années d'adolescence avaient été ruinées par ses adoptions trop fréquentes. De foyer en foyer, elle volait, incapable de se poser. Elle préférait écouter que parler, et écouter les enfants de chœur qui étaient devenus ses frères et sœurs, c'était davantage passionnant que d'écouter des adolescents qui oubliaient parfois l'existence de l'intelligence humaine. « Vous voyez, je vous ressemble. Votre compagnie me suffit aussi amplement. » Elle sourit, sincèrement cette fois avant que son regard ne se reporte à nouveau sur les rues de Bowen, encore pleines de vie. Les passants ne remarquaient rien, trop plongés dans leur objectif et leurs conversations. Il retourne s'asseoir, et elle ne bouge pas, lui tournant le dos. Elle s'imagine être une figure de la littérature, une Emma Bovary aux cheveux flottant aux vents alors que son regard se perd vers l'idéal qu'elle n'atteindra jamais. « Occasionnellement, quand quelqu'un en a à me partager. » avoue-t-elle en se retournant, venant s'installer sur le bord du lit. La deuxième question la mit mal à l'aise, et elle pinça les lèvres, silencieuse. Sauf que le joint lui déliait finalement la langue et elle ne parvenait plus à garder ses secrets. Elle avait profondément envie de faire confiance à Cillian, sans être jugée en retour. Elle accepte la cigarette qu'il lui tend, la porte à ses lèvres, comme si ce simple geste pouvait la sauver de ses propres confessions. « J'ai essayé parce que je ne prenais aucun plaisir à laisser un garçon me toucher. » Sa gorge se serre. Elle qui pensait être complètement imperméable à ce qu'elle avait vécu à cette période s'avérait avoir quelques sentiments enfouis. « Mais je voulais ressembler aux autres ados, avant d'arriver à l'Église. Alors je lui ai demandé d'en ramener, en pensant que ça m'aiderait à me détendre pour faire l'amour. » Elle manque de s'étouffer avec sa bouffée de cigarette, tousse un coup puis reprend, le regard dans le vague. « J'ai rien ressenti. Je n'ai ni détesté, ni aimé. Et aujourd'hui, je ne ressens toujours rien. » Ses doigts tremblent sur cette cigarette qui se consume entre ses doigts. Elle pose à nouveau son regard sur le pasteur, le souffle court. Non pas qu'elle ait essayé d'éprouver du plaisir, mais rien ne marche. Comme si le blocage était trop fort, comme si son corps avait décidé de la punir pour ses propres péchés.

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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyMar 24 Mar 2020 - 2:32

Des petites boutades, rien de bien méchant, juste là pour passer le temps et essayer de la faire sourire un minimum. Mais c'es moi qui étire mes lèvres plus qu'elle ne le devrait pour son jeune âge, gamine perdue qui a pourtant toute la vie devant elle. Un joint allumé que je décide de faire tourner, je lui pose tout de même certaines questions sur son cursus ainsi qu'à ce sujet, cette consommatrice que je ne soupçonnais point. Je secoue légèrement la tête de droite à gauche. "Il y a bien des personnalités qui t'attireront. Ils ne sont pas forcément tous aussi superficiels que tu peux le décrire mais il est vrai qu'en général ces têtes-là, faut les trouver. Pourquoi ne vas-tu pas à la bibliothèque ou ce genre d'endroits? T'y trouveras sûrement ton bonheur, des personnes plus calmes, plus dans ton monde qui sait?" J'hausse mes arêtes avant d'enchaîner. "Qu'est-ce qui t'intéresse toi, dans la vie? Traîne sur les réseaux sociaux. Toute rencontre est bonne à prendre et à apprendre." tentais-je de la conseiller pour parvenir à trouver une solution à ce mal-être qui semble l'inquiéter à la vue de sa tronche. J'attends quelques instants avant de reprendre. "As-tu vraiment envie de faire des rencontres au moins?" La question se doit d'être posée bien que la suite de la conversation prenne un air bien plus dramatique, souriant à sa remarque. Je le sais bien Amaranth que nous ne sommes pas si différents l'un de l'autre. J'hoche la tête à l'écoute de son récit, soupirant par la même occasion. "J'espère que tu as appris à ne plus te forcer. La drogue ou faire semblant d'être convaincu ne t'aidera en rien. Si tu penses que le sexe n'est pas une chose pour toi, ce n'est pas grave. Il faut bien de tout pour faire un monde et ça ne te rendra pas plus bizarre." J'hausse les épaules une fois de plus. "Et as-tu déjà essayé avec une personne du même sexe que toi?" Simple interrogation, peu être que le problème est là. "La religion et les moeurs ont eu raison de la société en leur apprenant qu'un homme doit être avec une femme mais on est au 21ème siècle maintenant. On peut fréquenter qui on veut sans qu'il n'y ait de répercutions. C'est vrai qu'il y aura toujours des cons pour donner des contre-exemples mais ceux-là n'iront pas bien loin dans la vie s'ils continuent à garder leur foutues œillères." Je me penche vers elle, relevant sa tête à l'aide de ma main. "L'important est que tu te sentes bien dans ta peau. Sais-tu d'où peuvent venir ces soucis de non confiance en soi?" m'inquiétais-je, fronçant légèrement les sourcils sans pour autant me donner une trogne agressive.
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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyMar 24 Mar 2020 - 20:52

le freak, c'est chic !
Disons que pour le moment, elle n'avait pas réussi à les trouver. On la décrivait comme trop superficielle, trop chiante, trop madame-je-sais-tout. Toujours là pour donner aux autres des détails qui ne les intéressent pas. Au fond, c'est parce qu'elle agit comme tel qu'elle ne parvient pas à se faire des amis. Si elle faisait des efforts, elle pourrait s'en sortir, mais non, y'a rien. Personne dans sa vie, juste une immense solitude qui lui fend le cœur, et qu'elle comble par son amour pour l'église. Parce que même si elle ne croit pas en ce Dieu dont tous rêvent, elle a fini par s'attacher à cet endroit et aux gens qui y habitent. Elle est largement en âge de déménager, de vivre sa vie, mais elle s'y refuse, et elle craint le jour où elle aura terminé ses études, car cela voudra dire que son séjour ici s'achève. « Je n'avais pas pensé à la bibliothèque. » Elle dit surtout ça pour ne pas le vexer, car dans le fond, la bibliothèque ça la tente pas trop. Et quand elle y réfléchit, elle n'est jamais vraiment seule. Aux pauses entre les cours, elle trouve tout de même le moyen d'aller fumer avec les autres, à s'intégrer un chouïa dans leur vie, bien que ça ne dure jamais très longtemps. « Oui, les réseaux sociaux, bien évidemment. » Elle passait déjà tout son temps dessus, ce n'était pas la peine de forcer. Mais Cillian lui faisait au moins prendre conscience qu'elle allait devoir faire des efforts, si elle voulait que ce drôle de sentiment disparaisse à jamais de son cœur. « Pas en ce moment. » avoue-t-elle en soupirant. Elle balance ses jambes dans la vide, l'air presque perdu alors que le pasteur se remet à parler, et elle l'écoute dans son monologue, l'air presque blasé. A cause du joint, il lui donnait clairement mal au crâne à parler autant, et à cause de sa pudeur, elle n'avait pas envie d'aller plus loin dans ses confessions. Pourtant, il était déjà trop tard. Cillian avait trouvé le moyen de percer la bulle dans laquelle elle s'était enfermée, et elle ne pouvait décidément pas faire marche arrière. Elle le fixe, grimace, se dit que ce serait mieux s'ils s'arrêtaient là dans leur discussion, avant que ça ne devienne terriblement gênant. Sauf que, comme toujours, il restait la seule personne à l'écouter, et il était le seul à en savoir autant sur elle. Parfois, ça la dérangeait au point de songer à fuguer, mais peu importe le lieu, elle était certaine qu'il la retrouverait. Elle redresse le menton, forcée par cette main qui se pose sous son menton. Là, elle arrête de respirer en le regardant, droit dans les yeux, avant de fixer les ridules sur son visage et les moindres détails qu'elle connait déjà. Lèvres pincées, elle pèse ses mots avant de répondre. Elle pose finalement sa main sur le poignet de Cillian, poussant un énième soupir las, épuisée de la vie qu'elle mène ces derniers temps. « Que ce soit une femme ou un homme, ça ne change rien. Peut-être ne tombais-je que sur des personnes incapables, ou bien des imbéciles qui ne comprennent pas comment un corps fonctionne. Je regrette parfois qu'ils ne s'informent pas plus sur la biologie humaine, car ils comprendraient combien le corps humain est extraordinaire, mais je ne vous fais pas un dessin, je suis sûre que vous êtes déjà au courant. » Oui, c'était peut-être là le problème. Ou alors ne l'avait-elle pas fait pour les bonnes raisons. Dans tous les cas, elle savait qu'un blocage avait lieu dans son esprit ou dans son corps, mais elle était loin d'avoir trouvé la clé pour le désamorcer.  « J'ai confiance en moi. » réplique-t-elle, vexée qu'il puisse suggérer le contraire. « J'aime mon corps et ce que je suis. » Elle lève les yeux au ciel, lâche son poignet et se met à jouer avec le tissu de son top discrètement, soudainement nerveuse à cause de cette drôle de proximité. Elle se sent sondée, vulnérable, regrette qu'il ne fasse pas quelques pas en arrière pour retourner fumer près de la fenêtre. « Mais il y a des problèmes plus grands dans la vie que de ne pas savoir apprécier le sexe. » Elle hausse les épaules, agite la jambe une nouvelle fois, songeant pendant une fraction de seconde de partir en courant, mais ça ne servirait à rien, puisque c'était ici sa chambre, et qu'elle y reviendrait.

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MessageSujet: Re: Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth]   Le freak, c'est chic ! [ft. Amaranth] EmptyLun 30 Mar 2020 - 2:09

Des conseils, des astuces, tout ce qu'il faudra pour qu'elle puisse se sentir bien avec elle-même ainsi qu'avec les autres. Je ne sais pas si ça sera très utile ou si elle écoutera même mais au moins j'aurais tenter de l'aider, tender d'agir face à ce léger problème qu'est la solitude. La conversation dérive sur des choses plus sérieuses, un sujet qui pourrait être considéré tabou pour un homme d'Eglise mais je ne suis que pasteur; j'ai le droit de goûter au plaisir charnel des êtres humains comme la jeune face à moi. J'hoche la tête, soupire légèrement. "Encore heureux qu'il y a plus important que ça." Je roule des yeux, souriant en coin, n'ayant pas pris le temps de rétorquer face à la gamine qui semble légèrement touchée par mes mots. Un frappement sur mes jambes, je me redresse. "Et bien, je pense qu'on a terminé pour ce soir." Je pose mes mirettes sur sa trogne, lui adressant un sourire pincé, le religieux ici présent commençant à être dans les vapes. "Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver." lui confiais-je avant de prendre la direction de la porte. "Je reviendrais assez rapidement histoire de prendre des nouvelles." Lourde entre mes mains, je continue de la regarder sans dire un mot, comme pensif. "Dors bien Amera et navré d'avoir hausser le ton sur toi." Je baisse ma garde, regrettant réellement mon comportement mais si c'était à refaire pour soutirer des informations, je le refais sans aucune hésitation. "Allez." Je franchis la porte avant de refermer doucement derrière moi, mains dans les poches en direction de ma piaule principalement tenue au rez-de-chaussée.
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