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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Sans amour, nous ne sommes que des étrangers au paradis ft. Ruby Rosebury-Stawski

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MessageSujet: Sans amour, nous ne sommes que des étrangers au paradis ft. Ruby Rosebury-Stawski   Sans amour, nous ne sommes que des étrangers au paradis ft. Ruby Rosebury-Stawski EmptyMer 5 Oct 2022 - 15:27



Sydney, début septembre 2022.

Les jours se sont éclipsés à une vitesse folle pour Theodore Kelly qui à chaque battement de cils voit les heures disparaître. C’est fascinant, cette accélération de la courbe du temps, cette fatigue entêtante qui vous emporte au jour suivant.

Ce même temps avait diamétralement été vécu autrement pour ses proches, pour ceux qui se trouvaient dans l’attente du réveil du magicien. Ils espèrent, se réjouissent de la moindre bonne nouvelle sur son état de santé. Ils s’inquiétaient malgré tout qu’il ne fasse que dormir malgré la levée du coma artificiel. Au moins, il ne souffrait pas, l’on s’en réjouissait quand l’on voyait l’état du jeune homme. Mourir pour des jeux d’argent, ça ressemble au scénario d’un mauvais film et pourtant c’est ce qu’il traversait, malheureuse. La majeure partie des dommages physiques concernaient ses poumons qui avaient été particulièrement inquiétants les premières semaines et avaient nécessité ce coma artificiel pour qu’il puisse supporter les traitements et la ventilation. Les choses entraient dans l’ordre progressivement, les médecins s’inquiétaient désormais de possibles séquelles neurologiques, dû au manque d’oxygénation de ses neurones, mais aussi l’écrasement d’un nerf brachial. Seul l’avenir le dira.

Le facteur de l’inconnue, effrayante et angoissante, pesait lourdement.

Sa mère avait le plus souffert de la situation et elle avait également causé de la peine à l’entourage de Teddy alternant entre angoisses et accusations injustifiées. Le brun n’était pas plus mal à jouer au prince au bois dormant, loin de cette tourmente autour de lui.

Il était réveillé depuis quelques jours déjà, bien que peu conscient. Les antalgiques l’engourdissaient, il supportait difficilement lorsqu’on allégeait les dosages, même s’il ne disait rien, l’emballement de son cœur et la chute de sa tension artérielle parlait pour lui. “ Il faut nous le dire si tu as mal Theo ! “ grondait son frère Thomas en déplacement à Sydney, le magicien avait simplement sourit en coin, cause toujours… Alors ils savaient tous qu’il était bel et bien de retour et que c'était bien lui... Pas un légume qui ne serait que l'ombre de ce qu'il était.

Le temps défile depuis juillet et enfin l’on évoque l’éventualité d’un transfert à Bowen. Theodore dormait de moins en moins, il avait été débarrassé de ses drains thoraciques et descendu en service de soins continus où il pourrait recevoir davantage de visite. Il souffrait énormément en séance de kinésithérapie, ses muscles eux aussi sortaient d’un long sommeil. Aujourd’hui encore, il n’avait pas réussi l’exploit de marcher, il s’agaçait et s’angoissait silencieusement. Il n’avait rien pour s’échapper de cette chambre, la télévision l’ennuyait profondément et il n’avait pas de voisin de chambre avec qui discuter. Sa mère avait pensé à juste titre qu’il serait mieux en chambre individuelle, il est vrai qu’un peu de compagnie lui faisait du bien, mais il se serait également vite lassé. Il avait besoin de calme… Alors, il réfléchissait, pendant des heures. C’était douloureux parfois de penser à certaines choses. Il tentait de voir du positif, mais ce n’était pas une tâche aisée.

Le repas de midi consistait en une boisson hyper protéinée qu’il peinait à déglutir, il se forçait parce qu’il voulait vraiment qu’on lui retire cette maudite sonde naso-grastrique d’alimentation qui le dégoûtait clairement. On lui avait promis que s’il arrivait à manger, il pourrait être transféré à Bowen. Il n’était pas pressé de rentrer et d'affronter certaines personnes, mais il épargnerait ainsi des longs trajets à sa mère et son frère. Même si ses proches lui manquaient, il n’avait aucune hâte à être vu dans cet état.

Sa perfusion s’étant bouchée, l'interne sur le point de finir sa garde veut tenter de passer par des antidouleurs par patchs et par comprimés. Theodore avait approuvé l’idée, moins il avait de sonde connecté à son corps, mieux, il se sentait. Erreur.




En fin de journée, à l’accueil, l’on avait dirigé Ruby vers le service où se trouvait le magicien. Elle fut interpellée dans le couloir par une infirmière mal à l’aise.

- Bonjour, je dois vous prévenir, nous avons dû lui faire une injection en intraveineuse directe d’antalgique, il était trop tôt pour le sevrer de sa perfusion, alors ne soyez pas surprise, il… Il tolère assez mal l’injection.

Elle aurait pu donner plus de détails à la gynécologue, mais son DECT sonnait et elle devait se rendre promptement au chevet d’un autre patient. Au moins, la gynécologue avait été avertie.

Lorsque la porte s’ouvre, Theodore était tout ce qu’il y avait de plus réveillé. “ Rubyyyy ! “ Sa voix lui semble forte, mais elle est en réalité toute éraillée, il avait reconnu la femme de couleur, c’était un peu une explosion émotionnelle dans sa tête parce qu’il en s’attendait pas à la voir. Il ne l’avait pas vu depuis si longtemps, depuis leur conversation à l’escape game. “ Dis donc, t'as fais quoi à tes cheveux ? T’es trop belle… “ Il plane pas qu’un peu. Theodore bien qu’il sache boire pas mal d’alcool et ils en ont fait l’expérience ensemble, c'est quelqu’un qui a plutôt l’habitude d’être assez sobre. Depuis plus de deux mois, il a reçu dans le corps plus de substances qu’un toxicomane en une vie. Avec ce dernier shoot, ses inhibitions ont disparu, il était réduit à dire pratiquement tout ce qui lui passe par la tête, probablement un cocktail pire que le sérum de vérité lui-même… Il tricote avec ses draps, persuadé d’être en train de parvenir à défaire les barrières du lit, c’est qu’il aimerait beaucoup se lever pour venir la saluer… Il se focalise sur son idée, les sourcils un peu froncés par la concentration qui lui fait oublier tout le reste autour de lui. Aucun nœud ne lui résiste, alors pourquoi est-ce qu’il n’arrive pas à se débarrasser de ses draps ? Il ne le sait pas, ses gestes sont plus engourdis qu’il ne se l’imagine, lui pense être à fond, il avait juste l’air d’un dément. Il a malgré tout ce petit sourire adorablement enjoué au coin des lèvres, un enthousiasme pur et impossible pour lui de réprimer, il n’y pense même pas. Theodore est sans filtre ce soir, sans masque, libéré du carcan qui l’empêche d’exprimer ce qu’il ressent. Il se sent léger, tout simplement libre.


@Ruby Rosebury-Stawski
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MessageSujet: Re: Sans amour, nous ne sommes que des étrangers au paradis ft. Ruby Rosebury-Stawski   Sans amour, nous ne sommes que des étrangers au paradis ft. Ruby Rosebury-Stawski EmptyDim 4 Déc 2022 - 11:01

La vie de Ruby avait considérablement changé ces derniers mois. Entre hôpital, cabinet et Luke, la jeune médecin avait à peine le temps de se poser pour dormir. C’était intense mais tellement grisant. Aucun jour ne se ressemblait et c’est ce qui lui plaisait. Ça lui permettait également de ne pas penser à Théodore. Il lui avait fait passer par mille sentiments ces derniers temps. Ruby se souvenait encore de cette discussion dans le cuisine de son escape game. Ç’avait été comme un énième adieu, conscient des sentiments qu’ils avaient pour l’autre, ils finissaient quand même l’un sans l’autre. Ruby lui avait promis qu’elle ne le détestait pas, elle n’avait pas failli. C’est bien plus tard que l’agacement et la colère était réapparu du côté de la gynécologue. Agacer que sa mère vienne la voir elle plutôt que sa copine. Si Théodore était déjà pris alors c’était vers elle qui fallait se retourner. Ruby ne voulait pas avoir le mauvais côté de la relation sans avoir le bon. Elle connaissait Maman Kelly et son talent pour exagérer tout. Teddy avait parfois besoin de s’éloigner du monde et de ses proches, ce n’était qu’un jour comme ça. Mais un jour, puis deux et puis trois passèrent. Ruby l’avait senti cette panique s’agrandir dans son cœur. Toutes les deux minutes, elle regardait son téléphone, inquiète. Elle avait finit par envoyer un message à son ami. Toutes les une minute, elle regardait si Theodore avait vu son message ou s’informait sur la dernière connexion du magicien sur son application. Rien. Il n’utilisait pas son téléphone ou quoi ? Ruby avait eu trop de mal à se concentrer, se trompant régulièrement de chambre. Imaginez la surprise de Georges, quatre-vingt trois ans, quand Ruby arrivait dans sa chambre pour lui dire qu’elle allait voir si le col de l’utérus s’était dilaté. Elle était bien dans la bonne chambre, mais pas le bon étage. C’est ce soir là que maman Kelly annonçait qu’ils avaient retrouvé Théodore et pas dans le meilleur des états … Sydney, c’était trop loin pour qu’elle aille le voir, surtout après leur dernière discussion face à face.

Quelques mois étaient passés, Ruby devait se rendre dans la métropole pour une conférence et ausculter une patiente. C’était peut-être l’opportunité d’aller rendre visite au magicien. L’appréhension commençait à naître. Est-ce qu’elle avait vraiment sa place à son chevet ? Et puis Nastya serait peut-être là … Ruby serait en trop. Elle ne voulait faire souffrir personne dans cette histoire. Elle avait promis à Teddy qu’elle resterait son amie, mais elle semblait incapable d’aller le voir. Paye ton amie. A quel moment l’amitié s’éteint ? Elle avait déjà été plus loyale. Elle se tenait au courant des nouvelles de Theodore par sa mère ou des amis communs, jamais directement par lui. Luke allait passer ces quelques jours chez Perry et chez ses parents. C’était l’occasion pour son fils de passer du temps avec son père et ses frères et sœurs. La conférence était intéressante. Ruby se dirigeait ensuite vers l’hôpital. Elle ne savait toujours pas si elle allait voir Theodore. Elle savait que sa patiente se trouvait au même endroit que son ami. Ruby manquerait cruellement de courage si elle n’allait pas le voir. Surtout qu’elle s’était inquiétée, effrayée que leur dernière conversation soit celle à l’escape game.

Il n’y avait plus de marche arrière possible. Ruby se renseignait à l’accueil. Avant de rentrer dans la chambre du magicien, elle soufflait un peu. Les mots de l’infirmière ne la rassurait pas. Et si Teddy ne serait plus jamais le même ? L’enthousiasme de Theodore fut déstabilisant pour la gynécologue. Elle déposait son sac près de la chaise et s’approchait de lui. Elle rougissait légèrement à sa remarque. « C’est gentil, j’ai juste enlever les tresses. » Et fait des tonnes de soins pour qu’ils soient plus lisses. De temps en temp Ruby aimait qu’il soit lisse, des fois frisés au naturel. Ça dépendait de ses humeurs et son envie. « Comment tu te sens ? » Il ne semblait pas être lui, il avait un regard pétillant comme un enfant. Il planait, sans aucun doute. Il s’emmêlait avec le drap, comme s’il essayait de s’en dépêtrer. Ruby fronçait les sourcils alors que Theodore souriait. C’était un sourire si candide qui attendrit Ruby. « Laisse moi t’aider ! » Disait-elle en s’approchant de son ami. Au lieu de défaire le lit, elle le lissait et couvrit son ami avec. Sortir du lit n’était pas la meilleure idée dans son état, elle posait sa main sur celle du magicien. « Je suis contente de voir que tu vas bien. » Tout était relatif, mais il ne semblait pas avoir des dommages cérébraux. Il fallait juste laisser le temps au temps pour que Theodore aille mieux.
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MessageSujet: Re: Sans amour, nous ne sommes que des étrangers au paradis ft. Ruby Rosebury-Stawski   Sans amour, nous ne sommes que des étrangers au paradis ft. Ruby Rosebury-Stawski EmptyJeu 15 Déc 2022 - 12:02

Il aimait bien les tresses de Ruby, mais aussi ses cheveux lissés ou encore crépus. Elle est magnifique, c’est un fait, c’est une femme d’une beauté infinie. Adolescent, il l’avait déjà constaté, mais depuis leurs retrouvailles il peinait bien souvent à avoir l’esprit clair lorsqu’il la regardait. Il s’y efforçait surtout étant donné sa relation avec Nastya. La russe l’aimait, elle avait mis le grappin sur le magicien la première. Néanmoins, elle ne semblait plus vraiment emballée depuis cet ‘accident’. Il l’a déduit, par l’absence de visite et l’essoufflement de leurs échanges de messages. Avant, lorsqu’il se réveillait, il avait un peu de lecture sur son portable, même s’il n’avait pas la force de répondre… Il pensait que Nastya s’éloignait, il n’avait pas la force de la rassurer. Elle avait sans doute besoin de ça, que l’on prenne soin d’elle, mais il n’en était pas capable, il devait se battre pour lui-même. Ce qu’il ne savait pas, c’était qu’elle envisageait de suivre son frère, de quitter le pays, de le laisser là, avec sa douleur. Il pensait la retrouver bientôt, il savait qu’il devra se faire pardonner et une part de lui avait curieusement… La flemme ? Oui, c’était cela, du pur Theodore. La flemme de se faire pardonner, de faire plus d’efforts encore. Il était si épuisé, tellement en vrac, complètement brisé. Il avait besoin d’une pause, que l’on arrête de charger tant de pression sur ses épaules meurtries. Et cette flemme, il la ressentait bien plus à cet instant, grâce aux médicaments.

“ Ça va… “ Que pourrait-il dire d’autre ? Et puis à cet instant, les douleurs étaient tout à fait acceptables. Il sourit à la gynécologue alors qu’elle approche pour l’aider, bien qu’il ne sache plus vraiment ce qu’il était en train de faire avec ses draps. “ Merci… “ Il gardait le sourire, alors qu’elle posait sa main sur la sienne, il lâche même un bref rire qui lui fit la sensation de se briser les côtes. “ J’en ai vu défiler des spécialistes, mais pas encore de gynécologue. “ Il retourne doucement sa main dans celle de son amie, il se perdait dans ses yeux malgré le flou de ses pensées. Il savait, pourtant, que quelque chose clochait. “ J’sais pas ce qu’ils m’ont donné… Je ressens les choses, tellement fort. “ Ses sens, ses émotions sont exacerbées, il serait capable de pleurer comme un bébé si on lui montrait une photo de chiots dans un panier.

Sa peau, elle est si douce, c’est la chose la plus douce qu’il n’ait jamais effleuré. Le brun devait s’estimer heureux de ressentir fortement les choses extérieurs et non pas ses douleurs dans les os et dans sa chair. Il n’est cependant pas habitué à être si sensitif.

“ J’aimerais bien sortir d’ici… On pourrait aller faire un tour. Toi et moi. Où tu voudra, je t’emmene. “ Il n’aurait besoin de rien de plus, sur cette terre. Il perçoit derrière le sourire de la jeune femme son inquiétude, sa peur peut-être… Ouais, il commence à reconnaitre ça à travers des visites qu’il reçoit depuis le début. Il resserre ses doigts un peu plus fort, pourquoi est-ce qu’il n’a pas la flemme de la réconforter, elle ? “ Ne t’inquiète pas, ça va aller. Ne sois pas triste pour moi, ok ? “ Il aime pas cette clairvoyance, d’habitude il a du mal à comprendre les comportements, les émotions des autres et là… Il se sent tellement empathique, c’est dur pour lui, de la voir si triste. Encore. “ Est-ce que je suis le mec qui t’as rendu la plus triste dans cette vie ? “ Il a l’impression d’être celui qui lui cause toujours plus de peine, d’abord lorsqu’ils étaient enfant, parce qu’il était là à la mort de Mandy, parce qu’il l’aimait mais choisissait d’être avec une autre et maintenant…. Ça. Elle s’en tirerait mieux sans lui… Il y a pensé, aux heures les plus dures ici… “ Pourtant, tout ce que je veux… C’est que tu sois… Pourquoi ? Pourquoi t’es floue ? “ Parce qu’il a au bord des cils des larmes refoulées depuis tellement longtemps… " Je suis désolé... " Et dire qu'il ne c'était pas encore excusé depuis son réveil.
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