Aurora Bishop - Show me the way home

Est-ce que vous avez quelques heures devant vous ? Parce qu'on en a dit un sacré paquet de conneries sur moi ! Bon déjà, on a commencé par me considérer comme idiote, ensuite, j'était effrayante. Ensuite que je serais plus jolie si j'étais féminine, quand j'ai été plus féminine, on m'a dit que je m'habillais comme une pute. Bref, les gens ont toujours quelque chose à dire sur moi et sur n'importe quel femme en fait ! Mais je crois que la pire chose qu'on m'ait dites et c'était de la part d'une fille qui se disait être mon amie, c'est que j'étais qu'une "salope égoïste et autocentré", parce que j'ai eu le malheur de stoppé une situation qui était en train de me détruire.

Dans l'avion qui partait de Londres pour me ramener à Bowen. Pratiquement 24h de vol en larmes, c'était un peu long. Le pire, c'est que je n'étais pas triste de quitter l'Angleterre, je n'étais pas triste de retrouver Bowen. Non, c'était juste que je réalisais qu'une page se tournait définitivement et que je venais de mettre le mot "fin" sur une relation toxique et nocive pour moi. J'aurais aimé travailler une petite année sur Londres avant de rentrer afin d'étoffer mon CV, mais si j'étais resté, je crois qu'il aurait eu ma peau. Le danger devenait trop grand pour que rester soit une option.

Casse couille. En fait, j'ai grandi entourée de frère. J'étais la seule fille de la fratrie, alors il fallait un peu jouer des coudes pour obtenir ce que je voulais et surtout si je ne demandais rien, je n'avais rien. Et puis, étant la petite dernière et en plus seule petite fille, il n'était pas difficile de faire flancher maman. Parfois, je pouvais être même une petite peste, surtout avec Elijah en fait non... c'était toujours avec Elijah. Je n'ai jamais trop compris comment cette espèce de petite guerre est arrivée entre nous. Du coup, parfois j'étais invivable avec lui, dés que j'obtenais quelque chose je m'empressais de le narguer, mais jamais devant maman, toujours en douce pour qu'il n'y est jamais de preuve et que ce soit lui qui se fasse engueuler s'il ripostait d'une manière ou d'une autre. Parfois, j'arrivais même à obtenir que maman le force à partager ses jouets ou ses goûters avec moi avec la magie des pleurs sur demande. Je crois que je lui en ai fait baver, mais il me le rendait bien. Je crois que c'était notre façon nous aimer, parce que ce que je pouvais m'ennuyer quand il n'était pas dans les parages ! Quand il était là, on se chamaillais, mais aussitôt était-il parti, je cherchais après lui. J'avais l'impression que c'était mon seul moyen d'avoir son attention. Mon autre frère a moins subis ce genre de comportement avec moi, il était plutôt une figure paternel en remplacement de mon géniteur qui avait mis les voiles alors que j'étais toute petite.

Il n'y a rien de plus effrayant que de tomber amoureux, de confier son coeur sur un plateau à quelqu'un. Être amoureux, c'est être vulnérable et je l'ai appris à mes dépends. Adolescente, je n'ai jamais vraiment eu d'amourette, uniquement des crush qui en général n'étais pas vraiment interessé par moi. Quand je suis partie à Londres, j'ai rencontré ce mec dans une soirée : Darrel. Bordel, beau comme un dieu ! Un beau brun mystérieux, bref le typique genre de mec qui ne s'intéresse pas aux filles comme moi. J'avais lâché l'affaire avant même d'avoir tenté quoi que ce soit, les nanas lui papillonnait autour comme des moustiques autour d'une source de lumière, sauf qu'il y a eu ce moment, digne d'un film à l'eau de rose. Il a posé son regard sur moi, il m'a regardé dans les yeux, j'ai soutenu son regard, le temps était comme ralentit et j'en ai renversé mon verre comme une gourde. Du coup il a séparé les filles autour de lui, comme Moïse a séparé la mer en deux et il m'a offert un verre après m'avoir sortit un mouchoir de je-ne- sais-ou pour que je puisse me sécher.

On a commencé à se fréquente. Date après date, on s'est rapproché et on a fini par se mettre ensemble. C'était une belle et douce histoire, rien aurait pu présager la suite. Je dirais que la lune de miel a duré environ une petite année et puis ça a commencé à partir en couille. Parfois il me ghostait des semaines entières pour revenir comme si de rien était. Il m'appellait en pleine nuit, ivre au volant de sa voiture et sous des substances que je ne saurais cité. Je me retrouvais parfois en pyjama dans les rues de Londres à le chercher car il était bourré, perdu et que son téléphone était tombé à cours de batterie alors que l'on était au téléphone. Il devenait colérique, parfois violent, jaloux, possessif. Si j'avais le malheur d'adresser la personne à un mec qu'il ne connaissais pas, il pouvait vriller en un quart de seconde. Il n'a jamais vraiment levé la main sur moi, mais il m'a déjà laissé des marques sur le poignet car il avait serrer trop fort ou alors poussé contre un mur, parfois jusqu'à ce qu'on en arrive à faire des choses dont je n'avais pas  vraiment envie. Petit à petit, je me suis éteinte. J'étais épuisée, chaque fois que j'essayais  de partir, il parvenait à me faire changer d'avis, il se mettait à pleurer, me disais qu'il allait changer, qu'il m'aimais. Et j'y retournais sans parvenir à me sortir de cet engrenage. J'ai finalement réussi à mettre un stop, mais la situation s'est empiré. Il a retourné, l'intégralité de mes amis contre moi, y compris celle que je considérais comme ma meilleure amie, qui a fini par me dire que j'étais une salope autocentré. Oui, vous avez-vu on reviens sur des sujets déjà évoqué ?! Quel storytelling ma parole ! En tout cas, je n'ai jamais parlé de tout ça a ma famille, je n'ai jamais voulu les inquiéter ou prendre le risque qu'ils me forcent à rentrer avant d'avoir mon diplôme.

Surtout on ne rigole pas avec les déguisements !! Il n'y as pas d'âge pour se déguiser ! J'ai toujours aimé les costumes originaux. Les déguisements de princesses ce n'était pas pour moi ! J'ai toujours cependant préféré Halloween au Carnaval. J'ai toujours aimé d'un amour inconditionnel le personnage de Sally dans L'Etrange Noël de Monsieur Jack, j'aurai pu porté ce costume en toute circonstance mais je crois que ma mère ne le supportait plus, car je foutais du maquillage bleu partout. Une année ma mère a tenter de me faire porté un beau déguisement de mariée pour le Carnaval... elle n'avais pas vraiment prévu que le maquillage que je ferai serai celui de la mariée des Noces Funèbres... oups...?

Oh on pourrais m'estampillé un "Made in Bowen" sur le cul ! J'ai été planté et cultivé ici ! Bowen c'est ma maison et même si j'ai du partir pendant 5 ans car j'avais une opportunité pour des études prestigieuse, je savais que je ne serais pas resté éternellement loin d'ici !  

Ma plus grande peur c'est de perdre un membre de ma famille ou un proche. Ma mort ne me fait pas vraiment peur mais celle de mes proches me terrifie. Je ne supporterais pas de les savoirs gravement malade ou condamné et de devoir surmonté le décès de l'un d'eux me terrasserait de chagrin, que ce soit ma mère, mon frère, mon oncle et même cet abruti d'Elijah. Je préfèrerais être la première à mourir pour ne pas avoir à surmonter ça.

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours chanté. J'ai toujours aimé chanter et je n'ai jamais passé une seule journée sans chanter. Ma mère aime dire que quand j'étais bébé, mes gazouillis était déjà chantant. Alors autant si petite je rêvais de devenir une star de la chanson, à présent je rêve simplement de vivre de mon art et de réussir à remplir des salles, aussi petites soient elles, pour gagner ma vie. Je ne cherche pas la gloire ou la célébrité à tout prix, juste faire ce que j'aime et qu'un maximum de personne puisse partager ça avec moi !

C'est pas le genre de question qu'on pose genre en fin de vie ? Parce que des beau jour et des pires je suis certaines que je vais en vivre des tas encore. En plus, je ne suis encore ni mariée, ni maman, je peux même pas vous sortir un big évènement qui change une vie ! Bon, peut-être le jour de ma remise de diplôme quand on a annoncé que j'étais major de la promo ? Après il y a ce jour où on a jouer devant des grands noms de la musique et que plusieurs m'ont dit que je pourrais aller loin.

Pour le pire jour, il y en a eu tout un tas avec mon ex puisque chaque jour était pire que le précédent mais... finalement même en me mettant plus bas que terre, il n'a jamais rien fait de plus douloureux que la phrase que mon frère m'a lancé le jour de mon départ. "Même pas en rêve que j'viendrais te voir. Ta place est ici est nulle part ailleurs." Cette phrase elle me résonne dans la tête depuis 5 ans, comme si quelqu'un me la répétait en boucle. Je crois que je lui ai répondu d'aller se faire foutre, mais je l'ai tellement marmonné que je ne suis pas certaine qu'il ai entendu. J'ai embrasser ma mère et j'ai tourner les talons. Par fierté, je n'ai pas pleurer devant lui, j'ai attendu d'être à l'abri dans l'avion pour laisser couler mes larmes. Je lui en voulais terriblement de ne pas comprendre que je veuille tout faire pour vivre mon rêve. Je pensais qu'il comprendrait à quel point ça pourrait être douloureux de ne pas pouvoir poursuivre ce qui nous tiens au tripes surtout en connaissant son passé avec le Skate. En tout cas ce sont les dernières paroles qu'on a eu, car il n'a plus entendu parler de moi et je n'ai plus entendu parler de lui  sauf par ma mère qui me donnais des nouvelles et qui tentait de m'inciter à lui parler, le problème c'est que je suis terriblement têtue quand je m'y mets. Je crains un peu mon retour et nos retrouvailles, car je n'ai aucune idée de sa réaction ou même de la mienne. Parce que je l'aime et il me manque cet abruti en plus.