and sometimes all you need is a smile of an old friend - sierra

tw : évocation de violence physique

La fuite. C’est la seule solution qu’Alan a trouvé pour se sortir de cette affaire. Les retrouvailles improvisées avec son cousin ont été complexes, et difficiles. La violence est montée plus rapidement qu’il ne pouvait l’imaginer. Jusqu’à atteindre des sommets douloureux. Douloureux parce qu’il se bat avec son cousin ? Non, ça il s’en moque, il ne compte pas tant que ça dans sa vie, Bastian. Cela a été douloureux dans les coups. Et Alan, il n’a pas l’habitude de se battre. Certes, il a le sang vif, il s’énerve rapidement, mais toujours avec les mots, toujours blessants dans ses paroles. Il e vient rarement aux mains. Mais face au Kavinsky, il n’avait pas d’autres options. Cependant, il a seulement réussi à prendre la fuite, à partir loin, à se faufiler à travers les ruelles peu éclairées de Bowen. Il n’y a plus personne dans les rues en ce moment, les bars sont tous fermés. Les gens dorment ou sont dans des lieux privés. Et ça convient très bien à Alan, il n’aurait pas souhaité croisé quelqu’un dans un tel état. Une fois à l’abris, il s’appuie contre un mur, ne prêtant pas attention à la façade, ne prêtant pas attention qu’il s’agissait d’un bar qu’il pouvait fréquenter. De toute façon, plus rien ne l’importe, la douleur à la tête est tellement forte qu’il ne peut se concentrer sur autre chose. Sa vision est floue, le sol n’est pas net et les poteaux en face se dédoublent. Il baisse la tête, pose une main sur son front, l’autre sur le ventre. Inspiration. Expiration. Il répète cet exercice quelques fois. Son souffle revient petit à petit, le rassurant. Il ferme les yeux pour mieux se concentrer sur son corps, et ne plus être perturbé par sa vision floue. Et puis, une pensée émerge. Il ne peut pas vraiment s’en sortir seul, il a besoin de quelqu’un. Mais il ne sait pas qui appeler. Darren ? Non, ils s’engueuleraient encore, et il n’a clairement pas besoin de ça. Sa mère ? Cela l’inquiéterait plus qu’autre chose, mauvaise idée. Il sort son téléphone, éclairant ainsi son visage qui doit être marqué par les coups dorénavant, pouvant effrayer n’importe quel passant. Il se concentre sur son répertoire, à la recherche du numéro gagnant oubliant ce qui l’entoure, ne prêtant pas attention que la porte à côté de lui vient de s’ouvrir, et qu’une personne se retrouve maintenant face à lui.

Le temps passait vite. Ce n’était pas quelque chose que Sierra avait anticipé. À son arrivée ici, chaque jour paraissait comme une éternité. Une éternité de désespoir, à n’en plus finir. Tout la déprimait, à commencer par son job. Après plusieurs déconvenues auprès des différents cafés qui avaient daigné embaucher une serveuse sans expérience - à leur grand regret après quelques jours -, Sierra avait fini par se faire employer au Elm Street. Merci à son grand père, qui avait usé de ses relations. Les choses n’avaient pas été faciles au début entre le patron, Marcus, et la princesse Sierra. Elle détestait ce job. Elle détestait être là. Elle détestait tout. Mais le temps pouvait tout arranger, fallait-il croire. Tout apaiser. Peu à peu, ce job ne paraissait plus si insupportable. Et elle s’améliorait, clairement. Peu à peu, Marcus avait commencé à lui faire confiance. La marque de confiance ultime était venue lorsqu’il l’avait laissé fermer le bar seule pour la première fois. En la laissant faire la caisse, toute seule comme une grande. Elle était à peu près convaincue qu’il avait vérifié derrière elle, les premières fois. Mais depuis plusieurs semaines, elle semblait définitivement avoir réussi le test et se retrouvait très souvent à fermer le bar. Comme ce soir. La soirée avait été pour le moins animée et Sierra n’avait qu’une hâte en cet instant, rentrer chez elle et se glisser dans son lit. La nuit était déjà bien avancée lorsqu’elle éteignit les dernières lumières de la salle, laissant les lieux tomber dans l’obscurité. Elle sortit dans la rue et commençait à verrouiller la porte lorsqu’elle entendit un bruit. Bowen était une ville calme. Terriblement calme. Jamais elle n’avait eu peur de rentrer chez elle après la fermeture du bar. Peut-être à tort, qui sait, mais que pouvait-il bien lui arriver ici ? Pourtant, elle sentit son cœur battre un peu plus fort à l’écoute de ce bruit et tourna la tête. Adossé contre le mur à quelques mètres d’elle à peine, se trouvait un homme. Il tenait un téléphone qui éclairait légèrement son visage. Sierra plissa les yeux. Elle distinguait mal ses traits dans le noir mais elle cru voir deux choses. La première c’était que manifestement, ce mec avait pris quelques coups. La deuxième c’était cet air étrangement familier. Mais elle ne pouvait pas dire pourquoi il était familier, pour l’instant. Elle resta figée un instant, les doigts toujours sur la clef insérée dans la serrure, peu sûre de la marche à suivre. Elle n’était pas sûre qu’il était judicieux de lui adresser la parole. Il semblait en sale état et avait peut-être besoin d’aide mais s’il était complètement bourré par exemple, il pourrait se révéler plus enclin à l’emmerder qu’autre chose et sa bonne action pourrait lui retomber dessus. Mais il y avait cet air familier… Elle le connaissait, elle en était presque certaine. Finalement, elle retira la clef et fit un pas vers l’homme. « Excusez moi, vous avez besoin… » commença-t-elle, penchant la tête pour mieux discerner son visage. Elle écarquilla les yeux. « Alan ? » demanda-t-elle alors, la surprise se lisant sur son visage.

Après la fuite, la sécurité. Il a réussi à partir, à être loin de son cousin. Il va enfin pouvoir reprendre son souffle, ses esprits. Et il le fait en s’adossant à un mur, le premier qu’il voit. Il ne prête pas attention à la devanture, et tout ça. Ce qui compte maintenant, c’est pouvoir être en sécurité. Il ne se sent pas vraiment de rentrer seul, ni d’appeler un taxi. De toute façon, est-ce qu’un taxi répondrait à cette heure-ci à Bowen ? Il ne sait plus trop, pas trop, tout est flou dans sa tête qui a pris un sacré coup, néanmoins. Il arrive à recentrer sa vue, ce qui lui permet d’ouvrir son téléphone portable pour parcourir son répertoire. Il le fait donc automatiquement, toujours en se tenant la tête, espérant que la douleur passe comme ça. Mais plus il défile les noms, plus il se rend compte qu’il n’a pas un nom qui vient en tête. Hors de question d’appeler un membre de sa famille, soit c’est l’assurance d’une dispute, soit c’est l’inquiétude au maximum. Il pense à Gustavo aussi. Mais il doit avoir des choses à finir à cette heure-ci, avec son hôtel. Il ne sait plus, il ne sait pas, et la douleur ne passe pas. Il est tellement dans le flou qu’il n’aperçoit pas qu’une personne se tient devant lui jusqu’à.. jusqu’à ce qu’elle parle. Oh. Ca le surprend, il sursaute. Il doit faire peur comme ça, se dit-il. Peut-être qu’il est défiguré, ou il ne sait quoi, il ne s’est pas encore vu pour le savoir. Ou peut-être c’est juste un gros bleu. Il espère vraiment que ce soit la deuxième option. Il relève la tête et plisse les yeux. Il du mal à voir la personne dans cette obscurité. Tout ce qu’il sait, c’est que c’est une femme au son de sa voix. Puis la femme prononce son prénom, cela le surprend. Alors il tourne son téléphone pour éclairer le visage de l’inconnue. Un peu agressif comme comportement, mais dans l’action, avec les douleurs, il ne trouve pas mieux comme solution. Et puis, surprise. Il fronce les sourcils, il n’en revient pas. Il doit halluciner. On dirait Sierra, une vieille amie qu’il a perdu de vue, il y a fort longtemps. Qu’est-ce qu’elle fait à Bowen ? Quelle est donc cette histoire ? [b)« Sierra ? »[/b] demande-t-il avant de baisser à nouveau sa tête, ranger son téléphone dans sa poche, et frotter ses yeux. « Attends, non, c’est pas possible, désolé. » dit-il. Impossible que ce soit Sierra. Il doit confondre, sa vue ne doit pas être complètement revenue. Il la regarde à nouveau, dans l’obscurité, ce qui n’aide pas. Mais la lumière de l’écran de son téléphone commence à lui faire mal, il devra composer sans. « Je te reconnais pas, désolé, t’es qui ? » demande-t-il, en se serrant la tête, et en étant désolé, sincèrement, pour une fois. Il espère que cette personne l’apprécie, il n’a plus la force, il n’a plus la foi de se défendre ou autre. Il est totalement vulnérable, là, à la merci de n’importe qui.

Alan n’était pas la première personne du passé de Sierra qu’elle recroisait à Bowen. Pour le coup, ayant connu ce dernier ici, ce n’était pas extrêmement choquant de le retrouver en ville. C’était un peu plus surprenant de le trouver à cette heure de la nuit, adossé au mur du bar qu’elle venait de fermer et manifestement plutôt amoché. Ne l’ayant pas reconnu immédiatement, elle avait hésité, à lui adresser la parole. Il n’aurait pas eu cet air terriblement familier, peut-être qu’elle ne l’aurait pas fait. Après tout, la scène n’était pas particulièrement rassurante, dans l’obscurité. Mais alors qu’elle scrutait les traits du garçon, commençant à lui demander s’il avait besoin d’aide, elle le reconnu soudainement. Alan. Le prénom sortit naturellement de sa bouche, sous la forme d’une interrogation. Elle n’était pas non plus complètement sûre d’elle. Aussitôt, le garçon réagit et braqua l’écran de son téléphone sur le visage de la blonde. Elle plissa les yeux, fronça les sourcils et leva une main devant elle, surprise par la luminosité soudaine. Lui aussi, il fronça les sourcils, bien qu'elle distinguait à peine son visage, désormais. Et il prononça son nom. Ok, elle ne s'était pas trompée. C'était bien Alan. Il finit par baisser son téléphone mais secoua la tête, un air vaguement incrédule sur le visage. Ses paroles confirmèrent qu'il pensait se tromper. Pas possible. Impossible, même. Pas tant que ça, la preuve. Je te reconnais pas, désolé, t’es qui ? Sierra ne put se retenir de souffler un petit rire. Le garçon avait l'air complètement paumé. Et presque un peu... désespéré ? En même temps, il était à peine en un seul morceau, elle pouvait bien le voir malgré la pénombre. "Tu l'as dit : Sierra. C'est bien moi." dit-elle. Elle chassa son sourire peut-être inadapté à la situation et se pencha un peu plus vers lui. "Il t'est arrivé quoi ? T'es blessé ? Blessé genre, besoin d'un hôpital ? Sinon, je viens de fermer le bar mais je peux réouvrir, on peut aller te chercher de la glace ou je sais pas quoi ?" Passé le choc de le retrouver et le léger amusement devant le choc d'Alan, Sierra activait désormais le mode urgence.

@Alan Hopkins

tw : blessure

Il est dans le flou, Alan. Il a mal, il n’est pas dans le meilleur de ses états. Il est encore sous le choc qui revient de plus fort vu que l’adrénaline est bien redescendue. Alan est dorénavant totalement vulnérable, il peut tout lui arriver. Et surtout, il ne sait pas vers qui se tourner, vers qui s’adresser pour appeler à cette heure, pour demander de l’aide. Après avoir fait le tour de son répertoire, il pensait revenir à la soirée où il était avant. Mais ça n’aurait servi à rien, les gens, là-bas, sont bien trop défoncés pour quoique ce soit. Il est juste seul, maintenant. Seul face à la douleur. Et pourtant, il entend une voix, une petite voix lui parler. Une personne est en face de lui. Quelque chose lui dit qu’il la connaît. Même plutôt bien. C’est inattendu. Impossible que ce soit elle. Que ce soit Sierra, son amie de vacances, la fille de l’ami de son père. Il s’excuse alors de ce dérangement, de cette confusion. Pourtant, la personne a prononcé son prénom. C’est bien étrange. Il ne sait pas vraiment comment réagir, et de toute façon il n’est pas en état de faire quoique ce soit de cohérent. Il espère juste que cette femme, en face de lui, qui lui parle, l’apprécie. Il n’est absolument pas en position de force, tout peut lui arriver. Et puis, elle reparle. Entend-il bien ? C’est son cerveau qui lui joue des tours encore, sous le choc ? Pourtant, il n’a pas fait un traumatisme crânien ou autre, il se serait évanoui, lui semble-t-il. Qu’est-ce qu’il se passe ? Mais entendre cette voix, ce prénom, ça rassure aussi Alan. Et son discours aussi. Il est en sécurité avec elle, auprès de Sierra. Il est heureux. Alors instinctivement il se jette sur elle et la prend dans ses bras. Le moment n’est pas idéal, c’est bizarre, il n’aurait pas imaginé des retrouvailles comme ça, il y a mieux bien sûr. Mais il est heureux, vraiment d’être tombé sur elle. Une douleur dans la tête revient, et se recule automatique. « Déso.. Désolé » laisse-t-il échapper, doucement, embêté de la revoir dans cet état. « De.. de l’eau.. s’il te plaît. » demande-t-il. C’est rare qu’il vienne à supplier de l’eau, mais c’est important, c’est pour son bien et il le sent. « Et je veux bien de la glace.. merci… » finit-il par demander.

Comme quoi, Bowen pouvait surprendre Sierra. Sa vie ici pouvait se révéler surprenante, parfois. Bon, la plupart du temps il n’y avait rien de plus qu’une petite routine. Une petite routine qui était plus supportable qu’à son arrivée ici, qui était même parfois agréable, mais qui n’était pas non plus incroyable. Pourtant, de temps à autre, Bowen la surprenait. Comme ce soir, en mettant sur son chemin quelqu’un qu’elle connaissait. Encore. Alan. Sierra était surprise, effectivement. Mais l’adjectif était un euphémisme pour qualifier ce que semblait ressentir Alan. Il jugea apparemment qu’il était tout bonnement impossible que ce soit elle, Sierra. Elle ne pouvait pas vraiment le blâmer, n’ayant pas remis les pieds à Bowen depuis plus de dix ans avant son retour, il y a quelques mois. Pourtant, c’était bien elle, en chair et en os, devant lui. Il n’y croyait pas. Mais en même temps, Alan n’avait pas l’air dans son état normal. Du peu que Sierra pouvait voir dans la pénombre, il apparaissait amoché, comme s’il avait pris des coups. Et peut-être alcoolisé ? Dur de dire. Après un vague instant d’amusement devant la confusion du garçon, Sierra redevint sérieuse, lui proposant son aide. La réaction d’Alan la surprit. Il se jeta dans ses bras. La blonde écarquilla les yeux, figée un bref instant avant de replier ses bras autour de son ami. Ok, peut-être un peu alcoolisé. Et en tout cas très heureux de la voir. Elle sourit gentiment lorsqu’il s’excusa. « Pas de soucis. » Ouaip, confirmation, il n’était manifestement pas dans son état normal. « Ok, viens. » dit-elle face à ses demandes. Elle ressortit ses clefs et déverrouilla à nouveau l’entrée du bar qu’elle venait de fermer. Elle fit signe à Alan de le suivre. « C’est bon tu peux marcher correctement ? » Une fois à l’intérieur, elle ferma la porte derrière eux, alluma les lumières et pointa un tabouret du bar. « Tiens assieds-toi la, je vais chercher de l’eau et de la glace. » Elle passa derrière le comptoir, remplit rapidement un grand verre d’eau et récupéra quelques glaçons dans le bac à glace, qu’elle mis dans un torchon propre. Le verre dans une main et le torchon glacé dans l’autre, elle retourna auprès d’Alan et déposa les deux sur le comptoir qui les séparait. « Tiens. » Elle resta silencieuse quelques secondes, le fixant avec un air inquiet désormais. « Il t’est arrivé quoi ? » demanda-t-elle.

@Alan Hopkins  

tw : évocation de violences physiques, drogue

Il ne pouvait pas rêver mieux finalement, Alan. Il est même rassuré. Et presque apaisé. Tomber sur Sierra est une douce surprise. Et cela lui fait du bien. Il avait besoin d’un peu de douceur, d’un peu de bonheur, d’un peu de tout ça, de retrouver, finalement, sa vieille amie. Pourtant, il reste encore ce doute dans sa tête, cette hésitation, si tout ça ce n’est pas une création de son esprit ? Et, si tout ça, ce n’est pas un traquenard, une arnaque, ou il ne sait quoi ? Mais que peut-il faire de toute façon ? Avec cette douleur dans la tête, ce poing qu’il a reçu, il n’est que vulnérable. La meilleure solution, actuellement, est de lui faire confiance, bien sûr. Dehors, plus loin, il pourrait tomber sur pire. Alan n’aime pas cette position, c’est désagréable, agaçant et difficile. Il décide donc de la suivre, cette femme, qui ressemble à Sierra, et il espère sincèrement que c’est bien elle, son amie. Il lui sourit donc, et entre dans le bar, ce lieu dont elle a les clefs. Il marche, mais difficilement. Ce n’est pas tant la jambe qui est blessée, non, cela ne l’a pas touché. C’est plutôt sa tête, et ça lui crée, des fois, des flous, e qui rend les déplacements difficiles. Mais bon, il peut s’en sortir. Il fait une signe de tête à la jeune femme, avant de s’assoir là où elle lui indique. « Merci. » dit-il, une fois assis. Par la suite, il saisit le verre d’eau qu’elle lui sert, le boit d’un traite. Cela lui fait du bien. Il avait besoin de ça, Alan. Vraiment. Il prend le torchon avec la glace et l’apporte sur son visage. Il lâche un petit soupir de douleur. « Aïe. » Ouais, la glace le tape bien, là. Il n’est pas médecin, mais il en veut plus. . Il sait que ça peut sûrement l’aider à ne pas avoir un gros bleu ou une grosse bosse sur tout le visage, mais pour l’instant, il s’en moque. Le froid comme ça, c’est vraiment pas agréable. « Putain, ça me brûle ce truc » râle-t-il. Plutôt un bon signe, finalement. S’il trouve l’énergie de râler, c’est qu’il est sur la bonne voix pour la guérison. « Mais merci. » redit-il, dans le doute. La vulnérabilité lui apprend sûrement la politesse et la reconnaissance, pour une fois. Il écoute par la suite sa question, elle semble inquiète, Sierra. Normal, vu son visage, vu son état, ce n’est pas étonnant. Il boit à nouveau une gorgée, et souffle. Il ne sait pas si dire la vérité c’est une bonne chose. Je suis allée me chercher de la coke, surprise, c’est mon cousin, on s’est battu. Non, clairement pas une bonne idée. Il vaut mieux enjoliver les faits. Il grimace alors. « Je me suis juste cru plus fort que Popeye… » hausse-t-il les épaule avec un petit rires. Toujours échapper aux questions par les blagues, le talent d’Alan, la seule chose qu’il sait réellement faire. A nouveau, il se dirige vers l’eau. Cela lui fait un bien fou. Et il cherche à changer de sujet, pour pas parler de sa bagarre. « Et toi ? Tu es venue passer des vacances ici à nouveau du coup ? » Question complètement idiote, elle a les clés du bar, Alan. Ce n’est pas ça la réponse. Mais bon, sa lucidité n’est pas au maximum, en ce moment.

tw : mention de blessures.

Sierra regarda d'un œil de nouveau amusé le garçon descendre le verre d'eau à la vitesse de l'éclair. Ses suspicions sur le fait qu'Alan semblait passablement soul se confirmaient de minute en minute. Bon, peut-être qu'il n'y avait pas besoin d'être un génie pour le comprendre, en même temps. Mais il était aussi possible que le jeune homme soit simplement sonné par ce qui venait de lui arriver. Car manifestement, il était plutôt amoché. D'ailleurs, après avoir initialement plaqué le torchon remplis de glaçons contre son visage, il renonça rapidement et reposa le linge sur le comptoir, se plaignant de la douleur. Sierra sourit et hocha la tête devant ses remerciements. "C'est surement plus la faute de ce qui t'est arrivé avant les glaçons que les glaçons en eux-même, le problème..." dit-elle, ne pouvant résister à son éternel air taquin malgré les circonstances. Alan était mal en point mais, au premier abord, rien qui ne nécessitait de s'inquiéter grandement ou de l'amener à l'hôpital. En apparence, du moins. Peut-être qu'il avait une commotion cérébrale et que Sierra était en train de taquiner un garçon au cerveau abimé. Sympa. Son air se fit donc plus doux et plus inquiet quand elle lui demanda ce qui s'était passé. Mais Alan resta évasif. Elle plissa les yeux. Elle connaissait bien cette technique, la blonde. Détourner le sujet, ponctuer sa réponse d'un petit rire. Comme si ce n'était rien. "Et donc Popeye t'a tabassé ?" répondit-elle, un air entre la méfiance et la perplexité sur son visage. Malgré tout, elle rigola à sa question. "Non, je vis ici maintenant. Depuis quelques mois. Et je travaille ici, d'où le fait que j'ai les clefs." dit-elle en souriant. Elle se doutait que la nouvelle serait potentiellement très surprenante pour Alan qui avait bien connu Sierra la petite princesse très attachée à ses privilèges New-Yorkais. D'étudiante à Colombia à serveuse au Elm Street, il y avait une chute de plusieurs Empire State Building. Enfin, Alan serait surpris si il était capable de comprendre et réagir à ses propos, bien sûr. Il semblait bien sonné, encore. "Tu t'es tapé la tête ? Tu crois qu'il faut qu'on aille à l'hôpital ?" demanda-t-elle enfin.

@Alan Hopkins