MAYBELLE •• I need your help

Maybelle & Kaliska

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Mon cœur se serra
lorsque mon amie m'annonça qu'elle avait l'habitude. Personne ne devrait être habitué à ce genre de choses. Et le fait de ne rien pouvoir faire pour l'aider était l'un des pires sentiments qui soit. Je me sentais terriblement inutile. Et j'avais l'impression que chacun de mes mots ne faisait qu'empirer la situation... J'étais une bien piètre amie. Kaliska sembla vouloir me rassurer en affirmant que j'en faisais beaucoup en éloignant sa fille pour la soirée. Son sourire faisait plaisir à voir. « C'est normal, c'est le moins que je puisse faire. » Je lui rendis son sourire avant d'essayer de l'encourager comme je le pouvais, c'est-à-dire avec un discours ultra positif destiné à lui remonter un peu le moral. Ma tentative échoua visiblement puisque la jeune femme ne répondit pas... Je devais vraiment faire mieux si je voulais qu'elle reparte sans avoir l'air de foncer à l'abattoir. Je ne pus m'empêcher de lui poser la question qui me brûlait les lèvres et sa réponse me surprit sans pour autant me choquer. De toute façon, Jared ne l'avait jamais méritée. Il était bien normal qu'elle ait fini par aller voir ailleurs. Que ce soit avec son beau-frère ou n'importe quel autre homme ne changeait pas grand chose au fond du problème. La réaction de Kaliska une fois m'arracha un sourire. On aurait dit une gamine prise en flagrant délit de vol de bonbons, ou quelque chose dans le genre. Elle était adorable. « Hey, arrête. Tu n'as aucune raison de te cacher, y a pas mort d'homme ! », dis-je en souriant. « Tu n'as pas à te cacher ni à avoir honte. Je ne suis pas là pour te juger, ni pour te dire que tu as fait une connerie... De toute façon, Jared a eu ce qu'il méritait. » Bon, je n'aurais sans doute pas dû rajouter cette phrase mais je la pensais. Ce que je savais sur lui m'en donnait un portait plutôt antipathique. Je ne l'aimais pas des masses. « Tu sais, tout ce qui compte, c'est votre bonheur à Analeigh et toi. Jared, tu t'en fous. Faut que tu penses à toi pour une fois. Il ne peut rien vous faire. De toute façon, je suis sûre qu'il ne serait capable de rien... Ce genre de mecs, ça gueule beaucoup mais quand il faut agir, il n'y a plus personne ! » Je me surprenais moi-même. J'ignorais pourquoi je parlais de cette façon mais dans le fond, j'étais sincère. Et je voulais vraiment que mon amie pense à elle et qu'elle oublie cet homme qui n'en valait pas la peine. « Le parrain d'Analeigh, tu es encore en contact avec lui ? C'est un type bien ? » Je sais, cela ne me regardait pas. Mais je voulais savoir. Je voulais savoir si elle le voyait toujours, s'il était gentil, s'il y avait une chance qu'il s'occupe d'Analeigh - et de Kaliska par la même occasion - s'il s'avérait qu'il était bel et bien le père de la petite... Je m'inquiétais vraiment beaucoup pour elles.

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Dans un premier temps, je n’osai pas regarder Maybelle lorsque celle-ci me dit que je n’avais pas à me cacher. En fait, tout ce que je fis, c’est relever le regard un instant pour distinguer au travers de mes cheveux blonds le visage de mon amie, un visage souriant qui me faisait comprendre qu’elle ne me faisait pas un véritable reproche, que limite, ma réaction pourrait potentiellement l’amuser. Ça, c’était encore à déterminer, mais l’essentiel dans tout cela, c’était qu’elle ne me faisait pas la morale. Malgré tout, j’attendis encore un peu pour relever complètement la tête, m’exécutant seulement lorsque je commençai à entendre la demoiselle me dire que je n’avais pas à avoir honte, et plus encore, elle dit que Jared n’avait eu que ce qu’il méritait. Je savais bien que je n’avais pas à faire cela, mais je ne pus m’empêcher d’avoir un petit sourire en coin. À vrai dire, cela me rassurait que d’une certaine façon, Maybelle semblait prendre ma défense, bien que je ne pensais pas qu’elle connaissait assez Jared pour prendre son parti dans tout cela. Et puis, je ne pouvais que partager son avis, d’une certaine façon, bien que je ne le disais pas à voix haute : cela serait horriblement manquer de respect que d’insulter davantage mon ex-mari, n’oubliant toutefois pas que j’étais sortie avec lui pendant longtemps et qu’il avait été mon époux pendant six ans, bien qu’en ce moment, j’aurais de loin préféré lui dire non et faire prendre une autre tournure à tout cela. Il est certain que je n’avais plus la même mentalité, la même maturité qu’à dix-neuf ans, mais il n’en restait pas moins qu’avec tout cela, tout ce qui retombait suite à ce qui s’était passé il y a bientôt sept ans, je regrettais de plus en plus des décisions que j’avais pu prendre précédemment.

Toutefois, je pouvais toujours me consoler et ce, de quelques façons. Premièrement, j’avais des amis exceptionnels pour me soutenir, Maybelle était la première. Déjà, elle me venait en aide en acceptant de s’occuper d’Analeigh pendant la soirée, et en plus, elle me prodiguait des mots d’encouragement qui commençaient à m’atteindre, me toucher. Pire que cela, je me surpris à rire un peu lorsque mon amie me dit que Jared ne serait pas capable de me faire quoi que ce soit. En fait, ce n’est pas cela qui me faisait peur, plus maintenant, ou du moins, pas pour ce soir. Pourquoi ? Parce que j’avais un second pilier dans ma vie, et dans celle d’Analeigh, à savoir Alexis. C’est à lui que j’aurais pu demander de sortir Ana’ pour la soirée, et je savais que ma fille aurait passé une bonne soirée, cependant, puisque cela le concernait aussi, et que je me sentais plus rassurée en sa présence, j’avais choisi de lui demander d’être avec moi, lorsque Jared serait là, même s’il ne se mêlait pas à la conversation. Ça, je m’en moquais, parce que sa simple présence avait le don de me rassurer, de me faire croire que tout pourrait aller mieux bientôt. C’est d’ailleurs ce qui me gêna le plus, et je tournai au rouge vif lorsque Maybelle me demanda si j’étais encore en contact avec Alexis. Hochant doucement la tête pour lui faire savoir que oui, c’était le cas, et oui, c’était un type bien, les deux en même temps, j’attendis quelques instants avant d’ajouter : « En fait, il habite chez moi, je l’héberge le temps qu’il se trouve un logement et… » Je marquai une pause pendant laquelle je haussai les épaules, puis je dis, tant qu’à être dans les confidences : « Je ne trouve pas sa présence… désagréable ? »

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« QUOI  ? » Me rendant compte que ma voix avait atteint un niveau sonore beaucoup plus haut sous le goût de l'enthousiasme, je grimaçais un peu. Je n'avais pas voulu attirer l'attention mais on pouvait dire que ma réponse était pour le moins spontanée. J'ignorais que Kaliska avait un nouvel homme dans sa vie - elle ne l'avait pas dit clairement mais il n'y avait qu'à regarder ses joues pour le savoir. Elles étaient passés de leur couleur normale à rouge éclatant en une fraction de seconde. Et je ne pouvais pas être plus heureuse. N'en pouvant plus de sourire, je dévisageais mon amie d'un faux air suspicieux. « Attends... Quand tu dis "pas désagréable", tu veux dire quoi exactement ? Vous sortez ensemble ? » Je continuais à sourire, absolument ravie. J'espérais que c'était vraiment quelqu'un de bien et qu'il saurait s'occuper de Kaliska mais aussi d'Analeigh. « Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Je veux tout savoir ! » J'allais peut-être finir par l'agacer à force de me montrer aussi curieuse et intrusive mais elle ne pouvait pas m'en vouloir de m'intéresser à sa vie, si ? En fait, si. Elle allait sans doute finir par se lasser de mes questions toutes plus indiscrètes les unes que les autres. Tempérant ma bonne humeur pour me montrer moins démonstrative, je lui adressais finalement un petit sourire gêné. « Désolée. Promis, j'arrête. » Je ne voulais pas la mettre mal à l'aise. Et je ne voulais pas non plus qu'elle pense que j'étais une fille avide de potins parce que ce n'était pas le cas. J'étais simplement surprise, contente, curieuse de savoir si ce "colocataire" était assez bien pour elle et la petite Ana. Je sais que je n'avais pas mon mot à dire parce qu'au fond, cela ne me regardait pas, mais je me faisais du souci pour elles et au risque de passer pour une Mademoiselle-Je-Sais-Tout exaspérante, je voulais m'assurer qu'elle savait ce qu'elle faisait.

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Compte tenu des révélations précédentes que j’avais faites, je ne pensais certainement pas que le fait qu’Alexis ne me laissait pas indifférente serait la nouvelle la plus choquante du lot. Visiblement, pour Maybelle, c’était le cas, puisque sitôt que j’eus affirmé que la présence du jeune homme dans ma demeure n’avait rien de désagréable, celle-ci haussa la voix, comme je m’y en attendais, mais plutôt, soit quand je lui avais annoncé que j’avais eu une aventure avec un autre homme que Jared. Pourtant, j’eus la même réaction un peu honteuse, soit de baisser la tête en me mordillant la lèvre tandis que je laissais à mon amie le temps de digérer la chose. Puis, celle-ci commençait à me poser plusieurs questions, me demandant alors si nous sortions ensemble, enchaînant en me demandant pourquoi je ne lui avais rien dit. Je compris alors que ce qui l’avait probablement tant choquée, c’est le fait qu’elle croyait que je sortais avec Alexis, et que j’avais gardé cela pour moi. En fait, elle avait à moitié raison de croire une telle chose ; oui, j’étais avec Alexis, si on pouvait dire ça ainsi, mais en même temps, vu que je n’étais absolument sûre de rien, surtout pas dans toute cette procédure de divorce et de test de paternité. C’est pourquoi, d’ailleurs, il fallut que je mette un peu mes idées en place avant de répondre aux questions de Maybelle, lui laissant alors amplement le temps de me dire qu’elle allait cesser avec ses questions. Rapidement, je relevai le regard, puis je laissai échapper un petit rire puis je dis : « Ne t’excuse pas, c’est pas grave du tout ! » En effet, en prenant la décision de tout lui raconter, je me doutais bien qu’elle aurait des questions, bien que je ne pensais pas qu’elles porteraient sur ce sujet bien précisément. J’hésitai encore quelques secondes, et finalement, je lui dis : « Je ne l’ai pas dit à qui que ce soit, parce que pour tout te dire, je ne sais pas vraiment comment… Nommer la relation que nous avons. Il reste chez moi en attendant d’avoir un logement, on se voit, on a eu une histoire, et on ne peut certainement pas ne pas se parler, mais après, si on sort ensemble, pour tout t’avouer, je n’en ai aucune idée, et je crois que ça ne sera pas clair tant et aussi longtemps qu’on ne le saura pas, pour le test de paternité. » Je marquai une pause, et finalement, je conclus en affirmant : « C’est flou, si tu vois ce que je veux dire… »

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J'affichais un sourire amusé en entendant Kaliska se mettre à rire. J'étais rassurée qu'elle ne soit pas choquée par ma curiosité maladive ni par le nombre incalculable de questions que je lui posais. Lui parler me changeait les idées, comme si me préoccuper de ses problèmes m'aidait à échapper aux miens. Ce n'était que provisoire, bien sûr, mais mon esprit pouvait se reposer un peu. J'écoutais alors les explications de mon amie, hochant la tête quand elle qualifia leur relation de "floue". Cette situation était loin d'être simple et je comprenais totalement que Kaliska ne sache pas avec exactitude où ils en étaient. Je posai une nouvelle fois ma main sur la sienne, lui offrant un sourire amical. « Je vois », dis-je en hochant un peu la tête, compréhensive. Quoi de plus normal que d'être perdue ? J'admirais beaucoup Kaliska. Malgré les épreuves et les situations peu conventionnelles auxquelles elle était confrontée, elle restait une excellente mère et une jeune femme extrêmement forte. Elle forçait le respect. « Vous saurez quand, pour le test ? » Les résultats semblaient déterminants pour l'avenir de leur relation et Maybelle était impatiente de connaître le fin mot de cette histoire. Pour Kaliska mais aussi pour Analeigh. Mine de rien, tout cela allait sûrement bouleverser leur vie ! « En tout cas, fais attention à toi. Et si ce mec te fait du mal d'une quelconque façon que ce soit, je t’assure que je lui arrache les yeux ! » Je devais être aussi crédible qu’un chaton qui essaie de se faire passer pour un lion féroce mais ça n’avait pas d’importance. Le message était passé : je ne voulais pas qu’elle souffre à nouveau. Du haut de mes vingt ans, je ne pourrais probablement rien faire contre un type plus vieux qui faisait sûrement deux fois ma taille mais je détestais que l'on fasse du mal à mes amis. Et j'étais prête à tout pour les défendre lorsque c'était le cas.

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J’étais bien conscience que pour certaines personnes, définir un statut amoureux, si je pouvais l’appeler ainsi, était aussi facile que de mettre un nom sur une personne. Cependant, cela ne semblait pas être le cas de Maybelle, ou si c’était le cas, elle ne me força pas à mettre un nom sur ce que nous étions, Alexis et moi, se montrant plutôt compréhensive et compatissante, soit exactement ce dont j’avais besoin actuellement. À vrai dire, j’en étais à me demander pourquoi je ne lui en avais pas parlé avant aujourd’hui, compte tenu qu’elle ne me jugeait pas, me permettait de m’exprimer comme je le voulais et ce, sans que j’aie cette impression d’être envahissante. C’est probablement pour cette raison que j’eus besoin moins de mal, voire aucun mal du tout, à lui répondre : « Le laboratoire a dit que ça prenait environ trois semaines, donc on devrait avoir la lettre dans le courant de la semaine prochaine. » À vrai dire, je fis plus que cela ; après avoir marqué une pause, je proposai alors à Maybelle : « Tu voudrais que je te tienne au courant ? » sur un ton légèrement timide afin de lui faire comprendre qu’elle était parfaitement en droit de me répondre par la négative si jamais ma proposition devenait trop indiscrète. Enfin, je ne savais pas si je serais prête à lui envoyer un message dès que j’aurais la lettre entre les mains, mais compte tenu de la façon dont elle m’avait écoutée, remonté le moral, je me disais que c’était la moindre des choses. Enfin, il y avait ça, et également le fait de lui faire savoir ma reconnaissance encore une fois dans un sourire lorsqu’elle me dit de faire attention à moi. Je lui dis alors : « Merci ! Mais je ne crois pas que ce sera nécessaire, pas avec Alexis ! Il est beaucoup plus gentil et attentionné que son frère crois-moi ! » En fait, ce n’était pas les seules qualités qu’Alexis avait, ça j’en étais plus que consciente, et le simple fait d’y repenser me fit sentir comme une véritable gamine qui tombe amoureuse. Tentant alors de prendre mon sérieux, je regardai Maybelle, et je lui demandai : « Laisse-moi deviner, je suis toute rouge là, c’est ça ? », laissant alors échapper un sourire un peu espiègle, ce qui ne m’était pas arrivé depuis ce qui me semblait des années.

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J'avais l'impression qu'au final, parler de tout ça lui faisait du bien. Et je ne pouvais que la comprendre ; j'étais très bien placée pour savoir que les secrets (surtout ceux de cette importance) pouvaient détruire. On pensait souvent que tout garder pour soi était la solution mais au final, on se retrouvait rongé de l'intérieur, bouffé par tous ces non-dits qui nous hantaient jusqu'à nous empêcher de dormir. Elle m'indiqua qu'elle connaîtrait bientôt les résultats du test avant de me demander, après une courte pause, si je souhaitais en être informée. Je ne mis pas plus d'une seconde à répondre. Évidemment que je voulais être au courant ! « Bien sûr ! » Mon entrain était perceptible. Je voulais réellement savoir le fin de cette histoire. Pas par curiosité maladive ni pour alimenter les ragots du quartier, mais pour être rassurée sur le sort de mon amie. Il allait sans dire que ce test allait changer sa vie et je voulais que ce soit dans le bon sens. J'allais prier tous les jours pour que tout se passe pour le mieux. Je ne savais pas vraiment si je croyais encore en Dieu ou non mais j'avais gardé l'habitude de prier chaque soir avant de m'endormir. Et le plus souvent, je demandais qu'il prenne soin de mes amis. Kaliska en faisait partie et elle méritait le bonheur bien plus que n'importe qui sur cette Terre. La façon dont elle me décrivit ce Alexis me rassura un peu. Il avait l'air de beaucoup compter pour elle et d'après ce qu'elle disait, il valait beaucoup mieux que son crétin de frère. J'espérais qu'elle disait vrai et qu'elle ne se laissait pas aveugler par ses sentiments... L'amour rendait aveugle, il ne fallait pas l'oublier. On avait souvent tendance à se voiler la face, à seulement voir les bons côtés de la personne qu'on aimait. Puis un jour, on ouvrait les yeux. Et se confronter à la dure réalité faisait plutôt mal. Un sourire étira mes lèvres. Voir Kaliska agir de cette façon, comme une adolescente amoureuse, m'attendrissait. C'était mignon de la voir comme ça, toute timide et toute embarrassée. J'espérais vraiment qu'Alexis la méritait. « Eh bien... » Je marquais une courte pause, prenant un air exagérément dramatique. « Ouais, t'es toute rouge ! » Je lâchais finalement un petit éclat de rire avant de hausser un peu les épaules. « Mais t'as pas à t'en faire, c'est adorable. Ça me fait vraiment plaisir de te voir comme ça. Je suis rassurée de savoir que c'est un type bien et qu'il prend soin de vous. J'espère que vous allez être heureuses, Ana et toi. » Je mourrais d'envie de connaître cet Alexis. Histoire de voir s'il méritait vraiment l'attention de Kaliska, de juger s'il serait capable de les rendre heureuses, Ana et elle. Bon, d'accord... Je n'avais aucun droit de regard sur la vie privée de mon amie. N'empêche que je me faisais du souci pour elle. Et pour Analeigh. Je voulais vraiment qu'elles tombent sur un type bien. Pas un Jared numéro 2 qui leur ferait vivre un cauchemar éveillé. « T'as intérêt à me tenir au courant de la suite des événements, hein  », dis-je avec un sourire malicieux. « Je veux tout savoir ! » Peut-être pas tout, mais les grandes lignes. Je voulais qu'elle me tienne au courant de sa vie amoureuse, qu'elle me laisse savoir que tout allait bien, qu'elle était amoureuse et heureuse et qu'elle avait définitivement tourné la page sur son passé. C'était triste à dire mais je vivais ma vie par procuration. Et je me nourrissais du bonheur des autres pour tenir le coup. « Tu me présenteras ton Prince Charmant, un de ces jours ? », demandai-je finalement, un sourire aux lèvres. Elle n'était pas obligée d'accepter. Ce n'était qu'une question comme une autre, je ne voulais surtout pas m'imposer dans sa vie ni me montrer intrusive. Mais j'étais vraiment curieuse de connaître ce garçon qui lui avait visiblement tourné la tête.

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Plutôt que de tenter de me calmer et faire en sorte que mes joues reprennent une couleur un peu plus normale, la seule chose que je sus faire lorsque Maybelle me confirma que j’étais complètement rouge, ce fut de sourire encore plus bêtement, me cachant soudainement en prenant une nouvelle gorgée de mon café. Pour tout dire, je n’approuvais pas vraiment mon propre comportement, me disant que ce n’était pas digne d’une adulte, d’une maman par-dessus le marché. Pourtant, mon cœur me disait que je ne pouvais pas y faire grand-chose, ne serait-ce que de profiter de ce bonheur qui s’offrait à moi. Certaines personnes se sentaient ainsi à leur premier amour, et je l’avais ressenti également lorsque j’avais commencé à sortir avec Jared, mais encore là, j’ignorais si c’était les évènements récents qui avaient fait en sorte que j’avais cette impression, mais je sentais que jamais ça n’avait été aussi fort qu’en ce moment, par rapport à ce que je ressentais envers Alexis. Quoiqu’il en soit, je savais bien qu’il faudrait que je me ressaisisse un peu, histoire de ne pas avoir l’air complètement ridicule, mais heureusement pour moi, Maybelle ne sembla pas me trouver bête, au contraire ; elle me dit qu’elle trouvait cela tout simplement adorable. Cela me permit de reprendre un peu mon sérieux tandis que je la remerciais d’un sourire reconnaissant par rapport à ses mots d’encouragement on ne peut plus gentils auxquels je finis par répondre : « Tu es adorable, merci pour tout, Maybelle. » Je ne savais pas combien de fois j’avais pu la remercier ces dernières minutes, ni même si je l’avais assez fait. Peut-être que ce n’était pas visible, ou même inversement, exagéré de ma part, mais ce que mon amie faisait pour moi en ce moment, me laissant me vider le cœur ainsi, c’était énorme à mes yeux. Pour cette raison, la moindre des choses était de la tenir au courant de la progression des évènements lorsqu’il y aurait du nouveau, et ça, Maybelle n’avait même pas besoin de me le mentionner ou de me le demander. Rapidement, je lui dis : « Ne t’en fais pas, je te dirai absolument tout, et ce, dès que possible ! » Enfin, cela ne voulait pas dire que j’allais me ruer sur mon téléphone au moment où quelque chose arrive, comme la lettre annonçant le test de paternité, mais ce que je voulais dire par là, c’était qu’indéniablement, Maybelle serait une des premières personnes au courant, elle pouvait en être assurée. Après tout, elle était déjà au courant de bien des choses, je ne pouvais plus vraiment lui cacher grand-chose, et bien que je ne savais pas vraiment encore ce qu’Alexis et moi étions, en couple ou pas, je ne me sentis même pas mal à l’aise par rapport à sa demande, à savoir que je lui présente Alexis un de ces jours. Je haussai les épaules, et je dis : « Bien sûr, pourquoi pas ? » Cependant, je demeurais tout de même vague concernant le moment exact, puisque je voulais voir ce qui allait se passer par rapport à Jared, au test de paternité, si Alexis et moi allions réussir à comprendre ce que nous faisions ensemble, si nous étions destinés à être ensemble pendant un moment ou non. Dans mon cas, il est certain que j’espérais la positive, mais je préférais ne rien prévoir d’avance, quoique je pouvais quand même me permettre de proposer : « En fait, si tu veux, quand tout ça sera fini, peut-être on pourrait aller dîner, avec Analeigh, tous les quatre ? »

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Un large sourire se dessina sur mes lèvres en entendant Kaliska me remercier une nouvelle fois. Elle était incorrigible ! Combien de fois allais-je devoir lui répéter que je ne faisais rien d'autre que mon devoir ? Les amis étaient faits pour cela. Écouter, conseiller, soutenir, épauler... Je ne faisais rien d'exceptionnel. N'importe lequel de ses amis aurait fait la même chose. Mais j'étais ravie de voir qu'elle se sentait mieux maintenant qu'elle avait libéré ce qu'elle avait sur le cœur. Le poids des secrets était parfois bien trop lourd à porter pour une seule et unique personne... Et elle pouvait être sûre que je n'allais pas ébruiter cette histoire de paternité incertaine. Ni son idylle avec Alexis. Curieuse, oui, mais aussi très loyale. Jamais je ne trahirai mes amis en divulguant leurs secrets à tout Bowen. Pourtant, mon métier de serveuse m'en donnait souvent l'occasion ! Les clients adoraient les potins. Certains passaient leur temps à critiquer les uns pendant que les autres inventaient des rumeurs sur un tel et au final, j'étais souvent bien au courant de tout avant tout le monde sans même le vouloir. Pour autant, je n'apportais aucun crédit à ces racontars sans intérêt. J'esquissais un nouveau sourire quand mon amie m'assura qu'elle me tiendrait au courant de tout. Pas de doute, j'allais passer les prochains jours à penser à toute cette histoire - et à m'inquiéter pour elle. Je savais très bien qu'elle ne se précipiterait pas chez moi à la seconde où elle aurait les résultats, ce qui était tout à fait normal d'ailleurs, mais le simple fait de savoir qu'elle me parlerait des résultats suffisait à me rassurer un peu. « Merci » déclarais-je en gardant mon sourire. Je lui étais vraiment reconnaissante de se confier à moi et d'accepter de me tenir au courant de la suite. Je me sentais beaucoup moins inutile tout à coup, savoir que mes amis comptaient sur moi me faisait du bien. J'enchainais aussitôt avec une demande peut-être un peu... inattendue. Voire déplacée. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de me demander comment était cet Alexis. Il semblait lui avoir fait tourner la tête et, en tant que cœur d'artichaut sur pattes, je savais que ce n'était pas toujours une bonne chose. On se laissait souvent aveugler par nos sentiments, qui nous enlevaient tout sens de l'objectivité. Un avis extérieur n'était jamais de trop. Kaliska finit par acquiescer, proposant une rencontre à quatre une fois que tous ses problèmes seraient résolus. Enchantée par cette idée, je hochais vivement la tête. « Ce serait parfait, oui ! » Je ne pouvais contenir mon entrain presque important pour être vrai. À vrai dire, la perspective d'un dîner à quatre m'enchantait vraiment. Non seulement parce que j'allais pouvoir mettre un visage sur ce garçon dont Kaliska m'avait beaucoup parlé mais aussi parce que cela me ferait sortir un peu. Ces temps-ci, je me repliais un peu sur moi-même et voir du monde me faisait du bien. Une soirée passée en compagnie d'Analeigh et sa maman, c'était une soirée de moins à déprimer toute seule dans ma chambre. Et c'était toujours bon à prendre. Cela me rappela la venue de la jeune maman au café. « Au fait, tu veux que je passe prendre Analeigh à quelle heure ce soir ? » J'avais hâte de pouvoir passer du temps en tête-à-tête avec elle. Kaliska voulait l'éloigner de la maison pour qu'elle n'assiste pas à sa confrontation avec Jared, ma mission était de tout faire pour que la petite s'amuse sans se douter de ce qu'il se passait entre ses parents. Et je comptais bien tout mettre en œuvre pour y arriver.

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Le fait que Maybelle accepte qu’on aille manger ensemble en compagnie d’Alexis et Analeigh eut raison de mon angoisse et de mon air déprimé une bonne fois pour toutes, me faisant alors retrouver complètement le sourire et surtout, me faisant oublier ce que j’aurais à affronter une fois le soir venu. J’eus même un large sourire qui le démontra à mon amie, et plus que cela, je lui dis même : « Génial ! Ce sera vraiment super ! », me surprenant moi-même de cette assurance que je n’avais pourtant pas il y a quelques minutes de cela. Visiblement, le fait de raconter toute cette histoire à quelqu’un, et que cette personne ne me prenne pas pour un monstre, ne me dise pas que j’avais tout fait mal, que je méritais ce qui m’arrivait et que surtout, je ne méritais pas d’être finalement heureuse avec Alexis m’avait redonné un peu plus confiance à ce qui pourrait arriver par la suite. Je ne disais certainement pas que tout serait réglé, peut-être qu’avec Jared, rien ne serait jamais vraiment chose réglée, mais au moins, je pourrais peut-être mieux vivre avec mes décisions, mes erreurs précédentes et toutes les conséquences qui s’ensuivaient. Et puis, mine de rien, j’eus quand même l’image d’Alexis, Analeigh, Maybelle et moi-même, assis dans un restaurant, en train de discuter. Je me voyais déjà demander à Maybelle ce qu’elle pensait d’Alexis, si elle croyait que j’avais fait le bon choix, bien que cela, je le savais déjà et je ne le remettais pas vraiment en question. Cette idée me fit réellement plaisir à visualiser, et je me perdis même un peu dans mes pensées l’espace d’un instant, restant ainsi, à ne rien dire, avec un petit sourire un peu niais au coin des lèvres.

Ce fut finalement Maybelle qui me rappela quelque peu à l’ordre, me demandant vers quelle heure elle devrait prendre Analeigh pour la soirée. Je secouai discrètement la tête, espérant que ma rêverait n’avait pas trop parue d’un point de vue extérieur, puis j’eus soudainement un air un peu plus songeur. Bien que je savais maintenant que cela ne gênait pas Maybelle de s’occuper d’Analeigh et tout ce qui venait avec, il n’en demeura pas moins que je songeai à lui épargner quand même du transport quelque peu. Puis, en même temps, il fallait que je songe à mon propre emploi du temps, au moment où je serais disponible pour accueillir Maybelle et donner les dernières consignes à ma fille avant qu’elle ne quitte pour la soirée, bien qu’elle soit si sage que je n’avais plus vraiment besoin de lui répéter. Finalement, la seule balise que j’avais, c’était l’heure à laquelle Jared allait arriver, soit dix-neuf heures. Comptant bien faire partir Analeigh avant cela, puis me laisser du temps avec Alexis pour me préparer mentalement, je choisis de dire : « C’est comme tu veux. Idéalement, j’aimerais bien qu’Analeigh ait quitté pour dix-huit heures trente maximum, mais après, c’est comme ça t’arrange, tout dépendant de l’heure à laquelle tu finis ! »

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Voir Kaliska si joyeuse à l'idée que nous dinions tous les quatre m'enchantait. J'avais réellement hâte de rencontrer ce fameux Alexis et je voulais vraiment savoir s'il était fait pour elle. Elle pouvait être sûre que je lui donnerai mon avis en toute objectivité ; je ne me gênerai pas pour lui dire ce que je pensais de lui. Je la regardais en souriant alors qu'elle semblait perdue dans ses pensées. J'aurais bien aimé savoir ce à quoi elle pensait à cet instant précis mais malheureusement, je n'étais pas extralucide. Je finis par lui demander à quelle heure je devais passer chercher la petite, puis hochai la tête à l'entente de sa réponse. « Je termine à dix-huit heures, je passe la chercher directement en quittant si tu veux ! » Cela ne me dérangeait pas du tout, bien au contraire. Comme ça elle n'aurait pas à croiser Jared et Kaliska pourrait essayer de se préparer psychologiquement à sa confrontation avec lui. Une autre question lui traversa alors l'esprit et elle leva la tête vers la jeune maman, sourire aux lèvres. « Tu veux qu'elle dorme chez moi ce soir ? » Elle serait ravie d'avoir la petite fille avec elle toute la soirée. Kaliska ne pouvait pas savoir à l'avance à quelle heure son "rendez-vous" avec son ex serait terminé et elle serait sans doute plus tranquille de savoir sa fille en sécurité loin de tout ça. Bien sûr, elle proposait cela pour lui rendre service mais elle comprendrait très bien qu'elle refuse. Elle ne voulait l'obliger à rien, elle cherchait juste à l'aider au mieux.

Maybelle & Kaliska

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Ne voyant pas pourquoi je m’opposerais à l’heure proposée par Maybelle pour venir prendre Analeigh à la maison, je n’attendis pas bien longtemps pour lui répondre : « Ça me semble parfait ! Si tu veux quand même prendre quelques minutes pour aller te changer ou autre, ne te gêne pas ! » En fait, je n’aurais certainement pas mieux proposé moi-même : Cela me laisserait le temps d’annoncer la nouvelle à Analeigh, la préparer pour sa petite soirée, et finalement la laisser partir avant que Jared arrive. À la base, je me disais que cela ne me prendrait certainement pas beaucoup de temps la préparer, mais soudainement, je me retrouvai devant une nouvelle suggestion qui me faisait comprendre que si j’acceptais, alors la partie de préparation serait beaucoup plus fastidieuse et surtout beaucoup plus importante à faire. En effet, Maybelle venait tout juste de me proposer de laisser Analeigh dormir chez elle, ce à quoi je ne m’attendais pas vraiment, parce que pour tout dire, je ne m’attendais pas à autant de la part de la jeune femme. Déjà que je lui imposais à la dernière minute de s’occuper de ma fille, je ne m’attendais pas à ce qu’elle me dise qu’elle pourrait la garder toute la nuit, et de ce fait, j’eus une légère hésitation. C’était plutôt la surprise qui me faisait hésiter, parce que techniquement, je n’avais pas vraiment d’objection ; si Maybelle me le proposait, c’était parce que cela ne la gênait probablement pas, cela me permettrait de tout décanter tranquillement une fois que Jared serait parti, et puis, Analeigh n’avait pas de cours demain, ce qui ne l’obligeait pas à faire des devoirs et se coucher relativement tôt. Au bout du compte, après quelques secondes de réflexion, je finis par dire, dans un haussement d’épaules : « Si ça ne te dérange pas, pourquoi pas ? Je suis sûre qu’elle sera ravie ! » En songeant à tout cela, j’avais évidemment pensé au fait qu’il faudrait que j’envoie Analeigh avec plus de bagages. J’ajoutai alors : « Je vais préparer un sac à Analeigh, mais si jamais il y a quoi que ce soit, que tu as un empêchement ou autre, tu m’appelles, et on s’arrangera, d’accord ? », finissant mon propos par un petit sourire, histoire de lui montrer que je disais cela surtout pour l’accommoder, et non pour récupérer ma fille alors que je venais de lui donner l’accord de la prendre pour la nuit.

Maybelle & Kaliska

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Les quelques instants d'hésitation de Kaliska me parurent une éternité et je dois avouer que j'avais peur qu'elle refuse mon idée. Je ne l'aurais pas mal pris mais cela m'aurait sans doute un peu blesser. Finalement, elle approuva mon idée et j'affichai un large sourire. L'idée d'avoir Analeigh avec moi jusqu'au lendemain matin m'enchantait vraiment. Cette petite était un vrai rayon de soleil et j'étais sûre qu'elle parviendrait à me faire oublier mes soucis en un quart de seconde. « Bien sûr que non, ça ne me dérange pas. Au contraire, je serais ravie moi aussi ! » Et mon sourire prouvait bien que je ne disais pas cela pour lui faire plaisir. Elle ajouta rapidement que si j'avais un empêchement, on pourrait s'arranger autrement et je me contentai de hocher la tête pour lui montrer que j'avais bien compris. Mais je n'aurais pas d'empêchement. Je lui avais dit que je gardais sa fille pour la nuit et généralement, je tenais toujours mes engagements. « Je la ramènerai demain matin avant d'aller bosser, si tu veux ?  » Je ne commençais qu'en fin de matinée et c'était tant mieux : je m'en serais voulue de réveiller la petite de bonne heure alors qu'elle n'avait pas école. J'avais vraiment hâte qu'elle soit avec moi pour que nous passions une soirée entre filles. « Sauf si tu préfères venir la chercher ? C'est comme ça t'arrange en fait. » Je lui adressai un nouveau sourire. Je ferai comme elle le voulait ; je n'étais pas compliquée et je me pliais au bon vouloir des autres sans problème.

Maybelle & Kaliska

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Bien que je me doutais que si Maybelle me proposait de garder Analeigh pour la nuit, c’était parce que ça ne la gênait pas, je fus quand même soulagée de l’entendre me dire que non seulement, ça ne la dérangeait pas, mais qu’en plus, cela lui ferait plaisir. Je souris à ce dernier propos, trouvant cela adorable que mon amie semble trouver un certain bonheur à l’idée de garder ma fille, chose que nombreuses personnes – Jared le premier, bien malheureusement – seraient du genre à considérer comme étant une corvée. Maintenant presque convaincue que je ferais mieux de la laisser à Maybelle pour la nuit afin de la récupérer le lendemain matin, je répondis : « D’accord dans ce cas, je vais lui préparer un sac avec tout le nécessaire ! » Me connaissant, je serais du genre à vouloir en mettre beaucoup trop avant de finalement me décider à faire un tri et réellement laisser le nécessaire à ma fille. Après tout, elle ne partait pas en colonie de vacances au milieu de nulle part, et en cas d’oubli, Maybelle pourrait toujours lui fournir le nécessaire, d’autant plus que c’était pour une nuit, même pas vingt-quatre heures, si je me fiais à la suggestion suivante de la jeune femme. Considérant que son idée était parfaite, j’acquiesçai davantage, en affirmant : « Ce serait super ! » En revanche, j’étais toujours un peu hésitante, comme chaque mère pouvait l’être à un moment ou un autre concernant son enfant, d’autant plus que Maybelle m’offrit une autre occasion de décliner son offre et aller prendre Analeigh chez elle comme je pensais le faire lorsque j’avais prévu lui demander de s’en occuper. Toutefois, parler de tout cela, expliquer la situation, me faisait penser que ce serait peut-être mieux qu’Analeigh ne soit pas au courant, parce que perspicace comme elle était, elle verrait que quelque chose n’allait pas bien rapidement, et je voulais lui épargner des soucis supplémentaires, considérant qu’elle en avait assez bavé comme ça. Me décidant une bonne fois pour toutes, je dis, sur un ton sincère : « Non, en fait, c’est une bonne idée qu’elle dorme chez toi ! Et puis, si tu veux, tu viendras un peu avant ton service, et tu viendras prendre le petit-déjeuner à la maison ? Ce sera ma façon de te dire merci pour tout ! »