(#222) La misère nous donne le droit de transgresser toutes les lois. ∆ LOUISON.

J’étirais un sourire en hochant de la tête, sans rien ajouter de plus. C’était toujours plus beau que la violente réalité des choses. Mes mères m’avaient appris à ne jamais me fier aux apparences mais parfois, c’était presque instinctif. On imaginait sans chercher à approfondir et on enviait. Je crois que mon sourire était plus grand après ce qu’il a dit. Parce qu’il avait regardé au delà, il ne s’était pas contenté des mots que j’avais aligné. Non, il avait lit entre les lignes et même si j’avais beau crier que maintenant, je n’étais plus atteintes par les moqueries ou les jugements qu’on pouvait porter sur ma famille, enfant ça marque. Ça laisse une trace qu’on ne peut pas effacer, on peut seulement l’estomper. Ou alors faire avec, comme il l’avait dit. Mais il n’avait pas tort. C’était toujours mieux d’avoir deux mamans ou papas, que pas de parents du tout et je plaignais ceux qui n’avaient pas grandi avec l’amour. Je passais une main dans mes cheveux, souriant toujours avant de tourner mon regard sur la télévision. « Je suis née à Paris. La capitale française avec sa pollution et sa population de fou. Je n’ai jamais bougé de là-bas. J’ai bien visité les villes aux alentours, comme Versailles ou encore Marne-La-Vallée avec Disneyland. » Paris, ville de lumière et de l’amour. Ouais, enfin ça dépend. J’aimais cette ville pour toutes les occupations qu’on pouvait trouver avec quelques pièces dans une poche. Les parcs, les petites rues sympas sans compter les bords de quais agréables. « J’aurais aimé voyager un peu, j’en ai eu l’occasion puisque je suis venu ici après. Mon premier vol, c’était quelque chose ! » Je baissais la tête en me remémorant cet instant avant de me concentrer sur Pawel. « Et toi ? Où est-ce que tu es né ? »