La journée s'annonce belle et tu ne travaille pas pendant deux jours, repos forcé après que ton chef de caserne ait découvert que tu avais enchaîné tes heures de boulot normales et a garde volontaire faisant que tu n'était rentré chez toi que quelques heures entre pour t'occuper de ton chien. Chien qui par ailleurs se faisait dorer le ventre, les quatre pattes en l'air dans un rayon de soleil qui chauffait par la fenêtre. Tu le regardes en souriant. Tu l'aimes beaucoup ton chien, contrairement à certaines personnes. Il n'est pas de pur race, c'est clairement un bâtard, et tu ne sais pas quel genre de mélange il peut être mais tu t'en fou. C'est un chien adorable et très gentil, aussi bien avec les hommes que les autres animaux. Tu l'as récupéré dans un refuge il y a deux ans. Pauvre petit chiot abandonné parce qu'il était différent. Délit de sale gueule.
Tu l'as tout de suite aimé, comme il t'aime en retour. Vous faites un bon duo tout les deux. Et pour rien au monde tu ne le laisserais seul, tu n'en es pas capable. Parce qu'au fond, toi aussi tu es un bâtard, un bâtard qui a été voulu pour le simple fait que ton géniteur n'arrivait pas à avoir de gosses avec sa femme alors il en a fait ailleurs. Peut-être même que tu n'es pas le seul de la famille à avoir été fais dans l'ombre.
« Hey mon beau, une petite promenade ça te dit ? » Tu souris en lui flattant le côté. Il ne te répondras pas mais il te comprend et se lève pour commencer à tourner entre tes jambes, pressé de sortir. Tu ris en le voyant faire et tu lui enfile collier et laisse avant de quitter l'appartement.
Une fois dans le parc, tu agrandit la laisse à son maximum pour qu'il puisse jouir d'un peu plus de liberté en attendant d'être dans une zone autorisée pour les chien lâchés et sans trop de monde pour ne pas les déranger.
Kansas se fait plus brusque au bout de sa laisse et tu te laisses tirer, il commence à connaître le coin et lui-même semble plus apprécier l'Australie que la Norvège. Il est comme toi, à moitié des deux avec une préférence pour le soleil. Tu es un peu perdu dans tes pensées quand tu finis par t'arrêter parce que ton chien s'est arrêté. Tu regardes ce qu'il regarde et le voit en pleine rencontre avec un autre chien. Tu le laisses faire, tu sais que Kansas est sociable avec ses congénères si ceux-ci restent corrects. Mais tu restes sur tes gardes au cas où l'autre chien change de comportement et se mette à attaquer le tiens.
Tu remontes ton regard au bout de l'autre laisse pour voir une jeune demoiselle regarder également l'échange avec attention et peut-être un peu plus tendue que toi. Tu lui souris sans qu'elle ne semble le voir à première vue.
« Ne vous inquiétez pas, Kansas n'est pas méchant. » Tu ne peux t'empêcher de la rassurer, comme tu rassure bien de personnes qui sont un peu impressionnées par ton chien. Mais tu ne lui en veux pas, tu es habitué, et Kansas aussi.
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