C'est un sport bien dangeureux ! [Maddie ]

Quel beau parleur. Pourtant, une fois de plus, je ne peux m'empêcher de croire un peu en ces mots. Il n'est pas totalement sérieux mais l'est juste assez pour que je sois suspendue à ses lèvres. Il accompagne le geste aux paroles en plus en regardant autour de nous. Est-ce qu'il le pense vraiment. Est-ce que je suis une imbécile de croire tout ce qu'il me raconte ? Je chasse ces questions de ma tête. Et y pose une idée. Une idée que je mettrais en pratique plus tard. C'est bien pour ça que j'ai choisi un coin tranquille. On aurait pas pu autant parler sinon. J'aurais eu tous les hommes à mes pieds. Et tu aurais eu toutes les femmes aux tiens. Hihihi. Parce qu'un beau brun aux yeux bleus, forcément ça attire le regard. Surtout le mien en ce moment même. Apparemment il veut me voir tenter l'expérience des trois choses en même temps. Ce qu'il ne sait pas, c'est que quand je joue du piano, il n'y a généralement plus que cela qui compte. Il le verra bien par la suite. Encore un peu de patience. Je lui fais un petit clin d'oeil. De quoi lui donner un peu plus envie de m'entendre ? J'espère. Je sais que je viens de dire que je n'avais aucune idée de ce que je vais jouer mais je crois voir le style de la mélodie. Comment pourrait-il en être autrement ? Nous parlons de nos passions. Capitaine Nate – Hihi – possède son propre bateau. Sa proposition de m'emmener est sérieuse. Et je ne peux m'empêcher de déjà nous imaginer au milieu de l'océan. Je ne le connais que depuis quelques minutes et pourtant … J'ai l'impression qu'il commence à y avoir un petit truc entre nous. Le courant passe très bien. Je nous sens déjà tellement complices. Très bien Capitaine Nate. Hihihi. Je t'appellerai au beau milieu de la nuit alors ! Hihi. On verra si tu me trouves toujours si adorable. Je ris avant de boire une gorgée de mon cocktail. Avant de reprendre notre discussion et de parler de ma famille. J'ai beaucoup de chance oui. Je pense qu'il ne doit pas avoir de frère ou de sœur. Et s'il en a il ne doit plus les voir. C'est fort dommage. Mes frangins c'est toute ma vie. Oui je les aime. Surtout leurs enfants. Mes yeux brillent. Je vois presque mon reflet dans ses magnifiques prunelles. Tu n'es pas le premier à me le dire. Et tu as de la chance. Je n'ai pas beaucoup parlé d'eux. D'habitude quand je m'y mets, on ne m'arrête plus. Hihi. Peut-être parce que je ne veux pas le bassiner et parce que je souhaite en apprendre plus sur lui. Qu'il me fasse voyager avec sa destination de rêve. Des îles paradisiaques. Des îles presque inexplorées. Le Japon. Un pays que j'aimerais visiter moi aussi. Une amie m'a parlé d'une plage bio-luminescente. Vaadhoo. J'ai vu des images. C'est vrai que ce doit être incroyable. J'aimerais aller voir un petit village sur pilotis. En Indonésie ou tout autre pays d'Asie du Sud. Et je te rejoins sur les îles qui nous entourent et qui doivent être magnifiques. Toutes vierges de civilisation. Calmes. Une plage sans pollution. Une mer pure. Le paradis quoi … Mes yeux ne quittent plus les siens. Je souris. Le soleil tape doucement sur ma peau et c'est agréable au possible. Je me retiens de dire que je ne peux le faire maintenant. Parce que ce sont des choses à faire avec la personne la plus importante à nos yeux. L'âme sœur. L'homme de ma vie. Un homme que je cherche toujours. Je vide mon verre. Me lève d'un bond. Je lui prends la main. Allez viens ! C'est l'heure de jouer du piano. C'est l'heure de s'évader un peu plus. C'est le bon moment. Je vais te montrer comment moi je nous fait voyager.

De toute façon je ne comptais que l'on se quitte sans au moins lui prendre son numéro. Ou lui donner le mien. Parce que j'ai envie de le revoir. Sans savoir comment se finira cette journée. Et sans savoir s'il va revenir au kendo. J'ai l'impression qu'il est un peu tête en l'air. Hihi. Qu'il peut être assez maladroit aussi. Alors pour l'instant il n'a pas fait preuve de maladresse rigolote mais c'est son air et son allure qui me font penser ça. Et si c'est le cas je suis certaine que ça lui donne une petite pointe de charme supplémentaire. Je relève le défi ! Hihi. Il ne faut pas me le dire deux fois ! A tes risques et périls beau brun ! Hihi. La discussion continue et est des plus agréables. Nous parlons de tout et de rien. Surtout de tout. C'est plaisant de parler de nos passions. J'aime beaucoup parler de mes petits chéris. De ma petite chérie. Même si je me suis retenue pour cette fois. Une amie ne m'appelle pas « moulin à paroles » pour rien. Hihi. Nate, en bon gentleman, me dit que je ne vais pas l'ennuyer avec ma famille. Accompagné d'un nouveau compliment. Oui je suis joyeuse quand je parle d'eux. Et s'il ne semble pas avoir de famille, ce n'est pas pour autant qu'il en est triste. Cela semble avoir l'effet inverse même. Je rougis juste un peu. Je te remercie. Je t'en parlerai plus tard si tu le souhaites toujours. Je ne veux pas épuiser tous les sujets de conversation. De quoi allons-nous parler quand on va se revoir ? Hihi. Parce qu'il va y avoir un nouveau « rendez-vous » plus tard. Quand ? Je ne sais pas. Tôt je pense. Je l'espère. Il me fait alors voyager. Une nouvelle invitation. Quelque chose d'incroyable. Bien sûr que j'aimerais énormément. Comment pourrais-je dire non. Je nous vois déjà au milieu d'une immense plage. Seuls. Sabre en main. Le paradis ? Sans doute oui. Avec plaisir. Ce serait … Oui ce serait magnifique je pense … J'ai maintenant terriblement envie de lui jouer un morceau. Alors je me lève et l'y emmène. Tu verras … Nous entrons. Je fais un signe de tête au barman et quand il nous voit nous diriger vers le piano. Il comprend. Je lâche la main de Nate qui ne m'avait plus quitté et je m'installe sur le tabouret en faisant une place à Nate. Assieds-toi. Je pianote quelques touches. Je souris. Je me sens incroyablement bien. Des notes jouées aléatoirement. Je laisse ensuite mes mains au dessus du piano. J'attends deux secondes. Je ferme les yeux. J'inspire et expire doucement. Et je commence à jouer.



Mes doigts glissent tout seul. La mélodie me transporte. Je ne suis plus au piano bar. Sur un tabouret. Je suis sur un tapis volant. Avec lui à mes côtés. Chaque note pénètre mon âme et mon cœur. Je n'ai pas besoin d'être concentrée car ce morceau je le connais. Je l'ai joué maintes fois. Pourtant je ne pense l'avoir jamais ressenti comme je le ressens maintenant. Je chante mentalement les paroles. J'esquisse de temps à un autre un regard à Nate. Ce beau brun aux yeux bleus. C'est magique. Vraiment. J'ose espérer qu'il apprécie ce moment. Qu'il reconnaît la musique. Quel autre morceau aurais-je pu choisir ? Quel autre morceau conviendrait mieux à ce moment ? Je regarde Nate. Un rêve bleu.

Je ne rate pas une note. Pourtant mes doigts se déplacent et pianotent seuls. Je n'ai pas à réfléchir. Je n'ai pas à penser. Et c'est tellement merveilleux. La musique décuple mes émotions du moment. Je nous fais voyager j'espère. En tout cas moi je voyage. Je suis transportée. Cette mélodie est la parfaite représentation de ce moment. De nous. De cette fin de discussion où il m'amène voir le monde. Où nous partons en bateau explorer des contrées recluses et aux mille et une splendeurs. Où je laisserai parler mon cœur comme en ce moment même. Où j'ouvrirai les yeux devant des merveilles. Un voyage en pleine mer ou en plein océan. Un rêve bleu. Je me sens légère. Je vire, délire et chavire. Devant ce piano. Perdue au milieu d'une étendue d'eau. D'un rêve bleu. Chaque note est jouée avec plus de passion et plus d'émotion que la précédente. C'est un voyage fabuleux. Le temps semble comme suspendu. Et arrive bientôt la fin de la musique. Elle arrive bien top vite. Je n'ai pas eu le temps de terminer ce voyage. Les dernières notes se perdent dans l'étendue de l'océan qui nous entoure. J'en tremble presque. Rien n'est venu perturber notre voyage. Comment aurait-il pu en être autrement étant donné qu'il n'y a rien autour de nous hormis ce tabouret et ce piano. J'appuie sur une ultime note. Et j'attends. Les yeux fermés. Parce que je suis en train de rêver et que je dois me réveiller. Aucun mot ne pourrait qualifier la sensation ressentie. Aucune phrase. La musique est indescriptible. Il faut la vivre pour comprendre. La musique anime nos vies. Elle véhicule des émotions, des idées, des mots et tout un tas d'autres choses que rien au monde n'égale. J'ouvre les yeux et m'éveille. Je tourne la tête et plonge dans le regard de cet homme installé à côté de moi. Je reste silencieuse. Mon lueur est brillant. Pétillant. J'ai des milliers d'étoiles dans les yeux. Il prend la parole. Ne trouve pas le mot pour décrire ce qu'il vient de se passer et pourtant je le comprends parfaitement. Il me complimente. Me compliment moi. Ma mélodie. Le moment que nous venons de partager. Un moment privilégié. Je suis suspendue à ses lèvres. Je suis perdue dans son regard. Comme jamais auparavant. Parce la couleur de ses prunelles n'est pas sans me rappeler un rêve. J'apprécie juste être avec lui. J'apprécie juste le silence qui s'installe de nouveau entre nous. Je vois ses lèvres remuer. Ce garçon ne sait pas se taire. Je peux lire « Aladdin » sur ses lippes. Et c'est tout ce que je peux y lire. Car j'approche mon visage du sien. J'entends les mots qu'il prononce de façon très lointaine. Tais-toi. Je ferme les yeux et viens coller mes lèvres tout contre les siennes. Parce qu'il me plaît. Et parce que je suis certaine que je lui plais également. Parce que j'en ai envie depuis maintenant quelques minutes. Parce que j'ai l'impression que si ce n'est pas moi qui l'embrasse ce n'est pas lui qui m'embrassera. Ce n'est en rien un geste impulsif, irréfléchi. C'est un doux baiser. Mon cœur cogne doucement dans ma poitrine. Je me sens incroyablement bien. Je me décolle alors de ses lippes et éloigne très doucement mon visage. Rouvrant les yeux pour les plonger encore et toujours dans ce rêve bleu. Incapable de prononcer le moindre mot. Avec pour seule envie de l'embrasser de nouveau. Tendrement. Ou que lui m'embrasse. Ce rêve bleu.

Me suis-je laissée trop emporter ? Peut-être. Mais juste un peu. Non ce n'est pas un coup de tête. Et ce morceau de piano nous a tellement rapproché. Tant sur le plan « physique » que sur le plan « mental » je pense. Parce que nous sommes assis côte à côte. Parce qu'il me dit que je suis douée et qu'il a aimé m'écouter jouer. Alors je l'embrasse. Sans me ruer sur ses lèvres. J'apprécie l'instant. Ses lippes sont douces. Très légèrement alcoolisées. Un baiser enivré. Un baiser enivrant ? Un peu. Je me perds dans ses yeux. Et j'y vois de la surprise. Pas le genre de surprise que j'escomptais. Il se lève d'un bond. S'écarte. Je me pose des tas de questions. Je suis calme. Alors qu'il semble hyper nerveux. Gêné. Ce baiser était tellement … logique ? Ca représente pour moi tellement la continuité de notre rencontre. C'est un peu tôt oui. Mais si pas maintenant, quand ? L'instant était parfait. L'instant était trop beau. Ne plus refaire ça ? Pourquoi ? N'aime-t-il pas les femmes ? Il s'assied à nouveau. Je le comprends ce garçon. Quoi ? Il a une petite amie ? Je … Je n'y crois pas une seule seconde. Comment un homme peut-il se montrer si … beau parleur et charmant avec une femme alors qu'il est en couple. Il m'a dragué. J'en suis certaine. Certaines phrases n'étaient pas innocentes. Il savait très bien avant de venir à ce bar que c'était une sorte de rendez-vous. Je ne comprends rien. Et voila qu'il me prend la main. Y'a-t-il une autre raison qu'il ne souhaite pas me dire. Parce que le coup de la petite amie me semble … Je ne serais pas comme ça avec un homme si j'avais déjà un copain. Il parle. Continue de faire le beau parleur sans doute. Ca ne change rien ? Une fille t'embrasse et ça ne change rien ? Il veut toujours qu'on se voit au kendo. Vraiment je comprends pas ce garçon. Est-ce que je lui en veux ? Oui ? Non ? J'en sais rien. C'est tellement bizarre comme situation. Comme sensation. Ce Nate est décidément un rêve bleu … Ses doigts caressent les miens. Caressent ma paume. Est-ce que ce n'est pas typiquement le genre de geste qu'il devrait avoir avec sa copine plutôt qu'avec une autre ? Et si cette copine est une façade ? Je ne sais pas. Pour se faire désirer ? Pour qu'il se rende presque inaccessible ? Je vais loin oui. C'est … bizarre. Que tu ne me dises pas que tu aies une petite amie encore … Mais pourquoi tu … Pourquoi t'es comme ça ? Même si tu as l'air d'un farceur quelque chose au fond de moi me fait dire que t'étais sérieux toute à l'heure. Dans certaines phrases que tu m'as dites. Je n'ai pas besoin de te rappeler lesquelles je crois. C'est pas le genre de phrases qu'on dit à une autre femme quand on est couple. Tu veux m'emmener trois jours sur une île déserte et laisser ta copine seule ? Explique-moi … Et ne me dis pas que tu n'étais pas un tant soit peu sérieux. Il y a des choses qui ne trompent pas. Le regard ne trompe pas … Est-ce que… Est-ce que tu fais le même coup à beaucoup de femmes … ? Tu m'as semblé surpris que je t'embrasse. Ce qui me fait penser que non … Qu'est-ce que … Pourquoi tu n'as rien dit ? Réponds-moi sincèrement Nate. Je suis toujours calme. Je n'hausse pas le ton. A quoi bon. Je ne lui en veux pas. J'essaie juste de comprendre. Jamais je n'aurais pensé qu'il soit en couple. Jamais. Je ne détourne pas le regard. Et il peut voir la sincérité et le questionnement dans mes yeux. Cette mélodie était-elle un peu trop bien choisie ? Ce Nate n'est-il qu'un rêve ? J'attends de voir. C'est dingue mais … j'ai encore terriblement envie de l'embrasser.

J'essaye de comprendre parce que … Parce que je n'ai jamais croisé un homme qui me faisait – ce que je pense être – du charme et qui était en couple. Ou alors j'interprète très très mal ou … ou il est particulier. Je lui dis ce que j'ai à lui dire. Lui pose quelques questions. Sans la moindre méchanceté. Inutile de commencer à s'énerver. Même si je trouve qu'il s'est montré dragueur, ce n'est pas lui qui m'a embrassé. Même si je trouve qu'il me dit un peu tard qu'il est en couple, au moins il ne ment pas à ce sujet. Il est honnête. Je pense. Il ne fuit pas comme un lâche. Ne cherche pas le conflit. C'est un homme bon. Il me dit qu'il est comme ça naturellement. Que c'est son caractère. C'est vrai que le courant est bien passé entre nous. Il ne réfléchissait pas à ce qu'il disait ? Je ne sais trop comment le prendre. Je pense pouvoir le comprendre. Peut-être un peu. Et puis je suis perdue. Il est sérieux dans tout ce qu'il a dit. Tout. Comment ? Pourquoi ? Est-ce que … Est-ce qu'il est dans un relation … libre ? Qu'ils peuvent « s'amuser » quand et avec qui ils le souhaitent ? Qui partirait trois jours sur une île déserte avec une fille qu'il vient de rencontrer alors qu'il a une copine ? Et comment va-t-il lui dire à cette copine ? Je ne sais pas qui elle est mais j'espère qu'elle n'est pas jalouse. Et il trouve ça « normal ». Franchement, je me dis que je rêve. C'est pas possible il se fout de moi ? Je le laisse parler. Sans l'interrompre. Je sens que je vais encore lui déballer « un petit speech » à la fin mais j'ai envie de lui dire que … Que c'est pas comme ça qu'on se comporte avec une petite amie ? Il est gêné, me fuis. Il se met mal à l'aise tout seul parce que … Parce que dans le fond c'est une histoire de rien du tout. On se connaît depuis une heure. Ce n'est pas un coup de foudre. Je ne suis pas follement amoureuse de lui. Il a été étonné du baiser mais le trouve « logique » ? Alors c'est qu'il comprend que j'en avais envie. Et qu'il doit bien y avoir une raison pour que je le sois. Il est debout. Me regarde. A moitié. Vraiment. Il est sérieux. On peut entretenir une relation d'amitié selon lui. Et me laisse le choix de notre « relation ». Nate sérieusement … ? T'es peut-être comme ça. Et en soi mieux vaut cela que quelqu'un d'antipathique. Mais … Personnellement ta façon de penser … Je ne trouve pas cela très « normal ». Si mon copain, que je n'ai pas, me dit un jour qu'il part en voyage avec une amie qu'il vient tout juste de rencontrer je … Je lui fais une crise de jalousie. Pire même. C'est avec elle que tu dois faire ça Nate. Pas une autre fille. Et c'est vrai que … T'aurais peut-être du me dire que t'avais une copine. Ca nous aurait évité à tous les deux cette discussion. Et ce baiser. Même si je le regrette pas. Hihi. Je ne peux m'empêcher de rire. Avant de reprendre. Pardon. Et je m'excuse aussi un peu du coup. Je détesterais qu'une nana embrasse mon homme. Même si elle est pas au courant et que. Bref. On peut être pote oui. Si tu continues le kendo je ne vais pas te regarder comme une tueuse et te traiter comme un moins que rien. Et non je ne vais pas non plus penser à toi sous la douche. Ou si … Hihi … Maintenant que c'est clair t'en fais pas. Je ne vais pas t'embrasser. Plus. Je suis très respectueuse, je suis très famille, je déteste l'infidélité. Voilà … Fais gaffe à toi à l'avenir … Ta copine a pas envie qu'on lui rapporte qu'on t'a vu en train d'embrasser une fille. Même si tu n'as « rien fait ». Que c'est elle qui embrasse. Comme maintenant. Et sois franc avec elle … Enfin fais ce que tu veux. Je suis pas certaine que je suis la mieux placée pour donner des conseils. Je te dis juste ce que j'aimerais moi si j'étais à la place de ta copine. Je soupire. Je lui en ai voulu un peu. Juste un peu. Mais s'est bien vite envolé. Y'a plus grave dans la vie que de croire s'être faite draguer par un homme pris. Et franchement, la position est plus délicate pour lui que pour moi. On reste bons amis ?

Je ne pense pas m'être montrée blessante envers lui. Pourtant j'ai comme l'impression que j'appuie là où ça fait mal et que j'accentue le malaise. Au moins j'ai été honnête. Aussi honnête qu'il a pu l'être. J'ai laissé parler mon cœur comme je l'ai laissé agir quelques minutes plus tôt lorsque je l'ai embrassé. Et si ça le blesse c'est peut-être qu'il y a un fond de vérité. Je ne sais pas. C'est peut-être une pensée un peu méchante pour le coup. Il me dit une seconde fois qu'il ne pensait pas à mal. Qu'il considère cela comme « normal ». Je suppose qu'on est tous différent. Qu'on ne réagit pas de la même façon devant une situation identique. Il faut de tout pour faire un monde. Il m'avoue qu'il était dragueur avant. Avant elle. Ca se voit. Un peu. Il a de la tchatche. Il sait parler aux femmes. Les faire sourire. Les faire rire. C'est peut-être « l'ancien lui » qui a repris le dessus le temps d'une journée. D'une heure. Je finis par rire. Et il rit. L'atmosphère semble de détendre. Il veut rester ami. Je suis soulagée. Parce qu'il n'est pas vexé. Qu'il ne m'en veut pas. Ou pas beaucoup. Il va faire son possible pour ne pas me charmer. J'apprécie l'attention. Et en même temps ça me gêne. Comme si je bridais sa personnalité. Je ne veux pas de ça. Je veux qu'il soit avec moi comme il est dans la vie. Auquel cas ce début d'amitié risque bien vite de s'envoler. Nate … Tu sais ce qu'on dit … Chasser le naturel il revient au galop. Je veux pas te mettre des barrières. Te mettre un « frein ». Sois toi-même. J'ai compris. Ce que j'ai pris pour de la drague, du charme, n'en est pas. Maintenant je le sais t'en fais. Et puis façon le seul moyen de ne pas te faire dire des bêtises c'est de te bâillonner. Hihi. L'abcès est crevé je pense. Les explications sont claires des deux côtés. Nous avons peut-être des points de vue différents mais on ne va pas se battre. On reste bons amis. Ca lui va. Tant mieux. Est-ce qu'on oublie ce qui vient de se passer ? Non. Je ne l'oublierai sans doute pas. Et lui non plus sans doute. Je crois que nos actes et nos mots sont ce qui nous définisse et nous apprennent à avancer. Alors je ne dirais pas qu'on oublie. On y pense plus c'est tout. Tu vois la nuance ? Hihi. On tourne la page. Et la page se tourne. Un autre jour peut-être pour ta mélodie ? Assez de piano pour aujourd'hui je crois. En espérant qu'il ne prenne pas cela de mauvaise façon. Le piano décuple mes émotions, ma sensibilité. Je ne veux pas d'une nouvelle bourde. Et je ne parle pas de l'embrasser à nouveau. J'ai bien compris le message. On reboit quelque chose ? Oui. Je veux bien oui. Ca donne soif de parler. Hihi. Je veux bien un soft. Un Ice Tea ou quelque chose comme ça. On revient vers le comptoir. Il me regarde. Je le regarde. Avec des yeux « normaux ». Non plus remplis d'étoiles. Il a l'air de s'en vouloir. Est-ce qu'il devrait ? Oui ? Non ? Et est-ce que moi je lui en veux. Non. Et si c'était le cas je crois que je lui mentirais pour ce coup. Non Nate. C'est pas comme si tu me « draguais » depuis deux semaines sans que je sache que tu as une petite amie. Sérieusement comment je pourrais t'en vouloir ? Ne t'en fais pas … Je ne suis pas tombée incroyablement amoureuse de toi en l'espace d'une demie-heure. Hihi. Même si j'aurais été des plus joyeuses qu'il m'embrasse en retour. Je ne me le cache pas. Il fait encore une remarque typiquement « Nate ». Ce pacte est … Ca me tue de le dire mais « débile ». Mais ça me fait rire. Hihi. Là je retrouve le Nate de toute à l'heure. Hihi. Je vais devoir te répondre non. Je ne veux pas être inculpée pour coups et blessures. Hihi. Parce que si je calcule bien, je t'aurais envoyé à l'hôpital depuis vingt minutes déjà. Hihi. Je retrouve la même bonne entente que lors du cours de kendo. Où je trouvais que c'était un chouette garçon. Point. Sans me dire que c'était un beau brun et qu'il avait de magnifiques yeux bleus. Est-ce qu'on peut devenir ami ? Pourquoi pas. Même si j'éviterai de partir quatre jours en bateau avec lui au milieu de l'océan. A moins que. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.