(Kaby) whispers in the dark

Elle lui proposa à boire et Karel acquiesça d'un léger signe de tête. C'était vraiment gentil de proposer, après tout, maintenant qu'il tenait debout, elle aurait pu vouloir qu'il rentre chez lui, et plus vite que ça. Il ne lui en aurait d'ailleurs pas tenu rigueur.

-Du coca ce sera parfait.

Il prit l'aspirine avec un large sourire reconnaissant.

-C'est vraiment gentil.

Même si sans doute insuffisant par rapport à ce qu'il s'était prit dans la gueule, mais bon ça, elle n'y pouvait rien. Il serait d'ailleurs plutôt raisonnable qu'il reste au calme quelques jours, et aussi qu'il aille voir un médecin. Il avait sûrement des côtes cassées.

-C'est tout à fait louable. Et je vous comprend, moi aussi je suis souvent plus à l'aise avec eux qu'avec mes congénères. Mais je ne suis pas assez chez moi pour en avoir.

Bon, ce n'était pas la vraie raison. C'était surtout qu'il avait trop peur qu'il arrive quelque chose à ses animaux alors qu'ils n'avaient rien demandé. Une vengeance ou quelque chose du même genre.
Karel eut un léger sourire quand, caressant le grand chat, elle lui dit ne pas aimer la violence. Non, la violence ne résolvait rien, elle avait bien raison.

-Vous êtes quelqu'un de bien.

Karel secoua vivement la tête quand il lui proposa son lit.

-Je peux très bien rentrer chez moi, ou au pire dormir par terre, ne vous en faites pas pour moi.

Lorsqu’il me dit qu’il aimerait boire du coca, je m’exécute et vais dans le mini-frigo lui en chercher un. Puis, je m’asseois sur le rebord du lit avant de le regarder. Pas comme on ferait l’examen de quelqu’un mais avec curiosité. Doucement, de manière timide, je tends la main pour caresser les contours des boursouflures. Comment pouvait-on être aussi violent ? Karel avait l’air d’être un homme bien. Il aimait les animaux et les gens biens aiment toujours les animaux. Je le fixe un moment tandis qu’il caresse distraitement Monsieur Moustache qui ronronne. Je me mets alors en tailleur avant de lui faire un petit sourire. « ça va vous dirait… de… enfin que… » Je passe une main dans mes cheveux avant de prendre une profonde inspiration. « je travaille pour un refuge quand j’ai du temps, vous pourriez venir avec moi un jour ? Pas forcé d’en adopter un mais leur prodiguer un peu d’amour ça peut vous faire… » Je marque une pause. « vous sentir un peu plus proches d’eux ? » Je me rapproche délicatement de lui pour ne pas lui faire peur avant de me sentir devenir pivoine lorsqu’il me sortit que j’étais quelqu’un de bien. « Vous ne me connaissez pas. Je… je… je suis un chat noir. » Ce qui était vrai. autant en amour qu’avec ma famille. En amitié, heureusement, il me restait Freja. Elle était d’ailleurs la dernière personne qui me restait sur terre. Je baisse un moment la tête pour fixer mes jambes, honteuse. « C’est absolument hors de question. Vous n’allez pas rentrer chez vous dans cet état, ni dormir par terre. Deux personnes peuvent partager un lit sans avoir de rapports sexuels. De toute façon, je ne suis pas votre genre et la necrophilie, c’est pas mon truc. Discussion terminée, je vais me doucher. » Je me penche alors pour plonger mon regard dans le sien. « Et si vous filez pendant mon absence, je vous botte les fesses jusque dans mon pays natal. » Je ponctuai ma phrase sur un sourire pour montrer que je plaisantais avant de me lever pour aller me coller sous la douche. J’étais pleine de sang, il était hors de question que je reste comme ça.

Karel prit sa canette et s'installa à côté de son hôte. Il frissonna alors qu'elle passait ses doigts sur son visage avant d'avoir un léger mouvement de recul. Il n'avait jamais été très tactile, et c'était typiquement le genre de situation dans laquelle il ne savait pas réagir. Alors qu'il caressait le matou, Ruby sembla vouloir lui faire une proposition mais avait du mal à trouver ses mots. Le tueur à gages arqua un sourcil, attendant d'entendre ce qu'elle avait à lui demander. Il sourit quand elle parla du refuge. C'est vrai qu'il n'avait jamais été dans ce genre d'endroits, mais l'idée d'amener un peu d'aide à ces animaux n'était absolument pas déplaisante.

-Oui bien sûr, ça me ferait plaisir. La vie en chenil ne doit pas vraiment être... agréable, pour eux.

Enfermés toute la journée, sortis à de rares occasions... Karel imaginait mal vivre en cage.

Il ne put s'empêcher de constater qu'elle était quelqu'un de bien, ce qui la fit rougir. Bon, ce n'était pas très étonnant, elle avait l'air vraiment timide.

-Ça ne fait pas de vous quelqu'un de mauvais pour autant.

Si elle entendait par chat noir qu'elle portait la poisse aux autres, la pauvre n'y pouvait rien.
Elle baissa la tête, semblant totalement en désaccord avec lui ce qui ne put l'empêcher de le faire légèrement soupirer. Il la regarda un instant, perplexe face à cette idée.

-Vous n'avez aucune idée de ce qu'est mon genre de femme et... je suis heureux d'être considéré comme un cadavre.

Il ne disait pas cela parce qu'il avait envie de coucher avec elle, après tout il n'était pas en état et puis ce n'était pas son genre, de profiter de la situation. Il secoua la tête avant de la laisser plonger son regard dans le sien. Il ne put s'empêcher un sourire à sa menace qui était loin de lui faire peur.

-Très bien, bonne douche, je vais rester... avec le chat.

Il ne voulait pas la contrarier, et dans son état il ne serait jamais assez rapide et discret pour se sauver tant qu'elle était sous la douche.

Je vis qu’il n’était pas à l’aise alors je retirai mes doigts pour me sentir rougir comme une abrutie. Ça me faisait mal au cœur de le voir dans cet état. De le voir aussi abimé. Si j’avais eu le courage ou le temps, je me serai interposée. Mais comme le disait Alfie, j’étais trop délicate pour tenir tête à des hommes. Il vaudrait que j’y remédie pour prendre des cours de self-défense. Histoire de me défouler et de savoir me défendre en cas de soucis. « non elle ne l’est pas. si j’avais une grande propriété, j’en adopterai plein. Mais je me contente de mes chats et de mon chien. » J’esquisse un sourire triste en pensant à ça car la cause des animaux me tenait vraiment à cœur. Distraitement, je constate que Zéro nous a rejoint avant de venir s’asseoir avec de poser sa tête sur ma jambe. « J’essaie d’être quelqu’un de bien. Comme ma mère m’a éduquée. C’était une femme remarquable. Un vrai tempérament d’écossaise. » J’avais de nouveau mon petit cœur tout triste en parlant de ma mère. Je serre un peu plus Zéro contre moi. « c’est quoi votre genre de femme ? » Et je me sens devenir pâle à la fin de sa phrase. « oh mais ce n’est pas ce que je voulais dire. Vous êtes bel homme mais… mais enfin vous êtes tout abimé et puis vous devez avoir mal partout et puis… » TAIS TOI RUBY. Je me tais avant de me lever pour aller prendre ma douche. J’ai du sens partout. Je me mâchouille la lèvre inférieure avant de soupirer. « Monsieur Moustache est de bonne compagnie. il aime bien les câlins et on dit que les ronronnements des gens sont bénéfiques pour les êtres humains. » je lui sors mon sourire le plus éblouissant avant de me baisser pour déposer un baiser affectueux sur la joue intacte. « je ne serai pas longue, n’hésitez pas à mettre la télévision. » puis, je file rapidement dans la salle de bain.

Karel eut un doux sourire, enfin, autant qu'il pouvait sourire avec ses douleurs, à l'image d'une grande propriété avec un tas d'animaux.

-Une vie de rêve comme on dit. Avec un ou deux poneys ?

Cela pouvait ressembler à une moquerie, mais ce n'en était pas une. Karel savait bien que, comme beaucoup d'autres espèces d'animaux domestiques, les chevaux étaient des animaux qui se faisaient abandonner, maltraiter. Il n'avait jamais fait d'équitation mais ça ne l'empêchait pas d'avoir de l'empathie pour eux.
Il hocha doucement la tête quand elle lui parla brièvement de sa mère. On voulait tous être digne de ses parents. Enfin, du moins quand on avait une bonne relation avec eux.

-J'ai l'impression que vous y arrivez plutôt bien.

A sa question, Karel haussa doucement les épaules, il n'avait pas de réponse toute faite.

-Je ne sais pas trop, je n'en ai pas vraiment. Et puis... On ne peut pas dire que je sois très doué avec les femmes.

Il avait clairement un niveau de drague négatif. Et puis, il avait tellement l'habitude d'être distant avec tout le monde qu'il trouvait ça étrange qu'on s'intéresse un peu trop à lui.
Karel se mit à rire, enfin pas trop parce que ça lui faisait mal, quand son hôte se justifia. La pauvre, elle se confondait en excuses vraiment trop vite, il devait vraiment faire attention à ce qu'il disait.

-Je plaisantais.

Karel acquiesça d'un signe de tête quand elle lui dit que les ronronnements apaisaient les gens, il en avait effectivement entendu parler. Il la regarda donc filer dans la salle de bain avant de se glisser sous les couverture pour prendre une petite place dans le lit, essayant de trouver la position qui le faisait le moins souffrir.

Je lui rendis son sourire avant de secouer la tête. « Deux, ce n’est pas suffisant. Je monterai un centre équestre à moi toute seule. » Je riai de bon cœur en finissant par me détendre en sa compagnie. Mais le sujet d’après me retira ma bonne humeur un peu trop facilement. « J’espère. » Ma voix n’était plus qu’un chuchotis. Je le fixai cette fois-ci avec un sourire assez triste sur le visage. « ça nous fait un point commun, je suis une catastrophe avec les hommes. Lorsqu’un mec me plait, je bégaie comme une débile. Ce qui est nice en soi. Tous les mecs apprécient les filles qui manquent de confiance en elles et butent sur tous les mots. » Mais je m’en fichai. J’étais comme j’étais et on ne nous changerait pas. je pose délicatement ma main sur la sienne. Un contact pas trop intime en soi comparé aux gestes de toute à l’heure. « je vous trouve charmant. Derrière vos hématomes et le sang séché. Je suis certaine que la femme idéale se cache bien dans la rue. Il faut juste attendre qu’elle voit votre vraie valeur. » Puis, je me lève pour m’étirer et partir à la douche avec un petit rire en prime. Lorsque j’en sors Karel s’est endormi. Je me penche donc pour relever la couverture avant de déposer un baiser sur son front. Un geste purement maternel. « Faites de beaux rêves. » puis, je prends l’autre côté du lit car il n’était pas question d’ambiguïté. Sans doute juste d’une belle amitié entre deux personnes.

rp terminé