#28 ◊ i'm not just a fuck-up, i'm the fuck-up you need (andreja)

Deux mois. Deux mois sans donner de nouvelles à Andreas. Vous n'étiez plus restés si longtemps sans vous parler depuis vos retrouvailles à Bowen. Bien sûr qu'il t'avait manqué mais tu ne voulais pas l'inquiéter ou encore qu'il voit à quel point tu étais devenue un désastre. C'était le mot, un désastre. Plus rien ne semblait fonctionner dans ta vie. C'est comme si le monde entier était contre toi et accumulait les obstacles, volontairement, sur ta route. Cela avait commencé avec ta relation amoureuse qui ne fonctionnait plus et qui t'étouffait littéralement. Puis ça avait été les crises d'angoisse qui étaient de retour. Et enfin, ton commerce qui commençait à battre de l'aile. Tout ça avait créé un tel désastre dans ta vie que ça avait forcément eu un impact sur toi, sur ta tête et sur ton corps. C'est pour toutes ces raisons que tu avais eu ce besoin de t'échapper et de déconnecter. Malheureusement, même si le voyage t'avait apporté beaucoup de positif, il t'avait aussi apporté du négatif. La drogue. L'héroïne. Une tare dont tu ne pouvais plus te passer à présent. Woody et Ruby n'avaient pas bien réagis. Pas bien du tout. C'est pour cette raison que tu ne voulais pas en parler à Andreas. Tu ne voulais pas lui faire de la peine ou qu'il t'en veuille. Tu ne t'en remettrais pas s'il te laissait tomber, lui aussi. Comme tout dans ta vie. Après quelques moments d'hésitation, tu te décides à frapper à la porte de l'appartement. Tu sais qu'il vit avec Lennox à présent mais tu pries pour qu'il ne soit pas là. Egoïstement, tu voudrais avoir ton meilleur ami pour toi toute seule. « Salut. » Dis-tu, presque gênée lorsqu'Andy ouvre la porte. Tu sais qu'il va t'en vouloir mais tu espères qu'il saura te pardonner, malgré tout. Tu espères également qu'il ne remarquera pas ta perte de poids contrairement à tes deux autres meilleurs amis : Ruby & Woody. Malheureusement pour toi, lui aussi te connait bien. Mais là, tout de suite, tu ne te sens pas prête à tout recommencer une énième fois. Tu ne te sens pas prête à tout lui expliquer. Tu veux juste profiter de la présence d'Andreas, de son amitié, de son sourire et rien de plus.

Maintenant qu’Andreas est devant toi, toutes tes certitudes s’envolent. En partant sans rien dire à personne, tu étais certaine de prendre la bonne décision. Parce que c’était mieux pour toi, parce que tu avais peur qu’on te retienne, parce que tu n’allais pas bien. Tout simplement. Tout semblait assez logique dans ta tête mais ça ne l’est plus du tout alors que ton meilleur ami te regarde d’une façon accusatrice. Tu vois à quel point il est énervé contre toi et c’est sûrement la première fois de ta vie que tu le sens si distant. Tu te sens mal à l’idée de le perdre. Alors tu baisses la tête, consciente que tu es fautive. Une bonne raison de te garder dans sa vie ? Tu fronces les sourcils, essayant de trouver les mots justes. Le problème c’est que tu ne vois pas pourquoi Andreas te garderait dans sa vie alors que tu lui as probablement fait beaucoup de peine, encore une fois. Tu ne sais pas quoi lui dire parce qu’à côté de lui, tu as bien peu de valeurs, Freja. Tu ne comprends même pas pourquoi il t’accorde tant d’importance. Ou t’accordait, du moins. Puisqu’Andreas ne semble pas décidé à te pardonner ton absence cette fois-ci. Deux mois c’est long, c’est vrai. Surtout que tu n’as même pas pris la peine de lui envoyer un sms pour lui dire que tu étais en vie. Rien. Le néant. Il ne devait pas prendre ça pour lui, tu avais donné le même traitement à tout le monde. Ou presque. Seul Woody avait été mis au courant parce qu’il faisait partie du voyage. Sinon, tu avais même laissé Ruby sur le carreau et contrairement à Andreas, elle, elle était prête à te pardonner. « Parce que je t’aime comme pas permis ? Parce que tu es mon meilleur ami depuis toujours et que je ne vois pas ma vie sans toi ? Parce que je m’en veux de te faire souffrir et surtout que je suis incroyablement désolée… » Réponds-tu en jetant un regard au jeune norvégien avant d’à nouveau baisser la tête, honteuse de ton comportement. Andreas est sûrement le seul à voir ce côté si vulnérable de ta personnalité. En général, tu ne laisses personne voir tes faiblesses mais avec le jeune Eriksen c’est différent. Il te connaît par cœur et sait tout de toi. Tu pensais que votre relation serait bien plus forte que la vie, que les obstacles, que tes erreurs et tout le reste mais peut-être t’es-tu trompée ? Peut-être pensais-tu le pardon d’Andreas infaillible alors que sa souffrance et sa déception semblent prendre le dessus ? Tu ne sais pas. Tu ne sais plus. Tout semble flou maintenant que tu vois la tristesse dans le regard de ton meilleur ami.

Tu sens une petite pointe de soulagement lorsqu'Andreas répond que c'est un bon début. Au moins, il n'est pas totalement fermé. Au moins, il y a une petite chance qu'il fasse l'impasse sur cette ultime erreur de ta part. Mais tout n'est pas gagné et tu le sais. « J'allais pas bien et j'avais vraiment besoin de m'échapper. Je te demande pardon j'aurais dû te prévenir. » Tu préfères faire abstraction de Woody pour éviter de mettre de l'huile sur le feu. Andreas n'apprécierait sûrement pas d'apprendre que Woody ait été mis au courant et pas lui. Mais tu n'as prévenu Woody qu'afin qu'il te rejoigne sinon tu ne l'aurais peut-être pas fait. Enfin, tu n'en sais rien. Mais il y a une chose que ton autre meilleur ami t'apporte et qu'Andreas ne pourra plus t'apporter : le sexe. Et en plus de la présence de Woody, tu avais besoin de son corps sans expliquer pourquoi. Une dépendance de plus, une. Lorsque le norvégien se décale pour te laisser passer, tu retiens un faible sourire pour ne pas montrer ton bonheur à Andreas qui t'en veut toujours, lui. « J'sais pas pourquoi j'ai agi comme ça. Peut-être que j'avais peur qu'on me retienne, j'sais pas... Tu l'aurais sûrement pas fait mais bon. J'ai été bête et je te demande encore une fois pardon. » Dis-tu en entrant dans l'appartement, attendant avant d'aller plus loin. Tu es soulagée que Lennox ne soit pas là, au moins vous pourrez discuter tranquillement tous les deux. Même si tu n'as rien contre le petit-ami d'Andy, tu préfères quand vous profitez seulement l'un de l'autre. Rien de plus. Comme au bon vieux temps.

Si la situation était inversée, tu te serais sûrement fait un sang d'encre toi aussi. Alors, la réaction d'Andreas était plutôt légitime même si elle te faisait beaucoup de peine. A présent, tu avais peur de perdre ton meilleur ami et surtout cette belle complicité qui vous lie depuis des années. Andreas est le seul qui connaisse tout de toi jusqu'au dernier recoin de ta vie. Le seul qui te connaisse en long et en large. Alors le perdre n'est pas une option. Tu ne t'en remettrais pas, ça ne fait aucun doute. « Je sais... J'ai aucune excuse. » Réponds-tu, la tête toujours légèrement baissée. Tu es honteuse d'infliger ça à ton meilleur ami alors qu'il a toujours été là pour toi, lui. Tu n'es pas la meilleure amie dont on rêve, c'était une certitude à présent. Même si tu as toujours pensé que tu n'étais pas à la hauteur d'Andreas, aujourd'hui, ça ne fait que le confirmer. D'ailleurs, tu n'as jamais compris pourquoi il t'accordait tant d'importance alors qu'à côté de lui, tu avais bien peu de valeurs. Bref, lorsque le norvégien t'intime de faire comme chez toi, tu te diriges vers le canapé, attendant qu'il te rejoigne. Une fois le jeune homme à tes côtés, tu attrapes le jus de fruits en remerciant ton meilleur ami pour son hospitalité. Même en temps de crise, il était toujours aux petits soins pour toi. Tu ne méritais décidément pas tout ça. Lorsqu'Andreas parle de mariage, tu sursautes légèrement, manquant de renverser ton verre. Tu le reposes alors sur la table, toujours sous le choc. Tu ne savais pas quoi dire... Tu étais perdue et dévastée à l'idée d'avoir manqué le plus beau jour de la vie d'Andreas. Ou du moins, un des plus beaux jours. Alors, tu laisses le jeune homme t'expliquer son mariage en quelques mots. Lorsqu'il mentionne qu'il n'est plus certain que votre amitié existe encore, tu baisses la tête, sentant une larme couler le long de ta joue. Tu la balayes d'un geste de la main parce que tu ne veux pas qu'Andreas ait de la pitié pour toi alors que tu ne le mérites pas. « Je suis tellement désolée... Il est clair que je ne mérite absolument pas ton amitié, Andy. J'ai manqué l'un des jours les plus importants de ta vie et tu as raison de m'en vouloir... Je... je ne te mérite pas. » Non, tu ne méritais pas un homme si gentil et si attentif dans ta vie. Tu avais tout gâché et tu le savais à présent. « J'sais pas ce que je peux faire pour me faire pardonner alors que je ne le mérite clairement pas... » Ton regard est toujours baissé sur tes mains, trop peureuse à l'idée d'affronter le regard d'Andreas. Tu as peur de voir de la déception dans celui-ci. Tu ne le supporterais pas.

Tu ne veux pas pleurer et paraître faible devant Andreas alors que tu ne mérites pas qu'il ait de la peine pour toi. C'est pour ça que tu effaces rapidement cette larme qui coule le long de ta joue, tu veux que ça passe inaperçu. Malheureusement pour toi, le jeune Eriksen te connait et connait tes gestes par coeur. Parfait comme il est, il t'attire vers lui et il ne faut pas longtemps avant que tu te blottisses dans ses bras. « C'est parce que j'ai du mal à imaginer ma vie sans toi. » Dis-tu faiblement. En voyant à quel point Andy était fâché contre toi, tu n'as pu que te résoudre à l'idée qu'il ne te pardonnerait sûrement pas. Et là, c'était la dégringolade. Il fait partie de ta vie et de toi depuis toujours. Du moins, d'aussi loin que tu t'en souviennes. Et imaginer une vie où il n'est pas est clairement impossible à tes yeux. « J'sais pas ce que j'ai fait pour mériter un meilleur ami aussi parfait. » Réponds-tu en souriant faiblement même si Andreas ne peut pas le voir. Quelques secondes plus tard, votre étreinte s'arrête pour faire place aux paroles de ton meilleur ami. Alors tu ne détaches pas ton regard du sien, écoutant sa longue tirade. « Je n'imaginais pas que ça pouvait te blesser autant... Je suis vraiment désolée. C'était pas mon but, je te le promets. J'me suis juste sentie tellement mal... j'étouffais ici, du coup, j'ai voulu partir au plus vite sans prévenir personne. Mais je te promets que ça ne se reproduira plus. J'ai eu tellement peur de te perdre... » Réponds-tu en baissant la tête à la simple idée que tu puisses perdre Andreas. Et l'imaginer mort est sûrement le mot de trop. Tu sens les larmes rouler sur tes joues sans pouvoir les contrôler. Tu secoues la tête, essayant d'effacer tes larmes pour reprendre des forces face à ton meilleur ami. « Promis. » Dis-tu simplement en faisant référence au téléphone. Tu as compris la leçon à présent et tu n'oublieras pas d'emporter ton téléphone avec toi la prochaine fois. « Je suis tellement contente que tu sois aussi bien avec Lennox. Du moins, assez pour lui acheter une bague. Une bague ! » Répètes-tu avec un sourire sincère. Andreas mérite d'être heureux et si Lennox remplit parfaitement ce rôle, alors, tu ne peux que t'en réjouir. Quand ton meilleur ami aborde le sujet de ton poids, ton sourire s'évanouit. Tu n'aimes pas parler de ça et encore moins que ça se remarque. Ce n'est que lorsque tu es confrontée au regard de tes proches que tu prends conscience que tu as bien trop maigri. « Tu vas me gaver de nourriture ? » Demandes-tu en riant légèrement. Tu es bien décidée à lui expliquer ton voyage en détails en mettant de côté, bien sûr, cette nouvelle addiction qu'est l'héroïne.

Le fait est que, non, Andy n'aurait pas pu être là pour toi parce que personne n'aurait pu voir ce mal-être qui te consumait. Tu as toujours eu ce don pour cacher tes sentiments, tes peurs, tes doutes. C'est comme ça que tu fonctionnes depuis toujours et des années plus tard, ça n'a pas changé. Et ça ne changera certainement jamais. Parce que tu ne veux pas inquiéter tes amis ou leur causer des problèmes. Tu ne veux pas être le centre de leur souffrance. Alors, tu préfères ne rien dire et tout garder pour toi jusqu'au moment où tout explose et où tu as besoin d'air. Un grand bol d'air frais. C'est ce voyage qui t'avait permis de respirer même si, malheureusement, tu n'avais pas ramené que du positif avec toi. « Je sais que je peux tout te dire. Je ne voulais juste pas t'inquiéter ou te causer du soucis. Alors, j'ai préféré tout garder et respirer à travers ce voyage. » C'était la strict vérité. Tu ne disais pas ça pour rassurer Andreas ou quoi, c'était juste... vrai. Lorsque le norvégien accepte tes excuses, tu sens un poids s'enlever de ta poitrine. C'est une vraie libération de voir qu'il te pardonne malgré tout. Tu n'en mérites pas autant mais tu es contente qu'il le fasse. « Merci. » Dis-tu simplement avec un faible sourire, encore gênée de ton comportement. Par la suite, tu fais part de ton bonheur d'apprendre qu'Andreas et Lennox en sont presque au stade du mariage. C'est une étape importante et si Andreas y pense déjà, c'est qu'il est vraiment heureux dans son couple. Et toi, c'est tout ce qui t'importe. Peu importe si c'est rapide ou précipité. « Un chien ? Pourquoi un chien ? » Demandes-tu avec un sourire amusé. C'est une chose dont ton meilleur ami ne t'avait pas parlé jusqu'ici alors ça t'étonne plutôt. Tu secoues la tête en entendant qu'Andreas prévoit de te gaver comme une oie. Il s'inquiète pour ta santé et tu le vois mais il ne devrait pas. Toi, tu minimises ta perte de poids mais pourtant, tous tes amis proches l'ont remarqué. « Oui papa. » Dis-tu en riant avant d'ajouter : « Qu'est-ce qu'on mange ? Tu t'en fais trop tu sais. Ce n'est rien de grave, j'étais juste retirée du monde pendant des jours et c'était compliqué de se nourrir trois fois par jour. En plus avec mon métabolisme de merde, je perds très vite du poids. » Tu hausses les épaules, prenant un air détaché. Tu avais causé assez de tort à Andreas comme ça que pour lui avouer que c'était la drogue qui était à l'origine de ta perte de poids. Et tu ne voulais pas aborder ce sujet parce que tu avais peur que ça change l'image qu'il a de toi.

C'est vrai que, vu sous cet angle, ton raisonnement était complètement stupide. Et Andreas venait parfaitement de le souligner. Il n'y avait rien de logique dans tes actes et pourtant, au moment de partir, tu étais certaine de prendre la bonne décision. Aujourd'hui, tu n'en étais plus certaine. Même si ce voyage t'avait, sans aucun doute, permis de rester en vie. « Ok je m'avoue vaincue. Ça ne parait pas du tout logique quand c'est toi qui le dis... Mais j'te jure que dans ma tête ça sonnait pas comme ça du tout. » Réponds-tu en haussant les épaules et avec un léger sourire. Tu hoches la tête en entendant les paroles de ton meilleur ami. Tu étais bien loin d'imaginer tout ça, c'est vrai. Tu ne pensais pas qu'Andy se ferait un sang d'encre pareil. Tu pensais qu'il aurait compris que tu étais partie une énième fois en voyage et voilà. Tu ne pensais pas qu'il en souffrirait autant. Sinon, il était assez clair que tu n'aurais pas agi de la sorte. Tu es bien loin d'avoir envie de faire souffrir le norvégien. C'est même tout le contraire. Tu es vraiment peinée de savoir qu'il souffrait par ta faute. C'est tout ce que tu ne voulais pas, au fond. « Ouais... J'étais loin d'imaginer tout ça. Mais c'est promis, je ne fauterai plus jamais de la sorte. » C'était même plus qu'une parole de scout. C'était une parole sincère et venant du coeur. Une parole pour un des hommes de ta vie. « Non j'trouve pas ça ridicule. C'est juste que je ne m'attendais pas à ça. » Dis-tu avec un sourire avant d'ajouter : « En fait, c'est une sorte d'engagement ? » Demandes-tu même si te doutes un peu de la réponse. En quelque sorte, c'était un moyen d'avoir quelque chose qui les liait tous les deux. Tu remarques le sourire triste de ton meilleur ami lorsque tu prononces le mot "papa". Après ce qu'il vient de t'avouer concernant les enfants au sein d'un couple homosexuel, tu ne peux que comprendre. Ton sourire s'évanouit aussi vite que le sien. « J'suis désolée j'ai pas pensé à... Pardon. » Tu avais l'impression de passer ton temps à t'excuser aujourd'hui. Et particulièrement avec Andreas. « Peut-être que la législation changera d'ici quelques années... Peut-être que vous trouverez une autre solution ? » Dis-tu finalement pour redonner espoir à ton meilleur ami. Si tu le pouvais, tu ferais un enfant avec Andreas pour combler son envie d'être père mais ce n'était pas certain que ça plaise à Lennox. En fait si, c'était sûr que ça ne lui plairait pas. « Des pâtes ça m'ira très bien tu sais. Te prends pas la tête. » Réponds-tu en regardant le jeune homme fouiller dans les placards. Tu n'étais pas difficile en matière de nourriture. « Carrément. T'es pas un peu dans l'excès ? » Tu ne peux t'empêcher de rire à cette idée. Tu fais volontairement l'impasse sur le mot "conneries" prononcé par Andreas. Tu ne veux pas parler de ça.

Peut-être qu'à cause de ton silence, tu avais brisé un peu plus la confiance qu'Andreas te porte. Peut-être qu'il ne se sentirait jamais à l'abri d'un futur départ, à cause de toi. Peut-être que tu avais brisé quelque chose entre vous. Bref, beaucoup de doutes qui tournaient en boucle dans ta tête à cet instant précis. Mais contre toute attente, toi, tu étais persuadée de ne plus jamais déconner de la sorte. Et surtout, tu étais prête à le prouver à ton meilleur ami. Tu te fis la promesse de poser des actions à tes paroles durant les mois à venir. Tu ne veux pas que le norvégien ait une image négative de toi à présent. Et même si tu sais que vous n'en êtes pas là parce qu'Andreas est toujours là, tu t'en veux beaucoup de lui faire subir tout ça. Et c'est pour cette raison que tu décides de taire ton mal-être et de mettre ça sur le dos du voyage. C'est plus facile comme ça. Et surtout, c'est pas totalement faux quand on sait que la drogue découle du voyage. « T'as vraiment trouvé la personne qu'il te faut. » Murmures-tu avec un sourire sincère. S'il était heureux, c'était la meilleure récompense à tes yeux. « Et pour le mariage tu n'oublieras pas de me prévenir assez vite parce que je t'ai promis un enterrement de vie de garçon à la hauteur de tes espérances. Nan même mieux que ça, tu n'as certainement jamais osé espérer un truc comme ça. » Réponds-tu avec une certaine fierté dans le regard. Tu étais prête à tout pour Andreas et il le savait sans doute. Tu ne plaisantais pas sur ce genre de choses. Et puis, il méritait quelque chose à sa hauteur. Quelques minutes plus tard, tu détectes une certaine tristesse dans le regard de ton meilleur ami lorsque tu le surnommes papa. Tu t'en veux immédiatement en voyant cet éclat de tristesse sans vraiment savoir ce que tu as fait de mal. Tu penses que c'est parce qu'il désire avoir un enfant mais qu'en étant homosexuel c'est bien moins facile mais tu te trompes sur toute la ligne. Lorsqu'Andreas t'explique l'origine de sa tristesse, tu t'approches de lui pour le prendre dans tes bras et déposer ta tête contre son torse. « Oh... Je suis vraiment désolée mon chat. » Dis-tu sincèrement avant de relever la tête vers ton meilleur ami. « Comment tu te sens ? » C'est peut-être une question débile dans ce genre de situation mais tu connais la relation délicate qu'entretient Andreas avec son père, du coup, tu ne sais pas trop comment il aborde la nouvelle. Après tout ça reste son père mais c'est particulier. « Bien sûr que je viendrai. » A tes yeux, ça ne faisait pas vraiment de doute. Tu as déjà côtoyé le père du norvégien plus d'une fois et surtout, tu trouves ça important d'être à ses côtés. Il peut compter sur tout ton soutien. « Enfin si tu veux de moi, j'voudrais pas m'imposer. » Ajoutes-tu par sûreté. Etant donné que tu avais merdé récemment avec ton meilleur ami, tu ne voulais pas lui imposer ta présence si lui-même ne la désirait pas. Voyant ta perte de poids, Andreas propose de te faire à manger et tu ne peux évidemment par refuser. Ce serait mal vu et surtout tu désires lui faire plaisir. « Merci pour la comparaison. » Dis-tu en riant légèrement. Faire référence à un cannibale ce n'était pas la meilleure idée mais tu comprenais où Andreas voulait en venir. Tu étais mince et tu le savais, tu ne pouvais pas le manquer dans ton miroir. Lorsqu'il ajoute que tu ne dois pas hésiter à te confier, tu baisses la tête quelques secondes. Est-ce que ce serait le meilleur moment pour lui parler de tes problèmes alors qu'il vient de perdre son père ? Sûrement pas. D'autant plus que tu l'as déjà déçu une fois aujourd'hui en revenant comme une fleur, tu ne veux pas que ça se reproduise. « Je le sais. Mais ne t'en fais pas pour moi, ça va. » Dis-tu en relevant la tête pour soutenir le regard de ton meilleur ami. Tu espères que de cette façon, il te croira au moins un peu.