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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut

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MessageSujet: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptyLun 28 Mai 2018 - 19:55

Relief exists, I find it when I am cutTu avais enfin fini par trouver un nouveau colocataire après le départ de Minhyuk. En l’occurrence, c’était cette fois une colocataire. Ou plus exactement locataire, pour être précis, étant donné que tu étais propriétaire. Kelia était arrivée depuis trois semaines et semblait être du genre à se laisser dépérir. Les journées où tu la voyais sortir de sa chambre étaient rares. Tu ne voyais pas souvent Minhyuk non plus, mais lui c’était à cause de ses études. Kelia, elle était en pleine dépression. Et tu n’aimais pas ça. Tu avais peur qu’elle se suicide et que ce soit toi qui trouve son corps, du coup tu essayais de la bouger autant que possible. Oui c’était purement égoïste, mais peu importe.

Il était dix-sept heures lorsque tu rentras chez toi. Les rideaux de la chambre de Kelia étaient toujours fermés. Tu soupiras longuement. Cette fois, juste toquer à sa porte n’allait pas suffir. En plus, elle n’allait plus réussir à retrouver un rythme de sommeil normal, à dormir en plein journée comme ça. Tu poussas la porte de ton loft et allas poser les quelques courses que tu venais de faire sur la table du salon, retiras ton blouson et partis vers la chambre de Kelia. Tu entras sans frapper, partis ouvrir les rideaux et tira sa couette, espérant qu’elle portait quelque chose. Le contraire serait la honte. Il est plus de dix-sept heures, c’est l’heure de se lev… Tu t’arrêtas en plein milieu de ta phrase, dès le moment où tu vis ses nombreuses coupures. Tu n’en n’avais plus vu depuis le collège. Depuis les tiennes. C’est quoi ça, Kelia ?, demandas-tu sur un ton de reproche, réalisant trop tard qu’il aurait fallu utiliser une voix plus douce pour ne pas la braquer.
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MessageSujet: Re: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptyMar 29 Mai 2018 - 22:05

Tu dors bien. Bien profondément. Et ça c'est très rare. Tu sais pas pourquoi mais tu dors mieux le jour que la nuit. La nuit tu vagabondes dans les rues, dans les bars, tu te déchires la gueule et c'est seulement après ça que t'arrives à t'endormir. Bref, tu dors bien pour une fois et tu vois de la lumière d'un coup. C'est quoi ce bordel ? Après ça, tu sens de l'air frais, ta couverture s'enlève et ton corps seulement vêtu d'un t-shirt et d'un boxer se retrouve à l'air libre. Il est plus de dix-sept heures... C'est Jan. C'est pas la première fois qu'il te réveille. D'habitude c'est un peu plus doux. Il frappe juste à la porte. Mais là. Alors déjà que t'aimes pas qu'on te réveille, un réveil de merde comme ça tu t'en passerais bien. Il est plus de dix-sept heures mais qu'est-ce que t'en as à foutre toi de l'heure qu'il est ? Tu veux juste qu'on te lâche la grappe. « Tu me saouuuules laisse moi dormir putain. » Tu baragouines ça avec une voix encore endormie. Comme d'hab à chaque fois on vient t'emmerder alors que t'as rien demandé. Il est sympa Jan, il te loue son loft, grâce à lui tu dors dans un lit. Il est cool. Mais putain qu'est-ce qu'il est chiant quand il fait ça. Pourquoi ça le dérange ? Pourquoi c'est son problème ? Et merde. En enlevant ta couette il tombe sur tes marques. Les marques que tu te fais pour aller mieux. Les marques qui te font du bien. Que t'avais réussi à cacher jusqu'à aujourd'hui. Et là tu sens qu'il va encore plus te faire chier maintenant qu'il a vu ça. Il demande ce que c'est, comme si ça se voyait pas. Tu remontes vite fait la couette sur toi. T'as clairement pas envie de faire ça maintenant. Devoir t'expliquer. Te justifier. T'as pas quinze ans. « C'est rien Jan. Dégage. » Tu fous ta tête sous ton oreiller parce que la lumière te défonce les yeux. Mais t'entends pas de bruit, tu sens qu'il reste là. Il se barre pas. Tu soupires. Tu relèves la tête avec tes tout petits yeux endormis et tu le regardes. Planté là à côté de ton lit. « On peut pas dormir dans cette baraque ? » Tu te mets sur le dos et tu te redresses jusqu'à être assise sur ton lit. Tu te frottes un peu le visage pour essayer de te réveiller parce que tu sens qu'il va pas lâcher l'affaire alors tu sais d'avance que tu pourras plus te rendormir.
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MessageSujet: Re: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptyJeu 31 Mai 2018 - 18:24

Relief exists, I find it when I am cutTu ne t’y attendais pas. Tu ne t’y serais jamais attendu. Pourtant, cela n’était pas si étonnant que ça, tout compte fait. Kelia était dépressive. Et qu’est-ce que font - certains - dépressifs ? Ils se mutilent. Tu te sentais soudainement mal. Non, ce n’était pas rien. Tu le savais très bien. Tu avais espérer qu’elle réponde à ta question et te rassure, te dise que ce n’était absolument pas ce que tu croyais. Que ce n’était que les griffures d’un chat qu’elle avait adopté et cachait par peur que tu ne veuilles pas d’animal chez toi. Ou bien que c’était car elle s’était battue après avoir bu. N’importe quoi… sauf ça. Tu n’allais pas partir, sûrement pas. Certaines, sur ses bras, avaient l’air de dater de seulement quelques heures.

Tu la regardas se frotter les yeux, sans trouver quoi faire ou que dire pour la convaincre de te parler, ou au moins de se lever. Puis, une idée te vint. Va m’attendre dans le salon, je vais chercher un truc dans un autre pièce. Si tu n’y es pas dans cinq minutes, je te mets dehors, lui promis-tu d’une voix ferme. Tu n’étais pas sérieux, mais tu sentais que si tu ne la menaçais pas, elle n’allait rien avoir à faire de ce que tu pouvais bien lui dire. Tu quittas enfin sa chambre, tu pus sentir son soulagement de te voir enfin disparaître. Tu te dirigeas vers la salle de bain et ouvris l’armoire à pharmacie. Tu attrapas la bouteille de désinfectant et du coton. Tu repartis l’attendre dans le salon.

Tu allas dans la cuisine mettre en route la bouilloire puis remplis deux tasses d’eau chaude. Tu mis un sachet de thé vert dans l’une, l’apporta à la table. Tu repartis chercher l’autre, un sachet de thé et un autre de café soluble dans l’autre main. Tu déposas le tout à côté de ta tasse. Enfin, elle arriva. Café ou thé vert, au choix. Mais bois quelque chose, l’hydratation c’est important. Tu ne savais pas si ça faisait ou non cinq minutes que tu l’attendais, tu n’avais pas regardé l’heure.
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MessageSujet: Re: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptySam 2 Juin 2018 - 12:49

Comme prévu, Jan reste planté là. Il va pas te lâcher ça c'est sûr. Ca aurait pu te toucher qu'il soit autant concerné par ce qui t'arrive mais non. T'as rien demandé toi. Tu veux pas d'aide, ça servirait à rien. T'es persuadée d'être une cause perdue, pourquoi tu ferais perdre leur temps aux gens ? Et il était pas censé voir ça. Personne était censé voir ça en fait. S'il était pas venu piétiner ton intimité comme il vient de le faire, rien de tout ça serait arrivé. Il te dit d'aller l'attendre dans le salon et que si t'y es pas dans cinq minutes il te fout dehors. Tu fronces les sourcils. Tu le connais assez pour savoir qu'il le fera pas mais on sait jamais. Même si ça t'emmerde de faire ce qu'il dit, tu préfères pas prendre le risque de te retrouver à la rue. T'y survivrais pas deux jours. Tu souffles d'agacement quand il sort de ta chambre. « Fait chier. » Tu dis ça à haute voix, tu t'en fous qu'il entende. Tu te lèves du lit difficilement. T'essaies de garder les yeux ouverts même si la fatigue fait que tes paupières pèsent trois kilos. T'attrapes ta boîte d'anti-dépresseurs dans le tiroir de ta table de nuit et t'en avales deux d'un coup. Tu vas dans le salon comme t'a ordonné ton coloc même si ça te fait vraiment chier. Tu prends même pas le temps de t'habiller puisque de toute façon c'est trop tard. Tu t'affales sur le canapé en soupirant. Il te propose du café ou du thé, l'hydratation c'est important qu'il dit. Tu lèves les yeux au ciel. S'il savait tout ce que t'as bu cette nuit il dirait pas ça. Tu choisis le café parce que tu te dis que ça t'aidera peut-être à te réveiller. Même s'il en faudra plus d'un. Tu vides le sachet de café dans l'eau bouillante avec nonchalance. Tu jettes un coup d'oeil à ce que Jan a été chercher dans la salle de bain. Coton, désinfectant. Ca t'arrache un petit rictus. « Tu te reconvertis en infirmier ? » Tu bois une gorgée de café en grimaçant parce que ça te brûle la langue. T'aimerais pouvoir te barrer là, mais tu vas le laisser faire ce qu'il veut comme ça après il te lâchera la grappe. « Sérieux Jan c'est vraiment rien hein. » Tu regardes les nombreuses marques sur ton corps dont celles sur tes bras qui sont récentes et qui sont plus douloureuses que les autres.
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MessageSujet: Re: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptySam 2 Juin 2018 - 17:30

Relief exists, I find it when I am cutCool, répondis-tu sans intonation à son fais chier. Si elle croyait que tu en avais quelque chose à faire de son avis, elle se trompait. Tu n’avais aucune envie d’appeler les pompes funèbres pour qu’ils viennent chercher son corps. Surtout que tu n’avais aucun moyen de contacter sa famille pour les prévenir, et pour qu’ils paient les frais d’enterrement. Tu fis un détour par la salle de bain puis partis dans la cuisine. Kelia finit par t’y rejoindre comme tu le lui avais demandé, ou plutôt ordonné.

Tu souris en coin à sa question. Techniquement, il ne me manque que la pratique et le diplôme pour l’être. Il fallait bien que je m’occupe pendant mon adolescence, vu que j’ai abandonné ma scolarité avant le lycée. Mais ça n’avait pas été une si grande erreur, car si tu n’avais pas fini par développer de phobie scolaire, tu aurais suivi des études pour être prof, sûrement de philosophie, mais tu ne te serais probablement jamais intéressé au métier d’infirmier et à l’animation.

Elle regarda ses marques après avoir assuré que ce n’était rien. Toi, c’est elle que tu regardas. Non, ce n’est pas rien. Tu t’assis enfin, pris une gorgée de thé pendant qu’il était encore chaud et te rapprocha d’elle. Tu veux voir à quoi ton corps ressemblera dans une quinzaine d’années si tu continues à couper plus profondément ?, demandas-tu. Sans lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, tu retires ta chemise et lui tends tes avant-bras. Les cicatrices étaientt en longueur et non pas en largeur. Il faut couper dans ce sens pour espérer s’ouvrir les veines et, à l’époque, tu le savais déjà. Simple logique. Oui, elles ressemblent aux tiennes, mais elles ne datent pas de la semaine dernière, moi, déclaras-tu en la regardant dans les yeux.
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MessageSujet: Re: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptyDim 3 Juin 2018 - 19:16

Jan est cool mais c'est quelqu'un d'assez tenace. Et si t'hésites pas à tenir tête aux gens en général, avec lui tu te calmes un peu, surtout parce que t'as pas envie qu'il te foute dehors. Tu te demandes comment on peut avoir envie de vivre avec quelqu'un comme toi. Ca doit être l'enfer alors maintenant que tu l'as trouvé et qu'il te tolère, faut pas lui faire regretter. Alors tu t'exécutes même si ça t'emmerde. Tu manques pas de dire que ça te fait chier, mais tu le fais quand même. Vous êtes dans le salon et si tu pouvais t'irais six pieds sous terre. Il va te parler de tes scarifications. Tu sais pas trop s'il va te faire la morale ou juste te soigner. « Ca te va plutôt bien comme métier j'trouve. » T'ironises. Pour les marques sur ton corps, tu lui répètes encore que c'est rien. Mais il a bien vu que c'est pas rien. Si c'était quelques marques qui dataient, ça aurait été rien. Mais c'est vrai que quand c'est plus récent, ça se voit. Alors il te répète lui, que c'est pas rien. Tu lèves les yeux au ciel. S'il a peur que tu te suicides comme ça, qu'il se rassure. T'es tellement une merde que t'auras jamais le courage de faire ça. C'est simplement le fait de te faire du mal qui te fait du bien. Mais finalement, Jan connaît bien ça puisqu'il enlève sa chemise après t'avoir demandé si tu veux voir à quoi ton corps va ressembler plus tard. Tu regardes furtivement ses marques sans t'y attarder. T'es un peu choquée parce que tu t'attendais pas à ça. T'avais encore jamais remarqué que lui aussi, il a des marques. Mais les siennes sont anciennes. Evidemment tu sais que ça marque à vie. T'y avais juste jamais pensé. Et en plus, t'en as un peu rien à foutre que ton corps ressemble à ça dans quinze ans. T'es même pas sûre d'être encore en vie dans quinze ans. T'espères pas l'être en tout cas. Tu restes de marbre devant le corps marqué de ton coloc parce que t'aimes pas qu'il te fasse la morale. Tu détestes ça. Il perd son temps pour rien parce que c'est pas ça qui te fera arrêter. Tu bois trois quatre gorgées de café en fuyant le regard de Jan et tu restes silencieuse pendant quelques secondes. « Ca m'fait du bien à moi. » T'oses enfin le regarder dans les yeux. C'est quelque chose d'inexplicable mais Jan est le mieux placé pour comprendre ça. « Si t'as peur que j'me suicide faut pas t'inquiéter. Ca arrivera pas. » Malheureusement. Mais au moins maintenant il le sait.
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MessageSujet: Re: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptyDim 3 Juin 2018 - 21:20

Relief exists, I find it when I am cutTu soupiras longuement à sa remarque, levant les yeux au ciel. Parfois, tu te demandais pourquoi tu l’avais choisie comme colocataire. Puis, tu te souvenais. C’était la première personne à avoir répondu à ton annonce et tu n’avais pas envie de chercher plus longtemps. Tu avais besoin de quelqu’un pour payer les factures. Alozyj le ferait si tu étais vraiment dans la merde, mais tu préférais te débrouiller par toi-même autant que possible. Et puis, c’était trop grand ici pour une seule personne. Il y avait encore une ou deux pièces libres, tu ne savais plus. Il y aura assez de place pour Arya quand elle te rejoindra, et pour d’éventuels futurs enfants.

En attendant, il fallait que Kelia reste. Qu’elle arrête de se faire du mal. Elle eut l’air choqué de voir tes marques. Elle ne s’y attendait probablement pas. En même temps, tu allais bien mieux désormais. Même si tu bataillais toujours contre la dépendance. Mais maintenant, c’était une addiction bien différente. Tu soupiras doucement lorsqu’elle reprit enfin la parole. Ce n’est pas parce que tu dis ça maintenant que tu ne voudras jamais le faire. Et je sais que si tu étais suicidaire, tu serais en train de mentir. Quand on veut mourir, on ne veut pas être aidé. On veut mourir, justement. Tu repris une gorgée de thé, puis ouvris le flacon de désinfectant.

Je vais pas te sortir le coup du “pense à tes proches” ou “lève-toi et couche-toi à des heures correctes et régulières, mange bien, fais du sport et prend l’air” car c’est le genre de trucs que seuls les gens qui ont jamais connu la dépression pensent être efficace, poursuis-tu en versant un peu de liquide sur le morceau de coton. Tout ce que je peux te dire, c’est que même si tu as fini par te retrouver sur le toit de ton collège, les bras en sang et prêt à sauter, les choses peuvent finir par aller un peu mieux. La vie c’est de la merde, c’est un fait. Je ne suis plus vraiment dépressif, mais je souffre de stress post-traumatique. Je me suis engueulé avec mes parents et mon meilleur ami il y a quasiment dix ans. Je me suis réconcilié avec lui sur son lit d’hôpital, juste avant sa mort. Ca fait presque dix ans aussi que je suis dépendant aux jeux et maintenant au valium, mais j’ai réussi à me débarrasser de mes anciennes dépendances à l’opium et au tranxène. Et à la mutilation. Quand t’es au fond du trou, tout paraît sans espoir. Mais aussi impossible cela puisse paraître, avec le temps, beaucoup de temps, tout finit par s’arranger, un jour ou l’autre… la douleur est toujours là, mais elle s’amenuise. Tu relevas les yeux vers elle. Je peux ?, demandas-tu en approchant le coton de ses coupures les plus récentes.
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MessageSujet: Re: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptyMer 6 Juin 2018 - 21:29

Le suicide, t'y as déjà pensé. T'y penses tout le temps en fait. Mais peut-être qu'au fond t'as pas envie de crever, sinon tu te serais déjà tuée. Peut-être que cette vie de merde que tu mènes peut s'arranger après tout. Ton espoir est pas encore totalement réduit à néant, il est bien enfoui quelque part à l'intérieur de toi, c'est sûrement pour ça que t'es encore en vie aujourd'hui. T'as pas peur de la mort mais t'as pas le courage d'aller la chercher. Alors t'attends qu'elle vienne à toi, le plus vite sera le mieux. T'essaies de rassurer Jan mais ça marche pas vraiment. Il a l'air de savoir de quoi il parle et les marques de scarification sur son corps le prouvent. Tu sais qu'il a peur que tu te suicides chez lui, que ce soit à lui de trouver ton corps mort. T'aurais la même réaction si t'étais à sa place. Au fond c'est peut-être même juste pour ça qu'il veut t'aider. Peut-être que si tu vivais pas chez lui il te laisserait tranquille. Mais maintenant qu'il a découvert ça il va pas te lâcher tu le sais. « J'ai déjà eu envie de le faire. J'ai tout le temps envie Jan. Mais je le ferai pas parce que j'suis une merde. » Tu bois quelques gorgées de café et t'écoutes son discours avec un air un peu détaché mais pourtant tu l'écoutes vraiment. Il te parle de sa vie, de son expérience. Il l'a pas eue facile lui non plus. « Je savais pas tout ça... » Ca te fait bizarre d'entendre tout ça. En même temps t'as jamais essayé de le connaître, Jan. Ni lui ni personne d'ailleurs. Vous habitez ensemble, échangez quelques politesses et c'est tout. Mais le fait qu'il cherche à t'aider, à soigner tes blessures extérieures comme intérieures, te touche quelque part, au plus profond de toi. Pourtant t'as envie de te boucher les oreilles. Tu veux pas en entendre plus. Parce que t'es persuadée que pour toi ça se passera pas comme ça. « On est pas tous les mêmes Jan. J'suis désolée pour ton meilleur pote et tout ça. Et j'suis contente que tu te sois sorti de cette merde, mais moi j'vais pas m'en sortir. J'le sais. Et c'est gentil de vouloir m'aider vraiment, j'entends tout ce que tu me dis mais j'vois pas comment j'pourrais remonter à la surface. J'vais mal, pas la peine de te dire le contraire ça serait te prendre pour un con, mais j'ai pas besoin qu'on m'aide, je te jure. » Tu le regardes fixement dans les yeux pour rendre tes paroles encore plus perçantes. Pour qu'il comprenne que c'est ce que tu penses vraiment. « Oui. » tu réponds quand il demande s'il peut commencer à désinfecter tes plaies. « Aïe ! » Tu grimaces, ça fait mal putain. T'es moins agacée que tout à l'heure mais t'avais pas envie qu'il fasse ça. T'avais pas envie qu'il voie ça déjà. Tu sais que maintenant il va t'avoir à l'oeil et même si c'est parce qu'il pense t'aider, toi ça t'enchante pas. Malgré tout, tu lui octroies un très léger sourire. « Merci. »
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MessageSujet: Re: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptyJeu 7 Juin 2018 - 20:18

Relief exists, I find it when I am cutTu l’écoutas en prenant une gorgée de ton thé. Il paraît que c’est encore plus courageux de vivre. Mais je suis comme toi, je pense que le réel courage, c’est le suicide. Ca n’a rien de lâche. Ceux qui ne veulent pas comprendre, ce sont eux les vrais égoïstes, affirmas-tu. Tu soupiras. Mais quand tu prends en compte toutes les conséquences d’un suicide raté, je pense que c’est mieux de continuer de souffrir en vivant. Car si tu te retrouves en fauteuil ou avec une insuffisance rénale… c’est pire. C’était même le genre de choses qui pouvaient donner envie de mourir à quelqu’un étant auparavant la joie de vivre incarnée.

Tu lui parlas rapidement de ton passé, pour tenter de lui montrer que parfois les choses finissent par aller mieux. Presque toujours, même. Normal, je n’en parle jamais, répondis-tu avec un sourire amusé. Elle reprit la parole. Bien sûr que non, ce qu’elle te disait ne te surprenait pas. C’était ce que tous les dépressifs disaient, et pensaient sincèrement. La dépression, ce n’est pas juste une histoire de motivation et d’efforts. Tu commenças à désinfecter ses plaies. Tu étais sûr qu’elle ne le faisait jamais alors que c’était très important. Mais bon, quand tu veux mourir tu ne te soucies pas des possibles infections. Tu étais passé par là, toi aussi.

Elle te remercia. Sans relever les yeux, tu répondis à ses quelques phrases d’il y avait plusieurs minutes. Tu sais, je ne compte pas t’aider. Je galère déjà à m’occuper de moi-même, si mon “père” n’était pas dans la même ville que moi on serait tous les deux dans le même état, avouas-tu un poil gêné. On ne le dit pas assez mais la dépression est une vraie maladie, au même titre qu’un cancer. On culpabilise les dépressifs en leur disant qu’ils ne font pas d’efforts, qu’ils se plaisent dans leur malheur et qu’ils sont faibles s’ils prennent des médicaments. Je ne sais pas ce qu’il t’est arrivé, mais tu as tout à fait le droit d’être dépressive sévère, d’avoir des idées suicidaires toute la journée et de te scarifier où tu veux, quand tu veux, autant que le veux. Mais un jour, tu finiras par trouver autre chose qui te fera du bien. Je ne peux pas te promettre que tu sortiras la tête de l’eau… mais tu finiras par apprendre à nager et à trouver des bouées de sauvetage. Comme tu l’avais fait alors que tu pensais que rien n’irait jamais mieux.
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MessageSujet: Re: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptyLun 11 Juin 2018 - 15:32

« Ca m'est déjà arrivé de penser ça aussi. Que le suicide c'est lâche et tout. Mais c'était avant de... » Ouais c'était avant de sombrer dans toute cette merde. « C'était avant. » Tu fuis le regard de Jan, t'as peur qu'il te demande pourquoi t'es comme ça, si y a des raisons. Peut-être que s'il te raconte autant de choses sur lui c'est parce qu'il attend que tu fasses pareil ? Tu sais pas trop. Mais il a raison, rater son suicide c'est encore pire. C'est le pire truc qui puisse t'arriver en fait. Et c'est bien le genre de chose qui pourrait t'arriver tellement t'as pas de chance. Il désinfecte tes plaies et quand tu les regardes tu te dis que c'est bien moche en fait. Tu pensais pas aux infections, t'as jamais soigné tes plaies alors que certaines en ont vraiment besoin. Même si ça fait mal. Il reprend la parole et tu l'écoutes sans relever le regard. A chaque fois qu'il prononce le mot dépression t'as l'impression qu'on te donne un coup en pleine poitrine. T'avais jamais mis de mot sur ça. Tu te considérais pas comme dépressive. T'es soulagée quand il dit qu'il compte pas t'aider. Tu laisses presque échapper un soupir de soulagement. Tant mieux. Il te laissera tranquille. « Les gens j'm'en fous de ce qu'ils disent. Tu sais j'me plais pas dans mon malheur hein, pas du tout. C'est juste qu'il y a rien à faire c'est comme ça. C'est la vie. » Tu marques une pause de quelques secondes parce que tu sens que tes yeux deviennent humides. Putain tu vas pas te mettre à pleurer maintenant quand même. Tu prends quand même le risque de lever la tête pour regarder ton coloc. « En tout cas c'est cool de me dire tout ça. J'savais que t'étais gentil. » Même si vous avez pas réellement appris à vous connaître quoi. Et que t'es sûre qu'il a voulu pleins de fois te virer de chez lui à cause de ton comportement. Malgré tout, tu vois qu'il connaît ce comportement puisqu'il a vécu aussi. Alors il est bien placé pour comprendre ce que tu vis et surtout que t'as pas envie qu'on t'aide.
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MessageSujet: Re: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptyDim 1 Juil 2018 - 23:28

Relief exists, I find it when I am cutEncore une fois, tu soupiras. Longuement, doucement. Il y avait des maux que ceux n’en souffrant pas ne pouvaient pas comprendre ou même accepter. C’est compliqué de vivre. Surtout avec cette culpabilisation permanente. Les gens n’arrivaient pas à comprendre la réalité de la dépression. Il ne suffisait pas de sourire en se réveillant le matin, de faire trente minutes d’activité physique par jour, de voir régulièrement du monde et de manger cinq fruits et légumes pour que le cerveau se remette à produire de la sérotonine en quantité suffisante. Tu lui parlas un peu de ton passé, de ton adolescence, de la mort de Gabriel. De tes addictions, de tes guérisons. Ca oui, tu avais souvent perdu espoir. Tu te considérais heureux quand on te posait la question, mais en réalité tu ne l’étais pas. Tu passais rarement une nuit sans faire de cauchemars, en plus des éventuels rêves prémonitoires. Ton quotidien était dirigé par tes addictions, si tu passais plusieurs soirs de suite sans aller jouer tu commençais à te sentir mal physiquement. Tu te sentais quotidiennement seul même au milieu d’une foule ou avec des amis.

Au bout d’un moment ça ira mieux. Je ne dis pas que les choses s’amélioreront forcément. Je dis ça car tu finiras par t’habituer. On s’habitue à tout. Même à l’insupportable. Tu t’étais habitué à vivre avec la peur de te retrouver dans un attentat, tu t’étais habitué à l’absence de Gabriel. Tu terminas ta tasse de thé, puis de désinfecter les coupures les plus récentes de ta colocataire. Tu relevas les yeux, souriant doucement. Ne me remercie pas pour si peu, Kelia. Tu posas le coton usé sur la table, à côté de la bouteille de désinfectant. Si ce n’est pas trop cher pour toi, un psy est mieux que juste les antidépresseurs. Les médicaments ne fonctionnent pas sans thérapie à côté, si tu sais ce qui a causé ta dépression, lui conseillas-tu. Peut-être qu’un jour, tu suivrais ton conseil.
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MessageSujet: Re: Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut   Jan&Kelia + Relief exists, I find it when I am cut EmptyMer 4 Juil 2018 - 22:33

C'est compliqué de vivre. Ces mots résonnent dans ta tête encore et encore. T'aurais pas dit mieux. Et c'est ce que tu te dis tout le temps, en fait. Y a des gens qui ont une petite vie tranquille et sans problèmes. Ils vivent leur vie jusqu'à la fin sans jamais avoir à trop souffrir. Et y en a qui sont condamnés à beaucoup souffrir. Pourquoi ? C'est une question que tu te poses souvent. T'avais ta petite vie tranquille toi aussi. T'étais bien. T'étais heureuse. Et aujourd'hui t'es pratiquement sûre de jamais réussir à redevenir heureuse. Jan a l'air de bien connaître ça aussi. On dirait qu'il a bien souffert lui aussi. Jusqu'à maintenant tu le savais pas parce que vous vous étiez jamais vraiment parlé de vos vies en fait. C'est pas comme si ça t'intéressait en même temps. Mais le fait de savoir qu'il peut te comprendre en quelque sorte te fait un peu de bien. Même si tu lui diras pas. Alors ouais c'est compliqué de vivre. Tu le sais trop bien. Tu te contentes juste de hocher la tête à sa remarque. Pas très envie de rentrer dans les détails non plus. Ca a jamais été ton truc. Puis il te dit que ça ira mieux au bout d'un moment. T'en doutes. Au bout d'un moment ça veut dire quoi ? T'en sais rien. Mais c'est pas près d'arriver en tout cas. « Je commence déjà un peu à m'habituer. » Comme lui sûrement. Et comme beaucoup de monde. On dit toujours qu'il y a pire que nous. Mais en attendant quand t'es au plus bas et que t'as envie de mourir tellement tu souffres, tu vas pas penser aux autres personnes qui souffrent plus que toi. T'en as pas grand chose à foutre finalement. « C'est juste qu'il y a des périodes plus difficiles que d'autres. » Tu dis en le fuyant du regard. Les périodes difficiles c'est celles où tu te fais ces marques de merde sur le corps. Et contre toute attente tu le laisses te soigner. Soigner ces plaies qui reflètent bien ton état mais que tu voulais que personne ne remarque jamais. C'est loupé. Mais au moins il t'a pas trop fait la morale. En même temps il est mal placé pour le faire. Alors tu le remercies quand même. Et tu grimaces quand il parle de psy. Pour toi c'est même pas l'argent le problème. C'est surtout que t'as aucune envie d'aller voir un psy. T'en avais déjà vu un, le psy du travail là, qui t'avait pas du tout aidé en fait. Et t'as vraiment pas envie d'aller déballer ta vie à un inconnu. Déjà t'auras pas la force et en plus, pour toi ça représente juste une perte de temps. Pourtant Jan assure que c'est utile et que les médicaments serviront à rien sans une thérapie. « J'ai une gueule à aller voir un psy ? » Tu hausses les épaules. « T'en as déjà vu un toi ? » Tu demandes curieusement. Comme il a eu sa dose de problèmes c'est fort possible. C'est peut-être même pour ça qu'il te conseille ça. Mais tu suivras pas ce conseil. C'est pas du tout prévu en tout cas.
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