(hot) baby got her head down ▽ (jackson)

Oh non, la peur de dévoiler tes ardeurs, ce n’était certainement pas quelque chose qui t’habitait. Tu n’hésitais jamais à flirter, à montrer ton intérêt pour quelqu’un. Pour toi, la sexualité avait toujours été un acte très sain, et ce peu importe que tu le fasses constamment avec la même personne ou que tu visites le corps de plusieurs êtres. C’était un geste que tu jugeais si beau, lorsqu’il était fait dans le respect et le partage. T’aimais recevoir autant que t’aimais donner, et c’était la danse que ces deux gestes entraînaient qui te faisait tourner la tête. « C’est un dévoilement de soi dont personne ne devrait avoir peur. » Parce qu’au fond, c’était tellement naturel, inné. Montrer à l’autre l’envie qu’il suscite en toi, tu trouvais ça flatteur. Malheureusement, trop d’événements malheureux se produisaient et étiquetaient un côté dangereux à la sexualité, surtout entre inconnus. Et la violence qui trop souvent s’immisce dans cet acte pourtant si pur, en venait à en changer les perceptions. Tu continuas à rire en voyant Charlie jouer la comédie à la perfection, avant de reprendre un semblant de sérieux alors que vous parliez d’alcool. Surtout, de l’absence d’alcool dans ta vie jusqu’à tout récemment. « On peut dire ça comme ça, oui. Faut bien être vierge de quelque chose. » Dis-tu en riant, petit clin d’œil à toutes les allusions faites un peu plus tôt. « Je compte sur toi. » Pour te faire découvrir tout ce que tu avais pu rater durant tes années d’acrobate professionnel. « T’es disciplinée à propos de quoi, toi, donc ? » Demandas-tu avec intérêt, curieux de savoir ce qui l’avait amenée, à un moment de sa vie, à avoir autant de rigueur que toi dans un domaine particulier. Puis, une fois ces échanges sur vos occupations, Charlie revint à la charge en te proposant de payer la prochaine tournée en shots de Jägermeister. Tu souris. « J’ai jamais goûté à du Jägertruc mais j’ai comme l’impression que ça décape ! » Rien qu’avec ce nom. Puis, après avoir bu une gorgée de la bière choisie en l’honneur de Charlie, tu fronças légèrement les sourcils avant de la redéposer face à toi et de déclarer : « Oh, et … T’inquiète, on m’oublie pas si facilement, pas même avec des shots. » Tu arquas légèrement un sourcil, joueur.

Charlie acquiesça aux paroles presque philosophiques du garçon, levant sa bière en signe d’accord, trinquant à ses mots. Et rougissant légèrement, aussi. Parce qu’elle pouvait bien être d’accord avec ce qu’il disait, elle savait que c’était pas son genre à elle, de dévoiler facilement ses envies. Enfin, ça dépendait lesquelles. Mais la jeune femme restait quelqu’un qui n’était pas toujours super à l’aise avec ce genre de discussions. Heureusement, elle masqua ce léger malaise en prenant une bonne gorgée de bière, retrouvant un sourire qui se voulait rayonnant de confiance et de sérénité. Elle aurait sans doute aimé pouvoir agir comme Jackson venait de le suggérer, se dévoiler soi et dévoiler ses envies sans en avoir honte ou peur. Mais on n’est pas toujours ce qu’on a envie d’être. Un rire cristallin lui échappa encore quand son interlocuteur rebondit sur leurs sous-entendus de tout à l’heure, parlant de sa virginité au niveau de l’alcool. Ouais, elle s’en serait bien douté, qu’il était pas vierge d’autre chose. Ah, Charlie, arrête avec tes pensées déplacées, for god’s sake. Le sujet changea cependant pour quelques secondes, parlant de leurs activités respectives. « Je suis interne en chirurgie, depuis bientôt deux ans. Imagine-moi avec moins d’alcool dans le sang et quelques grammes de sérieux en plus, et t’auras devant toi le docteur Meers. » expliqua la brunette avec un petit sourire amusé, avant de se redresser sur sa chaise pour mimer un air professionnel et strict qu’elle ne conserva qu’une seconde ou deux. Techniquement, même à l’hôpital, elle restait fidèle à elle-même, enfantine et énergique. Mais bien plus sûre d’elle et plus concentrée, cependant. Pas comme ce soir où elle ignorait les limites, désinhibée, et où elle était partante pour à peu près n’importe quoi sans y apporter un brin de réflexion. D’ailleurs, elle proposa bien vite une tournée de shots à Jackson. « Naaan, t’as jamais goûté ? Oh my god, mais faut réparer cette erreur tout de suite ! Tavernier ! » s’écria-t-elle sans se soucier une seconde du ridicule dont elle se couvrait en appelant ainsi le barman, bien haut et fort, avec un grand geste de la main. Non, elle se marrait même de son propre ridicule. Fallait bien se lâcher parfois, non ? Elle regretterait demain durant une bonne gueule de bois de la honte. En attendant que la barman, interloqué mais guère vraiment surpris, n’arrive jusqu’à leur table, elle reporta son attention sur Jackson, qui plongea son regard dans le sien avec une phrase qui eut pour effet de quasiment la liquéfier sur place. Okay, elle commençait à avoir un peu chaud. Ça devait être l’alcool. Sûrement. « C’est bien joli les mots, mais j'ai un esprit de scientifique, il me faut des preuves pour y croire… » provoqua la jeune fille, haussant elle aussi un sourcil, défiant son interlocuteur du regard. Misère, Charlie, qu’est-ce qui t’arrives quand t’as bu. Oh et puis zut, on s’en fout.

Toi, ça te faisait sourire, la timidité des autres à propos de la sexualité. Tu trouvais ça parfois adorable, parfois beau, la pudeur. Certes, t’aurais aimé que ça devienne un sujet de tous les jours comme la pluie et le beau temps, presque. Que les tabous tombent pour qu’enfin on puisse en parler et dénoncer, quand il le faut. Mais tu devais avouer que si les joues des hommes et des femmes cessaient de rougir par le fait même, ça te manquerait. Charlie se contenta pour le moment de rire à tes sous-entendus, ne les portant pas plus loin. Le sujet redevint un peu plus approprié alors qu’elle te parla de sa discipline à elle. Tu haussas les sourcils, impressionné. T’aurais jamais pu être médecin, toi. Enfin, peut-être. On t’avait retiré de l’école normale tellement tôt. Mais tu ne pensais pas avoir le sérieux pour ça, justement. Quoique Charlie n’avait pas l’air d’être bien sérieuse et coincée, là, devant toi. Surtout alors qu’elle tentait de se donner un air professionnel sur sa chaise de bar. Tu ris, avant de répondre sincèrement : « Wow, je te lève mon chapeau. C’est effectivement beaucoup de discipline ça aussi. Et surtout un métier très courageux. Tu veux te spécialiser en quoi ? » Demandas-tu, curieux. Après en avoir appris un peu plus sur le parcours projeté de Charlie, cette dernière commanda des shots de Jägermeister, alcool que tu n’avais jamais goûté à ce jour. Tu ris quand elle appela le tavernier. « Ça c’est si on s’fait pas mettre dehors à coup de pieds dans le cul par ta faute, avant que j’aie pu goûter ! » Lâchas-tu en riant encore. Pour certains barman, c’aurait pu être insultant. Lui sembla heureusement trouver cela plus comique qu’autre chose, peut-être que le fait que c’était une jolie femme souriante qui le disait aidait la cause. Puis, tu revins à l’attaque avec les sous-entendus – qui étaient de moins en moins subtils. Non, on ne t’oubliait pas facilement. La remarque provocante de Charlie te fit arquer un sourcil, alors que tu mordais à l’hameçon. « Il me fera plaisir de te laisser faire tous les tests que tu veux, pour les obtenir, tes preuves. Dès que j’aurai enfin goûté à ces fameux shots. » Votre commande fut d’ailleurs prise et, quand le barman s’éloigna pour aller vous les préparer, tu posas tes coudes sur la table et te penchas juste un peu vers l’avant. « T’habites loin d’ici ? » Demandas-tu. Voyons voir si elle était une grande parleuse seulement …

La brunette s’amusait bien, l’alcool dans ses veines veillant au grain, ainsi que le sourire ravageur de Jackson. Elle fut flattée de sa réponse, lorsqu’elle expliqua sa vocation à elle, prenant un air plus sérieux histoire d’être convaincante. Parce qu’en la voyant comme ça, éméchée et bruyante, on aurait sûrement eu peur de cette fille avec un scalpel dans la main, prête à nous ouvrir. C’était pourtant belle et bien elle qui excellait dans ses études, dévouée et passionnée. « Je sais pas encore, enfin, je suis pas sûre. À mon avis, en chirurgie générale, mais j’ai un faible pour la néonat’ aussi. Donc… Je ne sais pas ! En tout cas, je suis pas prête d’avoir fini mon internat ! » rit-elle avec un regard pétillant, après quelques secondes de réflexion. La jeune fille avait tendance à toucher à tout, il lui avait déjà fallu peser pas mal le pour et le contre avant d’opter pour la chirurgie pédiatrique. Elle avait envie de s’intéresser à tout, de maîtriser tout, de s’investir dans tout. Malheureusement, une journée ne disposait que de vingt-quatre heures, une année que de 365 jours, et une vie, mise en perspective, ne durait pas tant d’années que ça. Mais c’était bien le genre de Charlie de concilier un maximum de choses, comme c’était le cas actuellement, elle qui jonglait entre hôpital, danse et sorties. « T’inquièèète, j’le connais, j’suis un phénomène par ici ! » fit-elle en levant les yeux au ciel et avec un sourire confiant. « Ok, j’le connais pas du tout, mais j’suis trop marrante pour qu’ils me mettent dehors, non ? » concéda-t-elle ensuite sur le ton de la confidence, avant de rire un peu. Le serveur lui donna d’ailleurs raison – par chance – en venant prendre la commande, un sourire amusé aux lèvres. La brunette s’empressa de demander les shots, le remerciant d’un sourire radieux et d’un visage lumineux, avant de reporter son attention sur Jackson, et leur jeu de sous-entendus de moins en moins subtils. Il allait bien lui falloir un shot supplémentaire pour survivre au charme du garçon, parce qu’elle avait un petit coup de chaud, là, et elle était prête à parier que le feu lui était monté aux joues. Et peut-être ailleurs, aussi. Charlie resta calée sans savoir quoi répondre, soudain, le jeu dépassant ses compétences en matière de drague. Jackson embraya avec une question, lui laissant le temps de déglutir et de reprendre contenance, demandant si elle habitait loin. « Ça dépend de si t'es sportif… Non je déconne, j’habite à quinze minutes à pied. » répliqua-t-elle, tentant un petit regard de défi. C’était quand même plus facile avec de l’humour. Elle aurait bien rajouté une vanne sur son côté sportif, mais elle n’était pas sûre de survivre à la réponse. Misère, Collin allait péter une case si elle ramenait encore quelqu’un à la maison. T’emballes pas, Charlie, t’emballes pas.

S’il fallait se fier aux attitudes des gens sous alcool quand on veut les imaginer au travail, le monde n’aurait pas bien de sens. Charlie, éméchée, avec un scalpel dans les mains qui deviendrait plutôt un instrument de torture involontaire. Et toi, acrobate aérien, qui irait plutôt s’écraser au sol après avoir vomi à la première pirouette mal contrôlée. T’arrivais assez facilement à faire fi de votre condition actuelle, et à imaginer Charlie bien sérieuse et précise dans son boulot. Tu t’intéressas d’ailleurs davantage à sa pratique, question de l’imaginer un peu mieux. Tu hochas la tête avec un sourire. « J’sais pas pourquoi, j’te verrais bien avec les nouveau-nés. C’est peut-être trop regard brillant et bienveillant, ou ton sourire … Quoique, j’imagine que dans n’importe quelle spécialité, ce sont des qualités recherchées. » T’avais nommé des traits physiques plutôt que des traits de personnalité, mais à tes yeux la bonté dans son regard n’était justement qu’une grande porte ouverte sur la personne qu’elle était. « Tu termines dans combien de temps ton internat ? » Tu savais que les études en médecine étaient longues, interminables, et Charlie était bien jeune encore – du moins elle en avait l’air. Si ça ne faisait que deux ans qu’elle avait débuté l’internat, elle avait sans doute quelques années devant elle encore, ouais. T’aurais définitivement pas la motivation de te lancer là-dedans, même si tu n’étais pas bien vieux non plus. Tu éclatas de rire quand Charlie héla le barman, t’eus d’abord peur qu’il le prenne mal mais elle t’assura qu’ils se connaissaient. « Oh, good, pffiew ! » Tu souris en t’adossant à ta chaise, mais elle se reprit et t’avoua que c’était faux, ils ne se connaissaient pas du tout. Tu écarquillas les yeux avant de rire en secouant la tête. « Moi je te trouve marrante, ouais. Après … j’sais pas si tout le monde a le même humour. Mais j’nous le souhaite. Au moins qu’on puisse rester le temps de ces shots, tu m’as trop vendu à cet alcool pour que j’n’y goûte pas. » Heureusement, le barman avait le sourire aux lèvres en prenant la commande de Charlie. Tu déstabilisas visiblement cette dernière en lui demandant si elle habitait loin d’ici. Disons qu’avec les quelques verres que t’avais déjà dans le corps et les shots qui te monteraient assez vite à la tête, tu savais que bientôt t’aurais envie de transformer ces sous-entendus en actions concrètes. « Je suis très sportif. À pied ou à la course, ça va juste nous préparer pour le cardio qui suivra. » Tu arquas un sourcil, l’air taquin. Le serveur revint avec vos shots. Tu en pris un et le levas entre vous deux. « À ma toute première expérience de … Jougurmuster ? »

hj:

La discussion avait pris un tournant plus sérieux lorsqu’ils avaient parlé boulot, faisant naturellement connaissance sans que ce ne soit forcé, s’intéressant à ce que chacun faisait dans la vie. Charlie était même touchée que son interlocuteur pose un peu plus de questions sur son parcours. Ce n’était pas surprenant, la plupart des gens lui demandaient pour combien de temps elle en avait encore quand elle annonçait qu’elle était interne en chirurgie. C’étaient de longues études, éprouvantes, mais ça valait le coup. La brunette n’aurait su quoi faire d’autre de sa vie, c’était sa vocation, ce qui la faisait vibrer et respirer, même. Ça n’enlevait rien à la difficulté des épreuves rencontrées, au mental d’acier qu’il fallait avoir pour poursuivre une telle formation, mais c’était sa raison de vivre, c’était ce qui la poussait en avant. « J’en ai encore pour 4 ans d’internat, avant d’être officiellement praticienne. Faut de l’endurance pour devenir chirurgien ! » plaisanta-t-elle, après que ses joues se soient légèrement teintées de rose quand Jackson avait mentionné son sourire. C’était sans doute ridicule de rougir pour si peu, mais le compliment lui faisait énormément plaisir. La jeune fille transpirait peut-être l’assurance et la joie de vivre, elle n’avait pourtant pas autant confiance en elle que ce que renvoyait son image. Le regard des autres lui importait plus que ce qu’elle n’aurait voulu, et avoir un garçon qui la complimentait sur son sourire et son regard, c’était suffisant pour la troubler quelques secondes. Un éclat de rire lui échappa devant la réaction du beau brun, quand elle expliqua son supposé lien de connaissance avec le barman, avant d’avouer qu’il n’y en avait aucun. « Tu vas voir, c’est TROP bon ! » s’enthousiasma-t-elle alors que le serveur venait prendre la commande. C’était un de ses alcools préférés, des shots de Jäger accompagnaient bien l’idée d’une nuit endiablée, c’était bon et efficace. Charlie cru défaillir quand son compagnon de soirée – et peut-être de nuit – rebondit sur sa remarque. Elle lui avait même pas tendu de perche – enfin pas trop – et il lui répondait ça, c’était suffisant pour que son pouls s’emballe. Elle peina à soutenir son regard, un petit sourire aux lèvres. Heureusement, le serveur arriva avec leur commande, disposant les shots devant eux, que Jackson saisit en l’attendant pour trinquer. « C’est ça, Yogurtmaster ! » renchérit-elle en riant, profitant de cette diversion pour reprendre contenance et limiter le feu qui embrasait ses joues. Elle trinqua avec lui et enfila le liquide brun et très sucré, avec un immense sourire. Bon, arrête de flipper Charlie, tu sais très bien que t’as envie de le ramener dans ton lit, fais pas ta vierge effarouchée. Même s’il est ultra canon et way out of your league. « Tu me dis quand tu veux y aller, hein. » précisa-t-elle ensuite, se fustigeant mentalement pour cette remarque. Ben oui, fous-lui la pression, en plus. Il fait peut-être juste des blagues, toi aussi tu fais ça. Oh putain, contrôle tes hormones merde.

Spoiler:

Tu sifflas en entendant Charlie t’annoncer qu’elle en avait encore pour quatre ans d’internant avant de pouvoir officiellement pratiquer. « Pfiou ! Ouais, c’est plus un marathon là, c’est un Iron Man extrême, ou un truc du genre ! » Tu ris. Sur un marathon il fallait doser les efforts pour pouvoir tenir mais au cours des études de Charlie, t’avais pas de mal à imaginer que le rythme d’étude ne lâchait jamais, et que ce devait être épuisant. Tu regardas ses joues rougir alors que tu avais parlé de son sourire, sourire qui ne quittait d’ailleurs pas son visage malgré la visible gêne. Tu souriais, toi aussi, rien que de la voir comme ça. T’avais toujours aimé faire rougir les autres, c’était un petit plaisir coupable que t’avais et ça les rendait tellement adorables, tellement humains. Et malgré ce petit côté timide que tu découvrais de plus en plus chez elle, t’aurais jamais soupçonné qu’elle manquait de confiance, Charlie. Elle avait de l’assurance, de la répartie, et surtout elle embarquait dans tes sous-entendus sans malaise. Et puis, qui autrement oserait faire la blague qu’elle avait faite à propos du barman, et te mener en bateau de cette manière ? Heureusement que le barman n’était pas offusqué, t’aurais été triste de ne pas goûter à l’alcool proposé par Charlie, en raison des coups de pied qui vous auraient chassés de là tous les deux. Tu ris quand elle te réaffirma que c’était bon, son shot de prédilection. T’espérais que ça soit bon ouais, et que ça te lève pas trop le cœur. C’aurait été triste de devoir dire non à tous les sous-entendus qui devraient bientôt se concrétiser. D’ailleurs, t’en fit un autre qui sembla prendre Charlie par surprise, mais elle fut sauvée par la cloche puisque le serveur revint rapidement avec vos Jougurmuster. Tu ne savais pas si tu l’avais eu ce coup-là, parce que Charlie le répéta mais en riant. Tu ris aussi, de toi-même, en trinquant avec elle avant de caler le liquide brun d’un coup, cul-sec. Tu secouas la tête. « Woooooouuuh. » T’exclamas-tu. C’était vraiment sucré, presque dangereux puisque ça goûtait quasi davantage le sucre que l’alcool. Rien à voir avec des shots de tequila ou de vodka. « J’avais jamais goûté à un truc pareil avant. » Cette qualification laissait subsister le doute à savoir si t’avais aimé ou non l’expérience. T’étais loin de t’imaginer que dans quelques mois, ça deviendrait votre alcool à vous deux, à Charlie et toi, qui alliez être colocataires à ce moment-là. Pour l’instant, vous étiez loin de vivre sous le même toit par contre vous n’alliez sans doute pas tarder à vous allonger sous les mêmes draps. « Qu’est-ce qu’on attend, alors ? Allons-y. » Tu souris et tu fis un signe au serveur pour qu’il t’amène la facture. Plus vite c’était réglé, plus vite vous pouviez partir vers cette séance de sport dont vous ne cessiez de parler.

La brunette rit à la remarque de Jackson, avec un petit hochement de tête. Oui, les études de médecine c’était pas rien, fallait le vouloir. Mais elle le voulait, vraiment. Elle ne se voyait pas faire autre chose dans la vie. Ça pouvait paraître glauque pour certains, d’aimer ouvrir un corps et triturer des organes, mais pour un chirurgien, c’était un jeu captivant et on ne peut plus épanouissant. Chercher d’où venait le problème, le résoudre, s’adapter aux imprévus, résister à la pression, ne pas perdre de vue qu’on avait la vie de quelqu’un entre les mains, sans pour autant se laisser paralyser par cette idée. Et puis développer un certain lien avec les patients, que ce soit avant ou après une intervention, créer de la confiance et réconforter, s’autoriser des moments plus légers. Oui, elle n’aurait vraiment rien pu faire d’autre pour remplir son existence de sens. Jackson et Charlie trinquèrent avant d’avaler leur shot, et la jeune femme attendit la réaction de son partenaire de soirée avec curiosité. Elle éclata de rire en voyant son expression, sans trop savoir s’il avait aimé ou non. C’était assez particulier comme alcool, c’était vrai. « Verdict ? » demanda-t-elle en riant toujours, ses iris iceberg envoyant des étincelles pétillantes de joie. De son côté, elle préférait largement le goût sucré et un peu médicamenteux du Jäger, plutôt que l’amertume d’un shot de vodka. Sauf les vodkas polonaises aromatisées, d’une qualité toute autre, selon elle. Charlie n’eut pas le temps de regretter ses propos suivants, car déjà le garçon approuvait en proposant d’y aller directement. Le rythme cardiaque de l’australienne augmenta d’un coup, et elle esquissa un sourire plein de charme, son regard toujours aussi brillant. Elle posa quelques dollars sur la table pour compléter l’addition, ne laissant pas à son partenaire l’occasion de payer à sa place, lui adressant un clin d’œil avant de se lever et de le suivre à l’extérieur. Ok, on approchait du moment fatidique. Pas de panique. Ce n’était certes pas la première fois que Charlie ramenait quelqu’un de soirée, mais elle était toujours un peu stressée par ce moment où elle se retrouvait dans sa chambre avec un inconnu, à devoir se déshabiller et entamer des gestes intimes, aussi agréables soient-ils. Sur le trajet, elle essayait déjà de marcher droit, tout en discutant avec Jackson, riant quand elle perdait parfois un peu l’équilibre et devait se raccrocher à lui. « Ok, le but du jeu maintenant c’est de réveiller personne. » chuchota la brunette une fois sur le pas de la maison familiale, déverrouillant la porte d’entrée et pénétrant à l’intérieur en mettant un doigt sur sa bouche avec des grands yeux. Qu’on se le dise, c’était elle qui était la plus susceptible de faire du boucan. Elle trébucha d’ailleurs sur ses chaussures qu’elle venait d’enlever et plaça une main sur sa bouche pour étouffer un gloussement, avant de prendre le jeune homme par la main et de l’entraîner à l’étage, tout sourire.

Ça prend toutes sortes de monde pour faire un monde, n’était-ce pas ce qu’on disait pour expliquer les différents goûts et les différents choix des gens ? C’était effectivement glauque, pour certains, de penser à ouvrir des corps comme carrière de vie. C’était inconcevable, pour d’autres, de vouloir se retrouver à des mètres au-dessus du sol, retenu par de simples tissus, et de se mettre en danger pour le simple regard des spectateurs. Mais sans le premier, des gens mourraient alors qu’ils avaient encore une chance d’être sauvés. Et sans le deuxième, les gens resteraient chez eux et ne trouveraient pas le divertissement dans un moment de pure magie à partager avec toute une salle. Ça prend toutes sortes de monde pour faire un monde, oui. Et tu trouvais toujours cela magnifique de te retrouver auprès de quelqu’un avec qui tu n’avais, à priori, rien en commun, mais qui pourtant te faisait passer une soirée certainement inoubliable. Charlie et toi, vous étiez sur la même longueur d’ondes depuis le début. Pas de faux-pas, pas d’insoutenable malaise. C’était comme si tout avait été orchestré, ce soir, pour que la jeune femme se retrouve sur ton chemin, ou vice-versa. Cessant de philosopher avec toi-même, tu redéposas le verre vide sur la petite table que vous occupiez, grimaçant. « Verdict ? Hum … J’crois que mon estomac n’en supporterait pas plus que deux ou trois. » Tu ris. « Mais ça va, une fois la surprise passée, c’est pas mal. » Admis-tu. Mais t’aurais préféré y tremper tes lèvres pour bien goûter plutôt que d’avoir tout avalé aussi vite. Faire durer le plaisir … t’avais parfois du mal, et tu répétas d’ailleurs ce vilain défaut, en proposant à Charlie de vous éclipser dès maintenant. La soirée se déroulait plutôt bien et vous auriez sans doute pu discuter pendant quelques heures encore, mais disons qu’à force de vous lancer des sous-entendus, t’avais des idées qui ne quittaient pas ton esprit. L’étudiante en médecine te regarda avec son sourire charmeur et ses yeux brillants, et ça ne fit que confirmer ton empressement. Elle déposa des billets sur la table, te devançant alors que t’avais attendu que la facture se retrouve devant vous. Elle te fit un clin d’œil et tu secouas la tête de gauche à droite avec un sourire aux lèvres, avant de la suivre vers l’extérieur. Sans surprise, Charlie continua à te parler tout au long du trajet, entre deux pertes d’équilibre. Tu ris, discutas, titubas, jusqu’à arriver chez elle. « Mode ninja : on. Y’a beaucoup d’obstacles avant d’arriver à ta chambre ? » Chuchotas-tu avec un sourire. Elle déverrouilla ensuite la porte et te laissa rentrer en t’indiquant de garder le silence. God, t’aurais aimé être ce doigt sur sa bouche. Cette pensée se dissipa aussi vite que Charlie fit sa première gaffe, se prenant les pieds dans les chaussures. Tu pouffas toi aussi, dans ta main plaquée sur ta bouche, ton autre main dans celle de Charlie qui t’entraîna à l’étage. Une fois dans sa chambre, la porte fermée, tu te tournas vers la jeune femme et t’approchas d’elle pour venir déposer tes lèvres sur les siennes. Après tout, il fallait rester le plus silencieux possible …

La jeunette rit quand Jackson posa son verdict, ce qui n’avait rien d’étonnant, tout le monde n’était pas forcément fan des alcools assez sucrés voir écœurants. « Au moins t’auras découvert quelque chose ce soir ! » lança-t-elle en riant. Il allait peut-être découvrir encore d’autres choses, genre son corps. La brunette s’efforça de chasser ces idées de sa tête avant de rougir encore à cause de ses propres cheminements de pensées, qui menaient désormais à des images de moins en moins chastes. T’enflammes pas, meuf. Ils prirent le chemin de la maison, discutant et riant beaucoup au cours du trajet, tels les deux âmes un peu éméchées qu’ils étaient ce soir, jusqu’à ce que la brune parvienne à déverrouiller la porte d’entrée et fit signe de ne pas faire de bruit. « Un ou deux dragons qui gardent ma tour, peut-être un ogre. » répondit Charlie avec une mine on ne peut plus sérieuse pour répondre à la question de l’artiste. Bon, c’était une vanne, mais elle pouvait peut-être se permettre de comparer son frère aîné à un dragon. Après avoir maladroitement trébuché sur ses propres chaussures, elle entraîna le jeune homme jusqu’à sa chambre en pouffant de rire, jusqu’à ce qu’ils soient en sécurité dans la pièce, ayant réussi à ne pas se faire repérer. Charlie se sentait aussi fière que si elle avait réussi un coup de super-espion façon Mission Impossible. Ce sentiment d’accomplissement fut rapidement remplacé par quelque chose d’encore plus excitant, quand Jackson s’approcha d’elle, réduisant la distance entre leurs deux corps pour mettre à exécution tous leurs sous-entendus de la soirée, s’emparant de ses lèvres. La brune pouvait sentir son cœur battre la chamade, restant un instant sans savoir quoi faire, avant que ses mains ne viennent se glisser sous le t-shirt du jeune homme, se laissant aller à ce baiser inévitable. Son corps avait eu envie de ce moment toute la soirée, et maintenant qu’il était arrivé, elle tâchait de ne pas oublier comment respirer. "Charlie, c’est toi ? Qu’est-ce que tu fous ?" La voix de Collin lui parvint à travers la porte et la jeune femme afficha une moue désespérée, se frappant le front de sa main, lâchant un petit "shit" du bout des lèvres. Merde, cramée. Il avait une alarme intégrée qui le réveillait chaque fois qu’une de ses sœurs rentrait bourrée, ou quoi ? Réagissant précipitamment, elle poussa Jackson derrière la porte en lui faisant signe de ne pas bouger, partagée entre le rire et la panique, avant d’entrouvrir la porte pour ne passer que sa tête par l’ouverture, se retrouvant face à un Collin de mauvais poil. « Ouiiii, j’suis rentrée, hihi. Sorry de t’avoir réveillé, j’vais dormir, bonne nuit ! » se justifia-t-elle avec un immense sourire innocent avant de lui refermer la porte au nez, l’entendant grommeler de l’autre côté. Elle tendit l’oreille, percevant le bruit des pas qui s’éloignait, et se retourna vivement pour s’adosser contre la porte avec un grand soupir. « Misère, il est vraiment temps que j’me trouve une coloc’. » fit-elle en faisant semblant d’essuyer de la sueur de son front. « Désolée pour cette intervention. Nous disions donc… ! » reprit la brune en chuchotant, avec un sourire radieux, repassant en mode charme. Ouais, elle préférait rapidement passer sur cet incident, guère très fière de l’intervention de son grand frère. C’était pas ce qui mettait le plus à l’aise quand on rentrait chez quelqu’un pour la nuit, et c’était même assez embarrassant pour elle, elle était donc décidée à reprendre rapidement leur activité laissée en suspens. Y avait plus stylé que de se faire ramener par une meuf qui vivait avec son frère et ses trois sœurs. Soit. C’était le moment d’activer le mode on fire. La jolie brune retira son haut, se débattant quelques secondes avec en étouffant des rires, jusqu’à ce que Jackson ne vienne l’aider. Putain, y avait vraiment moyen d’être encore moins séduisante que ça, là ? Elle aurait jamais pu avoir une carrière de strip-teaseuse, c’était certain.

Tu découvrirais pas mal de choses, ce soir, ouais. D’abord cet alcool, dont t’avais jamais entendu parler auparavant – comme bien d’autres alcool, en toute honnêteté. Mais, surtout, tu découvrais Charlie, une personne qui prendrait rapidement une très grande place dans ta vie. Si pour ce soir tu te doutais un peu de la direction que votre rencontre prendrait, tu ne doutais pas encore que vous alliez évoluer vers un lien bien plus fort, bien plus solide. Rien de bien surprenant, au fond, tu ne vivais que rarement des relations éphémères depuis que t’étais à Bowen, même quand il ne s’agissait que d’un coup d’un soir, t’avais tendance à garder ces gens-là ton entourage par la suite. C’était peut-être le fait que t’avais jamais pu t’attacher à qui que ce soit avant aujourd’hui, ayant toujours vécu une vie de nomade. Tu te rattrapais aujourd’hui, en t’accrochant en à peu près tout le monde avec qui ça cliquait. Et t’avais de la chance, tu cliquais facilement avec les autres. Bref, Charlie et toi étiez devant chez elle, dans l’attente que la jeune femme réussisse à déverrouiller la porte. Si ce n’était pas vos fous rires qui réveilleraient la maison, ce serait le cliquetis de la clé dans la serrure. Tant que vous ne réveilliez pas les dragons. « Tu t’en es échappée ce soir, de ta tour ? » Tu esquissas un sourire. Tu l’imaginais comme Rapunzel, avec des cheveux un peu moins longs. C’aurait pu sonner comme une mauvaise pick-up line mais au stade où vous en étiez, tu n’avais plus vraiment besoin de la séduire avec des phrases pré-faites et de mauvais goût. Tu te contentas de rire de la situation, peut-être un peu trop fort quand en plus Charlie trébucha sur ses propres chaussures à l’entrée. Malgré cet échec dès le début, la jeune femme parvint quand même à te guider jusqu’à sa chambre et ce, sans réveiller l’ogre et toutes les autres créatures qui n’auraient fait qu’une bouchée de toi. C’était plutôt Charlie et toi, qui ne feraient qu’une bouchée l’un de l’autre, là. Après un moment d’hésitation, l’étudiante en médecine glissa ses mains sous ton t-shirt tout en continuant de t’embrasser. Une voix masculine toute basse parvint à vos oreilles, malgré vos halètements. Tu te stoppas net, les yeux grands ouverts. T’espérais vraiment que ce ne soit pas son père. Charlie te poussa derrière la porte, ce qui fit un bruit sourd quand ton dos se frappa contre le mur, et tu pouffas silencieusement de rire alors qu’elle ouvrait la porte pour répondre à la voix masculine. Elle referma la porte, attendit un moment, avant de se plaindre qu’il fallait vraiment qu’elle se trouve une colocation. Tu souris. « Ça t’arrive souvent de passer à deux doigts de te faire prendre ? » Vu son découragement, cela sembla être une mauvaise habitude. « J’cherche aussi alors si je trouve un truc, pour te sauver, je te ferai signe. » Tu ne pensais pas, sur le coup, à emménager avec elle mais plutôt à lui refiler les petites annonces que tu trouvais et qui ne te convenaient pas à toi, mais qui pouvaient lui convenir à elle. « Ouais, on en était où, là ? » Soufflas-tu pour qu’elle te le rappelle. Charlie retira son haut, ou plutôt tenta de le faire, restant coincée les bras au-dessus de sa tête voilée par le tissu. Tu t’esclaffas, prenant quelques secondes pour te moquer avant de venir la délivrer tout aussi maladroitement. Ce n’était peut-être pas les préliminaires les plus sexy, mais ils étaient certainement parmi ceux dont tu garderais le meilleur souvenir. Quand son visage retrouva enfin sa liberté, tu la regardas avec un sourire. « Hi there. » Lâchas-tu, avant de retrouver ses lèvres malgré vos sourires qui s’étiraient encore sur vos visages. Tu la fis reculer de quelques pas jusqu’à l’asseoir sur son lit, où tu te penchas sur elle pour l’allonger. Puis, te relevant alors qu’elle était couchée, tu l’aideras à retirer ses shorts. Elle était allongée face à toi, en sous-vêtements, et damn, elle était si belle.

« Ouais, en fabriquant une corde avec mes draps et en descendant en rappel ! Je t’avais pas dit que j’étais alpiniste, aussi ? » répondit la jeune femme en chuchotant, pouffant de rire après avoir tenté de conserver son sérieux plus de quelques secondes. On ne sait jamais, il aurait pu la croire. Puis pour être honnête, Charlie aurait bien aimé être une ninja dans une autre vie, ou un truc stylé dans le genre. Bon, chirurgienne, c’était plutôt badass aussi, mais ça manquait de skills physiques ultra stylés dignes d’un Marvel ou d’un DC Comics. Disons qu’on faisait des merveilles mais en maniant un scalpel de quelques centimètres, pas des sabres enflammés ou des poignards qu’on lançait à cent mètres. Bref. Une fois dans sa chambre, les choses ne tardèrent pas à prendre le tournant attendu, leurs lèvres se trouvant rapidement, pour passer aux choses plus sérieuses. C’était sans compter sur l’intervention de Collin, qui visiblement, ne ratait jamais une occasion de venir ronchonner au moment opportun. Partagée entre l’exaspération, la gêne et l’amusement, la jolie brunette le remballa rapidement, lui claquant littéralement la porte au nez, derrière laquelle elle avait planqué Jackson. Obligée de jouer aux agents secrets dans sa propre maison, franchement quoi. « Mon frère est flic, alors t’imagines le tableau… » répondit-elle à la question du garçon, histoire de lui donner une idée d’à quelle fréquence elle devait subir l’ouïe fine de Collin et ses interventions intempestives, ainsi que la gueule qu’il tirait le lendemain quand elle avait fait trop de bruit en rentrant. Bon, on s’en fout Charlie, en plus tu vas lui faire peur, c’est peut-être pas très malin de préciser que ton grand frère surprotecteur fait aussi partie des forces de l’ordre. Faudrait pas que Jackson s’imagine qu’il allait avoir un gun sur la tempe s’il croisait l’aîné et unique mâle des Meers le lendemain matin. Et puis la brune était très douée pour faire descendre Collin de ses grands chevaux, il aboyait plus qu’il ne mordait. « Ah ouais, on se connaît depuis seulement quelques heures et tu me proposes déjà d’emménager ensemble ? » se moqua-t-elle en haussant un sourcil avant d’étouffer un rire, quand il mentionna qu’il cherchait actuellement une colocation. C’était juste de l’humour, elle savait bien que ce n’était pas ce qu’il avait voulu dire, mais fidèle à elle-même, elle ne pouvait s’empêcher de lâcher des vannes stupides. Désirant reprendre leur activité laissée en suspens, l’australienne entreprit de se débarrasser de son haut, restant bloquée dans une position des plus ridicules, avant que Jackson ne vienne à sa rescousse. Au final, tous ces petits ratés étaient plus marrants qu’autre chose – en tout cas elle, ça la faisait marrer – et cela permit à la jeune interne d’oublier sa légère appréhension quant à la suite. Il y avait quelque chose entre les deux jeunes gens qui rendait ça plus naturel, moins malaisant, comme s’ils n’étaient que deux bons amis qui s’apprêtaient à jouer au Monopoly. En fait, tout bien réfléchi, ils rigolaient bien et ça retirait totalement la pression qu’elle aurait pu se mettre quant à la suite, rassurée par le fait que depuis le début de la soirée, ils s’entendaient bien et ne faisaient que déconner, sur la même longueur d’onde. Ces brèves dérives de pensées suffirent à rassurer la jeune fille, qui esquissa un sourire ravi en retrouvant le regard du beau brun une fois qu’il l’eut aidée à se déshabiller partiellement, la douce humidité de ses lèvres retrouvant les siennes rapidement, un sourire au coin des lèvres. Bientôt, ils se retrouvèrent sur son lit, l’artiste au-dessus d’elle, qui l’aida à retirer rapidement son short, Charlie se tortillant sans se départir de son sourire pour s’empresser de se retrouver presque nue, avant de saisir le bas du t-shirt de son partenaire pour le tirer par-dessus sa tête. Ouah, il était encore mieux foutu que ce qu’elle pensait. « Oh, damn. » Il allait lui falloir une ou deux secondes pour s’en remettre. La brunette laissa son regard traîner un peu sur ses abdominaux, agréablement surprise, avant de revenir regarder avec ses mains, les glissant le long des muscles parfaits, se redressant vers lui et lui laissant le loisir de dégrafer son soutien-gorge.

« Mais quelle femme aux multiples talents ! » T’exclamas-tu – mais dans un murmure -, en riant. Le pire c’était que tu l’imaginais plutôt bien s’enfuir de chez elle en passant par le toit. Peut-être pas avec une corde faites de draps, mais en tout cas avec quelques talents de cascadeuse pour sauter du deuxième étage sans se casser le cou. T’espérais ne pas avoir à repartir d’ici de cette façon-là, cette nuit, mais l’idée te traversa effectivement l’esprit quand une voix s’éleva de l’autre côté de la porte alors que vous veniez à peine de la refermer pour passer aux choses sérieuses. T’imaginais déjà Charlie te supplier de foutre le camp par la fenêtre. T’avais peut-être pas peur des hauteurs, pour un acrobate aérien c’aurait été plutôt ironique, mais t’avais quand même plutôt l’habitude d’être suspendu à un tissu quand tu faisais tes pirouettes. Peut-être que l’idée du drap allait donc te sauver, pour de vrai ? Heureusement, Charlie se contenta plutôt de te pousser contre le mur, entre celui-ci et la porte entrouverte. T’essayas de conserver ton sérieux mais un petit rire étouffé parvint quand même à sortir. Leurs murmures, à Charlie et l’homme mystère de l’autre côté, parvinrent cependant à en couvrir le son. Quand elle en eut terminé de régler cette petite situation, elle referma la porte et t’apprit que c’était son frère, un flic. « Aaaah, il devrait laisser son badge à l’entrée de la maison. L’épuisement professionnel, it’s a thing, alors si en plus il continue ça à la maison … » Dis-tu, sur un ton léger et un peu moqueur. Et puis, flic qui vit toujours chez ses parents ? La famille de Charlie était-elle soudée à un point que tu ne soupçonnais même pas ? Oui, il était grand temps qu’elle se trouve un endroit bien à elle. D’ailleurs, ta proposition de l’aider dans ses recherches puisque tu cherchais toi aussi, sembla semer la confusion. Tu ris à ses moqueries. « C’est toi qui es vite en affaires et qui saute tout de suite aux conclusions … » Te défendis-tu. « J’ai juste proposé de te faire part de mes trouvailles. » Tu t’avanças vers elle maintenant que la voie était libre et que tu n’avais plus à te cacher. Tu l’embrassas à nouveau et, entre deux baisers, tu glissas : « Mais si un emménagement ensemble me permettait d’avoir ce genre de nuits plus fréquemment … c’est quand même pas une idée désagréable. » Lâchas-tu avec un sourire amusé, pas vraiment sérieux, mais pas vraiment pas sérieux non plus. Tu l’aidas finalement à se déshabiller et l’invitas silencieusement à s’allonger sur le lit, te couchant par-dessus elle à ton tour sans pour autant y mettre du poids. Ton corps effleurait le sien, vos peaux se teasant pour mieux s’enflammer. Les doigts de Charlie retrouvèrent une autre fois ton t-shirt mais ce coup-ci, elle te l’enleva complètement pour l’envoyer promener sur le plancher. Tu souris en entendant son juron causé par la vue de tes abdominaux. T’aimais bien la voir te dévorer du regard, c’était grisant. À ton tour de te rincer la vue, tu dégrafas son soutien-gorge et libéra sa poitrine qui rebondit après que le tissu ait cessé de la soutenir. Tu sentis ton membre se gorger encore plus de sang à la vue du corps maintenant nu de Charlie. Tu pressas d’ailleurs ton érection contre elle pour qu’elle ressente tout l’effet qu’elle te faisait, reprenant les baisers d’abord sur ses lèvres, puis dans son cou, et finalement sur sa poitrine dont les mamelons se durcissaient sous tes coups de langue.

Charlie repensait à ce qu’ils s’étaient dit plus tôt dans la soirée, au fait qu’elle le trouvait divertissant, et lui qui s’engageait à trouver d’autres manières de pimenter sa soirée. Pour le coup, il avait plutôt bien réussi. La fin de soirée avait pris une tournure on ne peut plus intéressante. Si Charlie n’avait certainement pas abordé le garçon dans cette optique, au départ, elle était désormais très heureuse d’être en passe de partager son lit avec lui. Pas comme on aurait vu sa proie de la soirée, pas du tout, d’ailleurs, la brunette ne voyait jamais ses conquêtes d’un soir de cette façon. Mais plutôt comme un coup de cœur amical qui avait conduit, de fil en aiguille, à la situation présente, on ne peut plus agréable, une fois la légère appréhension passée. La jeunette étouffa un éclat de rire à la réplique de Jackson sur le métier de son frère. Il n’avait pas tort, en plus, et ça aurait fait des vacances à Charlie de ne pas avoir un aîné sur le dos qui avait une fâcheuse tendance à être au courant des moindres faits et gestes de ses cadettes. Bon, elle exagérait, pour sûr, et elle adorait son frère, même s’ils ne se le montraient pas. Il avait toujours tout fait pour les protéger et leur assurer une vie décente, et elle lui en serait éternellement reconnaissante. Ca ne l’empêchait pas de lui remettre à la figure qu’il était lourd à ronchonner partout et à interrompre sans scrupules les fins de soirées des filles Meers. « C’est ça, fais genre ! Tout le monde a envie de vivre avec moi, j’suis tellement une meuf marrante. » répliqua l’étudiante en levant les yeux au ciel et mimant un air de diva blasée, poussant encore et toujours la blague. Elle allait interrompre la plaisanterie, d’ailleurs, mais Jackson la devança en utilisant ce petit jeu d’humour entre eux pour souligner que revivre ce genre de moments, celui qu’ils s’apprêtaient à vivre, ne lui poserait pas de problèmes. « Deal, si on se retrouve à emménager ensemble dans une autre vie, je t’offre un deuxième round. » provoqua-t-elle avec un clin d’œil charmeur. Elle était loin de se douter, en sortant cette énième blague, qu’ils se retrouveraient en colocation quelques mois plus tard, et même que ce round deux arriverait un jour. Elle aimait bien le détachement dont faisait preuve le beau brun, et par détachement, elle voyait quelque chose de tout à fait amical et respectueux. C’était simple et amusant, touché d’un brin de folie, sans se poser de questions. Cela contribua amplement à la mettre à l’aise, se débarrassant d’une partie de leurs vêtements au milieu de rires dénués de tout malaise. Comme toujours, elle avait flippé pour rien, mais même en-dehors de ça, elle trouvait avec Jackson une simplicité qui lui plaisait particulièrement. Pas la peine de se stresser pour que les choses se déroulent de façon parfaite et sans accroc, non, ça faisait partie du jeu que d’apprivoiser les petits ratés de leur soirée, les accueillant à bras ouverts avec un sourire complice. Son regard se promena sur le corps du garçon, presque émerveillé, appréciateur, alors que leurs peaux nues établissaient le contact, enflammant son épiderme et ses sensations. La suite de leur activité ne tarda pas à s’embraser, comme un incendie intelligemment alimenté, alors qu’elle sentait le membre viril du garçon contre son corps, faisant grimper son désir en flèche. Oh, elle avait envie de lui sauter dessus, tout de suite, mais sentir la douceur de ses lèvres contre la peau de son cou avait un effet extatique qui l’empêchait de faire avancer les choses trop vite. Elle se délectait de sentir l’excitation de son partenaire, sa poitrine nue se pressant contre le torse musclé du garçon, sa main, pressante, venant se glisser jusqu’à son intimité, pour faire grimper encore plus la température à cet endroit, si c’était possible. Un frisson la parcourut sous l’effet des caresses de Jackson, ses poils se hérissant sur sa peau, alors qu’elle-même avait refermé la main sur le membre raidi de désir, et qu’elle se mordait déjà la lèvre pour ne pas laisser un son franchir ses lèvres, ou en tout cas pas trop. Mais à ce rythme, elle n’allait pas tarder à n’en avoir plus rien à kicker et à laisser son plaisir s’exprimer avec un peu plus d’enthousiasme. Elle guidait déjà le sexe du jeune homme vers son entre-cuisse, profitant quelques secondes de la sensation grisante de ce muscle dur contre sa peau, tout près de la partie la plus intime de son anatomie, et checkant déjà mentalement où se trouvaient les capotes les plus proches qu’elle avait à sa disposition. Autant ce moment de préliminaires était exquis, autant elle brûlait d’envie de sentir le contact de leurs intimités respectives, le plus vite possible.

Elle te semblait si loin, l’altercation au bar avec cet homme homophobe et imbécile – les deux viennent à peu près toujours ensemble non ? Charlie était arrivée avec sa bonne humeur contagieuse et ses bons mots pour te calmer, remettant un flot de lumière là où tu t’étais laissé assombrir. Depuis, t’avais pas repensé une seule seconde à ton poing qui s’était fermé, serré, prêt à détruire la mâchoire de ce connard qui aurait pu te coûter cher. La jeune femme t’avait en quelque sorte sauvé de toi-même, ce soir, et si elle aurait pu s’en arrêter là, vous aviez pourtant continué à vous découvrir, jusqu’à ce que ça vous mène ici, chez elle, dans son lit. Vos corps nus se réclamant. T’aurais jamais pu prédire ça au début de la soirée. Et c’était une tournure que t’appréciais tout particulièrement. Dire que vous parliez déjà d’emménager ensemble ! Certes, c’était pour le moment à la blague. Pour le moment. « J’avoue que ça doit être plutôt fun d’habiter avec toi. Arrête de m’donner les côtés pours, j’vais commencer à y songer sérieusement. » Lâchas-tu avec un sourire amusé, mais une pointe de sérieux quand même. Charlie avait également été pour toi un coup de cœur amical, même si ça ne faisait que quelques heures que tu la connaissais. Si le courant passait aussi bien, aussi facilement, tu te demandais ce qui pourrait faire en sorte que tout volerait en éclats. Avait-elle des habitudes désagréables cachées ? De grosses sautes d’humeur ? Tu le découvrirais bien vite. Et tu découvrirais surtout que le temps et la proximité ne pourraient que vous rapprocher davantage. « Attends, ça veut dire que je vais devoir attendre à une autre vie pour avoir un deuxième round ? » Demandas-tu dans un rire mêlé à une fausse déception – quoique, pas si fausse que ça. T’étais pas du genre à ne visiter qu’une fois l’intimité d’une personne, depuis que t’étais à Bowen. Maintenant que t’avais la chance de pouvoir apprendre le corps de quelqu’un par cœur, tu ne te privais pas. D’ailleurs, celui de Charlie, t’entrepris déjà de l’explorer de tes lèvres qui glissaient dans son cou puis contre sa poitrine. Tes mains n’hésitaient pas non plus à caresser la douce peau de la jeune femme, dessinant les courbes de son corps du bout de tes doigts. Tu posas ta main gauche sous la cuisse de la brunette pour relever sa jambe vers toi, te permettant de te lover un peu mieux entre ses jambes. Il restait juste assez d’espace entre vos sexes pour que Charlie glisse sa main entre les deux, refermant sa main autour de ton membre, pour l’exciter davantage et le guider plus près encore de son intimité. T’étais raidi contre elle, ton sexe se pressant contre sa cuisse, ne cherchant qu’à se décaler de quelques centimètres afin de s’unir à elle pleinement. Tu ne cessais de l’embrasser, de faire grimper le désir et le plaisir, jusqu’à ce que tu n’en puisses plus d’attendre, ta verge te faisant mal tellement elle s’impatientait. Tu mis fin à vos échanges de baisers, le temps de plonger son regard dans celui de Charlie. « T’as un condom pas loin ? » Demandas-tu. T’en avais toi aussi, dans ton pantalon laissé à quelque part sur le sol dans le noir, mais si la jeune femme en avait dans un emplacement plus précis, il y aurait peut-être moins d’attente et le moins il y en avait, le mieux tu te porterais.