A new day, a new friendship ft Billie Meers

Les yeux en l'air, je lui souris. "La gourmandise est un péché, je suis ravie de savoir que je suis en compagnie d'un bad boy." J'me marre, le regardant finalement en coin avant de poursuivre la marche dans le parc où il a décidé de m'amener. La seule chose qui me traverse l'esprit pour le moment est "pourquoi cet endroit?" ou encore "y-a-t-il assez de lumière et de passage au cas où qu'il m'arriverait un truc?". De simples questions, peut-être à la limite de la paranoïa mais je préfère rester prudente je crois. De toute façon, si j'ai pris un sac c'est pas pour y mettre une palette de maquillage. Déjà, ça ne rentrerait pas, de deux, je ne vois pas vraiment l'utilité et de trois, en grande peureuse maintenant, je préfère juste me protéger. Une bombe lacrymo, rien que ça, m'accompagnant généralement pour les manifestations où cas où que ces dernières dégénèrent. "Sois heureux oui, ne t'en fais pas pour ça. Ce n'est que passager." Une sourire aussi large qu'une banane, je regarde les alentours tout en lui expliquant mes projets. "Ce serait avec plaisir. Peut-être même qu'on arriverait à se lancer l'un et l'autre, s'aider aussi de cette façon qui sait?" J'hausse les épaules, continuant sur la lignée en lui demandant ce qu'en dise ses proches à lui. Je fronce légèrement les sourcils tout en le dévisageant. "Qu'est-ce qu'il s'est passé avec tes parents?" lui demandais-je. En général ce sont les premiers qui sont au courant de nos capacités. Bon, entre nous, j'fais aussi peut-être partie de l'exception, l'un s'étant barré pour se vider les couilles, l'autre est morte dans un accident de voiture et je n'ai eu ce projet que bien plus tard malgré ma passion déjà existante. "Enfin, si ce n'est pas trop indiscret." ajoutais-je rapidement, ne voulant pas le forcer à parler s'il n'en avait pas envie mais j'hoche la tête, esquissant un signe de joie sur mes lèvres. "Si tu te bases que sur les personnes qui ne comprennent pas ton art, tu ne vas pas aller bien loin, ça c'est sûr." Aucun tact je vous dis. Je ne serais pas la personne qui vous consolera pendant des heures mais plutôt celle qui vous dit les choses telles qu'elles sont. Faut savoir gérer et encaisser. "Mais on y arrivera. A deux on sera plus fort pour mieux se soutenir." lui dis-je avant de laisser un ange passer que Reece semble briser plus ou moins rapidement. Une chanson donc? "J'veux bien oui mais je veux qu'on soit allongés dans l'herbe, c'est juste ma seule condition." Mes lèvres s'infléchissent, on s'enfonce un peu plus dans le parc mais peu de personnes semblent être là. J'vois un peu de monde vers le fond, un peu vers la droite, un peu partout au final sans qu'il n'y ait foule. "On se pose ici alors." Juste assez pour être à la vue des gens tout en restant intime. J'pose mon sac devant moi et viens finalement m'allonger au sol, mains sur la poitrine n'attendant que ses notes qui déchireront la nuit. "Le background de ta chanson aussi je veux et si c'est une reprise, pourquoi elle te marque tant?" Je tourne ma tête en sa direction tout en attendant qu'il s'installe avant de la remettre droite et de fermer les yeux, prête à l'écouter me faire vibrer.

Une petite moue soudainement, l'écoutant me parler de ses parents. La seule réaction que j'ai sur le moment c'est de soupirer. Bien trop de familles se détruisent de la sorte. Que des conneries. "Et si tu allais les voir directement? Ils vivent loin?" lui demandais-je tout en continuant ma traversée pour nous trouver un endroit parfait. J'arpente les endroits avant de finalement me décider, lui demandant en avant-goût le background de ce qu'il veut m'interpréter. "La même fille qu'il y a deux ans? Mais elle t'a souillé à quel point? Tromperie et compagnie?" Qui sait ? Peut-être qu'elle a énormément de culot, allez savoir. J'l'écoute donc, m'étonnant de pas entendre la guitare mais souris en coin lorsque j'entends qu'il s'est fait le rythme avec un instrument qui lui est propre; sa voix. Il finit, je prends une grande inspiration. "Je n'ai pas ressenti les mêmes sentiments mais c'était bien. Très bien même." lui dis-je en venant caler mes mains derrière la tête, cette dernière se tournant dans sa direction accompagné d'un sourire. Je retire l'une de mes mains pour tapoter le sol histoire qu'il puisse me rejoindre et la range à sa place initiale. J'laisse un silence planer, profitant de ce silence pour me poser, les courants d'air venant caresser mon visage par la même occasion. J'crois qu'on peut juger si on est vraiment à l'aise avec une personne si on se sent gêné de ne pas avoir quelque chose à dire avec cette personne. J'me sens pas gênée actuellement. J'me sens juste bien je crois. Ca ne m'était pas arrivée depuis longtemps. Je me décale légèrement vers lui, tournant une fois de plus ma tête dans sa direction et lui souris, observant chacun de ses traits avec l'éclairage que le ciel a à nous donner en disparaissant. "J'me demandais..." J'brise le silence car ça commence à me trotter légèrement. "Comment te définirais-tu vu que tu me disais que tu étais peut-être trop toi. Qu'est-ce que c'est, toi?" Un ton doux dans ma voix, je pose un regard bienveillant sur sa personne, plongeant ce dernier dans ses yeux, l'analysant sous toutes ses coutures, ses lèvres fines que pas mal de personnes aimeraient dévorer, son nez, les marques qui pourraient être restées sur le côté de ses yeux. Je lui souris. Je ne suis pas la pour le juger, bien au contraire. Qui suis-je de toute façon pour que ça y ait une quelconque importance?

Je soupire. "Peut-être lorsque tu auras quelque chose d'important à leur annoncer, qui sait? Beaucoup ne veulent plus reprendre contact mais certains, avec le temps n'osent plus non plus revenir. Peut-être que ça sera la même chose." J'dévie le regard quelques instants. "Et si c'était comme un canular ? Tu les appelles sans qu'ils ne sachent que c'est toi." Une idée comme une autre, peut-être même à la con par la même occasion mais ça se fait tout autant. Une autre question, je souris. Ca me ferait presque de la peine de savoir qu'il s'est fait bousiller par autant de filles mais c'est son passé, de toute façon j'peux pas y faire grand chose. Je l'invite à me rejoindre, gardant mes distances tout en voulant me rapprocher de lui, lui posant une des questions les plus difficiles du monde. Qui est tu toi? J'l'écoute avec attention, continuant à boire ses paroles dès lors où il ouvre la bouche. Je me mets soudainement à me marrer. "Je n'ai jamais dit ça non mais ! Tu es comme tu es, c'est l'important. Tu es bien conscient de tes qualités autant que de tes défauts, c'est tout ce qui compte." Des yeux rieurs. J'le regarde un poil trop longtemps je crois, pensant toujours à cette douceur qui se dégage de lui. J'veux le revoir je crois. J'en suis sûre. Enfin, peut-être? J'suis prête à être légèrement plus intime avec lui. Je tourne rapidement la tête avant que ça ne soit trop gênant, préférant garder ces scènes de romcoms dans un coin bien précis de mon crâne. Il est trop tôt encore même si cette soirée est agréable. Tu ne le connais pas tant que ça de toute façon, pourquoi penser à ce genre de choses? "Tu devras me supporter jusqu'à ce que je te connaisse sur le bout des doigts Reece. J'veux apprendre à te connaître à la perfection. T'entendre rire, te faire rire même, te voir pleurer, être là pour toi aussi dans les moments les plus douloureux." Je marque une pause. "J'en ai assez entendu pour me dire que t'es un chouette type." J'le regarde en coin, me mords l'intérieur des joues et reporte mon regard sur la nuit qui arrive à grand pas. "Pourquoi j't'ai jamais abordé avant." soufflais-je presque pour moi, à deux doigts de m'insulter de conne. "C'est quand tes jours de repos?" lui demandais-je histoire de m'organiser pour essayer de l'amener dans des endroits qui nous amèneraient dans des situations d'extrême.

Un sourire presque enfantin sur les lèvres, comme une adolescente qui ne s'est pas pris un râteau une fois après avoir demandé à un simple garçon s'il voulait bien sortir avec elle et qu'il ait accepté. Je fixe le ciel, fermant une fois de plus les yeux. "Très bien alors. Je travaille demain mais dimanche je suis tout à fait libre." Des idées, oui je pourrais en avoir mais improviser sur un jour où il n'y a absolument rien à faire, c'est une autre paire de manche. Je soupire, y réfléchissant bien comme il le faut. "Il se pourrait." On y sent un sourire derrière ces paroles. "Dis moi déjà ce que tu détestes, le genre de d'endroits que tu n'aimes pas et le genre d'ambiance histoire que je ne me vautre pas dans l'espoir de te faire kiffer." J'attends sa réponse, continuant à penser ce que je ferais avoir envie et surtout en pensant à ce qui pourrait être ouvert. Je ne lui dirais rien, je l'embarquerai juste avec moi. "Tu as une moto, une voiture, un side-car, quelque chose qui n'est pas un vélo?" Une petite précision histoire de. Oui j'ai es idées derrière la tête, je ne sais pas encore comment les formuler mais je veux que ce soit fort et bien sensationnel. Mais je m'emballe peut-être qui sait? S'il faut il va trouver que je n'ai que des idées de merde. "J'prendrais les devants pour cette semaine et si autre rendez-vous il y a, ce sera toi. Chacun son tour, ça te va?" Rendez-vous ou rencard, quelle est la différence de toute façon?

Un sourire malin vient se scotcher sur mes lèvres. "Très bien très cher. Je tenterai de trouver l'endroit le plus what the fuck que tu n'aies peut-être jamais connu. Tu n'as pas le vertige dis moi?" Je tourne ma tête en sa direction, étirant mes lèvres sachant très bien que j'ai probablement une sale idée en tête. Laquelle? Surprise. Je ne sais même pas d'avance. "Une moto, parfait. Ramène-là, tu viendras me chercher dès le matin, l'heure que tu souhaites mais le plus tôt serait le mieux." J'pars sur des terrains glissants, je le sais bien. Où diable est-ce que j'allais le faire aller? Je me relève de la pelouse en un rien de temps, me dépoussiérant au cas où que de l'herbe ne reste collée à mon tailleur. "Je... Je veux bien s'il te plait si ça ne te dérange vraiment pas." lui répondis-je presque timidement, ramenant une mèche fraîchement sortie derrière mon oreille. "On y va ?" Un coup de menton vers la sortie. Je le laisse prendre les devants pour le suivre de près, portant mon regard sur lui et sur ses formes. Une petite moue satisfaite. Pas mal il est vrai. J'accélère le pas pour me ramener à sa hauteur. "Ce n'est pas très loin en soi mais merci quand même." J'espère juste qu'Abby et Ophélie seront ailleurs ou en train de s'en foutre si elles entendent ma voix à l'extérieur. Problème de la maison familiale, ne pas pouvoir faire ce qu'on veut sans qu'on vienne t'harceler de questions. J'ai le droit d'avoir un minimum de vie parfois, non?

"Ca devrait le faire alors." J'lui souris machiavéliquement, sachant que ce que j'ai en tête n'est pas vraiment de taille à un escabeau ou peut-être qui sait? La marche se fait rapidement, on s'arrête, son portable tendu que je récupère pour y inscrire mon numéro et m'envoyer un message par la même occasion. "Et voilà!" J'le regarde une fois de plus, pas une fois de trop pour être sûre, je n'en aurais jamais assez je crois. Je baisse la tête, bougeant mon pied au sol sans vraiment savoir quoi faire. Dans les films, tout est toujours plus simple malgré la maladresse des protagonistes. S'ils étaient intéressés, l'un des deux prenaient le devant et embrasser l'autre même au premier rendez-vous mais la vie n'est pas une simple partition de fiction bien que certains aiment le croire. Un sourire pincé, je prends une grande respiration et m'approche de quelques pas afin de déposer mes lèvres sur sa joue, presque au coin de ses lèvres. Une autre maladresse, j'aurais dû prendre plus de temps. "Merci encore pour cette soirée, ça m'a fait du bien." lui dis-je, restant droite face à lui. S'il avait voulu me faire du mal, j'pense qu'il aurait déjà trouvé le moyen de le faire, vous ne croyez pas? Mais l'autre italien avait toutes les occasions aussi et il a choisi le moment où je m'y attendais le moins. Fait chier. Il est différent de l'italien, faut pas que je me mette ça en tête. Tous les hommes ne sont pas des connards et des agresseurs. Encore heureux j'serais tentée de dire. Je relève ma trogne sur lui et lui souris timidement, me reculant finalement de quelques pas. "Je te dis à dimanche alors et en forme !" Un signe de la main, je fixe la serrure de la porte pour pouvoir rentrer, le regardant en coin par la même occasion jusqu'à que sa silhouette disparaisse.