It was just an excuse to know you better (Freja)

Vérifiant une dernière fois la sécurité de sa galerie, Alba s’isola quelques minutes dans son espace privé. Elle avait d’abord rangé tous les jouets de Jonah. Il n’y en avait pas beaucoup mais son adorable et tyrannique fils les avait cachés partout. Elle avait retrouvé un lego sous un fauteuil, des craies sous son bureau, un livre sur les étoiles sur une étagère. Il était bordélique Jonah et ça faisait rire Alba sauf quand elle devait tout ranger. Ensuite, elle avait vérifié qu’aucun produit dangereux était accessible pour un enfant. Toutes ses précaution, Alba les prenait parce qu’elle attendait Freja et sa fille. C’était également pour cette raison, qu’Alba vérifiait que son léger maquillage était toujours intact. Elle rajouta une petit couche de rouge à lèvre, remettait correctement sa chemise dans son pantalon. Sa journée avait été assez intense. Il y avait d’abord eu ce jeune homme avec qui elle avait parlé de longues minutes, puis cette dame qui souhaitait acheter un œuvre. Enfin, Alba avait passé le reste de sa journée à appeler les agences de pubs et des artistes. Une fois sûr de son apparence, Alba retournait dans la galerie. Cachées dans une étagère, Alba sortit trois bougies qu’elle alluma. Avec Freja, elles avaient parlé principalement de travail. Mais Alba était beaucoup plus intéressée par la jolie brune que par ses compétences en matière de décoration. Alors, elle voulait apporter une petite touche romantique avec ces bougies. Elle prit également deux verres à vin et un gobelet qu’elle déposa sur le comptoir. Elle avait également prévenu Karl qu’elle allait surement rentrer tard. Alba enfin prête, alluma la musique. C’était une musique tranquille, une musique d’ambiance. Puis elle vit la jeune femme devant sa boutique. Avec une grand sourire, Alba partit ouvrir la porte. « Salut ! Rentrez. » Elle leur ouvrit la porte et referma directement après puisque la galerie est fermée à cette heure-ci. « Vous êtes magnifiques toutes les deux. » Disait-elle en chatouillant légèrement le cou de la petite.

Depuis ta rupture avec Conchobáhr, c'est la première fois que tu t'autorises un vrai rendez-vous. Enfin, même si c'est parti d'une intention de travail, tu sens bien que c'est presqu'un prétexte pour rencontrer Alba. Autant de son côté que du tien. Cette promesse d'une bonne bouteille de vin ainsi que d'un repas commandé et livré à la galerie en sont la preuve. Alors, après avoir enfilé une robe noire classe mais pas trop ainsi que des escarpins, vous vous mettez en route Zoé et toi. Tu as emporté quelques petits jeux au cas où mais tu sais d'avance qu'elle ne trainera pas avant de commencer sa nuit. En général, Zoé s'endort tôt mais se réveille plusieurs fois dans la nuit avec le besoin d'être rassurée. Sans doute des séquelles de tout ce qu'elle a vécu avant, avec une mère accro à l'héroïne. Tu es passée par-là toi aussi alors tu ne peux pas la juger même si, contrairement à la mère de Zoé, tu es persuadée que tu n'aurais jamais mis en danger ton enfant. « Salut. » Dis-tu avec un large sourire en entrant dans la galerie, sans lâcher des yeux Alba. Elle est magnifique, vraiment. « Même si je te trouvais déjà très belle en photo sur Bowen Bowtie, je dois avouer que tu l'es encore plus en vrai. » Tu n'es pas avare de compliments, surtout quand ça concerne les femmes parce que pour toi, la beauté d'une femme ne sera jamais égalée par quoi que ce soit d'autres. La femme, à tes yeux, c'est la beauté à l'état pur, brut, intense, vrai. « Oui Zoé est déjà un canon de beauté... » Avec ses cheveux crépus, sa peau mat et ses yeux bleus, elle est magnifique. Elle attire le regard, c'est indéniable. Une fois à l'intérieur, tu détailles un peu plus la galerie des yeux, découvrant le lieu sans en manquer une miette. C'est grand et on voit qu'Alba a déjà commencé à amener sa petite touche personnelle mais ça manque encore de chaleur et de modernité. Mais ce n'est pas grave étant donné que tu es là pour la conseiller. « C'est génial que tu aies pu acheter cette galerie. Je sens déjà le caractère créatif qui s'en dégage. » Ajoutes-tu en avançant un peu plus, attendant les directives de la jeune femme pour savoir où vous allez vous poser. Et où tu peux poser le maxi cosy de Zoé surtout, pour la sortir de là.

Les yeux d’Alba étaient attirés par cette femme. Ses cheveux bruns. Cette robe noire qui montrait les formes parfaites de la femme et ses chaussures qui accentuait le galbe de ses jambes. Elle était magnifique. Une beauté simple mais pure, une beauté sauvage mais douce. Heureusement que la galerie n’était qu’un prétexte. Alba n’aurait certainement pas réussi à se concentrer si cette jeune femme n’était venue que pour un rendez-vous professionnel. Et cette petite brune, aux yeux si clairs. Zoé. Un large sourire de la blonde les accueillait et une fois entrée une douce chaleur enveloppait les trois femmes. Un compliment de Freja fit sourire Alba, un peu de timidité. Elle ne savait jamais quoi répondre à cela. Se sentant toujours mal à l’aise à ce genre de mot, Alba la regardait. « Merci. » Puis son regard se détournait vers la petite. Freja avait raison, Zoé était un canon de beauté mais sa maman d’accueil l’était aussi. Ses yeux fixés sur la petite, Alba souriait. « Cette robe te va à merveille. » Elle relevait le tête. Tout était harmonieux. A côté Alba avec sa chemise blanche et son pantalon rose claire, elle paraissait bien fade. Freja commençait déjà à observer la galerie, avec l’œil aiguisé et professionnel. « J’ai eu de la chance. Je connaissais l’ancienne propriétaire. J’ai hâte d’entendre tes recommandations. » Alba était allée un peu vérifier le travail de la belle brune sur les réseaux. Ce rendez-vous était plus que professionnel mais Alba était assez consciencieuse pour ne pas laisser n’importe qui s’occuper de sa petite merveille. Mais la blonde n’avait pas été déçue, tout ce qu’elle avait vu lui avait plu. « On peut aller installer Zoé vers là-bas. » Elle désignait un endroit caché de l’extérieur, un endroit où il y avait quelques fauteuils pour contempler les œuvre mais assez isolés. Elle aide Freja en prenant un sac, avant de les guider vers l’endroit. Voyant le matériel, Alba souriait de nostalgie. « Je ne sais même si je sais encore monter ce truc. » Disait-elle riant regardant le maxi cosy. Jonah avait quatre ans. Mais elle se souvenait encore parfaitement de tout ce qu’elle devait porter quand elle décidait de bouger avec son fils lorsqu’il n’était qu’un bébé.

En croisant une nouvelle fois le regard azur d'Alba, tu sens déjà un courant électrique passer entre vous. En la voyant en photos sur l'application de rencontres, tu savais déjà qu'elle te plairait physiquement mais aujourd'hui, alors que vous vous voyez en vrai, tu comprends aisément que cela va au-delà du physique. Et pourtant, tu ne sais pas encore grand chose sur elle, tu as encore tout à apprendre, tout à découvrir. « Merci. » Dis-tu à ton tour, un sourire sincère aux lèvres. Cette robe, tu l'as choisie pour elle et par chance, tu as tapé dans le mille. Malgré que tu n'aies plus eu de rencards depuis un moment, tu n'as visiblement pas perdu totalement la main ce qui est plutôt rassurant. « Oh je vois. Tu es de Bowen, alors ? » Demandes-tu, curieuse d'en savoir davantage sur la blonde. « Je te montrerai la petite liste que j'ai commencée mais j'ai déjà de nouvelles idées qui peuvent venir s'ajouter. » Rien qu'en détaillant les lieux du regard, tu dois admettre qu'il y a un beau potentiel. De quoi offrir à Alba une galerie moderne mais chaleureuse. Tu hoches la tête quand la jeune femme propose d'installer Zoé un peu plus loin, à l'arrière de la galerie où se trouvent quelques fauteuils où vous pourrez vous poser pour discuter. « Merci. » La gratifies-tu d'un sourire lorsqu'Alba saisit l'un des sacs de Zoé. Tu n'imaginais pas qu'un bébé demandait un tel matériel à emmener avec soi à chaque fois. Tu as pourtant déjà vu Tahlia avec Thaïs mais maintenant que tu es dans le cas, cela te semble encore plus énorme. « Je suis sûre que c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. » Plaisantes-tu avant d'ajouter : « Mais j'avoue que j'ai un peu galéré les premières fois. Il faudrait vraiment un mode d'emploi pour élever un bébé, il y a tellement de choses qu'on ne nous explique pas. » Et pourtant, ce n'est pas comme si tu étais ignorante sur le sujet avant d'accueillir Zoé. Tu en savais déjà beaucoup alors tu n'imagines pas quelqu'un qui découvre tout sur le tas.

Voir Freja dans sa galerie semblait si naturel. Pourtant Alba ne savait rien d’elle. Sa photo de profil lui avait plu. Elle avait flashé sur ce visage si doux, presque angélique posé sur un corps un peu dénudé. Et un message franc, qui avait donné envie à Alba de plus la connaître. Elles n’avaient pas parlé pendant des heures, préférant se rencontrer. La blonde ressentait quelque chose d’électrique, une curiosité abondante de la découvrir. Lui gratifiant de son plus beau sourire, elle l’accueillait dans sa galerie, elle et la petite. Alba avait toujours aimé les formes des femmes, cette beauté d’une pureté fatale. Et Freja était surement une des plus belles femmes qu’elle ait eu le chance de rencontrer. Mais il y avait plus. Il n’y avait pas eu de malaise, la conversation était lancée sans une once d’hésitation. La galerie était le meilleur prétexte pour lâcher les mots, un peu comme sur l’application, avant de lancer une conversation plus profonde. « Non, je suis de Brisbane. Mais j’ai vécu un an et demi ici. » Un souvenir un peu amer pour Alba. Elle avait passé six mois enceinte, aidée par Edd. Puis un an à attendre la réciprocité de son amour de Léo. « Parfait. Je te dirais un peu ce que j’veux faire de cet endroit. » Disait-elle dans un large sourire. Cette galerie, elle la voulait accueillante, chaleureuse, moderne. Des tonnes d’idée dans sa tête qu’Alba était incapable de satisfaire dans la réalité. Mais avant, la brune et la blonde se dirigeaient vers un coin reculé pour installer Zoé. Un sourire rieur effleurait la bouche d’Alba. Elle s’était toujours demandée comment une aussi petite chose avait besoin d’autant d’affaire. Et le cosy … Alba avait toujours eu du mal avec cette chose. « Heureusement qu’ils se sont améliorés sur la praticité sinon on en aurait pour des heures. » Elle écoutait Freja lui narrer ces premiers instants dans la maternité. Et Alba rigolait. « Tellement … moi ça m’est tombée dessus. J’apprends encore. » Mais pour rien au monde elle ne changerait de statut. Jonah était la meilleure chose qui lui ait arrivé. Zoé avait neuf mois, c’était le même âge qu’Alba avait lorsqu’elle avait été adoptée. Et ses pères lui avaient raconté comment les premiers mois avaient été durs alors qu’ils s’étaient préparés pendant des années. « J’pense qu’on est jamais prêt. Mais tu t’en sors à merveille j’en suis sûr. » Quand tout était installé, Alba partit chercher les verres sur le comptoir avec de quoi ouvrir la bouteille.

Cette rencontre avec Alba a été des plus inattendues. En voyant son profil, tu as craqué sur sa photo mais aussi sur son regard qui semble vouloir dire tant de choses tout en gardant une part de mystère. Tu t'es dit et pourquoi pas ? puis tu as posté sur son profil dans l'attente de voir si, elle aussi, était ouverte à la discussion avec toi. Par chance, il n'a pas fallu longtemps avant qu'elle bow down sur ton profil. Et depuis, la discussion est toujours venue naturellement entre vous comme c'est le cas actuellement alors que tu découvres sa galerie d'arts. « J'adore Brisbane, j'y vais régulièrement pour le travail, j'ai aussi des bureaux là-bas. » Dis-tu avec une certaine fierté dans la voix. Ouvrir d'autres bureaux n'a pas été facile et surtout, c'était plutôt effrayant. Mais tu t'es trouvé un associé digne de ce nom et depuis, les bureaux là-bas cartonnent. « Bowen te manquait, que tu es revenue ? » Tu désires en savoir plus, bien plus, sur Alba. La jeune femme capte totalement ton attention et pas seulement parce que son projet dans la galerie t'intéresse mais parce que tout chez elle t'intéresse. Tu ne sais pas vraiment comment l'expliquer mais tu sens déjà une belle alchimie entre vous. Après avoir déposé le maxi cosy sur un des fauteuils de la galerie, tu sors Zoé de celui-là, la prenant à bras. Tu sais que si tu la déposes, elle risque de vouloir aller partout à quatre pattes. Ce qui fait que tu devras passer ton temps à courir derrière elle pour éviter qu'elle fasse une bêtise. A la maison tu t'en fiches un peu mais ici, il y a des oeuvres d'arts et du matériel sûrement coûteux. Tu ris en hochant la tête quand Alba souligne que, par chance, les concepteurs du cosy ont amélioré son aspect pratique. Sinon, cela vous prendrait des heures pour installer un enfant à l'intérieur. « Ta grossesse n'était pas prévue ? » Demandes-tu avant de te rendre compte que c'est peut-être trop tôt pour parler de ça. Vous vous connaissez à peine après tout. « Pardon ça ne me regarde peut-être pas. » Ajoutes-tu tout de suite, légèrement gênée. Attrapant un jouet dans ton sac, tu le tends à Zoé avant de t'installer sur l'un des fauteuils en face d'Alba. Quand la jeune femme souligne qu'elle est certaine que tu t'en sors à merveille, tu lui souris, reconnaissante. Ce statut est encore tout nouveau pour toi alors ça te fait vraiment du bien d'entendre ça. « Merci tu es adorable. J'essaie en tout cas. Après tout, cela ne fait que deux semaines environ que Zoé est à la maison. » Lui expliques-tu.

Que ce soit la galerie ou la décoration, les deux femmes étaient plutôt intéressée par l’activité de l’autre. Et naturellement la conversation s’était lancée. Il est vrai que ça avait été même le sujet principal de leur conversation sur BBT, mais au fond Alba n’avait pas aimé le profil pour ne parler que de travail. Le profil de Freja l’avait intrigué et depuis qu’elle était arrivée, il y avait cette tension et cette naturalité acquise. La ville de Brisbane, celle où Alba avait grandi arrivait dans la conversation. « Vraiment ? Si ça se trouve mes parents connaissent. » Alba aussi peut-être. Après tout à part ces trois années de voyage et son année à Bowen, elle avait passé le reste de sa vie dans cette ville. « Pas vraiment. » Disait-elle presque honteuse d’avouer ce crime. Mais Bowen n’avait pas été la ville de ses meilleurs souvenirs. « Je suis revenue pour que mon fils passe du temps avec son père. » Et aussi parce qu’elle avait eu cette opportunité de travail. Avec ces simples mots, Freja pouvait comprendre l’amour qu’Alba portait à son fils. Et la blonde ferait tout pour rendre heureux son fils, même au détriment de son propre bonheur à elle.
Ensemble, elles montaient le maxi cosy et cela n’avait pas pris trop de temps. Elle laissa la jolie brune installer la petite pendant qu’elle ouvrait la bouteille pour servir deux verres. En voyant la petite Zoé, cela lui rappelait Jonah quand il n’était qu’un bébé. A neuf mois ils étaient encore à Bowen. Elle avait quitté la ville quelques mois après. Être maman, ce n’était pas quelque chose d’inné. Il n’y avait pas un jour où Alba ne se remettait pas en question et pourtant elle avait eu huit mois pour apprendre. Assise l’une en face de l’autre, Freja lui posa une question, plus personnelle que celles d’avant. Mais elle se reprit instantanément et Alba lui souriait tendrement. Posant une main sur son genou pour lui assurer que tout allait bien. « Ce n’est pas un secret, t’inquiète pas. » Disait-elle en récupérant sa main. « Elle n’était pas du tout prévue. En même temps son père c’est un homme que j’ai rencontré en voyage. » Disait-elle en riant légèrement. Peu de personne prévoyait de faire un enfant avec une homme qu’on avait rencontré à l’autre bout du monde. « Mais je ne regrette pas. » Les étoiles dans les yeux, non elle ne pouvait pas regretter son fils. Cette petite bouille qui lui apportait autant de sueur froide que de bonheur. Et Freja allait connaître ça aussi. « Ca se passe comment ? Tu sais combien de temps tu vas la garder ? Tu peux l’adopter ? » Demanda-t-elle curieuse. Alba connaissait un peu le fonctionnement de l’adoption, mais ce n’était pas pareil que les familles d’accueil.

« Oui, vraiment. J'ai un associé qui gère nos bureaux là-bas mais l'inauguration officielle n'a pas encore eu lieu. On espère pouvoir faire une soirée rapidement. » Mais avec la situation sanitaire actuelle et l'arrivée de Zoé, les choses ont été légèrement retardées. Néanmoins, il te tient à coeur de mettre en avant ces nouveaux bureaux parce que c'est un pas de plus pour ton entreprise. Un pas de géant, même. « C'est beau d'avoir choisi son bonheur avant le tien. » Dis-tu en souriant. Maintenant que Zoé fait partie de ta vie, tu comprends à quel point on peut être prêt à tout pour le bonheur d'un enfant. En ce qui te concerne, même si la petite n'est pas officiellement ta fille, tu la considères comme telle. Cela n'a pas d'importance, dans le fond, ce qui coule dans ses veines. Le plus important est l'amour que tu lui portes et le bonheur qu'elle ressent. Alors que tu t'occupes de Zoé, Alba ouvre une bouteille et vous sert deux coupes. Tu saisis l'une d'elle puis t'installes en face de la blonde, la petite sur tes genoux. Quand la photographe se confie sur sa grossesse, tu lui poses une question qui sort bien trop vite de tes lèvres mais que tu trouves peut-être déplacée. Heureusement, la jeune femme t'assure que non, en déposant une main sur ton genou. Tu souris, rassurée, écoutant attentivement la suite de l'histoire. « Ah... oui, je comprends. Je suis curieuse, vous étiez en voyage où ? Je demande parce que je passe mon temps à voyager, c'est vraiment quelque chose de vital à mes yeux. » Cela risque d'être un petit peu plus compliqué maintenant que Zoé est dans ta vie mais pas impossible pour autant. Tu comptes bien faire découvrir des tas de paysages à la petite. D'ailleurs, en parlant d'elle, Alba t'interroge sur le fonctionnement même si tout reste encore un peu flou à tes yeux. Chaque cas est différent dans les familles d'accueil. Certains enfants peuvent rester des années et finissent adoptés, d'autres retournent dans leur famille quelques mois plus tard à peine. « Quelques mois, peut-être plus. Je n'en sais rien, en fait... Tout dépend de sa mère. Celle-ci a des problèmes de drogue alors il faut qu'elle soit clean, qu'elle trouve un travail, un logement correct pour accueillir Zoé. Bref, qu'on soit sûrs qu'elle puisse rentrer dans un endroit sain. Je pourrais l'adopter si sa mère renonce à ses droits ou qu'un juge lui retire la garde parce qu'elle ne parvient pas à se soigner. Mais le but des familles d'accueil, c'est quand même que l'enfant retourne auprès de ses parents. Même si ici, Zoé n'a pas de père. » Une situation vraiment complexe qui te fait mal à chaque fois que tu y penses. Tu n'imagines pas tout ce qu'elle a déjà dû vivre à neuf mois à peine.

Brisbane. Cette ville qui a donné plein de souvenirs à Alba. C’était notamment dans cette ville que Jonah avait passé trois années de sa vie. Et Freja allait inaugurer ses bureaux. Elle en parlerait peut-être à ses pères pour lui faire un peu de pub. C’était toujours avec nostalgie qu’elle parlait de Brisbane bien qu’elle ait quitté la ville récemment. Et elle lui résumait très succinctement les raisons de son départ à Freja. La blonde lui souriait. Ce n’était pas un si grand sacrifice dans son bonheur. Mais c’est vrai qu’elle ferait tout pour Jonah, quitte à se retrouver une nouvelle fois proche de Léo. Mais pour le moment, elle tut ses sentiments pour son ex-amant. « Ce n’est pas si compliqué que ça. » Elle mentirait si elle disait qu’elle n’avait pas hésité un minima avant d’accepter le poste. Mais savoir Léo et Jonah réunis dans la même ville lui avait suffi. Malgré leur désaccord et les conflits qu’ils ont traversé, Léo restait un père admirable et aimant. Il avait tout autant le droit qu’Alba de profiter de son fils et d’avoir la chance de passer des moments privilégiés avec lui. Même si parfois, elle ne voulait garder que son fils pour elle, elle n’était pas à ce point égoïste. Quand la jolie brune lui demanda spontanément les conditions de sa grossesse, Alba lui souriait. Ce n’était pas une chose qu’elle criait sur les toits mais elle se sentait en confiance. Ce lien électrique ne passait pas seulement par le désir qu’elle éprouva pour la brune. Elle le sentait qu’il y avait plus que ça, alors naturellement elle lui expliqua rapidement sa grossesse inattendue. Et Freja comme Alba adorait voyagé, c’était même intrinsèquement lié à son bonheur. « On était à Bangkok. Je voyageais depuis deux ou trois ans. Le voyage est fondamental pour moi. » Lui disait-elle avec un petit clin d’œil. Mais depuis Jonah, tout s’était précipitamment arrêté et il y a bien longtemps qu’Alba n’avait pas eu l’opportunité de faire un grand voyage. Mais un jour elle irait découvrir de nouvelles cultures avec son fils. Enfant de deux grands vadrouilleurs, ce n’était qu’une question de temps avant que Jonah ait lui aussi la bougeotte. Freja tenait Zoé sur ses jambes et Alba eut de la compassion pour la petite. Et quand la jolie brune lui raconta un peu son histoire et les procédures, Alba était très touchée. Elle n’était pas passée loin quand elle était petite d’être dans la même situation que Zoé. Sauf que personne n’avait reconnu la blonde à sa naissance et ça avait donc permis une adoption assez rapide. Et pourtant, parfois, Alba se sentait toujours abandonnée, elle avait parfois l’impression d’être ce bébé inoffensif abandonné dans un monde bien trop vaste. « C’est vraiment exceptionnel ce que tu fais. » Alba se rendait compte de la chance qu’elle avait eu. A ses neuf mois, deux adorables pères lui avaient donné un amour inconditionnel mais qui n’avait jamais entièrement remplis Alba. Mais ce soir elle ne voulait pas parler de la chose qui lui faisait le plus de mal. Pourtant Zoé lui rappelait elle a le même âge, même si elle n’avait plus aucun souvenir. Elle regarde la petite avec un regard attendrissant et Freja avait l’air de l’aimer autant que ses pères aimaient Alba.</blockquote>

Même si Zoé n’est pas ta fille biologique, aujourd’hui tu l’élèves comme si c’était le cas. Tu lui donnes le même amour qu’à un enfant que tu aurais pu mettre au monde. Et tu éprouves les mêmes peurs, les mêmes craintes que s’il s’agissait de ton enfant. Alors tu comprends ce qu’Alba veut dire quand elle affirme que ça n’a pas été si compliqué que ça, de faire passer le bonheur de son fils avant le sien. Pour son enfant, une mère est prête à tous les sacrifices, toutes les concessions du monde tant que ça peut le rendre heureux. Malheureusement, Zoé, elle, n’a pas eu ce genre de mères au début de sa vie. Alors tu fais tout ce qui est possible pour qu’elle ressente ce sentiment d’amour inconditionnel au quotidien. « Ca nous fait un point commun. » Dis-tu en souriant à son clin d’œil. Pour toi aussi le voyage est fondamental voire même vital. Néanmoins, tu ne peux pas t’empêcher de te demander si les choses vont beaucoup changer maintenant que Zoé est dans ta vie, au point de vue voyages. « Est-ce que tu voyages aussi avec Jonah ? » Demandes-tu par curiosité et pour découvrir quelle sera ta vie à présent. A la différence qu’Alba, elle, peut s’appuyer sur quelqu’un d’autres : Léo. Être deux doit grandement faciliter les choses même si la blonde a eu quasiment sa garde exclusive jusqu’à maintenant. Après avoir expliqué à la photographe la vie de Zoé et ce qui l’attend, si sa mère revient ou non, la blonde souligne que c’est incroyable ce que tu fais. Pour toi, ce n’est pas grand chose et surtout, Zoé le mérite. C’est vraiment une petite fille adorable qui mérite tout l’amour du monde. « C’est elle qui est exceptionnelle. J’te jure, elle s’est acclimatée très vite à ma présence alors que ça doit être un bouleversement énorme d’être séparée de sa mère, de changer d’environnement et même de ville. » Tu n’imagines pas ce qu’elle a dû vivre si petite. Et pourtant, aujourd’hui, tu vois bien qu’elle est heureuse par ses rires, ses sourires et sa joie de vivre. Même si elle a ses moments de craintes, de peurs, ce qui est normal, elle semble tout à fait comblée.

La naissance de Jonah avait été un bouleversement dans la vie de la photographe. Elle n’avait pas perdu sa liberté et son indépendance mais ce petit être passait avant tout. Enfin, elle essayait. Une fois il n’était pas passé avant elle, refusant de rester près de Léo. Mais le temps était passé, et même si les sentiments n’avaient pas disparu, elle ne pouvait plus éloigné le père et le fils. Elle n’était pas égoïste Alba, même si parfois elle semblait l’être. Pour Jonah elle avait mis de côté certaines de ses passions mais elle en avait récupéré d’autres. Mais voyager était ce qui lui manquait le plus. Un point commun avec la belle brune en face d’elle. Alba lui souriait. Parfois, la blonde s’imaginait des scénarios dans sa tête un peu fou, notamment comme partir en voyage avec Freja. Chose qui ne se fera sûrement jamais. Freja elle n’avait pas eu le temps de se préparer, Zoé était arrivée du jour au lendemain et même si a brune le voulait, c’était un changement considérable dans sa vie. A sa question, Alba soupirait un peu. « Non, pas encore. Mais j’espère. » Il y avait l’école, son travail, Léo et les autres choses qui rendaient difficile le voyage. Puis même elle ne voyageait plus parce que Jonah ne supportait pas d’être séparé trop longtemps. Elle lui en voulait presque à Léo d’avoir que le bon. Il n’avait rien perdu lui dans cette histoire, enfin c’était ce qu’elle croyait. Il était étrange de parler de ses enfants à un rendez-vous, mais c’était un sujet consensuel, un sujet qui les rendait heureuse. Alba l’écoutait attentivement. Freja avait cette illumination dans les yeux, elle parlait de la personne la plus importante dans sa vie et cela agrandissait le visage de la blonde. « Tu sais ils ont une capacité d’adaptation hors norme. J’ai déménagé de Bowen et Jonah n’avait qu’un an et ça ne l’a pas gêné et trois ans après on revient et pareil il le vit très bien. » Disait-elle dans un rire. Son verre était presque vide, ainsi que celui de Freja. « Tu en veux ? » Demanda-t-elle avec le sourire. C’était une des premières fois que la blonde ne savait plus quoi dire, elle était assez intimidée en fait, même si elle ne le montrait pas vraiment. Il y a longtemps qu’elle n’avait pas eu de rendez-vous avec quelqu’un même si plusieurs étaient prévus pour les prochains jours.

Voyager avec Zoé est une chose à laquelle tu aspires beaucoup mais tu ne sais pas encore si c’est autorisé, il faut que tu te renseignes. Etant donné qu’elle est placée chez toi en famille d’accueil, tu ne sais pas si tu as le droit de sortir du pays. Il faudrait que tu te renseignes parce que, te connaissant, l’envie de voyager va vite te prendre. « C’est plus compliqué puisque ton fils est plus grand. Tu as plus d’obligations… » Soulignes-tu. En ce qui te concerne Zoé ne va pas encore à l’école alors il est plus facile de la retirer de la crèche pour partir à l’aventure. Néanmoins, ça ne veut pas dire que ce sera impossible pour Alba. Tu lui souhaites de pouvoir vivre cela un jour. Une discussion en entrainant une autre, vous finissez par discuter de l’arrivée de Zoé dans ta vie et de son acclimatation vraiment rapide. Oui, les enfants s’adaptent très vite bien plus vite que les adultes. C’est une chance, d’ailleurs. Cela a vraiment facilité l’arrivée de Zoé dans ta vie, dans ta maison et dans ton cœur. Tu t’es très vite attachée à elle et elle à toi. « Tant mieux s’il le vit bien, c’est le plus important finalement, qu’il soit heureux. » Affirmes-tu en souriant. Alors qu’Alba te demande si tu désires à nouveau à boire, tu hoches doucement la tête. C’est à ce moment-là que tu remarques que la petite s’est endormie dans tes bras. Il va falloir que tu la glisses dans son cosy sans la réveiller ce qui n’est pas chose aisée. « C’est là que la partie compliquée commence. » Plaisantes-tu en te levant et en t’avançant vers le maxi cosy. Doucement et délicatement, tu déposes Zoé qui bronche à peine. Tu mets sa petite couverture par dessus ainsi que son doudou, la regardes en souriant puis te retournes à nouveau vers la blonde. Cette fois, tu t’installes un peu plus près que précédemment, à ses côtés, dans le canapé. « Dis-moi… à part les voyages, qu’est-ce qui te fait vibrer dans la vie ? » Demandes-tu en tournant ton corps vers Alba, une main posée sur le dossier du canapé, à quelques centimètres du bras de la jeune femme et donc, de sa peau. D’ici, tu peux presque percevoir sa chaleur.

Les voyages manquaient à Alba, encore plus lorsqu’elle voyait que Jonah n’avait changé pratiquement que sa vie à elle. Léo lui continuait de voyager. Elle en était jalouse de cette liberté qu’il avait gardé, mais à chaque fois qu’elle pensait à ça, elle en pleurait. Elle s’en voulait d’être jalouse de Léo, alors qu’elle avait Jonah. Elle s’en voulait de regretter presque son fils à cause des voyages. Pourtant, pour rien au monde elle aurait fait les choses différemment. « Oui ça doit être ça. » Puis, elle ne pouvait pas partir plusieurs mois avec lui, il avait besoin de voir son père. C’était le genre de conversation qui attristait la photographe. Et ce soir, elle avait autre chose à faire que d’être triste. La jeune femme en face d’elle était d’une beauté divine. Elle était intéressante et Alba pouvait facilement craquer pour elle. Elle était curieuse de cette jeune femme avec sa fille si petite. Très vite elle parlait de Zoé et les raisons de sa venue dans la vie de Freja. Cela n’étonnait pas la photographe que la petite s’était bien adaptée à la situation. Elle l’avait vu avec Jonah. Il était même très heureux d’aller vivre dans la ville de Papa. Parfois, il demandait quand même à Alba quand est-ce qu’il retournait à Brisbane vers chez ses papis. « Oui c’est le plus important. » Elle s’oubliait même parfois Alba pour le bonheur de son fils. Proposant un nouveau verre, elle servait les deux verres pendant que la jolie brune déposait la petite Zoé dans son cosy. Elle riait à sa remarque. « Je suis sûr qu’elle est bien endormie. » L’ambiance changeait radicalement une fois la petite couchée. Il ne s’agissait plus de deux mamans, mais de deux femmes voulant se découvrir, entrant dans un jeu de séduction. Freja se posait près d’elle, et Alba ressentait la tension. Elle pouvait sentir son délicieux parfum. Plongeant son regard dans le sien, elle lui souriait. « Les photos et l’art. » C’était une réponse instantanée. C’était tellement facile. Il y a deux amours dans sa vie Jonah et la photographie. Son enfant était même son premier modèle. Voulant un peu de contact avec la brune, Alba s’approchait et agrippait une mèche de ses cheveux bruns, jouant avec. « Et toi ? Tu dois t’intéresser un peu à tout avec ton métier. » Disait-elle avec un sourire.