You won't be the one who makes me crazy (Ciàran)

En pyjama, les cheveu attachés et démaquillée, Jamie allait se servir un verre de vin, son allié favoris ces derniers jours. Pourtant, elle avait bien entendu l’avertissement de Freja mais elle avait besoin d’oublier un peu Jamie ces dernières semaines. Et cette semaine Carter était avec Thaïs. Il ne pouvait pas babysitter Jamie pour une fois. Mais alors qu’elle mettait son verre à la bouche, son téléphone sonnait. Soupirant, elle reposa son verre qu’elle n’allait pas boire tout de suite. Ciàran avait fait appel à elle, enfin à son avocat. Elle l’était devenue il y a un mois, reprenant son dossier. Elle lui avait fait confiance à Ciàran parce qu’il était avec Tahlia. Ils s’étaient arrangés entre eux, et quelques jours après elle devenait la personne à contacté si l’Italien se retrouvait au commissariat. Et c’était le cas ce soir. Au diable le maquillage et les cheveux coiffé, elle remettait simplement un jean avec une chemise pour rejoindre l’italien. N’ayant pas de voiture, Jamie prenait un taxi qu’elle allait facturer u nom de Ciàran évidemment.
Quelques minutes plus tard, elle se retrouvait au commissariat, cet endroit qu’elle n’appréciait pas vraiment puisqu’elle n’avait jamais aimé les policiers. Il ne lui disait rien à l’accueil, préférant se taire sur les charges. C’était un peu un jeu entre eux les policiers et les avocats, se dire le moins de choses possibles pour empêcher une quelconque défense. Elle soupirait, se dirigeant vers la salle d’interrogatoire où elle retrouvait son client seul. « Si j’avais su que tu étais le genre de client à me déranger en début de soirée, j’aurai surement refuser d’être ton avocate. » Disait-elle en souriant. Elle s’avança jusqu’à la table posant ses affaires personnelles. « Tu n’as rien dis j’espère ? » Elle ignorait ce qu’il avait fait, mais ne rien dire était la base de toute arrestation empêchant les policiers de monter un dossier.

Assis à cette table, sur cette chaise aussi dure que du béton, tu te prends la tête entre les mains en soupirant. Même si ce n'est pas la première fois que tu te retrouves dans ces conditions et même si tu fais bonne figure, ça te fout un coup d'être à nouveau menotté et derrière les barreaux. Ils n'ont quasiment rien sur toi et ne pourront pas te garder plus que quelques jours. Mais c'est déjà trop. Quelques jours passés loin de ton fils, loin de ta maison, loin de tes habitudes, c'est un enfer pour toi. Avant Gabriel, tu te serais amusé de la situation mais plus aujourd'hui. Aujourd'hui, il y a un petit garçon qui compte sur toi et qui t'attend impatiemment à l'école, à la fin de la journée. En entendant la porte s'ouvrir, tu relèves la tête, soulagé de voir Jamie. « Je t'aurais fait mon plus sourire et t'aurais fini par craquer. » Rétorques-tu avec un rictus aux lèvres. « Tu m'connais, j'suis pas un grand bavard. » Tu hausses les épaules nonchalamment. Ce n'est pas du tout ton genre de parler pour ne rien dire et encore moins si cela risque de te porter préjudice. Tu n'as rien dit de compromettant et c'est le plus important. « Pour passer le temps j'ai dragué la policière qui m'interrogeait. Elle était assez mignonne... Et elle avait un de ces culs. » Plaisantes-tu en posant tes mains jointes sur le bureau. « Tu sais pourquoi je suis là ? » Demandes-tu en soupirant, ayant l'habitude que les policiers ne coopèrent pas du tout avec les avocats.

Elle ne connaissait pas spécialement Ciàran. Ils s’étaient déjà croisés quelques fois, quand il était avec Tahlia. Puis quand il cherchait une nouvelle avocate, elle avait bien évidemment accepté, sans savoir que cet appel tardif du commissariat était susceptible de se produire assez régulièrement. Elle lui fit la remarque, amuse toute fois. Si elle devait choisir qui blâment entre Ciàran et les policiers, Jamie avait déjà fait son choix. « Bien sûr. » Disait-elle moqueuse. Il lui fallait plus qu’un sourire, mais elle n’avait hésité avant d’accepter leur collaboration. « Heureusement pour moi que tu ne l’est pas. » Elle lui souriait. Jamie n’aurait pas à tenter d’annuler des dépositions de Ciàran parce qu’il avait parlé sans sa présence. Elle s’asseyait en face de lui. En fait si, il avait parlé mais pas de l’affaire. Draguer la policière ? Jamie levait un peu les yeux au ciel. « J’espère pour toi qu’elle n’est pas trop susceptible. » Elle n’avait pas besoin d’une policière blasée du comportement de Ciàran. Elle riait avec lui avant d’engager la conversation sérieuse. « Non, personne n’a voulu me dire quoi que ce soit. Je devrais avoir le dossier dans une heure. » Elle soupira apposant son corps au dossier de la chaise. Elle détestait quand il faisait ça. « Alors dis-moi ? Qu’est-ce que tu as fait ? » Rien de grave elle imaginait. Elle espérait quelque chose d’assez simple pour le sortir rapidement de cet endroit et qu’il puisse retrouver son fils.

Ce n’est pas la première fois que tu es interpellé ou que tu mets les pieds dans un commissariat pour y passer la nuit. Mais c’est la première fois, par contre, que tu dois y rester quelques jours. Quoi qu’il en soit, tu connais plutôt bien les rouages du système et tu sais ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Enfin, à quelques exceptions près. Parler, n’en fait pas partie. Et puisque tu fais partie de la mafia, tu as l’habitude de taire tes actes, c’est devenu une habitude facile à adopter. « Non elle ne l’était pas… Elle m’a même dit que dans d’autres conditions elle m’aurait invité à prendre un verre. » Dis-tu en haussant un sourcil, l’air amusé. Peut-être que si tu la revois dans d’autres circonstances, tu auras l’occasion de lui payer ce verre. Enfin, si elle met de côté ton interpellation et ces longues heures d’interrogatoire. Tu soupires quand Jamie t’apprend qu’elle aura ton dossier dans une heure seulement. Ils font vraiment tout pour vous emmerder jusqu’au bout. Mais ce n’est pas étonnant, venant de la police. Tu n’as jamais eu un très grand respect pour elle. « Je n’ai rien fait, c’est bien ça le pire. » Réponds-tu en t’appuyant à ton tour sur le dossier de ta chaise, imitant Jamie. « Ils ont interpellé un type qui sortait de mon entrepôt et malheureusement il avait avec lui un beau paquet de cocaïne. Après ça, ils ont fouillé le hangar de fond en comble mais n’ont rien trouvé à ma connaissance. » Expliques-tu à la blonde, les sourcils légèrement froncés.

Elle aurait pu lui faire la morale, lui expliquer que draguer l’enquêtrice n’était pas la meilleure idée du siècle, mais elle ne fit rien. Elle offrait seulement à Ciàran des yeux levés au ciel et un léger soupir. Après tout, elle était déjà prête à aller se coucher quand on l’avait appelé et la patience de la blonde n’était pas à son maximum. Puis, elle était bien trop sérieuse dans son travail pour s’amuser de ça. Il n’était pas le premier de ses clients à draguer les enquêteurs ou les enquêtrices mais il était sûrement le plus doué. Personne ne pouvait résister à ce sourire charmant, il lui arrivait à Jamie de rougir quand dans la rue ils se croisaient et que Ciàran lui offrait ce sourire. Sans surprise, l’avocate n’avait eu aucune information. Certains de ses confrères lui avait expliqué qu’eux n’avaient pas le moindre de problème avec les policiers. Mais elle tout le temps, peut-être parce qu’elle n’était jamais pour eux mais toujours contre eux. Elle soupirait une nouvelle fois, et s’adossait sur le dossier de sa chaise. Elle fut imitée par Ciàran lui assurant qu’il n’avait rien fait. Un sourcil haussé, elle attendait plus d’explication parce qu’il était rare de se retrouver là quand on avait rien fait. Alors il lui expliquait, et un petit sourire naquit sur les lèvres de l’avocate. Ils n’avaient rien, aucune raison de le garder ici, sauf si évidemment ils avaient plus de preuve qu’il n’avait pas partagé avec Ciàran. « Ils avaient un mandat quand même pour fouiller ? » Elle se posait deux minutes, réfléchissant aux différentes options qui s’offraient à elle. « On va attendre le dossier, pour voir s’ils t’ont tout dit. Mais s’ils n’ont rien, ils ne pourront pas te garder. » Et elle verra après avec lui s’il y avait des raisons qui permettaient aux flics de penser qu’il y avait dans son entrepôt de la cocaïne ou tout autre chose illégale.