After all this time (Alba)

Ah que le monde est petit... Cette phrase tant entendue et réentendue prenait tout son sens pour Livio. Il avait beau parcourir le monde, il avait fallu qu'il soit à Bowen pour retrouver tout un tas de personnes qui l'avaient marqué à un moment de sa vie. Aura était en tête de liste. Aujourd'hui, c'était Alba qu'il retrouvait avec joie. Leurs retrouvailles avaient été fortuites. Par un quelconque concours de circonstances, la jolie blonde avait appris que Livio était à Bowen. Et très vite, ils convinrent d'un rendez-vous pour célébrer leurs retrouvailles. Le jour J était arrivé. Livio lui avait donné rendez-vous au bar de la plage, pour se poser devant un verre et refaire leur monde après tant d'années. Il avait dit à Aura qu'il allait revoir une ancienne amie, sans lui avouer qu'il y avait eu plus entre eux. Mais cela avait été l'histoire d'un mois, un mois toutefois gravé en lui, tant ça avait été intense. C'était à l'époque où l'un comme l'autre étaient sans limites. Aujourd'hui, cela avait changé. Livio s'était posé. Il avait un boulot stable, s'était calmé sur les excès démesurés. Et surtout, il allait devenir papa. Raison pour laquelle il n'avait pas TOUT avoué à Aura. Elle aurait crisé. Elle n'avait pas besoin de cela.

Devant le bar de la plage, il constata qu'il était le premier arrivé. Pour une fois, il était à l'heure. Posé à une table, ses yeux bleus observaient les derniers arrivants, à la recherche d'une crinière blonde. Allaient-ils se reconnaître, maintenant qu'ils étaient des adultes accomplis, maintenant que quelques rides parsemaient leurs visages ? Sûrement, oui. Et ses doutes se confirmèrent quand il vit une jeune femme blonde aux grands yeux clairs arriver sur la terrasse. Là, il se releva et lui fit un signe de la main : "Alba ?" Ses lèvres s'étirèrent en un large sourire. Oui, c'était bien elle. Sans aucun doute.

Huit ans. Il y avait huit ans qu’Alba avait rencontré Livio. Elle était jeune, naïve et libre. Elle voulait découvrir le monde, les gens, les cultures. C’était plusieurs mois avant sa rencontre avec Léo, mais jamais elle ne l’avait oublié. Elle se souvenait de ces longues matinées au lit à rêver à s’embrasser. C’était par un concours de circonstance qu’elle découvrait la présence de l’italien à Bowen. Elle était à Brisbane, rejoignant Freja pour une longue soirée d’amour et elle avait parlé de lui. Plusieurs jours plus tard, elle allait le rejoindre, au bar de la plage. Excitée mais également angoissée. Il la connaissait jeune, belle, souriante. Aujourd’hui, elle l’était toujours mais les années étaient passées et quelques rides faisaient leur apparition. En plus de cela, elle était en retard, Jonah ayant fait un petit caprice quand elle avait dû le laisser avec Rosemary. Elle le savait, elle était trop fusionnel avec son fils, mais elle n’arrivait pas à se détacher un peu. Sauf qu’aujourd’hui, elle avait été ferme. Ils avaient eu du mal à trouver un jour où ils pouvaient se retrouver et elle n’allait pas laisser l’occasion filer entre ses doigts. Après avoir embrassée son fils pour une énième, elle avait marché vite, essayant de rattraper son retard.
Elle avait peur de ne pas le reconnaître, à l’époque il n’était qu’un jeune adulte. En huit ans il avait dû changer, ses traits devaient être plus marqué que dans le passé. Mais elle le vit. Il l’avait reconnu. Un immense sourire d’étirait sur les lèvres de la blonde, heureuse de retrouver cet homme qui l’avait marqué. « Livio… » Disait-elle à demi-mot surprise et tellement surprise de le revoir. Sans hésiter elle le prit dans ses bras. « C’est tellement fou de te retrouver. » Elle s’éloignait de lui un sourire toujours émerveillé affiché sur ses lèvres.

Impatient de la retrouver, il fallait aussi avouer que Livio appréhendait les retrouvailles. Huit ans. Huit ans, ça changeait énormément les gens. Il avait été le premier à changer, à mûrir, à devenir quelqu'un d'autre. Alba avait rencontré Livio au moment où il ouvrait ses ailes, où le vilain petit canard devenait un cygne. Elle l'avait d'ailleurs poussé à suivre son chemin, à accepter sa fougue, à devenir libre. Il était vrai, cela avait été l'histoire d'un mois, mais elle l'avait marqué. Et quand il la vit arriver au loin - avec un peu de retard, dont il n'avait pas pris conscience - il sentit de nouveau cette familiarité et cette légèreté qui s'emparaient d'eux quand ils étaient ensemble, en Italie. Il se leva de son siège, attendant qu'elle avance jusqu'à lui. Les sourires timides étaient présents sur les lèvres et les lueurs de joie se voyaient dans les regards. Ce fut Alba qui fit le premier pas en venant le prendre dans ses bras. Il s'empressa de lui rendre son étreinte, chaleureusement. Quand elle le relâcha, le jeune homme garda ses yeux bleus ancrés sur elle, riant à ses mots : "Se retrouver à l'autre bout de la planète, en effet, c'est complètement fou !" Il l'observa pendant quelques secondes, non pas d'un regard voyeur de mâle affamé, mais vraiment dans le but de redécouvrir ses traits. "Tu n'as pas énormément changé." dit-il avec un sourire. "Tu es toujours aussi belle." ça, c'était Livio. Il était sans filtre et toujours donneur de compliments. C'était toujours bienveillant. Il l'invita à s'asseoir, prenant à son tour place sur son siège. Il secoua la tête, répétant en riant : "J'ai vraiment du mal à croire que tu es là, en face de moi." Il faudrait sûrement attendre quelques minutes, le temps que la surprise redescende vraiment. "J'espère que tu as un peu de temps devant toi, parce qu'on a huit ans à rattraper !" Et ils avaient sûrement des choses à se dire ! "Alors, qu'est-ce que tu deviens ? Qu'est-ce que tu fais là ? Je veux touuut savoir !"

Elle l’attendait cette rencontre. La blonde avait l’impression de renouer avec son passé. Livio l’avait connu jeune, fougueuse, libre. Elle l’était toujours mais en huit ans, beaucoup de choses s’étaient passés. Elle avait hâte de lui raconter et de l’écouter. Durant son voyage, elle en avait vécu des supers moments, mais le mois avec Livio avait été inoubliable. Alors qu’elle se demandait si elle pourrait le reconnaître, ses yeux se posèrent instinctivement sur lui. Au final, ç’avait été plus facile, parce qu’il n’avait pas si change. Sans se soucier de la bienséance, elle lui sautait dans les bras, heureuse de retrouver cet homme. Leurs yeux se croisèrent et un immense sourire se plaçait sur les lèvres d’Alba pour une durée indéterminée. « Encore moi c’est logique d’être ici, mais toi. » Disait-elle en riant. Dans ses souvenirs, Livio n’était pas australien à la différence d’Alba. Elle se permettait de détailler un peu ses traits. Huit ans qu’elle ne les avait pas contemplés. Sa remarque lui fit plaisir, heureuse d’entendre qu’elle gardait la même jeunesse que ses vingt-trois ans. « C’est gentil. » Répondait-elle, avant de froncer un peu les sourcils scrutant le visage de l’italien. « Toi tu as gagné en maturité. » Riait-elle gentiment. Il était toujours beau, même plus beau. Il n’avait que dix-neuf ans quand ils s’étaient rencontrés et la fin de vingtaine lui allait très bien. Ils s’installèrent, prêts à rattraper le temps perdu. « J’étais persuadée que je n’allais jamais te revoir. » Quand elle avait appris par Freja qu’il s’agissait bien de ce Livio, Alba n’avait pas hésité une seule seconde avant de lui avoir envoyé un message. Du temps elle en avait, Jonah était prévenu qu’il ne verrait sûrement pas sa mère avant d’aller se coucher. C’était une des raisons qui l’avait poussé à pleurer avant qu’elle ne parte. « Toute la nuit s’il le faut. » Riait-elle, nostalgique des longues nuits chaudes italiennes où les deux anciens amants ne dormaient pas, partageant des moments tantôt doux et tantôt sensuels. « Attend c’est à moi de poser cette question, aux dernières nouvelles tu n’habitais pas en Australie toi. » Elle souriait un peu moqueuse. « Je ne saurais même pas par quoi commencer. » Entre Léo sa rencontre avec Léo, le départ du même, sa grossesse, et surtout la naissance de Jonah, ils allaient avoir besoin de beaucoup de temps, surtout si du côté de Livio il y avait autant à raconter.

La tenir dans ses bras lui redonnait un étrange sentiment de familiarité, une pointe de nostalgie qui le ramenait des années en arrière, à ses dix-neuf ans, à son insouciance, à son envie de croquer la vie et le monde. Elle ne le savait sûrement pas, Alba, mais elle avait été un exemple pour Livio. Elle lui avait donné le courage de s'élancer à son tour dans la grande aventure du voyage, de la vie. Certes, par la suite, il avait fini par dévier, par se perdre dans un monde superficiel, dans une richesse qui le menait à des excès. Mais elle en était les prémices. De ce fait, elle n'était pas une rencontre banale dans la vie de Livio. Elle avait compté, même si finalement, leur relation avait été très courte. Il esquissa un sourire à ses mots. "Il faut croire que je suis devenu baroudeur." Baroudeur ou non, c'était quand même un grand hasard de la retrouver ici, dans ce petit patelin, alors que l'Australie était si grande. L'un et l'autre s'observaient, s'imprégnaient des traits de chacun et évidemment, un compliment vint vite franchir les lèvres de Livio. Dans ses souvenirs, Alba était belle. Elle l'était toujours, si ce n'était plus encore. Il se mit à rire quand elle lui avoua, à son tour, que lui avait gagné en maturité. "Disons que je ressemble plus à un homme qu'à un gamin." Il avait gagné en masse, en muscles. Ses traits avaient vieilli, mûri. Sa barbe de trois jours, parfaitement maîtrisée, lui donnait pourtant un côté nonchalant. Oui, il avait changé. Mais à cet instant, il redevenait le jeune adulte qu'elle avait rencontré, les yeux pétillants de malice et de curiosité. "J'ai été surpris en recevant ton message, en te sachant finalement si près." Il avait toujours cru qu'Alba resterait un joli souvenir. La voir revenir dans sa vie actuelle était une bonne surprise. Toutefois, une crainte subsistait. Est-ce qu'ils garderaient bon contact, est-ce qu'ils retrouveraient cette complicité d'autrefois ou avaient-ils trop changé pour cela ? Alors qu'il lui demanda si elle avait du temps devant elle, il eut déjà une première réponse à toutes ces questions. Toute la nuit, s'il le fallait. "Je suis chanceux !" Le rire de Livio se joignit au sien, se rappelant très bien de leurs nuits en commun. Il y avait tout l'aspect charnel, beaucoup d'ailleurs, mais en contrepartie, il y avait eu ces longues discussions, ces visions du monde qu'ils partageaient ou débattaient. Et si l'aspect charnel n'était plus d'actualité, il y avait cette envie de creuser les avis d'Alba, ses idées et ses combats qui subsistait chez Livio. Et il commença avec ces questions, cette envie de savoir ce qu'elle devenait. Seulement, Alba lui retourna le fait que c'était plutôt  lui qui devait s'expliquer sur le fait d'être ici. "Il semblerait que ce soit un concours de circonstances qui m'ait poussé à venir ici." Son émission. Enzo. Puis Aura. "Mais j'habite là, maintenant." Bien sûr son Italie natale lui manquait. Mais ce qu'il avait trouvé ici était le bonheur à l'état pur. "Commence par le début... qu'est-ce que tu as fait après ton départ d'Italie ?" dit-il, se réinstallant sur sa chaise, montrant qu'il était prêt à écouter toute l'histoire.

Livio représentait son passé, cette parenthèse dorée dans sa vie. Il avait été la rencontre éphémère de son voyage, un peu comme Léo au final. Sauf que Livio, elle ne l’avait pas revu. Elle se souvenait des longues nuits dans ses bras sous la lune italienne. Et aujourd’hui, ils se revoyaient. Dans ses bras, elle avait l’impression d’être revenue la Alba de vingt-deux ans. Il y avait une chance sur un milliard de se retrouver dans cette petite ville australienne, à l’autre bout du monde. Il y a une logique certaine quant à la présence d’Alba ici, mais aux dernières nouvelles Livio était cet italien qui lui avait fait découvrir ce pays. Alors qu’est-ce qu’il faisait à Bowen ? « Oh, ce sont des choses que j’aime entendre. » Disait-elle en riant. Elle ne l’était plus baroudeuse Alba. Mais les raisons qui l’empêchaient de voyager allaient être expliquées plus tard. Il lui fit un compliment, le premier de la soirée. Lui aussi était toujours aussi beau, voir même plus. Il avait changé. « Ça doit être ça. » Elle observaient quelques instants son visage. Ses traits étaient plus nets et plus durs, mais elle l’aurait reconnu sans aucune hésitation. Ils venaient enfin d’amorcer ces charmantes retrouvailles, alors ils s’installèrent sur la terrasse. Ça n’avait été qu’un hasard pour Alba de savoir qu’il était dans cette ville Livio. Si elle n’avait pas rejoint Freja à Brisbane, peut-être qu’elle ne lui aurait pas parlé de son ami créateur. Ils avaient tant de chose à se raconter. Alba avait fait en sorte de libérer toute sa soirée pour l’italien, ils devaient rattraper le temps. Elle lui souriait, amusée de sa réflexion. C’était elle la chanceuse. Elle venait de retrouver un ancien amant, mais il n’était pas que ça au final. Ils avaient en effet eut des relations charnelles passionnelles, mais la blonde se souvenait aussi de ses longues discussions et de ces échanges d’idées. Avant de commencer, Alba voulait savoir pourquoi Livio était là. Est-ce qu’il n’était que de passage ? Il lui affirmait le contraire. « Ce n’est pas vrai. » Disait-elle étonnée mais heureuse. Le destin les avait une nouvelle fois réunis. Par où commencer ? Il y avait trop de chose à lui dire, mais Livio la guidait. Autant commencer par le début. « J’ai continué mon voyage. J’ai continué un peu en Europe, puis ensuite l’Afrique et enfin la Thaïlande. » Ce voyage avait totalement changé sa vie. « Tu te souviens ? Je te disais que j’avais encore de longues années de voyage avant de me poser. » Elle le regardait mystérieusement, espérant qu’il se rappelle de leur conversation.

Le hasard faisait bien les choses, disait-on. Car même s'ils étaient baroudeurs, le pourcentage de chances de se retrouver était bien minime. Et pourtant, la Terre semblait bien petite, à cet instant. C'était à croire que Bowen était la place où il fallait être, pour Livio. Ici, il avait retrouvé des visages connus et s'était construit des repères qu'il n'avait pas toujours en Italie, hormis sa proche famille. Il y avait une douceur, ici, qui lui donnait envie de s'établir, de s'enchaîner à une ville, à une vie stable et posée. Bien sûr, il y avait toujours cette soif de découverte, cette envie de découvrir le monde, mais il ne voulait plus en faire son quotidien. Son foyer était ici, désormais. Il joignit son rire à celui d'Alba quand cette dernière affirma qu'elle était heureuse d'entendre qu'il était devenu nomade, baroudeur. "Dans ce cas, tu vas aussi aimer entendre que c'est toi qui m'as poussé à l'être..." Quand elle était partie d'Italie, après ces belles semaines passées ensemble, Alba n'avait pas totalement disparu de la vie de Livio. Elle était partie en laissant dans son sillage la soif de voyage. Une soif que Livio s'était approprié en osant sauter le pas et en laissant ses peurs de côté. Il ne regrettait rien, absolument rien. Et aujourd'hui, il rendait à Cesar ce qui appartenait à Cesar. S'observant mutuellement, les compliments fusèrent de leurs lèvres, avec honnêteté, sincérité. Ils étaient toujours aussi beaux, les visages marqués par l'expérience, mais il y avait toujours cette aura qui se dégageait d'eux et qui attirait les regards. Alba était devenue une femme accomplie. Livio était devenu un homme aux traits plus matures. Mais ils retrouvaient toujours cette lueur malicieuse, cette complicité dans leurs prunelles mutuelles. Et puis, il y avait cette curiosité naissante, cette envie de savoir quelles étaient leurs vies, à présent. Livio commença en lui confiant qu'il habitait désormais à Bowen. "Va falloir que tu me supportes plus d'un mois, maintenant." dit-il en riant. Il comptait bien la voir, la revoir, et la voir encore. Ils prendraient, cette fois-ci, le temps de se connaître davantage et peut-être de se laisser une place dans leur quotidien. Mais en attendant, c'était à Alba de lui faire part de ces huit années passées. Europe, Afrique, Thaïlande. "Eh bien, tu as voyagé !" s'exclama-t-il, fasciné. Mais en entendant sa dernière phrase, un sourire vint étirer les lèvres de l'italien. "Oui, je m'en souviens." répondit-il, nostalgique. "Tu voulais croquer le monde, faire de cette planète un foyer, avant de trouver ton propre foyer." Il marqua un temps d'arrêt avant d'ajouter : "Mais si tu es là, de retour en Australie, c'est parce que tu as trouvé de quoi te poser, non ?"

Livio avait été longtemps son coup de cœur de voyage. Il le serait resté si elle n’avait pas rencontré Léo. Mais elle gardait une parfaite nostalgie lorsqu’elle se permettait de penser à l’italien. Combien de fois elle se refaisait dans sa tête ses chaudes nuits italiennes ? Avec Livio il y avait eu beaucoup de plaisirs charnels, mais il y avait cette facilité de communication. Ils avaient refait le monde tous les deux. A présent, tout avait changé. La vie était venue saccager les illusions de la blonde. La vie était venue comme juge de paix rappeler à Alba les obligations moins funs. Jonah n’était pas une obligation, mais il avait totalement transformé la vie de la photographe. Mais ce n’était pas le moment de penser à son fils qui lui avait fait une scène plus tôt parce qu’il ne voulait pas qu’elle parte. Livio était pour la soirée le centre de son attention. Elle avait un sourire satisfait quand elle le découvrait ici, il avait lui aussi goûter aux plaisir du voyage. Ses joues prirent une teinte rosée comme il lui confessait qu’elle était celle qui l’avait poussé à découvrir ce monde. « Oh ! Je suis contente. » Il n’y avait rien de plus beau que de se perdre dans un nouvel endroit, de découvrir les nouvelles saveurs et d’écouter les nouveaux bruits. Elle se souvenait de l’Italie et de ses couleurs, le goût de ses fromages et du rouge de la tomate omniprésente. Mais il n’avait pas l’air de faire un voyage à Bowen, ç’avait plus l’air d’une installation permanente. Elle avait hâte Alba de découvrir les raison qui l’avaient poussé à quitter ce doux village italien pour venir vivre dans cette ville certes sympathique mais moins authentique. « Combien de temps tu vas rester là ? » Elle voulait en avoir la confirmation, savoir s’il n’était que de passage ou si c’était pour plus longtemps. « Je suis trop contente de te revoir. » Livio ne l’avait jamais fait souffrir. Ils n’en avaient jamais parlé mais naturellement ils avaient compris que leur histoire ne serait qu’éphémère. Belle mais temporaire. Il voulait tout avoir de la vie d’Alba depuis son départ de l’Italie. Plus de cinq ans s’était écoulé, et ça se voyait sur le visage. Alors elle lui parlait du reste de son voyage, s’arrêtant à la Thaïlande. Ce pays qui concluait ce merveilleux voyage et qui ouvrait la page sur des chapitres plus durs mais aussi plus merveilleux. Il se souvenait Livio de ce qu’elle était à l’époque et il avait saisi. Sans ce qu’elle allait lui annoncer, la photographe serait surement en train de voyager encore et toujours. « Ça m’est plutôt tombée dessus. » Disait-elle en riant. « J’ai un fils, il a quatre ans et il est merveilleux. J’ai rencontré le père en Thaïlande. » Il n’y avait pas d’autres façons de le dire. A quoi ça servait de faire des devinettes.

Il en avait eu des femmes dans sa vie, Livio, mais celles qui avaient compté ne dépassaient pas les cinq doigts de sa main. Alba en faisait partie. Certains diraient qu'une histoire d'un mois n'était rien dans une vie, mais il y avait derrière cette histoire, une sérénité, une facilité de communiquer, une évolution marquée. Livio avait mis du temps et de l'énergie pour accepter ce qu'il était, pour se reconstruire après des années de calvaire durant lesquelles il avait été mis plus bas que terre. Il s'était forgé un nouveau corps, un nouveau style et il s'était ouvert aux autres. Alba avait été l'une des premières à s'être intéressée à lui dans sa totalité, à lui avoir donné confiance, à lui avoir ouvert des horizons plus grands. La jeune femme semblait d'ailleurs touchée quand il lui confia qu'elle lui avait donné des envies de voyage. Elle avait été un modèle. Et pourtant, ils étaient là aujourd'hui, elle, dans son pays natal, lui dans un pays où il comptait s'installer. Les baroudeurs qu'ils étaient semblaient s'être calmés. Et sûrement allaient-ils devoir se supporter bien plus d'un mois, cette fois-ci. Alba tenta d'ailleurs d'en savoir plus, en lui demandant combien de temps allait-il rester ici. "Je ne vais sûrement pas dire 'pour toujours' mais disons que j'ai quelques raisons de rester ici quelques années." répondit-il avec un sourire. Un sourire qui s'élargit davantage quand elle avoua qu'elle était content de le revoir. "C'est si réciproque." Il n'y avait pas d'animosité entre eux, juste une belle nostalgie et le sentiment de pouvoir construire désormais une jolie amitié basée sur la complicité. Parce que c'était ça qui les avait tant marqués. Dès le début, il y avait eu de la complicité. En peu de temps, ils avaient beaucoup appris l'un sur l'autre. Aussi, Livio s'impatientait de savoir ce qu'elle était devenue, ce qui l'avait amenée à revenir ici, elle qui avait fait du monde son propre foyer. Elle devait avoir une sacrée raison pour revenir s'établir ici. Et il n'avait pas tort. Il y avait quelque chose qui lui était tombé dessus et qui avait bouleversé tous ses plans. "Ah oui ?" murmura-t-il, avide d'en savoir plus. Et quand elle lui lâcha qu'elle était devenue maman, Livio fut d'abord surpris. "Oh, c'est vrai ?" Finalement, tout se goupillait. Il n'y avait que l'amour ou le fruit d'un amour qui pouvait mettre de côté les envies de croquer le monde. "C'est un peu tard pour le dire, mais félicitations. Tu dois être une super maman." dit-il avec douceur. "Mais du coup, tu as fait venir père et enfant en Australie ?"

Quand elle parlait de Livio la plupart du temps, elle parlait de son bel amant italien. Mais dans le fond il était pus que ça, il était son ami, son confident et il l’avait manqué pendant des mois après son départ d’Italie. Elle avait comparé Léo à Livio après quelques semaines ensemble. Il n’y avait pas de comparaison à faire, ils étaient différents. Elle gardait de Livio une image presque parfaite, une alchimie et une complicité hors-norme. Il avait compris sa soif de voyage et ne l’avait pas retenu. Mais quelle joie de le revoir après toutes ses années. Il avait pris le goût au voyage et c’était en partie grâce à elle. Evidemment qu’elle était fière Alba, pourtant il y avait quelque chose qu’elle ne comprenait pas. Pourquoi s’était-il arrêté aussi définitivement dans cette petite ville australienne ? « Lesquelles ? » Demandait Alba trop curieuse pour son propre bien. Ils étaient tous les deux heureux. Alba lui prit la main sans penser au sens que ça pouvait donner. Elle n’avait plus de sentiment pour l’italien. Ce geste n’était qu’un geste de joie, elle la serrait quelques secondes avant de la relâcher. Chacun de leur côté ils avaient avancé mais ces retrouvailles étaient un cadeau inestimable. De son côté également il avait des questions, lui qui la connaissait dans sa période de liberté et de fougue. Pourquoi s’était installée dans la sédentarité ? Elle qui habitait dans la monde, qui n’avait pas de logement fixe avait à présent une maison, avec un jardin, une balançoire et peut-être bientôt une piscine. Que lui était-il arrivé ? La réponse au final était toute simple. Il y avait Jonah. Ce petit garçon avait modifié sa vie et surtout en bien. Evidemment que les voyages lui manquaient. Elle rougissait légèrement. « Merci c’est vraiment gentil. » Elle espérait l’être une super maman. Il méritait tellement d’être aimé et épanouit. « Il est vraiment génial ! » Elle pourrait lui présenter si ça tentait Livio. Son sourire en revanche disparu presque quand Livio faisait référence au père. Elle baissait le regard la blonde. « C’est plus compliqué … le père habite ici depuis toujours. » Sauf quand il voyageait.

Il vantait ses envies de voyage, Livio, ses escapades dans divers coins de la planète. Et pourtant, le voilà ici, à sous-entendre du bout des lèvres qu'il avait quelques raisons de rester ici. Des raisons qui interpelèrent Alba et cette curiosité qu'il avait toujours connu chez elle. Il esquissa un sourire quand elle les lui demanda, son regard s'illuminant d'une lueur malicieuse et joyeuse. « Je suis tombé amoureux, tout simplement. » Tout simplement... mais quel chamboulement. Aura avait quitté sa vie, 8 ans plus tôt, avec quiproquo et fracas.Elle était revenue avec le même fracas, mais avec de la maturité et des années de vie en plus. Leur relation avait pris le temps de germer, avait connu quelques vents contraires et bourrasques, mais elle avait désormais des racines bien ancrées. Cette femme avait reconstruit Livio de la plus belle manière possible, lui montrant la voie à suivre, lui donnant envie de tout laisser pour elle, rien que pour elle. Elle était là, la principale raison de son exil en Australie. Et même s'il était à l'autre bout de la planète, Livio avait étrangement trouvé plus de familiarité ici que dans son propre pays. Ces visages connus rendaient l'éloignement plus facile à vivre. Il serra la main d'Alba, lui rendant son sourire, y retrouvant cette joie qui les nourrissait aujourd'hui, à l'idée de se revoir, de se retrouver dans la même ville. Même si l'attirance charnelle s'était dissipée, il y avait encore toute cette complicité, cette sensation d'être sur la même longueur d'ondes qui surgissait. Et c'était agréable, tellement agréable. Aussi, il avait besoin de remettre les horloges à zéro et connaître tout ce qui s'était passé dans la vie d'Alba, afin de voir ce qu'elle était devenue, qui elle était devenue. Et la première nouvelle fut surprenante, joyeusement surprenante. Alba était maman. Une super maman. Il suffisait de voir son regard s'éclairer  et ce sourire s'afficher alors qu'elle parlait de son fils. « Je ne doute absolument pas qu'il soit génial ! Il a la moitié de tes gènes, quand même ! » dit-il, complice. Mais en évoquant le père, le sourire d'Alba s'amenuisa et une gène se fit sentir chez Livio. « J'ai l'impression d'avoir fait une gaffe... » dit-il, penaud. « ça se passe mal entre vous ? » Il ne voulait pas appuyer sur la plaie. Aussi respecterait-il son choix de ne pas en parler.

Il y avait tant de chose à rattraper. Huit années à raconter. Alba en avait des choses à dire, ça ne l’étonnerait pas que Livio en ait également. Huit années où ils avaient changé et ils avaient pris de la maturité. La vie jouait de drôle de tour, imposant ainsi à Alba et Livio de se revoir des longues années après dans le pays de la blonde. Il y avait des tonnes de raisons de venir en Australie mais Bowen pas forcément. La réponse Livio était empreinte de toute logique. L’amour. Il n’y avait pas de meilleurs raisons que celle-ci. C’était la même que celle de la photographe. « Oh … Je vois ! » Disait-elle en souriant. « J’espère qu’elle a conscience de la chance qu’elle a. » Pour Alba, Livio était le parfait copain. Elle se souvenait encore de sa douceur et de ses longs échanges. Parfois, ils avaient abusé dans l’excès de l’alcool et de la drogue. Revoir Livio lui rappelait son voyage et une pensée fulgurante animait Alba. Elle n’était pas tombée enceinte de lui, et pourtant ça devait leur arriver d’oublier ce petit caoutchouc protecteur. Le destin avait voulu qu’elle soit liée à jamais avec Léo. Elle éloignait ses pensées, ne se concentrant que sur le bel italien. Il n’y aucune raison pour Alba de faire durer le suspense. Elle lui avouait la suite de son voyage et l’élément perturbateur de celui-ci qui fit chavirer le cœur de la blonde. Elle riait à la remarque du brun. « C’est gentil ! Même s’il ressemble beaucoup plus au père. » Il avait les mêmes yeux que Léo. Les boucles de ses cheveux rendaient indomptables les coiffure du matin. Evidemment qu’il avait une part d’Alba, mais elle ne le voyait pas. Parler de Jonah ramenait forcément la conversation à Léo. Cette histoire sans fin qui ne faisait qu’émietter les restes du cœur de la blonde. « Oh non tu n’as pas fait de gaffe. » Le rassurait-elle. « Des fois … J’ai dû mal à ne pas lui en vouloir. Mais bref, on est pas là pour parler de ça. » Concluait-elle. Ils auraient le temps d’en parler maintenant qu’il vivait dans la même ville. « Du coup j’ai appris par Freja que tu avais ta propre marque de vêtement. » Il faisait des supers vêtements, elle le savait bien Alba vu qu’elle avait la chance de voir une de ses créations sur la norvégienne avant qu’elle ne lui enlève.

Il était venu ici pour le travail. L'amitié l'avait fait rester un peu plus longtemps. Et finalement, c'était l'amour qui l'avait poussé à s'installer définitivement. Livio était tellement sans attaches que c'était la seule et unique raison qui l'aurait poussé à rester dans un pays. Il esquissa un sourire aux mots d'Alba :  « C'est plutôt moi qui aies de la chance de l'avoir... » Alba avait connu Livio au moment où le vilain petit canard était devenu un cygne. Elle n'avait pas connu ses années les plus sombres, durant lesquelles il se détruisait et prenait plaisir à détruire les autres. Il avait eu des moments de vie où il ne se reconnaissait plus, où il était devenu imbuvable et incontrôlable. C'était toujours des femmes qui l'avaient remis sur le droit chemin, en l'apaisant, en l'éveillant, en lui redonnant confiance en lui. Alba et Aura étaient à la tête de ces femmes. Et aujourd'hui, l'une d'elles allait lui donner le plus beau rôle de sa vie. Alba aussi avait offert ce rôle à un homme. Elle était maman, un statut qui la rendait encore plus lumineuse qu'elle ne l'était à l'origine. Il rit et secoua la tête : « Arrête, je suis sûr qu'il te ressemble énormément ! » C'était plus simple de voir les ressemblances avec le conjoint que les siennes. « J'espère que tu me le présenteras, ce petit bout ! » dit-il en souriant. Il serait ravi de rencontrer le petit homme de sa vie. Le grand aussi. Mais sur ce point-là, l'histoire d'amour entre Alba et le père de l'enfant semblait bien complexe. Livio se sentit mal à l'idée d'avoir fait une gaffe. La blonde le rassura sur ce point-là mais pour autant, elle ne semblait pas prête à en dire plus. « Tu sais que si tu as besoin d'en parler, je suis là, maintenant. » Lui et son cerveau d'homme, plus enclin à comprendre les comportements de ce père qui rendait Alba complètement chèvre. Mais il n'était pas là pour insister. Alba changea vite de conversation en évoquant Freja, puis la marque de Livio. « Oui, je me suis lancé dans cette aventure. C'était ce qui me ressemblait le plus. » Il ne se voyait pas enfermé dans un bureau. Lui, il avait besoin de bouger, de se renouveler, de s'imprégner des différentes cultures. La mode était un bon tremplin pour cela. « Du coup, tu connais Freja... Vous vous êtes rencontrées où ? » demanda-t-il, sans vraiment savoir quelle était la relation entre les deux jeunes femmes.

Il y avait eu tant d’écouler que Livio n’était plus le même homme. Elle l’avait quitté à l’orée de l’âge adulte et elle avait devant un homme mature et qui allait devenir papa, mais ça elle ne le savait pas encore. Il avait vécu pas mal de chose Livio depuis le départ d’Alba mais quand il parlait de la femme qu’il aimait, il était une autre personne. « Tu me la présenteras ? » Demandait Alba souriante. Elle ne connaissait pas la jalousie qui existait entre les deux, et surtout elle ne savait pas qu’elle pouvait être la cause de petite dispute entre eux. Livio il remontait à une vie passée de la blonde, une vie où ni Jonah ni Léo existait. Une vie où elle s’amusait à capter des bouffée de la vie. Livio il restait un souvenir de cette vie mais il n’y aurait plus rien d’autre entre eux qu’une grande affection et une profonde amitié. Elle avait besoin de lui dire à quel point elle avait changé et que ce changement brutal ce n’était la faute que d’une personne : Jonah. Ce n’était pas Léo qui avait rendu la blonde si sédentaire, c’était Jon. Elle attendait qu’il soit un peu plus âgé pour lui faire découvrir sa passion du voyage. Evidemment qu’il avait des points communs avec sa mère, notamment le blond de ses cheveux mais il était quand même une copie conforme de son père. « Il a le même caractère que moi, je ne sais pas si c’est un cadeau. » Disait-elle en riant. Non Jon était parfait, il avait pris les bonnes qualités. Evidemment il avait son petit caractère à la Emerson comme elle aimait le dire Alba. « Evidemment ! Il va t’adorer c’est sûr surtout si tu lui dis que tu n’es pas Australien, il va te poser plein de question. » Disait-elle en riant. Jon aimait découvrir de nouvelles choses et il aimait presque tout le monde. Mais parler de Jon c’était forcément parler de Léo, parce qu’elle ne l’avait pas fait seul cet enfant. Elle aurait pu, mais Livio la connaissait Alba. Elle n’était pas le genre de femme à faire un enfant toute seule en plein milieu de son voyage. « C’est gentil. » Il était tellement adorable Livio. « Un jour je t’en parlerais. » Mais pas aujourd’hui. Ils n’étaient pas là pour parler de choses tristes ou désagréables, ils étaient là pour rattraper le temps perdu. Il avait sa propre marque de vêtement l’italien, et ça fascinait la blonde. A l’époque il ne savait pas ce qu’il voulait faire. « C’est génial et tes vêtements sont magnifiques ! » Oui elle l’avait vu cette belle robe, peut-être qu’elle irait acheter deux trois pièce de son ami. Alba n’avait jamais caché qu’elle aimait également les femmes. On la voyait plus souvent avec des hommes mais elle aimait les courbes généreuses et douces des femmes, surtout celle de la sulfureuse norvégienne. « Sur une appli de rencontre. On a parlé de ma galerie, elle est venue m’aider et depuis on se voit régulièrement. » Disait-elle naturellement, comme si c’était logique après tout.

Pendant leur mois ensemble, Livio s'était confié sur sa vision de l'amour, comme quoi ce n'était pas pour lui. On s'était joué de lui. Puis quand il avait amorcé son changement physique, attirant subitement les regards sur lui, il s'était vengé en brisant des cœurs. Et puis, Aura était arrivée, bouleversant tous ses plans, l'attirant alors que ce n'était pas le bon moment. Il avait juste fallu attendre sept ans pour qu'ils soient prêts à s'aimer. Et aujourd'hui, elle était la responsable de ce sourire niais qu'il avait sur les lèvres. « Oui, je te la présenterai. Je ferais peut-être même d'une pierre deux coups... » dit-il, avec amusement, ne donnant pas plus de détails. Si elle rencontrait Aura, elle rencontrerait aussi son bébé. Même s'il était bien au chaud dans le ventre de l'italienne, il était quand même bien là. Sans doute Alba, en apprenant qu'il allait devenir papa, comprendrait tous ces changements. Elle-même était devenue maman, elle savait donc ce que c'était que de devenir parent. S'amusant sur les ressemblances du petit, Livio éclata de rire quand Alba confia qu'il avait son caractère : « Il ne doit pas se laisser marcher sur les pieds, ce petit ! » Alba était douce, bienveillante, à l'écoute, mais elle avait son petit caractère. Même en un mois, Livio avait pu l'entrevoir. En tout cas, il espérait sincèrement rencontrer ce petit garçon. Ce qui semblait envisageable par Alba. Il se mit à rire en comprenant que le petit serait heureux de rencontrer un non-Australien. « Je répondrais avec grand plaisir à ses questions. Et je lui dirai à quel point l'Italie est le plus beau pays du monde... à égalité avec l'Australie, évidemment. » Autant garder les relations autralo-italiennes cordiales. Mais évidemment, en parlant du petit, vint la question du papa. Et très vite, il comprit que c'était complexe. Il n'était pas là pour remuer le couteau dans la plaie, il se contenta de lui réaffirmer sa présence si jamais elle en avait besoin. Et pour changer de sujet de conversation, sa marque – et Freja – semblait être le bon compromis. « Je viens à peine de me lancer dans une collection pour femmes, alors ça me fait plaisir ce que tu dis. Si tu veux, je t'en montrerai quelques pièces, et tu pourras te servir. » Un sourire vint s'afficher sur ses lèvres. Cela lui faisait toujours plaisir d'offrir quelques vêtements à son entourage. Freja était déjà repartie avec les mains pleines. Freja qui connaissait donc Alba. « Sur une appli de rencontres ? » demanda-t-il avec un sourire. « Donc il y a quelque chose entre vous deux ? » continua-t-il, avide de potins.