a million pictures of you could never be enough (juggie)

Ça y est, tu étais libre. Libre de tes mouvements, libre de respirer un nouvel air avec tes nouveaux poumons. Tu devais faire attention quand même, c’était encore très suivi, tu avais encore un traitement pour éviter le rejet mais ça faisait quelques semaines que tu avais hérité de ces poumons tout neuf. Et ça faisait quelques jours que tu étais sorti de l’hôpital. Il était temps ! Ces murs blancs auraient eu ta peau si jamais tu aurai du y rester une semaine de plus. T’avais même penser à mettre fin à tes jours, c’est pour dire à quel point tu étais au bout du rouleau. Tu avais passé quelques jours chez Charlie, pour qu’elle t’aide à t’en remettre un peu, une fois partie de l’hôpital. Puis, depuis hier, tu étais rentré à l’appartement avec Elmo et Vega. Mais t’avais besoin de faire un vrai truc ce soir, t’avais besoin de sortir et de respirer l’air frais de la ville de Bowen. C’est bien pour ça que tu avais pris le chemin de la fête foraine. Du fun, de l’amusement, c’est tout ce que tu voulais. Du haut de tes 29 ans, tout allait bien et tu pouvais enfin profiter de ta vie sans penser au pire. C’était inespéré. Mais pourtant, c’est bien ce qui est arrivé. Les lumières, la grande roues, l’odeur de barbe-à-papa qui venait chatouiller ton nez, c’était exactement ce dont tu avais besoin. Alors tu marchais aux travers de la fête foraine, un paquet de pop-corn dans la main entrain de t’émerveiller devant tout ce qu’il y avait autour de toi. On aurait dit un enfant de 12 ans qui sort pour la première fois dans une fête foraine sans ses parents. Tu t’émerveillais tellement en regardant les manèges ainsi que les décorations que tu ne regardais pas tes pieds mais plutôt en l’air. Et évidemment, tu basculais quelqu’un en faisant tomber ton pop-corn par terre. « Pardon, j’suis vraiment désolé je regardai pas où j’allais et… » dis-tu en laissant ta phrase en suspens. Tes yeux s’étaient levé sur la femme que tu avais percuté et c’était elle. Maggie. Ton ex petite-amie. Ça faisait des années que tu ne l’avais pas vu et ça te faisait un choc de la voir là, comme ça. « Maggie ? » demandas-tu comme un idiot alors que tu savais très bien que c’était elle.

@Maggie Fairchild

T’étais de retour depuis un moment maintenant, après plus de trois ans d’absence loin de Bowen. Perth te semblait si loin mais si proche en même temps. Les souvenirs que tu tentes d’effacer sont toujours bien présents et quelque part, tu souffres. Tes cheveux avaient repoussés et même atteints une belle longueur que tu appréciais. Tes sourcils étaient plus clairsemés qu’avant, mais tout allait bien. Tu t’étais promis une balade à la fête foraine, tu adorais la barbe à papa, le pop corn au caramel qu’on pouvait y retrouver. Les manèges aussi… Tu ne savais pas trop comment ton corps réagirait aux différents stimulis, après tout, t’avais été sur le carreau plutôt longtemps. T’as la barbe à papa dans les mains et tu la dévores par petits morceaux avec un air jovial. Puis, sans trop savoir ce qui se passait, tu fracassais quelque chose ou plutôt quelqu’un… Tu grognais en bougeant et en frottant ton bras. Tu te retournais vers l’étranger pour constater qu’il n’était pas si étranger que ça… Jules Keynes. Ton corps se met à frissonner d’un coup. « Sallo ?! » Salaud?! Mais il n’avait pas été si terrible avec toi… Tu fronçais les sourcils par rapport à toi-même. T’étais clairement sous le choc pour sortir un truc pareil. Mais pourtant, ça faisait du sens, entre salut et allô... « Jules… » Que tu souffles doucement. « … Je… heu… comment vas-tu? » Demandais-tu alors que le rose teintait tes joues alors que tu tentais de retrouver un semblant de dignité. Il n’était pas un réel étranger et toi, t’étais déjà dans tous tes états.

Ça te faisait du bien de voir toutes ces lumières, ces enfants heureux aux pieds de leurs parents entrain de trépigner d’impatience d’aller dans la grande roue. Toi aussi tu étais aussi émerveillé qu’eux. T’avais l’impression de redevenir un petit garçon, et d’en avoir encore plein les yeux. Mais tu te sentais trop bien que tout reste ainsi. Malheureusement, tu avais percuté quelqu’un et tu avais fait tombé tes pop-corn sur le sol. C’était pas grave, t’en rachèterai d’autre. Mais quand tu levais les yeux vers la femme que tu avais touché, tu t’émerveillais à nouveau. Elle était aussi belle que dans ton souvenirs, tu avais des souvenirs qui venaient te chatouiller l’esprit et tu te revoyais vivre avec elle la plus belle histoire d’amour de ta vie. « Ah oui, carrément » dis-tu avec un rire. Tu savais pas vraiment ce qu’elle avait dit, c’était plus drôle qu’autre chose. Tu voyais qu’elle étais aussi déstabilisée que toi, qu’il y avait une certaine gênante entre vous. Mais tu étais content de la revoir ici. Tu avais suivi sa vie sur les réseaux sociaux, tu savais qu’elle était partie à Perth et qu’il y avait eu un garçon là-bas. Mais rien de plus. « Je… ça va, je sors de l’hôpital » soufflas-tu avec un léger sourire sur les lèvres. Elle connaissait ta maladie et le quotidien que ça infligeait. Maggie t’avait accompagné un nombre incalculable de fois à l’hôpital et elle avait subi la maladie autant que toi. « Et toi, comment tu vas ? » demandas-tu finalement, espérant qu’elle te réponde qu’elle est à Bowen pour de bon.

Alors que tu venais de le traiter de salaud, il semblait plus en rire, ce qui te permettait doucement de regagner une teinte normale. Un teint de lait, mais normal dans ton cas. Il te disait qu’il sortait de l’hôpital. Tu as du te raviser pour lui dire que toi aussi, tu sortais de l’hôpital, par réflexe. « Ça s’est passé comment? » Que tu lui demandes d’office avec un regard compatissant. « Tu avais quelqu’un avec toi? » Avais-tu le droit de le questionner ainsi? Tu ne savais pas, mais tu t’imposais quand même. À sa question, tu souriais et envoyais tes cheveux vers l’arrière. « Ça va, je suis de retour. Ça fait du bien et pile au même moment que la fête de la Mangue, tu sais comment j’adore ces festivités… » Que tu dis, les yeux brillants. « Je te rachète un pop corn, tu viens? » Que tu déclares en te déplaçant vers le kiosque approprié, tu lui faisais signe de te suivre et tu lui offrais même de ta barbe à papa, si ça ce n’était pas de la générosité, tu ne savais pas ce que c’était. « Tu le veux au caramel ou régulier, j’ai pas vu ce que t’avais pris. » que tu lui dis, menteuse.

La voir là c’était comme irréel. Tu la voyais comme une gemme qui brillait dans la nuit qui tombait sur la ville. Bowen était pas très grand, vous alliez vous revoir forcément. Tu lui disais que tu revenais de l’hôpital et c’est là qu’elle te posait beaucoup de questions. « J’me suis fait greffer des nouveaux poumons il y a quelques semaines » dis-tu avec un léger sourire. Tu étais tellement heureux que ça soit arriver, que tu ne sois plus perdu seul dans ton grenier que tu t’étais formé dans ta tête, par désespoir. « J’étais avec ma soeur et Charlie » ajoutas-tu quand elle te demanda avec qui tu étais. Elle savait très bien qui était ta soeur et qui était Charlie, ta meilleure amie depuis plusieurs années. Tu voyais que cette question n’était pas anodine dans la bouche de Maggie. « Oui, j’me souviens » dis-tu avec un sourire bienveillant. Tu te souviens de beaucoup de choses avec la blonde. Vous aviez vécu une belle histoire tous les deux et tu l’avais lâchement abandonné. Elle te proposait de t’accompagner acheter de nouveaux pop-corn que tu avais fait tombé en percutant la jeune femme. Ils étaient tous tombé par terre, t’aurai pu faire des petits travaux de terrassement pour les enfouir dans le sol, mais bon, t’étais plus occupé par les beaux yeux de la blonde. Du coup, tu la suivais jusqu’au stand et elle te demandait ce que tu avais pris. « Caramel, mon préféré » dis-tu avec un sourire en coin.

Il s’était fait greffer des poumons, surprise, tes yeux s’agrandissaient et ton sourire ne tardait pas à apparaître. « C’est vrai?! » Que tu lui demandes, trop contente pour lui. Tu sautes sur place puis tu lui sautes dans ses bras. « Dis-moi que t’as célébré ça comme il se doit… » Que tu lui dis avec un regard plein de sous-entendus. T’étais tellement contente pour lui! Ça devait tellement lui simplifier la vie. Il était avec sa sœur et Charlie, tu hochais la tête positivement avec un sourire. Tu ressentais ces petits papillons dans ton estomac qui s’étaient éveillés alors qu’il se souvenait de ton amour pour la fête de la mangue. Tu te rappelles toutes les fois où vous étiez venus à la fête foraine pour l’occasion. Les manèges, les gourmandises, les folies, les peluches gagnées. Tu devais bien avoir un ananas qui trainait quelque part dans tes boîtes que tu n’avais pas encore défaites. « Et… tu vois quelqu’un en ce moment, Charlie peut-être ? » que tu demandes naïvement. Tu voulais savoir si tu laissais ces petits papillons être ou si tu les tuais sur le champ. C’était à voir… Tu esquissais un sourire en entendant caramel… Tu en commandais deux puisque tu avais terminé ta barbe à papa. C’était à croire que t’étais un gouffre sans fond. Tu payais bien sagement et tu recommençais à marcher près de Jules. « T’as fait quelques manèges, sinon? »

Tu étais tellement heureux de donner cette nouvelle à Maggie. Elle non plus n’en revenait pas. C’était enfin l’accomplissement de ta vie, avoir pu te « remettre » de ta maladie. Le plus dur était passé mais tu n’étais pas en rémission totale. « C’est vrai » dis-tu fièrement avec un grand sourire. Heureusement que tu avais un entourage digne de ce nom, parce que tu comptais bien fêter ça, comme la blonde le suggérait. « Pas encore, j’suis seulement sorti de l’hôpital y’a quelques jours, j’étais chez ma soeur pour me remettre un peu » répondis-tu avec un sourire en coin. Charlie avait été d’une aide colossale pour toi, ces derniers temps. C’était chacun son tour… Puis la question suivante de ton ex-petite amie te faisait rire intérieurement. Elle te demandait si tu voyais quelqu’un en ce moment. « Non, personne » soufflas-tu avec un léger rictus. Tu avais ce côté où tu voyais l’amour qui renaissait en toi. C’était toujours pareil quand tu voyais Margaret. Elle te rendait toujours toute chose, des papillons dans le ventre, des étoiles dans les yeux. C’était increvable, ce sentiment. « Et toi ? » demandas-tu un peu plus sérieusement. Tu avais bien stalké ses réseaux sociaux et tu avais déjà vu un homme sur son feed, assez souvent. On va pas se le cacher, tu avais été extrêmement jaloux. Une fois les pop-corn servi, vous continuez la balade dans la fête foraine. « Pas encore, à vrai dire, je venais juste d’arriver » répondis-tu à la jeune femme. « Et toi, t’as pu… » dis-tu en laissant ta phrase en suspens. Tu avais senti sous ton pieds un truc bien visqueux et dégueulasse. Très bien, très glamour dit donc ! Tu venais de marcher dans une crotte de chien. Super, t’as l’air intelligent. « Fais chier » juras-tu dans ta langue natale qui est le français. Tu essuyais ton pieds dans l’herbe avant de reprendre. « Désolé, je disais… t’as pu en faire toi ? » demandas-tu à la jeune femme, un peu gêné.

Il était heureux et ça se voyait, ça te faisait du bien de le voir comme ça. Il te confirmait qu’il était tout juste sorti de l’hôpital et qu’il était chez sa sœur. Tu hochais la tête positivement. « Je suis certaine qu’elle a été une infirmière de substitution hors pair! » Tu n’en doutais pas en connaissant Charlie. Il te répondait qu’il n’avait personne dans sa vie… ce qui expliquait sans doute le pourquoi c’était sa sœur qui s’était occupée de lui. Tu souriais un peu, malgré toi. Tes joues rosissaient, c’était comme si tout était aligné entre vous deux. Il te retournait la question et tu secouais la tête négativement. « Non plus. » J’ai pas retrouvé quelqu’un d’aussi génial que toi avais-tu failli ajouter, mais tu t’étais abstenue. Tu ne parlais pas non plus de ton ami gay qui avait accepté le parti risqué d’être ton faux copain pour ses parents et pour toi, pour sauver ta face. L’homme venait juste d’arriver et tu hochais la tête. Tu le remarquais, qu’il avait marché dans une crotte de chien et tu riais doucement en l’entendant parler français au passage. « Non, pas encore… J’sais pas si je veux en faire. » La véritable question était : pouvais-tu en faire? Tu ne t’imaginais pas perdre conscience dans l’un de ces manèges. « Peut-être quelques glissades, le truc à la Grease aussi… La grande roue… » Que tu songes. T’étais peut-être devenue ennuyeuse. « T’as envie d’en faire ou plutôt de manger sans fin et aller libérer toutes les peluches? » T’as un sourire en coin.

Maggie avait longtemps était ton infirmière, quand tu étais au plus bas et que tu ne pouvais rien faire à cause de la maladie. Elle et Charlie s’étaient relayées à de nombreuses reprises pour ça. « Elle a toujours été douée pour ça » dis-tu avec un sourire. Tout comme toi, c’est ce que tu voulais dire mais tu te retenais. Après tout, vous n’étiez plus ensemble et elle semblait vivre sa meilleure vie. Et ça c’est ce que tu voyais sur les réseaux sociaux. Tu t’étais imaginé qu’elle était heureuse, en couple et épanouie. Peut-être que tu te trompais ? Tu ne savais pas trop. Mais tu lui posais la question pour être sur. Elle était seule. Tu te sentais un peu soulagé, mais tu ne comprenais pas trop. C’était peut-être une discussion pour plus tard. Tu avais juste hoché la tête en guise de réponse, un léger rictus sur les lèvres. Alors que vous marchiez dans la fête foraine, tu marchais sur une crotte de chien et tu jurais dans ta langue maternelle. Quelle idée de pas regarder où tu mets tes pieds aussi ? Tu essuyais ton pieds tant bien que mal dans l’herbe en continuant de discuter avec la blonde. Elle semblait ne pas avoir envie de faire énormément de choses à part manger et jouer à la pince aux peluches. Tu la suivais dans son idée. « Manger sans fin et libérer les peluches, c’est un plan qui me plaît bien » dis-tu avec un sourire. Après tout, tu étais guéri mais tu venais de subir une lourde opération alors tu savais pas si tu avais le droit de faire trop de manège avec des sensations.

Tu ne t’étais jamais offusquée à la vue de santé plus faible, tu tentais d’aider au mieux et tu faisais une gentille soignante. Peu compétente, mais t’étais gentille et tu voulais foncièrement aider. « Ça, c’est vrai. C’est une sweetheart. » Que tu esquisses avec un petit sourire. Tous les deux, vous marchiez tranquillement sur le chemin des manèges et attractions en tous genre et quelque part, tu te sentais un peu étrangère. Tu terminais ton pop corn que tu jetais en croisant une poubelle. Il te suggérait manger sans fin et libérer les peluches, un plan intéressant. T’avais toujours été une grande enfant. « C’est moi ou les manèges deviennent un peu… désuets quand t’es adulte. J’veux dire, tu ne peux plus aller dans tous… Et puis toi, toi faut faire attention. » Que tu admets. Il venait d’avoir une greffe, toi un cancer : autant y aller mollo. Tu te diriges vers une attraction. « J’te préviens, je veux l’énooorme licorne rose! » Tu esquisses un petit sourire et tu sors un billet pour courir la chance de gagner la peluche. « Et sinon, la vie? Tu fais quoi ces temps-ci? » que tu lui demandes en lançant une première balle sans grand succès.

Ta meilleure amie et ta soeur s’étaient toujours relayé pour prendre soin de toi quand tu allais à l’hôpital et pour ça, tu leur en était éternellement reconnaissant. Sans elles, la vie aurait été dure. Déjà, sans Maggie, la vie était compliqué. « Ça c’est sur » soufflas-tu avec un sourire. Tu balayais un diptère d’un coup de main, car il venait se nicher dans ton sceau de pop-corn et tu ne voulais pas les gâcher ceux là. Elle ne voulait pas faire de manèges, et tu ne voulais pas forcément non plus. C’était juste que tu voulais passer un moment avec elle, il n’y avait pas d’autres choses que tu voulais faire. « Oui faut faire attention, mais bon, un jour j’monterai dans ce genre de manège. Enfin j’espère » soufflas-tu avec un sourire en coin. La greffe se stabiliserait dans les années à venir, et un jour tu pourras faire tout ce que tu as raté dans ton enfance. Vous vous dirigiez vers plusieurs stand dont un avec un beau vitrail dessus, qui faisait très classe. A côté, il y avait les fameuses licornes roses dont Maggie te parlait. « Donnes moi une clef à molette et j’démonte la machine pour te l’avoir » dis-tu avec un léger rire. La jeune femme commençait à jouer en lançant une balle, te demandant ce que tu faisais de ta vie. « J’suis toujours au Bowen Independant et puis ma chaîne youtube marche toujours aussi bien. Et toi, alors ? » demandas-tu à la jeune femme, curieux de savoir ce qu’il se passe dans sa vie à elle.

« Donne-toi quelques semaines, mais c’est certain que tu iras et je t’accompagnerai. » confies-tu avec un sourire aux lèvres. T’allais quand même pas le laisser tout seul dans cette folie que tu avais toi-même suggéré. Ça te donnait encore un peu de temps pour récupérer des forces et prendre soin de toi. T’étais atrocement frêle et ta santé n’était pas au beau fixe, en même temps c’était normal, tu retrouvais peu à peu un système immunitaire quand on l’avait réduit à néant quelques années plus tôt. Tu te mettais à rire lorsqu’il te demandait un outil pour ouvrir la machine et te le donner. « Mais c’est pas romantique, faut que tu la gagnes! » que tu dis en grande gueule que tu es… puis tu réalises ce que tu dis parce que… c’est pas exactement ça en ce moment. Tu rougis vivement et tu commences à jouer pour te changer les idées. Heureusement, ta question avait détourné le tout. Il te répondait et tu hochais la tête en prenant note de la situation. « Je ne savais pas! C’est chouette pour ta chaîne YouTube! » Menteuse. Toi aussi tu l’avais stalké. C’est normal, c’est ton ex… Tu ne pouvais pas faire autrement. Puis, tu l’aimais encore d’une certaine façon. Vous aviez un bagage tous les deux. « J’hésite à partir mon propre cabinet ou bien collaborer avec quelqu’un et travailler pour un gros nom… » Tu hausses les épaules. « En même temps, j’ai travaillé pas mal à Perth. » Menteuse, menteuse et menteuse! Tu avais été traitée pour ton cancer tout le temps et t’avais prétexté travailler pour un cabinet qui ne te connaissait pas. « J’sais pas, j’pense peut-être travailler à mon compte, cette fois-ci… » Projet que tu avais caressé depuis tes premières années en études de droit.

« Avec plaisir » soufflas-tu avec un sourire. Tu n’étais pas encore totalement remis de cette greffe de poumons et tu voulais tout faire bien pour que ça se fasse rapidement. Et puis retrouver Maggie après tout ce temps, c’était plutôt un bon signe. Tu as toujours été amoureux d’elle, quoi que tu en dises. Et la revoir après tout ce temps, ça te fait du bien comme du mal. Tu te dis que tu lui as infligé trop de souffrance pendant votre relation et tu ne veux pas recommencer. Mais il y aussi cette petite voix qui te dit : tu l’aimes toujours, alors fonces. « Okay, laisses-moi plusieurs essais et j’te gagne la peluche » dis-tu avec un léger rire. Romantique ? Peut-être qu’elle aussi n’avait pas réellement tourné la page. Tu mettais une pièce dans la machine et tu commençais à essayer d’attraper une peluche pour la blonde. « Oui, franchement j’suis super content » soufflas-tu avec un sourire, les yeux sur la machine. Elle te parlait à son tour de son projet d’avenir, qu’est-ce qu’elle allait faire maintenant qu’elle avait remis les pieds à Bowen. Tu espérais que ça soit pour du long termes. « C’est plutôt cool de travailler à son compte, je suis sûr que ça t’irait très bien » dis-tu à la jeune femme. Tu finissais, après plusieurs pièces et plusieurs essais à attraper une peluche et tu affichais un grand sourire de vainqueur. T’avais même fait une petite danse de la joie. Une fois la peluche sortie de la machine, tu la tendais à Maggie. « Et voilà, madame Fairchild » dis-tu en lui donnant.

Tu n’étais pas certaine que toi, tu puisses le faire, mais tu t’étais promis que plus rien ne t’arrêterait. Puis, vous aviez fait diversion tous les deux avec une peluche et tu riais doucement en te disant qu’il aurait besoin de plusieurs essais. « Mais j’croyais que j’étais ta petite patte de lapin ou ton petit trèfle à quatre feuilles. » Tu le regardais faire et tu tapais joyeusement des mains lorsque tout allait bien. « Ça a toujours été ton objectif, cette chaîne YouTube. » Que tu lui confies, attentive à ce qu’il faisait. Il te parle de travailler à ton compte et tu hoches la tête. « Mais j’crois que je vais trouver quelqu’un avec qui m’associer… J’en ai parlé récemment avec Knox et vraiment, ce serait l’idéal. » Tu n’avais pas envie de t’étendre davantage parce que ça pouvait être dangereux. Après tout, Knox en savait beaucoup plus que Jules sur la vérité… Finalement, il attrapait une peluche qu’il te tendait et tu ne pouvais pas avoir un plus grand sourire. « Tu m’appelles Madame en me donnant une peluche? J’sais pas trop quoi en penser… » Que tu lui dis doucement puis tu te mettais à rire. Tes joues prenaient une jolie teinte rosée. « Merci pour… Arthur. » Voilà, il s’appelait Arthur maintenant. « T’as envie de faire d’autres jeux? » que tu lui demandais gentiment.

« T’as toujours été mon porte-bonheur » soufflas-tu avec un sourire en coin. Même plus que ça, il faut l’avouer. Maggie était devenu une personne essentielle à ta vie, même quand elle en était sortie. Et c’est à ce moment là que tu t’en étais rendu compte. « Oui, et j’suis content d’en être là où je suis avec cette chaîne » répondis-tu simplement. Le but était de sensibiliser les gens à la maladie, de voir qu’on pouvait quand même vivre. Et maintenant, tu parlerai du point de vue d’un greffé. A ton tour, tu demandais des nouvelles à la blonde. « Alors j’espère pour toi que ça va se faire et que tu vas y arriver avec ce partnership » dis-tu avec un sourire en coin, la regardant dans les yeux. Puis tu te concentrais de nouveau sur la machine pour attraper une peluche et tu y arrivais en une seconde. Après un petit signe de victoire, tu récupérais cette dernière pour la tendre à ton ex petite-amie. « Tu t’attardes trop sur les détails, je t’offre une peluche, sois heureuse » dis-tu avec un léger rire. La Fairchild lui donnait alors un prénom et ça te faisait sourire encore plus. « De rien, Arthur » soufflas-tu avec un sourire. « J’suis partant pour continuer, oui ! Qu’est-ce que tu veux faire ? » demandas-tu à ton tour à la blonde.