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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 So very far from fine (one shot story)

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So very far from fine (one shot story) Empty
MessageSujet: So very far from fine (one shot story)   So very far from fine (one shot story) EmptyDim 26 Juin 2022 - 13:34

Sydney, 15 juin 2022

Étendu sur son lit médicalisé, il ne pouvait plus bouger. Rien ne fonctionnait. Il entendait seulement des voix hurlant depuis le poste télé de la chambre voisine. Ils débattaient sur l'impact écologique des véhicules à moteurs thermiques, encore et toujours à déplacer le problème réel. Il aimerait néanmoins qu'ils se taisent, qu'ils le laissent tranquille. Non, ces échanges houleux ne cessaient pas, déblatérant leurs inventaires d'arguments pathétiques pour poursuivre le contournement des véritables questions à se poser. Il aimerait hurler à travers le mur pour stopper ces discussions, mais il n'arrivait pas à émettre le moindre son.

Chaque centimètre carré de sa peau aimantait le drap blanc qui le couvrait jusqu'aux épaules, rêche et léger, celui-ci semblait pourtant peser une tonne. Ses paupières étaient lourdes et le cerveau était étrangement vide. Il écoutait simplement les sons déformés par la cloison et attendait la visite de l'infirmière. Il n'aura qu'à cligner des yeux, se contracter sous ses doigts pour qu'elle injecte la sainte morphine. L'instillation de cette substance dans ses veines formait les seuls moments agréables de ces tristes jours.

Le temps s'étirait sans fin, il regrettait presque le temps du coma artificiel duquel on l'avait récemment tiré. Les heures défilaient et sa seule occupation consistait à observer tous ces tuyaux plantés dans son corps amaigri. Perfusé aux deux bras, d'innombrables tubulures serpentaient jusqu'à des branchements de bouteilles suspendues, de pompes et de pousses seringues électriques qui sonnaient de temps à autre de manière désagréablement stridente. Une sonde naso-gastrique destinée à le nourrir lui grattait furieusement la narine. Une autre prenait sa source dans son thorax pour évacuer le sang accumulé dans sa plèvre dans une poche suspendue à la barrière de lit. La dernière, beaucoup moins glamour, était destinée au recueil de ses urines légèrement hématuriques. Tout un système ingénieux pour le maintenir en vie, pour le rétablir et formait par la même occasion son enfer personnel. Théodore ne connaissait pas la véritable douleur avant ce jour, il s'était imaginé une définition de ce mot à travers diverses blessures de la vie, mais désormais il pouvait dorénavant décrire avec précision en quoi la douleur consiste. Il n'avait que cela à penser toute la journée.

Cela faisait deux jours qu'il essayait de répondre à cette question posée par les soignants à chaque visite : On peut appeler quelqu'un pour vous ?
Son pharynx se crispait dès qu'il tentait d'émettre un son.

Personne n'avait identifié ce patient à son arrivée, son bracelet d'identification le nommait "John Smith" nom protocolaire attribué par le Royal Adelaide Hospital de Sydney. Le pseudonymat remplaçait les numéros d'autrefois dans le soucis d'humaniser le patient. Il aimerait pouvoir leur hurler son nom, il aimerait revoir les siens... Pensant mourir seul dans cet endroit, son cœur se brisait à l'idée de ne les revoir, de ne pouvoir leur dire qu'il les aimait. Trois petits mots qu'il ne disait stupidement jamais. Qu'il n'avait pas encore dit à sa propre fille, quel idiot. Il devait tenir pour ça, pour corriger cette erreur dramatique. Plus les jours passaient dans cette solitude froide, plus il s'imaginait que personne ne tenait à lui, que personne n'avait remarqué son absence et le recherchait.  Son orbite droite tuméfié, les ecchymose de sa mâchoire le rendait difficile à reconnaître, même lui ne se serait pas reconnu. Il n'était que John Smith. Jusqu'à ce qu'un aide soignant prenne son service, et qu'au moment des si douloureux soins d'hygiène, reconnaisse les tatouages du célèbre illusionniste : C'est Teddy Kelly !

L'homme retrouvé tabassé dans un coin de rue à proximité de "The Star Sydney" l'un des plus grands casinos de la capitale, venait de retrouver son identité. Quelle histoire à travers l'hôpital ! Une célébrité arrivée en urgence vitale prise à temps en compte, de véritables héros qui avaient sauvé un homme qui n'était pas n'importe qui. Le pronostic vital avait été longuement engagé : hémo-pneumothorax, choc hémorragique, multiples fractures costales et trauma cranien. Beaucoup de sang, mais aucun élément d'identification : ni portefeuille, ni portable, ni carte de visite et pas un seul mot prononcé.

Les voix s'estompèrent de l'autre côté du mur, l'infirmière venait de balancer par voie veineuse du Propranolol pour l'endormir à nouveau, meilleur que la morphine encore. Son électrocardiogramme c'était emballé au cours de la réalisation du pansement sur le côté de sa tête. Dans les bras de Morphée il pouvait tout supporter. Elle avait promis qu'ils retrouveraient sa famille.

Il n'y avait rien pendant ce sommeil, ni douleur, ni pensée.

Aucun songe pour le torturer, pour se souvenir du stress qui l'ont conduit à cette situation. Son escapade à Sydney aurait dû durer qu'un jour ou deux, pour souffler loin de chez lui, loin de ceux qui pourraient le juger. Il avait subi sa pulsion du jeu, il n'avait pas imaginé que cela pourrait finir aussi mal.  Ses proches ne comprenaient pas, ils comprendront encore moins après tout ceci. Le plus simple était encore de dormir.

21 juin 2022

L'on avait attendu plusieurs jours avant de le sortir à nouveau du coma. À son réveil, la première à venir à son chevet fut évidemment sa mère, dévastée par des jours entiers sans repos. Privée de nouvelles de son plus jeune fils, elle était également au plus mal. La police avait été assez efficace pour communiquer entre eux et mettre fin à cet avis de disparition.

Ni une, ni deux, la mère Kelly avait sauté dans un avion pour débarquer auprès de son fils adoré. Les larmes versées furent indénombrables, tant d'émotions touchèrent sincèrement le personnel soignant qui déchanta bien vite. Madame Kelly était une mère insupportable, toujours à border son petit, à exiger les meilleurs traitements. Les heures de visites étaient limitées, mais redoutées par quiconque prenait son service à ce moment là ! Theodore lui était bien aise à dormir la plupart du temps. Réconforté par cette présence, la solitude était enfin brisée, apaisé par l'idée de ne pas crever seul ici. Après tout ce qu'il avait bâti, il était célèbre et pourtant il aurait pu mourir seul dans ce lit. L'agonie prit un nouveau tournant, il voulait se battre, se réveiller, il voulait sortir de ce lit.

25 juin 2022

Après l'ablation de son drain thoracique et de sa sonde urinaire - un moment qu'il aimerait grandement effacer à jamais de sa mémoire - ils le transfèrent deux étages plus bas dans une unité de soins continus, signe que les choses évoluaient dans le bon sens. Ce déménagement élargie la plage horraire et le nombre de visiteurs possible. Son frère Thomas fut la seconde personne autorisée à venir le voir.

La douleur ne le quittait pas, mais il ne se plaignait jamais. Ce n'était pas dans sa nature, pas plus qu'il ne donnerait d'explication sur l'agression qui l'eut cloué dans ce lit. Personne n'osait l'interroger, le risque de provoquer un trop grand stress n'en valait pas la chandelle bien que cela leur brûlait les lèvres à tous. Il savait pertinemment que la police viendra sans doute l'interroger tôt ou tard, il ne savait pas encore ce qu'il déciderait de dire.

Theodore y songeait cependant. Il repassait le film dans sa tête, encore et encore. Une boucle de torture qu'il s'imposait, pour ne pas oublier, pour changer... Oui, il devait changer, pour que plus jamais il ne finisse brisé de la sorte. Cela n'aurait dû être qu'une simple soirée au casino comme il en passait régulièrement à Sydney, loin de tout. Il se souvenait des premières minutes de jeu, de la pression qui foutait le camp, l'adrénaline qui le grisait. Il rejouait tout, jusqu'à sa dernière partie de poker dans sa tête, sa belle victoire. Il allait rentrer à Bowen avec les poches pleines.

Il avait su se poser la limite, il avait su quitter le casino pour rentrer chez lui. Il se sentait même un peu fier de ne pas avoir rejoué ce qu'il avait gagné, il pensait même pouvoir moucher ses proches avec ça, leur dire qu'il arrête quand il veut. C'était jouissif comme sensation et pourtant, il n'est pas rentré chez lui.

Les perdants de sa table l'attendaient dehors.
Ils l'ont prit à parti en l'accusant d'être un putain de compteur de cartes.
Il est vrai qu'il en a la capacité. Il l'a déjà fait dans le passé.
Pas cette fois, mais qui l'aurait cru ?
Ils l'ont tabassé, dépouillé et laissé pour mort.

La famille se chargeait de donner des nouvelles aux amis proches, ne sollicitant pas leur déplacement à Sydney. La discrétion était de mise, il n'avait pas besoin de cette publicité et surtout du moins d'anxiété possible, du repos. Mais Theodore lui avait besoin d'eux. Il s'en rendait compte qu'à travers cette souffrance... Il n'aurait jamais pu réaliser à quel point ils pouvaient lui manquer, il n'avait jamais ressenti ça. Lui qui avait abandonné tous ces amis pendant quinze années sans se retourner, sans se laisser ressentir cette sensation de vide, il n'était pas capable de ce prodige d'insensibilité. Il avait changé, il n'était plus le même. Il aimait vraiment les autres, cette sensation l'électrifiait de la tête aux pieds. Cette envie de les revoir, de les serrer à nouveau dans ses bras, il en rêve, il en puisse sa force pour supporter les soins, pour garder les yeux ouverts pour voir le jour prochain se lever, aussi pénible soit-il.

Il ne pouvait pas encore se lever, il bougeait à peine les bras et les orteils. Il passait bien plus de temps à dormir qu'il ne l'imaginait et les jours allaient se suivrent ainsi pendant encore un long moment.

On lui a promis qu'il rentrerais à Bowen dès qu'il sera transportable. Cela faisait maintenant trop longtemps qu'il avait quitté Bowen et il comencait à se poser des questions sur sa fille, à l'impact qu'il allait avoir sur elle, à quel point il allait lui faire de la peine. Et s'il n'était pas bénéfique pour elle ? L'anxiété de devoir à nouveau rendre des comptes fit légèrement décliner son état de santé, fuir ses responsabilités en s'enfonçant, du Theodore tout craché, mais il se surprendra bientôt à être plus solide qu'il ne l'imaginais.


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