Les joies de la maladresse ❖ CHARLIE

Charlie & Louison

Quelqu’un là-haut devait m’en vouloir. C’était obligé avec la journée catastrophe que je venais de passer. Ce matin, j’avais renversé mon bol sur moi, m’obligeant ainsi à aller me changer et arriver en retard à l’université. J’avais cassé trois assiettes et un plateau de verre au travail. Déjà que j’avais mis longtemps à m’adapter et trouver mon équilibre, on en riait justement avec une collègue et voilà qu’une heure après, je cassais tout ce qui me passait entre les doigts. Autant dire que j’ai accepté sans ronchonner d’aller en cuisine faire la plonge à la place du service. Personne n’allait me voir, hormis les cuisiniers si je cassais quelque chose. Un service complètement raté et j’avais peur pour ma fin d’après-midi. Qu’est-ce qu’il allait bien m’arriver encore ? Pour éviter tout problème, j’avais décidé de faire du lèche-vitrine, histoire de me motiver à travailler pour me payer un nouveau pantalon ou autre. Je ne roulais pas sur l’or, mais j’économisais pour faire les prochains soldes et puis mes mères étaient gênées que je travaille pour elle et non pour moi. C’était gentil de leur part, mais je le faisais de bon cœur. Il était plus de cinq heures et j’avais réussi à ne provoquer aucun incident. Finalement, ma journée catastrophe se finissait sur une bonne note. Mais comme d’habitude, je parlais bien trop vite. Absorbée dans mes pensées, je traversais le petit parc où les personnes âgées avaient pour habitude de se lier aux commérages. Un chien dormait au pied de sa maîtresse et sa longue queue entravait mon chemin. Si j’avais eu la tête hors de ma rêverie, je l’aurais contourné, mais au lieu de ça, je marchais sur le bout. Il se réveilla en grognant et aboyant, provoquant ma peur. Reculant, je trébuchais dans les buissons avant de tomber à la renverse. Si seulement cela avait été l’herbe pour amortir ma chute, mais non. Une petite rivière qui traversait le parc. Complètement trempée, mes affaires et mon portable certainement mort, je me redressais dans l’eau, les joues rouges de honte. Ce matin, quand mon bol a chuté sur mes vêtements, j’aurais dû rester couché plutôt que de persister. Je levais le regard face à une jolie rousse qui devait avoir vu ma chute –spectaculaire il faut l’avouer-, je craignais qu’elle soit là pour se moquer. La vie ne pouvait-elle pas être aussi méchante avec moi. Étirant un sourire, je tendis une main mouillée vers elle. « Une petite aide ne serait pas de refus. » Je tentais une moue suppliante, espérant obtenir son aide et non sa raillerie.

La jolie rousse qui me faisait face me tendit une main bienveillante que je pris avec un sourire, soulagée qu’elle soit là en âme charitable et non pour autre chose. Prenant appuie sur sa poigne, je me relevais de la rivière avant de la voir chuter à son tour sur les fesses. Je ne pus m’empêcher de rire à sa remarque, elle aussi était donc maladroite. Voilà un fait fort intéressant et hilarant. Je baissais le regard sur mes vêtements trempés et parsemés de taches sombres avant de sourire à sa question. « Je vais bien oui, j’ai l’habitude et je crois qu’à force, mon postérieur a fini par se faire une raison et ne plus rien ressentir. Et vous ? Pas trop mal ? » Je sortis de l’eau, voulant vérifier qu’elle ne s’était pas fait elle aussi mal en chutant. Elle avait voulu m’aider et finalement, elle avait été punie de son geste. Passant mes mains sur mon visage, je regardais avec peine mon sac où je pouvais dire adieu à la moitié de mes affaires, en comptant mon téléphone. Maudissant la personne inexistante qui me créait autant de misère, je soupirais en croisant le regard de la rousse. « Merci de m’avoir aidée. Ce n’est pas souvent que quelqu’un se déplace et vienne tendre une main à quelqu’un qui tombe. » Je m’éloignais un peu de l’eau, au cas où un simple geste me vaudrait un nouveau séjour dans l’eau fraîche de la rivière. Une fois, pas deux. « Je peux vous offrir un verre pour vous remercier ? Juste un passage par chez moi pour me rendre un peu plus présentable et… » J’étirais un sourire, me surprenant moi-même de mon pas en avant que je faisais. Ces derniers temps, j’étais plus ouverte et accessible. Comme quoi, tout n’était pas que mauvais.

Rassurée par le fait qu’elle ne se soit pas fait mal, j’eus un sourire en apprenant que je semblais être aussi maladroite qu’elle. Me faire une alliée dans ce monde de malchance n’était pas une mauvaise chose, ça pouvait même être bénéfique, car j’étais certaine que maintenant en tombant, quelqu’un était comme moi quelque part ailleurs. Elle me proposa de me prêter des vêtements qu’elle avait toujours sur elle. Étirant un sourire, je me mis un post-it dans l’esprit afin de faire la même chose à l’avenir. Cela m’éviterait en effet de traverser les rues de Bowen avec les vêtements détrempés. Passant une main dans mes cheveux, je répondis avec un sourire aux lèvres. « Et bien, c’est gentil ! Mais, on peut se tutoyer, je pense ? Je m’appelle Louison au fait, ravie de rencontrer une maladroite. Je me sentirais moins seule…» Riant légèrement, j’enchaînais rapidement. « Quoiqu’avec la chaleur, mes vêtements risquent de sécher rapidement, mais c’est surtout que… je ne vais pas passer inaperçu dans cet état. » Mon regard se posa sur mes jambes ou quelques traces de boue apparaissaient ainsi qu’un reste de vase. J’allais sentir le poisson, joie. L’avantage, c’est que la jeune fille était taillée comme moi, peut-être un peu plus grande, mais qu’importe, j’aurais eu honte si mes hanches n’étaient pas passées dans le pantalon qu’elle allait me prêter.

Charlie savait que la jeune femme était obligé d'accepter ce que venait de lui proposer Charlie, un jean propre c'était toujours mieux qu'un trempé et pleins de boue. Charlie avait l'habitude de tomber alors c'était seulement une précaution d'avoir cela. Lorsque charlie lui proposa ses affaires de rechanges la jeune femme souris, et ajouta que c'était gentil, et qu'il était temps de se tutoyer, charlie était le genre de fille à vouvoyer beaucoup mais quand on lui disait que c'était bon elle tutoyait, la jeune inconnue s'appelle Louison, et ajouta qu'elle était ravie de rencontre une aussi maladroite qu'elle, et avec Charlie c'était un cas. Elle ajouta que ses vêtements risquerait de sécher rapidement mais qu'elle ne passerait surement pas aperçu dans l'état dont elle était maintenant, charlie sourit légèrement avec de dire " Je m'appelle Charlie, et oui il faut mieux se changer. enfin je dis ça pour toi, en plus c'est pas bon de rester avec des vêtements mouillés, tu risquerais de tomber malade." Et voilà encore une fois le coté protecteur de charlie reprenait le contrôle, elle ne pouvais pas s'en empêcher. Charlie était comme ça, et elle se disait que la jeune fille qu'elle avait en face d'elle avait surement le même age ou presque que sa petite soeur adorée, mais bref, son coté protecteur fera toujours surface maintenant.

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