Matthew & Hayden

Franchement, je pense que je ne suis pas au bout de mes peines avec Hayden, mais honnêtement, ça m'est égal. J'ai de la répartie et heureusement, sinon vous pouvez être sûrs que je me ferais bouffer. Déjà qu'il me pique du cash régulièrement... Bref, quand il me tend sa main pleine de bave pour sceller un pacte, je ris et lui colle une assiette pleine de miettes dans la main. Mon ami secoue cette dernière et du coup en met partout par terre, me disant de nettoyer.

Ouais c'est ça, je vais nettoyer derrière toi. Mais bien sûr, et puis quoi encore ? Tu n'as qu'à demander ça à l'homme de ménage que tu vas embaucher. Dis-je en rapport avec notre précédente discussion.

On en vient finalement à parler de nos conquêtes féminines et je me mets à rire quand Hayden me parle des boules quies qu'il m'avait offertes. C'est vrai que le week-end précédent je l'avais détesté. Je n'avais pas pu fermer l'oeil tant lui et sa partenaire faisaient du bruit. Je parie qu'ils ont même cassé quelques objets. Bref, je réponds à mon ami en riant :

Non je ne les ai plus, tu ne te rappelles pas ? Tu en a mangé une l'autre soir quand t'étais bourré. Tu disais que cette cacahuète avait un goût bizarre.

Puis, une fois installés devant le foot, j'évoque mon envie de m'y remettre. Ça me manque de pratiquer ce sport, les prouesses sportives et le jeu d'équipe, les défis à relever et la troisième mi-temps... Bref, je me sens un peu nostalgique, et je me dis que j'aurais bien envie de retenter l'aventure. Je propose d'ailleurs à Hayden qui, effectivement, n'est pas très sportif...

Au pire ça n'est pas bien grave, l'équipe des trentenaires ne doit pas avoir un très haut niveau de toutes manières, le but c'est surtout de pouvoir jouer en équipe. C'était vraiment sympa.

Quand mon meilleur pote ajoute qu'il le fera si je n'ai pas peur qu'il me fasse honte sur le terrain, je ris à nouveau et répond, avant de boire une nouvelle gorgée de bière :

Sur le terrain ou ailleurs, de toutes façons... Ça ne change pas grand chose !

On en revient rapidement sur l’homme de ménage et aussitôt, les yeux s’écarquillent de bonheur. « Ah ?! Donc j’ai ton autorisation pour en embaucher un finalement ? » dis-je alors plein d’espoir. Et je ne m’intéresse pas plus longtemps aux miettes qui sont par terre car sérieusement, je n’ai aucune intention de ramasser. C’est bien fait pour mon ami qui m’a embêté. Je lui ai toujours dit de ne pas répliquer… à force il va comprendre pourquoi, pensais-je fièrement.

« Quoi ?! » rétorquais-je violemment. Manger une boule kiess, moi ? Je n’ai vraiment aucun souvenir d’avoir fait un geste aussi stupide et je suis persuadé que je n’aurais jamais réussi à avaler un truc pareil. « C’est obligé que tu inventes là parce que j’aurais jamais fait ça… » Quoique, une fois que je suis bourré, je suis capable de sacrés choses. « Pis une cacahuète, c’est pas jaune fluo… » Je suis tellement sidéré par ses paroles que je cherche des excuses pour me prouver que ce n’est qu’une mauvaise blague mais il n’y a que mon ami qui pourra avoir le dernier mot à ce sujet et me rassurer.

Mon meilleur ami me rassure en me disant que vu notre âge, l’équipe ne doit pas être bien active. Il faut dire qu’on se fait vieux et qu’on court nettement moins vite qu’avant mais le gros souci, c’est surtout que même lorsque j’avais la vingtaine, je ne prenais pas du tout soin de mon corps dans les salles de sport. J’ai toujours préféré profiter de la vie autrement. « Oui, je veux bien te croire… Mais ils sont quand même en meilleure forme physique que moi… » Et je rigole quand Matty conclut sur la honte qu’il pourrait avoir par ma faute. Il n’a pas totalement tort. « Imagines que le ballon m’arrive sur la tête et que je tombe dans les pommes. Tu m’emmènerais à l’hôpital ? »

Oui, tu peux en embaucher un à condition que tu le paies avec ton argent et pas le mien ! Je suis obligé de préciser malheureusement, parce qu'il faut dire que monsieur se sert souvent dans mon porte-feuille. D'ailleurs, mon premier réflexe avant de partir de chez nous, c'est de regarder si j'ai du liquide. Et la réponse, par malheur, est souvent « non ». Enfin, qu'importe. C'est mon ami, et je veux bien l'aider. Ouais après je ne l'aiderais pas pour n'importe quoi. Par exemple, je ne vais ramasser l'assiette en papier pleine de miettes et de bave qu'il a jetée à terre. Je ne suis pas son larbin, même si parfois j'en ai l'impression. Bref, nous finissons par parler du bruit que fait mon colocataire quand il reçoit, et des boules Kies qu'il a séparées lâchement en en avalant une.

Elles sont fluo les cacahuètes si elles sont radioactives. Enfin, c'est ce que tu as dit quand j'ai essayé de t'en dissuader. Mais t'inquiète, c'est mou, ça doit bien se digérer !

Nos discussions sont toujours très animées surtout lorsqu'on a bu. Ça vaut vraiment le détour ! Enfin, pour l'instant, on en est aux bières et parlons de reprendre le foot pour moi et le commencer pour Hayden.

En même temps, c'est pas bien compliqué d'être en meilleure forme que toi ! Je ris comme un idiot et répond à sa question :

Ben, ça dépend, si les cheerleaders sont sexy, je serais sûrement occupé... Je laisse en suspens ma phrase, amusé, puis finit en beauté : du coup je laisserai l'une d'elles s'en charger !

A suivre...