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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Les années passent et tu restes le même | Mickey #454

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MessageSujet: Les années passent et tu restes le même | Mickey #454    Les années passent et tu restes le même | Mickey #454  EmptyJeu 28 Jan 2016 - 22:07



Grand-mère me manque. Elle était la femme que j'admirais le plus au Monde, et être seule dans cette immense maison me fait penser qu'elle devait se sentir seule. Ça me donne des frissons rien qu'à penser à la douleur qu'elle pouvait avoir d'avoir des enfants et petits-enfants si loin d'elle et qui ne venaient la voir qu'une unique fois par mois. Je m'en veux. J'espère que ses voisins lui tenaient compagnie parce que grand-père, ça fait déjà treize ans qu'il est parti ... c'est l'âge que j'avais quand il nous a quittées.

J'suis la tête dans les cartons, je ne veux pas sortir de la maison, j'ai des larmes qui coulent sur mes joues en rangeant les affaires de grand-mère, je ne peux pas me faire à l'idée qu'elle est partie. Mais je suis heureuse qu'elle m'ait laissé sa maison. Je ne veux pas non plus rentrer dans sa chambre, d'ailleurs personne ne rentrera dedans avant que j'ai fait mon deuil. Puis si je veux accueillir des amis ─ sait-on jamais ─ ils dormiront dans une autre pièce. Mamie avait quand même quatre chambres dans la maison, c'était une grande maison. Vieille, mais grande.

Pendant que j'fais un peu d'ménage dans la maison, j'regarde par la fenêtre. J'aimerais bien croiser un voisin, voir comment ils étaient, peut-être même qu'il y a un autre p'tit vieux dans l'quartier avec qui elle parlait.

Je ferme un carton, rempli de photos et de souvenirs en tous genre, puis je le monte à l'étage, dans une pièce non-habité. Cette maison est trop grande pour une fille toute seule, surtout moi. Mais je pense pouvoir réussir à l'entretenir. C'est mon devoir, c'est mon pari.
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MessageSujet: Re: Les années passent et tu restes le même | Mickey #454    Les années passent et tu restes le même | Mickey #454  EmptySam 13 Fév 2016 - 23:34

Fraîchement débarqué d'avion, après avoir rapidement récupéré ce que j'ai laissé derrière moi depuis tellement d'années, je récupère tristement mes lourdes valises qui défilent, avec d'autres, sous mes yeux tristes et vides. Las, je n'aurais jamais cru devoir me poser officiellement, de façon permanente, à un endroit précis. Mais dû aux longues supplications téléphoniques de ma mère qui s'en faisait un peu trop pour sa benjamine, je n'avais pu me contraindre qu'à l'écouter, acquiescer et prendre l'avion pour la maison, le temps de quelques jours, afin de faire mes boîtes. Je ne me fais toujours pas à l'idée qu'il va falloir m'installer avec ta soeur. Même si je l'aimes de tout mon coeur, je suis un nomade né. D'envisager vivre au même endroit pour un temps indéterminé et de façon permanente, ça ne me rend pas joyeux du tout, dans l'immédiat. Maman m'avait envoyé l'adresse de ce qu'était anciennement l'adresse de notre défunte grand-mère, mais qui était maintenant cette d'Aino, et qui serait mienne, dans une couple d'heures.

Après la traverse des douanes, la vérification des bagages, je sautais avec amertume dans l'un des nombreux taxis stationnés devant l'aéroport. En refermant la porte de la voiture jaune, mon long soupir d'exaspération empêche le chauffeur de se permettre de me faire la conversation. Comme quoi le langage non-verbal en dit long sur mon état mental. Ce mal du pays, cette adaptation nouvelle, c'est quelque chose qui m'effraie et qui fera de moi, dans les semaines à venir, un personnage irritable, un monstre qu'Aino n'appréciera certainement pas. Mais, je me dois de faire un effort. Pour maman, pour Aino, que je n'ai pas revue depuis un bail et qui, malgré tout, me manque terriblement.

Le chauffeur arrête la voiture devant une grande maison, celle de grand-maman. Elle semble vide, triste, inhabitée, mais Aino s'y trouve sûrement. J'espère. Je n'ai pas spécialement envie d'attendre son retour, sur le palier. Je jette quelques billets au chauffeur après avoir pris mes boîtes et bagages, qui me salue de la tête, alors que j'en fais de même, poliment. Il repart, je demeure immobile. J'appréhende la suite, je maugrée, puis marche en direction de la porte d'entrée. Sans même prendre la peine de toquer - ce n'est pas dans mes habitudes, je pénètre dans la maison. Silence. Puis, j'entends un bruit sourd. Je soupire. Hey ho, la p'tite! Tu viens pas accueillir l'imposteur?, cries-tu dans la maison, rompant alors ce silence de mort pour annoncer ma venue...
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MessageSujet: Re: Les années passent et tu restes le même | Mickey #454    Les années passent et tu restes le même | Mickey #454  EmptyDim 14 Fév 2016 - 0:00



Je portais ce carton qui semblait me peser une tonne, mais ça devait plus être le poids d'ma tristesse. Ma grand-mère me manque tellement, ça me fait bizarre d'être dans sa maison sans entendre sa voix ou la voir. J'suis tellement triste que j'n'ai pas pris de nouvelle de ma famille, ni aller voir à quoi ressemblent les voisins, rien. En une semaine, je n'ai trouvé qu'un travail et j'ne suis pas sortie de la maison. Passant mon temps à pleurer en voyant tout ce qu'il y avait autour de moi.

J'pose le carton dans la pièce puis j'reste immobile devant tous ces cartons. J'aurais jamais le courage de faire le tri toute seule, là je me sépare seulement d'affaires qui me ferraient trop penser à elle. J'dois faire mon deuil, j'dois l'effacer le plus de ma mémoire, je ne parle pas de l'oublier, mais juste accepter qu'elle soit partie.

Je ne bouge seulement quand j'entends la porte s'ouvrir. Merde, un voleur. J'ai pas d'fusil sous la main. J'fais quoi moi ? J'descends et il me tue ? Ou j'le saute dessus avant d'appeler les secours ? J'panique l'instant de deux secondes avant de passer ma tête par la porte en entendant cette voix familière.

« Mickey !? » Qu'est-ce que … J'ne comprends pas. « J'hallucine ? » Je détale les escaliers pour aller le prendre dans mes bras. Bon sang, c'est le vrai Mickey, ce n'est pas l'fruit d'mon imagination. J'le lâche mais croise les bras. « Abruti ! Tu m'as fait flipper. J'ai cru que c'était un voleur ! » J'esquisse un sourire. « Toi, à Bowen, avec autant d'affaires, que foutre ? »

Ça faisait deux ans que j'l'avais pas vu, j'le regarde donc de haut en bas, un peu perplexe. Lui qui adore voyager, faisait une petite pause à Bowen ? Bizarre. J'l'aurais plus vu auprès de notre frère et nos parents, pas dans cette maison.

« Tu n'étais pas censé être j'sais-plus-trop-où aux States ? »
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MessageSujet: Re: Les années passent et tu restes le même | Mickey #454    Les années passent et tu restes le même | Mickey #454  EmptyVen 19 Fév 2016 - 0:01

OK. Peut-être n'es-tu pas tout à fait ravi d'être ici, mais... d'entendre la voix d'Aino s'élever dans le silence de cette immense et vide maison te réjoui. Un peu. Beaucoup. Elle se trouve à l'étage et toi au rez-de-chaussée. Sa voix trahit la peur qu'elle a dû ressentir en entendant tes pas dans la maison, sans d'abord savoir de qui il s'agissait. Mais ce n'était que toi. Et tu espères qu'elle est contente, car dans le cas inverse, tu retournes immédiatement d'où tu viens sans faire d'histoires, hein !

C'est bien moi, ça! Il semblerait, oui. Même si tu préférerais être ailleurs... Dans mon souvenir, tu n'étais pas encore folle, alors je ne crois pas que tu hallucines. Ton sourire s'affiche enfin sur ton visage en voyant sa binette apparaître lorsqu'elle dévale les escaliers à toute allure. Elle te saute dans les bras et tu la serres bien fort contre toi, heureux de retrouver ce p'tit bout de ta famille. Mais rapidement, Aino s'éloigne de quelques pas pour se mettre à ronchonner. Ce n'est pas nouveau, c'est ce qu'elle sait faire le mieux. Et t'avais peur? J'te croyais plus courageuse que ça. Tu me déçois. Tu lui tires la langue en te retenant de rire. Tu prends sa main pour l'attirer de nouveau à toi, la serrant encore une fois dans tes bras. Ça fait toujours du bien de te sentir à la maison, même si ce n'est toujours que pour quelques jours. Là, c'est pour bien plus longtemps, mais tu essaies de ne pas y penser. Dur... c'est tout un défi. J'sais pas, j'avais envie de venir faire chier ma frangine. Dis-tu en haussant les épaules de façon bien lasse et détachée. Maman t'avait supplié de garder un oeil sur Aino, sa petite fille chérie, et après quelques hésitations, tu t'étais convaincu que ce serait la meilleure solution pour elle. Surtout qu'elle venait de perdre sa grand-mère... Qui était tout autant ta grand-mère, mais avec laquelle tu n'as jamais établi de liens très solides.

La Louisiane, Aino. J'étais en Louisiane.. Et tu y serais encore, sans cet appel de votre mère. Ça fait deux ans que vous ne vous êtes pas vus. Si elle commence d'emblée à te poser tout un tas de questions, tu ne vas pas la laisser filer et tu en profites pour t'acharner sur elle aussi, de ton côté. Ça va, Aino? Grand-maman te manque? T'as les yeux rouges.. Tu demandes ça en voyant les profondes cernes sous ses yeux. C'est d'abord pour ça que tu es ici, à Bowen. Alors valait peut-être mieux se prononcer tout de suite sur le sujet et lui laisser sortir le méchant. Son grand frère était là, maintenant. Elle ne serait plus seule.
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MessageSujet: Re: Les années passent et tu restes le même | Mickey #454    Les années passent et tu restes le même | Mickey #454  EmptyVen 19 Fév 2016 - 17:02



« Les gens changent du jour au lendemain, p't'être que j'suis devenue folle à force d'être seule. » Il avait toujours l'mot pour me faire rire et me rendre de meilleur humeur. Sa présence m'avait manquer, deux ans ce n'est pas rien, mais il préfère voyager visiblement qu'être avec sa famille … Après j'ne lui en veux pas, il fait ce qu'il veut, il a 27 ans. « Pff, ça va j'rigolais, j'ai jamais peur moi. » J'ris. J'n'avais peur que d'une chose ; des animaux. Mais bon, ça ne m'aurait pas plu de me faire voler non plus. 

Me faire chier ? Pour sûr ? J'avais un léger doute dessus, j'n'aurais emmener qu'un p'tit sac avec quelques affaires dedans pour aller faire chier mon frère. Et qu'il ne me dise pas qu'il voyage avec autant d'affaires. J'n'ai jamais voyagé ─ enfin, si on zappe le déménagement de Stockholm jusqu'à Perth, donc j'imagine, après sans doute qu'il doit se déplacer avec une valise, s'il veut rammener des souvenirs à chaque fois. 

« M'oui la Louisiane. » Ça s'trouve vers où ça déjà ? J'suis vraiment nulle en géographie. Non, en vrai j'me suis jamais investi en géographie parce que j'voulais pas me faire rêver alors que j'pourrais jamais voyager comme je veux moi. J'me demande d'ailleurs comment Mickey, à 16 ans, à pu partir. « Et j'suis plus cool que la Lousiane ? »   

Puis il commence à parler de grand-mère, alors j'commence à froncer les sourcils. J'comprends pas pourquoi il parle d'elle, j'veux pas qu'il parle d'elle. J'n'ai pas envie d'en parler de toute manière, j'veux qu'on me laisse tranquille avec elle. 

« Me saoul pas ... j'ai … pas envie d'en parler Mickey. » J'avais réellement les yeux rouges ? Merde. Ça doit être à force de faire du tri, j'dois même pleurer sans m'en rendre compte en fait. « Et bien sûr qu'elle me manque, mais c'est normal. » D'ailleurs rien que le fait d'en parler j'avais les larmes aux yeux. « J'ai encore du tri de ses affaires à faire mais j'veux pas que la porte de sa chambre soit ouverte, donc pour le moment tout les cartons vont dans une chambre vide ... »
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