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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 Nicest thing + Woora

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MessageSujet: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyLun 10 Oct 2016 - 19:27


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Woody & Sara


Ce devait être la fin du monde, selon un peuple inconnu pour Sara, aujourd’hui devait s’écrouler le monde tel qu’on le connaissait. Pourtant ce matin avait été comme tous les autres, une nouvelle journée au soleil, une matinée comme les autres pour la belle, elle avait ouvert les portes du café dont elle était responsable depuis quelques mois déjà et qui lui donnait une bonne raison de se sortir du lit. Depuis quelques temps elle allait nettement mieux, elle avait enfin quitté le nid familial pour emménager avec ses deux nouvelles colocataires, elle prenait son envole. Et puis le moral était meilleur parce qu’elle s’ouvrait aux autres. Pourtant le départ de Jamie avait été un coup dur, même si plus rien ne devait se passer entre les deux ex époux, elle avait une profonde affection pour lui et savoir qu’il avait quitté la ville presque sur un coup de tête avait chamboulé notre brunette. Mais la terre continuait de tourner et Sara relevait tous les jours un peu plus la tête, son psy s’accordait aussi pour dire qu’elle faisait des progrès et qu’elle pourrait surement retourner à l’enseignement d’ici quelques mois. Tout allait très bien, tout allait bien mieux. Mais lorsqu’elle ressentit les premières secousses du séisme, alors qu’elle était seule derrière son comptoir, à mille lieues de penser que cette histoire de prophétie pourrait être vraie, Sara sentit les premiers signes de panique. Elle était là, incapable de bouger, et puis lorsqu’un second tremblement se fit sentir, bien plus violent celui-ci, elle s'accroupit derrière son bouclier de fortune, seule, consciente qu’elle n’était pas du tout protégée dans ce bâtiment, aussi neuf soit-il. Elle se sentait si mal, incapable de ne pas repenser au crash d’avion, comme si ce traumatisme sur lequel elle travaillait depuis des mois et dont elle pensait être guérie, resurgissait violemment, elle tremblait, comme une feuille et elle se mit à pleurer, parce que c’était la seule solution pour évacuer un peu la peur. Elle se revoyait revivre le même enfer, elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle en avait eu assez, qu’elle ne méritait pas ça, pas une nouvelle fois, incapable de se dire que d’autres, peut-être, subissaient le même sort qu’elle en ce moment même. Et puis regardant autour d’elle en se dit qu’elle était seule, désespérément seule et elle sanglota d’avantages, parce qu’elle ne voulait pas vivre ses probables derniers instants seule. Si vous deviez mourir sous peu, avec qui souhaiteriez-vous passer vos derniers instants sur terre ? Cette question un peu surfaite, celle que l’on posait toujours comme ça, sur un ton de défi, sans trop se prendre au sérieux… mais qui pourtant prenait tout son sens pour Sara à présent. La réponse était claire, limpide, logique. Elle rampa jusqu’à son sac et attrapa son téléphone, les mains tremblantes mais le geste sur. Elle composa ce numéro sans se poser la moindre question, juste parce que c’était ce qu’elle devait faire. Une sonnerie, deux, une éternité à retenir son souffle. Puis à la troisième on décrocha. Woody ? C’est Sara. Je suis au café. C’est l’enfer ici, tout s’écroule autour de moi. Tu vas bien ? Une étagère de tasses s’écroula non loin d’elle dans un fracas impossible, elle ne put retenir un cri. Woody j’ai peur. J’ai tellement peur… Il pouvait assurément entendre les sanglots dans sa voix et la peur qui la prenait aux tripes. Elle l’appelait à l’aide d’une voix mal assurée alors qu’il l’écoutait à l’autre bout de la ligne, elle était incapable de lui demander de venir, il n’était plus son prince charmant… pourtant elle en mourrait d’envie, qu'il vienne la secourir héroïquement. Et puis il restait la seule personne dont elle avait vraiment besoin, son meilleur ami malgré tout, le seul qui puisse la rassurer.
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Woody Rutkowski
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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyMar 11 Oct 2016 - 16:52

Être extirpé de sa sieste par un sol qui tremble, des objets qui tombent par terre et un plafond qui menace de s’écrouler sur votre tête d’un moment à l’autre est certes l’une des pires façons de se réveiller. Prisonnier entre la réalité et l’imaginaire, Woody ne savait pas s’il venait de mettre les pieds dans un sale cauchemar ou si la fin du monde était réellement à sa porte. À leurs portes à tous. Cherchant à trouver son équilibre alors qu’il se relevait du lit de sa nouvelle maison, le jeune homme alla bien vite plutôt se réfugier sous ce même lit, après avoir réalisé le réel danger qu’il courait. Il s’agrippa aux pattes du meuble afin de suivre les mouvements du lit qui se déplaçait légèrement sur le plancher à chaque nouvelle secousse. Son cœur battait la chamade. Ses doigts n’avaient déjà plus la force de le tenir fermement, trop fatigués pour si peu, alors il priait pour que le tremblement de terre cesse. Mais les secondes passaient. Longues, pénibles et inquiétantes. Dehors on pouvait entendre les cris des enfants, de tout le voisinage. C’était un quartier récent et pourtant, on entendait de lourds bruits qui ne présageaient que le pire pour les maisons. Woody, lui, allongé sous sa protection plus que basique, s’entêtait à survivre, encore et toujours, malgré toutes les épreuves que la vie mettait devant lui depuis des années. Ce ne serait pas ainsi qu’elle se débarrasserait de lui. Et il espérait que ce ne serait pas le cas non plus pour les gens qu’il aimait. Il eut une pensée directe pour ses parents, qui vivaient dans leur maison d’enfance, déjà vieille à l’époque. Il pria – à son plus grand étonnement – qu’ils soient sortis à l’extérieur aujourd’hui. Inévitablement, ses pensées le conduisirent jusqu’à Nevaeh et Felix, mais il chassa bien vite toutes les images noires qu’il s’inventait comme worst case scenario, car ils n’avaient rien de réconfortants. Il ne pouvait vivre sans eux, pas maintenant, pas encore. Il s’était fait à l’idée depuis bien longtemps qu’il serait le premier de la famille à rendre les armes et à passer de l’autre côté et il avait fait la paix avec cette réalité. Il l’accueillait à bras ouverts, même. Puis, alors qu’une minute déjà était passée sans que les secousses ne cessent, Woody pensa à Sara et à Freja.  Comme si même en un instant pareil, alors que la vie aurait dû défiler sous ses yeux et qu’il aurait dû entendre son cœur crier la raison, ce dernier jouait encore un peu avec toutes les cartes présentes dans son jeu. Pourtant, Woody savait très bien qu’il n’avait pas la combinaison gagnante, et qu’il ne suffisait que de laisser leur tour à d’autres une bonne fois pour toute. Se retirer du jeu, enfin.

Il entendit une vibration non loin de lui. Woody tourna la tête à sa droite et, sur le plancher, à un mètre de lui, vibrait son téléphone en harmonie avec le sol qui tremblait déjà bien trop. Il avait dû tomber de sa table de chevet lors des premières secousses. Il étendit son bras, ce qui eut pour effet que sa  prise du lit diminua et que son corps commença à glisser hors du lit sous l’effet des secousses. Il attrapa rapidement son téléphone et le colla à son oreille, sans même avoir pris le temps d’en regarder l’afficheur. « Oui !? » Cria-t-il dans l’appareil, sans trop s’en rendre compte. Les bruits ambiants étaient si forts. À l’autre bout du fil imaginaire, Sara parla. Le ton de sa voix n’était plus aussi doux qu’à l’habitude, elle était paniquée, apeurée. Tout de suite, dès qu’elle lui indiqua sa localisation, Woody s’extirpa de sous le lit avec un léger gémissement de douleur. À quatre pattes au sol, il n’avait rien manqué des paroles de Sara. Le cri qu’elle décocha de son côté tétanisa Woody un moment, qui avait cru le pire. La perdre, la perdre alors qu’elle garderait ce piètre souvenir de lui, ça, il ne l’accepterait jamais. « Sara ? Sara ? » Répéta-t-il. Elle reprit la parole, lui réitérant sa peur. « Ne bouge pas, reste au café. Réfugie-toi sous le comptoir, d’accord ? Et ne bouge pas. » Le jeune homme parvint à se lever, avec grande difficulté en raison du déséquilibre causé par les violentes secousses. « J’arrive, Sara. J’arrive. Reste au bout du fil, parle-moi. » Mais c’est lui qui parla le plus. Même quand le tremblement de terre cessa, Woody n’arrêta pas de lui parler. Il lui racontait comment se passaient les travaux mineurs dans sa maison, le déménagement en général. Il lui raconta son week-end de dernière formation continue qui avait eu lieu à Brisbane le mois passé.  Il trouva n’importe quoi à lui raconter, jusqu’à ce que la porte du café s’ouvre et qu’il contourne le comptoir, retrouvant Sara recroquevillée en-dessous. Son téléphone toujours scotché à son oreille, Woody s’accroupit devant elle et posa une main sur son genou remonté vers elle. « Hey. Je suis là maintenant. » Mais il l’était depuis un bon moment déjà. Que ce soit en pensée, en appel téléphonique ou en personne, il serait toujours là.

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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyVen 21 Oct 2016 - 18:39


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Tout ce travail sur elle, toutes ces heures passées dans le bureau de son psy, tous ces efforts, tous ces progrès que Sara pensait avoir fait depuis des mois. Tout, tout s'était envolé et ce dès la première vibration dans le sol. Comme si celui-ci se dérobait à nouveau sous ses pieds, comme si la terre entière lui faisait à nouveau comprendre qu'elle ne serait toujours qu'une petite chose bien misérable qui ne valait rien, Sara se retrouvait comme trois ans dans le passé, comme le jour où elle s'était réveillée sur son lit d'hôpital dans ce lieu inconnu, sans repères, sans personne, seule au monde. Et elle se sentait si mal de n'être pas capable de plus de courage. Parce qu'après les épreuves qu'elle avait traversé elle avait cru devenir plus forte, elle croyait s'être créé une carapace. Mais elle restait terriblement vulnérable et elle s'en détestait, parce qu'elle comprenait avec frayeur que jamais elle ne changerait, qu'elle vivrait toujours dans la peur, qu'elle ne serait jamais cette femme forte qu'elle mettait pourtant tout son cœur à devenir. Et comme pour se prouver qu'elle ne serait jamais rien de mieux, elle céda à la seule faiblesse qu'elle avait toujours eu, comme si ce tremblement de terre était l'excuse parfaite pour renouer avec ses démons. Pourtant ça sonnait bien dans sa tête, si elle devait mourir autant que ce soit dans les bras de Woody, ou au moins en entendant sa voix. Mais au fond c'était bien pire que ça, tout son entourage lui disait de s'éloigner de lui, parce que tout le monde avait compris qu'elle resterait éternellement amoureuse de lui alors on lui martelait qu'il n'était pas bon pour elle, que lui se moquait bien d'elle, qu'il n'avait pas perdu de temps pour se perdre dans d'autres bras. On lui disait ça pour qu'elle aille de l'avant, pour qu'elle se construise une nouvelle vie épanouie, saine et heureuse. Mais qu'est-ce qu'ils en savaient, ces autres ? Qui étaient-ils pour dicter sa conduite à Sara ? Si elle avait besoin de lui, si elle avait envie de se bercer d'illusions, de croire qu'encore une fois il serait celui qui la sauverait de l'horreur ? Et alors que la sonnerie raisonnait dans son oreille, Sara s'accrochait à son espoir fou. Et elle sembla avoir eu raison d'y croire. Elle voulait qu'il soit son prince charmant, qu'il arrive sur son cheval blanc ? Elle n'eut pas besoin de grands discours, simplement quelques sanglots étranglés et il sembla accourir vers lui. Et c'était tout le corps de la brunette qui se sentait enfin réchauffé par les mots de son amant, par son cœur à elle qui battait à tout rompre alors qu'il lui parlait. Elle était bien incapable de lui dire quoi que ce soit qui ne soit pas étranglé par les larmes, ça n'était pas bien grave parce qu'il lui parlait, de tout, de rien, de sa nouvelle maison qu'elle n'avait encore jamais visité, de son travail qui semblait toujours le passionner, même dans l'urgence il avait toujours le ton joyeux et rassurant, celui qui arracha quelques sourires et même quelques éclats de rire à notre Sara qui s'apaisait au fur et à mesure qu'il lui parlait. Elle ne s'était pas rendu compte que le tremblement de terre avait pris fin, surement parce que son corps chétif tremblait encore comme une feuille. La porte s'ouvrit sur le capharnaüm qu'était la petite boutique, toutes les chaises et les tables renversées, il y avait du verre brisé sur le sol et Sara ne s'était même pas rendu compte qu'elle s'en était enfoncé des éclats dans la main gauche, celle qui ne tenait pas le téléphone, pourtant celle-ci était en sang. Elle n'osa encore pas bouger alors qu'elle entendait la voix de Woody en écho. Et même lorsqu'elle leva un regard hagard sur lui, qu'il se pencha vers elle, elle ne comprenait pas, elle était en état de choc. Ce ne fut que sa main sur son genou, ce contact physique des plus doux, qui enfin la sortit de sa torpeur. Woody ! Tu es là ? Tu m'as trouvé ? Elle se précipita contre lui, manquant de les faire basculer sur le sol jonché de débris, s’accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage, s’imprégnant de sa chaleur comme pour se prouver qu'il était bien là, qu'elle n'était plus seule. Oh Woody merci ! Merci d'être venu. Tu n'as rien ? Enfin elle s'inquiétait pour lui, comprenant qu'il avait bravé le danger pour la rejoindre, qu'il avait pris des risques, juste pour elle.
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Woody Rutkowski
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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyMar 25 Oct 2016 - 0:21

Ils étaient dans un autre monde. Ce séisme avait transporté leurs esprits ailleurs, comme pour les protéger du choc. Déconnectés de la réalité, Woody et Sara se regardaient maintenant les yeux dans les yeux, ayant pourtant encore tous les deux leur téléphone portable collé contre leur oreille, comme si c’était la seule façon de continuer à entendre la voix de l’autre. Et ils avaient besoin de la voix de l’autre, comme hier et comme demain. Woody s’était penché vers elle, ayant besoin de la toucher pour s’assurer qu’elle était bel et bien là, saine et sauve. Qu’ils s’étaient retrouvés. Il posa sa main sur le genou de Sara, et c’est à ce moment-là que celle-ci sembla comprendre que c’était terminé, du moins pour la première vague de secousses s’il devait y en avoir d’autres. Woody espérait de tout son cœur qu’ils étaient tranquilles. Dehors, le chaos témoignait de l’ampleur du séisme. Ils avaient assez souffert. Pourvu que ce soit terminé. « Oui, oui, je suis là Sara. Je t’ai trouvée. Je te trouverai toujours. » Sara s’élança vers lui, passant ses bras autour de son corps et le serrant contre lui, comme s’il était le seul à pouvoir les maintenir tous les deux à la surface de l’eau. Il était vrai que la panique les avait empêchés de respirer, comme s’ils se noyaient. Et encore, à l’intérieur de la boutique, c’était bien moins pire qu’en dehors, où la poussière empêchait tout oxygène de pénétrer sans encombre dans leurs poumons. Woody se sentait mieux maintenant qu’il était ici. D’autant plus que Sara était dans ses bras, enfin. Il avait reculé légèrement sous la pression que la jeune femme exerçait contre lui, et son corps n’avait plus la même stabilité qu’avant, mais il retrouva bien vite l’équilibre, lui permettant de profiter à son tour de cette étreinte. « Je n’ai rien. Je vais bien. On ne peut pas en dire autant de toute la ville mais toi et moi, on s’en est sortis, ok ? » Il pensait Sara intouchée elle aussi, mais c’est en la regardant dans les yeux qu’un détail attira son attention ailleurs. Une tache rouge un peu plus bas, sur son pantalon. Woody fronça les sourcils en baissant les yeux vers ce sang et inspecta Sara du regard, à la recherche de la source de cette tache. Il posa finalement ses deux mains sur celles de la brunette, qui se trouvaient sur sa nuque, afin de les ramener devant ses yeux. C’est alors qu’il vit l’entaille au creux de la main de sa douce, même si elle n’était plus techniquement sienne. « Tu t’es blessée avec tout ce verre. Viens, tu peux te lever ? Faut nettoyer ça, et s’installer à un endroit moins à risque de coupures. » Lui-même avait ses genoux posés sur les tasses et les verres brisés, ce qui n’était pas sécuritaire. Woody aida Sara à se lever, l’entraînant vers les tables et les chaises renversées. Il remit debout une table ronde et deux chaises côte à côte. « Assieds-toi, où se trouve la trousse de premiers soins ? Vous devez bien en avoir une ? » La questionna-t-il en s’éloignant déjà d’elle, même s’il avait peur qu’une seconde secousse se déclenche, les séparant à tout jamais. Cette simple pensée avait créé un mouvement d’hésitation, songeant à revenir auprès d’elle et à ne plus jamais la perdre de vue, mais sa coupure était trop importante pour qu’ils la mettent de côté. De toute façon, leur histoire était tellement complexe, composée d’attente et de souffrance ; ça ne pouvait pas se terminer maintenant. Pour le meilleur comme pour le pire, surtout le pire, Woody et Sara en avaient encore beaucoup à vivre ensemble. Cette journée bouleversante en était la preuve.

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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyMer 2 Nov 2016 - 21:16


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Sara profitait enfin de la présence de Woody pour s’autoriser à respirer, à reprendre son souffle qu’elle retenait depuis les premières secousses. Elle s’accrochait à lui et à sa chaleur qui la rassurait qui lui était bienfaitrice, enfin elle pouvait fermer les yeux, quelques dernières larmes coulèrent encore sur ses joues, celles du soulagement. Elle n’avait aucune idée du désastre qui régnait à l’extérieur, elle ne savait pas non plus si c’était un simple moment de répit ou si les secousses étaient réellement terminé, mais à vrai dire elle s’en moquait parfaitement, qu’elle meurt maintenant ça ne serait pas bien grave puisqu’il était là, puisqu’ils étaient ensemble, plus rien d’autre ne comptait, cette pensée était bien égoïste, parfaitement irrationnelle, mais qu’importe, qu’elle pense un peu à elle, c’était sa soupape de secours. Les mots du jeune homme, toujours rassurants, sa voix grave qui la berçait doucement, c’était si bon, elle se laissait aller contre lui et ne se rendait pas vraiment compte qu’elle le déséquilibrer un peu, qu’il n’avait plus la même assurance qu’avant, elle oubliait qu’il n’était pas un tel roc à cause de son mal qui le rongeait petit à petit, pourtant il jouait encore au héros, pour elle. Elle releva la tête vers lui de ses yeux brillants par trop de larmes versées et opina doucement du chef. Oui, on s’en sort toujours. Osa-t-elle d’une petite voix mal assurée. La ville est détruite ? Mais qu’est ce qu’il s’est passé ? Comment… Sara était perdue, désorientée, hébétée même, par tant de frayeur, elle avait tant de mal à comprendre ce qu’il avait bien pu se passer à tel point qu’elle passait peut-être pour une idiote aux yeux de Woody qui semblait si inébranlable. Pourtant il restait calme, il la réconfortait, par sa seule présence, par ses gestes doux, par son attention. Rapidement il remarqua ce qu’elle n’avait pas encore constaté, sa main ensanglanté, avec la peur et l’adrénaline elle n’avait ressenti aucune douleur, pourtant il lui suffit qu’elle pose un œil sur sa paume pour qu’elle ressente les premiers picotements, le corps humain pouvait se montrer bien étrange… Elle ne fit pas la fière, notre blessée, parce qu’elle n’était pas bien courageuse à la vue du sang, elle tournait facilement de l’oeil et c’était une piètre infirmière, elle se souvenait que ses collègues se moquaient toujours d’elle lorsqu’il s’agissait de soigner un enfant blessé à l’école. Alors elle respira profondément et détourna le regard, avec les nombreuses blessures dues au crash elle en avait vu d’autres… Elle se releva doucement sous les ordres de Woody. Oui, tu as raison, il faudrait peut-être qu’on nettoie un peu, c’est dangereux ici, je vais chercher le balai. Mais avec une douce poigne, son amant la força à s’éloigner d’ici, le ménage viendrait plus tard, ils devaient penser à se mettre dans un coin sûr. Il l’assit sur une chaise et entreprit de chercher la trousse à pharmacie. Sara soupira doucement, elle reprenait peu à peu ses esprits à mesure que la douleur se faisait plus vive. Elle est par ici. Elle se leva pour aller dans la réserve qui lui servait aussi de casier pour ses vêtements et attrapa le petite nécessaire de survie. Elle le ramena sur la table. Je ne suis pas bien douée pour ça… tu peux m’aider ? Demanda-t-elle, un peu honteuse de se montrer si faible encore une fois devant lui. Il y avait du verre dans sa main, rien de bien méchant, surment peu profond, pas de quoi l'amener aux urgences mais il fallait le retirer, Sara grimaça sous la douleur. Il y a une bouteille de whisky sous le bar, si elle a été épargnée… ça n’est surement pas le meilleur mais il pourrait faire l’affaire. Je crois que j’ai besoin d’un remontant. Même si Sara buvait rarement et surtout pas ce genre de boissons, elle espérait franchement que la brûlure de l’alcool dans sa gorge apaisera la douleur et la peur.
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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyMer 9 Nov 2016 - 5:45

On s’en sort toujours, qu’elle lui dit d’une voix mal assurée. Parce que cette phrase n’était pas assurée, non. Il n’était pas certain que Woody et Sara s’en sortiraient toujours, puisque jusqu’à maintenant, ils ne s’en sortaient pas. Des tempêtes torrentielles, des séismes, de toutes ces catastrophes naturelles que Bowen pouvaient jeter contre eux, oui. Mais d’eux-mêmes ? Pas encore. Peut-être un jour, qui sait. Woody s’accrochait encore fermement à cette idée que tôt ou tard, quand les planètes s’aligneraient pour eux, ils pourraient être ensemble sans que leur relation ne soit menacée par l’un ou par l’autre. Surtout par Woody et son insolence, son immaturité et son égoïsme. Sara avait toujours été la plus forte, la plus équilibrée et la plus sensée de tous les deux. Toujours celle qui promettait le meilleur pour eux. Et Woody était là à tout gâcher, encore et encore. Pourtant, il était aussi toujours le premier à courir vers Sara pour la sauver, et elle lui ouvrait toujours les bras à la première occasion. C’était comme ça qu’ils fonctionnaient. C’était comme ça qu’ils étaient, qu’ils s’aimaient. Alors même si leurs vies avaient pris des directions bien différentes durant cette dernière année, rien n’était perdu. Rien ne serait jamais perdu.

Sara le questionna à propos de la ville. Elle semblait déconnectée de la réalité, comme si les secousses à l’extérieur n’avaient été que dans sa tête, dans sa tête qui avait déjà trop vu le chaos pour qu’il ne se répète encore. Elle semblait perdue, confuse, et bien que Woody aurait aimé pouvoir entretenir cet effet de rêve éveillé, il devait la ramener sur Terre. « Ça m’a tout l’air d’être un tremblement de terre … ¸Ça a duré de bonnes minutes, ça a eu le temps d’entraîner pas mal de dégâts … » Le jeune homme ne voyait pas la fenêtre donnant sur la rue, d’ici, puisqu’ils étaient toujours recroquevillés sous le comptoir du café, mais il ne pouvait que se remémorer les images qu’il avait vues avant d’entrer. « Mais rien ne t’es arrivé. Et dès qu’on sera convaincus que c’est bel et bien terminé, on appellera tout le monde de ton entourage. » Et du sien. Pour Sara, il avait tout mis de côté, mais maintenant qu’il parlait de leurs proches, il pensait à toute sa famille. Tous les Rutkowski vivaient à Bowen. Père, mère, frère, sœur, tantes, oncles, cousins et cousines. S’il était arrivé quoi que ce soit à un seul d’entre eux, ça les détruirait. Ça le détruirait. Il chassa cette pensée, se disant qu’il n’avait rien vu de si catastrophique sur son chemin entre chez lui et le café, mais il était loin de se douter que c’était parce que les plus gros dégâts se trouvaient vers la place de la ville.

Se concentrant de nouveau sur Sara, c’est là qu’il remarqua sa main ensanglantée, et comme cette femme retiendrait son attention pour une simple égratignure, celle-ci l’inquiéta de façon disproportionnée. La jeune femme détourna le regard quand Woody en fit mention. « Non, non, reste ici, Sara. Je le passerai, le balai. Après avoir soigné ta main. » Avait lâché Woody quand Sara avait tenté de prendre sur elle le nettoyage de l’endroit. Elle avait beau être l’employée, elle était aussi la blessée, et qu’importe, le jeune homme ne l’aurait tout de même pas laissée faire. Il était venu ici pour elle, pour l’aider, et c’était ce qu’il comptait faire. Toutefois, connaissant mieux l’endroit, ce fut elle qui sortit la trousse de premiers soins de sa cachette, avant d’aller le rejoindre à la petite table qui tenait maintenant debout parmi toutes les autres ébranlées. « Bien sûr … » Répondit-il à sa demande d’aide. Il n’était pas prévu qu’elle le fasse par elle-même. Woody connaissait bien les malaises de Sara face au sang, alors que lui n’en avait aucun. Grâce à son métier, des cicatrices et des plaies, il en avait vu par milliers. La plupart du temps, celles-ci étaient guéries mais, tout de même, il avait dû développer sa force face à ces images.

Alors que Woody commençait à nettoyer d’abord la plaie, Sara grimaça sous la douleur. Avant de continuer, elle lui demanda une bouteille de whisky, ayant clairement besoin d’un remontant. « J’crois qu’on en a tous les deux besoin. » Il regarda de nouveau la blessure de la brunette. « Bon, ok, toi un peu plus que moi … » Il esquissa un faible sourire, tout de même effrayé lui aussi par les circonstances, mais ne voulant pas le montrer. S’il cédait à la panique, Sara le ferait aussi, et ce n’était pas le moment. Le jeune homme alla donc derrière le bar et trouva la bouteille en question, toujours intacte, comme certaines autres qu’il repéra. Il doutait toutefois fortement avoir besoin de plus que celle-ci, surtout connaissant Sara et sa faible tolérance à l’alcool. « On va devoir boire à la bouteille, on aura pas trop le choix. » Dit-il en déposant la bouteille une fois ouverte, dans la main libre et intacte de Sara. Les verres étaient tous éparpillés au sol et il n’avait pas envie de partir à la recherche des deux verres intacts du lot. Le physiothérapeute usa de ses connaissances en premiers soins grâce aux formations annuelles obligatoires de son ordre professionnel, et nettoya la plaie de Sara et mit un bandage tout autour. « Voilà. Il faudra quand même que tu ailles à l’hôpital pour des points de suture mais pour le moment, ça devrait empêcher l’aggravation. » Il referma la main de sa douce et s’assit à côté d’elle. « Je suis content que ce soit moi que tu aies appelé. » Conclut-il en la regardant droit dans les yeux, le coeur s'enflammant.

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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyVen 11 Nov 2016 - 22:13


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Ils s’en sortaient toujours, quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils se fassent, quoi qu’il arrive. Malgré les peines infligées, dans la joie comme dans le malheur, à un certain point, souvent celui de non retour, l’autre était toujours celui auquel ils pensaient. Et jamais aucun appel à l’aide n’était resté sans réponse. Cela ne voulait pas dire que tout allait mieux par la suite, cela ne refermait pas les plaies, cela ne pardonnait pas tout. Mais dans la détresse, dans la peur, dans la tristesse, il y avait toujours comme une trêve entre eux, comme un moment de répit ou la beauté prenait le pas sur l’horreur des mots et des actes, sur les trahisons et les désillusions, il y avait ce moment de grace qui leur faisait espérer que l’avenir serait enfin radieux, que c’était enfin le bon moment, que les astres étaient enfin alignés, que le destin était d’accord, ils pouvaient enfin s’aimer. Mais cela ne durait jamais bien longtemps, quelques heures, quelques jours, quelques mois, avant la nouvelle crise. Certains diraient qu’ils étaient masochistes, d’autres qu’ils étaient fous, tout simplement. Eux ne cherchaient pas à comprendre, c’était ainsi, point. Ils s’aimaient, à leur façon et que les autre s’en détournent, s’ils ne les comprenaient pas. Et qu’ils se taisent, s’ils avaient un avis celui-ci ne pesait pas dans la balance. Ils s’en sortaient, à leur façon, quitte à ce que ça les détruise davantage par la suite. Et sûrement qu’ils revenaient toujours à l’autre parce qu’ils savaient qu’un jour ce serait le bon moment, ça serait l’appel ultime, ça serait leur heure, enfin. Parce qu’ils n’étaient pas encore totalement dénués d’espoir.
Woody répondit doucement à la question de Sara, il lui parlait de tremblement de terre, de dégâts. Une main sur la bouche, Sara essayait de mettre de l’ordre dans son esprit confus. Elle prenait de plus en plus conscience des risques que son ex avait pris pour elle, au détriment de sa propre sécurité et elle s’en voulait. Et lorsqu’il commença à évoquer les famille un haut le coeur souleva sa poitrine, sa mère, sa soeur, ses amis. Et si ses proches avaient été blessés… Elle hocha doucement la tête, n’en menant pas large. Oui, il faudra que j’appelle tout le monde, Keera. J’espère… Mais elle ne termina pas sa phrase parce que dans sa tête c’était déjà l’enfer et elle savait que si elle cédait à la panique pour ses proches elle ne répondrait plus de rien. Elle devait se concentrer sur autre chose, n’importe quoi, ne pas penser au pire, parce que le pire n’arriverait pas, elle ne l’autoriserait pas. Heureusement Woody remarqua sa blessure à la main au moment opportun. Se laissant guider à nouveau, elle renonça à nettoyer le sol mais ne renonça juste pas à prendre le contrôle lorsqu’il fut question de chercher la trousse de secours. Une fois sur la table avec les pansements et tout le nécessaire elle laissa le jeune homme s’occuper de sa blessure, travaillant dans le domaine médicale il était plus habitué qu’elle avec ce genre de choses. Même s’il était doux, elle devait avouer que la douleur était difficile à supporter, ça en plus de tout le reste, voilà pourquoi elle pensa à la bouteille qui, elle l’espérait, trônait toujours derrière le bar. Alors qu’il la déposait sur la table, sa réflexion fit sourire la brunette. Elle retira le bouchon et n’attendit pas son autorisation pour avaler une bonne rasade du poison. Elle grimaça, évidemment. Et eut un nouveau haut le cœur, mais l’alcool qui réchauffait sa gorge et tout son corps de façon instantané lui fit un bien fou. Ca te dérange tant que ça de partager une bouteille avec moi Rutkowski ? Je te croyais moins précautionneux. Du coin de l’oeil elle l’observait nettoyer et bander la plaie, il faisait ça avec beaucoup de précaution, elle admirait ces simples gestes qui lui semblaient une montagne, pour elle. On verra pour les urgences plus tard, j’imagine qu’ils ont déjà assez de travail. Dit-elle en soupirant, elle n’était plus en état de choc et elle se resservit un peu de whisky. Elle le fixait alors qu’il s’asseyait tout près d’elle, essayant de ne pas écouter tout son corps qui semblait vouloir se plaquer contre lui à nouveau, juste pour le sentir, juste parce que c’était lui. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres alors que ses yeux pétillaient de malice. Tu n’avais pas une autre demoiselle en détresse à secourir ? Evidemment qu’elle faisait allusion à Freja, elle n’était pas stupide et elle avait de la mémoire. Evidemment que ça ne lui plairait pas, à Woody, mais c’était bien peu de choses, juste une petite pique, juste une piqure de rappel pour elle, pour se souvenir qu’elle ne devait pas s’emballer, juste par précaution, pour éviter de flancher trop vite. Pour ne pas lui dire qu'elle serait surement morte de chagrin s'il n'avait pas répondu à son appel, parce qu'elle ne voyait personne d'autre à appeler que lui, parce qu'elle n'avait besoin de personne, mis à part lui.
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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyVen 2 Déc 2016 - 2:35

Ces moments de trêve n’arrivaient que lorsque le désespoir s’infiltrait en eux comme un venin dont seul l’autre avait l’antidote. Le maintien de la paix n’était viable que s’ils continuaient de nager dans l’incertitude, dans la peur et dans le regret. Dès que la routine embarquait de nouveau, dès que le calme après la tempête s’installait, Woody redevenait Woody. Et Sara demeurait Sara, l’âme pure, l’âme blanche, la douceur incarnée. Elle redevenait celle qui ne méritait pas d’un homme comme Woody, d’un homme lâche, égoïste et cruel. La roue tournait toujours, entre eux, et quelle tristesse de constater que la fortune ne pouvait pas durer un peu plus longtemps. Ils ne savaient s’aimer que dans les extrêmes, dans la passion ou dans la détresse. Il ne semblait pas y avoir de juste milieu. La raison s’envolait toujours trop vite, filant entre leurs doigts. Ils s’accrochaient malgré tout à l’un et à l’autre, malgré l’incohérence de cet amour misérable. Malgré tout le mal qu’ils s’infligeaient. Qu’il lui infligeait. Elle courrait toujours vers lui. Et il lui ouvrait toujours ses bras.

Le presque trentenaire les ramena sur terre en parlant du séisme, des potentiels blessés et de leur propre entourage qu’ils allaient contacter dès que la situation se serait calmée. Dehors, les secousses étaient peut-être terminées depuis plusieurs minutes, mais cela ne voulait pas dire que la catastrophe en était pour autant achevée. Sara parla de Keera, et tout comme Woody essayait de ne pas s’imaginer le pire pour ses parents, pour Nevaeh et pour Felix, il tenta de convaincre son ex de faire de même. « Ne pensons pas à cela maintenant, ça ne nous amènera rien d’autre que l’inquiétude et la peur. » Il ne pouvait pas lui promettre que Keera était en sécurité et en santé, il ne pouvait pas lui promettre ce qu’il ignorait, mais il pouvait l’aider à se concentrer sur autre chose avant de céder à la panique. Se concentrer sur lui, sur eux, pourquoi pas. C’était un sujet qui savait très bien occuper toutes leurs pensées sans laisser place à quoi que ce soit d’autre.

Pourtant, quelque chose d’autre retint l’attention de Woody et les occupa directement : la main blessée de Sara. Il alla l’installer à une table du café et s’occupa de rassembler ce qu’il faudrait pour la soigner temporairement, ce qui comprenait la bouteille d’alcool réclamée par la brunette. Quand elle lança avec humour qu’elle le croyait moins précautionneux quant au partage de la bouteille, Woody esquissa un sourire. « On a déjà partagé plus que d’la simple salive. J’devrais survivre. » Releva-t-il. Commentaire qui aurait pu faire rougir Sara si elle en comprenait le sous-entendu à caractère sexuel. Mais ce qu’ils avaient partagé n’était pas que physique, et Woody le savait pertinemment. Il s’empara à son tour de la bouteille et en avala un trait. « C’est pas parce qu’ils ont assez de travail qu’il faut négliger ce que t’as. » Peut-être qu’elle passerait plus tard, après les cas plus urgents, mais son tour viendrait malgré tout. Parce qu’elle aurait besoin qu’un médecin vérifie sa main. Woody attendrait avec elle, s’il le fallait, pour être bien certain qu’elle ne se défile pas.

Le physiothérapeute était en train de terminer le bandage quand Sara lui demanda s’il n’avait pas une autre demoiselle en détresse à secourir. Il esquissa de nouveau un sourire. Il n’avait même pas capté qu’elle parlait précisément de Freja. Il pensait qu’elle relevait son éternelle réputation, celle dont lui-même n’arrivait pas à se détacher, incapable de tirer un trait définitif sur ce qu’il était. Sur ce qu’il pensait être. « Oh, un tas. Mais tu sais bien que t’es toujours celle qui passera en premier. » Ça lui faisait étrange, d’avoir un ton aussi léger en parlant d’autres femmes. Comme si leurs sourires moqueurs cachaient la cicatrice qui menaçait de se rouvrir à tout moment. Il n’avait pas envie de faire semblant que tout allait bien, que Sara et lui étaient de nouveau de simples amis. Ils ne l’avaient jamais été, jamais totalement, et ce n’était pas maintenant qu’ils y arriveraient. Pas après tout ce qu’ils avaient vécu. Woody redevint donc un peu plus sérieux, s’asseyant devant elle en gardant sa main blessée dans la sienne pour en caresser le dessus de son pouce. « Plus sérieusement, Sara … les gens auront beau dire ce qu’ils voudront, j’aurai beau renvoyer n’importe quelle image … je veux que tu saches que tout ce que j’ai dit, à propos de nous, de mes sentiments pour toi … j’étais sincère, tu sais … » Il marqua une pause, baissant les yeux vers leurs mains. « C’est vrai que tu seras toujours celle qui passera en premier. » Avant Freja, avant toutes les autres. Mais ça ne suffisait sans doute pas à leur amour. Sara avait beau être la première sur la liste, le fait était qu’il y avait une liste. Elle n’était pas la seule.

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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyMar 6 Déc 2016 - 8:15


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Le beau Rutkoswki c’était tout un paradoxe à lui tout seul. Il était surement l’homme le plus attentionné, le plus attachant et le plus prévenant envers ses proches que Sara connaissait, toujours prêt à aider, à soulager, à épauler, malgré ses propres douleurs, il était toujours là pour les autres et c’était l’une des qualités que la brune lui reconnaissait volontiers et surement ce qu’elle préférait chez lui, ce qui avait fait de lui son meilleur ami depuis tellement d’années. Et pourtant dans son rapport au femme Woody était tout l’inverse, non pas qu’il ne soit pa tendre ni doux, ne disons pas qu’il était une  brute, c’était même presque pire finalement, parce qu’il se rendait charmant, presque indispensable aux yeux de ses conquêtes, sans leur promettre la lune il la leur décrochait tout de même, du moins il l’avait fait pour Sara… mais voilà, au fond il restait terriblement égoïste, il pensait à son propre plaisir, à ses propres désirs qui ne s’arrêtaient pas au chiffre d’une seule femme mais bien au nombre de multiples aventures qui finissaient toujours de la même façon, pour le malheur de ses dames. Aujourd’hui le jeune homme prouvait à nouveau à Sara combien il pouvait être patient et avisé, il restait calme malgré la situation, il prenait le contrôle et d’un coup tout allait mieux. Et, à le regarder faire, à l’écouter parler, la belle comprenait pourquoi elle s’accrochait à lui, à leur amitié, à son amour pour lui, même s’il restait peut-être à sens unique. Et elle hocha la tête comme une gamine qu’on réprimandait alors qu’il ordonnait de ne pas penser au pire. En effet, ils auraient tout le temps de s’inquiéter plus tard. Elle lui sourit faiblement pour toute réponse.
Evidemment qu’elle rougit légèrement, à l’allusion de Woody, Sara restait assez prude au final. Pourtant elle ne pu empêcher ses lèvres de s’étirer en un sourire entendu pendant que certaines images, certaines sensations agréables lui revenaient en tête et elle ne remarqua même pas qu’elle se mordillait la lèvre inférieur alors qu’elle l’observait boire à son tour. Oui, tu n’as pas tort. Se contenta-t-elle de répliquer. Le ton de sa remarque suivante se voulait plus dur, visiblement il serait implacable sur le fait que Sara irait aux urgences, elle voulait bien croire qu’il ne la lâcherait pas tant qu’il n’aurait pas vu de ses propres yeux sa plaie recousue de façon correcte. Sara soupira doucement. J’ai dit qu’on verrait, plus tard, mais j’irai. Promis.
La première pique ce fut Sara qui la lança, elle devait évidemment s’attendre à une réponse de la part de Woody qui n’était pas du genre à rester silencieux. Et autant dire qu’elle fut servie. "Oh, un tas..." Comme un coup donné en plein cœur, elle dû serrer les dents pour ne pas hurler, pour ne pas bouger alors qu’il terminait son bandage. Elle le fixa interdite quelques secondes, mais lui était trop concentré sur son travail pour la voir. Pourtant Sara savait, il avait toujours été parfaitement honnête envers elle sur le sujet et c’était d’ailleurs la raison de leur séparation, il restait un coureur de jupons, un homme à  femmes jamais rassasié. Alors pourquoi est-ce que ça faisait si mal bon sang ? Parce qu’elle l’aimait, l’idiote. Parce qu’elle ne pouvait pas se dérober devant ces sentiments qui ne cessaient d’envahir son cœur quand elle pensait à lui, de réchauffer son corps au simple fait qu’il la touchait. Et même s’il se mélangeait toujours à une forme d’amertume, de colère sourde qui battait ses tempes lorsqu’elle pensait à ce qu’il avait fait d’eux, l’amour prenait toujours le dessus. Au final elle ne savait pas vraiment si Woody partageait une réelle histoire avec Freja, ou bien une autre, on pourrait presque dire qu’elle s’en moquait bien, mais si tel était le cas elle plaignait presque cette pauvre fille qui finirait par s'abîmer dans les bras de son Don Juan, comme elle, comme toutes les autres. Alors que Woody relevait la tête vers elle, son arrogant sourire aux lèvres elle réussit à sourire à son tour… après tout elle avait jeté la première pierre, un point partout. Tu es incorrigible Woody Rutkowski... Elle pouffa d’un rire presque faux et même si elle détestait ça, Sara adora être sa première préoccupation. Au diable les autres… Et après tout elle restait son amie, envers et contre tout, n’est-ce pas ? S’aurait été plus simple de rester dans la fausse légèreté, s’aurait été plus gérable pour Sara de se complaire dans l’illusion qu’ils restaient des amis qui pouvaient tout se dire, de rester spectatrice de ses frasques et de son je-m’en-foutisme légendaire, malgré la douleur, ça restait acceptable. Parce que le voir redevenir sérieux, sentir cette main serre la sienne avec tendresse, ces yeux la fixer avec tant d'intensité, ça c’était une torture. Et puis ces mots si beaux, si cruels. Comment pouvait-il être la dévotion et l’insensibilité à la fois ? Sara fondait, même si tous ses sens étaient en éveille pour lui dire de résister elle ne pouvait pas aller à l’encontre de ce cœur qui tambourinait dans sa poitrine. Elle planta ses yeux dans les siens avant que Woody ne se dérobe et ne baisse le regard sur leurs mains. Je sais que tu étais sincère. Je sais… Elle voulait continuer pourtant rien ne venait, sa gorge se serrait et sa voix s'était brisée alors qu’elle le cherchait du regard. …Je sais que malgré toutes tes belles paroles, même vraies, il y a cette liste, il y a ces autres. Et moi je ne te voudrais que pour moi. Avoua-t-elle en haussant les épaules comme si c’était bête, comme si ça n’était rien. Alors que c’était tout, c’était là le vrai problème, le seul, qui les empêchait de s’aimer, ces autres à lui et son exclusivité à elle. Et malgré cette vérité qui la blessait, qui devrait l’éloigner de lui, Sara n’avait qu’une envie, se caler contre lui pour ne faire qu’un à nouveau. A défaut et contre la douleur elle serra sa main dans la sienne.
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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyMer 21 Déc 2016 - 1:13

Cette relation était bien difficile à suivre. Ils étaient l’enfer et le paradis de l’un et de l’autre, capables de se détruire en un claquement de doigts tout en pouvant se donner des ailes même une fois au fond du baril. Woody et Sara se jouaient d’eux-mêmes, à ne pas tracer la limite, à ne pas mettre un terme à cette histoire, à ne pas se dire adieu une bonne fois pour toutes. L’homme n’avait pourtant pas trop de mal avec les adieux, il rayait des gens de sa vie année après année. Mais ces personnes-là ne comptaient pas, pas comme Sara comptait à ses yeux. Personne ne prendrait cette place, jamais. Woody avait beau tomber sous le charme d’autres femmes, avoir des désirs irrépressibles pour d’autres et voir son cœur s’emballer pour quelques regards échangés mais, en réalité, aucune émotion n’était aussi forte que celles qui se tiraillaient en lui à chaque fois qu’il voyait Sara. Alors même s’il ne regrettait pas, pas vraiment, le temps passé avec Freja, leur nuit d’ébats, leurs baisers passionnés et cette ligne franchie, Woody savait que c’était l’un des choix qu’il se maudirait d’avoir pris sur son lit de mort. Au final, c’était avec Sara qu’il désirait être. Si seulement le chemin ne lui semblait pas si long pour en arriver là.

Sara promit d’aller à l’hôpital plus tard, ce à quoi Woody hocha la tête. Si elle en faisait la promesse, alors elle irait, il le savait. C’était lui, des deux, qui n’arrivait pas à tenir ses promesses silencieuses. Pourtant, il revenait toujours à la charge, avec ses belles paroles et ses belles figures d’espoir. Comme là, alors qu’il lui disait qu’elle serait toujours la première vers qui il irait. La seule qu’il sauverait dans un état d’alerte comme aujourd’hui. Bien sûr, il avait pensé à Freja, à Sacha, à ses amies et à sa famille évidemment. Mais c’était l’appel de Sara qu’il attendait, et il était venu. Encore et encore, elle confirmait de par ses actions le fond de la pensée de l’homme : leur histoire n’était pas terminée. C’était à elle de couper les ponts car Woody ne le ferait jamais, ça, c’était écrit dans le ciel. Il l’aimait bien trop pour un jour être en mesure de la bannir de sa vie. Sara, elle, avait toutes les raisons et tous les droits de le faire. Et pourtant … la catastrophe les réunissait de nouveau. La belle catastrophe qu’ils faisaient, eux aussi.

Sara eut la force de rire à sa mauvaise plaisanterie sur le fait qu’un tas de demoiselles en détresse se présentaient à lui. Elle était forte, de lui tenir tête de la sorte. À sa place, Woody se serait giflé depuis belle lurette. Et comme pour enfoncer le couteau encore plus profondément dans la plaie, le jeune homme posa sa main sur celle de la brunette et lui offrit les mots que n’importe quelle femme aurait voulu entendre. Sauf que Sara les avait sans doute entendus trop souvent, sans voir un seul changement à long terme. C’était bien ça le problème, à présent. À force d’avoir trop souvent déçue Sara, Woody n’avait plus aucune chance. Malgré l’amour si fort qui les berçait dans la noirceur. « Je sais que malgré toutes tes belles paroles, même vraies, il y a cette liste, il y a ces autres. Et moi je ne te voudrais que pour moi. » Ses paroles résonnaient encore dans sa tête. Il releva les yeux vers elle. Il n’avait plus envie de rire, plus envie de détendre l’atmosphère avec une blague mal placée. « Tu m’auras pour toi, que pour toi, Sara … » Dit-il avec sincérité. Il déglutit avant de reprendre, la voix tremblante : « Juste … je … je n’suis pas … pas maintenant. » Il caressa la main de Sara, distrait, confus par son propre discours. « J’suis pas celui que tu veux maintenant, j’suis pas celui que je veux que tu aies à tes côtés. Mais je le serai. Avec le temps. Si tu peux encore m’attendre un moment. » Lui avait attendu, attendu tellement longtemps pendant qu’elle se mariait à un autre. Certes, ce n’était pas les mêmes circonstances, Sara n’essayait pas de goûter à toutes les saveurs avant de revenir à son parfum préféré, enfin rassasiée. Woody n’avait aucune excuse de la faire attendre, et pourtant, il le lui demandait.

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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyJeu 29 Déc 2016 - 17:24


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Sara n’attendait rien de ces retrouvailles de la part de Woody, rien d’autre que le fait qu’il vienne la sauver, qu’il soit à nouveau et comme toujours son chevalier en armure. Pour le reste, elle avait arrêté de se bercer d’illusions depuis déjà bien longtemps. Bien entendu qu’elle fondait sous ses yeux qui la dévoraient, bien sûr qu’elle se liquéfiait sous la chaleur de ses doigts et bien évidemment qu’elle adorerait les mots doux qu’il lui susurrait. Mais pour les belles promesses, c’étaient comme des coups d’épée dans l’eau, qu’il économise sa salive, Sara n’y croyait plus. Elle était forte oui, bien plus que ce qu’elle aurait pensé, elle se surprenait elle-même, elle avait appris à cadenasser son coeur et à arrêter de croire aux contes de fées. Elle l’aimait oui, mais ne voulait plus en attendre de lui pour être déçue à chaque fois. Et même si elle savait qu’il ne lui mentait pas, qu’il était sincère, c’était certainement le plus difficile d’ailleurs, que de comprendre à quel point il l’aimait mais combien il était gouverné par ses pulsions plus que par son coeur, comprendre tout ça c’était accepté qu’il ne soit pas encore prêt, qu’il le serait un jour, peut-être, mais pas aujourd’hui. Qu’il était plein de belles attentions, les plus pures, mais qu’il ne pouvait pas encore les honorer. Que faisaient-ils ici alors, à se tourner autour, à se perdre dans le regard de l’autre ? Le séisme était terminé, depuis quelques minutes à présent, pourtant ils ne se lâchaient pas, la blessure de Sara était superficielle, il pouvait partir, pourtant elle ne le voulait pas et lui restait à serrer sa main. Parce qu’ils ne pouvaient pas se passer l’un de l’autre, incapable de savoir comment s’aimer ni comment vraiment se comporter l’un envers l’autre, ils nageaient ensemble, se servant de bouée mutuellement pour ne pas boire la tasse, qu’ils coulent, ils restaient ensemble, du moins pour le moment. Elle eut un sourire tristement amusé de le voir chercher ses mots. Je ne te demande rien Woody… Elle n’attendait pas qu’il lui décroche la lune, elle ne voulait pas paraître implorante devant lui, comme une fille désespérée, elle ne l’était pas, elle s’y était fait. La vie amoureuse ou intime de Sara n’était surement pas aussi palpitante que celle de Woody, c’était un fait, elle ne l’avait jamais vraiment été de toute façon, mais elle s’en sortait bien, elle avait ses proches. Et même si parfois la solitude se faisait sentir lorsqu’elle se couchait dans un grand lit à demi rempli, elle relativisait. Sara n’avait jamais vraiment été seule, elle avait rencontré Jamie très jeune et elle s’était jetée dans les bras de Woody juste après, de sa vie de femme c’était la première fois qu’elle goûtait vraiment à la liberté. Et même si elle n’en profitait pas comme certaines pouvaient le faire, même si elle ne se trémoussait pas sur les pistes de danse ou dans les bars chaque soir dans l’espoire de ramener un homme nouveau, elle savait apprécier cette solitude qui lui faisait comprendre qu’elle pouvait s’en sortir par elle-même, qu’elle n’avait pas besoin d’un homme qui la couve pour être épanouie. Elle était sensible au regards masculins qu’elle découvrait vraiment pour la première fois, elle comprenait qu’elle pouvait susciter du désir et c’était agréable, finalement. Woody continuait son discours, pourtant il n’avait pas besoin de se justifier auprès de Sara, tout ce qu’il lui disait elle le savait déjà et même si c’était agréable à entendre, même si elle pouvait constater qu’il pensait toujours la même chose… ça restait la même chose, si elle le voulait elle devait attendre. Elle s’approcha de lui et de sa main valide caressa doucement le visage de son amant. Je ne t’attendrai pas Woody, pas comme tu le pense en tout cas. J’ai une vie à vivre, j’ai mes propres expériences à faire. Elle lui sourit, elle ne voulait surtout pas être blessante envers lui, simplement lui faire comprendre qu’elle ne comptait pas mener une vie monacale alors que lui s’amusait avec une nouvelle fille tous les soirs. Mais je sais qu’un jour on sera prêt, tous les deux. Et que ce jour là ça sera magique, que ça sera le bon. Elle pinça les lèvres, attendre la rendait triste, parce que leurs plus belles années c’était maintenant qu’ils les vivaient, mais à quoi bon se faire du mal si ça n’était pas le moment. Elle s’approcha encore plus près de lui, consciente que des deux c'était elle qui menait la danse dans des moments comme ceux-là, il avait le pouvoir sur leur avenir mais elle avait toujours autant d'emprise sur lui. Et je sais surtout que tu ne me résisteras jamais totalement. Pour finir par l’embrasser en espérant fort qu’il ne la rejette pas, qu’elle ait raison encore une fois, parce que ce baiser elle en avait envie, parce qu’elle n’était jamais aussi bien ni aussi vivante que contre lui, leurs lèvres scellées.
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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyLun 2 Jan 2017 - 15:35

Il soupira. Il avait beau sembler être un grand parleur et un petit faiseur, le Woody, les mots, les vrais, ne lui venaient toutefois pas nécessairement facilement. Il avait du mal à trouver les paroles qui expliqueraient le mieux possible sa pensée, ce qu’il avait sur le cœur. Woody n’avait jamais été un grand poète, ni même seulement romantique, quand il faisait de grands gestes d’amour c’était inspiré de ceux d’un autre. Il n’avait pas assez d’attentions à offrir aux autres qui soient originales, réfléchies, authentiques. Personnelles. « Je sais que tu ne me demandes rien … mais … j’ai quand même envie de t’les faire, ces promesses. J’ai besoin de les faire. » Et si à court terme Woody ne pouvait jamais vraiment tenir des promesses d’une telle envergure, à long terme, il savait qu’il en viendrait à bout de lui-même. Qu’il changerait, pour elle, parce qu’un jour ou l’autre il se réveillerait enfin et comprendrait que le moment était venu de retrouver la femme de sa vie. Cette femme-là, c’était Sara, cela ne faisait aucun doute. Woody le savait, Woody était capable de la nommer ainsi. Mais ça s’arrêtait là, pour le moment. Et ce pour le moment, il était déjà trop tard. Du moins, c’est ce qu’en compris Woody quand Sara reprit la parole pour lui dire qu’elle ne l’attendrait pas. Il releva des yeux blessés vers elle, torturés presque par ces paroles auxquelles il ne s’attendait pas du tout. Il aurait dû, pourtant. Lui, il la vivait, sa vie. À cent mille à l’heure, même. Il ne pensait que très rarement aux sentiments de Sara dans ses décisions, même s’il pensait quand même à elle pendant ses actes. Elle était le centre de ses pensées et pourtant ses gestes le menaient tellement loin d’elle. Il s’était dit qu’entre les deux, c’était Sara qui avait la sagesse et la raison, et c’était sans doute pour cela qu’à ses yeux, c’était elle la stabilité de ce pseudo-couple qu’ils formaient. Mais elle avait raison, elle avait ses propres expériences à faire. Sara lui sourit, mais Woody fut incapable de le lui rendre. Ce n’était pas une douce conversation, ce n’était pas une douce évidence. Il venait carrément de tomber de haut, le pauvre. Il n’était certes pas à plaindre, au fond, mais il avait mal quand même. Sara reprit pour lui dire qu’un jour ils seraient prêts, tous les deux, et que le moment serait enfin le bon. Il baissa les yeux, se rendant compte que finalement, ce bon moment n’arriverait sans doute jamais. Woody s’était dit que si ce n’était que lui qui courait en rond sur lui-même pendant que Sara attendait leur dernière ligne droite, il n’aurait qu’à aller la rejoindre quand il serait prêt. Maintenant, si tous les deux partaient sur leur propre orbite, dans combien de temps se rencontreraient-ils de nouveau, dans le même tracé ? L’homme ne répondait toujours pas, ce qui devait être franchement difficile pour Sara. Elle reprit tout de même encore une fois la parole, plaisantant sur le fait qu’il ne lui résisterait jamais totalement. Et c’était tellement vrai, que même la petite pointe d’humour n’arrivait pas à les tromper. Woody sourit, enfin. « Ne prends pas la grosse tête, Liao. Tu deviendrais une cible facile pour les briques des bâtiments. » Blagua-t-il, même si leur rappeler la situation extérieure n’était sans doute pas une bonne idée. De toute façon, Sara avait déjà en tête de l’embrasser, et elle s’approcha de lui pour poser ses lèvres sur les siennes. Il lui rendit ce baiser, profitant de celui-ci comme s’il était le dernier. D’ailleurs, aux termes de cette discussion qui laissait peu entrevoir d’espoir, même si Sara elle avait décidé de croire en un futur éloigné, Woody osa le tout pour le tout : « J’aimerais te faire l’amour avant de te laisser partir à la conquête d’aventures et d’expériences … Pour que tu ne m’oublies pas. » Sara ne l’oublierait pas, même sans ça, il le savait. Mais c’était aussi pour lui, pour une raison toute autre. Avec sa maladie, l’homme savait que les risques étaient de plus en plus élevés. Depuis un an que ses jambes lui faisaient défaut et c’était pire que jamais. Avec le bas du corps venait évidemment sa capacité à avoir des relations sexuelles … Alors il ferait l’amour à Sara comme si c’était bel et bien la dernière fois, et peut-être que ce le serait vraiment.

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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyMar 3 Jan 2017 - 17:56


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Les mots que Woody maniaient le mieux c'était assurément ceux qui faisaient mal, du moins c'était ce dont on se souvenait le plus, le concernant et beaucoup s’accordaient pour le dire. Pourtant il était capable de belles phrases, de mots doux et délicats et puis ses regards faisaient le reste, Sara le savait, elle n'y résistait jamais. Elle caressait cette main toujours dans la sienne, écoutant ce qu'il avait à dire, même si elle ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il n'avait pas le droit de faire de tels serments, que même si elle était lucide quant au sort de leur histoire elle en restait néanmoins éprise de son amant maudit et que donc ces mots la touchaient, lui donnaient de l'espoir et lui faisaient mal en même temps. Parfois elle enviait ses maîtresses, celles à qui il comptait fleurette avec des mots simples, ceux qui les attiraient toutes, parce qu'il était un séducteur né. Parfois elle avait envie de ces mots là, ceux qui ne comptaient pas vraiment mais qui faisaient plaisir, ceux qui atteignaient la fierté et l'amour propre mais qui ne touchaient pas plus. Peut-être que si elle avait été l'une de ces filles pour Woody tout aurait été plus facile, moins douloureux pour tous les deux. Mais elle avait le terrible privilège d'avoir été choisie pour un dessein plus grand, ce qui les détruisait un peu plus à chaque fois qu'ils essayaient de l'atteindre. Elle ne lui répondit pas et c'est là qu'il lui demanda de l'attendre, encore un peu, ce à quoi, le cœur gros , elle riposta qu'elle n'attendrait plus. Peut-être qu'elle n'avait pas le droit de le lui dire, parce que lui avait bien été le témoin silencieux de son union avec un autre, parce que ce jour là et tous le temps qu'avait duré cette relation il était resté l'ami fidèle et bienveillant alors qu'il l'aimait en secret. Mais à cette époque Sara ne savait pas, elle ne se doutait pas des sentiments de celui qui souffrait en silence de la voir avec un autre, de la voir s'éloigner de lui pour de bon, ou presque. Il avait baissé les yeux blessé, elle le voyait bien, elle douta un instant, hésitant à retirer ses paroles, à lui dire qu'elle l'attendrait toujours. Mais elle n'ajouta rien de tel, parce que ça serait faux, ça serait stupide de sa part que d'attendre peut-être toute une vie qu'il se décide enfin, ça serait perdre son temps, perdre ses plus belles années alors que le temps filait vite, ça serait risquer d'un jour lui en vouloir, à lui, d'avoir fait ce sacrifice pour lui alors qu'il comptait s'amuser de son côté. Alors elle se fit optimiste en espérant ce fameux jour où ils seraient prêts tous les deux, parce qu'elle avait besoin d'espoir, Sara, elle avait besoin de croire à cette fin heureuse avec son preux chevalier, sinon ça ne valait pas le coup. Mais il ne réagissait toujours pas. Assurément elle lui avait fait mal et ça n'était pas son attention, à la douce brunette. Alors elle abattit sa dernière carte, celle d'un humour mal placé mais qui faisait toujours mouche auprès de Woody. J'ai mon infirmier personnel avec moi, je suis invincible même avec ma grosse tête ! Et déjà elle s'approchait pour l'embrasser, parce que c'était la seule chose qu'elle avait en tête, qui lui faisait envie et qui ferait taire leur peine pour au moins un instant. Et quel instant ! Un échange touché par la grâce, un baiser donné comme dans l'urgence, comme si le monde s'écroulait pour de bon, comme si ça devait être le dernier. Dès lors ils appuyèrent ensemble sur un même bouton, à partir de ce moment ils en voudraient plus. D'ailleurs le regard fiévreux de Woody était sans équivoque. Et ses paroles sans détour. Sara le regarda pourtant avec des yeux tristes. Avant de te laisser partir… comme s’il se résignait à la laisser à ces autres auxquelles elle daignerait s’offrir, comme si cette rencontre, ce baiser et cet acte d’amour devaient être les derniers, comme s’ils sonnaient le glas de leur histoire. La jeune femme ne voyait pas les choses ainsi et à présent elle voulait retirer ses paroles, lui dire qu’elle pourrait bien être tout à lui, s’il le décidait, elle voulait le convaincre de renoncer à ses autres à lui et qu’elle ferait de même avec son projet à elle. Parce qu’elle ne voulait pas se résigner à ce que ça soit leur dernière étreinte. Mais encore une fois elle le connaissait trop bien, ils en avaient déjà parlé, ils s’étaient déchirés par la faute de cette cause perdue, Woody resterait le même, c’était à Sara de prendre son envole. Elle fronça les sourcils, la mine triste, alors qu’elle parcourait de sa main chaque parcelle de son visage comme pour en garder l’empreinte. Ne me demande pas ça comme si c’était la dernière fois Woody… Il n’avait jamais eu à lui demander la permission d’ailleurs, à chaque fois il s’emparait d’elle et elle se laissait faire, parce qu’en définitive, elle était sienne autant qu’il était sien. Elle approcha encore son visage de celui qu’elle aimait envers et contre tout et hésita un instant, le front contre celui de Woody. Aucun autre ne sera toi, tu le sais ça ? Elle cherchait déjà à justifier d’éventuelles aventures, sans savoir si elle aurait la force de se lancer. Et puis elle l’embrassa à nouveau, de la façon la plus douce qu’elle connaissait, comme pour lui rappeler qu’elle seule savait lui apprendre la tendresse d’être aimé. Par la suite, qu’importe, elle se laisserait guider, il savait mener la danse.
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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyMer 4 Jan 2017 - 0:09

Un doux sourire se dessina sur les lèvres de Woody quand Sara lui dit qu’avec son infirmier personnel – lui – avec elle, sa grosse tête était à toute épreuve. Il aurait aimé lui répondre du tac au tac qu’il ne serait peut-être pas toujours là, juste pour la lui remettre en pleine face et avoir le dernier mot, mais c’aurait été mentir, et ça risquait de la blesser pour une simple blague. Woody ne partirait jamais, pas totalement. Elle non plus, sans doute, même si elle lui parlait de voler de ses propres ailes, de vivre sa vie et ses expériences qu’elle n’avait pas encore eu le temps d’accumuler. Son cœur resterait sans doute toujours un peu accrochée à l’idée qu’elle se faisait de Woody, tout comme le cœur de ce dernier appartiendrait toujours à Sara, même si ce n’était pas dans son regard qu’il verrait son reflet pour les prochaines années. Il se contenta donc de lui sourire et d’enchaîner sur la suite des choses, soit de se donner un souvenir auquel s’accrocher, autant à elle qu’à lui. Si ce n’était pas un adieu, c’était ce qui s’en rapprochait le plus de toutes les conversations qu’ils avaient pu avoir jusqu’à présent. Habituellement, leurs querelles ne se terminaient jamais sur une note aussi dramatique, ils avaient toujours la certitude de se revoir, de s’aimer encore, de s’embrasser comme si rien n’avait changé, mais là, tout avait changé. Sara décidait de ne plus l’attendre, et même si c’était égoïste de la part de Woody de lui en vouloir pour ça, d’avoir désiré si fort qu’elle reste en place juste un peu plus longtemps, il ne pouvait s’empêcher d’avoir le cœur à l’envers suite à cette révélation. D’autant plus que Sara ne connaissait pas l’état actuel de Woody. Ses capacités physiques se dégradaient, jour après jour sa faiblesse était grandissante. Si elle le suppliait de ne pas parler comme si ce serait la dernière fois qu’ils se feraient l’amour l’un à l’autre, Woody, lui, priait pour que ça ne le soit pas. « J’veux tout vivre avec toi comme si c’était la dernière fois, pour en profiter, pour m’y accrocher … » Il baissa les yeux. « On ne sait pas ce qui peut arriver, Sara. » Il passa une main sur sa joue avec toute la tristesse du monde au creux de ses iris. Woody s’imaginait les pires scénarios : Sara qui tombe amoureuse d’un autre, Sara qui épouse, encore une fois, un autre homme que lui, ou encore Woody qui succombe peu à peu à sa maladie, n’arrivant plus à être un homme à la hauteur de Sara. Des avenues qui étaient toutes très – et trop – probables. Il s’était entêté à vivre dans le présent pour ne pas penser à ces différents futurs qui se dessinaient devant lui, mais maintenant Woody se sentait pris au piège. « Je sais … mais ce n’est pas assez. » Ce n’était pas d’assez grandes paroles, ce n’était pas une assez grande promesse silencieuse, ce n’était pas la garantie de retrouvailles dans quelques années. Même si Woody était unique aux yeux de Sara, rien n’empêchait qu’un homme le devienne aussi dans son cœur. Il défendrait sa place aussi longtemps qu’il le pourrait, mais Woody se fatiguait. Il deviendrait bientôt trop facilement écartable. Ils s’embrassèrent de nouveau, pour faire taire le désespoir, pour ignorer la tristesse. Woody la fit s’asseoir sur la table, la seule table relevée parmi toutes celles du café. Il se fichait bien des grandes fenêtres donnant sur l’extérieur, les gens au dehors étaient bien trop affolés pour s’attarder à ce couple qui s’aimait pour une toute dernière fois peut-être. Le jeune homme déshabilla Sara d’abord du regard, puis de ses mains. Il fit de même avec ses propres vêtements, désirant ménager la main de sa douce. Avec une douceur qu’il ne se connaissait que dans les bras de Sara, Woody fit l’amour à cette dernière, avec une boule dans la gorge et une détresse émotionnelle qui se faisait ressentir sur ses mouvements de désespoir laissés en elle.

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MessageSujet: Re: Nicest thing + Woora   Nicest thing + Woora EmptyVen 6 Jan 2017 - 18:25


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Plus que les amants terribles qu’ils étaient depuis quelques temps, Sara et Woody étaient avant tout de grands amis, de ceux qui se disent tout, qui ne se font pas de mensonge. Lorsque le jeune homme s’était confié sur ce mal qui le rongeait à Sara, voilà quelques années de cela maintenant, elle lui avait fait promettre de ne pas l’épargner, de ne rien lui cacher, elle voulait savoir, être consciente de l’avancée de cette foutue maladie, elle voulait être là, à ses côtés pour l’épauler et le soutenir. Même si ça devait lui devenir pénible, elle passerait outre, parce qu’elle l’aimait, c’était ce qu’elle lui avait dit, il avait accepté, tel était le contrat. Pourtant il fallait croire qu’aujourd’hui il lui cachait des choses, cela faisait des mois qu’ils n’en avaient pas reparlé, parce que Sara ne voulait pas lui rabâcher tous les jours, parce qu’elle voulait être présente mais pas envahissante, la maladie l’était suffisamment pour qu’il ne l’oublie pas, pas besoin d’en rajouter. Mais si elle n’en parlait pas ça ne voulait pas dire qu’elle n’observait pas, ça ne voulait pas dire qu’elle n’y pensait pas. Sara savait, surement plus que ce que Woody pensait, elle le connaissait par cœur qu’elle aimait dire, elle connaissait ses rictus, ses expressions lorsque le mal se faisait trop sentir, elle ne disait rien mais elle restait toujours vigilante. Cela ne voulait pas dire qu’elle l’épargnait, non, parce qu’il aurait horreur de ça, c’est d’ailleurs pourquoi elle se permettait de le bousculer, de le blesser même, dans leurs disputes, parce qu’elle le savait solide et qu’elle savait jusqu’à quel point aller pour qu’il reste cet homme digne et sûr de lui qu’il avait toujours été. Mais si aujourd’hui les mots de Woody résonnaient en elle de façon si déchirante c’est qu’elle comprenait qu’il n’avait pas simplement peur qu’elle s’éprenne d’un autre et qu’elle l’oublie, non c’était bien plus profond et bien mon égoïste que cette simple raison, il avait peur de perdre son combat avant de pouvoir la retrouver. Et c’était terriblement triste. Non, elle ne savait pas à quel point il était atteint à ce jour, mais elle gageait que la maladie n’oubliait pas sa part et qu’elle grappillait du terrain petit à petit, le rongeant un peu plus tous les jours et ça lui faisait mal, à elle, de voir son ami, son amant, son amour, perdre petit à petit la bataille et se battre avec moins de force qu’avant. Ses mots la touchèrent et Sara baissa les yeux. Si, ils savaient ce qui pouvait arriver, ils savaient ce qu’il allait arriver, à terme, ils le savaient trop bien. Il passa une main sur sa joue et elle se laissa faire, profitant de cette douce proximité, repoussant l’échéance d’une partie de sexe qui sonnerait peut-être le glas de leurs retrouvailles. Woody la fixait avec une infinie tristesse alors que Sara savait qu’elle n’en finirait jamais de l’attendre, malgré ce qu’elle lui avait dit, malgré son nouveau plan de bataille, elle ne ferait que patienter sagement jusqu’au jour où il serait prêt, qu’elle se fasse à nouveau dérober son coeur, ça ne serait jamais totalement, qu’elle s’engage aux côtés d’un autre homme, elle resterait toujours libre, pour lui. Elle esquissa un sourire triste. Alors reviens-moi vite, si ça n’est pas assez. Parce que moi j’ai toujours eu l’impression de ne pas être suffisante à tes yeux, à tel point que tu as besoin de te perdre avec d’autres… Ca n’était pas un reproche mais un simple constat. Et ils s’embrassèrent, parce que c’était le mieux qu’ils savaient faire, mieux que les mots, même les plus beaux, qui faisaient toujours mal, ils laissaient leurs corps exprimer ce qu’eux n’arrivaient pas à dire, parce qu’en ne faisant plus qu’un ils étaient toujours complices, ils s’accordaient enfin parfaitement. Sara se laissa docilement soulever et installer sur la table, parce qu’elle en mourrait d’envie, qu’il lui prouve en lui faisant l’amour, qu’elle était la personne la plus importante à ses yeux, qu’importe que ça ne dure qu’un moment et qu’ils se déchirent à nouveau par la suite, c’était leur moment et ils en avaient besoin. Il la déshabilla avec douceur et Sara faisait totalement abstraction de l’éventualité qu’on puisse les surprendre, elle ne pensait qu’à eux, le reste du monde elle s’en moquait bien et puis si ça devait être la fin du monde c’était une belle façon de terminer sa vie que d’être dans les bras de son amant. Elle ressentait la douleur et l’urgence dans les mouvements de Woody, elle ne l’en aima que d’avantage mais essaya parfois de ralentir la cadence, de lui faire profiter, de lui sourire, si ça devait être la dernière fois, comme lui semblait le penser, elle l’embrassait plus que de raison, ses lèvres et son corps, elle imprimait chaque parcelle de cet homme, laissant son empreinte à elle, elle l’aimait, de la meilleure façon qu’elle connaissait. C’était si agréable de se sentir aimée à nouveau, désirée de surcroît, par celui dont elle désirait tellement l’attention, qu’elle aurait voulu que cette étreinte ne se termine jamais, elle aurait voulu mourir là, maintenant. Mais ça n’était pas leur heure. Alors ils restèrent encore serrés l’un contre l’autre bien après qu’ils eurent terminé, ils avaient glissé sur le sol sans penser au débris de verre, heureusement il n’y en avait pas à cet endroit là. Enlacés, épuisés, ils restèrent à profiter du silence un long moment, jusqu’à ce que Sara ne sente la jambe de Woody qui tremblait. Il n’avait certainement pas froid. Elle releva doucement la tête, plongeant un regard grave dans le sien. Tu ne vas pas bien, n’est-ce pas ? Ne me mens pas, je le sais. Il n’avait pas le choix, elle attendait une réponse.
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