don't let the sun go down on me (aelya)

Elle s'était révélée à ses côtés, s'épanouissant comme une fleur sous la chaleur d'un Soleil qui avait pu s'éclipser le temps quelques orages, mais qui était toujours présent dans le ciel, parce que Niels ne la lâchait jamais, même quand elle semait le marasme dans son coeur à cause des lames tranchantes de ses mots qu'elle avait regretté au moment même où ils étaient sortis, sauf qu'elle n'avait pas pu revenir en arrière, effacer les dégâts qu'elle avait commis pour alléger sa peine qui avait explosé à son visage, la menant à s’éclipser sous l'effet de la tristesse et de la culpabilité qui l'avait achevé. Elle l'aimait trop pour voir un tel cataclysme se lire dans ses yeux, dans lesquels elle avait toujours tout fait pour voir des étoiles scintiller. Et pourtant, malgré tout ce qui avait pu se passer, il lui avait laissé la possibilité de le réparer sous l'effet de ses caresses et de ses baisers qu'elle n'offrait qu'à lui, parce qu'elle n'avait jamais pu expérimenter une telle tendresse provenant d'elle avant Niels. Elle lâcha un rire à sa remarque, bien consciente qu'il était plus arrangeant pour lui qu'elle consacre son énergie à sa personne. De toute façon, c'était ce qu'elle faisait déjà, et ce fait ne changerait pas.

- Y'a que toi qui m'épuises comme ça, du coup t'es plutôt tranquille là-dessus, j'pourrais jamais aller voir ailleurs même si j'le voulais, avoua-t-elle, amusée.

Tout ce qu'elle ressentait à l'intérieur de son organisme était tellement puissant, que lorsque ses cellules se combinaient aux siennes dans une fusion parfaite, c'était comme si ce brasier d'émotions la dévorait, parsemant sa peau de braises qui ne s'éteignaient jamais vraiment, dans l'attente de l'étincelle qui pourrait relancer le feu capable de la consumer entièrement, régénérant son corps meurtri en son absence afin qu'elle puisse renaître de ses cendres. Il lui suffisait amplement, c'était une évidence qu'elle ne pouvait nier, et qu'elle avait tenté de contredire en évitant de s'attacher à lui, en vain. Il s'était inscrit en elle, marquant son coeur au fer rouge où son prénom était gravé dessus pour toujours.

- Beaucoup trop, je perdrais tout, souffla-t-elle, caressant sa main. Puis, je retrouverais jamais ce que j'ai avec toi, ajouta-t-elle tendrement.

Il n'y avait aucune possibilité de continuer à vivre sans Niels, c'était déjà voué à l'échec dans sa tête parce qu'elle aurait perdu toute volonté de se tenir loin du précipice s'il disparaissait définitivement de sa vie. Elle pouvait faire des erreurs, mais leur relation était tout ce qu'elle possédait, alors il était certain qu'elle ne prendrait jamais le risque de les voir se déchirer, surtout que son instinct de survie résidait en la survie de leur lien. Ses doigts valsaient doucement sur sa peau, prenant plaisir à lui donner de sa douceur qui lui était destinée. C'était comme si à chaque fois qu'elle l'effleurait, elle imprimait chaque millimètre carrée de son corps sous ses doigts, dans une volonté qu'il vienne à se fondre dans son ADN. S'amusant à le menacer de manière taquine, une lueur joueuse perla dans son regard quand elle le vit rentrer dans son jeu.

- T'es censé avoir peur bébé, quand je dis ça. Je suis pas assez menaçante, faut que je travaille là-dessus, ou alors c'est toi qui est insensé, je sais pas, rigola-t-elle. Je t'aime tellement que je pourrais me nourrir que de toi... Lâcha-t-elle d'une voix charmeuse, en tendant sa nuque pour mordiller son cou à plusieurs endroits.

Elle n'arrivait pas à garder son sérieux avec lui, bien trop attirée par tout ce qu'il était pour ne pas laisser son désir s'étendre dans son corps. Elle hocha la tête à sa demande qui consistait à le tenir informé des événements avec Charlie, ne sachant pas encore comment cela pourrait se passer.

- Fais en de même avec Milo, répondit-elle, désirant savoir où ça en serait aussi de son côté.

Aelya voulait être présente pour lui au cas où cela ne se passerait pas comme prévu, et dans le meilleur des cas, elle désirait aussi être là pour accueillir sa bonne nouvelle, parce qu'elle n'attendait que ça, de le voir pleinement heureux sans ombre sur le tableau. Elle laissa son amour transparaître par le biais de ses lèvres qui se scellèrent aux siennes dans un baiser amoureux, plein d'affection, chose qu'elle avait retenu de lui offrir pendant une semaine. Son coeur se serra à ses mots, croulant sous l'impatience de mettre un terme à cette histoire qui les tenait à distance l'un de l'autre, mais qui en même temps, les rapprochait davantage. Elle sourit légèrement à sa remarque, animée par ses mots.

- C'est surement ça qui m'énerve le plus, le fait que tu te donnes à autre chose qu'à moi, admit-elle, entre le sérieux et l'amusement.

Elle se donnait à lui corps et âme, et c'était aussi pour cela qu'elle voulait le soutenir dans l'élaboration de son projet, même si ça lui demanderait plus de travail de son côté. Ce n'était pas ce qui la dérangeait surtout si ça lui permettait de mieux réussir.

- Justement si je fais ça pour toi c'est parce que je veux que tu mettes toutes les chances de ton côté. Et t'aurais fait exactement pareil pour moi bébé, tu peux pas me contredire là-dessus, ajouta-t-elle, déterminée.

Elle capta son regard à ce qu'il vint ajouter.

- Est-ce que je suis censée comprendre que ça te dérangerait pas d'acheter une maison avec moi ? Demanda-t-elle, curieuse. Bébé, ce qui est sûr, c'est que t'as une super petite amie qui est là pour te soutenir, et te supporter en plus de ça, et qu'elle ferait tout pour toi, alors profites-en, lança-t-elle, amusée, en écartant une mèche de ses cheveux. Y'a toujours un risque, mais regarde, on a pris un risque en se mettant ensemble, et je regretterais jamais, ça m'a permis de tomber amoureuse de l'homme de mes rêves, alors... Je pense que ce risque que tu prends, il peut beaucoup t'apporter, ajouta-t-elle, tendrement. Je pourrais en plus m'occuper de la déco, j'aime bien ça.

Aelya voulait voir leur relation évoluer dans le creux de leurs rêves, de leurs projets, qui les faisaient exister au-delà de leurs problèmes qui s'entassaient sur leurs épaules, les amenant à plier, et pourtant Aelya savait qu'elle pouvait encore encaisser parce qu'elle s'imprégnait de l'amour de Niels pour tenir, se fortifier pour avancer malgré tout ce qui pouvait se mettre sur leur passage. Elle savait en vérité, qu'il n'y avait que lui qui avait le pouvoir de la détruire, comme de la réparer, parce que c'était ce qu'elle lui avait confié lorsqu'elle lui avait donné son être sans condition, avec la seule espérance qu'il puisse en faire bon usage. Ce qui était le cas, parce qu'elle ne se sentait jamais aussi bien que lorsqu'ils étaient ensemble. Et elle craignait toujours la fin, parce qu'on ne lui avait jamais appris autre chose.

- Tu l'es... Dans tous les sens du terme, lança-t-elle, taquine.

Elle aimait ce qu'il était, elle aimait ce qu'ils étaient, lorsqu'ils se retrouvaient, dans la ferveur d'une tendresse mélangée à une passion incandescente qu'elle adorait expérimenter, cette tension inédite et magique qu'elle n'avait jamais ressentie, à part avec lui. Alors, elle se demandait bien pour quelle raison elle ferait quelque chose d'aussi insensée en cherchant ce qu'elle avait déjà dans d'autres bras, si ce n'était le risque de le perdre. Pour une fois, elle n'avait pas envie de s'attaquer à la flamme du danger, parce qu'elle savait déjà qu'elle allait s'immoler, et brûler tout ce qu'ils avaient construits pour de bon. Puis, son regard n'était plus attiré par personne depuis qu'elle était en couple avec Niels, comme si les autres n'existaient plus autour d'elle. Aelya regardait leurs doigts joints tendrement, avant de relever les yeux vers lui en hochant la tête à sa question.

- Je le promets. Tu me le promets aussi ? Demanda-t-elle, d'une voix teintée d'innocence.

Elle lui faisait assez confiance pour savoir qu'il ne lui ferait jamais ça, mais elle aimait l'entendre, comme une mélodie qu'elle ne se lasserait jamais d'écouter. Elle rigola à sa remarque, s'amusant de la sensation de ses dents sur sa peau avant d'en faire de même, comme pour lier son souhait à ses actes.

- De toute façon, même si t'étais pas d'accord, c'était pareil, répondit-elle, malicieusement.

Elle ne pourrait jamais lui résister, c'était déjà une torture de s'éloigner de Niels pour aller travailler, alors cette semaine avait juste été horrible, la solitude n'étant plus quelque chose à laquelle elle s'était habituée. Et même quand elle cherchait la chaleur dans d'autres étreintes, elle ne s'était jamais sentie complète que dans la sienne. Et elle voulait tout faire pour qu'il se sente lui aussi complet, en l'aidant à se révéler dans le projet qui lui tenait à cœur, parce que ce qui était important pour lui l'était aussi à ses yeux. Alors, elle comptait bien le pousser dans cette voie, en tentant d'éloigner tous les problèmes qu'ils allaient encore sûrement rencontrer sur leur chemin, pour qu'il puisse saisir cette chance. Elle fit mine de réfléchir à sa question, arborant une mine amusée.

- Je crois pas que j'ai déjà eu l'occasion de te connaître aussi prudent, nan, avoua-t-elle.

Elle sourit tendrement à ses mots qui activèrent les battements de son myocarde.

- T'as pas à me remercier bébé, je veux faire tout ça parce que je sais que ça te tient à cœur, et comme c'est toi qui me tient à cœur, c'est naturel, lança-t-elle en déposant un baiser sur sa joue.

Ses yeux s'illuminèrent en songeant à cette maison qui pouvait être la leur, le berceau de leur amour qu'ils partageraient officiellement à deux.

- J'adore l'idée de pouvoir avoir plus de pièces pour se découvrir... Ajouta-t-elle, d'une voix charmeuse.

Elle acquiesça à sa réplique, en accord avec lui.

- On pourrait s'y intéresser, je suis complètement d'accord mon amour. Je veux vivre ça avec toi, avoua-t-elle, captant son regard avant de sceller ses lèvres sur les siennes. Mais, j'ai pas envie que ça t'empêches d'ouvrir ta boutique. J'ai pas envie d'interferer avec ton projet. Parce que tout ça va nous valoir un crédit sur toute une vie, admit-elle, en réfléchissant.

Elle fit glisser ses doigts sur son bras, les faisant remonter jusqu'à son épaule pour caresser son torse.

- Tu crois qu'on est prêts pour tout ça ? Demanda-t-elle, ses yeux dans les siens.

Elle voulait toujours essayer de faire les choses biens pour eux, en essayant de canaliser toute l’énergie négative qu’elle possédait pour l’amener vers quelque chose de positif, et elle avait l’impression que ça marchait, le temps qu’ils viennent à profiter pleinement de ces moments d’accalmie où la production de leur affection qu’ils portaient mutuellement était possible, avant que celle-ci ne soit mit en péril par ses angoisses qui finissaient toujours par revenir, cassant leur bien-être dans la foulée. Elle ne savait pas si elles s’éteindraient un jour, parce que tout portait à croire qu’elle n’avait pas à s’inquiéter de la stabilité des sentiments que lui montraient Niels, mais c’était instinctif, peut-être que c’était justement lié au fait qu’elle ne voulait pas les voir s’échapper, surtout pas envers quelqu’un d’autre.

- C’est sans toi que je m’ennuie, alors ouais, passe ta vie à m’embêter comme tu veux, t’es doué là-dedans, et c’est quelque chose qu’on a en commun faut croire, répondit-elle, amusée.

Ils étaient tous les deux assez imprévisibles puisqu’ils laissaient souvent les émotions prendre le dessus sur la raison, se permettant d’exploser sans vraiment s’y attendre, pour des choses que d’autres personnes passeraient au travers sans même s’y attarder, mais Aelya était bien trop possessive pour le voir tourner autour de Charlie même de manière amicale, parce qu’elle savait à quel point il était aisé de faire évoluer des sentiments pour qu’ils viennent à profondément s’incruster dans le coeur. Elle s’imprégnait de la tendresse émanant de l’étreinte de sa main dans la sienne qui admettait symboliquement leur pacte, même si elle n’avait pas besoin de ça pour lui faire confiance. C’était juste plus fort qu’elle d’imaginer qu’il pouvait trouver mieux chez une autre personne, même si elle était persuadée qu’ils formaient tous les deux une paire indéfectible. Et elle savait qu’elle passerait sa vie à se mettre en travers des personnes qui justement, se mettaient en travers du chemin qu’ils foulaient à deux. Elle lâcha un léger rire à sa remarque, amusée par la façon dont elle faisait transparaître sa dévotion à ses yeux.

- Jamais entendu parler, en même temps, j’ai jamais voulu suivre le modèle du couple de base, tu sais… Se justifia-t-elle avec un sourire en coin.

Elle savait qu’ils avaient leur propre manière de gérer les choses, qu’ils ne cherchaient pas à calquer ce qu’ils ne voulaient de toute façon pas mettre en place, et elle aimait mettre en avant ce fait de manière taquine, animant le jeu entre eux. Aelya se mordit la lèvre inférieure à sa remarque qui la flattait, même si elle n’était pas du même avis.

- Si ça peut te rassurer, j’ai jamais été comme ça avec personne, et ça risque pas d’arriver, y’a qu’avec toi que j’suis comme ça. Je veux quand même essayer de t’arriver un peu à la cheville, le complimenta-t-elle, charmeuse.

Même si elle adorait le séduire, ça n’était pas des paroles en l’air, et elle se sentait reconnaissante de l’avoir encore dans sa vie même si tout pouvait s’effondrer du jour au lendemain. Elle vivait avec la crainte constante qu’il vienne à se lasser, et à partir, et c’était comme si elle provoquait elle-même son départ en allant trop loin avec ses mots, de peur qu’il ne vienne à partir en premier, comme la fois où il l’avait quitté. Elle hocha la tête, imaginant déjà le genre de baignoire qu’elle voulait posséder dans leur futur maison.

- Ce sera la partie essentielle de notre maison, je vais m’y attarder de près sur ça, parce que je veux qu’elle soit quand même assez large sinon c’est pas la peine, ajouta-t-elle sur le même ton.

Fondant sur ses lèvres, elle savoura cet échange avant de réfléchir à la validité de ce projet qu’ils avaient en commun sur le sien.

- J’imagine que tu veux pas débattre sur ça ? Parce que c’est toi ma priorité du coup y’a conflit d’intérêt là, avoua-t-elle sur un ton léger. Mais si tu préfères qu’on commence déjà par ça, d’accord, mais je veux pas que tu abandonnes ton projet à cause de moi, c’est tout, admit-elle en plissant les lèvres.

Elle hocha doucement la tête à sa réponse concernant sa question sur l’élaboration de leur nouveau projet, partageant le même avis, parce qu’il n’y avait aucun doute sur la volonté de continuer à atteindre chaque étape avec lui.

- A mois aussi, mon amour, sourit-elle tendrement, apaisée par son optimisme.

Aelya sourit à ce qu’il vint ajouter, avant de câler sa tête sur l’oreiller, gardant toujours un contact avec sa main qu’elle voulait garder dans la sienne après avoir éteint la lumière.

- T’es déjà une catastrophe naturellement, ça te changerait pas vraiment, le taquina-t-elle comme pour le garder encore auprès d’elle. Dors bien, je t’aime, souffla-t-elle, scellant un dernier sur ses lèvres.