It felt like summer when I kissed you in the rain (+18) + Emersen

Souvent, elle se disait Alba, que tout serait plus simple s’ils parlaient. L’absence de ses mots ne faisaient qu’agrandir le gouffre qu’ils avaient instauré entre eux depuis longtemps. La communication était la clé. Et si leur corps s’harmonisait parfaitement et que leur regard suffisait pour comprendre l’autre, il manquait la déclaration. Il manquait les mots qui pouvaient enfin les libérer de ces longues années perdues. Elle le savait et il le savait. Mais parfois, il était plus simple de s’abandonner dans les bras de son amant plutôt que de l’affronter. Léo, elle l’aimait de tout son cœur et de toute son âme. Jamais elle n’avait pu ressentir ça pour quelqu’un d’autre. Ça ne voulait pas dire qu’elle mentait quand elle disait à d’autres qu’elle les aimait. Mais jamais ça n’avait été aussi intense que cet amour là. Il était son tout, sa vie et également sa perte. Elle n’oubliait en rien ses longues nuits thaïlandaises et ces chaudes soirées australiennes. Dans ses bras, elle se sentait vivre, belle et désirée. Elle perdait la notion du temps, alors que le photographe continuait à s’amuser du corps de la jeune maman. Ce soir il n’y avait pas de précaution. Seuls pour toute la nuit, elle s’exprimait libre de cette responsabilité. Léo lui faisait du bien et ses regards perçants ne la faisaient que succomber un peu plus au plaisir partagé. Quelle douce torture, cette danse torride où ils se mêlaient l’un à l’autre. Il y avait cette tension et de désir fou dans chaque caresse et chaque baiser. Ses hanches ondulaient par le rythme imposé par Emerson. Vil tentateur qui faisait naître un profond désir. Elle perdait tout contrôle, s’écroulant sur le plan de travail alors qu’il venait de la libérer d’un orgasme profond. Le genre d’orgasme qui faisait autant de bien que de mal. Tout son corps contracté, elle souriait à sa remarque. « Tu es parfait ! » Disait-elle en reprenant son souffle. Il était parfait pour tout. Il se détachait d’elle, rendant son corps à Alba. Il n’était pas encore rassasié le photographe. Il fallait à Alba quelques minutes pour retrouver ses esprits, alors que le brun la regardait avec affection. « Si tu crois que tu vas t’en tirer comme ça. » Elle avait un sourire malicieux et gourmand. Le genre de sourire qui reflétait ses pensées. Se levant, elle s’approchait de son amant, elle le poussait tout en l’embrassant avant que son dos ne percute le mur. Un baiser dans le cou, un sur le torse, elle traçait un chemin jusqu’à son intimité qu’elle n’hésitait pas à goûter. Elle le sentait. Le souffle et la tension dans le corps de Léo l’encourageait à poursuivre sa douce torture.

Ce n’était pas simplement le problème de leur relation, l’absence de discussion, c’était un problème tristement récurant chez Léo. Il avait cette habitude de prendre les choses pour acquises ou pour faire des raccourcis faciles. Il ne parlait pas, c’était plus simple, ça évitait les conflits. Sauf qu’à force d’éviter les mots, il arrivait souvent au point de non-retour. Il avait perdu des amis de cette façon, il avait perdu des femmes aussi, il connaissait ce défaut mais qu’il était dur de changer quand on avait toujours fonctionné de la sorte ! Sûrement que Léo aimait Alba, c’était évident, même, il l’avait probablement aimé dès le début, parce que ce qu’ils avaient vécu, ce qu’ils vivaient encore aujourd’hui, c’était fort, toujours, c’était intense, passionné, ils faisaient tout vite, comme s’ils avaient peur que ce bonheur ensemble soit fugace. Pourtant ils finissaient toujours par se retrouver, comme si l’un sans l’autre ça n’était pas possible trop longtemps, maintenant que leurs destins étaient liés. Un jour peut-être arriveraient-ils à s’accorder, à se parler enfin, ou bien peut-être en auront-ils définitivement assez de se retrouver pour mieux se perdre. Ce soir pourtant ils s’éloignaient encore de ces réalités, préférant retrouver leur monde bien à eux, leur bulle de plaisir. Léo prenait grand soin de faire oublier son écart de la veille à sa maîtresse en lui faisant tourner la tête, ses soupirs de contentement comme meilleure preuve qu’il arriverait toujours à ses fins. Il la mena jusqu’à un orgasme bruyant et c’était bon de la sentir vibrer sans retenue, sans avoir peur que leur fils ne les surprenne, elle se donnait totalement à lui, non sans lui rappeler ces centaines de nuits partagées dans ce même abandon lors de leur voyage en Thaïlande. Beaucoup de choses, de souvenirs, de sensations, les ramenait là-bas, comme pour leur faire comprendre que leur place n’était pas ici, à Bowen, dans cette vie rangée qu’ils essayaient de mener. Ils étaient faits pour l’aventure, main dans la main, quitte à emmener Jonah dans leurs sacs à dos. Mais ils n’avaient pas à s’y résoudre. Il était parfait, qu’elle avouait, à bout de souffle. Il ne croyait pas à cette perfection, il avait bien trop de défauts pour ça, mais peut-être qu’au fond il était simplement parfait pour elle. Il n’en était pas à ce genre de réflexion philosophique, il attendait qu’elle reprenne ses esprits pour qu’ils continuent leur corp à corp. Je ne crois rien du tout ! Au contraire, il s’impatientait presque, mais n’en montrait rien, Emerson, toujours dans le contrôle. Le regard coquin d’Alba lui fit comprendre qu’elle comptait bien se venger et il avait hâte de retrouver sa peau dorée contre la sienne. Dans l’empressement de leur baiser, Alba plaqua son amant contre le mur, il fut surpris par sa force et sourit alors que ses lèvres descendaient dans son cou, et de plus en plus bas. Il ne fut pas surpris qu’elle se mette à genoux pour se saisir de son intimité, la blonde était joueuse, ils n’avaient pas de tabous, seul leurs plaisirs comptaient. Il renversa la tête en arrière en entrouvrant la bouche, laissant échapper des soupirs de plus en plus profonds. Elle lui faisait bien trop de bien, mais Léo n’avait pas envie que ça se termine de cette façon. Il glissa une main dans les cheveux d’Alba et l’invita à se relever avec empressement, il était tendu, sentant que l’orgasme n’était pas loin, il se saisit alors d’elle en la soulevant, embrassant ses seins, empoignant ses fesses, puis, dans l’urgence, il fit valser une corbeille de fruits qui atterrit sur le sol avec fraqua, il s’en foutait pas mal, alors qu’il allongeait la blonde sur l’îlot central de sa cuisine. Tous ses gestes étaient rapides, sans grande douceur, à part celle de ses lèvres sur la peau d’Alba. Il avait envie d’elle, une envie qui le rendait fou et rapidement il sentit la jouissance arriver, un râle de plaisir et enfin il fut libéré de toute tension, il s’écroula presque sur le corps de Jensen. Après quelques petites minutes, Léo s’éloigna de la blonde et se mit en quette de la boite de pâtisseries, il attrapa un plaid au passage et la retrouva dans la cuisine, il lança le plaid sur le sol, dans un coin, s’assit dessus et ouvrit la boite. On partage ? Il ouvrit les bras, invitant Alba à venir le rejoindre pour une pause méritée. Il gouta un biscuit à la pistache délicieux et en soupira de plaisir. Mais au fond ce qu’il préférait c’était ce moment partagé avec elle. Ne me fais pas ce genre de surprise trop souvent, je pourrais m’y habituer. Il s’était déjà trop habitué à elle, à sa présence dans sa vie, elle était comme une drogue, une douce addiction mais une drogue dure, au fond.

Il était parfait ! A cet instant le monde pouvait s’écrouler, il n’y avait que Léo. Tout le reste avait disparu, même Jon n’était plus dans ses pensées. Elle ne voyait que le brun et ne ressentait qu’un désir fou et brûlant. Il la rendait dingue et elle oubliait leur conversation de la veille. A se retrouver ainsi, ils n’avaient plus besoin des autres. Cette sensation, elle l’avait déjà eu en Thaïlande. Pourquoi voulait-elle chercher quelqu’un d’autre quand elle avait cet homme. A part ce manque de communication, il était parfait. Ils étaient parfaits. Sauf qu’ils n’arrivaient pas à se faire confiance, comme si leurs erreurs prenaient une trop grande place dans cette relation. Loin des regards, elle avait sauté sur l’occasion pour passer la soirée avec son amant. Ils avaient besoin de se retrouver seuls mais libres, sans se cacher dans le placard ou dans la chambre de peur de se faire surprendre par leur fils. Là ils étaient libres de leur mouvement. Ils n’avaient pas attendu de monter dans la chambre, préférant assouvir le désir l’un pour l’autre dans la cuisine. Sous les assauts de son amant, Alba se tordait de plaisir, redécouvrant l’expertise de Léo. Ils se connaissaient par cœur, même après des années, perturbant les points sensibles de l’autres. Cet orgasme transcendant n’en était qu’un parmi tous ceux qu’elles avaient connus de lui. Elle mordillait son menton, amusée de cette situation. Depuis toujours, ils se cherchaient et titillaient l’autre. Elle riait avant que son regard ne redevienne noir de désir. Planquant Emerson contre le mur, elle s’amusait. Son souffle descendait le long de son corps. Alba aimait autant avoir du plaisir que faire plaisir. Avec Léo c’était si naturel, leur corps avaient été conçu pour fusionner ensemble. Ils étaient libérés, laissant leur souffle et leur cri exprimés leur désir. Elle suivait ses mouvements se relevant, mais un cri de surprise s’échappait quand Léo la portait. Son rire envahissait la maison alors qu’il la posait sur le plan de travail. Elle l’aimait, ça ne faisait aucun doute. Ils dansaient dans cette cuisine oubliant les responsabilités qui les attendaient dehors. Elle eut besoin de se remettre de ses émotions, quelques minutes après cet échange. Il revenait nu, avec un plaid et les pâtisseries. Alors elle descendait, s’asseyant entre ces jambes. « C’est toi qui dit ça ? Après m’avoir nargué tout à l’heure. » Elle riait. Ç’avait été un jeu et elle l’avait cherché avec cet eau. « Tu sais que j’adore faire des surprises. » Elle posait sa tête contre son torse, alors qu’elle lui piquait le gâteau à la pistache qu’il avait dans ses mains avec malice. Elle récupéra un autre avec du chocolat qu’elle lui tendait.

Il n’y avait pas besoin d’un lit pour s’unir, ni même de sentiments, Léo savait bien tout ça, parfaitement même, il avait expérimenté le sexe de bien des façons depuis qu’il y avait goutté. Cependant il était conscient que les sentiments, l’amour, le transcendait, le rendait meilleur, plus fort. L’amour avec Alba c’était comme une évidence, comme une partition de Mozart, comme le pas de deux d’un ballet russe, comme les macarons de Charlie, comme les deux moitiés d’un tout … C’était limpide mais ça finirait par causer leur perte. Parce qu’au lieu de se dire les choses ils préféraient se sauter dessus, sans passer par la case douceur, ils avaient besoin de s’accrocher l’un à l’autre, de se raccrocher à cette seule branche qui les rendait vivants, sur un arbre qui, pourtant, pourrissait tous les jours un peu plus de l’intérieur. Pourtant, dans les bras l’un de l’autre, ils n’y pensaient même pas, ça ne les effleurait pas, alors qu’ils se donnaient ce plaisir qui les shootait, qu’ils se soulaient de l’odeur de l’autre, qu’ils repoussaient l’orgasme tout en l’espérant, jusqu’à ce que la tension arrive à son paroxysme, les laissant tous les deux rompus, vidés de toute énergie, de toute envie autre que celle de recommencer, jamais très loin celle-là. Et après ça ? Finalement c’était peut-être ce qui devrait leur faire peur, aux deux amants, l’après, celui du silence, de la tension qui redescend d’un cran, l’après qui oblige à parler, parce qu’en cette fin d’après-midi la nuit n’est pas encore leur confidente, Alba avait choisi de laisser Jonah à Charlie pour passer du temps avec Léo, mais cela impliquait de se regarder en face, de discuter, d’aborder des sujets sérieux, ils n’avaient plus leur garde-fou entre eux, ils étaient seuls. Ils l’avaient déjà été, bien des fois, une année entière même, ça ne les avait pas dérangés, bien au contraire, mais à l’époque de la Thaïlande rien n’était sérieux, du moins ils le pensaient, Léo le premier, bien des choses avaient changé depuis. Pourtant le photographe ne chercha pas à fuir, peut-être parce qu’il était chez lui, ou peut-être simplement parce qu’au fond il crevait d’envie de ces moments banals, de ces silences encore lourds d’électricité après l’amour et de ces mots qu’ils n’osaient dire. Il ne chassa pas sa maîtresse, au contraire, il l’invita à le rejoindre et lorsqu’elle s’assit entre ses jambes il se sentit bien. Tu m’as nargué la première, c’était justifié. Mais il n’était pas si rancunier et il laissa bien volontiers Alba lui voler un morceau de son gâteau. Oui, je sais ! Et moi j’ai horreur de ça. Il parlait en général, autant Léo aimait les faire, les surprises, il était toujours plein de petites attentions, mais il détestait les recevoir, il se sentait toujours gêné d’être le centre de l’intérêt. Il croqua dans la part de gâteau au chocolat, si moelleux qu’on aurait dit un nuage, un délice. Il le dégusta, se sentant tellement bien avec le corps de la blonde contre le sien, sans se cacher. Et dire que tu voulais me remplacer ! Il lança cette phrase, nonchalamment, malgré la signification énorme qu’elle avait, comme s’il prenait à présent à la légère ce qu’il avait découvert la veille, comme s’il s’en moquait à présent, ou bien qu’il se disait que personne ne pourrait le remplacer, ça, il l’espérait, bien au fond de lui, pour le reste, c’était plus compliqué et bien moins léger que son ton moqueur.

Avant de rencontrer Léo, sa vie était parfait à Alba. Elle vivait de voyage, de photographie et de rencontre qui ont façonné la femme qu’elle était aujourd’hui. Avant de rencontrer Léo, c’était l’innocence et l’inconscience. Avant lui, elle ne savait pas ce qu’était d’aimer au point d’en avoir mal, d’aimer au point de vouloir fusionner avec la personne et ne faire qu’un. C’était comme si les expériences passées avaient permis la préparation de cette rencontre et de cet amour. Avec lui c’était limpide et doux. Les gestes étaient d’un naturel inné et leur corps s’harmonisait d’une délicate manière. Le souffle de Léo suffisait à rendre Alba dingue d’amour et de désir pour cet homme qui était sa perte. Avec Léo, c’était la tempête tous les jours et l’adrénaline qui animait la vie d’Alba. C’était parfois dur et parfois tendre. C’était parfois triste et parfois joyeux. Aujourd’hui c’était joyeux alors que la veille ils s’étaient presque déchirés. Pourquoi ne pouvaient-ils pas juste parler ? Ils étaient faits pour être ensemble, ça crevait les yeux de tout le monde mais pas d’eux. Cette ressemblance frappante les séparait parce que cette liberté galvanisait leur veine et leur vie. Ils n’avaient juste pas compris que cette liberté ils pouvaient la vivre ensemble. Alors Alba profitait de chaque instant comme si Léo allait les briser. Elle voulait y croire mais cette peur de l’abandon ne la quittait pas. Léo n’était pas le seul fautif, il lui avait même offert une famille et un monde. Il lui avait offert la plus belle année de sa vie en Thaïlande. Sans lui, elle n’aurait jamais eu cet amour naturel envers Jonah, cet amour qui dépassait tout et qui reléguait même le photographe à la seconde place. Cette union les rendait si heureux. C’était le seul qui arrivait à faire oublier qui elle était, le seul qui d’une parole arrivait à faire taire la blonde. Mais il était aussi le seul qui pouvait l’énerver d’un regard. C’était fini ce temps où Alba se taisait, il n’avait même jamais existé. Elle lui tenait tête, elle le rendait dingue par ses mots et son corps. Il avait aussi peu de maîtrise qu’elle. Dans ces bras, la tête posée sur son torse elle souriait, ne s’imaginant pas autre part. Il la rendait vivante et heureuse. « Je ne t’ai pas nargué, j’ai le droit de me balader nue. » Elle riait d’un rire doux avant de piquer ce bout de gâteau. Il était bon. Cette dose de sucrée rendait Alba fiévreuse et ce moment était si parfait. C’était leur moment et ça leur ressemblait. « Pourquoi tu n’aimes pas ça ? » Demandait-elle sincèrement. Ils se connaissaient et ils s’étaient livrés, mais parfois il restait des mystères sur leur vie et ce qu’il ressentait. Elle aimerait lui dire à quel point elle l’aimait, mais ça ne sortait pas. Sentir le corps chaud de son amant contre elle rassurait Alba. Son regard sévère croisait celui du brun. Il parlait de la veille et de ce moment qui les avait blessé. « Non ! » Disait-elle avant de plonger son regard dans ce bleu hypnotisant. « Je ne peux pas te remplacer. Tu as toujours cette place particulière, elle est tout à toi depuis toujours. Je n’en veux pas d’autre, j’en ai jamais voulu mais je n’allais pas rester seule dans ma vie à t’attendre. » C’était honnête. Au premier claquement de doigt elle était revenue et ça lui faisait peur à Alba. Mais au fond de son âme, elle savait que ça serait la dernière fois, une dernière bouffée d’air avant de se noyer définitivement loin de l’autre ou de vivre leur histoire à deux.

Peut-être que ce n’était qu’un souci de liberté, celle que Léo avait tant peur de perdre. Peur d’être enfermé comme un oiseau en cage, peur de se sentir piégé par trop de contraintes, d’obligations. Pourtant il n’avait pas encore réalisé qu’il n’avait jamais autant été libre que quand il était avec Alba. Que certes, une relation à deux exigeait l’exclusivité, mais qu’elle offrait tellement plus, tellement mieux que cette oisiveté à laquelle il tenait tant mais qui le laissait souvent seul et malheureux à la fin. Ils pourraient être libres, ensemble, ils pourraient former cette famille qui faisait défaut à leur vie et surtout arrêter de se cacher pour vivre cet amour qui les dévorait depuis un moment déjà. Si Léo avait peur de lui-même, de son inconstance, ça n’était plus à prouver et c’était justifié, il savait au fond qu’Alba avait peur elle aussi, de lui, de ses belles paroles qui savaient la cueillir, de ses sourires qui la faisaient fondre et de ses regards qui la perdaient totalement. Elle était ivre de lui, de ses caresses et de sa tendresse, autant qu’effrayé par ses silences qui pouvaient être tout aussi profonds. Il savait ouvrir son cœur comme personne, Léo, mais tout autant le refermer, le cadenasser, sans prévenir. Aujourd’hui ce n’était néanmoins pas encore le jour des prises de conscience, aujourd’hui ils jouissaient d’une liberté qu’Alba leur avait offerte, un peu plus que d’habitude, la possibilité de se dévorer sans se cacher, dans tous les coins de la maison s’ils le souhaitaient, puisque leur fils n’était pas là. Et peut-être de se parler à cœur ouvert, bien que ça les effraie autant l’un que l’autre. Tu t’es octroyé ce droit mais tu es chez moi, alors c’est moi qui gagne à la fin ! Il savait malgré tout qu’esclave de ses sens, des moindres caresses de sa maîtresse, il pourrait la laisser imposer ses règles sans opposer trop de résistance. L’atmosphère était douce alors qu’ils picoraient des douceurs à même le sol, dans la nudité la plus indécente, tout était beau, leurs cheveux en bataille, leurs joues rosies par le plaisir, leurs yeux qui se dévoraient et la tendresse qui se dégageait de leurs gestes. Il réfléchit quelques secondes à la question d’Alba, il ne se l’était jamais vraiment posé, pourtant ça paraissait évident. Peut-être parce que ça me donne l’impression de ne pas avoir le contrôle. Lui qui aimait tout maîtriser, qui détestait perdre pieds, il se sentait toujours mal lorsqu’il découvrait qu’on lui avait caché quelque chose, comme une sorte de trahison, même quand c’était pour lui faire plaisir. Et alors quand il s’agissait de surprises telles que des fêtes d’anniversaire ou ce genre de chose, il détestait encore plus, de se retrouver là, face à tant de personnes qui avaient pensé à lui, c’était autre chose que la trahison, simplement il vivait mal d’être mis dans la lumière alors qu’il préférait nettement être dans l’ombre. Le dernier exemple en date restait cette élection de mister Bowen, les projecteurs braqués sur lui alors qu’il n’avait rien demandé, il s’était senti si mal à l’aise qu’il était parti bien vite avec son maudit trophée sous le bras. Léo lança le sujet principal des dernières heures, celui qui les avait fait se disputer et mis leur relation une nouvelle fois en péril. Il se voulait léger, presque badin, pourtant le regard orageux que lui lança Alba fut sans appel. Elle ne rigolerait pas là-dessus. Il se redressa un peu, soutenant son regard mais perdant un peu de sa superbe. Je ne peux pas. Comme si ça n’était pas un choix de sa part, mais plutôt qu’il s’était imposé à elle, quelque part ça n’était pas positif, Emerson avait cette emprise sur sa maîtresse qui reléguait tous les autres au rang de passade. Il soupira alors en pinçant les lèvres, signe de léger agacement. T’as raison, fallait pas m’attendre. Il ne faut jamais attendre après moi. Qu’il siffla dans un souffle tout en jouant avec les cheveux de sa belle. Il détestait la savoir avec quelqu’un d’autre, mais il détestait tout autant l’imaginer malheureuse à cause de lui. Lui qui n’était pas stable et qui se pensait incapable de la rendre heureuse, à terme.

Ils ne trouvaient pas cet équilibre si important. Parfois proche, la balance se stabilisait avant de s’écrouler éjectant l’un dans un ciel triste et sombre. C’était avec Léo qu’elle avait été la plus heureuse, à l’embrasser toute la nuit sous des paysages paradisiaques. C’était avec lui qu’elle avait des souvenirs doux et sensuels, le genre d’image qui la faisait sourire à chaque fois qu’elle y repensait. Mais c’était aussi lui qui l’avait le plus blessée, en la quittant pas une mais deux fois. Et encore aujourd’hui, ils étaient souvent au bord de la rupture avant de s’accrocher aux lianes qui pendaient. Mais combien en resteraient-ils avant qu’ils aillent trop loin pour fixer ce qu’il y a à réparer. Chaque dispute les éloignait mais chaque réconciliation les rendait encore plus accro. Il n’y avait rien devant eux, aucun obstacle qui s’imposait pour réduire à néant un potentiel bonheur à deux. Il n’y avait qu’eux et leur terrible habitude à l’autodestruction. Mais ce soir, c’était doux et surprenant. Il suffisait d’une nuit sans Jonah pour qu’ils se laissent animer par leur désir. Si elle s’écoutait Alba, elle continuerait dans le salon, puis la salle-de-bains. Enfin partout sauf peut-être le lit qu’ils connaissaient trop bien à présent. Elle avait été mesquine Alba à imposer son rythme à Léo, l’interdisant de la toucher jusqu’à ce que leur deux corps réclament l’autre. « N’importe quoi ! Tu n’as pas gagné du tout. » Répondait-elle amusée avant de poser un baiser sur l’épaule de son amant. Elle se repositionna confortablement, entre ses jambes et sa tête sur son épaule, pendant qu’ils grignotaient le goûter apporté par la blonde plus tôt. Les miettes tombaient sur elle qu’elle enlevait avec ses mains. Ils se connaissaient Léo et Alba, mais il y avait toujours des choses à apprendre. Et la maman voulait savoir pourquoi il n’aimait pas les surprises. « Mais parfois ça a du bon de perdre le contrôle. Tu ne peux pas porter toute la responsabilité et le monde sur toi. » Les surprises ça permettait que les autres puissent faire un petit geste envers la personne, un petit cadeau qui permettait à l’autre de profiter sans avoir une charge de gestion. Léo il portait le monde à bout d’épaule à toujours vouloir tout contrôler, mais il y avait des choses qu’on ne pouvait pas faire. « Tu n’as pas aimé ma surprise ? » Demandait-elle avec sincérité. Peut-être qu’il aurait préféré être au courant s’imaginer cette soirée avant de la vivre. Mais ils s’étaient disputées encore la veille, pour une chose vaine, un compte bbt qui ne servait plus. Ça l’avait blessé Alba qu’il s’inscrive là-dessus. Puis elle n’avait pas accepté ses reproches, non plus. Evidemment qu’elle n’allait pas l’attendre toute sa vie même si elle en aurait été capable. Léo, il était sa drogue, elle le savait. Un jour, elle arriverait à ne pas retourner vers lui mais pas maintenant. Le remplacer était stupide puisqu’il avait cette place si importante, elle ne pouvait tout simplement pas. Il se tendait, elle le sentait. Pourquoi gâchait-il ce moment alors que pour une fois ils étaient dans une bulle, un peu comme à Bangkok. Les yeux clos elle soupirait fort Alba, avant de se lever et sortir de cette étreinte qui était magique jusqu’à ce que Léo la fasse s’envoler. « Pourquoi tu gâches ce moment ? » Elle secouait la tête, retournant vers la porte d’entrée pour récupérer les vêtements qu’elle avait abandonné un peu plus tôt. « On était bien, je commençait à m’ouvrir et tu as besoin de critiquer ce que je dis. » Même si elle le voulait, elle ne pouvait pas. Ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait maîtriser ses sentiments envers lui.

Il n’avait peut-être pas gagné, en effet, la soirée ne faisait que commencer et au fond de lui Léo espérait presque se laisser embobiner plusieurs fois par sa maîtresse machiavélique ! Juste pour prendre du plaisir, encore et encore. Mais pour tenir la distance il leur fallait reprendre des forces, elle avait pensé à tout, Alba, en passant prendre les pâtisseries. C’était surtout l’occasion, après leur étreinte, de s’offrir un peu de tendresse, celles qu’ils se refusaient la plupart du temps. Les câlins après l’amour, en ce moment, ça se résumait à s’endormir lourdement dans les bras de l’autre, chaque nuit, après s’être épuisés. Rien de plus, puisqu’ils s’enfuyaient le matin venu. Et puis c’était plus simple, encore une fois, de ne prendre que le meilleur, le plus agréable, sans s’embarrasser de discussions qui pourraient mener à d’éventuelles disputes, ou à plus sérieux, sans se mettre cette pression que Léo redoutait. Il observait, mi amusé, mi attendrit, la blonde qui s’obstinait à retirer toutes les miettes qui tombaient sur son corps. Il se chargea lui-même d’une miette tombée sur son sein, le caressant délicatement, s’arrachant un frisson de plaisir au toucher de sa peau. Je n’ai pas la prétention de porter le monde sur mes épaules ! Il s’en gardait bien, ce serait bien trop. Mais en vérité il le savait, il se chargeait trop, toujours. Comme une mauvaise habitude gardée de son enfance, celle de vouloir en faire toujours plus pour les autres, pour exister aux yeux de son père, pour se donner une importance qu’il n’avait pas l’impression d’avoir, une légitimité, puisqu’il était l’héritier Emerson. Lui, le petit garçon frêle, il était devenu un homme mais manquait toujours terriblement d’assurance, malgré ses grands airs. Il lui sourit tendrement. Si, ce genre de surprise là j’aime beaucoup. Tu peux recommencer quand tu veux ! Et il embrassa sa nuque pour ponctuer sa proposition. C’était doux comme du miel, Léo aurait pu s’y complaire longtemps, dans cette tendresse là, pourtant il brisa tout, incapable de profiter très longtemps, comme si, inconsciemment, il s’interdisait encore les moments de bonheur avec cette femme-là. Il répondit froidement et sentit à son tour qu’il avait perdu Alba, elle ne tarda pas à se lever, laissant un vent glacial s'immiscer entre eux. Il ferma brièvement les yeux, elle avait raison, il gâchait tout. Pourtant il était entêté et la suivit dans la pièce principale. Je ne critique pas ce que tu dis. Je t’invite à te méfier de moi ! C’est plutôt grand prince, non ? Il faisait de l’humour, mauvais, pour cacher qu’il se sentait mal. Il ne voulait pas qu’elle parte, pas maintenant, pas si tôt, mais il était tellement maladroit. C’était tellement plus simple de se tirer une balle dans le pied en se critiquant, alors que Jensen était tout à fait capable de juger si elle devait l’attendre ou non, s’il en valait la peine. Dépité, il la regardait ramasser ses vêtements sur le sol. Reste Alba ! Ne pars pas maintenant ! Il faudrait plus que ça pour la retenir, il la connaissait, ils s’étaient disputés plus d’une fois au cours de leur tumultueuse relation, il savait qu’elle était têtue, elle aussi et qu’elle se vexait rapidement.

Ces petits challenges et ces jeux les avaient toujours animé. C’était leur façon à eux de prendre l’ascendance sur l’autre, comme si Alba refusait qu’il n’y ait une pas une égalité dans cette relation. Il suffisait d’un mot pour que Léo la fasse complètement chavirer ou à l’inverse qu’il brise ce qui se construisait petit à petit. Mais dans l’autre sens, c’était la même chose. Alba pouvait briser ce pauvre Léo d’une phrase assassine qu’elle savait manier. Sauf qu’elle ne voulait pas de la guerre, c’était avec lui qu’elle était heureuse. Cet instant pur ne leur appartenait qu’à eux et même s’ils étaient incapable de s’exprimer verbalement, le regard qu’elle portait sur lui voulait tout dire. Il devait être le seul à ne pas les voir les sentiments de la blonde, alors que le reste des gens le devinait. Samson par exemple avait vite compris que face à Léo, il n’avait plus aucune chance avec la photographe. C’était plus fort qu’elle. Dans les bras de l’autre, ils discutaient pendant qu’Alba se battait avec les miettes. Les doigts délicats de son amant qui lui enleva une miette la fit frissonner d’envie. Elle se retournait pour croiser ses yeux. « Tu sais, tu as le droit de ne pas toujours pouvoir tout faire. » Sa main se posait sur sa joue pour accompagner le baiser qu’elle lui offrait avant de retourner à sa position initiale. Ils se connaissaient bien, même sans trop communiquer ils pouvaient savoir ce que l’autre pensait. Mais ils avaient également le pouvoir de poser des mots sur les maux de l’autre. Il l’embrassait dans le cou sous les gloussements de la blonde. Mais tout s’arrêtait. Cet instant brisé en deux, quel gâchis. Le froid glacial s’immisça entre eux et elle se levait la blonde. Pour aller où, elle ne le savait pas. Mais Léo venait de gâcher cet instant et ça l’énervait. Pourquoi ne pouvait-ils pas juste pour une fois passer une soirée sans qu’ils se disputent. Il faisait de l’humour et peut-être que lui ça le faisait rire mais pas Alba. Un dernier lui fut offert avant qu’elle ne se retourne pour récupérer sa culotte et sa robe qui traînait par terre. Il voulait qu’elle reste. Elle voulait rester, mais la flamme d’avant venait de s’éteindre. Elle soupirait. « J’ai froid ! » Répondait-elle simplement en remettant ses vêtements qui n’allaient pas la réchauffer. Dos à lui, elle reprit sa respiration. Parfois, c’était si dur de juste communiquer et que ça faisait si mal de ne pas savoir le faire. Tout les ingrédients étaient présents pour faire une belle soirée, mais ils gâchaient tout. Lui avec sa maladresse et elle avait sa sensibilité, ils étaient un bon mélange explosif. « Est-ce que pour une fois on pourrait ne pas se disputer ? » Demandait-elle presque suppliante. « Il n’y a que toi et moi, on pourrait juste être ensemble à parler, regarder des fims et s’embrasser. Pourquoi c’est compliqué alors qu’avant ça ne l’était pas ? » Avant, à Bangkok ils avaient trouvé leur équilibre, et Alba rêvait de le retrouver. Peut-être qu’ils n’y arriveraient plus. La confiance avait été brisée et Alba était bien trop susceptible pour se lancer les yeux fermées. Et Léo il était bien trop lunaire et perdu dans ses pensées. Pensées qui faisaient peurs à Alba.

Léo le savait bien, qu’il n’était pas plus fort qu’un autre, qu’il ne pouvait pas toujours tout faire lui-même, que parfois il devait demander de l’aide, que ça ne serait pas grave qu’il montre ses faiblesses. Mais ça faisait partie intégrante de son éducation, un homme c’était fort, sans faille. Merci papa… S’il n’arrivait pas à se changer, à présent c’était ancré en lui, il s’efforçait tous les jours d’apprendre à son fils qu’il avait le droit de tomber, que ses parents seraient toujours là pour le relever, qu’il pouvait pleurer, ça faisait du bien parfois. Le fameux adage, faites ce que je dis mais pas ce que je fais. Pourvue que son fils soit un bien meilleur homme que lui, c’était tout ce qu’il espérait. Il baissa les yeux dans un sourire presque triste. Il avait le droit, oui, mais ce n’était pas si simple que ça à intégrer. Il laissa Alba l’embrasser, c’était un moment si pur, si beau, de ces moments qui auraient dû lui faire réaliser qu’elle le rendait meilleur, qu’elle lui faisait du bien. Mais il préférait tout gâcher, comme pour se protéger de ces sentiments si forts qui s’imposaient à lui quand il pensait à la blonde. Il voulait plus que ces moments volés, que ces nuits à s’aimer et la fuite qui allait avec, que ce goûter, certes délicieux, mais caché de tous. Parfois il se prenait à envier les couples qui se bécotaient dans la rue, qui se tenaient la main. Il enviait les mots mièvres, les déclarations, ça ne lui ressemblait pas, certes, mais ces couples semblaient libres, heureux, de la plus simple des façons. Alors que lui devait cacher ses sentiments, de peur de tout voir voler en éclat. Et quelle meilleure façon de les cacher que de se dévaluer auprès de celle qu’il voulait. Le plan fonctionna parfaitement et d’un coup il eut froid lui aussi, tandis qu’Alba s’éloignait de lui. Elle était vexée, elle avait de quoi et lui il se sentait mal, histoire éternelle. Si t’as froid reviens dans mes bras alors ! C'est pas ce peu de tissu qui va te réchauffer ! Il se rendait bien compte de la bêtise de leur situation, lui, nu comme un vers, à tenter de se rattraper, se raccrochant à n’importe quelle branche. Il avait froid lui aussi, enfin pas vraiment, mais il frissonnait, juste parce qu’Alba avait quitté ses bras. Il baissa les yeux une nouvelle fois alors que Jensen le questionnait. Avant ? A Bangkok tu veux dire ? Il soupira lourdement lui aussi tout les ramenait là-bas, mais tout avait changé depuis. Parce qu’on a changé, parce que c’était facile, là-bas, t’étais juste Alba et moi juste Léo. On ne cherchait pas à en savoir beaucoup plus, il n’y avait pas d’attache, pas de passé, ou si peu, pas de futur, juste l’instant présent. Ce n’est plus possible aujourd’hui. Il était tristement lucide sur la situation et Alba savait qu’il avait raison. On aurait trop à perdre. Perdu il l'était, dans ses pensées il dodelinait de la tête, l’air préoccupé. Est-ce qu’on est prêt pour ça ? Est-ce qu’on n’espère pas trop revivre comme là-bas ? Est-ce qu’on ne sera pas déçus à force ? Il posa son regard dur sur elle, il n’y avait plus l’obscurité pour les protéger d’eux-mêmes et de leurs peurs aujourd’hui, ce n’était plus du désir qu’Alba pouvait lire, mais bien une réelle appréhension. Et si elle n’aimait pas ce Léo-là ? Il s’approcha d’elle et la pris dans ses bras en espérant qu’elle ne le repousse pas. J’veux pas te perdre pour si peu Alba, j’ai autant de doutes que toi et aucune réponse réconfortante. Mais avec toi le temps s’arrête, c’est con mais j’me sens léger. Et ça fait du bien. Alors si ça te suffit de regarder un film en m’embrassant, ça me va aussi. Il n’était pas sûr de pouvoir faire mieux sans devoir affronter ses démons et ceux-là lui faisaient encore trop peur.

Il y avait des démons dans la vie de Léo, des petits êtres maléfiques ancrés en lui, ne le laissant jamais s’échapper. Le père Emerson avait détruit son fils, l’empêchant d’être libre et d’avoir le droit d’être triste. Il était si doux et si lui quand il s’ouvrait. C’était dans ces moments qu’elle l’aimait le plus. Les yeux fermés perdus dans ses songes, parfois la blonde le regardait, il pouvait avoir le visage triste ou heureux. Dans les premiers cas, elle voulait juste le prendre dans ses bras et lui dire que tout allait bien. Quand il lui faisait l’amour aussi, il était lui et seulement lui. Le désire brûlant de ses yeux ne la trahissait pas. Mais dès qu’ils retrouvaient une intimité autre que sexuelle, il remettait ce masque. Pourquoi avec elle, il ne l’enlevait pas et de quoi se protégeait-il ? Il l’avait blessé, une fois de plus, alors qu’elle lui avait dit qu’elle l’attendrait. Ce n’était pas un choix mais un évidence, quelque chose qu’Alba ne pouvait contrôler. Léo elle l’avait dans la peau et maintenant qu’ils s’embrassaient et s’embrasait toutes les nuits, c’était fini pour elle. Alors elle se leva, vexée et frustrée de la fin de ce moment si particulier. Elle avait froid. « Non ! » Disait-elle tout simplement. Elle ne voulait pas retourner dans ses bras parce qu’il gâcherait encore ce moment. Ils avaient toute la nuit pour s’aimer et pour parler. Pour une fois qu’il n’y avait pas de Jon, Blanche, de Samson ou tout autre personne, Léo avait décidé de gâcher l’instant. Encore. « Oui à Bangkok ! » Là-bas, ils étaient eux. Là-bas c’était simple, jusqu’au jour où il était partit. Encore une fois, Alba avait imaginé des choses que Léo n’avait pas souhaitait. Avec lui, elle se permettait de rêver mais il les brisait si facilement. « Si … Il y avait un futur. » En tout cas pour elle. Jamais elle ne lui avait dit, et jamais elle ne lui avait avoué. Mais à Bangkok elle s’était imaginée rentrer avec lui à Brisbane. Elle l’aurait présenté à Steen et Luke et peut-être que Jon aurait grandit avec ses deux parents. Ou peut-être pas. Mais Alba leur avait imaginé un futur. Elle riait un peu froidement Alba. Déçus ils le seront parce qu’il y avait toujours un moment où l’un ou l’autre gâcherait ce moment. « Peut-être. Mais si on essaye pas, est-ce qu’on ne regretterait pas ? » Demandait-elle. Peut-être que ce n’était qu’une utopie que lui et elle soit ensemble. Elle se laissait approcher par son amant. Dans ses bras, elle se sentait en sécurité mais si fragile. Un rien pouvait briser cet équilibre si précaire. « D’accord ! » Elle lui souriait avant de déposer un baiser. « Pour l’instant ça me va. » Mais elle savait que dans le fond, un jour il lui faudra plus. Un jour, elle voudra ce qu’il avait offert à d’autre mais qui n’arrivait pas à lui donner. Pourquoi avait-il réussi à s’engager avec d’autres mais pas avec elle ?