AccueilAccueil  RechercherRechercher  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  

↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

 

 you don't have to say what you did (emilius)

Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
adm h
Marcus O'Brian
Marcus O'Brian
MESSAGE : 2382
ICI DEPUIS : 12/01/2016
COMPTES : Léo, Charlize & Sara
CRÉDITS : @fürelise

STATUT : divorcé de Penny, craque pour son amour de jeunesse, Ann
you don't have to say what you did (emilius) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: you don't have to say what you did (emilius)   you don't have to say what you did (emilius) - Page 2 EmptySam 6 Nov 2021 - 19:00

Elle jugeait bien, Emily. Effectivement Marcus n'avait jamais été un dur. Plutôt pacifique, il était le bon copain qu'on aimait avoir dans la bande, le genre de garçon bout en train, pas forcément meneur, mais qui aimait s'amuser, avec qui on savait qu'on passerait un bon moment. Il ne cherchait pas les ennuis, au contraire, il les évitait et quand il pouvait, il les réglait. Il était resté comme ça, même adulte. Il se souvenait encore de sa grand-mère qui aimait dire que c'était un bon gars, son petit-fils, ça le rendait fier, à l'époque. Souvent il pensait à elle, difficile de faire autrement en habitant toujours dans ce même appartement où elle l'avait élevé. Il avait changé beaucoup de choses, modernisé, mis à son goût, mais les murs gardaient la mémoire de leurs rires si fréquents, de la douceur de cette femme et de l'amour qu'ils se portaient. Il se demandait si elle serait tout de même fière de lui aujourd'hui, alors qu'il avait choisi la voie du cœur plutôt que celle de la raison en épousant ce bar qu'il aimait tant plutôt que cette carrière dans laquelle tout le monde le voyait. Elle aussi avait voulu le meilleur pour lui, mais souvent elle lui glissait à l'oreille que le plus important c'était qu'il soit heureux. Alors peut-être, oui, qu'elle serait fière, parce qu'il l'était, heureux à sa manière. Bon garçon ça sonne comme trop gentil. Il mettait des guillemets, il ne voulait pas passer pour un faible, il avait sa fierté ! Mais il avait bien compris, avec le temps, qu'il ne se placerait jamais dans la catégorie de ces garçons qui faisaient rêver les filles par leur côté mauvais garçon. Et tant mieux, il détestait faire pleurer les femmes. Par contre il aimait les faire parler, elles avait toujours quelque chose à raconter et c'était bien souvent très intéressant. Il adorait discuter, même si généralement c'était lui qui écoutait, bien commode lorsqu'on rechignait à se confier. Ce soir pourtant il sentait bien que les questions brûlaient les lèvres de cette femme, elle voulait en savoir plus sur lui mais avait la retenue nécessaire pour ne pas oser, elle faisait bien, sinon Marcus aurait pu se braquer. J'étais chercheur en physique. Elle était polie, elle ne demandait pas ce qui l'avait poussé à tout plaquer et il n'en dit pas davantage. Dans mes études, au tout début, on m'a fait participer à quelques travaux communs en rapport avec l'eau de notre littoral. Mais je n'y connais pas grand chose de plus. Je vous laisse ce domaine ! Et elle semblait passionnée, il fallait l'être, pour passer autant de temps à tout analyser, à rendre des rapports parfois alarmants, tout en sachant que ça ne changerait rien, ou si peu. Il fallait y croire, ne pas désespérer. C'est même le principal, d'aimer ce que vous faites. Ce n'était pas mon cas, à l'époque. Il glissait, ça et là, quelques bribes de sa vie, de sa vérité sur sa situation que beaucoup, ici, avait pris pour subie, alors qu'il l'avait choisie. Lui il aurait aimé au moins changer le monde, quitte à être bon dans son domaine, sauf qu'il ne s'agissait pas d'un seul homme pour changer, il s'agissait de déplacer des montagnes et il n'en avait pas les épaules. Il préférait donc améliorer le quotidien de ses clients, à sa manière, derrière son comptoir. Ça paraissait si futile, si inutile, alors qu'au fond tout le monde avait besoin de commerçants empathiques. Et lui, il avait besoin de femmes comme Emily dans sa vie. De femmes de caractère qui osaient, qui ne se cachaient pas pour minauder. Elle, sa femme, était comme ça, elle l'avait dragué, elle l'avait embrassé et lui avait donné confiance alors qu'il aurait sûrement attendu, si elle n'avait pas fait le premier pas. Il aimait qu'on le séduise, c'était même nécessaire, parce que lui-même n'oserait pas aller trop loin, de peur de froisser, de mal interpréter. Il avait si peu confiance en lui. Avec l'âge, il s'est un peu amélioré dans ce domaine. Mais face à une femme telle qu'Emily, si belle, parce qu'elle l'était, indubitablement, intelligente, dans tous les sens du terme et sûre d'elle, pour oser rester face à cet inconnu qu'il était, dans une ville inconnue, à une heure aussi tardive, peut-être était-elle inconsciente, toujours était-il qu'il était impressionné, O'Brian, même si il n'en montrait rien. Et il aimait ça, ce jeu de séduction, cette femme qui ne prenait pas peur, il aurait pu poser tellement de questions, sur sa vie, avait-elle une famille, un homme qui l'attendait au terme de ces trente jours ? Était-elle coutumière de ce genre de soirée, était-il simplement un homme parmi d'autres ? Il n'avait pas envie de savoir, il s'en moquait ou bien il ne voulait pas de réponses qui ne lui plairaient pas. Il osa un geste, qui en appelait tant d'autres, soutenir son regard, au risque de s'y noyer. Et ces mots soufflés, qu'il n'assuma pas totalement. Parce qu'au final ça ne lui ressemblait pas tant que ça, d'oser. En attrapant la bouteille et les deux verres, il eut un éclair de lucidité, une vision de son couple qui reprenait souffle, petit à petit. Mais quel couple ? Une relation avec neuf ans de vide, un mariage à peine consumé. Il hésita, une fraction de seconde, il l'aimait, Elle, à en crever, néanmoins il était incapable de résister à l'attirance qu'il ressentait pour Emily, à l'envie de voir jusqu'où ce jeu pouvait aller. Sa réflexion ne plut pas à la blonde, il se sentit bête, elle allait partir, il était prêt à le parier. Et peut-être qu'au fond il l'avait fait exprès, pour se laisser une chance de ne pas commettre d'erreur. Il la fixa une seconde, interdit, face à sa réponse inattendue. Puis il soupira, il était donc foutu. Il servit les deux shooters et, sans attendre, en avala un d'un trait, il avait au moins besoin de ça. Si vous le proposez c'est au risque de vous le voir refuser. Surtout face à un dégonflé comme moi. Il sourit, presque gêné. Puis resservit une tournée, pour se donner du courage, nouvelle gorgée. Ça ne se demande pas un baiser. Ça se vole.


__________________________

smile like you mean it
Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time
Revenir en haut Aller en bas
https://www.aa-retro.com/t23420-obrian_elmstreet
Anonymous
Invité
you don't have to say what you did (emilius) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: you don't have to say what you did (emilius)   you don't have to say what you did (emilius) - Page 2 EmptySam 6 Nov 2021 - 19:47

Les lèvres d'Emily s'étiraient dans un rictus à la fois doux et amusé, beaucoup plus tendre que depuis le début de leur conversation. Trop gentil, ça sonnait tellement péjoratif dans leur ère, dans leur année des technologies et des relations compliquées où les gens semblaient penser que plus c'était difficile d'atteindre le coeur d'une personne, mieux la relation était. Et pourtant... Emily n'était pas de celles-là. Elle aimait la bonté des gens. Peut-être avait-elle été coupable de s'être elle-même infligée de mauvaises personnes au courant de l'aventure de sa vie, peut-être même que son ex faisait parti de cette catégorie de mauvaises personnes qu'elle s'était infligée. Mais depuis qu'il n'était plus là, depuis qu'il avait pris la fuite parce qu'elle était détraquée, défectueuse, une femme incapable de concevoir des enfants comme toutes les autres, elle avait eu le temps de penser, de revisiter ses attentes. Et au final, qu'est-ce qu'il y avait de si attirant et de si excitant avec ces gens qui défiaient les règles, à la limite de l'âme rebelle, au final? « Vous dites ça comme si c'était mal », lui fit-elle remarquer avant d'hausser les épaules. « Les bad boys sont sur côtés », lâcha la blonde dans une confidence, sans pour autant ajouter quelque chose de plus. Elle leva sa bière à la santé de cette affirmation pour y prendre une gorgée. Il n'en restait plus beaucoup dans la pinte, ce que Marcus lui avait servi, loin de ses habitudes, n'était pas si mal. Elle l'en remerciait en pensée, d'ailleurs, de l'avoir sorti des sentiers battus.

Était-il fou d'avoir lâché des études prestigieuses ? Qui était Emily pour affirmer ou infirmer une telle chose, de toute façon? Elle n'avait pas les clés de la vérité, elle ne détenait pas le fondement des normes. Et quelles étaient les normes, de toute façon? Dans une autre vie, dans un autre monde, si elle n'avait pas un travail et une vie à Brisbane, peut-être que ce genre d'emploi intéresserait Emily. Et elle ne voyait pas Marcus diminuer dans son oeil bleuté parce qu'il avait arrêté l'université. Bien au contraire, elle était pleine de questions, de curiosité, sans doute un peu mal placées vu leur relation inexistante. On ne posait pas ce genre de questions sérieuses à un parfait inconnu, après tout. La blonde était restée sobre et une étincelle illuminait son regard alors que Marcus prenait parole. « La physique, c'est beaucoup plus complexe que ce que je fais », commentait-elle. Elle l'admirait pour ça, même s'il n'avait pas le diplôme et le titre. Le simple fait d'avoir été admis, d'avoir bossé des cours, impressionnait la blonde. « Tout comme je ne pourrais probablement pas faire ce que vous faites avec autant d'aisance », répliquait Emily. Et ici, elle parlait de tenir un bar. Certes, dans une autre vie, dans un autre monde, cet emploi l'aurait intéressé. Mais entre l'intérêt et l'aisance, il y avait des frontières de différences. Or, lui, parlait encore de son passé de physique et germa une petite confidence que la blonde attrapa au passage. « Aujourd'hui, vous semblez être là où vous deviez être finalement », lui confiait-elle en terminant sa bière.

Ça aurait sans doute été le moment de quitter le Elm, de prendre le chemin vers la maison d'Alba et d'espérer ne pas la réveiller au passage, ou même Jonah. Ça aurait été le moment de plier bagage et de retrouver les bras de Morphée, d'entamer une nouvelle journée de travail dans à peine quelques heures. Ça aurait été le bon moment, sans doute, pour quitter avec dignité. Mais Emily n'en avait pas eu la force, quelque chose l'avait retenue sur son siège. C'était peut-être cette douce caresse frôlée sur sa joue ou le regard de Marcus, ce ton feutré qu'ils avaient tous les deux adopté ou même les sourires en coin. Peut-être que c'était le compliment de l'homme, la tournée de shooters proposée ou l'invitation à l'embrasser que la blonde avait semé. Mais elle était toujours là, joues légèrement rougies, chaleur sur le visage. Marcus remplissait les deux verres, en enfilait un suivi de la blonde qui l'imitait alors qu'il osa finalement répondre. « C'est un risque qu'il faut être prêt à prendre », affirmait-elle en haussant les épaules. Il leur servit une seconde tournée, Emily l'imitait de nouveau. « Vous avez raison, un baiser, ça se vole », répétait-elle en jouant avec son verre vide. « Peut-être que ce n'est tout simplement pas le bon moment », finit-elle par souffler. Et si finalement elle s'était fait des films? Et si finalement ce compliment n'en avait pas réellement été un? « Je vous trouve... », commençait-elle d'une voix roque alors qu'un bruit rythmique et répétitif se mis à émerger de la poche arrière du barman. Emily se racla la gorge, réalisant qu'elle était presque perchée sur son banc. Elle se recula, s'éloignant de lui, un sourire d'excuse sur ses lèvres. « Prenez-le », lui dit-elle en replaçant ses cheveux derrière son oreille.
Revenir en haut Aller en bas
adm h
Marcus O'Brian
Marcus O'Brian
MESSAGE : 2382
ICI DEPUIS : 12/01/2016
COMPTES : Léo, Charlize & Sara
CRÉDITS : @fürelise

STATUT : divorcé de Penny, craque pour son amour de jeunesse, Ann
you don't have to say what you did (emilius) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: you don't have to say what you did (emilius)   you don't have to say what you did (emilius) - Page 2 EmptyLun 8 Nov 2021 - 20:17

Les bad boys faisaient toujours rêver les petites minettes. Quand elles étaient gamines, les filles s’imaginaient le ténébreux qui fume trop, qui traîne ses casseroles et qu’elles arrivent à réparer à grand coup de tendresse parce qu’il n’est pas si dur que ça, finalement, derrière la carapace se cache un shamallow. Comme dans les films. Sauf que dans la vie ce genre d’homme se révélait souvent être toxique et les casseroles qu’il traînait bien plus difficile que ça à détacher. Dans la réalité les bad boys faisaient pleurer les filles et l’histoire finissait mal. Alors il en avait pris son parti, Marcus, il n’était pas de ceux-là. L’amour, le vrai, ne l’avait intéressé que sur le tard, en vérité, il était plutôt réservé, il pensait plus à ses potes qu’à séduire alors il était arrivé que, par accident, il se lance dans quelques relations, mais rien de jamais très sérieux. Jusqu’à Elle. Elle avait débarqué comme un ouragan dans sa vie, elle se moquait du rat de laboratoire qu’elle avait face à elle et qui se transformait en barman sexy la nuit -ça c’était elle qui le disait, parce qu’il ne se trouvait rien de sexy, lui- A ses côtés il avait appris à aimer, sans concessions, inconditionnellement, elle s’était rendue indispensable à sa vie et ce fut avec elle qu’il avait compris qu’il pouvait aimer, il s’agissait juste, dans son cas, de rencontrer la bonne personne qui lui donnait envie de ça. Mais à ses dépens il avait aussi appris la dépendance, le manque, le vide. Il avait redécouvert le chagrin de la perte, celui qu’il connaissait déjà trop et qui l’avait accompagné toute son enfance, toute sa vie, même. Les gens qu’il aimait partaient, tous. Depuis il s’était juré d’arrêter les frais. Pourtant Elle était revenue à Bowen et Marcus était incapable de lui résister, il s’en rendait compte depuis quelques semaines. Ce soir pourtant il faisait défaut à beaucoup de ses principes, entorse à son règlement, auprès de cette femme qu’il ne connaissait pas encore mais qui lui donnait tellement envie de creuser. Il rit à sa réflexion, dan son regard il lui quelque chose d’indescriptible, sûrement qu’elle avait eu son lot de bad boys, comme beaucoup d’autres, mais il n’osa pas demander.
Il le savait, que la physique c’était un choix ambitieux, c’était l’un des domaines scientifiques les plus difficiles, mais ça n’avait jamais semblé l’être pour lui. Les formules, les lois à repousser, c’était un jeu pour quelqu’un comme Marcus, sauf que ce genre de jeu, il s’en laissait vite. Il aurait pu pousser jusqu’au doctorat, il n’avait que sa thèse à soutenir, quelques mois supplémentaires, des centaines de feuilles à rendre et un oral à passer et voilà, il serait devenu officiellement docteur. Mais pour quoi faire ? Pour un diplôme de plus à accrocher sur un mur, un diplôme qui n’aurait rien signifié pour lui. La physique c’est barbant. Ça c’était faux, parfois ça le passionnait, quand il était lancé à en parler avec les bonnes personnes, à débattre et à argumenter, il était intarissable. Seulement il aurait fallu qu’il trouve une façon de l’appliquer au quotidien. La vérité étant qu’il avait besoin de concret et qu’il n’y avait rien de plus tangible, pour lui, que ce qu’il faisait tous les jours derrière son comptoir. Ça s’apprend, le service, ce n’est pas bien méchant. Ce qui ne s’apprenait pas, par contre, c’était le relationnel, mais pour ça, visiblement, Emily savait parfaitement y faire. Il sourit, flatté, elle venait de lui faire l’un des plus beaux compliments, pour lui et pour son bar. Merci. Je le crois aussi, oui. Il se sentait bien, chez lui, derrière ces quatre murs, derrière ce bar dont il prenait soin.
Emily aurait pu partir, peut-être, mais elle ne l’avait pas fait, elle n’en avait pas même manifesté l’envie. Et Marcus n’avait rien fait pour qu’elle se sente mise à la porte, parce qu’elle ne l’était pas. La nuit était déjà bien entamée, sûrement que le Elm était le dernier commerce avec sa lumière allumée à cette heure-ci. Mais ils se sentaient bien, tous les deux, à discuter, à apprendre à se connaître sans trop se dévoiler. Il y avait comme un sentiment d’urgence et de temps suspendu, elle n’était pas là pour rester, dans quelques dizaines de jours elle retournerait à sa vie, quelle qu’elle soit, où qu’elle soit, et lui continuerait le court de la sienne, ils étaient faits pour se croiser, simplement. Cette fatalité ne semblait pas les chagriner, pourquoi le devrait elle ? Mais on ressentait tout de même cette envie de creuser, comme si cette rencontre fortuite et le peu de temps imparti jouait en leur faveur pour qu’ils osent, là où ils auraient pu se retenir. Voilà donc la raison de son geste qui en invitait tellement d’autres. Qui invita même un baiser, qu’O’Brian n’osa pas donner, il le regretta presque alors que la blonde se moquait de lui. Je n’ai jamais été tellement courageux. J'vous l'ai dit, je ne suis pas un bad boy. Il l’avouait, taquin. Et pourtant il en crevait d’envie, de le lui voler, de l’en couvrir, de baisers, il s’en rendait compte, en scrutant ses lèvres, la naissance de de sa nuque, tellement de zones qu’il aurait pu embrasser. Il soupira, alors qu’Emily baissait les bras, semblant tout aussi déçue que lui, face à cette occasion manquée, pas le bon moment. Elle commençait une phrase, alors qu’il ne l’écoutait pas, le bon moment il fallait le provoquer, il s’en rendait compte, il allait la couper, pour combler le vide entre eux, tendant déjà un bras pour l’attirer vers lui. Elle le trouvait sûrement ennuyeux, il allait lui prouver qu’il ne l’était pas tant que ça. Une seconde trop tôt, ou trop tard, son téléphone se mit à vibrer dans sa poche, une musique joyeuse se fit entendre à son tour, figeant Marcus dans son geste, le bras en l’air, grotesque. Il n'allait pas décrocher, il était tard, personne n’avait à l’appeler à cette heure. Mais peut-être exactement parce qu’il était si tard, trop tard, il sentit l’urgence, il devait décrocher. Un sourire contrit se dessina sur ses lèvres alors qu’il fixait Emily, pas le bon moment, ces mots résonnaient étrangement dans sa tête. Il attrapa le téléphone qui s’impatientait et reçut un coup dans la poitrine, une droite en plein visage. Elle. Jamais elle ne l’appelait à cette heure. Il se retourna à demi, gêné. Oui. Il était fébrile. Coucou ! Je te dérange ? Elle avait cette voix si joyeuse qu’il aimait tant. Je suis au Elm. Lui était plus froid, ce qui ne lui ressemblait pas. Encore ? Il est tard ! Je n’arrive pas à dormir. Marcus passa une main lasse sur son visage, soudainement fatigué. Il faut que tu dormes. Je peux passer te voir, sinon. Sa voix se voulait féline, en d’autres circonstances il aurait sauté sur l’occasion. J’ai presque terminé, j’vais rentrer. Je te rappelle. Il n’allait pas rappeler, pas ce soir en tout cas. Il raccrocha sur un bonne nuit de la part de son épouse qu’il coupait déjà. Il se retourna, fixa Emily, coupable, de quoi, il ne savait pas bien, le charme de leur moment était rompu. Il est temps que je ferme je crois, il est tard. Il la virait gentiment, de toute façon qu’allait-il se passer à présent ? Il ne voulait pas affronter son regard accusateur ou ses questions, légitimes, pour une femme qu’il avait été sur le point d’embrasser. Dans un soupire, il passa de l’autre côté du bar, précéda la jeune femme, la frôla en passant entre les tables défaites, il sentit l’électricité, toujours présente, il sentit la déception, pour tous les deux. La magie n’était pas totalement rompue, au fond de lui il le savait, mais il avait presque oublié, l’espace d’une conversation agréable, de ce badinage qui ne lui était pas habituel, qu’il aimait une autre femme et qu’il était du genre fidèle.


__________________________

smile like you mean it
Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time
Revenir en haut Aller en bas
https://www.aa-retro.com/t23420-obrian_elmstreet
Anonymous
Invité
you don't have to say what you did (emilius) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: you don't have to say what you did (emilius)   you don't have to say what you did (emilius) - Page 2 EmptyMar 9 Nov 2021 - 4:05

Côté homme toxique, Emily avait assez donné. Enfin, son ex n'était pas le typique homme toxique qui trainait des casseroles de problème. Il avait l'apparent des hommes gentils, des bons garçons, il avait eu la même ambition qu'elle, fonder une famille, peut-être se marier un jour. En vérité, Emily pensait qu'elle avait trouvé l'homme de sa vie lorsqu'ils s'étaient rencontrés. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien qu'ils avaient fait le choix de fonder leur famille ensemble. Mais la vérité, c'est que parfois, dans la vie, on pense connaître quelqu'un qui s'avère être le contraire que la belle idée que l'on perçoit. Ça avait été le cas avec son ex. Beau, charmant, parfait avait cru la blonde. Et puis, dès que les difficultés s'étaient complexifiées davantage, il avait préféré fuir que de se relever à deux, laissant Emily seul dans son deuil, lui arrachant le coeur au passage. Croyait-elle encore à l'amour? Évidemment. Mais elle n'avait pas encore trouvé la personne qui lui ferait vivre cette émotion si spéciale et unique.

Au commentaire de Marcus, Emily sourit. « Oui, vous avez raison », fit-elle avec une étincelle d'humour dans l'oeil. Elle avait bien compris que Marcus en mettait largement. Parce qu'il ne semblait pas, malgré le peu de mots, avoir abandonné ses études puisqu'il trouvait ça barbant. Emily supposait qu'il y avait quelque chose de plus profond qu'un simple ennui. Et, peu importe ce que c'était, au fond, ça n'était pas bien grave parce qu'il était finalement au bon endroit au bon moment. Il avait une aisance et un charisme qui le rendait parfait pour ce job. Emily le voyait bien plus au Elm que dans un laboratoire. « Enfin... ça aussi, c'est relatif », fit-elle en riant, parlant du service qui s'apprenait. Faire du social, parler aux clients, oui, ça, Emily y parviendrait. « Encore faut-il savoir faire les cocktails et conseiller des bières. » Et ça, la blonde ne savait pas faire. Elle n'était pas fin connaisseuse. Elle le lui avait d'ailleurs dit dès le départ en commandant un gin tonic. Emily était ennuyante. Du moins, c'est comme ça qu'elle se voyait, tout autant que Marcus pensait manquer de courage. « Je vous l'ai dit, les bad boys sont sur côtés. Ça ne m'intéresse pas. » Ne pas l'embrasser, ce n'était pas manquer de courage. C'était de se respecter. Et ça le rendait encore plus irrésistible. Désirable. Séduisant. Sexy.

Le téléphone de Marcus vint interrompre Emily dans sa lancée. Elle allait le complimenter. Lui dire qu'elle le trouvait réellement séduisant. Peut-être même plus que ça. Mais elle ne pu pas le faire, le laissant prendre le coup de fil qui, disons-le, à cette heure tardive, devait foncièrement être une urgence. Elle s'attendait à se faire mettre à la porte, Emily. Parce qu'il devrait quitter de toute urgence, rejoindre un pote ou un membre de la famille à l'hôpital ou un truc du genre. Alors, sans vraiment réfléchir plus qu'il ne le fallait, et parce qu'elle aurait souhaité que la fin de la soirée ne soit pas là, maintenant, tout de suite, qu'elle souhaitait pouvoir peut-être répéter l'expérience, elle griffonna, attrapant un stylo dans son sac, sur le bout de la serviette de table qui trainait sur le bar, son numéro de téléphone, prévoyant lui glisser dans la poche avant de sortir. Prévoyait. Au passé. Parce qu'elle, trop curieuse, cru comprendre au timbre de la voix de Marcus qui avait changé et la culpabilité qui sentait à plein nez à présent dans le Elm qu'il n'était pas tout à fait libre, pas comme il lui avait laissé croire. C'était elle qui avait mal compris les signaux, et peut-être l'alcool qui avait accentué ce qu'elle avait cru ressentir entre eux deux. Mais finalement, Emily s'était sans doute fait de faux espoirs. Elle attrapa en vitesse la serviette qu'elle chiffonna pour laisser croire qu'il ne s'agissait, finalement, que d'un déchet à jeter après son départ. « Il l'est, oui », fit-elle en hochant la tête, cachant la déception, injustifiée, qu'elle ressentait. Marcus la contourna, frôlant son corps, Emily baissait les yeux au sol. Elle ne voulait pas le regarder. Elle ne voulait pas qu'il lise en elle une déception tellement stupide, finalement, pour deux inconnus. Mais elle finit par relever le regard pour lui sourire dans des adieux sains. « Merci pour la soirée », lui murmurait-elle presque. « Bonne nuit, Marcus. » Mais elle ne pouvait pas lui mentir et faire croire qu'elle n'avait pas compris ce qui se tramait. Sans aucune rancune, sans colère, elle se retourna avant de pousser la porte du Elm Street. « Ne la faites pas trop attendre. »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
you don't have to say what you did (emilius) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: you don't have to say what you did (emilius)   you don't have to say what you did (emilius) - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
you don't have to say what you did (emilius)
Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2
 Sujets similaires
-
» I know the sirens sound, but God, I wanna feel again + Emilius
» Dont let me down / Jim & Cam
» I dont want to freak her out - Aisling
» une bonne soirée c'est une soirée dont j'ai aucun souvenir | River
» L'alcool m'a fait vivre des moments inoubliables dont je ne me souviens plus !

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
∞ à l'ancienne  :: playground :: stories have been told-
Sauter vers: