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Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler

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Il sait qu'il va devoir vite, très vite passer à l'action. Il aurait pu agir à l'instant même où il avait eut toutes les informations nécessaires pour trouver la planque de son père. Ce crétin avait été assez bête pour revenir à Bowen. Manwë l'avait cru parti pendant une longue période, mais celui-ci n'avait jamais été bien loin. Se terrant comme un lâche, le luthier n'éprouvait que plus de dégoût pour cet être abjecte et pathétique. A l'inverse de son géniteur, Man' avait cherché à se montrer, à s'exposer, à aller jusqu'à participer à cette stupide fête de la mangue - Il s'était pourtant juré de ne jamais prendre part à cette compétition, mais il était bel et bien de la partie du haut de ses quatre décennies. Tout ça pour l'inciter à faire une erreur, à faire le faux pas qui lui permettrait de faire basculer le crime qu'il prépare dans de la légitime défense. Calme plat.

Il s'est finalement résolu à endosser le mauvais rôle, à être celui qui viendra le chercher sur son propre terrain. Tuer un homme et ne pas finir en taule demande une certaine préparation, il sait que l'on se tournera inévitablement vers lui une fois chose faite. Il n'est pas stupide. Tout le monde connaît sa haine pour l'assassin de sa mère, pour un homme qui l'a battu et brisé jusqu'à ses seize ans. Il doit tout planifier au millimètre près, le crime parfait n'existe pas, mais des preuves irréfutables de son innocences suffiront à lui sauver les miches. La ville entière le regardera comme un monstre, bien plus que ce n'est le cas actuellement, tout le monde sera persuadé qu'il a du sang sur les mains et ils auront raison. Il s'en moque, ils n'ont pas idée de savoir de quoi il les protégera tous. Néanmoins, jamais Manwë ne se laissera mettre derrière les barreaux. Il préfère largement mourir également. Il s'est préparé à cette possibilité également, celle d'échouer, d'être pris par surprise, de perdre le contrôle et de passer l'arme à gauche. Il a pensé à tout, à tel point qu'il dort difficilement sans avoir but avec excès. Il connaît sa prédisposition génétique à sombrer dans l'alcoolisme, merci maman, mais il se dit qu'il n'a peut-être pas assez de jours devant lui à vivre pour que ça ait la moindre importance.

Insomniaque, il pensait que prendre un peu l'air lui ferait le plus grand bien, il pensait que s'éloigner de son lit lui permettrait de mieux trouver le sommeil. Surtout, il ne voulait pas faire les cents pas et inquiéter sa colocataire. Manwë se montrait particulièrement précautionneux avec la musicienne, même si elle lui renvoyait souvent l'idée qu'un jour lui aussi pourrait devenir aussi dépendant qu'elle s'il venait à perdre complètement la vue. Il aimerait en finir avec son père avant d'être trop handicapé, alors oui... Il allait devoir agir vite.

Errant comme un animal, il longeait la digue qui bordait les contours de la plage. Il n'y avait presque personne en cette saison, c'était agréable d'écouter le bruits des vagues. Personne ne savait vraiment qu'il était du genre à apprécier l'air marin, toujours grognon, on ne l'imagine pas aimer grand chose. La mer avait ce pouvoir sur lui, celle de lui rappeler l'immensité de ce monde et la petitesse de sa vie, de sa souffrance. Oui, sa peine n'est rien face à l'océan. Le vent pourrait l'emporter au loin, mais il est comme à la marée basse : une vaste étendue de sable sur lequel sont abandonnés multiples détritus. Les débris de son enfances, de ses rêves morts nés, de ses échecs à chaque fois qu'il a essayé de s'en sortir, de voir plus grand. Le kraken de sa vie n'est autre que cet homme dont chaque souffle lui rappelle à quel point sa vie est médiocre. Sa vie est une plage jonchée d'ordures et il s'est persuadé d'en être une lui aussi. Il s'est convaincu et à convaincu les autres de son absence d'humanité, de n'être qu'un amas d'os brisés sous les coups de son père, il s'est consolidé comme il l'a pu.

Même dans une petite ville, on ne rencontre pas si facilement les gens par hasard, surtout tard le soir. Il avait envoyé un sms à son vétérinaire attitré pour lui demander s'il pourrait passer demain sans trop de précisions. Ce n'est pas son genre de donner des détails, il n'explique jamais à Wolf' de quelles manières il finit si souvent amoché. Manwë ne s'était pas contenté de cette balade pour se changer les idées, il s'était encore battu. C'est dingue le nombre d'individus proportionnellement au nombre d'habitants qui peuvent si aisément... Le faire exploser. Il se nourrit de conflits pour exister, il n'était pas vraiment mal. Juste quelques contusions, mais il n'était pas vraiment contre un petit check-up avec son veto. C'est plus facile pour lui de lui rendre visite sous couvert d'un problème médical plutôt que d'admettre que ça lui plaît assez quand ils passent du temps ensemble. Un temps étrange dans un lieu inapproprié aux soins humains, mais c'est cette folie qui lui laisse croire que Wolfgang est un peu un outsider tout comme lui...

Il se souvient parfaitement de la première fois où il s'est pointé à la clinique vétérinaire, il avait dû franchir la surveillance de la secrétaire qui ne comprenait pas. Il prétendait avoir un furet contre lui, caché dans sa veste, ce qu'il cachait c'était surtout une plaie par arme blanche à l'abdomen. Pas les flics qu'il avait demandé, et... À sa surprise, l'allemand avait accepté de s'occuper de son cas. Il s'était alors repointé plus tard, pour moins grave, mais c'est devenu une habitude pour lui. Manwë avait trouvé une bonne excuse pour esquiver les hôpitaux, et un moyen de contourner la légalité et en prime... Une raison de sourire de temps en temps.

" Qu'est-ce que tu fou là ? "
Voilà une belle manière d'accueillir son rayon de soleil. Ses yeux verts toisent le vétérinaire. Il se souvient avoir trop bu, s'être battu, avoir renvoyé un sms à Wolfgang, chose qu'il ne fait jamais, surtout quand la question posée est : t'es où ? " Y'avait pas d'urgence tu sais... " Il sort de sa poche son paquet de clopes et cherche son briquet toujours barré il ne sait où dans les tréfonds de ses poches. Il faut dire qu'il avait pas mal de poches sur cette veste qui couvrait un tee-shirt tie en dye que lui ne percevait qu'en noir et blanc, mais ses interlocuteurs n'avaient pas cette chance. Tout comme il ne voyait pas les éclats de sang qui mouchettent le tissus et même la peau de son visage. Pas le sien. Fallait pas le chercher, mais une fois de plus, c'est lui qui endosse à travers le regard des autres le rôle du chien qui mord. Alors il s'imagine que c'est ce que pense le vétérinaire à son égard, alors pourquoi est-ce qu'il est venu ?  " Me regarde pas comme ça, c'était juste des connards... Garde ta morale ou j'm'occupe de toi aussi. " C'est pas la première fois qu'il le menace, mais jamais il ne lui avait fait le moindre mal, c'était même plutôt l'inverse avec ces soins souvent sans anesthésie. Il trouve enfin son briquet, son regard s'éclaire de satisfaction avant d'allumer sa cigarette et après avoir tiré une première latte, de finalement lui en proposer une pour faire - peut-être - la paix.



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Dernière édition par Manwë Druid le Ven 1 Juil 2022 - 9:52, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler EmptyLun 27 Juin 2022 - 1:07


De furet à tueur, la ligne est fine.

"C’est beau la mer tu trouves pas ?" Son regard clair se pose sur toi alors que tu esquisses un sourire, un sourire léger mais présent sur ton visage malgré tout. La mer ? Beau ? C’est une étendue d’eau pour toi la mer, rien de plus, et rien de moins, juste un liquide qui recouvre une grande partie de la planète, pas de quoi réellement s’extasier devant. "C’est sympa oui .." Ton manque d’engouement, il la fait rire alors que sa main vient rejoindre la tienne, la serrant doucement, avec tendresse, avec cet amour de tout début. "Moi, je trouve ça beau la mer, c’est comme les gens, c’est simple et compliqué en même temps. Tu ne penses pas ?" Penser ? A quoi tu peux penser quand t’es avec elle ? Hormis à elle, à ses cheveux bruns et ses yeux clairs, à son sourire, à elle tout entière. "Je suppose ..?"

C’est beau la mer. C’est effrayant aussi, comme les gens, comme l’Amour, comme tout en somme. Tes mains dans les poches de ta veste, tu perds ton regard une énième fois sur l’étendue d’eau salée qui se présente à toi, tu ne sais pas réellement quoi faire, quoi dire, où aller. A la base, t’étais juste sorti prendre l’air, chasser quelques souvenirs d’une page trop lourde à tourner, tu ne voulais pas te morfondre chez toi, sous les yeux de ton garçon. Alors t’es sorti, au début dans les rues de Bowen, errant comme une âme en peine à la recherche d’un repos quand bien même temporaire, puis tes pas en ont décidés autrement, au revoir le brouhaha nocturne de la ville et bonjour le calme, l’air frais sifflant autour de toi, l’absence de bruit intrusif, la quintessence même de ce que tu ne supportes pas, l’absence de présence. Dents serrées, tu prends une grande inspiration, tu tentes tant bien que mal de trouver du bon à cette soirée, à ce moment qui, sans doute te fera pousser un soupire las demain quand tu y penseras à nouveau. T’aimerais hein ? Te dire que t’as fini là par pur hasard, mais non, c’est pas vrai, c’est pour ça que tu supporte ce calme ambiant si lourd, pour lui.

Instinctivement tes yeux dérivent tel un navire porté par le courant, de l’eau, ils passent à ton téléphone. Depuis quand il est dans tes mains lui ? T’en sais rien, t’as pas fais gaffe, tu sais juste que t’es en train de relire en boucle cette foutue conversation. C’est pas bon pour toi tu sais ? Pas tous les animaux peuvent-être sauvés, et il en va de même pour les humains Wolfgang. Papa te le dirait si il était là “Pas tous les animaux de rues sont à garder.”, tu t’en souviens ? De cette conversation là avec lui ? De cette pauvre petite bête tremblante que tu avais contre toi ? Et de son regard, rooh, tu t’en souviens de son regard ? Celui d’un père lassé des lubies de son petit garçon ? Il te dirait quoi là ? Si il savait que cette fois, ce n’est pas d’un animal errant que tu t’occupes mais d’un être de chair et de sang ? Il pousserait un soupir sans doute en te disant que cette bonne action ne fera pas de toi un saint pour autant. Et il aurait raison, mais tu t’en fous toi. Tu fais pas ça pour être un homme bien, tu fais ça pour aider. C’est ce que t’as fais avec lui, avec ce type qui est affectivement surnommé “Frettchen” dans tes contacts.

T’as pas posé de question quand la porte s’est ouverte, pas de questions sur les goûts vestimentaires de l'homme dans la salle, pas de questions sur pourquoi il serrait sa veste aussi fort contre lui, pas de question en voyant finalement que la personne ayant besoin de soin était lui et non un furet comme noté sur ton post-it. Il n’a pas non plus demandé de question en même temps mon chéri. Et t’as pas posé de question sur comment il s’était fait ça alors que t’étais entrain de le recoudre, t’as rien dis, t’as simplement accepté d’aider un type qui avait besoin d’aide.

Ce que tu n’avais pas prévu, c’était la récurrence de ce type dans ta vie, et son impact sur cette dernière. T’avais pas prévu l’élan d’inquiétude à chaque fois qu’il passait la porte de ton cabinet, l’angoisse qui venait te serrer la gorge à chaque sms de sa part, le soulagement en le voyant en un seul morceau à chaque fois, l’habitude que vous preniez ainsi, à passer du temps ensemble sans même vous en rendre compte. T’avais rien prévu de tout ça, et encore moins cette sensation à chaque léger sourire qu’il osait t’offrir, rien n’était prévu et étrangement, certaines choses semblaient écrites.

Sa voix te sort de sa torpeur, il te demande, non sans délicatesse, ce que tu fais ici. Et honnêtement ? T’as pas de réelle réponse à lui donner, t’en sais rien toi-même. Pourquoi t’es venu ? Tu le sais aussi bien que lui pourtant, il est débrouillard, lorsqu’il vient, c’est qu’il a juste besoin de soin et basta, alors pourquoi ? Il te le dit lui-même, y'avait pas d’urgence, alors pourquoi t’as pas réussi à calmer l’angoisse lorsqu’il t’a expliqué dans des messages à moitié anglais à cause de l’alcool sans doute, ce qu’il c’était passé ? Ton regard reste collé sur lui, alors que lui te toise du regard en attendant une réponse, cherchant son paquet de clopes au passage. Tu veux répondre, mais t’arrives pas à te trouver d’excuses, rah t’as jamais été doué pour mentir en même temps, alors comment faire ? L’avantage, c’est qu’il continue de parler lui, il te laisse du temps pour trouver quelque chose, pour choisir entre raconter un bobard pas crédible et la simple vérité d’une inquiétude trop grande.

"Connards ou pas connards, ça n'empêche rien."tu réponds simplement en rangeant ton téléphone dans ta veste, te tournant au passage vers ton interlocuteur, ton regard bleuté venant finalement croiser le sien dans un mouvement calme alors qu'un léger sourire trouve son chemin sur ton visage."Calme toi, pourquoi j’te ferais la morale ? Tu t’en branle de toute manière".Alors explique toi, explique la raison de ta présence."J’suis juste venu parce que j’m’inquiétais. Certes t’es pas un furet, mais eh, t’es un patient."On aura vu mieux, mais ça aurait pu être pire, vraiment. Dans un geste, tu viens lui prendre une cigarette, toi qui ne fume quasiment jamais, te voilà sur une pente glissante Wolfgang. Tu en profites au passage pour prendre son briquet, allumant ce petit cancer de poche avant de lui rendre, tes yeux quittant les siens pour revenir se poser sur l’eau."Il s’est passé quoi ? T’es pas du genre à envoyer des sms quand tu t’embrouilles."

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Dernière édition par Wolfgang F. Kreizler le Lun 27 Juin 2022 - 20:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler EmptyLun 27 Juin 2022 - 17:53

Sa première question demeure longuement sans réponse, ce n'est pas vraiment un drame. Manwë réalise assez vite qu'il n'est pas certain d'aimer ce qu'il pourrait lui dire. Wolfgang est un homme de bien, de ceux qui posent pas de question et volent à votre secours. Là où n'importe qui aurait probablement dit non ; aurait fuit la responsabilité de soigner un potentiel délinquant, d'être embarqué dans de sombres affaires... Cela semble horrible, mais tellement légitime du genre humain dans son ensemble. On l'aurait peut être même laissé crever dans ce cabinet en attendant les pompiers, pour se couvrir. Personne de sain n'aime les problèmes. Mais pas Wolfgang, il n'a pas eu l'air de douter en attrapant le nécessaire pour refermer cette plaie. Il lui a sans doute sauver la vie ce jour là, avec ce genre de blessure chaque seconde compte. Non pas qu'il était touché mortellement, mais quand l'on pisse le sang il y a toujours une limite à ce que le corps peut supporter. Cette cicatrice, il l'aime bien. Elle les lie tous les deux dans le secret. Tant pis s'il a le rôle du méchant, de la mauvaise influence, il a l'habitude.

Il affiche une légère moue lorsque le vétérinaire lui souligne que connards ou non, le constat est le même. S'ils croisaient des flics, ils se feraient sans doute interroger. Heureusement, Man' sait parfaitement les entourlouper et il les connaît bien. Il leur a souvent rendu service mais c'est terminé tout ça. " C'est clair... " Qu'il réponds avec un demi sourire, parce qu'il n'écoute jamais les conseils des autres. S'il écoutait un minimum, sa vie aurait peut-être été bien différente. Il aurait pu donner un tout autre sens à son existence. Il n'est jamais trop tard, parait-il. Il a de sérieuses lacunes concernant le bonheur, ce serait périlleux à ce stade de changer, non ? Il ne se pense cependant pas malheureux. Manwë s'est habitué à sa vie, à sa haine bouillonnante au creux de son âme. Ce n'est pas un homme suicidaire suicidaire, il n'a jamais eux d'idées noires , d'envie d'en finir avec la vie, malgré tout ce qu'il a subi. Sa lucidité face à ce qu'il est, ce qu'il ne sera jamais est déroutante pour ses proches, mais il est en paix. Une paix que personne ne semble pouvoir comprendre, alors il la vie seule. Même si parfois, quand ses yeux clairs inquiets se posent sur lui, ça lui inspire l'étrange idée qu'il pourrait avoir autre chose dans sa vie. Que rien ne l'oblige à être à ce point isolé, fermé sur lui même. Il chasse souvent bien vite ce genre de pensée avec une bonne dose de cynisme.

Son regard s'abaisse quelques secondes pour observer le sol et grogner :  " J'te l'ai déjà dis, ne m'appelle pas comme ça... " Un patient... Il déteste ce mot. Il ne parle pas de sa vie, son passé,  et encore moins de son enfance. Mais gamin, il en a passé des heures dans les couloirs des hôpitaux. Soit parce qu'il avait trop mal, parce qu'il avait fait un malaise à l'école à force de ne rien bouffer, ou parce que sa mère avait disparu depuis plusieurs jours et qu'il pensait bien la trouver à moitié crevée quelque part... Ses yeux se relèvent vers le vétérinaire pour lui proposer une clope, ce n'était pas le qualificatif de patient qui lui avait fait baisser les yeux, mais cette sensation grisante qui l'avait traversé lorsqu'il lui avait dit s'inquiéter pour lui. Qui aurait pu parier sur le fait que ça aurait pu lui plaire l'idée que quelqu'un puisse souffrir de l'idée de le voir disparaître un jour ? Pas lui, d'ailleurs, il n'aime pas vraiment ça. C'est pas normal.  Il mettra cette sensation sur le compte de l'alcool circulant dans son système. " J'en sais rien. J'étais un peu bourré, mais j'suis redescendu. " Alors pourquoi cette sensation s'il est redescendu ? Il préfère ne pas y penser. Move on.

Son regard émeraude observe le profil de son soigneur tandis qu'il contemple la plage, c'est un peu étrange de se voir en dehors de la clinique vétérinaire ou du drame. Certes il n'est pas au mieux de sa forme, mais ils ont l'habitude de tellement pire. Il souffle la fumée de sa cigarette en direction de son interlocuteur, comme s'il voulait camoufler ses prochains mots. " J'peux pas te donner plus de détails, mais j'prépare un gros coup. " Il n'a jamais justifié ses blessures, jamais donné de contexte à son état de santé... Alors qu'il soit rendu à le prévenir de la prochaine fois qu'ils se verront, c'était inédit et de mauvais augure. Il n'avait pas prévu d'en parler, il ne sait pas où il va et ça ne lui ressemble pas ça non plus. Man' ignore comment il pourrait réagir s'il comprend à l'avenir qu'il a tué, il ne serait pas étonné que Wolfgang puisse ressentir de la culpabilité. Celle d'avoir pris soin d'un meurtrier en devenir. Les gens acceptent si difficilement l'idée que l'on puisse ôter la vie, même pour faire justice. Parce que le système ne fait pas son travail, les gars comme lui sont bien obligés de se salir les mains.  " J'pourrais avoir besoin de tes services. " Dire qu'il pourrait avoir besoin de lui, c'était pas si simple, sous couvert de parler uniquement des compétences du vétérinaire, c'était déjà beaucoup plus facile. " T'as pas prévu de partir en vacances ou en week-end-end dans les prochains jours ? " Ça le ferait chier de clamser pour défaut de soins, s'il survit., il aimerait bien savourer quelques temps le résultat de sa vengeance. Il n'a jamais vraiment réfléchi à l'après... À ce qu'il fera de sa vie.

Il ne le quitte pas des yeux, se demandant pourquoi est-ce qu'il ne lui dit pas stop. D'arrêter de compter sur lui pour ses conneries si ça l'empêche de dormir. " Mais puisque t'es là... Ça te dis qu'on aille manger un truc ? " Il y a toujours quelque chose d'ouvert le soir à Bowen, il n'a pas mangé depuis un bail et il n'est pas certain que ce soit bon pour eux de rester ici au bord de la plage, avec rien d'autre comme compagnie que leurs mots et cette... attraction. Il passe sa main  libre sur ses côtes, s'il n'a l'air de rien, la douleur est plus que présente. S'il était censé conserver sa forme pour les prochains jours, c'était encore raté. Ce n'était cependant pas une douleur qui allait l'arrêter, tout ça c'est dans le mental et il a prouvé par tant de fois qu'il était capable d'encaisser toujours plus.

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De furet à tueur, la ligne est fine.

L’appelle pas comme ça. Un patient. Pourtant, c’est ce qu’il est non ? Juste un patient, juste un type que tu dois recoudre de temps à autre sans poser de question. Pourtant, tu ne sais pas réellement pourquoi, mais il n'aime pas ça. L’appartenance du mot à la notion de fragilité ? Peut-être, peut-être pas, après, toi aussi t’es pas fan, quand on te voit comme un patient, parce que t’en a fait les frais dans ton enfance. L’enfant trop petit, trop frêle, l’enfant sensible qui tourne de l'œil rapidement. Mais soit, si il n’aime pas l’idée d’être nommé comme un patient, tu n'emploies plus ce mot avec lui. "Quoi ? Furet ?" ton sourire s'agrandit légèrement alors que ton regard ne quitte pas l’eau devant toi. Moque toi de lui tiens, quelle bonne idée Wolfgang. "J’trouve que ça te va bien pourtant." le compliment détourné, t’es même pas sûr qu’il le capte alors qu’il t’explique, il ne sait pas pourquoi il t’a envoyé ce message, l’ivresse de l’alcool et du moment, sans doute rien de plus. Sans te mentir, t’as un pincement, léger mais douloureux au cœur alors que ton regard quitte le sable pour suivre ta cigarette dont tu viens tapoter la cendre loin de toi. Fais pas genre,  tu t’en doutais, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, alors pourquoi ? Pourquoi ton foutu cœur vient se serrer alors qu’il t’explique clairement que ce n’est qu’à cause de l’alcool que t’es là et pas à cause d’autre chose. T’es le seul sans doute à réellement apprécier l’idée de le voir en dehors de cet accord silencieux entre vous. Le seul à apprécier sa compagnie aussi farfelue et étrange qu’elle soit. Parce qu'il ne faut pas se mentir, il est étrange Manwë, certes, tu ne poses pas de questions, mais cela ne veut pas dire que tu n’en as pas, tu les gardes simplement pour toi.

“Un gros coup ?” Curiosité arrive, elle glisse doucement contre toi tel un serpent. Quel coup ? Pourquoi il ne peut rien dire ? Il n’a pas confiance en toi ? Pourquoi ? T’as trop de questions, trop d’un coup alors tu ne dis rien, tu te contentes de garder le silence, de déglutir tout en contractant légèrement ta mâchoire. Ta cigarette, tu n’y fais plus attention, tu te concentres simplement sur l’homme avec toi, sur lui et seulement lui. Dieu que tu détestes ce sentiment, cette angoisse qui enserre ta gorge, l'appréhension d’une connerie quelconque de sa part que tu devras réparer du mieux possible avec ce que tu auras sous la main à ce moment-là. Si t’as appris un truc de Manwë depuis qu’il a débarqué dans ta vie, c’est qu’il n’est pas du genre à prévenir à propos de quoi que ce soit, et le fait qu’il le fasse n’annonce clairement rien de bon, et c’est ça, ce petit détail qui termine de nicher l’angoisse dans ta gorge, rendant chaque souffle lourd et presque compliqué. Puis il confirme le tout, il termine d’ancrer confortablement l’inquiétude au fond de ton être alors qu’il annonce qu’il aura sans doute besoin de toi, enfin de tes services plus exactement. “Et j’dois pas m’inquiéter ? Le furet de combat qui m’dit avoir besoin de mes services ?” Encore une fois, un pic, léger, une tentative de te calmer toi et ton cœur manquant déjà quelques battements rien qu’à l’idée d’imaginer quelle connerie il pourra te sortir cette fois.

“Et si on partait en vacances ? Toi, moi et le bébé ?” Ton regard se redresse sur elle, sur sa silhouette arrondie par l’être que vous attendez avec impatience alors que son regard est braqué sur toi, sur tes lunettes qui glissent doucement sur ton nez. “Des vacances ? Toi ? Annabeth Kreizler veut des vacances ?” Son rire et le tien viennent se mélanger un instant avant que son corps ne viennent s’installer contre toi, sa fine main venant refermer ton ordinateur portable pour que tu ne viennes te concentrer que sur elle. "Un souci avec cette idée, Monsieur Kreizler ?" Un souci avec l’idée d’avoir du repos ? De profiter d’elle, de profiter de vous ? Non, nullement.

Combien de temps sans vacances maintenant ? Sans réel week-end en famille ? Un moment, un long moment même. Ton regard, il se perd un instant sur quelque chose qui semble loin, trop loin pour être vu même avant que tu ne reviennes à toi dans un léger mouvement de tête, il t’a posé une question Wolfgang, répond. N’ai pas l’air d’un con à ne rien dire comme ça, l’air hagard. “Non .. Aucunes vacances et pas de week-end en vue. J’suis pas prêt d’en prendre.” Serait-ce là une manière détournée de lui dire que tu es là si il en ressent le besoin ? Sans doute oui, sans doute que tu essaies de lui faire comprendre qu’il peut, si il en a une envie soudaine, faire sonner ton téléphone, passer à l’improviste, s’ancrer encore un peu plus dans ta vie d’une quelconque manière dont lui seul à le secret. Puis, le sujet change, il semble devenir plus léger, l’ambiance autour de vous, elle semble moins lourde aussi, même si vous le savez aussi bien l’un que l’autre, ton inquiétude ne disparaîtra pas aussi vite que le sujet. Puisque t’es là, autant en profiter ? Il t’invite, à sa manière encore, à aller manger quelque chose, à ne pas rester là, toi observant l’océan alors que lui t’observe. Encore une fois, ton regard bleuté vient sur lui, alors qu’un sourire plus doux prend forme sur ton visage, ton expression, elle trahit quelque chose chez toi, elle trahit une certaine tendresse envers lui alors que ton mégot disparaît quelque part, tu ne sais pas où, mais il n’est plus dans ta main tremblante, main qui elle, repart se cacher dans la poche de ta veste. “Manger ? Pourquoi pas, j’ai rien bouffé depuis un moment en plus. Et j’te demande pas si toi t’as avalé quelque chose.” Tu marques une pause, le scrutant un instant en voyant sa main glisser sur son flanc, contre ses côtes. “Enfin, hormis la branlée que t’as du prendre ?” Tu te fous de sa gueule là ? Un peu ouais, ton sourire lui, il trahit le fait que ta plaisanterie n’était pas mauvaise, tout elle plus, elle te permet de cacher tout sentiment d’angoisse envers lui, rien de plus. Ton corps, il se décide enfin à bouger, à quitter son positionnement initial alors que tu lui offres un léger signe de tête, un signe de “Suis moi” silencieux. "Allez, j’invite le furet.”  

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Cette histoire de furet, elle restera à jamais entre eux, un peu comme cette cicatrice. Manwë a un talent fou pour l'improvisation, pour sortir des mensonges plus gros que lui et pourtant, ça passe. La règle étant que plus c'est gros, plus c'est crédible. Il n'a jamais voulu être un menteur expert, mais il a bien été obligé. À chaque fois qu'on lui demandais d'où venait ses hématomes ou qu'il devait justifier pourquoi il n'avait pas de lunch-box pour la troisième fois de la semaine. Son père l'avait effrayé, il lui avait dit que s'il parlait il s'en prendrait à sa mère, il lui avait dit que si elle mourrait ça serait de sa faute. Elle a fini par mourir, mais ce n'était pas à cause de lui. Ou alors si... Parce qu'il n'avait rien dit justement. Il a depuis ce poids sur ses épaules, cette responsabilité qu'il a dans cette histoire. S'il n'agit pas maintenant et que son père tue une autre femme, il se sentira inévitablement coupable, ce monstre est de sa responsabilité.

Il aime ça, découvrir cette facette qui se moque un peu de lui. Qu'il ne prenne pas tout au sérieux. Ça l'ennui les gens qui dramatisent toujours, plus que les autres personnes. On ne peut pas dire qu'il soit très sociable, mais ce soir peut-être qu'il avait envoyé ces messages parce qu'il avait envie de bien l'aimer, malgré lui. De mettre une personnalité sur ces mains qui le rafistolent de temps à autre.  Pourtant, c'est bien encore ces services dont il veut s'assurer. Il sait que le père Keynes ne se laissera pas faire. Ce serait plus simple de lui coller une balle dans la tête, mais Manwë veut lui briser chacun des os, comme il l'a brisé lui. Il va le cogner à s'en faire saigner les mains, il lui fera mordre la poussière jusqu'a ce qu'il en crève. Il veut lui rendre coup par coup. Alors oui, il aura besoin de Wolfgang, pour le soigner... Mais peut-être aussi pour le planquer le temps d'aller mieux, les flics le rechercheront, ça sera dangereux. Il sait qu'il va lui en demander de trop, mais vers qui d'autre pourrait-il se tourner ? Aucun autre nom lui vient... Et il n'a envie de partager ce secret avec personne d'autre. Il lui fait confiance, même s'ils ne se connaissent pas réellement quand on y pense. " Ouais... " Avait-il seulement répondu, une lueur sombre dans le regard. S'en prendre à son père c'est même un très gros coup, c'est aussi s'en prendre au réseau de drogue pour lequel il bosse, il risquera également des représailles, mais il est prêt à courir le risque. Il n'a rien à perdre, il en est persuadé. Son existence, les petits plaisirs de la vie ce n'est que de bonus. Et ce soir, il a envie de profiter de ça un peu...

Il ne put réprimer un sourire lorsqu'il l'appelle le furet de combat, ses yeux verts se posent sur le vétérinaire avec calme, se voulant presque rassurant. Un regard qui veut dire : je sais ce que je fais, t'inquiète. Il a l'habitude de distribuer ce regard aux gens auxquels il tient. Il ne faut pas se mentir, Manwë c'est le pro des emmerdements, il n'a jamais eut aucun souci dans la vie, ça fait partie de lui de gérer, de contrôler - même approximativement - la tempête. " Ok. Tant mieux pour moi. " Tant pis pour lui, mais Manwë non plus n'a pas été en vacances depuis... Toujours peut-être bien. Alors, ça serait une assez bonne idée de prendre des vacances s'il survit à tout ça.

" T'as pas vu la tête des autres en face, p'tit con. " Rétorquait-il avec cette lueur combative qui l'anime, éclaire son regard et rend sa voix moins grave. Oui. Sa vie est une bataille de chaque jour et il gagne chacune d'elle, marchant toujours un peu plus loin sur sa ligne de vie. Sa main était retournée le long de son corps, par fierté, agacé malgré lui que son geste n'ait pas été aussi discret que souhaité. Il subit l'homme sans rien ajouter, surpris de l'initiative de ce dernier de choisir la direction. Il est vrai qu'à premier abord Wolfgang peut donner l'impression d'une armoire à glace, le type qui vous mettrait la branlée de votre vie si vous le cherchez de trop. Le peu qu'il avait compris de lui, c'était qu'il était en réalité quelqu'un d'assez doux, voir... Docile ? Sensible ? Il ne sait pas trop cerner les gens le luthier, ça ne l'intéresse jamais en temps normal... Il s'arrange toujours pour que ce soit réciproque en étant le plus désagréable possible, même si ces derniers temps il doit admettre que ce n'est pas si horrible de faire quelques efforts à l'occasion.

Ils n'eurent pas le temps de marcher bien loin que Manwë remarque une patrouille de police qui approchait d'eux, sans réfléchir il attrape Wolfgang par le col d'une main, la hanche de l'autre pour le coller à lui alors qu'il se plaque de lui même contre un mur. L'allemand était un peu plus grand que lui et plus large, parfait pour le dissimuler. Ils étaient terriblement proches, Manwë n'est pas quelqu'un de pudique, Wolfgang avait sans doute remarqué plus d'une fois la facilité qu'il avait à se déshabiller pour lui montrer ses blessures. Les policiers marchaient à vitesse de patrouille, à savoir très lentement. Man' sait qu'ils vont l'emmerder s'ils voient sa petite gueule de furet tâchée de sang. " Bouge pas... " Chuchotait sa voix avant de le taquiner " C'est pour moi que t'as mis de l'après-rasage ? " Il se moquait à son tour, mais en réalité cette odeur était entêtante. Son parfum se mêlait au fumet du tabac et son odeur corporelle, c'était loin d'être désagréable. Ses yeux ne quittent le regard du brun que furtivement, s'assurer que les flics ne regardent pas en leur direction. Puisqu'ils sont collés-serrés, il opte pour continuer à faire la conversation en susurrant, pour briser le malaise, le stress de l'autre, après tout, il ne connaît rien de sa vie.... " J'vais pas te faire le coup du : t'as de beaux yeux... Mais dis, c'est quoi comme couleur ? " Parler de couleur n'a pas de sens pour lui, pourtant il aime bien savoir. Il imagine ce que ça peut être les couleurs, mais en fait il n'en a pas la moindre fichue idée. Parfois il aimerait savoir, juste pour se sentir normal. Il n'a jamais parlé de sa pathologie avec Wolfgang, trouvant ça secondaire. Il voit bien que ses iris sont clairs, mais les nuances de gris sont si nombreuses que c'est impossible de tout retenir. Pas que ce soit important, mais au moins ils ont l'air crédibles à se susurrer des mots doux, à le contempler comme s'il le voyait pour la première fois. Mais c'est peut-être bien la première fois qu'il le regarde vraiment.

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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler EmptyMar 28 Juin 2022 - 0:02


De furet à tueur, la ligne est fine.

Il y a des sourires pour lesquels tu pourrais faire tellement de choses. Et le sien en fait partie. Okay, c’était cringe, très cringe. Mais eh, malheureusement c’est vrai. C’est étrange dans un sens, ce type tu sais presque rien de lui, et il ne sait presque rien de toi, et pourtant, pourtant t’as qu’une envie, c’est qu’il squatte ta vie encore un peu plus longtemps. Parfois, avec lui, t'as l’impression d’être Icare, voulant toucher le Soleil de ses propres mains. Sauf que le Soleil brûle. Et Manwë, tel l’astre d’Icare, il finira par te brûler à son tour, sans le vouloir sans doute, mais tu finiras blessé. Encore un peu plus, qu’est ce que cela changerait après tout ? Rien. Enfin, pour toi cela ne changerait rien. Ce type, il vaut la peine de courir un risque comme ça ? Oui. A tes yeux oui, car la sensation qu’il t’apporte, celle qui détrône souvent l’inquiétude et l'angoisse, vaut toutes les brûlures du monde. Tant mieux pour lui qu’il te dit, et cela te fait légèrement rire, tu ne dis rien, tu te contentes simplement de rire légèrement à sa remarque, retenant ce commentaire sur le bords de tes lèvres. Non, ne dis rien, laisse le continuer de parler, c’est rare de sa part, de l’entendre parler avec une certaine facilité. Alors profite en, profite le plus possible de ce moment privilégié que tu as avec lui, de la simplicité de ce moment entre vous.

“P’tit con ? Tu peux parler. T’es sans doute plus jeune que moi gamin.” Attends, il a quel âge ? Ton âge ? Un peu moins ? Plus ? Nah, pas possible qu’il soit plus vieux que toi. Clairement pas, à tout péter, tu lui donnes pas plus de 45 ans, mais t’as aucune certitude. Encore une preuve que s’attacher à ce type est une mauvaise idée, tu ne sais rien de lui hormis son prénom. Tu sais pas d’où il vient, son âge, s' il a de la famille, tu connais rien de lui, alors arrête. Pour l’amour de Dieu, arrête de t’attacher à ce type. Il finira un jour par te laisser tomber dès que tu seras plus utile. Ou pas ? Peut-être que non, après tout, il t’envoie des messages, il te parle. Cet homme, il est une contradiction sociale à lui tout seul, et soit il le sait et il aime bien te regarder galérer comme un connard, soit il ne comprend pas lui-même pourquoi tu continues tant bien que mal à le suivre et à essayer de le garder dans ta vie. C’est bien, parce que si un jour il te pose la question, t’as aucune réponse à lui fournir. Mais bon, peut-être que t’aurais pas besoin de lui fournir une réponse au final, peut-être qu’il connaît déjà la raison ? T’en sais rien, et honnêtement, réfléchir maintenant n’est pas une bonne idée, clairement pas. Tu veux juste profiter de cette soirée.

Et c’est ainsi que tu te retrouves dans une situation absolument pas prévue. Lui contre le mur, une de ses mains sur le col de ta chemise, l’autre s’étant frayée un chemin sur ta hanche et son corps contre le tien. Et là, là mon pote t’as besoin d’une explication. T’es perdu, perdu parce qu’on ne t’explique rien, et intérieurement, c’est un débat qui prend place. Le genre de débat qui te tire un léger grognement de mécontentement contre lequel tu ne luttes pas vraiment, ce dernier quittant tes lèvres alors que ton regard alternes entre ses yeux et le reste de son visage, ils ne savent pas sur quoi se poser tes yeux en réalité, ils ne savent pas quoi faire, ton corps entier est comme bloqué avant que tes muscles ne se relaxe d’eux-mêmes après un certain temps d’adaptation. Okay, tu comprends rien à la situation, mais visiblement, il sait ce qu’il fait non ? T’espères tout du moins alors qu’il te souffle de ne pas bouger, ce que tu fais sans un mot, forçant simplement ton souffle à rester calme. Si lui n’est pas pudique, toi c’est encore autre chose, l’intimité, peu importe la forme qu’elle prend, c’est quelque chose d’un poil complexe chez toi, surtout quand c’est avec une personne qui, comme lui, te perds complètement dans les signaux qu’il envoie. “Eh. Crois-y. J’veux bien faire des efforts pour ta belle gueule mais ça c’est surtout une habitude.” Ta voix, elle n’est pas bien plus forte que la sienne, il chuchote, alors tu suis, tu chuchotes, tu ne comprends pas, mais tu ne poses pas de questions non plus, c’est comme ça que tu fonctionnes. Rappelle-toi Wolfgang, Icare s’est brûlé, ne va pas l’imiter. Son regard te quitte l’espace d’un coup d’oeil sur le côté alors qu’il revient sur toi, les tiens venant par réflexe s’ancrer dans les siens, et l’espace d’un instant, tu te plonges dans ce regard à l’opposé total du tien, laissant sa phrase en suspens dans ton esprit.

“T’as les yeux vachement bleu !”  Ton sourire s’arque alors que tu clignes des yeux par réflexe,  visiblement pris au dépourvu de sa remarque. “Tu trouves ?”  Elle rit, elle se fout clairement de ton incrédulité face à sa remarque alors que sa main glisse sur ta joue avec cette douceur qu’elle maîtrise à la perfection. “Oui, ils sont d’un bleu clair très beau, comme les glaciers au soleil, avec cette légère teinte grisâtre lorsqu’il n’y a plus de lumière.” Ta joue, elle se presse un peu plus contre sa main avant que tu ne viennes embrasser la paume de cette dernière avec délicatesse. “Tes yeux, ils sont comme la mer, constamment en mouvement.”

De quelle couleur sont tes yeux Wolfgang ? Tu n’as jamais réellement su la décrire cette couleur, pour toi, tes yeux sont bleus, tout ce qu’il y a de plus simple. Mais ce n’est pas toujours le cas, elle te l’a toujours dit. L’espace d’un instant, ta mâchoire se crispe, ton corps se tend avant que tu ne te force à te détendre, à calmer ton cœur qui semble battre bien trop vite pour son propre bien. Ta langue, elle glisse nerveusement sur tes lèvres alors que ton regard ne quitte pas le sien un instant. “Mes yeux ? Ils sont bleus .. Enfin, pas toujours. Parfois ils sont d’un bleu clair, de la même teinte que des glaciers .. Et quand ils ne sont pas à la lumière, ils sont plus gris, un peu comme une mer agitée, tu vois ?” Tu prends le temps de décrire, de lui donner des images pour qu’il puisse avoir une idée plus concrète de ces couleurs si particulière qui semble si bien t’aller. “Mais là, à l’heure actuelle je ne pourrais pas te dire la couleur qu’ils ont .. Désolé.” Tu t’es tellement perdu, sur lui, sur la description que tu as faites, sur la douceur de ta voix qui, à cause de vos chuchotement, prend une teinte plus grave dans laquelle ton léger accent se fait entendre, tu t’es tellement perdu dans tout ça, que tu n’as pas fait attention à l’une de tes mains s’étant posée sur sa hanche. “Toi par contre, t’as de beaux yeux.” 

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Dernière édition par Wolfgang F. Kreizler le Mar 28 Juin 2022 - 18:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler EmptyMar 28 Juin 2022 - 16:44



Cette nuit est dangereuse, elle est propice au changement. Elle menace de modifier leur fonctionnement bien à eux, de leur voler cette stabilité qui faisait que tout était simple. Manwë supporte difficilement l'attachement, c'était bien pour cette raison qu'il avait planté du jour au lendemain ce cher Elias. Pour mieux retomber en colocation avec quelqu'un auquel il tient mais passons... Comment est-il censé pouvoir se venger sans créer de dommages collatéraux ? Oui, malgré ses airs de loup solitaire, il souhaite réellement protéger la meute. Sa meute est particulière, tout comme lui. Il ne veut pas qu'il leur arrive quelque chose, alors il impose des distances. Il se prive, parce qu'il sait que de toutes manières ça finira par partir en cacahuète tôt ou tard, parce qu'il ne sait pas être comme eux. Il ne sait pas toujours s'amuser à leur manière, il ne sait pas leur dire qu'il les aime, il ne sait pas comment être présent pour eux autrement qu'en venant les tirer de leurs embrouilles respectives. Man' c'est l'ami qui accourt quand il faut péter des gueules, quand il faut menacer un ex petit ami de foutre la paix, quand il faut péter une jambe à celui qui vous a fait du tord. Sa limite est celle de ne jamais frapper une femme ou un enfant, hormis pour se défendre directement en cas de vie ou de mort. Cette ligne rouge lui donne l'impression ainsi de ne pas être aussi violent que son père, de ne rien avoir avec lui, mais les faits sont là : il est tout aussi chaotique que cet homme.

" Peut-être bien... Vieillard. " Pour une fois que ce n'est pas lui, ça fait longtemps qu'on ne l'appelle plus gamin, alors c'est vrai que ça l'amuse un peu. En tout cas, pour une vieille branche il est pas mal fichu, ce n'est pas déplaisant de se retrouver dos au mur contre lui. Manwë ne se montre pas trop intrusif, son but est d'éviter les poulets. Il ignore tout de la situation de Wolfgang, il a remarqué l'absence d'une alliance mais une légère marque de bronzage à son emplacement précédent, mais rien de plus. Il l'imaginait plutôt hétéro, mais il est plus doué pour relever le genre de détails de l'alliance plutôt que comprendre ce que sont les gens au fond d'eux. Observateur, malgré sa mauvaise vue, mais piètre analyste. Mais s'il avait su que Wolfgang avait un môme, il ne l'aurait jamais entraîné dans toutes ses histoires. Jamais.

Il sourit amusé au sujet de l'après-rasage. Il s'en doutait qu'il apprécierait passer du temps avec lui, c'était même ce qu'il craignait. Pourquoi est-ce qu'il lui a envoyé un message bon sang... Il devait sans doute se promettre d'arrêter de le voir après tout ça, de lui foutre la paix. Disparaître c'est souvent le meilleur cadeau qu'il puisse offrir aux autres.

Il fixe ses yeux, attendant une réponse, il s'écoule quelques secondes tout au plus, mais Man' eut la vague sensation d'avoir posé une question trop personnelle. Pourtant il suffirait de répondre : bleu, jaune, vert, violet, marron, rose... Enfin il n'a jamais entendu personne parler d'oeil rose, mais pourquoi pas ? Il s'est même crispé, le véto. Inconsciemment, la main du luthier agrippée au col s'est relâchée pour venir caresser son épaule, sa manière à lui de dire de rester tranquille, que tout va bien. C'est vrai qu'il est une brute, mais il ne lui ferait rien. Il comprend cependant que Wolfgang puisse penser le contraire, après tout il est... Lui.

Bleu... Cela aurait pu s'arrêter là, ça aurait dû.
Mais Wolfgang. l'emmène dans son monde.

La teinte des glaciers... Les glaciers, ça renvoi beaucoup de lumière, c'est plein de reflets éblouissant, étourdissants même. C'est parfois translucide tellement il y a de réflexions. Puis il y a cette histoire de mer grise. La mer peut-elle être d'une autre couleur de grise ? Il ne voit que ça lui, son monde n'est pas aussi coloré que celui de Wolfgang, bien au contraire. Comme si sa vie n'était pas assez triste. Pour lui, ça ne veut rien dire, mais la glace et la mer... Il les voit dans ses yeux. Tu vois ? " Non... Pas vraiment... " Sa voix s'est fait plus triste qu'il ne l'avait imaginé, ça sonne désagréable dans ses propres oreilles, cette légère éraillure dans le son de ses cordes vocale - même chuchoté - n'est pas là en temps normal. Il rebondit rapidement sur la dernière phrase prononcé, chassant cette poussière d'émotion de sa voix en déglutissant. " Vert, c'est ça ? Comme... L'herbe, les kiwi et les crapauds ? C'est tout de suite moins poétique, hm ? " Alors pourquoi les gens lui disent bien souvent que ses yeux sont beaux, il déteste ses yeux. Ces deux saloperies de globes oculaires mal-foutus. Il balance lentement la tête de gauche à droite, se trouvant ridicule à essayer encore de comprendre cet univers coloré auquel il n'aura de toutes manière jamais le droit. On l'a suffisamment traité de freak pour cette raison, pourtant il aimerait tant savoir ce que les gens peuvent voir lorsqu'ils lèvent les yeux au ciel. A quoi ressemble le soleil quand il n'est pas seulement une immense boule blanche qui vous transperce la rétine d'une vive douleur... Il parait qu'il se décline de tellement de couleurs en fonction de l'heure et des saisons, il parait que c'est d'une beauté à couper le souffle au dessus de la mer et lui n'a le droit qu'à la souffrance dès qu'il se risque à regarder en sa direction.

Il penche doucement la tête de côté pour regarder par dessus l'épaule de Wolfgang, les policiers vont tourner à l'angle sans les avoir remarqués. Lui avait bien remarqué la main du vétérinaire sur sa hanche, alors l'espace d'un instant, il a bien envie de ne pas se défaire tout de suite. " C'est bon, ils sont partis. " S'il ne faisait que ce qu'il avait envie de faire, la vie serait sans doute beaucoup plus simple pour tout le monde, non ? Il repousse lentement le vétérinaire de sa main venue à plat sur son épaule, mais ce mouvement, il le répète à plusieurs reprises sur la même épaule, faisant tourner en rond le plus âge, le plaçant à son tour dos au mur.

Finalement, il fait peut-être un peu tout ce qu'il veut, non ?

" J't'ai peut-être envoyé ces messages parce que j'aimerais une consultation un peu spéciale ce soir... " Il n'y a qu'à voir à quel point ils sont aimanté l'un vers l'autre pour comprendre que ce n'était pas que depuis ce soir, même si à cet instant, c'était plus que flagrant. " C'est une idée de merde, mais c'est pas moi l'plus raisonnable de nous deux. " Il l'a prouvé plus d'une fois. Man' n'est pas du genre à se torturer l'esprit, à se demander ce qu'il ressentirait si les rôles étaient inversés, si c'était Wolfgang qui se pointait chez lui esquinté tous les trois - quatre matins. Mais la vérité, c'est qu'il ne le supportait pas.



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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler EmptyMar 28 Juin 2022 - 18:56


De furet à tueur, la ligne est fine.

Ce qui est bien avec la tendresse, c’est les diverses formes qu’elle peut prendre. Avec Annabeth, c’était sa main sur ta joue, ces caresses qui avaient le don de chasser toutes idées néfastes de ton esprit. La tendresse avec elle, elle était tendre, délicate, presque fragile. Aussi fragile que vous deux, que ce que vous aviez construit, que ce qui s’est détruit avec une facilité déconcertante. La tendresse, avec Emery c’est les câlins au fond du canapé lorsqu’il ne va pas bien, c’est le café déjà préparé quand tu te lèves, les post-it sur le frigo que vous vous laissez au cas où vous ne vous croiserez pas le soir . C’est une tendresse enfantine avec Emery, une tendresse qui fonctionne, qui vous va bien, qui garde ta tête hors de lui et qui lui permet de se sentir aimé par quelqu’un. Et avec Manwë alors ? Avec lui, tu ne pensais pas que la tendresse pouvait être de la partie et pourtant. Pourtant n’y a-t-il pas un zeste de tendresse dans ses réponses ? Dans la commissure de ses lèvres lorsqu’il t’offre un rare sourire amusé ? Dans la manière qu’il a d’essayer de dédramatiser ses blessures, ses conneries. Dans son sarcasme aussi, il y a un peu de tendresse sans doute. Et sans doute que lui-même ne le remarque pas, il ne fait pas plus exprès que toi. Cette tendresse, entre vous, elle débute, elle bourgeonne, elle prend son temps, mais elle vient, doucement, timidement, bancalement même. Vous êtes bancals tous les deux en même temps, c’est pas surprenant que ce qui vous lie le soit tout autant tu ne trouves pas ?

Et puis, la tendresse c’est aussi sa main, quittant le col de ta chemise pour venir se poser à plat sur ton épaule, caressant cette dernière. Il l’a senti le luthier le mouvement qu’à fait ton corps en se crispant, et il peut le sentir aussi, que son geste à cette étrange capacité à te calmer presque instantanément alors que tu penches légèrement la tête lorsqu’il rétorque qu’il ne voit pas vraiment non. La question te brûle les lèvres, pourquoi il ne voit pas ? Il ne voit pas quoi ? La comparaison ? La métaphore ? Les couleurs ? Mais non, pas de question, tu l’écoutes simplement effacer la teinte triste de sa voix alors qu’il commence à  décrire ses yeux avant que tu ne pouffes légèrement de rire à ses comparaisons. “Je suis sûr que je peux trouver des comparaisons bien plus poétique, Frettchen.” T’es sûr de pouvoir en trouver, des manières plus poétiques de décrire son regard d’émeraude. C’est loin d’être sorcier même, il ne te faut pas longtemps pour en trouver, des métaphores. Mais t’as pas le temps, pas le temps d’en sortir ne serait-ce qu’une seule que cette ambiance étrange et pourtant si agréable ne s’écroule en une fraction de seconde. Ils sont partis ? Qui c’est ils ? Okay, t’aurais peut-être dû mieux suivre l’histoire principale plutôt que de te perdre sur lui tu penses pas ? Sans doute, ouais, ça aurait été mieux. Et si il y a une chose avec laquelle tu dois t’habituer à propos de Manwë, c’est cette capacité qu’il a à être imprévisible. Parce que toi, t’avais déjà pas prévu de le voir contre le mur, son corps contre le tien, mais t’avais encore moins prévu de finir toi-même contre ce fameux mur. Enfin, t’aurais pu t’en douter lorsqu’il te faisait tourner non ? Non même pas, à croire que quand ce mec est là, t’arrives pas à réfléchir.

Peut-être qu’il a fait exprès de t’envoyer ces messages. Peut-être que ce n’était pas la faute de l’alcool au final, mais la faute de quelque chose d’autre. Ce même quelque chose qui fait que depuis qu’il est entré dans ta vie, tu n’arrives pas à l’en faire sortir, tu ne veux pas. Ce quelque chose que tu refuses de nommer parce que la crainte que tout s’envole si tu lui donnes un nom t’interdit de le faire. Une idée de merde, voilà ce que c’est. Et tu le sais aussi bien que lui, sauf que eh, il a l’excuse de ne pas être connu comme l’homme le plus raisonnable du monde, et encore moins d’entre vous. Alors soit raisonnable. Stoppe tout ici, tu le sais aussi bien que lui, vous vous en doutez non ? Que c’est foncer vers un mur ce que vous faîtes ? Tu sais comment ça risque de finir, comme avec Elle. Mais non, pas ce soir, pas maintenant tout du moins, l’espace d’un instant tu ne veux pas penser à un énième moment avec Elle. Il n’est pas Elle, il est tout à fait autre chose. Elle était calme, une brise légère aux yeux d’une couleur semblable à une terre sèche au soleil, lui .. Lui c’est un ouragan, une tornade aux yeux cachant une forêt profonde, ce vert, ce vert qui, au soleil où sous la lumière de tes néons ressemblent à de l’émeraude, à une prairie dans laquelle on voudrait rester des jours durant, et qui parfois, en fonction de ce qu’il te dit, de ce qui traverse ton esprit, perd en teinte, prenant la couleur d’une forêt sombre dans laquelle l’on n’ose que peu s’aventurer. Il est loin de lui ressembler, et c’est pour ça sans doute que tu n’as pas envie d’être un tant soit peu raisonnable. Bien au contraire. La raison, avec lui, dans ce début de quelque chose, elle n’a pas sa place. “Le problème, c’est que tu me rends de moins en moins raisonnable.” Un sourire trouve un chemin sur tes lèvres, un petit sourire amusé alors que tu souffles légèrement, un souffle étrangement calme pour ton cœur qui menace d’exploser hors de ta poitrine. “J’dis pas que c’est une mauvaise chose hein. Loin de là.” La main qui était sur sa hanche, elle reste là, pourquoi est-ce qu’elle bougerait ? Elle  est bien là, alors que ton autre main vient l'imiter, rapprochant encore un peu plus ton vis-à-vis de toi. “T’es un putain d’ouragan, t’en as conscience ?” T’as ce geste de réflexe, celui de venir humidifier tes lèvres un instant  avant de reprendre la parole. “T’arrive dans la vie des gens, tu fous le bordel, et tu t’en soucies pas, où du moins tu donnes pas l’impression de t’en soucier. Mais .. c’est pas si mal.” Ton sourire, il s’adoucit l’espace d’un instant alors que, sans que tu ne contrôles ton geste, ton front ne vienne rencontrer le sien dans un silence léger. “T’es insupportable. Et le pire, c'est que j''arrive même pas à m'en plaindre parce que j'aime ça.” T'aime bien, t'aime bien le fait qu'il imprévisible, qu'avec lui, tu ne sais jamais à quoi à t'attendre, que chaque seconde te réserve quelque chose de nouveau, d'inattendu, t'aime l'absence de repère, l'inconnu. Ce type, il est comme un poison, mais dans ces cas là, que l'on te pardonne de trouver ce poison à ton goût.

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Manwë n’est pas un poète avec ses mots, jamais. Pourtant, il en a toute l’âme, les pensées parfois. Construire des instruments de musique demande de la patience, de l’imagination, de la douceur. Il n’est jamais brutal avec ces créations, il est même minutieux, attentionné au moindre petit détail. Il a l’esprit d’un punk, libre et rebelle. Il est aussi plus que ça. Il est comme tout être humain avec sa propre complexité, mais il ne laisse pas voir cette facette. Il travaille seul dans son atelier, isolé, loin des regards pour ne laisser aucun témoin de son air paisible lorsqu’il sculpte le bois. Donner vie à des objets nouveaux, utiles pour créer de l’art. Artiste à sa manière, musicien de placard qui ne se laisse jamais écouter. Mais les mots ça… Même dans sa plus grande solitude, jamais ils ne sont poétiques. Il a bien trop appris le silence pour savoir s’exprimer.

Il a très légèrement sourit, n’osant imaginer quel mots un homme comme Wolfgang serait capable de prononcer pour le décrire. Lui, il sait y faire. Il n’a pas la rage et l’amertume bloquées dans la gorge et qui sort dès qu’il ouvre la bouche.

“ Ou peut-être que tu t’es toujours forcé à l’être… “ Personne n’est naturellement raisonnable. La raison elle arrive avec les normes de la société que l’on vous impose quand vous êtes petits. Manwë n’a pas reçu beaucoup d’éducation de ses parents, il a apprit que pour fuir les problèmes il faut boire beaucoup et que pour les régler il faut cogner. Qu’il est facile de mourir, bien plus difficile de survivre. Il sait que l’amour ça n’existe pas, ni entre mari et femme, ni entre père et fils. Il sait qu’il ne mérite pas d’être aimé, qu’il n’a pas été désiré, qu’il était de trop. La raison, elle arrive avec les responsabilités : le travail, la maison, les mômes… Lui n’avait que son travail, une passion même. Il était son propre patron, il suivait ses propres règles. La raison vient avec la peur. La peur de la mort, du ridicule, la peur de décevoir… Il n’a peur d’aucune de ses choses, parce qu’il n’est pas assez aimé pour décevoir quiconque. Toutes ces raisons expliquent justement pourquoi il n’en a aucune.

Pas une mauvaise chose… Pas une bonne non plus. Il pensait répondre quelque chose, mais au lieu de cela, il se laisse attirer plus près encore, sentant une agréable boule de chaleur croitre dans son abdomen et dissiper toutes les douleurs qu’il ressentait suite aux coups qu’il avait pu recevoir plus tôt dans la soirée. Les mains tatouées du luthier sont aussi posées sur cet homme, elles ont trouvé leur place, l’une sur son flanc et l’autre apposée jusque-là sur sa clavicule avait trouvé appui sur son pectoral. Plus intrusif comme contact, mais il aimait ce qu’il sentait à travers son vêtement.

Leurs regards ne se quittaient plus, il l’écoute parler d’ouragan. Avec n’importe qui d’autre il aurait ricané, il aime ça rira au nez des gens quand ils font preuve de sensibilité. C’est le genre de connard qui trouve les émotifs faibles, alors pourquoi est-ce qu’il n’arrive pas à mépriser ce grand gaillard romantique ? La romance c’est pas pour les gens comme lui. Ils vont droit dans le mur, parce que quoi qu’il arrive ce soir, il dira toujours que ça ne veut rien dire. Rien. Mais tout à la fois. Quand s'est-il senti aussi bien avec quelqu’un ? Libre d’être ce qu’il est, libre de se briser ? Il ne connait ça avec personne d’autre, pourtant il voit bien qu’il s’inquiète parfois le vétérinaire, il n’est pas encore complètement aveugle, il sait lire ses expressions, il choisit seulement de les ignorer.

Son regard alterne entre ses yeux et ses lèvres, incapable de choisir sur quoi focaliser son attention. Sur ses mots… Il devrait se sentir mal, il suppose, de venir foutre la merde dans la vie des gens. Il est un cancer ambulant, il le sait. On lui répète depuis qu’il est gamin. Mais Wolfgang lui, il lui dit que ce n’est pas si mal. Leurs fronts se connectent et il ferme les yeux pour tenter d’encaisser non pas les reproches sur sa personnalité, ça il les connait et il les accepte. Ce qui est plus compliqué, ce sont ces mots trop doux qu’ils englobent. Aimer sa personnalité, c’est l’aimer lui. Et ça… Personne ne le lui dit jamais. “ Ferme là, espèce de connard. “ Sa main sur son pectoraux se fait brutale dans un à-coup qui enfonce l’omoplate de Wolfgang dans le mur, décollant ainsi leur face l’une de l’autre. Son geste n’était pas dans le but de lui faire mal, presque de le réveiller. Son regard le toise, comme lorsqu’ils se sont trouvé au bord de la plage. Il ne comprend pas…

Qu’est-ce que tu fous là ?
Pourquoi tu t’inflige ça ?
Qu’est-ce qui cloche chez toi ?


C’est probablement ce quelque chose qui cloche qui fait toute la différence, qui rend tout ça possible. Les soins, le silence, l’attraction. Quoi que ce soit, c’est cette pièce qui déraille dans la tête du vétérinaire qui permet de les lier. Qui se ressemble s’assemble. Manwë ne peut pas vraiment s’éloigner de lui, parce que lorsqu’il lui ordonne de la fermer, dans le fond… Il en veut encore.

“ J’te trouve juste pas mal… Si on baise, ça n’veut rien dire de plus. “ Il est incisif, parce qu’il est peut-être un peu plus raisonnable qu’il ne le pensait. Sa raison, elle vient de la peur… La peur d’être aimé. C’est trop tard ça, il l’a décidé. Cette peur, il n’arrive même pas à la cacher ce soir, au fond de ses yeux clairs cette nouvelle lueur hante son regard. Une lueur qu’il ne montre jamais à personne, on le pense même dénué de cette émotion pourtant primaire. Parce qu’une part de lui pense réellement qu’il va mourir bientôt et sa force dans son combat, la chose qui l’empêche de vaciller, de remettre en doute ses intentions, c’est le fait d’être seul. Pour feindre, il a ce sourire un soupçon sadique sur les lèvres. “ T’es un con… “ C’est tellement simple d’insulter, mais ce n’était pas ce qu’il voulait faire, il voulait… Faire comme lui. Alors sa voix s’est à nouveau éraillée lorsqu’il ajoute “ Mais j’aime ça. “

Il a baissé les yeux, juste une demi seconde. Et puis merde, les remords c’est pas sa came. Parler, c’est pas son truc non plus. Foncer dans le tas, ça lui ressemble déjà beaucoup plus. Son visage approche brusquement, parce qu’il sait jamais trop faire en douceur avec les autres, pour l’embrasser à pleine bouche, se collant à lui comme s’il était aspiré par ce magnétisme qui détraque leurs boussoles depuis bien longtemps. Il se sent tellement bien, bouillonnant d’énergie. Il ressent le feu qui fait fondre les glaciers et l’ouragan qui perturbe la mer grise… Wolfgang avait raison à son sujet, il est le chaos.



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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler EmptyMar 28 Juin 2022 - 22:46


Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l’un, et l’autre. Et tellement de choses encore
Tu es infiniment nombreux
Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche. Et tous les autres ensembles.
L’Homme est un être complexe, un brouillon de lui-même en constante progression pour atteindre un jour peut-être la forme finale. Vous, vous êtes des brouillons, des brouillons froissés, jetés, puis repris en cours de route, des brouillons que l’on a laissé trop longtemps dans un cahier, vous avez pris la poussière, le temps a fait son œuvre sur vous, il s’est ancré lui et ses mœurs en vous, lui ne croit pas en l’Amour, et toi, tu le compares bien trop souvent à celui donné par une autre. Vos visions des choses, elles sont tordues, modifiées, modelées à l’image de ce qui vous effraie ou vous rassure, figée dans une posture qui, pour l’un lui rappelle ce qu’il n’a jamais été, et pour l’autre, représente l’image de ce qu’il a loupé. Alors pourquoi ? Vous êtes plus que bousillés, lui plus que toi, alors pourquoi ? Pourquoi tu t’acharnes autant sur lui ? Sur la possibilité infime d’un vous ? Parce qu’il en vaut le coup, parce qu’au fond de toi, sous la poussière, derrière les infinis brouillons de ta personne, il y a cette sensation, ce ressenti encore en cours de création que ce type là, cet homme chaotique, cet ouragan, il en vaut le coup. Non, tu ne peux pas le réparer, mais tu peux être là lorsqu’il acceptera de tenter d’avancer, et puis, même si il ne le veut pas, tu pourras toujours être là quand même. Sa voix résonne un instant, peut-être que tu t’es toujours forcé à être raisonnable ? Peut-être. Peut-être que pendant un temps, tu t’es oublié pour faire grandir les autres, peut-être qu’après la naissance de ton petit garçon, tu t’es imposé ce rôle de voix de la raison, quitte à en oublier le bonheur procuré par son opposé, t’en as oublié, l’espace de quelques années, la liberté que l’on pouvait avoir si on se fout de certaines choses.

Une main sur ta hanche, l’autre sur ton pectoral, ton front contre le sien, tu pourrais, tu voudrais rester comme ça le plus longtemps possible, tu voudrais arrêter le temps l’espace de quelques secondes, pour juste profiter un maximum, car il y a cette angoisse au fond de toi, qui, même amoindrie, ne te quitte pas, ce moment, il ne durera pas, toi, lui, cela ne deviendra jamais un vous. T’es un crétin si tu penses sincèrement que vous avez une chance. Et il confirme le tout, cette main, à la base posée sur toi, elle te pousse, te rejette, ses mots confirment ce que l’Angoisse te chuchotait au creux de l’oreille, vous, c’est un doux rêve auquel tu peux t’accrocher. Il te dit de la fermer alors que ton omoplate s’enfonce dans le mur en silence. Reste silencieux, serre les dents, accepte la gifle que tu viens de recevoir sans l’ouvrir, et au pire ? Tu lâches un sourire, tu dis que c’était une blague et tu rentres chez toi avec ton cœur en petites miettes. Bon courage pour le recoller cette fois mon garçon. Parce qu’on le sait, si il te demande de dégager, cette fois, tu vas laisser tomber l’idée de recoller quoi que ce soit. Il t’ordonne de la fermer, et il n’a pas tort. Tu devrais vraiment apprendre à fermer ta gueule mon vieux, parce que là, tu risques gros. Enfin, c’est un peu aussi à cause de ça que t’as plus d’alliance, plus de femme aussi.

Elle te hurle de la fermer. Ses poings sont serrés contre ses hanches alors que tu ne dis rien, ton regard assombri posé sur elle alors que tu serres les dents, ferme là, ne dis rien, ne laisse pas le tsunami de mots qui t’étouffe sortir parce que sinon, vous allez atteindre un point de non retour, vous le savez. Elle n’en peut plus, elle te le dit, te le fais comprendre dans son monologue que tu n'écoutes qu’à moitié, l’acte du mari attentionné, le fait que tu penses à elle, que tu fasses en sorte qu’il n’y ai jamais de problème, le tout l’étouffe. T’es le problème dans l’équation. Mais elle t’aime, elle continue de te le dire alors qu’elle se rapproche de toi, ses mains venant se poser sur tes joues alors qu’elle essaie de trouver une solution, chacun aller voir ailleurs, vivre séparés, ce genre de conneries qui terminent lentement de piétiner ton cœur.

Encore une fois, Il n’est pas comme Elle. Ils sont différents, tellement différents que parfois tu te demandes si ce n’est pas juste pour ça que tu as cette attirance incompréhensible pour lui, car il est son exact opposé. Il te trouve juste pas mal, si il se passe quoi que ce soit, cela ne veut rien dire. Pour lui peut-être, mais pour toi, pour toi non. Toi, coucher avec quelqu’un et te barrer au petit matin, c’est loin d’être dans tes mœurs, toi, t’es un abruti de romantique, les plans culs, c’est définitivement pas pour ta pomme. Cependant, ses mots, ils ne résonnent pas comme ils le devraient. C’est son regard qui le trahit, c’est la peur qui se reflète au fond de la forêt dans ses yeux, cette peur qui ronge, dévore toute idée que l’on mérite quelque chose, cette peur avec un grand P, celle qui nous empêche parfois même de fermer les yeux la nuit. T’es un con, ça tu ne peux pas le nier, au contraire, t’assumes de l’être. Son sourire, ce sourire aux soupçons de sadismes, il te tire un léger sourire amusé. Il aime ça, comme quoi, tout n’est pas perdu chez toi, chez lui non plus semblerait-il.

Vous êtes deux boussoles qui ne savent plus pointer vers le Nord, deux navires qui ont malheureusement perdu le chemin de la maison. Vous êtes deux êtres détraqués qui ne fonctionnent bien qu’en dehors des codes, qu’en dehors du bien pensant, du raisonnable et du normal. Son corps, encore un peu plus collé au tien, tes lèvres contre les siennes. Le lâcher n’est plus une option valable soudainement, et ton corps le fait comprendre à ton esprit alors que tes mains serpentent dans son dos. Pour une fois, elles ne tremblent pas tes mains, elles sont stables, posées sur lui, comme pour t’assurer que non, rien de tout ça n’est un mauvais trip, que tout est vrai. Pas une seconde tu ne penses à rompre quoi que ce soit, bien au contraire, ce baiser, tu veux qu’il dure, t’as besoin qu’il dure. Peu importe ce qu’il peut te dire, ce qu’il peut faire, tu ne sais qu’une chose à ce moment là,

Le chaos ne détruit pas forcément.
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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler EmptyMer 29 Juin 2022 - 1:15

Difficile de savoir ce qu’il aurait été préférable de faire à cet instant, ils ont tous les deux renoncé à la raison. Ils ont choisi le risque, un choix peu étonnant de la part de Manwë, bien plus de celle de Wolfgang. S’il a réussit à l’embarquer lui dans sa dérive, alors finalement… Ils ne peuvent avoir nul autre cap que l’inconnu. Manwë a toujours aimé ça, avancer à l’aveugle. Il va toujours droit devant, sans contourner les obstacles. Il se fait mal, il s’en fiche. Mais ce soir… Il n’y a aucune douleur.

Ce baiser, il est torride. Il fait brûler cette flamme qui l’anime. C’est enivrant, à tel point que réfléchir n’est plus de mise. Le corps est en pilote automatique, il sait ce qu’il fait. La peau sait ce qu’elle veut. Ces bras autour de lui, ils sont réconfortants. S’il a toujours l’air sûr de lui, la vérité est qu’il ne se sent en sécurité nulle part, il n’a jamais rien d’autre que lui-même pour se protéger des autres, mais pas que… Ce serait facile si les seuls ennemis étaient des autres, mais il y a lui-même, les pensées, les sensations, la solitude. Il y a tant qu’il aimerait connaitre à cet instant… Il y a tant qu’il n’a jamais pu explorer, le monde des couleurs n’est que la surface du néant.

Sa main ne résiste pas à la quête de sa peau, glissant de sa hanche sous son vêtement pour sentir le derme de sa zone lombaire. Combien de fois se sont-ils déjà touchés ?  C’est Wolfgang qui le touche, avec des morceau de coton pur nettoyer ses plaies, avec des pinces et des aiguilles pour le rafistoler. Ça lui faisait toujours tellement mal, mais il souriait. L’air de prendre ça pour une plaisanterie de plus, parce qu’il voyait bien que le vétérinaire culpabilisait de ne pas disposer d’anesthésiant adapté à l’être humain. La vie, c’est pas comme à la télévision. On ne peut pas injecter de l’anesthésiant pour cheval à un homme sans qu’il finisse à l’hôpital pour un choc allergique. Manwë lui disait qu’il venait pour se faire soigner, pas pour se faire dorloter. Mais ce nouveau genre de contact, ça n’est pas pour lui déplaire. Il faut dire, qu’il ne le trouve pas seulement pas mal ce vétérinaire.

Leurs lèvres se décollaient à peine, mais ils enchainaient sur d’autres baisers. C’était délicieusement long, il a l’habitude de baisser très vite son pantalon, mais pas cette fois. Il s’imagine mal s’envoyer en l’air dans une ruelle avec Wolfgang, il n’y avait pas grand passage, mais sans envisager une suite royale dans un hôtel, ils pouvaient se permettre plus intime. “ Où ? “ La question qui peut couper leur élans, mais c’est mal connaitre Manwë et sa capacité à garder la température élevée pendant un bon moment. Une chose certaine : pas chez le luthier. Devant l’air un peu absent du vétérinaire, il propose “ Les chiottes du Chiki Boom… “ Grace lui pardonnera… “ Plus loin… Sur la plage ? Ou… Tu veux peut-être que je nous ouvre une belle voiture ? “ Une pointe malicieuse ponctue sa dernière proposition, ça l’excite un peu de l’entrainer dans des trucs pas trop légaux, il doit l’admettre.

L’un de ses amis d’enfance est pilote de course, ils ont appris beaucoup ensemble sur la mécanique et Manwë sait ouvrir à peu près n’importe quel véhicule sans l’abimer avec très peu de matériel. Chaque marque a ses petits secrets et il les connait fort bien. “ J’te montre comment on fait si tu veux… Et après je m’occupe de toi. “ Il lui avait déjà proposé en début de soirée de s’occuper de son cas, mais plutôt pour le frapper s’il le cherchait de trop. Cette même phrase trouve un tout autre sens.

Il l’incite à choisir l’adrénaline, mais il le suivra où il voudra.
Pour une fois, il veut bien ne pas décider de tout.

Son corps est toujours collé au sien, ses mains à leur place idéale et il n'a pu s’empêche de venir cueillir un autre baiser. C’est quoi cette folie de prendre à ce point son pied à juste s’embrasser ? Il a l’impression d’avoir quinze ans, et encore, il était peut-être bien plus direct à l’époque… Il faut dire qu’il s’en est tapé des gens, pas que de la beauté d’ailleurs, mais beaucoup de gens de passage. Rarement des personnes destinées à rester dans sa vie, il sait que ça tourne toujours mal. Il aura encore besoin de son vétérinaire au moins une fois, et après ? Ensuite, ils pourront joyeusement s’entredéchirer ?

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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler EmptyJeu 30 Juin 2022 - 22:53


Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l’un, et l’autre. Et tellement de choses encore
Tu es infiniment nombreux
Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche. Et tous les autres ensembles.
Pourquoi souris- tu ? Qu’est ce qui dans cette situation peut te faire sourire comme ça ? Comme si tu venais de respirer un air nouveau pour la première fois de ta vie ? Vous êtes en pleine dérive, tel deux navires sans ancres se laissant porter par les vagues en plein océan. Un poison, cet homme est un poison, mais un poison que tu ne peux t’empêcher de boire, de t’injecter dans le sang pour le plaisir de le garder contre toi encore un peu plus longtemps, pour la chaleur de son corps contre le tien. Dit, t’avais vu que tes mains ne tremblaient plus ? Que depuis qu’il est là, ses lèvres contre les siennes, les tremblements incessants de tes mains sont stoppés, comme apaisées par sa seule présence ? T’as jamais su pourquoi tes mains tremblaient autant, tout ce que tu sais, c’est que contre sa peau, tes mains sont stables, elles sont là, contre son dos dans une tentative involontaire de lui donner cette sensation d’être protégé de tout et n’importe quoi pouvant l’effrayer. Tu sais pas de quoi il a peur, tu sais même pas si il a peur de quelque chose, mais si au moins, même sans te le dire, il pouvait avoir l'impression d’être bien dans tes bras, ce serait ça de gagné pour toi en un sens.

Combien de fois t’as touché sa peau ? Trop de fois, que ce soit avec un coton pour désinfecter, avec des pinces pour retirer Dieu sait quoi, où avec délicatesse pour refermer une quelconque plaie. Mais jamais autrement. Pas faute d’avoir voulu parfois non ? D’avoir voulu pouvoir toucher sa peau sans être sous couvert de la profession, de la seule raison de ces visites. Alors, maintenant que tu en as cette possibilité, que vous n’avez aucun putain d’argument pour ne pas faire ce que vous voulez. T’as l’occasion là, pour une rare fois dans ta vie, de découvrir quelqu’un, de rencontrer le type qu’il s’efforce de ne pas être face à toi. Vos lèvres qui se séparent pour mieux se rencontrer, sa main sur ta peau à toi, tout cela à un goût de nouveau, un goût de toujours plus, un goût d’encore. Il te demande, où ? Le temps qu’il passe à énumérer les diverses possibilités pour la continuité de la nuit te tire un rire presque enfantin, un rire clair et teinté de tout ce que tu peux avoir pour lui, de l’affection, de la tendresse, de la douceur. “Okay, la voiture n'est clairement pas raisonnable.” Ses lèvres viennent chercher les tiennes de nouveau alors que tu lui rend son baiser dans un sourire teinté de malice. “Mais j’suis carrément curieux de la démarche pour ouvrir une bagnole.” Tu te laisses happer, tu plonges tête la première dans l'adrénaline, dans la sensation de redevenir un adolescent jeune et con le temps d’un soir, le temps d’une nuit avec lui.

Une nuit, c’est tout ce que cela sera. Une nuit sans regrets, sans réflexion. Peut-être, si un dieu quelconque t’entend, peut-être que cette nuit ne sera pas forcément la seule ? Tu n’en sais rien, tu ne veux pas forcément savoir là, tu veux juste profiter. Une de tes mains imite la sienne, venant cependant se loger au creux de ses reins alors que tes lèvres glissent contre son cou, ce sourire un peu idiot toujours présent sur ton visage. Tu ne dis rien, tu profites simplement de sa peau contre tes lèvres, de son odeur à lui qui, tu dois l’admettre est enivrante. L’air frais, cet air légèrement salé qui vient se glisser là où il peut entre vous, dans vos cheveux, entre les plis de vos vêtements. Là, t’as tout pour être bien, pour que cette soirée devienne encore plus mémorable.

Emery. T’aime ton fils hein, tu l’adores même, mais la sonnerie de ton téléphone, celle qui annonce que c’est ta petite tête blonde qui essaie de te joindre, elle fait monter en toi une vague de frustration soudaine. Tes lèvres quittent son cou dans un geste ennuyé, ouais, t’aime ton fils mais là. La main restée dans son dos, celle qui n’a pas glissé sur ses reins, elle vient dans la poche de ta veste, sortant ton portable dans un geste tremblant. Tu trembles de nouveau ? Pourquoi ? T’en sais rien, tu décroches simplement dans un souffle lent. “Mäuschen ? Tout va bien ?” La voix d’Emery résonne fortement, trop fortement même, ce dernier hurlant un “Papa !” qui a sans doute dû faire écho dans la rue. Il t’annonce, un grand sourire dans la voix qu’il a sans doute fait une connerie que tu lui pardonneras à ton retour. “.. Ouais, et on en parlera à mon retour, ok ?” C’est dans un accord commun, accompagné d’un “Profite de ta soirée p’pa !” qu’il te laisse tranquille, raccrochant comme si il n’avait jamais passé de coup de fil. Ton regard clair, il revient se poser sur Manwë, un sourire coupable aux lèvres. T’as un peu niqué le truc non ? T’en sais rien, tu sondes simplement l’homme en face de toi pour une réaction, quelque chose, parce que t’es quasiment sûr qu’il l’a entendu le Papa, ce titre qu’il ne te connaît pas de base. Il va dire quoi ? Que t’es un menteur ? Que t’aurais pu le prévenir ? Il aurait pas tort tu sais ? T’aurais dû dire quelque chose sur ça dès le début, mais comme il l’a dit, de la baise, sans plus, c’est tout. Pas besoin de connaître l'autre pour ça non ? Non. Commence pas à penser comme lui pour te trouver une excuse quelconque, t'as pas été transparent là, tu le sais. Tu sais que ça va exploser, que l'Ouragan qu'il est risque d'exploser.
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Dernière édition par Wolfgang F. Kreizler le Ven 1 Juil 2022 - 12:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler EmptyVen 1 Juil 2022 - 9:50

+16  / tw : violence

Ce qui est nouveau, ce qui change n’est pas forcément déplaisant. Manwë a davantage l’expérience des femmes que des hommes, parce que c’est la norme et qu’il est plus facile pour lui de se raccrocher à un semblant de normalité dans sa vie, mais il a découvert sa bisexualité très tôt et l’à toujours assumé, il ne se cache pas. Il n’y a que les faiblesses qui se dissimulent et ça, c'en est pas une à ses yeux. Cependant, s’il préfère un peu les femmes, c’est parce qu’il est bien plus simple pour lui de se sentir moins menacé par une femme qu’un homme. Les hommes sont des animaux violents alors que les femmes sont relativement douces et délicates. D’ailleurs, ses expériences masculines ont souvent été musclées, un peu comme une lutte pour rester le dominant parce qu’il a été bien trop écrasé plus jeune et qu’il était hors de question pour lui de se laisser faire. S’il peut essayer d’être doux avec une femme, ce n’est pas la même chose avec un homme. Pourtant, il est doux Wolfgang, il peut le sentir sur sa peau, ces gestes ne sont que des caresses qui font délicieusement vibrer son âme d’incompréhension. Pourquoi est-ce qu’il ne le pousse pas ? Pourquoi est-ce qu’il n’essaie pas d’avoir le dessus ? Pourquoi est-ce qu’ils restent encore un peu là, au lieu de se choisir une voiture sur le champ à présent que le choix a été fait ? Ce choix qui a fait sourire le luthier, peut-être à cause de ce rire beaucoup trop charmant qui était sorti des lèvres du vétérinaire, lèvres qu’il voulait encore embrasser. Ce rire était si beau, sans réfléchir, même s’il avait fait semblant de lutter contre l’idée de forcer une voiture, il avait envie de jouer et ça séduisait Manwë. Sans savoir non plus pourquoi ça lui plait autant de l’emmener dans son monde. Il n’est pas une mauvaise personne, mais pas un gars bien non plus. Manwë est dans cet entre-deux et il sait qu’il basculera bientôt dans les ténèbres. C’est inévitable. Lorsqu’il prendra une vie, même s’il s’agit de celle de son père, il ne sera sans doute plus jamais le même. C’est le chemin qu’il a choisi, mais avant de sombrer, il pouvait essayer de s’accrocher encore un peu à quelques lumières.

Il était bien là, s’octroyant une pause dans la noirceur de sa vie. Il ne voit peut-être pas le bleu des glaciers et de l’océan agité, mais ce qu’il lui est possible de voir, il le trouve déjà beau. Sentir le sourire de Wolfgang au creux de son cou, c’était pour le moins grisant. Cette touche de bonheur, il la ressent au fond de son être, elle fait échos en lui et doucement il a sourit à son tour. Peut-être que la vie pourrait ressembler à ça, aux caresses, aux sourires que l’on ne peut pas réprimer. Peut-être qu’il n’est pas obligé d’être briser ou de briser les autres. Les gens le font bien, pourquoi pas lui ? Il se perd dans ses doutes à cet instant, c’est troublant et en même temps il aime ça. Ce soir l’adrénaline n’a pas le même impact sur son cerveau, elle lui donne envie d’une autre vie, d’être assez dingue pour choisir d’être heureux. Son corps est électrise par ses sensations, par ces bras protecteurs autour de lui. Il ne sait pas ce que ça veut dire, mais il doit s’efforcer de se rappeler que ce n’est que pour une nuit. Rien de plus. Juste une fois, comme ça… Pour vivre quelque chose de nouveau.

Il y a cette sonnerie qu’il n’entend pas vraiment, trop tard pour lui dire de laisser sonner. Manwë soupire en le voyant décrocher. Qui fait ça ? Qui répond au téléphone dans ce genre de moment ? Il a bien envie de lui arracher l’objet des mains et le balancer le plus loin possible. Mais il comprit bien vite quel type de personne répond au téléphone en toutes circonstances. Un parent. Un putain… De parent.

Il en perd le sourire le brun, il fixe Wolfgang sans bouger. Il repense à cette voix qui hurlé dans le téléphone… Dix - douze ans ? Il n’en sait rien, il n’y connait rien en môme ! Ses oreilles entendent la conversation, mais elles n’écoutent pas son sens. C’est la douche froide pour Manwë, même glaciale. Pourtant, il en a culbuté des gentilles petites mamans dans des parkings ou des chiottes de clubs. Cette fois c’est différent, parce que Wolf’ il le voulait dans son petit monde à lui, il voulait l’entrainer dans ses cassures et maintenant il sait qu’il doit stopper tout ça. ll sait qu’il doit lui rendre sa liberté et ça… Ça le rend dingue.

Comme ce pauvre sourire affiché par l’allemand lorsqu’il eut raccroché, ce sourire qui donnerait envie d’arracher sa chemise dans la seconde qui suit. Manwë le fixait encore, le visage légèrement marqué d’incompréhension.

Pourquoi tu fais ça à ton môme ?
Pourquoi tu m’suis dans mes conneries…
Espèce de connard.


Et lui, pourquoi est-ce qu’il ne s’en fou pas ? Ce serait tellement simple, mais il n’est pas si mauvais, il ne veut pas détruire la vie de Wolfgang. Il ne veut pas être un ouragan.

“ Tu fais chier… “ C’est pas pour rien qu’il était plus facile de s’entendre lorsqu’ils ne connaissaient rien de l’autre. Le moindre détail peut tout faire changer. Il s’éloigne un peu, leurs torses se décollent et s’en est presque douloureux. Alors comme un vieux pansement, il préfère s’extirper rapidement, s’arracher des bras de Wolfgang d’un coup sec. “ On arrête toutes ces conneries, pigé ? “ Cette décision leur fait sans doute aussi mal que ce brutal éloignement. Il devrait être plus malin, admettre qu’il aura encore au moins besoin une fois de lui, la jouer fine pour ne pas perdre son docteur pour le moins particulier. Il se débrouillera, il l’a toujours fait avant et au pire des cas… Si c’est son heure, ce sera son heure. Basta.

Fais chier… Il s’éloigne pour traverser la route, mettre de la distance tout au mieux. Mais y’a un connard qui déboule avec sa décapotable. Il pile à temps pour ne renverser aucun des deux hommes. Bien sûr, le conducteur se mit à les insulter : VOUS VOYEZ PAS QUE C’EST ROUGE BANDE DE CONNARDS ?

Il ne sait pas ce que c’est le rouge, mais il voyait clairement de cette couleur le luthier. Il s’approche de conducteur et le chope par le col et lui envoie directement son poing dans la gueule. Sa colère, elle se défoulera sur ce type, tant pis pour lui. “ NON ESPÈCE DE GROSSE MERDE ! J’EN SUIS PAS CAPABLE ! “  Pas capable d’accepter cette foutue situation… Il reporte le problème sur autre chose, c’est plus simple ça aussi. “JE NE VOIS PAS LES. PUTAIN. DE. COULEURS. “ Il ponctue les trois derniers mots avec un coup de poing dans le visage du type. Du sang gicle sur le tableau de bord et le parebrise. La main du luthier tremble de rage, d'envie de continuer. Elle attrape le type par les cheveux pour redresser la tête, pour lui permettre d'observer cette peau déchirée, éclatée même. Ce sang qui coule et coagule le long de sa joue. Il ne voit qu'une masse visqueuse, il distingue une dent cassée et sent cette odeur ferreuse entêtante de ce droit de vie ou de mort sur un individu. Le conducteur d’à peu près leur âge, l’air plutôt friqué, pleure comme un gros bébé. Au moins il n’a pas perdu connaissance, pas encore. Mais ça l'agace cette petite fiotte, il a envie de le faire taire, de lui briser la mâchoire pour qu'il arrête tout de suite de chialer comme une fillette. L'avantage, c'est qu'en visant l'orbite, le mec n'avait pas vraiment eut le temps de voir leurs visages et il n'y avait pour ainsi dire personne dans les rues, ce qui expliquait la vitesse à laquelle il arrivait un peu plus tôt.

Il aurait pu continuer toute la nuit à taper sur ce gars, il le sait. Mais son regard a croisé celui de Wolfgang de l’autre côté de la voiture. S’il l’avait réparé de nombreuses fois, jamais vu il ne l’avait vu en pleine action, en pleine horreur. Il a relâché ce pauvre mec, reculant un peu plus sur la chaussée, ses yeux observent ce pauvre gars en train de chouiner que son nez est cassé. Le visage du luthier prend des traits douloureux, pas les mêmes plissures que lorsqu’il veut résister aux douleurs provoquées par les soins. C’est de la culpabilité, comme il n’en montre jamais aux autres, et la peur… Elle est revenue se nicher dans ses yeux verts. La peur du monstre qu’il est au fond de lui, d’être la même ordure que son père. La main qui a frappe se loge nerveusement derrière sa nuque tandis qu’il n’ose pas regarder à nouveau le vétérinaire, il devine aisément ce qu’il peut penser de lui, ce qu’il pourrait voir sur son visage : peur, dégout, incompréhension et peut-être même de la colère. Il aurait raison.

On ne revient pas en arrière, alors il tourne le dos à la scène, les gémissements du mecs se poursuivent alors il se dit que c’est le moment de filer, de disparaitre dans la nature et de la vie de Wolfgang. Disparaitre comme il est arrivé. Car le dilemme n’est pas compliqué entre soigner le visage tuméfié d’un homme et celui d’essayer de recoller les morceaux d’une âme brisée. L’une de ces deux opérations est quasiment vouée à l’échec. Alors il ne se presse pas Manwë, pour finir de traverser la route et s’éloigner, parce qu’il sait qu’à ce stade, personne sain d’esprit n’oserait le suivre ou lui demander des comptes.

Cette soirée avait si mal commencé avec cette bagarre, puis elle s’était adoucie avec une rencontre provoquée et plaisante, elle était même devenue agréable et pleine de promesses… Et en quelques secondes, tout avait viré au drame, parce que c’est ça…

Le chaos.


hrp : bon là, c'est un parpaing à prendre avec ton café :14:

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MessageSujet: Re: (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler   (+16 - tw violence) C'est une bête à mémés, mais en une fraction de seconde il n'y a plus de furet... il y a le messager de la mort ft Wolfgang F. Kreizler EmptyVen 1 Juil 2022 - 12:43


Tu te demandes si tu es une bête féroce ou bien un saint
Mais tu es l’un, et l’autre. Et tellement de choses encore
Tu es infiniment nombreux
Celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche. Et tous les autres ensembles.
Il suffit d’un rien. D’un rien pour que le blanc ne deviennent noir, un rien pour qu’un brouillon s’arrache, un rien pour que ton cœur s’écrase encore une fois au sol, piétiné, éteint. Tout, tout allait bien, tout pointait vers quelque chose d’encore bien mieux. Mais non, t’as répondu, t’as eu ce foutu réflexe de répondre au téléphone, parce que ton fils t’a appelé. T’allais faire quoi ? L’ignorer ? Et si ça avait été grave, s' il y avait eu un problème ? Tu t’en serais voulu toute ta putain de vie. Ses yeux ne te quittent pas alors que ton sourire s'efface lentement, tu le vois, dans son regard, cette incompréhension, ce début de quelque chose que tu n’aimes pas, qui ne te plaît pas. Puis ils arrivent, les mots, les gestes. Tu fais chier, il s’éloigne de toi, en douceur au début avant de s’arracher de tes bras, il n’a juste pas fait attention à ce qui est venu avec le geste. Au moment où sa chaleur s’éloigne, où il te quitte, t’es quasiment sûr d’entendre le bruit de déchirement que fais ta poitrine, le cri de douleur que lâche ton cœur alors que l’histoire, encore une fois, se répète, Elle t’a quitté parce qu’elle te connaissait trop bien, lui parce qu’il vient d’apprendre quelque chose sur toi. C’est quoi le problème Wolfgang ? C’est quoi TON problème ? On arrête. Des conneries. Voilà ce que c’était ça ? Des conneries ? Il le pense ? Non, non il peut pas le penser, pas après ce sourire réel que tu as vu sur son visage. Il peut pas.

“On arrête là.” Les papiers, tu les fais glisser sur la table sans un regard, Emery dans ton dos, bras croisés face à ce qu’il se passe. Il l’avait vu venir le petit, rien n’allait, la construction n’était plus solide, et tu n’avais plus la force de continuer à essayer de reconstruire seul. “J’arrête les frais Ann’. Si je suis le problème, je m’en vais.” Ta femme, elle pose son regard sur toi, sur ton visage que tu tentes de garder fermé malgré les larmes qui menacent de s’écraser sur le bois sous ta main. Tu l’aimes, tu l’aimes tellement que t’es obligé de faire ça, pour ne pas être malheureux, pour ne pas qu’elle soit malheureuse, pour le bonheur de ton enfant tu choisis de rendre libre quelqu’un que tu as enchaîné par amour.

Ton regard croise le sien, et sans même que tu ne fasses attention, t’es là, t’as traversé la route sans faire attention à quoi que ce soit, tu t’en fous de ce qui t’entoures, c’est lui, lui dont ta main agrippe son bras avec fermeté malgré cette douceur, cette envie de ne pas lui faire de mal. Pourtant, il vient de tout briser, d’éclater en miettes ton cœur qui n’avait rien demandé. Son corps, tu reviens le mettre à l’abri dans tes bras, ton souffle se coinçant douloureusement dans ta gorge. L’autre homme est dans un sale état, mais rien qui ne semble être d’une urgence incroyable, et puis même si c’était le cas, t’en aurais rien à foutre. C’est pas lui le plus important. Le plus important c’est de t’efforcer à ne plus penser à la culpabilité qui vient assombrir ce regard d’émeraude, ce ressenti qui vient ternir son éclat. Tu ne dis rien le temps d’une seconde, le temps de trouver les mots, les bons mots, quelque chose, un mot pour qu’il reste, qu’il ne te laisse pas tout seul, pas comme Elle, lui, il a été une petite lumière de bougie vacillante sous le vent, si cette lumière là s’éteint, tu ne t'efforces plus d’essayer de rallumer quoi que ce soit, tu le sais. L’amas gémissant dans la voiture que l'on qualifie encore d'humain malgré l'état de son visage, tu ne lui adresse aucun regard alors que tu viens te mordre la lèvre inférieure, trouver les mots, les mots. Mais les pleurs de l’autre dans sa bagnole, le brouhaha qui tourne en boucle dans la tête, ses mots à lui, le tout serait presque en train de te filer une migraine. “Au lieu de gémir comme ça, dégage dans un hôpital et casse pas les couilles connard !” Ta voix, elle gronde contre la victime réelle de l’histoire, ton accent raclant tes cordes vocales, le rendant plus audible, plus présent alors que tu réprime une flopée d'insultes, préférant te concentrer sur Manwë plus que sur l’autre à son feu rouge. “Manwë .. j’ai aucune excuse, aucune explication à fournir. J’ai rien .. Aucun argument mais s’il te plaît ..” S’il lui plaît quoi ? Tu vas lui demander quoi ? De pas te laisser là ? De pas te laisser tout seul ? Mais t’es maso où quoi ? Ce mec vient d’exploser la tronche d’un type pour une histoire de feu rouge ! Réveille toi bordel Wolfgang ! Arrête d’essayer de voir le bien partout, surtout quand il n’y en a pas. Ton père à raison, tous les animaux de rues ne sont pas à recueillir, alors arrête, Manwë n’est pas une exception. Ton étreinte, tu viens la resserrer alors que tu déglutis, cherchant toujours tes mots. “Pars pas. J’ai merdé, d’accord, j’ai pas parlé d’Emery, mais j’en voyais pas l’intérêt, je voulais en parler, mais pas jusqu’à présent ? Parce que jusqu’à présent c’était .. Rien ? Flou ? J’avais aucune idée de quoi que ce soit nous concernant. Maintenant ..” Maintenant c’est différent. Maintenant t’as la preuve que ce type, derrière ses airs, il est humain, il a souffert, fait souffrir, mais ça ne change pas qui il est au fond, quand tu passes outre le reste.

Finalement, peut-être que la solution c’est de le laisser partir ? Tu ne penses pas ? T’es pas fait pour lui, t’as pas grandi dans les mêmes idées que lui, vos chemins sont bien trop différents, tu le sais. Tu viens finalement le lâcher, ton regard assombri par bien trop de choses, par l’angoisse de le perdre, par l'appréhension de la suite, par un début de larmes que tu retiens avec trop de difficultés. Pourquoi tu chiales ? Pour un mec ? Non, ce n'est pas possible. Tu peux pas chialer pour ça, si ? Semblerait que oui, où alors tu retiens des larmes d’un début de colère, parce qu’au fond, t’es en colère contre lui, t’es en colère contre cette réaction, contre le paradoxe qu’il exécute, il ne veut rien savoir de toi, te le répète presque une fois par jour, mais réagit comme ça lorsque quelque chose qu’il ne connaît pas à propos de toi surgit. “.. Maintenant si tu veux t’en aller, j’te retiendrais pas, j’ai appris la leçon. J’te laisserais tranquille.” Ca fait toujours aussi mal, de laisser quelqu’un partir, cette leçon là, malgré que tu la connaisses, elle semble toujours aussi lourde à porter. “Soit on continue cette chose quelle qu'elle soit, soit on coupe les ponts. En tout point.” Plus d’appels, de messages, plus de visites médicales, plus rien. Tu quittes sa vie et lui la sienne. Dans ses mains, tu viens de lui donner les cartes concernant votre avenir, à lui de tirer les bonnes.
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Sentir la pression de sa main atour de son bras, ça l’a stoppé net. S’il ne savait pas que c’était lui, il aurait pu se retourner vivement et lui casser la gueule à lui aussi. Il s’est juste arrêté dans sa fuite, il se laisse entrainer par ce mouvement pour se retrouver dans les bras de Wolfgang, retrouver sa chaleur, son odeur, cette étreinte plus forte. Ce dôme protecteur, il l’entoure si chaleureusement. C’est impossible qu’un seul être puisse vous apporter cette sensation, celle qu’il n’a jamais connu avant. C’est pourtant pas le premier à le prendre dans ses bras, à essayer d’enfermer ses doutes. Pour remonter au plus loin qu’il se souvienne, sa pauvre mère le serrait contre sa poitrine pour le cajoler, pour lui demander pardon. Il ne s’était jamais senti en sûreté dans ses bras, il pouvait entendre son cœur qui battait trop vite en manque de drogue et sentir sa respiration rythmé par l’angoisse. Elle n’était pas capable de le protéger, elle n’était pas capable d’être une mère pour lui ou pour qui que ce soit. Il l’a toujours su. Personne ne peut rien être pour lui, rien de trop précieux, rien sur lequel il pourrait réellement compter. Des amis ont tenté le pari, de le rassurer, de le canaliser, un coup ça fonctionne et un autre non. C’est un jeu dangereux qui fait que ses amitiés sont si étranges, si distantes. Qu’est-ce qui change cette fois ?

Lui. Juste Wolfgang.

Il s’est crispé à ce contact, une demi seconde, avant de tout relâcher. De se laisser aller dans ce qu’il ne pensait plus jamais retrouver. Ses yeux se ferment alors que sa tempe repose contre la tête de Wolf. Le silence, il le savoure. Il n’écoute pas les gémissements de l’autre dans sa voiture de luxe, il profite parce que les mots qui pourraient dire Wolfgang pourraient faire tellement mal. Mais ne le mérite-t-il pas ?

Il resserre ses bras autour du vétérinaire lorsque celui-ci aboie contre le type amoché. Il voudrait lui dire de ne pas faire ça, de ne pas être comme lui. Qu’il se trompe de gars, ce n’est pas lui qu’il faut aider. Lui, c’est le grand méchant loup de l’histoire.

Elles arrivent, les paroles délirantes du vétérinaire. Des excuses qu’il ne devrait pas dire, des supplications - pour qu'il ne parte pas- qui ne devraient pas pas exister, l’évocation d’un 'eux' qui fou les jetons et ensuite… Cet ultimatum. Le luthier se détache à nouveau de cette chaleur que son corps réclame, leur regard se connectent avec une tension nouvelle. S’il ne voit pas les couleurs, il voit les lumières. Elles se réfractent dans les yeux clairs de Wolfgang, c’est un spectacle magnifique et triste à la fois. Ce sont des larmes, il le sait. Il en a vu de nombreuses fois dans les yeux de ceux qu’il détruit. Alors est-ce qu’il l’a détruit lui aussi ? Merde… Il ne devrait pas hésiter comme ça sur ce qu’il va lui répondre, il devrait lui dire que c’est bel et bien terminé.

Malgré cette étreinte, la crainte hante toujours ses yeux. Il n’aime pas cette sensation, d’habitude il s’en fou des conséquences de ses actes, ou au moins, il assume. Là, il a juste envie de revenir en arrière et ne pas faire de mal à ce mec devant Wolfgang. Ne pas l'avoir contacté, ne rien avoir changé à leurs habitudes. Voila ce qui arrive quand on modifie les règles du jeu en pleine partie. “ Putain, c’est pas à toi de t’excuser. Réveille-toi merde ! Regarde-le !  “ Il désigne vaguement la bagnole derrière eux. Mince, ils étaient censés s’envoyer en l’air à l’arrière d’une caisse, pas se retrouver dans cette situation merdique au plus au point ! “ Regarde c’que lui j’ai fais, c’que j’suis ! “ Pourtant, c’est lui le plus aveugle des deux… Alors des fois que ça ne serait pas encore clair, il se sent obligé de tout lâcher, presque... Comme un passage aux aveux pour décrire l'évidence même : “ Tu vois pas que j’suis qu’un connard impulsif qui sait rien faire d’autre que d’cogner ? Tu vois pas ça ? Tout ce putain de sang ? Ça ne s’arrête jamais les embrouilles avec moi. Tu comprend pas que j’suis même pas encore arrivé à ce que j’peux faire de pire ? Ça va arriver… Bientôt. J’ai pas d’autre solution. Et j’te demande pas d’comprendre. J’suis tordu, j’suis un monstre et j’supporte même pas la putain d’idée que j’pourrais peut-être avoir autre chose pour une fois dans ma vie, parce qu’avec tout c’que j’ai fais, c’est clair que j’le merite pas ! “ Et diable que ça fait mal de dire toutes ces choses, il sait que c’est vrai. Il pensait que Wolfgang l’avait compris, que même s’il ne savait rien de lui, il devait se douter que c’était pas un enfant de chœur. Sa douleur, elle s’intensifie au fil de ses paroles et de ce fait, il a envie de cogner. Pourtant, il ne le fait pas, pas cette fois. Parce que tout ce qu’il pourrait frapper, c’est Wolfgang et ça, il n’en est pas question.

Il a tout de même reculé d’un pas, de peur de déraper.
De faire quelque chose qu’il ne veut pas.

“ T’as un gosse… Il a besoin de toi. “ Et lui, il mérite ça, la chaleur de ses bras, cette onde protectrice qui emmené de cet être. Ça va forcément lui manquer maintenant qu’il y a gouté, comme ses lèvres et le contact de sa peau… Son souffle dans son cou… “ Et… Moi aussi. Mais je… “ Il ne va pas se répéter, il a assez expliqué en quoi il était une sous-merde qui ne connait rien d’autre que la violence. Le choix, il est simple. Il fait juste trop mal. C’est pas une douleur habituelle, les coups de poings ça il sait gérer. La douleur qui irradie sa main après avoir frapper le conducteur, qui essai d’appeler les pompiers tout seul depuis tout à l’heure, il peut gérer. Mais cette douleur franchement nouvelle, celle qui ressemble à ce qu’il a pu ressentir des fois lorsqu’il a écarté certaines personnes de sa vie pour leur bien. Il a déjà fait ça dans le passé, mais jamais ça n’a été aussi difficile. Il faut dire… Personne ne l’a jamais pris dans ses bras de la sorte, c’est comme si serré par ceux-ci, il magnétisait les morceaux de son esprit pour le reformer. Il hausse les épaules, cherchant dans ses poches son paquet de clopes, il ne voit que la nicotine pour le calmer au moins un peu. Il ajoute sans avoir néanmoins le courage de le regarder à nouveau : “ J’sais pas dire au revoir… “ Ça fini toujours mal les adieux, il a pas envie de le brutaliser. Il a besoin d’un coup de pouce pour que ça se passe bien, pour laisser pour une fois autre chose qu’un hématome ou une arcade éclatée. Il sait pas mettre un point final autrement avec ses poings. Il voit bien à quel point il est brisé, mal foutu dans sa petite tête de tordu. Il le sait, c’est pas nouveau, c’est juste plus simple de s’en foutre. Ce soir, il n’y a décidément rien de simple.

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