On se blesserait même avec zéro mot - Maxso

C'était le bordel dans ma tête. Je savais plus quelle réaction avoir, on oscillait ente la colère et le calme. C'était toujours comme ça avec Maxine. J'crois que depuis notre première altercation, on avait jamais eu l'occasion de parler juste, posément, sans être constamment à deux doigts d'exploser. On en était arrivé à se résumer à un seul mot. Camé pour moi, nympho pour elle. Autant dire qu'on était beaucoup plus que ça, mais c'était probablement plus simple de se réduire à ça, simplement pour accepter plus facilement cette séparation qui se profilait à l'horizon. Il n'y avait plus aucun espoir, c'est ce que je ressentais à cette instant. Comme si notre relation était plongée dans le noir et qu'une lueur ne pouvait venir apporter un peu de clarté. C'était juste de la violence, de la rancoeur et des mauvais ressentis. Et pourtant, au fond d'mon coeur, j'en avais une sacré dose d'attaches à Maxine. Son trait d'humour m'arracha un sourire. L'entendre rire, c'était beau. C'était si rare ses derniers temps. J'disais rien de plus. J'aurais pu rajouter quelques mots, mais non, j'décidais de garder cet instant, le son d'son rire dans ma mémoire. Et puis, il y avait eu ce long moment, lorsqu'elle était les yeux baignés de larmes rivés vers la rivière où tout avait commencé, et moi derrière, debout, les poings serrés de colère et de tristesse. On allait s'oublier, faire comme si elle et moi n'avait jamais existé, et ça serait mieux ainsi. J'en étais pas convaincu mais on avait pas le choix. Elle se releva, me faisant face et j'm'étais approché d'elle, lentement, juste pour la serrer une dernière fois dans mes bras. J'avais respiré son parfum, j'avais senti sa chevelure contre ma joue et ses bras à elle m'encercler. Ca n'avait pas duré très longtemps, mais suffisamment pour que le détachement soit douloureux. J'm'étais retourné et j'avais commencé à m'éloigner, lentement. Une fraction de seconde plus tard, je sentais la main de Maxine agripper mon bras, pour lui faire face une dernière fois. Quelques mots de sa part et je sentais ses lèvres se plaquer sur les miennes. Ouais, ce genre d'adieux là, était beaucoup plus délicieux. Sans réfléchir, je glissais une de mes mains dans ses cheveux et l'autre empoigna sa taille, pour la rapprocher encore un peu plus de moi. Nos lèvres l'une conte l'autre, ce baiser avait une saveur particulière, comme s'il fallait consumer l'urgence de l'instant. Il y avait d'la douceur mais aussi un peu de brutalité, parce que c'était aussi douloureux que plaisant de l'embrasser ainsi. J'avais absolument pas envie de quitter ses lèvres. J'avais pas envie de quitter cette proximité avec elle. Parce que j'étais accro à elle. Alors que nos langues se mêlaient sensuellement, j'ressentais énormément d'envie pour elle, de retrouver son corps une dernière fois. Ma main sur sa hanche glissa sous son haut, à la recherche de sa peau. Mes lèvres glissèrent dans son cou, tandis que j'murmurais quelques mots "Faisons les choses correctement alors." C'était clairement une invitation à plus, parce que là, j'en mourrais d'envie. C'était pas l'idée du siècle, qu'on soit bien d'accord, mais avec Maxine, j'me fichais bien d'être rationnel. Notre histoire était dévorante, depuis le début, et j'refrénais plus rien, entre la colère, la rancoeur et le désir pour elle, il n'y avait définitivement qu'un tout petit pas.