Comment il va ? (Ft. Dylan Lewis)

Actuellement dans la chambre d’hôpital, assis près de mon père, je tiens sa main en me défroissant un peu le visage de l’autre. À force de traîner ici où seul le bruit des machines qui le maintienne en vie font la conversation, je me sens m’endormir petit à petit. Je ne sais pas depuis combien de temps est-ce que ça fait que je suis là, comme à chaque fois, je perds la notion du temps, mais… Je n’ose pas regarder l’heure. J’ai l’impression de lui donner l’impression qu’il m’ennuie. Je sais que c’est idiot, il est dans le coma, il ne voit rien… Je sais qu’il entend, mais il ne voit pas et pourtant je n’arrive pas à me dépatouiller de ce sentiment de culpabilité. Puis je sors soudainement de mes pensées lorsque j’entends toquer à la porte. Je me redresse un peu sur ma chaise, de peur de voir un médecin débarquer et m’annoncer une mauvaise nouvelle, mais non c’est la petite tête de William que je vois arriver. Je lâche donc un soupire soulagé avec un petit sourire.

-Will’… C’est… Stable je dirais, pas d’amélioration, mais pas de chute…

Je ne lui demande pas comment lui il va parce qu’on vit ensemble, donc littéralement au petit déjeuner je le vois, avant de dormir, je le vois… Enfin bref, vous voyez le principe !


@William Swain

Je sais que je peux compter sur William, je ne suis pas qu'un chiffre d'affaires pour lui... Peut-être que parfois il le fait croire, mais je sais que c'est pour protéger son petit cœur tendre... Blague à part, je suis sérieux. Je sais que dans le cas présent il ne forcera jamais à faire quoi que ce soit, même pour le boulot ! Et là, il me le prouve en venant juste rendre visite à mon père, en fait... À moins que ça ne soit pour moi, pour être un soutien plus que moral, mais aussi physique grâce à sa présence du coup... J'en sais rien, mais il a pris de quoi manger et boire... Je pose le tout sur la petite table qui normalement devrait servir à mon père... Mais qui ne lui sert pas du tout, vous aurez deviné... Tu regardes alors William lorsqu'il me dit que la science n'a pas finalement avancé et ma tête se hoche mollement.

-Merci Will'... De toute façon, même si je te dirai oui... Tu ne me croirais pas... Parce que tu me connais... Je sais que c'est idiot, mais j'ai l'estomac noué à chaque fois que je viens ici... Et comme j'y vais à peu près tous les jours...

Je soupire longuement avant de montrer la seconde chaise à William, je lui fais signe de la prendre et de venir près de moi.

- Pour la science tu as raison, ça me rend dingue !

Je soupire une nouvelle fois, mais cette fois un peu plus énervé...


@William Swain  

Je relève mes yeux clairs vers mon agent qui est aussi mon ami on ne va pas se le cacher. Je sais que sans lui je ne serais pas où je suis, mais je sais également que sans moi il n’en serait pas là non plus ! Il me dit alors qu’on se connaît si bien qu’on va vraiment finir par être un vieux couple. Je ris très légèrement, parce que mon cœur n’y est pas vraiment, mais ces conneries m’amuseront toujours un peu je pense.

-Parce qu’on ne l’est pas déjà ?

William finit alors par s’installer près de moi, il me demande de manger, il le dit sur un petit ton, un ton de rigolade presque, mais je le connais, au fond il est sérieux. Mon corps, c'est aussi son gagne-pain, et si je le détériore trop, on va y perdre beaucoup lui et moi ! Je soupire donc et prends ce qu’il a ramené pour grignoter un peu, écoutant ce qu’il a à me dire… Puis pose mon regard sur mon père.

-Mais je lui parle, tous les jours… Mais j’ai l’impression de brasser du vent… En fait c’est terriblement dur de parler, de… D’attendre une réaction et de ne rien avoir en retour, même si je ne doute pas qu’il se bat de toutes ses forces là…

Dis-je finalement la voix se baissant au fur et à mesure a cause de l’émotion trop forte qui me prends.


@William Swain  

Je ris très légèrement lorsque William surf un peu sur la blague, en me disant que les journaux à potins ne le savent encore pas... Ce qui me fait le plus rire finalement là-dedans c'est qu'il utilise les journaux à potins alors que je sais que c'est sa bête noire. Il les chasse comme il peut pour que je n'apparaisse jamais à l'intérieur... Après il est vrai que je leur donne jamais vraiment de quoi manger à ces journaux aussi, du coup je ne les intéresse pas trop... Ou au contraire peut-être que je les intéresse énormément, parce que qui aura le potin croustillant sur Dylan Lewis... Parler de moi ainsi ferait presque peur. C'est un métier où il ne faut pas avoir peur d'être scruté à chaque instant... Et en parlant de peur, peu à peu cela s'entend dans ma voix. J'ai tellement peur que mon père ne se réveille jamais... J'ai tellement peur de le perdre. Je ne veux pas le perdre... On a encore beaucoup trop de choses à vivre ensemble, on a perdu tellement de temps... Et ça je pense que William le sent, ma peur... Ma voix qui faiblit... Il pose alors une main sur mon bras avant de me demander de ne pas perdre espoir. Je plante mon regard vert dans le sien chocolat et l'écoute attentivement, clairement mon regard à moi est brillant de larmes... Et je n'ai pas peur de pleurer devant lui... Je suis souvent émotif sur scène il a l'habitude. Je me mords finalement la lèvre inférieure pour me retenir tout de même de le faire et jette un coup d'œil à mon père avant de regarder mon manager à nouveau.

-Mais... J'ai peur de profiter maintenant, je crois... De profiter, de vivre alors que lui il serait peut-être en train de s'éteindre... J'étais en train de kiffer ma vie dans ma tournée et lui il était en train de s'exploser contre un mur... Je... Je m'en veux tellement...

Je sais bien que c'est ridiculeusement disproportionné, je sais bien que je ne suis pas responsable de son accident, mais je ne peux m'empêcher de me sentir coupable. Peut-être que je me sens aussi coupable de ne pas avoir passé assez de temps avec lui.