#429 - C'mon and jump on in (Kenzie)

Mackenzie & Checo

Découvrir une maison vide après une journée de travail chargé, c’était assez décevant pour Checo, du moins, au début. Il était arrivé et ça l’avait ennuyé d’être seul, lui qui a toujours besoin de parler à tout-va. Il avait soupiré longuement pendant quelques secondes avant que les chats n’attirent son attention. Il pouvait toujours leur faire la conversation à eux, après tout. L’espagnol s’était donc lancé dans un monologue pour Pedro qui était rapidement venu jouer dans ses pattes. Sans trop savoir quand Kenzie allait rentrer, il avait tout de même commencé à préparer un repas pour deux. Au pire, elle aurait le loisir de trouver une part pour elle en rentrant tard, si c’est le cas. Musique à fond sur l’enceinte, le jeune Espagnol chantait à tue-tête et dansait au rythme des mélodies. Il était bien content de se préparer un plat qui avait rythmé son enfance et qu’il continuait encore à manger de façon hebdomadaire. Puis le temps que pisto mijote, son regard finit sur les deux chats, postés de part et d’autre de la cuisine. Ils semblaient bien absorbés par ses faits et gestes, alors une idée émergea dans sa tête. Ni une, ni deux, il attrapa Pedro d’un mouvement de bras, fit de même avec Monica, et le voilà parti dans le salon. Il déposa les deux chats sur le sofa, les gratifiant de petites caresses au passage. L’un ronronnant, l’autre grognant légèrement, mais tant qu’il avait les deux sur le sofa, c’est bien tout ce qui comptait. À l’aide de son téléphone, il changea la musique pour Jump des Pointer Sisters. Un large sourire amusé se glissa sur son visage et le voilà en train de faire la chorégraphie de Hugh Grant dans Love Actually. Bien faire de lui, il refaisait tous les mouvements, bien mémorisés après des années à regarder le film avec sa mère. La musique était tellement forte qu’il n’entendit pas la porte d’entrée s’ouvrir. Il continuait tranquillement, tournant en pointant du doigt. À la fin de son tour, son regard se posa sur les deux chats encore en train de le regarder. Puis, il leva les yeux pour tomber sur Kenzie. “Oooh t’es là !” Dit-il avec entrain, pas gêné le moins du monde. “J’ai le meilleur public du monde, regarde !” Il était tout content de lui. “Ils n'ont pas bougé depuis que je les ai mis là.” Dit-il comme si ça allait apporter un peu de crédibilité à cette scène qu’elle avait sous les yeux.

Mackenzie & Checo

Kenzie, elle s'embêtait un peu à Bowen ces temps-ci. C'était plutôt routinier cette habitude qu'elle avait de trainer en ville, puis de faire la fête. La chose la plus excitante qui lui était arrivé ces derniers mois, ça avait été de louer une chambre d'extra qu'elle avait dans sa maison. C'est pas spécialement qu'elle voulait de la compagnie, c'était surtout que ses économies s'épuisaient vite à ne pas bosser et à avoir le rythme de dépense qu'elle avait. Un petit revenu supplémentaire, c'était pas de refus. La personne qui avait répondu à l'annonce, elle était haute en couleur. Elle ne l'avouait pas très souvent, mais Checo il était marrant à côtoyer. La plupart du temps en tout cas. C'est qu'elle ne savait jamais vraiment sur quoi elle allait tomber en rentrant à la maison et si ça pouvait être rafraichissant, ça pouvait aussi être bien weird. Comme aujourd'hui.  Elle avait passé la journée à la plage, toute seule pour se ressourcer un peu et se remettre de la veille, puis elle était rentrée au moment de manger et c'est un Checo bien.. Enjoué, qu'elle avait trouvé dans le salon. En train de danser, devant les chats. Kenz, elle n'était pas préparée à ça. Encore un peu gueule de bois, elle resta là à l'observer, un peu bouche bée. C'était un p'tit moment what the fuck, clairement pas le pire depuis qu'il avait emménagé. Autant ce côté de lui était attachant, autant elle ne savait pas trop comment réagir parfois. « Hum. » dit-elle simplement alors qu'il remarqua sa présence. Les deux chats étaient sur le sofa et observaient le spectacle avec... Et bien avec tout l'enthousiasme qu'un chat pouvait avoir, c'est-à-dire aucun. « C'est cool. » commenta-t-elle en les regardant. Elle inspira avant de froncer les sourcils, pas certaine de vouloir lui casser sa bulle, mais décidant de le faire quand même. « Tu sais qu'ils sont sûrement juste trop paresseux pour bouger, hein? Ce sont des chats. » dit-elle en le regardant avant d'aller caresser la tête de Monica. Parfois, Kenzie elle se sentait un peu chiante avec Checo, un peu rabat-joie. Il était gentil le pauvre. Clairement trop, d'ailleurs. Elle soupira doucement avant de reprendre. « C'était bien ta danse. Très joyeux et tout. J'suis certaine que Monica a été bien séduite. Sûrement Pedro aussi. » dit-elle avec un mince sourire en lui donnant un petit coup sur l'épaule pour se racheter. Elle fit quelques pas vers la cuisine avant de renifler. « T'as fait à manger? » demanda-t-elle bien entitled au fait qu'il y en avait sûrement pour elle.

Mackenzie & Checo

Ça ne faisait pas si longtemps que ça qu’il avait commencé à louer cette chambre, Checo. Juste quelques mois, en fait. Il était pourtant bien à l’aise dans ce nouveau chez lui. Ça n'avait pas pris longtemps, le jeune Espagnol sachant très bien se mettre en confiance partout où il est, mais aussi, sachant ne pas se prendre la tête. La vie est quand même bien plus simple quand on peut juste finir sa journée en dansant devant des chats et sans se soucier du regard de n’importe qui. Pourtant, il aurait pu se soucier un peu du regard de sa coloc. Leur caractère étant à l'opposé, il pourrait avoir peur qu’elle en ait marre de lui et qu’elle le vire de là. C’est une possibilité qu’il n’excluait pas, d’ailleurs, mais qui n’était aucunement de son ressort. Il n’arrivait pas vraiment à vivre autrement, baisser en intensité, pour lui, c’était du domaine de l’impossible. Il avait fait des efforts au début, le temps qu’ils trouvent leurs marques tous les deux, mais après quelques mois, c’était peine perdue pour Kenzie d’arriver sans qu’il ne soit en train de faire n’importe quoi. “J’sais pas pour Monica, mais Pedro m’aurait déjà frappé si ça lui plaisait pas.” Dit-il, plus pour se convaincre lui-même. Il lâchait un petit rire, repensant à toutes les fois où son chat l’avait attaqué. Ce petit sauvage. Puis, il riait de plus belle quand sa coloc tenta tout de même d’avoir un commentaire positif sur cette danse. Cette dynamique entre eux, elle l’amusait pas mal. Une part de lui restait persuadée qu’un jour, elle allait embarquer dans ses délires et qu’elle allait y prendre goût. “Et toi alors ? Tu n'as pas eu un peu envie de te joindre à moi ? C’était fun.” S’exclama-t-il avant de la gratifier d’un large sourire. Avoir les chats comme public et capter leur attention, c’est une chose, réussir à mettre un peu de bonne humeur dans l’air et motiver sa coloc, s’en est une autre. Ça pouvait passer par plein de choses, la danse, le chant, mais aussi la nourriture. La question de Kenzie, elle le ramenait à la réalité, d’ailleurs. Son regard se liquéfia quelques secondes avant qu’il ne commence à courir vers la cuisine. “Oh merde, oh merde, oh merde…” Classique Checo: il s’était déconcentré tout seul avec son histoire, tout en oubliant qu’il avait laissé des choses sur le feu. Dans la panique, il manquait de faire tomber sa poêle, se rattrapant au tout dernier moment. Il grimaçait quelques secondes en regardant ses beaux légumes devenus de la bouillie. Un peu déçu, il relevait le regard vers Kenzie, affichant une bouille de déception, tel un enfant. “J’ai fait à manger, oui, mais j’espère que t’aimes la bouillie.” Ça le chafouinnait un peu, le petit Checo. Le plat serait tout de même bon, le goût était là, mais ça l’embêtait de louper CE plat. Ce plat de son enfance.

Mackenzie & Checo

Si au départ, Checo lui avait semblé plutôt calme et... Normal, le naturel était bien vite revenu au galop. Au fil des jours, Kenzie avait découvert un mec bien intense, extraverti et avec aucune attention portée au regard extérieur, incluant le sien. Ça l'embêtait pas spécialement, la brune, elle le laissait vivre sa vie. C'est juste que parfois, elle avait besoin de petites pauses. Ils était, pour l'instant, bien plus colocs qu'amis alors c'était pas trop un problème pour la Philippine de juste s'éclipser et de se retrouver seule lorsqu'elle en avait envie. Checo, il n'était pas constamment dans ses baskets, il était plutôt indépendant a avec sa propre vie donc leur dynamique lui convenait bien. Il était même bien sympathique alors elle n'était pas contre le côtoyer un peu plus éventuellement, fallait juste qu'elle le laisse entrer. Parce qu'entre les deux, si cette relation stagnait au statut de simples colocataires pour l'instant, c'était bien à cause de Kenzie. Faire confiance, c'était pas sa force du tout. Laisser les gens entrer, non plus. Il avait du s'en rendre compte l'Espagnol, mais il ne se laissait pas démonter et essayait toujours d'inclure la brune dans ses conneries. « Monica a clairement zoned out depuis un moment. » déclara-t-elle en regardant son chat. Si la boule de poil était là physiquement, son esprit devait être loin pour échapper à la torture. Tel chat, tel maître. Elle était juste plus polie en restant là, Monica. À force d'enchaîner les commentaires comme ça, Kenzie se sentit un peu mal d'être aussi rabat-joie face au pauvre Checo qui n'avait rien demandé. Elle était en gueule de bois, ça sortait tout seul. Son commentaire qui se voulait plus positif que le reste fit pousser des ailes à son coloc et face à sa question, elle ne put pas continuer sur sa lancée. C'est un petit rire légèrement sarcastique qui s'échappa de sa bouche avant de secouer la tête. « Hum, non. L'envie m'est pas venue, désolé. » dit-elle en haussant les épaules. C'est intriguée par l'odeur de la nourriture qu'elle coupa court à cette conversation, et heureusement d'ailleurs vu la réaction de Checo qui se mit à courir vers la cuisine. « J'espère que t'as rien fait cramer. » marmonna la brune en le suivant. Elle pouvait supporter bien des choses, mais s'il détruisait sa maison, là ça n'irait plus. Heureusement, c'est seulement le repas qu'il avait réduit en bouillie. « Ça va, y'a pire. Ça sent quand même bon. » lui dit-elle en espérant que ça suffise à ce qu'il se sente mieux. Obviously, ce ne fut pas le cas. Il avait encore cette mine de gamin qui vient d'apprendre que le père Noël n'existe pas. « Tu vas t'en remettre? » lui demanda-t-elle en fronçant les sourcils, portant sa main sur son bras, démontrant bien pour la première fois un peu de compassion et une goutte d'inquiétude face à sa réaction. Elle savait pas, elle, la signification que ce plat avait pour lui, mais elle savait bien que si elle ratait un plat en cuisinant, elle le foutrait simplement à la poubelle et se commanderait un truc. Ça semblait pas traverser la tête du brun, en tout cas.

Mackenzie & Checo

Se sentant déjà dans cette maison comme chez lui, Checo était bien à l’aise pour prendre l’espace. Il avait un peu fait attention au début, se connaissant plus exubérant que la moyenne, mais les habitudes étaient revenues bien vite. Surement, que Kenzie avait dû être surprise par tout ça. Aujourd’hui, ça devait lui sembler normal de le voir danser devant les chats. Il était même bien content de lui et même les commentaires (un poil défaitiste) de sa coloc n’arrivaient à faire descendre son moral. De toute façon, ça ne devait pas être son but. Elle est simplement moins enthousiaste que lui, mais ça, il était déterminé à le changer, Checo. Apprivoiser sa coloc et réussir à l’embarquer dans ses délires, c’est un de ses buts à lui. Il n’irait pas le dire à voix haute pour autant, histoire que sa mission soit compromise. “Un jour Kenzie, un jour…” Dit-il avec un grand sourire et un regard rieur. Un jour, son rire sarcastique sera remplacé par des pas de danses, il en était convaincu. Plus convaincu que de réussir un plat dans sa vie en tout cas. Son esprit divaguait bien trop souvent pour qu’il soit capable de faire toute une recette de A à Z, sans faire de bêtise. Alors il s’empressait de rejoindre la cuisine, sous les commentaires de sa coloc, mais n’ayant pas vraiment le temps d’y répondre. Toute la vitesse du monde n’aurait pourtant pas été capable d’empêcher l’inévitable. “C’est pas cramé au moins, mais bon quand même…” Marmonna-t-il, visiblement bien déçu de la défaite que représentait ce plat. Pas que d’habitude, il le réussissait plus… Non, c’est juste que là, il le sentait bien, il en avait vraiment envie, puis ça lui faisait plaisir de faire découvrir ça à Kenzie. “Oui, oui, ça va aller. Je suis juste déçu.” Ajouta-t-il, son regard triste oscillant entre Kenzie et le plat. Il prit quelques secondes avant de soupirer, comme pour reset son système. “Aller ! C’est pas grave ! J’suis sûr que c’est bon et puis j’t’en ferai un plus jolie une autre fois.” Pas de problème, que des solutions. Il retrouvait doucement son sourire, attrapant avec entrain deux cuillères. “Tiens ! Goutte et dis moi ce que t’en penses…” Dit-il en tendant une cuillère pleine à sa coloc, avant de faire de même pour lui. “C’est la recette de ma grand-mère, normalement, j’ai tout suivi. À moins que j’aie mis du sucre à la place du sel, ça devrait être excellent !” Il ponctuait sa phrase d’un grand sourire avant de mettre la cuillère dans sa bouche et de goûter pour la première fois de la soirée à son plat.

Mackenzie & Checo

Checo, il semblait vraiment y croire quand il disait qu'un jour Kenzie elle danserait avec lui pour les chats. Le pire, c'est que son positivisme, il commençait à affecter la brune parce qu'elle trouvait pas ça spécialement impossible, cette pensée. P'tête bien qu'à un moment, elle serait assez à l'aise avec lui pour sauter à pieds joints dans ses conneries. Elle le souhaitait bien, il lui apparaissait comme une vraie bonne personne et ça, ça faisait longtemps qu'elle n'en avait pas rencontré. Ne souhaitant pas trop se mouiller pour l'instant, elle se contenta d'un petit sourire, lui démontrant que peut-être ouais ça arriverait. Dans tous les cas, fallait commencer par de petits pas et ce petit pas aujourd'hui consistait à manger avec Checo, manger ce qu'il avait préparé. Ils n'étaient pas très souvent ensemble pour les repas et souvent, Kenzie se contentait de take out, ayant très peu de talent elle-même derrière les fourneaux. Ça semblait pas être le cas de Checo non plus malgré ses bonnes intentions puisqu'il semblait avoir foiré sa recette en l'oubliant sur le rond. C'est sans se retenir de passer quelques commentaires que la brune le suivit, curieuse de voir les dégâts. « Hum. » mentionna-t-elle à la suite de son commentaire, c'était pas cramé, mais pas loin. En même temps, qui était-elle pour juger? Ça aurait probablement pris feu si les rôles avaient été inversés. Checo était peut-être déçu, mais Kenzie était contente de voir que ça lui passa rapidement, elle n'aurait pas trop su quoi dire pour qu'il aille mieux. « J'apprécie l'attention, mais c'est pas nécessaire. » lui répondit-elle avec un sourire en coin. Pas nécessaire de lui faire un joli plat ou de lui faire un plat tout court? Ça portait à confusion, mais n'ayant aucun talent, Kenzie elle serait juste satisfaite d'avoir de quoi manger en général. « J'suis pas très regardante sur le look de ce que je mange. » précisa-t-elle, juste au cas, afin de ne pas froisser son coloc. C'est désormais bien souriant qu'il lui tendit une cuillère afin qu'elle goûte à son oeuvre. Elle goutta immédiatement, n'hésitant même pas une seconde, mais s'arrêtant assez vite en entendant les paroles de Checo. « C'est top que tu me le dises une fois la cuillère dans ma bouche. » dit-elle riant légèrement, s'arrêtant de mâcher. Elle leva les yeux au ciel avant de finalement terminer sa bouchée, avalant la nourriture. Checo, il attendait son avis comme s'il comptait réellement et mine de rien, ça attendrit un peu Kenzie. « C'est très bon Ortega. Tu peux être content. » dit-elle finalement avec un mince sourire. Sans attendre plus longtemps, elle sortit deux assiettes et en tendit une à son coloc. « J'ai très faim. » dit-elle simplement, attendant qu'il remplisse l'assiette. Elle n'avait aucune honte à lui demander de la servir, en plus qu'il ait cuisiné. Mackenzie, elle n'était pas malpolie, mais elle avait tendance à prendre certaines choses pour acquises. La gentillesse de Checo en était p'tête une.