I just wanted to protect you (Auri)

Tout allais pourtant si bien. Ma vie professionnelle était plutôt épanouie, ma vie sentimentale ne se portait pas trop mal, il n’y avais pour une fois aucune raison pour que quelque chose merde. Nous étions revenus de notre petite escapade volée avec Ari depuis quelque temps maintenant et certes, j’étais pas mal demandés mais un certain équilibre s’était installé. Et puis il y a maintenant un peu plus d’une semaine, la douche froide lorsqu’en récupérant mon courrier j’étais tombé sur cette grande enveloppe en kraft qui contenait des photos de moi, sortant du studio ou pire, des photos d’Ari et moi, main dans la main ou en train de s’embrasser. Une seule personne pouvait avoir une envie soudaine de me faire peur, et ce n’était clairement pas un paparazzi. L’angoisse a été telle que je suis partie rendre mon déjeuner dans les toilettes de mon appartement. Terrifiée, j’ai tout de suite pris mon téléphone pour envoyer un message à mon ex. "C’est toi ?". Son appel ne tarda pas longtemps derrière pour me demander si j’avais trouver les photos. J’avais ma réponse. "Si tu veux pas qu’il arrive une bricole au connard avec qui tu t’envoi en l’air, t’a plutôt intérêt à jouer selon mes règles." Le cauchemar recommence. "Laisse-le en dehors de ça, cette histoire c’est entre toi et moi. Si tu veut passer tes nerfs, prends toi en à moi." Le ton qu'il prend alors me glace le sang. "Tu es à moi. Eloigne toi de lui ou je te jure qu’il va lui arriver une bricole." Je n’ai pas supporté et j’ai raccroché, m’effondrant sur place.

Depuis ce jour-là, j’ai été plutôt distante avec Ari, voir même silencieuse de peur qu’il lui fasse du mal. Tant que je ne savais pas quel niveau d’information il avait sur lui, je préférais le préserver. Pour le moment, j’étais seulement certaine qu’il connaissais mon adresse et le studio où j’enregistre. Ce qui était déjà bien trop à mon goût. Je me déplaçais à présent exclusivement avec Kurt, mon garde du corps, même pour juste prendre l’air devant le studio, juste au cas où. Aujourd’hui était une journée de boulot en studio, mais j’avais du mal à trouver quelque chose. J’avais beau passé cette instru en boucle, rien. Kurt me regardait gribouillé, déchirer, jeter les feuilles dans tout les sens, chantonner en yaourt, tenter des phrases plus ou moins moyenne. "Tu devrais prendre l’air, vient je vais fumer une clope, ça sert à rien de t’acharner, souffle" Il a raison. Je hoche la tête et le suis, un peu fermée et anxieuse à l’idée d’être à l’extérieur, mais j’ai besoin de respirer de l’air frais. Alors qu’il fume sa clope, je sens qu’il tente de m’aider à décompresser, ce qui ne fait en soit pas parti de son job, mais je trouve ça gentil. Il fini même par me faire rire, en me racontant sa soirée de la vieille et son date raté qui n’a aucun sens, me faisant oublié un peu mon angoisse de rester ainsi à l’extérieure, exposée au danger.

Quelque chose clochait. Encore. Les dernières semaines avaient été plutôt sereines, pourtant. Depuis que Rori avait accepté de lui accorder une seconde chance, les choses se déroulaient bien, entre les deux nouveaux tourtereaux. C'était simple. Léger. Tout doux. Ou du moins, dans l'esprit d'Ari. Il espérait que c'était la même chose pour Rori. Elle lui avait dit qu'elle l'aimait. Ari n'avait pas prononcé ni entendu ces mots depuis des années. Et il ne les avait en vérité dit qu'à une seule personne auparavant. Alors forcément, les entendre aussi "vite" - ou du moins son propre jugement de ce qu'était "vite" - lui avait fait un peu bizarre. Non pas qu'il ait peur, Ari. Il n'était pas allé réclamer une seconde chance à Rori pour paniquer au premier signe d'une relation sérieuse ou de sentiments profonds. Mais c'était juste un peu étrange, d'entendre à nouveau ces mots. Il sentait qu'il avait besoin d'y aller un peu plus doucement, lui, dans l'expression de ce qu'il ressentait pour cette petite brune. Et par chance, elle ne semblait pas lui tenir rigueur de cette envie. De vouloir prendre les choses doucement. C'était parfait. En ce début d'année, alors qu'Ari profitait de ses premières grandes vacances après avoir achevé sa première année en tant qu'instituteur, le jeune couple s'était offert quelques jours au soleil. Une petite escapade en amoureux qui n'avait fait que les rapprocher. Et pourtant. Maintenant, quelque chose clochait. Depuis quand, en fait ? Une semaine ? Un peu plus ? Rori, habituellement si bavarde par message, s'était faite plus distante. Voir carrément silencieuse. Au début, Ari avait pensé que c'était simplement une mauvaise journée. Il avait essayé de lui changer les idées, de lui faire la conversation. Sans véritable succès. Peut-être avait-elle envie de tranquillité alors il avait tenté ça, aussi, diminuant nettement les messages. Mais rien n'avait changé. Rori ne lui écrivait pas s'il ne le faisait pas et elle était toujours aussi froide. Ari ne comprenait pas. Avait-il fait quelque chose de mal ? Devait-il s'excuser de quelque chose ? Pourquoi est-ce qu'elle ne lui disait pas, s'il avait fait un truc de travers ? Il était censé deviner ? Le jeune homme venait de reprendre les cours quelques semaines auparavant et cette rentrée scolaire pompait une grande partie de son énergie. Ce problème avec Rori tombait mal. Il était peiné, Ari. Et fatigué. Aujourd'hui était le point culminant. Le dernier message du garçon datait de la veille. Il s'était décidé à ne rien envoyer ce matin en se levant. La journée venait de s'écouler et alors que le dernier enfant quittait la classe, Ari ressortit son téléphone du tiroir de son bureau. Rien. Pas de message. Pas de message depuis hier soir. Il soupira, sentant une désagréable sensation l'envahir. Putain, qu'est-ce qui n'allait pas ? Secouant la tête, il envoya un message à sa soeur pour s'assurer qu'elle avait bien pu récupérer Joy alors qu'il finissait d'ordonner sa classe. Quelques dizaines de minutes plus tard, Ari quitta l'école armé de son plus fidèle destrier pour rentrer chez lui, son vélo. Il n'avait pas beaucoup de route. Pédalant énergiquement, dans une dizaine de minutes à peine il serait rentré chez lui, où l'attendrait Rio qui voudrait sortir immédiatement. Ari esquissa un petit sourire en pensant à la bouille que le chien tirait lorsqu'il sortait la laisse du placard. Sourire qui se volatilisa instantanément quand son regard se posa sur deux silhouettes à quelques mètres devant lui. Rori et... un mec. Qui discutaient. Le mec fumait une clope. Et Rori et bien elle... riait ? Ari freina et plissa les yeux pour regarder la scène. Il sentit à nouveau ce désagréable sentiment l'envahir. Nettement plus teinté de colère, cette fois-ci. Vérifiant qu'il n'y avait pas de voiture derrière lui, il mit un pied à terre et descendit du vélo. Poussant ce dernier à côté de lui, il s'avança alors vers le duo qui semblait définitivement bien rigoler. Ari sentait la colère monter. Il s'arrêta, assez proche pour qu'ils remarquent sa présence et croisa enfin le regard de Rori. "Salut." dit-il simplement, d'un air franchement peu agréable. Son regard était un peu noir, parlant à sa place pour dire ce qu'il pensait de la scène qui se tenait devant lui.

Installé une distance entre Ari et moi était loin d'être agréable, mais connaître de quoi est capable mon ex me permet de tenir. Il a réussi a de nouveau me tenir par la peur, une peur différente de celle de Londres. Si, à Londres j'étais encore totalement matrixé et que je me pliais en quatre par peur de le perdre, maintenant que je le savais à Bowen ma peur était bien différente. J'avais peur pour Ari, peur qu'il lui fasse du mal ou qu'il puisse faire du mal à Joy. Parce que je m'y étais attaché à cette petite princesse et mon rôle de belle-maman je le prenais à coeur. Dés que je le pouvais je l'emmenais faire des activités ou je lui rapportais un petit cadeau. Je ne serais pas capable de me remettre s'il arrivait  quelque chose par ma faute. À elle ou à Ari. Tant qu'il ne s'était pas montré, j'étais encore incapable de savoir qu'elle était son niveau d'information sur nous, impossible d'anticipé le danger. Alors il fallait absolument que je sois seule lorsqu'il sortirait de l'ombre. En parler à Ari ? Impossible, il refuserais certainement de rester les bras croisés. Tout ça était horriblement pesant et participait sûrement à ma panne d'inspiration. Je n'avais même pas répondu au message d'Ari d'hier soir. Ma distance dans les messages semblait l'affecter, je me suis dit que ce serait peut-être moins douloureux si je ne répondait pas ? J'ai l'impression que quelque soit mon choix de toute façon, cette relation, si précieuse et si douce était en train de s'effrité et je crois que c'est exactement ce qu'il voulait en me forçant à me tenir à distance. J'étais contente que Kurt soit de bonne compagnie, cela m'aidait à souffler un peu et me forçais à me sortir un peu de mes pensées négatives et de mon anxiété qui atteignait des sommets. Je n'avais vraiment pas besoin du retour de ce connard alors que j'étais clairement attendu sur les maquettes que j'allais devoir rendre pour l'album. Sans parler de faire des économies pour pouvoir payé Kurt qui me suis pratiquement en permanence. "Had to save my money for security" Tiens, ça sonne bien, je devrais peut être pouvoir le coller sur l'instru sur laquelle je travaille. Je suis cependant sortie de mes pensées quand quelqu'un approche de nous avec un vélo. Mon coeur saute un battement en voyant Ari et mon premier réflexe et de vérifier que je ne vois pas un objectif d'appareil photo ou un gars qui nous observerait de loin. S'il est dans les parages, il va probablement péter un plomb. Mais, je ne réfléchis pas  à ça très longtemps puisque l'expression sur le visage d'Ari est pleine de colère. Je l'ai rarement vu comme ça, en fait, je crois que je ne l'ai jamais vu comme ça. Son "salut" est incisif et froid. Je n'ai pas le temps de réagir que Kurt s'interpose entre nous, faisant juste son job. - Il y a un problème mec ? Je vais te demander de garder tes distances s'il te plais. Elle accepte pas de photo aujourd'hui. Je m'approche alors et pose ma main sur l'avant bras de Kurt. - Non t'inquiète pas Kurt, laisse-le. C'est mon petit-ami. Je vois son visage ferme, s'adoucir pour devenir vraiment gêné. - Merde pardon, excuse-moi, je savais pas... Je secoue la tête. - Tu pouvais pas savoir, finis ta clope tranquille, on va aller à l'intérieur, au cas où... Il acquiesce et je fais signe à Ari de me suivre, une fois qu'il aura pu entreposer son vélo quelque part. Je le guide jusqu'à ma cabine dans le studio et mordille ma lèvre une fois fasse à lui, mal à l'aise. - Comment ça va toi ? Tu passais dans le coin ? C'est un peu maladroit comme approche je crois, mais j'ai besoin de temps pour trouver une excuse bidon à mon silence mais rien ne me viens. Absolument rien. Je suis clairement dans la merde là.

Ari n'avait pas vraiment de plan. Il n'avait pas songé à ce qui allait se passer, après ce "salut" peu engageant. Il improvisait. Devant la vision de Rori rigolant avec ce mec, son sang n'avait fait qu'un tour. Il n'avait pas réfléchi. Il avait foncé. Agir puis penser après. Et le voici donc, planté devant sa petite amie et ce mec. Rori semble surprise. Intérieurement, Ari se sent un peu satisfait. Il l'avait prise au dépourvu. Pas d'échappatoire, là. Pas de message laissé en vu. C'était probablement un peu stupide, de raisonner ainsi. En effet, s'il le voulait vraiment - et s'il en avait eu le courage - il aurait tout simplement pu lui demander ce qui n'allait pas, par message. Cela aurait surement été plus sain que de se sentir fier de la coincer par hasard dans la rue. C'était ridicule. Mais, aveuglé pour l'instant par ses sentiments négatifs, Ari ne le réalise pas. Ainsi, il n'a pas de plan. Il improvise, le garçon. Et pour le coup, il ne s'attendait absolument pas à ce que le mec qui accompagnait Rori prenne la parole avant elle. Mais qu'est-ce qu'il voulait, lui ? Une vraie embrouille ? Ari était chaud. Et puis qu'est ce qu'il racontait en plus ? Photo ? Le jeune homme fronce les sourcils mais avant qu'il ne puisse répliquer - et heureusement -, Rori prend la parole. Ari observe l'échange et le visage du mec devenir subitement embarrassé. Le sien reste fermé, bien qu'il pense finalement comprendre. Le garde du corps. Rori l'avait mentionné, non ? En tout cas ça lui disait vaguement quelque chose, maintenant qu'il y pensait. C'était plutôt rassurant, il ne s'agissait pas d'un mec dont il n'avait jamais entendu parler. Même si ça le faisait quand même chier de voir Rori rigoler avec quelqu'un d'autre alors qu'elle le battait froid depuis plusieurs jours, sans explication. Sans parler, il regarde la brune qui demande au dénommé Kurt de rester là, qu'ils vont aller à l'intérieur. Bon, c'est plutôt une bonne chose. Elle ne fuit pas. Ils vont parler. C'est ça que ça veut dire, non, si elle l'amène à l'intérieur ? Bon après, tout dépendait de la teneur de la discussion, bien sûr... Ari hoche simplement la tête alors que Rori lui fait signe de le suivre et ouvre son sac à dos pour en sortir son antivol. Il accroche son vélo à un poteau non loin de l'entrée du studio et rejoint la brune, qui les guide à l'intérieur. Il ne dit rien. Et elle non plus. Belle ambiance. Arrivés dans la cabine, la jeune femme se retourne enfin vers lui. Elle a l'air... gênée ? Elle se mordille la lèvre. Ari ne sait que penser. Il croise les bras sur sa poitrine alors qu'elle l'interroge. "Oui, je rentre de l'école." Il hausse les épaules. "Et ça va. Et toi ?" demande-t-il. Il essaye de garder un ton le plus neutre possible. Pas trop énervé. Mais il est loin d'être chaleureux.  

L'ambiance était glaciale. Malgré que j'ai tout de suite stoppé les choses avant que Kurt ne prenne mon petit ami par le col pour l'envoyer voir ailleurs si j'y suis, Ari reste fermé, froid. En même temps... Je n'ai pas vraiment été des plus chaleureuses depuis quelques temps. Je ne pouvais pas m'attendre à ce qu'il arrive comme une fleur en me demandant comment s'est passé ma journée. D'un autre côté, toute démonstration d'affection dans la rue aurait été potentiellement visible par des regards curieux ou pire un objectif photographique... Et le pire dans tout ça, c'est que ce n'est pas les photos d'éventuels curieux avide de potins dont j'ai peur, mais bien de photos qui pourraient se retrouver dans ma boite au lettre avec une jolie lettre de menace à l'encontre de mon petit ami joint avec. Je suis mal à l'aise et j'essaye de le faire rentrer le plus vite possible dans le studio pour ne pas qu'on laisse plus de chance à mon stalker de capturer l'instant. Je suis tendue et j'ai l'impression qu'il met cent ans à accrocher son vélo. Putain Ari dépêche merde ! Je suis nerveuse, je sautille presque sur mes pieds pour ne pas perdre le rythme et bondir à l'intérieur. Mes yeux pratique un balayage gauche droite de tout les buissons, arbres et tout angle mort. J'en vient même à surveiller les arbres... ridicule. A l'intérieur, l'ambiance n'est pas plus chaleureuse. Ari ne prend pas le parti d'ouvrir une quelconque conversation de son côté non plus. Bordel, il compte cracher le morceau ? J'ai bien compris que quelque chose ne lui plaisais pas, mais il ne semble pas vouloir le formaliser. Je tente de lancer la conversation, mais il répond le stricte minimum de la manière la plus aseptisé possible. Même R2D2 diffuse plus d'émotion quand il communique. - Hm ça va... Je suis juste fatiguée... En même temps ça doit se voir, c'est pas comme si je dormais énormément non plus. Comment dormir en ayant la crainte de retrouver mon ex dans ma piaule ou pire me dire qu'il pourrais lui faire du mal à lui. Je suis à cran, en mode survie. J'aimerais lui crier que ça va pas, qu'il doit me sortir de là... mais ce serait signer son arrêt de mort et je ne me le pardonnerais jamais. Je passe une main sur mon visage et mon téléphone se met à vibrer sur la table. Numéro inconnu. Il sais. Il sais qu'Ari est là avec moi, je ne sais pas comment mais il sais. Je rejette l'appel mais mon téléphone s'acharne. Les sms s'enchainent. Les insultes, les menaces. Tout se multiplient alors que j'essaye d'ignorer mon téléphone pour me concentrer sur Ari. - Ari... je ne sais pas ce que tu crois, mais je peux t'assurer que ce n'est pas ce que tu crois. Est-ce que tu peux me croire et me faire confiance ? Je tente de refouler mon angoisse mais ma respiration s'accélèrent à mesure que mon téléphone s'acharne à vibrer sur cette table. Je n'ai pas besoin de lui jeter un regard pour savoir ce qu'il se passe. Un regard en biais et je capte uniquement les mots clés des notifications. "Il est en train de te sauter ?", "Sale pute", "Fais le partir", "Salope", "Répond", "Je vais le tuer". Je pose ma main sur l'écran pour cacher ce qui s'y passe. J'ai du mal à avoir l'air neutre, à cacher que quelque chose ne va pas, pourtant j'essaye de tout refouler, d'avoir l'air normale. - Tu peux pas rester ici trop longtemps Ari... puis quelque chose me traverse la tête et je me dis qu'il ne peut pas partir seul. Je n'ai aucune idée de ce qui pourrais se passer. - Mais... tu peux rester un peu si tu veux. J'ai pas grand chose à te proposer à boire... café, thé ou Soda ? Bordel il va vraiment penser que j'ai un problème psy à faire la girouette en dix secondes... j'arrive pas à réfléchir putain !

Yep, l’ambiance est digne du pôle nord. Ari ne fait pas d’effort. Il est énervé. La vision d’Aurora en train de rire avec ce mec qui s’est imposée à lui a été la goutte de trop. Celle qui a fait déborder le vase. Et si ce Kurt n’avait pas vite changé d’attitude, les choses auraient pu déraper. Heureusement, le jeu avait vite été calmé. Ari n’était pas un violent. Mais il pouvait se montrer parfois très impulsif, tout ça pour généralement le regretter ensuite. Et assurément, s’il avait commencé à s’embrouiller avec ce mec, il aurait fini par le regretter, d’une manière ou d’une autre. N’étant pas - complètement - une tête de mule butée, Ari hoche la tête lorsque Rori lui fait signe de le suivre. Peut-être qu’elle va lui expliquer, quel est le problème. Parce que la il ne voit pas. Son vélo accroché, il suit Rori dans les lieux. Elle a l’air un peu bizarre, la jeune femme. Un peu… sur le qui-vive ? Stressée ? Dur de dire. Mais il n’est pas sur qu’elle soit dans son état normal. Sans parler du fait qu’elle le ghoste pratiquement depuis une semaine, bien sûr. Il ne répond que très brèvement à sa question. Il n’a pas envie de s’éterniser sur des sujets de small talk. Savoir comment il allait pouvait ne pas en être, du small talk, mais il n’avait pas le sentiment qu’elle posait cette question en voulant une réponse honnête. Car cette dernière n’était clairement pas "ça va." Non, ça ne va pas. Elle doit bien le savoir, non ? Il lui retourne malgré tout l'interrogation, peut-être que ça ouvrira la conversation. Mais pas vraiment. Elle lui dit simplement qu'elle est fatiguée. Et puis, son téléphone se met à vibrer. Ari ne distingue pas l'écran de là où il se tient mais comprend que c'est un appel. Qu'elle choisit d'ignorer. De rejeter, même. Mais le téléphone ne s'arrête pas vraiment. Il continue de vibrer. Ari fronce les sourcils mais reporte son attention sur la jeune femme qui reprend la parole. Pour dire... Rien de clair. "J’ai rien compris." Il plisse les yeux. "Oui je te fa…" Il s’interrompt. Encore ce putain de téléphone. Il vibre. Encore. Encore. Et encore. C’est quoi ce bordel ? Il relève le regard vers Rori. Elle veut qu'il parte. Et en fait non ? Mais ça n'a aucun sens ? "Je peux pas rester ou je peux rester ? J'comprends rien Rori." Il secoue la tête, à la fois perplexe et irrité. "Et c'est qui là ? Qui te harcèle ?" demande-t-il en faisant un signe de la main vers le téléphone de la jeune femme. C'est peut-être un peu intrusif comme question mais le garçon comprend bien que quelque chose cloche.

Je la sentais sa colère, probablement contre moi. Je l'ai blessé par mes agissements et je me sens malade à cette idée, mais je n'arrivais pas à faire autrement, je voulais le préserver, le protéger. Ces photos m'avaient glacés le sang. J'avais déjà eu un aperçu de ce qu'il était capable de faire à Londres et je n'avais pas envie qu'il s'en prenne à Ari. Cela devait se jouer entre lui et moi, Ari n'avais rien à faire dans cet histoire. Alors m'éloigner était la seule solution que j'avais trouvé. Tout ça n'aurait été que temporaire, juste le temps de trouver comment me débarrasser de lui. Cependant, alors que j'essaye tant bien que mal d'arranger la situation avec Ari, mon ex ne l'entend pas de cette oreille et commence alors à appeler de manière incessante, tout en envoyant également une vague de texto assassin devant mon absence de réponse. Je me retrouve à devoir gérer la colère d'Ari et ce harcèlement. Je n'arrive plus à me concentrer et mes paroles deviennent, peu claire et flou. C'est alors qu'il me demande, irrité qui me harcèle ainsi. Je lève alors mon regard sur lui, les larmes baignant mes iris bleuté. - Mon ex... Il... il est ici Ari... Ma voix se brise et mon masque tombe. Je ne suis plus capable de maintenir ma façade. - J'avais... j'avais peur qu'il te fasse du mal alors je me suis éloignée... Je serais pas capable de me regarder dans un miroir si il t'arrivais quelque chose... Je suis désolée, pardon... Je tremble comme une feuille, je prend mon portable et le fais glisser vers lui pour lui montrer les notifications du numéro inconnu. - Il a... pris des photos de nous... Je ne sais même pas depuis combien de temps il me suis... C'est pour ça que Kurt ne me quitte pratiquement jamais, j'ai trop peur...

Ce téléphone qui vibrait c’était… insupportable. Comme si l’ambiance se détériorait à chaque son qui en émanait. Comme si la pression dans la pièce s’accentuait à chaque vibration qui remuait ce fichu portable. C’était pesant. Les paroles de Rori n’arrangeaient rien. Car elles n’étaient absolument pas claires. Ari ne comprenait rien. Et ça l’énervait encore plus. Il arrivait au bout de sa patience. Partir ou rester ? Même la jeune femme semblait ne pas savoir ce qu’elle voulait. Ce fichu portable. La goutte d’eau qui fit déborder le vase. N’y tenant plus, Ari interrogea la brune. C’était quoi ce bordel avec son téléphone. Il était irrité, Ari. Pourtant, en croisant le regard de Rori, son cœur se serra instantanément. Elle… pleurait ? Presque. Merde pourquoi est-ce qu’elle pleurait ? Et alors elle expliqua. Prononça un simple mot qui donna plus de sens à tout ça. Son ex. Il en avait entendu parler, Ari. Plusieurs fois à vrai dire. Pendant leur date sur la plage lorsqu’elle lui avait expliqué avoir quitté l’Angleterre en laissant derrière elle une relation très toxique. Et puis un peu plus par message quand elle avait dévoilé à quel point cet ex était encore toxique pour elle, la menaçant, l’harcelant par message. Ah. Oui, ce téléphone qui ne faisait que vibrer faisait complètement sens désormais. Le regard d’Ari s’adoucit. Il n’était plus irrité. Mais il n’en était pas moins perdu. J’avais peur qu’il te fasse du mal… Il fronça les sourcils. Ça irait jusque là ? Vraiment ? Devant la phrase suivante de Rori, le garçon ouvrit de grands yeux choqués. Des photos ? Bordel. Il la suivait ? Il avait bien compris que cet ex avait sérieusement un grain. Mais il n’aurait jamais pensé à ce point là. « Des photos ? » dit-il, d’une voix blanche. « De nous ? De moi ? » Immédiatement, Joy lui vint à l’esprit. Instinct protecteur. Paternel. Il se saisit du téléphone et parcourut les notifications. Il sentit son cœur battre à tout rompre. Il était taré. Et très menaçant. Putain. Une nouvelle fois, l’image de Joy flotta devant ses yeux. Il posa son regard sur Rori, manifestement terrifiée. « Faut aller à la police, Rori. Tu peux pas vivre comme ça. Tu peux pas vivre dans la peur et il peut pas se permettre de te menacer comme ça. » Il reposa le téléphone. Son ton était très sérieux alors qu’il sentait une haine sourde l’envahir.

@Aurora Bishop

L'atmosphère avait changé du tout au tout, si soudainement, si violemment. Il avais suffit de quelque mot pour que la colère d'Ari s'envole, laissant place à un tout autre sentiment que je n'arrivais pas à lire pour le moment, trop submergé par mes proches ressentis. Je craque, je lui déballe tout. Les photos, les messages, absolument tout. Qu'est-ce que j'étais censé faire hein ? M'éloigner était la seule idée valable qui m'était venu en attendant de trouver mieux. A ses interrogations, je comprends immédiatement à quoi il pense, je le sais parce que cette crainte, je l'ai eu à la seconde même où j'ai vu la première photo. Il pense à Joy. Je m'empresse immédiatement de répondre à ses pensées, sans qu'il n'ait besoin de les formuler. - Il n'a rien sur Joy et n'a jamais parler d'elle. J'ai voulu m'éloigner pour ne pas lui donner une chance d'en savoir plus... Je mordille ma lèvre et attrape mon sac à dos, sortant l'enveloppe et lui donnant pour qu'il puisse lui-même en juger. Je lui laisse également le visuel sur la lettre de menace qui les accompagnait, me demandant de m'éloigner si je ne veux pas de représailles. Je tente d'essuyer mes larmes alors qu'il me rend mon téléphone, mais elle coule de plus belle. - La police ? La police n'a jamais rien fait pour m'aider Ari, ça ne changera rien. Je me laisse glisser alors contre le mur, ramenant mes genoux contre moi. - La police je suis aller les voir, ils ont même débarquer alors qu'il me hurlais dessus... mais pour eux ce n'était qu'un mec bourré qui cri un peu fort sur sa nana et c'est tout. Un gosse de riche qui connais mal ses limites... Voilà. Tout au plus, il fera une petite garde à vue puis son avocat débarquera pour le sortir de là. La justice ? J'ai arrêté d'attendre après elle.

Évidemment, Joy fut la première pensée qui s’imposa immédiatement à l’esprit de Ari lorsque Rori évoqua que son ex avait pris des photos. Des photos d’eux. Et donc peut-être de Joy, aussi ? Est-ce qu’il irait jusque là ? Jusqu’à quel point ce mec était-il fou ? Ari se saisit du téléphone et fit défiler les dizaines de messages sous ses yeux. Je vais le tuer. Fou. Peut-être était-ce des menaces en l’air. Le genre qu’on ne mettait jamais en exécution. Mais il n’y avait qu’à regarder l’état de Rori devant lui pour savoir ce qu’elle dirait de cette hypothèse des menaces en l’air. Elle était terrorisée. Et Ari lui faisait confiance. Elle connaissait sûrement son ex mieux que personne. Et elle en avait peur. Terriblement peur. Elle sembla comprendre immédiatement l’angoisse qui se cachait derrière la question du garçon puisqu’elle tenta tout de suite de le rassurer. Rien sur Joy. Vraiment ? Mais peut-être que ça ne saurait tarder ? Tout s’emboîtait dans l’esprit d’Ari. C’est pour ça qu’elle avait été si distante. Elle voulait le protéger. Les protéger. Il se mordit la lèvre. « Tu aurais du me le dire… Tu n’avais pas besoin de gérer ça seule, j’aurais pu être là, même à distance… » souffla-t-il, les yeux parcourant toujours les messages haineux. Sans compter qu’il aurait aimé être au courant qu’un fou s’amusait à le photographier à son insu. Il rendit le téléphone à Rori, tout en évoquant la possibilité de se rendre à la police. Il voulait que ce mec rende des comptes. Mais manifestement, la jeune femme ne croyait pas à cette solution. « Mais… T’es allée à la police à Londres, non ? Ici ça serait peut-être différent, c’est une petite ville, tout le monde se connaît ! Peut-être qu’ils t’écouteraient vraiment ! Ça vaut le coup d’essayer ! » dit-il avec véhémence, faisant des gestes avec ses mains. Il ne pouvait pas croire que la police ne ferait rien. Avait encore une foi prononcée en ces institutions qui avaient failli à Rori. Il s’approcha de la brune qui se laissait glisser au sol et s’agenouilla devant elle. Nouvelle approche. « T’en as parlé à tes frères, à Elijah ? » demanda-t-il. Elle ne pouvait pas affronter tout ça seule bordel.

@Aurora Bishop

Je crois que je suis soulagée d'avoir parler, même si le soulagement est de courte durée. J'arrange peut-être la situation avec Ari, mais j'envenime celle avec mon ex qui menace de nous mettre tous en danger. Lui avoir parler, c'est lui donner une chance de péter les plombs. Qu'il s'en prenne à moi est une chose mais Ari ou Joy ? Je ne m'en remettrais pas. Tu aurais du me le dire. Non. J'avais peur. Trop peur. - Si tu savais ce qu'il avais dit... tu comprendrais pourquoi je n'ai pas parler avant. J'avais peur qu'il te fasse du mal à cause de moi. Ma priorité c'est que tu sois heureux et en bonne santé, même si ça implique que je ne fasse plus partie de ta vie. Parce que je l'aime Ari. Et le savoir en danger me détruit à petit feu. - peut-être... Je sais pas Ari... J'arrive pas à penser correctement... J'affronte ça depuis longtemps, depuis toujours en fait. Tout le monde m'avais tourner le dos, en fait, il avait manipuler tout mon monde à Londres me faisant passer pour la folle. La traitresse. - J'en suis venu même à penser que si... il finissait par me tuer, il finirais en prison et vous seriez tous en sécurité. Voilà au stade où j'en suis Ari. Je prend ma tête entre mes mains et j'essuie mes larmes d'un revers de manche. Je relève mon regard humide vers le sien quand il s'agenouille face à moi. - Mes frères... non enfin... Elijah sais ce qu'il m'a fait, il est le seul mais... je ne lui ai pas dit qu'il était ici. Le seul qui sais c'est Kurt, enfin, il sais juste que quelqu'un en as après moi, même lui n'as pas les détails. Je distille les informations par-ci par-là sans jamais vraiment parler de la réalité de la situation de peur qu'il se serve de ça pour faire du mal autour de moi. Ma hantise. Je le regarde désespérée, épuisée, au bord de la fracture. - J'en peux plus d'être loin de toi. Tu me manques, j'ai envie de retrouver ce qu'on avais, je veux que ça s'arrête. Je veux retrouver tes bras, ton odeur et puis Joy. Elle me manques Joy. Joy. J'ai tissé un lien avec cette petite. J'aime passé du temps avec elle, pas seulement car c'est la fille d'Ari, non. C'est absolument sincère. Faire des gâteaux ou du shopping avec elle. Je l'ai peut-être pourrie gâtée quelques fois aussi, elle pourrait faire ce qu'elle veut de moi cette petite juste en battant des cils. J'ai beaucoup de tendresse pour elle et j'ai envie d'être là pour la voir évoluer et grandir, mais pour le moment tout ça est compromis à cause de ce connard, parce que j'ai trop peur qu'il puisse ne serais-ce qu'avoir l'idée de toucher à un de ses cheveux pour nous atteindre Ari et moi. Joy ne mérite pas d'être en danger. Elle dois continuer sa vie de petite fille sans être mêler à des affaires d'adultes.

Ari restait persuadé qu'elle aurait du lui en parler. Il ne la blâmait pas et comprenait sans mal qu'elle avait eu peur. Mais rester seule pour affronter cette situation ne lui semblait pas être une bonne idée. Après tout c'était surement ce qu'il voulait, ce taré. L'isoler. Qu'elle soit seule. A sa merci. C'était surement facile à dire mais il ne voulait pas qu'il réussisse. Qu'elle lui donne exactement ce qu'il cherchait. Il secoua la tête devant la réponse de la jeune femme. "Je comprends mais si tu me l'avais dit, même par message ou par appel, j'aurais compris pourquoi tu t'éloignais. J'aurais pu te soutenir, à distance... J'aurais su ce qui se passait et tu n'aurais pas été seule à gérer ça..." dit-il, doucement. La solution de la police ne semblait pas en être une aux yeux de Rori et Ari sentait le désespoir le gagner. Mais quelle était la solution, alors ? Peut-être qu'ici, dans cette ville paumée de l'Australie, les choses seraient différentes avec les forces de l'ordre ? Il avait envie d'y croire. Il avait besoin d'y croire. Il n'avait pas encore subi toutes les désillusions qu'avait pu endurer Rori, le garçon. Voilà au stade où j'en suis Ari. Il sentit son estomac se nouer. "Raison de plus pour ne pas affronter ça seule... Tu peux pas penser ça..." souffla-t-il, agenouillé en face d'elle. Elle n'était pas seule. Même sans parler de lui, elle avait ses frères. Elijah. Etait-il au courant ? "Il faut que tu lui en parles, Rori. Tu peux pas rester comme ça." Il avait l'impression d'être un disque rayé. Il imaginait sans mal la réaction d'Elijah en apprenant ça. Il serait encore plus remonté que lui même. A plusieurs, ils pouvaient être plus forts. Rori ne pouvait pas tous les protéger en prenant tout sur elle. "C'est pas à toi seule de nous protéger. Nous aussi on peut le faire." dit-il alors. Ses mains vinrent se poser sur les genoux de la jeune femme alors qu'elle continuait de parler. "Tu me manques aussi..." murmura-t-il. Il lui sourit faiblement. "Qu'est ce que je peux faire Rori...?" souffla-t-il.

@Aurora Bishop

Je ne sais pas qu'elle est son plan. Mais pour le moment ça avais marché pour lui. Je m'étais isolée, éloignée de ceux que j'aime. De ma propre volonté certes, mais pas de mon plein gré pour autant. Drôle de situation. J'ai le coeur en miette. Quand tout semblait enfin de stabiliser avec Ari, que nous vivions notre petite histoire tranquillement, simplement. Il n'avais pas fallut longtemps pour qu'il vienne foutre le bordel dans la douceur de notre relation. - Je suis désolée... Tu as raison, j'aurais dû t'en parler. Je t'ai fait du mal... je m'en veux. Je suis incapable de gérer correctement cette situation en réalité. Toute mes décisions sont dictés par mon instinct de survie. Je fais ce qui me semble sur le moment le plus sécuritaire pour moi et pour mes proches. Est-ce que c'est la bonne décision ? Absolument pas. Tout le monde souffre par ma faute, y compris moi et je ne leur laisse pas le choix d'agir à leur guise en les privant des informations sur ce qui se passe. Je me meurt à petit feu. J'agis comme si j'étais encore à Londres, seule. Mais ici, je ne suis pas seule. Ari, Eli ou même Dan peuvent m'aider. Mon regard se pose sur Ari. - Il fait tout pour que je ne vois aucune issue... Parler à Elijah. Je sais très bien la réaction d'Eli si je venais à lui parler de ça. Sa colère quand j'avais parler de ma relation abusive en avait été un aperçu. Il allait vouloir le tuer. Je sais que jamais mon frère n'aurait accepter qu'un homme se comporte ainsi avec moi. Ari en avait déjà fait les frais pour bien moins grave. - Je... Ok je vais lui en parler... Ce n'est pas à moi de les protéger... ses mots me heurtent d'une manière étrange. Je me sentais si coupable que ce gars débarquent dans nos vies, par ma faute, pour m'avoir moi que j'avais immédiatement pris la responsabilité de la sécurité de tout le monde. Je m'étais sacrifiée juste pour être certaine qu'il ne puisse pas les atteindre. Et si Ari avait raison ? Que je devais accepter que d'une manière ou d'une autre, ils étaient tous impliqués quoi que je fasse et que je devais accepter de les laisser agir à mes côtés ? Après tout, jusqu'ici, tout ce que j'avais fait étaient un échec cuisant. Le bilan ? Un Ari délaissé, une relation qui aurait bien pu se briser à cause de mon silence, des menaces de mort sur lui et moi, des photos prises à notre insus et ça malgré toute les précautions que j'avais prise. - Tu me protègerais alors...? Ses mains se pose sur mes genoux et je tend l'une des miennes pour venir les caresser dans un geste tendre. Je lui manque alors...? Je réfléchis un instant à sa question. - J'aimerais... déjà sortir d'ici, j'arriverais plus à rien de toute manière... Je mordille ma lèvre. - Et je veux passer une nuit enfermée avec toi, éteindre mon portable et faire comme si rien n'existait dehors juste le temps d'une nuit... avant de réfléchir à ce qu'on va faire... On. C'est la première fois que j'implique quelqu'un d'autre que moi dans les décisions futures vis à vis de cette histoire. Je crois qu'on peut considérer qu'il y a du mieux. - On peux demander à Kurt de rentrer ton vélo si tu veux... Il peut nous conduire en véhicule à vitre teinté où on veut après en passant par le passage sous terrain. Je réfléchis un peu. - Ou alors tu peux prendre la route en vélo et je te rejoins quelques part... Tu crois que c'est quoi le mieux ?

Il secoua la tête devant la réponse de Rori. "T'excuse pas, c'est pas un reproche, c'est..." Il soupira, s'interrompit en se passant une main sur le visage, puis dans les cheveux. Il n'avait pas voulu la faire se sentir coupable. Merde. "T'excuse pas. Mais juste maintenant tu le sais. Tu peux me parler." reprit-il. Agenouillé devant elle, il se sentait si impuissant. C'était rageant. Rageant de voir l'effet que ce fou avait sur elle. Il la détruisait. Personne ne méritait ça et Rori méritait le meilleur, aux yeux du garçon. Alors, il insista. Elle devait en parler. Pas qu'à lui. Lui, c'était un début. Il ne lui avait pas vraiment laissé le choix en déboulant ce soir de la sorte devant elle et Kurt. Mais ce qui n'était initialement que de la jalousie peut-être un peu mal placée s'était révélé au final une décision très inspirée. Il avait provoqué la confession de Rori. Et lui qui était initialement énervé qu'elle le batte froid depuis un moment, il avait découvert un beau merdier. Comment lui en vouloir en sachant tout ça ? Toute la colère du garçon était désormais dirigée contre l'ex petit ami. A son grand soulagement, Rori déclara qu'elle en parlerait à Elijah. Il hocha la tête avec un petit sourire. "Je peux venir avec toi si tu veux. Même si y a des chances qu'il m'arrache la tête, je prends le risque." souffla-t-il, riant légèrement. Un rire un peu jaune, pour être honnête. Il n'avait pas recroisé Elijah depuis leur dernière rencontre pour le moins houleuse. Mais toute cette histoire était bien plus importante que leur querelle et il savait que Elijah serait de cet avis. Ils devaient mettre leurs différents de côté pour aider Rori. Ils avaient au moins ça en commun en ce moment, le bien-être de la jeune femme. Tu me protègerais alors...? La main de Rori se posa sur la sienne et il entrelaça leurs doigts par dessus le genou de la brune. "Bien sûr..." Ari fronça les sourcils, réfléchissant à la question de la jeune femme. Ces jambes le faisaient souffrir dans cette position accroupie. Il se laissa glisser au sol pour s'assoir à côté de Rori. "Je peux reprendre mon vélo et faire plusieurs tours en ville pour être sur que je ne suis pas suivi... Je connais les rues comme ma poche, ça devrait aller." Il n'en revenait pas qu'il élaborait un plan de la sorte. Il se croirait dans un film. Mais ce mec ne blaguait pas, manifestement. S'il avait pris des photos de lui, il ne serait pas surprenant qu'il le suive. "Et... Si tu veux on pourrait prendre un hôtel ? Juste pour la nuit, être sur qu'il ne sache pas où on est." Il lui faudrait juste prévenir Lexie ou sa mère, leur demander si une d'entre elles pouvait garder Joy pour la nuit, exceptionnellement.

@Aurora Bishop