(Pandore) Dance with me tonight

Pandore, ou l'animal solitaire par excellence. On ne dirait pas, comme ça, mais il est vrai qu'elle est plus du genre à faire chemin seul que de prendre le risque de compter sur quiconque. Elle a apprit à ne faire confiance à personne, même si ses principes ont bien changé depuis qu'elle est ici. Elle avance à petits pas dans la file du cinéma. Elle ne sait même pas quoi voir. Elle ne sait même pas si elle ne va pas plutôt dormir dans la salle. Peu importe, elle veut juste se changer les idées. Fuir cet appartement où elle a mis une pagaille monstre entre tous les colocataires. Elle a l'impression d'être le protagoniste d'une mauvaise comédie. Elle soupire, quand vient son tour. Elle regarde les films, choisissant celui où il y aura possiblement le moins de monde possible. Elle sort son porte-monnaie quand... « Salut ! » Pandore sursaute, surprise. Elle tourne la tête vers.. vers euh.. un inconnu. Elle le dévisage, interrogatrice, et toujours si méfiante. « Deux billets pour le film qu'elle a dit. » Panda ne comprend pas vraiment. Elle le fixe toujours, ses deux yeux bleus et perçants cherchant un réponse dans le regard de l'inconnu. Mais avant qu'elle ne l'obtienne, les places sont prises, et payées. Finalement, il lui tend son billet et elle fixe le petit bout de papier comme s'il allait exploser au moment où elle s'en emparerait. Elle se racle la gorge, et comme ça commence à râler derrière-eux, elle l'attrape et avance. Entrant dans le premier couloir vers leur salle, elle se tourne d'un seul coup vers le jeune homme – charmant il faut bien l'avouer – et se retrouve alors nez à nez avec lui. « Excusez-moi, on se connait ? » demande-t-elle alors, sa voix laissant entendre son accent français qu'elle n'a toujours pas réussi à perdre. Elle regarde le billet dans sa main avant de relever son regard vers lui, esquissant un sourire malicieux. « Ou alors, c'est le nouveau plan séduction du moment ? »

« Non, on ne se connaît pas encore... mais vous étiez seul dans la ligne, à attendre votre tour, alors je n'ai pas hésité. » Pandore esquisse de nouveau l'ombre d'un sourire. La voix de l'inconnu est charmante.. et charmeuse ! Pandore en a connu, des voix qui y ressemblaient, mais généralement, les mecs avec elle sont plus lourds. Plus direct. Et elle déteste le rentre-dedans. Et puis généralement, ils ont aussi moins d'audace que ce jeune-là, qui a l'air pas mal plus jeune qu'elle. Elle hoche la tête en guise de réponse, simplement, interrogatrice. « Je m'appelle Sebastian Wellington. Et vous, mademoiselle ? » Sebastien Wellington. Jamais entendu parler. Pourtant, en tant que journaliste, elle en connait, du monde. Mais pas lui. Elle l'observa attentivement, souriant à son "mademoiselle". Et décide de lui accorder un semblant de confiance, se présentant à son tour : « Pandore, Pandore de Balzac. » fait-elle en fronçant un peu le nez. Visez le nom typiquement français quoi. Mais elle n'en a pas vraiment honte. « Au fait, est-ce que vous voulez quelque chose à boire ou à manger ? » Pandore lui offre un regard légèrement surpris et lâche même un petit rire. « Vraiment ? » s'étonne-t-elle en rivant ses grands yeux bleus à ceux du jeune homme, avant de sourire de nouveau. « Enfin je veux dire.. c'est quoi ? J'ai gagné un jeu-concours qui promet cinéma-boisson-pop corn à volonté ? » Elle hausse un sourcil, amusée, avant de faire mine de réfléchir, croisant les bras en le défiant légèrement du regard. « Mais sinon, je prendrai bien un popcorn moyen sucré et un sprite. »

« C'est un magnifique nom français que vous avez là. » Son sourire accompagnant chaque compliment le rend charmant aux yeux de la petite française. Elle sourit plus sincèrement à son tour. « Merci, c'est gentil. » fait-elle, quand bien même a-t-elle toujours détesté le prénom « Pandore ». Eh oui, pas facile de s'appeler comme ça avec le fardeau d'une mauvaise légende sur le dos. « Mais non, c'est juste qu'on est tous les deux seuls, alors je préfère faire de mon possible pour passer un bon temps avec une agréable compagnie. » Il marque un point. Après-tout, n'a-t-il pas raison ? Ne vaut-il mieux pas qu'ils passent chacun un agréable moment l'un avec l'autre plutôt que passer un moment seul, non ? « Vous pouvez attendre un moment ici s'il vous plaît ? Je reviens tout de suite. » Pandore hoche la tête, sans avoir le temps de répondre qu'il s'est déjà éloigné. De loin, elle l'observe, croisant les bras et restant un peu à l'écart de la porte d'entrée de la salle pour ne gêner personne. Elle suit ses mouvements, avec un petit sourire en voyant qu'il commande rapidement, avec entrain. Ça lui manque, en ce moment, de croiser des gens qui ont cette niaque de vivre. Niaque qu'elle perd peu à peu. Finalement, il revient et Panda sent son sourire s'agrandir en voyant qu'il a tout, comme prévu. « Service ultra rapide à la caisse, tout ceci sent trop bon. Le film commence dans quinze minutes. » La française jette un coup d'oeil à sa montre et remarque qu'il dit vrai. « Merci beaucoup. » murmure-t-elle avant de jeter un coup d'oeil aux alentours et de lui faire un signe de tête. « Venez, allons dehors pour l'instant. » lui intime-t-elle en rebroussant chemin pour gagner l'air frais en attendant. Rien ne sert d'aller se tasser dans une salle sombre, et autant faire connaissance dehors pour l'instant, non ? Comme un corbeau, Pandore l'observe. On lui a toujours appris à être un rapace, elle a du mal à ne pas être méfiante avec n'importe qui. Elle sort une cigarette et la fourre entre ses lèvres, déposant le popcorn et la boisson sur un petit muret, s'asseyant à côté de ceux-ci. Elle lève alors ses yeux clairs vers le presqu'inconnu. « Bon alors, Sebastian, et si vous me parliez de vous, un peu ? »

Oui, elle l'observe, en tirant sur sa cigarette. Pandore a commencé à fumer après le meurtre de ses parents, se complaisant dans l'idée qu'elle n'ait plus vraiment grand chose à perdre après tout ça. Elle l'observe au travers des volutes de fumée, calme et rassurée, peu du genre à angoisser en compagnie d'un homme qu'elle ne connait pas. Fut un temps où elle passait toutes ses nuits avec un inconnu, alors... « Je suis né ici, à Bowen, alors ma vie n'a pas été des plus intrigantes comme les films. Je vais recommencer les études bientôt, je suis en journalisme. Ça m'a toujours intéressé, la vie des politiciens, les scoops... notre mauvais système juridique, bien que je n'ai pas d'avis professionnel sur la matière. Je sors boire des fois et voir des films.. tout seul pour rencontrer.. » Pour être franche, elle ne retient de sa présentation que le "journalisme". Elle lui lance alors un regard intéressé. Alors qu'elle s'apprête à lui répondre là-dessus, sans remarquer qu'il n'a pas réellement fini sa phrase, elle se fait devancer. « Oh ! Mais tu es Pandore, la grande journaliste, bien sûr ! Comment je n'ai pas pu voir ça avant... J'admire votre travail, mademoiselle, il est tout simplement fantastique, absolument génial ! » Choquée d'être ainsi connue, elle écarquille ses grands yeux bleus. Interdite, elle le dévisage un instant, cherchant à voir s'il se fout d'elle ou pas, mais visiblement pas. Un peu déboussolée, elle se demande pour quoi est-ce qu'il l'a connait exactement. L'affaire de Paris qui a si mal tourner qu'il a causé la mort de ses parents ? Ou bien son culot, sa façon de tout dire de façon crue dans ses articles ? « J'ignorais que j'étais... euh, connue, tu m'en vois flattée, mais tutoies-moi s'il te plait, parce qu'on ne doit pas avoir tant d'écart que ça. » Quoiqu'il a quand même l'air bien plus jeune. Elle finit sa cigarette, avant de l'écraser, puis relève la tête vers lui, un léger sourire sur ses lèvres de porcelaine. « Donc tu reprends les cours de journalisme... C'est bien, ça. Et merci pour tes compliments, mais je n'en mérite pas tant. » fait-elle, plus sincère que modeste. Elle croise les bras, le regard taquin. « Et puis, il m'arrive d'aider certains étudiants, donc si jamais... n'hésite pas, Sebastian. » murmure-t-elle avec un clin d'oeil, bien plus chaleureuse.