15 secondes pour trouver une porte de sortie ++ Sameen

Je passais sans cesse mes doigts sur le cadrage de la fenêtre devant moi, espérant qu'un jour, je puisse arracher cette peinture de malheur et ainsi, donner un peu de sens à ce que je faisais de mes dernières journées. Depuis que j'avais déménagé dans cette petite maison de deux chambres, une salle de bain et un petit local pour en faire un bureau, rien n'allait en s'améliorant. J'étais tombé sous le charme de ma nouvelle voisine, une jeune femme de mon âge, au regard bien brillant. Mais il n'y avait qu'un seul problème et il était de taille. Sameen... Elle était jalouse et devenait hystérique des fois. Selon elle, je ne pouvais pas avoir d'autres amies qu'elle et ma vie sentimentale était vouée à l'échec à cause d'elle. Je voyais les choses ainsi, ce n'était peut-être pas le cas. Sans un mot, je me demandais si tout ceci en valait réellement la peine, tout en continuant de gratter délicatement la peinture de cadrage. Depuis quand n'étais-je pas sorti avec une fille? Je ne le savais même plus. Peut-être le collège... Peut-être même un peu avant, je ne saurais dire. Je n'avais jamais vraiment été le genre de mec à demander à des filles de sortir, d'aller prendre un verre ou de passer une soirée en ma compagnie. L'amour et moi, c'était deux. Par gêne et surtout par manque d'expérience, j'attendais que ce soit elles qui viennent vers moi. Et puisque ce genre de filles n'existaient que dans les films, je n'avais jamais eu grands chances de ce côté là. Je restais souvent seul lorsqu'il était question de soirées amoureuses, comme pour la St-Valentin, entre autre. Et pour toutes les autres soirées aussi. Il m'arrivait quelques fois de sortir pour m'amuser et lorsque ce moment arrivait, je me dirigeais simplement vers un centre vidéo pour louer un film. Et pas n'importe lequel! Un film d'action ou encore, une télé-série que j'allais pouvoir écouter par petits morceaux, espérant que cette dernière puisse avoir besoin de moi dès que j'allais arrêter de l'écouter. L'un de mes plus grands rêves, à vrai dire. J'avais souvent rêvé à d'autres choses, ces derniers temps mais je commençais tranquillement à tout mettre de côté, comprenant que rien n'allait. Je devais me mettre à l'évidence, Jordan allait finir sa vie seul et c'était tout.

Je n'ai malheureusement pas entendu les pas de Sameen, lorsqu'elle arriva dans ma chambre à coucher, ouvrant cette dernière à la volée. J'ai sursauté, tout le monde aurait agit ainsi, de toute manière, avant de replacer mes rideaux, faisant semblant de rien. Je ne voulais pas que ma colocataire puisse comprendre ce que j'étais entrain de faire, comme à toutes mes après-midi, celles que je ne travaillais pas, depuis notre déménagement. C'est avec un simple sourire que j'ai accueillis cette amie, espérant qu'elle puisse venir m'emprunter quelque chose et disparaitre aussi vite qu'elle était arrivée.