Just run, don't look back! + Andreas

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Yep, c'est normal de courir comme des dératés à une heure où les gens normaux sont en train de dormir, sous une pluie d'insultes et de menaces, une horde de fous furieux à nos trousses, tous nos neurones focalisés sur la tâche "trouver une cachette avant de nous faire littéralement écrabouiller les os". Tout à fait normal. Je n'ai même pas de plan, en fait mon cerveau est simplement incapable de brancher tous les circuits correctement. Tout ce que je sais, c'est que je suis dans la merde mais ma consolation c'est Andreas, aqua le dératé numéro deux.

Un peu plus tôt...

« Enfin une soirée tranquille ! » Loin de mes sœurs et leurs exigences, loin des craintes de finir dans la rue si je ne me décide pas à braquer une banque - le comble pour un agent de police. Juste Andreas, mon meilleur pote, et moi. Assis dans le sable, les pieds trempés dans l'eau fraîche et la tête levée vers le magnifique ciel, je porte le liquide alcoolisé à mes lèvres. Ça fait longtemps que je n'avais pas la tête aussi vide, et ça me fait un bien fou. Le bruit ambiant parvient vaguement à mes oreilles, je reste concentré sur le beau paysage qui s'offre à ma vue, puis lance à l'adresse d'Andreas qui m'avait proposé de venir ici, pour nous changer des idées : « C'est la meilleure idée que t'as eu depuis un moment. »

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collin ∞ andreas

Est-ce que vous souvenez de la scène du film Pirates des Caraïbes, quand le pauvre Jack tente désespérément de semer toute une tribu d’indiens cannibales sur la plage ? Eh bien là, c’était à peu près pareil. Perdu dans sa course effrénée, Andreas ne se souvenait pas bien du pourquoi du comment la soirée avait tourné de cette façon. La seule chose à laquelle il pensait : c’était de courir. Et si possible courir vite ! Tout en s’assurant que Collin suivait aussi le mouvement. Mais étant flic, les courses poursuites ça devait le connaître… Alors qu’Andreas avait plutôt l’habitude de foncer à bord d’une ambulance pour aller sauver d’autres gens – et non sa propre vie. Il n’avait pas couru comme ça depuis… en fait, il n’avait jamais couru comme ça. Et s’il avait le malheur de s’arrêter ne serait-ce qu’une seconde, il sentait que ses poumons le lui feraient regretter et qu’il serait alors incapable de repartir.
Ne t’arrête pas.

***

Andreas ne sortait pas beaucoup avec ses amis. D’ailleurs, il n’en avait pas tant que ça… Maintenant qu’il sortait avec Lennox et qu’il passait presque tout son temps libre avec, il ressentait moins le besoin de se faire de nouvelles connaissances. Mais il y avait ce garçon, là. Ce flic, Collin, avec qu’il avait vraiment bien accroché. Alors ce soir ils avaient choisi de passer la soirée ensemble puisque de toute façon Lennox avait trop de boulot pour faire quoique ce soit.
Andy se sentait un peu coupable de devoir attendre ce genre d’occasions pour proposer une sortie, mais il était un peu comme pris au piège dans sa propre relation de couple – et il adorait ça. L’envie de passer tout son temps avec l’autre… Mais il était conscient que cette complicité les tuerait petit à petit. Il fallait de temps en temps prendre ses distances… pour mieux se retrouver.
A la réflexion de son ami, il lui mit un petit coup dans l’épaule en riant. « J’ai toujours de bonnes idées moi, j’te permets pas ! Mais ouais… j’avoue que c’est cool. Pis on s’était pas vu depuis un moment. » Il but encore quelques gorgées de sa bière, la posa dans le sable avant de s’y allonger. Tant pis pour ses fringues ! « Comment ça va le boulot en ce moment ? »

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Il faut que je boive encore pour vider ma tête, car elle ne l'est pas totalement. Et j'allais commencer par cette bouteille entre mes mains, j'en suis à combien au fait ? Il interrompt ma réflexion avec sa remarque - de toute façon, j'aurais jamais su - et j'accueille son coup dans mon épaule avec un rire, étrangement de bonne humeur. « Et c'est la faute de qui si on s'est pas vus depuis un moment ? Ah je sais, la victime de Cupidon. » nouveau rire, je ne pense pas réellement ce que j'avance. De un parce que la responsabilité est partagée vu mes horaires de travail aberrants et, de deux, je me réjouis pour lui, même si je comprends pas plus que ça à l'amour.

Mon sourire s'efface à la mention du boulot, quoi de neuf ?« J'ai eu deux affaires très intéressantes en charge dernièrement : attraper un voleur de légumes et un kidnappeur de plantes. » le commerçant s'étant fait voler deux fardeaux de légumes était assez chiant, mais la vieille qui ne retrouvait plus sa "chère plante qu'elle cultivait depuis 4 ans" lui faisait de la concurrence. Je roule des yeux en y repensant avant de poursuivre, le regarde baissé vers lui : « Et toi, quoi de beau ? »

Alors que j'allais me saisir d'une énième bouteille à mes côtés, un inconnu la bouscula en passant, étouffant un rire. Oh là, il se croit où le monsieur ? D'habitude, il aurait déjà avalé une quantité effrayante d'eau salée, mais l'alcool me calme un peu. Je lance un regard incompréhensif à Andreas, pendant que l'autre mec rejoint une fille quelques mètres plus loin. « T'as vu ça ? »

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collin ∞ andreas

Andreas sourit en l’entendant prononcer Cupidon. Il n’avait pas tort… Et le garçon culpabilisait à peine. Bon, un minimum quand même. Il était tellement heureux avec Lennox ! A tel point que passer presque tout son temps avec lui ne lui posait aucun problème. Alors d’accord… les soirées entre amis lui manquaient, celles passées avec Collin en particulier. Mais quand le notaire n’était pas là il ressentait très vite le manque et n’était pas tranquille. Il avait comme un poids sur l’estomac… C’était en tout cas ce qu’il ressentait à ce moment précis, même si la compagnie de son ami lui faisait plaisir. Et il savait parfaitement que c’était dangereux de vivre les choses de cette façon. Mais c’était souvent comme ça le début d’une relation. Leur amour était fort, tout neuf et passionnel. Assurément qu’Andy ne s’en remettrait pas si tout se terminait d’un coup mais… il préférait ne pas penser à ça. Le simple fait de songer que leur histoire puisse ne pas durer le rendait mal. A la place il préféra prendre une autre gorgée de bière. « J’suis désolé. Mais ouais j’avoue que c’est un peu… enfin beaucoup ma faute. Mais que veux-tu ? J’suis… absolument, entièrement, follement amoureux. J’ai envie d’être toujours avec lui. » Et tant pis s’il avait l’air ridicule en disant ça. « Tu m’en veux pas trop ? » Il espérait que non. D’un côté… Peut-être que si Collin lui avouait quelque chose dans le genre, ça pousserait Andreas à faire des efforts. Il faudrait tôt ou tard de toute façon, sa vie entière ne pouvait et ne devait pas se résumer à Lennox.

Il rit doucement en l’entendant parler de son métier. Andreas s’était toujours imaginé la vie palpitante que pouvait mener un flic… Mais le garçon ne semblait pas faire partie de ceux-là. Le pauvre… Cela dit, Andy n’était pas mieux placé que lui avec son métier d’ambulancier. « Waw, ça a dû être passionnant. Les gens appellent la police pour n’importe quoi maintenant… » Il haussa finalement les épaules. « Baaah. On voit rarement des choses gaies dans mon boulot, tu sais… Hier on a été récupéré une victime d’un accident de la route. Elle est morte sur le chemin jusqu’à l’hôpital. Ca fout toujours un coup. » Encore un enfoiré qui conduisait bourré. Les gens ne se rendaient pas compte que s’ils n’aimaient plus la vie, pas la peine de risquer celles des autres en plus.

Allongé dans le sable, il se redressa finalement en entendant que l’on haussait la voix à côté. Le mec qui venait de bousculer la bière semblait tout autant désireux de s’en prendre à la jeune femme qui se trouvait seule là-bas. « Encore un gros relou ? » Il y en avait partout, de cette race-là. La vermine. Et, étant d’un côté flic et de l’autre ambulancier, ils ne pouvaient clairement pas laisser faire. « Un contre deux, on devrait pouvoir gérer tu crois pas ? » Et ce fut sur cette merveilleuse idée qu’ils allèrent à la rencontre du duo ! Qui… ne tarda pas à se transformer en groupe, quand, après une discussion endiablée, le gars en question fut rejoint par ses potes. Andreas se sentait beaucoup moins héroïque d’un coup, bizarrement.

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Oh mon Dieu... c'est vraiment Andreas qui vient de sortir une phrase aussi mièvre, ou c'est son jumeau maléfique, un cousin à la ressemblance frappante avec lui, tout ce que vous voulez ? Mine de rien, les deux dernières options auraient sonné plus crédibles, s'il n'y avait pas cette expression faciale... bizarre. Il m'arrache un petit rire : « Mon pote, t'es bien tombé dans le piège. » Et bien profond, dans le piège qui est l'amour. J'hausse les épaules suite à sa question. C'est vrai qu'il me manque un peu, mais je ne vais pas le lui dire comme ça. « Un peu si, tu devras me payer plein de bières encore si tu veux te rattraper. Puis... » Peut-être, peut-êêêêtre que... « Je pense finalement comprendre ce que tu vis, juste un petit peu. » Même si je suis pas encore arrivé à la phase "absolument, follement, tout ça". Et heureusement ! Rien que d'y penser, un frisson parcoure mon échine. Je réponds par un signe affirmatif de la tête, l'air désespéré, lorsqu'il dit que les gens appellent les flics pour tout et n'importe quoi. En même temps, à Bowen rien ne se passe de très... criminel. Ou moins qu'ailleurs en tout cas. « On donne le permis à n'importe qui aussi... t'es vraiment sous-payé Andy. » pour toutes les horreurs qu'il a à voir et gérer, je secoue la tête.

Je vois notre soirée tranquille s'éloigner doucement mais sûrement quand ma bière est victime d'un gros relou comme il dit si bien qui, à présent, dérange une jeune femme sous nos yeux. Un hochement de tête et un sourire exagérément confiant plus tard, on est à la hauteur du... groupe. « On avait pas prévu ça... » dans ma tête, et probablement dans celle d'Andreas aussi, on était censés effrayer le mec, l'obliger à s'excuser puis revenir à nos bières avec une jolie femme reconnaissante aux bras, voire un public applaudissant. Sauf que... « A trois ? » murmure-je, commençant le décompte dans ma tête. On a beau être entraînés, se mettre à dos une bonne quinzaine d'hommes agressifs alors qu'il fait noir, qu'on est désarmés et en l'absence de renforts n'est pas notre meilleure idée. Je m'excuse d'avance auprès de mes poumons et mes jambes pour la course à venir.

Et trois, deux...

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collin ∞ andreas

Piège. Collin avait probablement trouvé le mot juste et Andreas ne s’en offusqua pas. C’était réellement un piège, l’amour. Parfois, on arriver à le transformer en un rêve éveillé et parfois, il devenait plutôt un cauchemar. Andreas avait trop vécu la deuxième option lors de sa dernière relation et il voulait cette fois que tout se passe bien. Ca n’était pas bien de toujours coller l’autre, normalement. Et avec une autre personne que Lennox il aurait probablement essayé de freiner cette envie. Mais il connaissait le notaire maintenant et il savait que plus que quiconque, c’était ce dont il avait besoin. Qu’ils soient le plus souvent ensemble. Parce que Lennox n’aimait pas se retrouver seul avec lui-même et qu’il se donnait corps et âme dans cette relation. Andreas aussi, et du coup ça ne le dérangeait pas. Ca l’effrayait, oui. Que ce soit si fort, si vite. Il se voyait déjà lui demander sa main après quelques mois tant il en était fou… Mais il devait se montrer patient, et se rappeler à quel point les choses s’étaient mal passées quand il lui avait avoué ses sentiments trop vite. « C’est ça, j’suis pris au piège. Et le pire c’est que je me débats même pas. » Il eut un grand sourire niais. Un sourire qui retomba rapidement alors qu’il avouait lui en vouloir un peu. Il l’observa, cherchant à déceler une taquinerie. Andreas avait tellement peur d’aller trop loin avec cette histoire et d’en oublier les autres… « J’crois que je vais très vite t’offrir deux packs de douze alors… Sérieux, je fais pas exprès en plus ! Mais c’est vrai qu’entre lui et le boulot, il me reste plus beaucoup de temps… » Il réalisa seulement après ce que son ami venait de lui dire. Il se redressa d’un coup, le sourcil froncé. « Quoi ? Toi qui te fous de ma gueule depuis le début, qui es limite en train de vomir quand je te parle d’amour, tu comprends ? Woooooh ! Comment elle s’appelle ? » qu’il dit, tout fièrement.

Ils n’eurent malheureusement pas le temps de finir cette conversation car leurs âmes de super héros les poussèrent à l’action ! Quelle bonne… euh non, stupide idée ! Andreas se fit le même décompte dans sa tête avant d’attraper le bras de son ami et de se mettre à courir avec lui.
Autant dire qu’il n’avait jamais couru aussi vite. D’ailleurs, il n’avait jamais couru pour sauver sa peau comme ça ! « La prochaine… prochaine fois qu’j’ai… une idée aussi brillante… putain… frappe-moi ! » gueula-t-il à Collin qui semblait tout autant déterminé à ne pas se faire casser la gueule. Seulement lui, il avait une formation de policier ! Courir ça n’était pas un problème. Moins que pour Andy en tout cas qui n’avait plus fait de jogging depuis… Oh wait, il n’en avait jamais fait. Encore moins en courant comme un dératé comme ça ! Alors au bout de quelques minutes de course effrénée, il sentit ses jambes le lancer et son cœur à bout de souffle. Il fut forcé de s’arrêter, se pliant en deux pour reprendre sa respiration. « At…attends… J’peux pas… » Il tourna vaguement la tête derrière eux pour remarquer avec joie que les types les suivaient toujours… Ok, pas le choix. Il se redressa donc et fit de son mieux pour reprendre sa course tout en étant certain qu’il ne tiendrait pas longtemps et qu’il se ferait irrémédiablement casser la gueule.

Ils devaient trouver un endroit où se cacher. Prendre de l’avance. C’était sa seule chance… Tandis que Collin pouvait gambader tel un bambi effrayé certainement plus longtemps que lui.

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A l'entendre, je n'ai franchement pas envie de tomber amoureux un jour, de perdre les pédales, même s'il a l'air vraiment heureux et que le but ultime de pas mal de personnes dans la vie est de trouver ce bonheur. Non, rien pour moi. « T'inquiète, c'est pas comme si j'étais plus dispo, de toute façon. » J'essaie d'être compréhensif, je sais qu'il ne le fait pas exprès et, en fait, si quelqu'un est à blâmer dans cette histoire, alors ce sera son binôme amoureux, à mon avis. Il m'interroge sur l'identité de celle qui me fait comprendre, et j'en gonfle tout de suite les joues, ayant vu venir la question. Mais je ne souhaite vraiment pas m'étendre : elle n'est encore rien pour moi. « T'emballe pas, je crois comprendre. Et, si ça peut te rassurer, je me désespère déjà. » Contrairement à lui, je me débats mais je ne sais pas si c'est la bonne réaction à avoir.

Allez savoir comment, cinq minutes plus tard, on se retrouve à courir pour échapper à une bande de mecs armés qui veulent nous faire la peau. Il faut dire que quand on est ensemble et qu'il y a des problèmes quelque part, on est obligatoirement impliqués, d'une manière ou d'une autre. Il me dit de le frapper s'il a une aussi bonne idée la prochaine fois, et je réponds par un hochement de la tête, ajoutant du tac au tac : « Entendu ! J'hésiterais pas à te couper la tête. » Je sais... je me demande moi-même comment je peux faire de l'humour dans une situation pareille. Andreas s'arrête un peu plus loin, ce qui m'oblige à l'imiter. J'ai envie de l'engueuler mais mon besoin de m'alimenter en l'air est plus fort. « Fait chier... » de voir les rôles ainsi inversés. D'habitude, c'est moi qui fait courir les gens.

On reprend la course, et alors que mes poumons menacent de me lâcher, j'aperçois des maisons. Mon Dieu, la distance qu'on a dû parcourir... « Tu vois ce que je vois ? » Une cachette ! Un camion à ordures, plus précisément, négligé au coin de la rue. Je le regarde, l'air de demander ce qui est le plus important, notre vie ou notre hygiène corporelle.

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collin ∞ andreas

Andreas se voyait déjà avec le visage amoché. Il imaginait déjà l’inquiétude de Lennox quand il le verrait et tentait déjà de trouver une bonne excuse à tout ça. Sauf que Collin eut une bonne idée, LA bonne idée qui les sauverait très probablement ! « Ca m’va ! » Tant pis s’il fallait sauter dans une benne à ordures pour ça, tant pis s’ils risquaient de sentir le poisson pourri même après trois douches. Ca valait sans doute mieux qu’un séjour à l’hôpital ! Ils puisèrent alors dans leurs dernières ressources pour avoir le loisir de se cacher dans la benne sans que les autres gars ne les voient faire. Ils avaient, malgré la difficulté d’Andreas à suivre le mouvement, une petite longueur d’avance bien heureusement.
Croyez-le ou non, c’était la première fois que l’ambulancier visitait l’intérieur d’une poubelle ! Et ça n’avait rien de très charmant, pourtant à ce moment il se sentit comme l’homme le plus soulagé au monde, sachant qu’il avait échappé à la raclée de sa vie. Collin était entraîné pour le combat, lui pas. Et de toute façon, la différence de nombre était trop importante pour tenter un face à face.
Il eut un peu de mal à prendre de grandes bouffées d’air pour se remettre de sa course, déjà parce qu’il n’y en avait que peu dans la benne mais aussi parce que les odeurs devinrent très vite insupportables. Il ferma alors la bouche et essaya de reprendre son souffle plus calmement. « Eh bah p’tain… On a quand même géré au final ! » Il regarda Collin. « M’fais pas cette tête… On a failli y passer mais pendant qu’ils nous coursaient, la fille a pu s’barrer… » Ils étaient donc quand même un peu des héros ! A leur manière, quoi.

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C'est déjà assez difficile de voir Andreas comme ça, mais j'imagine que s'il finit avec le visage amoché, Lennox nous interdira de "jouer ensemble" pour le restant de nos jours. Et je pourrais même pas protester. Avec lui au moins, Andy est parfaitement en sécurité... et ne pue pas. Bon, peut-être que finalement j'ai une légère préférence pour l'hosto. On va finir asphyxiés tous les deux. Je lui lance un regard entendu quand il dit qu'on a assuré. Je suis d'accord mais, avouons-le : « Peu importe comment on tourne la chose, cette soirée était humiliante. » La respiration encore saccadée, le nez froncé, la sueur perlant au front et des tâches identifiables partout... niveau malchance, on atteint des sommets encore inexplorés jusqu'ici. Et on va faire fuir tout le monde. « Ouai, c'est déjà ça. Par contre, c'est pas très crédible comme histoire. » J'ai un énième haut le cœur, il est temps de sortir de notre cachette. Je m'exécute, le bras sur la bouche. « Allons-y, j'ai hâte de prendre un bain dans la sauce tomate. » l'humour est toujours là, c'était amusant malgré tout, tiens. Puis les autres vont sûrement penser qu'on a croisé un putois sur le chemin, tout un groupe de putois...

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collin ∞ andreas

« J’suis pas sûr que ce soit une bonne idée de sortir maintenant… » Il tira violemment sur le bras de Collin pour le retenir en entendant les gars parler à voix haute. Le genre de gros beauf qui ne savait s’exprimer qu’en gueulant. « Ils sont pas loin… » murmura Andy, oubliant soudainement la mauvaise odeur tant l’adrénaline était là. Pour être certain qu’ils ne risquaient plus rien, Andreas préféra attendre une dizaine de minutes dans cette benne à ordures, avant d’en sortir sous peine de vomir. Une fois l’air frais retrouvé, il aida Collin à sortir à son tour et frotta ses vêtements. Bordel, c’était écœurant. « Donc on est d’accord, on évite de raconter cette soirée hein ? Enfin, Lennox va sûrement me demander comment ça s’est passé… et probablement pourquoi je vais jeter ces vêtements. C’est irrécupérable cette odeur-là. » Il grimaça de dégoût. « La prochaine fois ça te dit pas qu’on fasse juste une soirée chez toi ou chez moi hein ? On prendra moins de risques… Bon… J’te raccompagne ? »

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Avec les quelques verres dans le nez, ma vigilance semble endormie et c'est à Andreas de me sauver la peau en me tirant... dans les ordures. Estimant que nos ennemis sont toujours dans le périmètre. Leurs voix sont bien audibles. « Effectivement. » ARGH. Avec ma malchance habituelle, je me retrouve le nez dans une étrange substance crémeuse. Heureusement qu'il fait noir et que mon esprit n'est pas suffisamment lucide pour jouer aux devinettes. Je m'essuie le visage et saisis sa main pour sortir sans peine. « C'est ça, on garde ça pour nous. Et bonne chance pour lui expliquer ça... le truc, c'est que même l'histoire originale n'est pas crédible pour deux sous. » Hilarante sans doute, mais personnellement je l'aurais jamais crue si quelqu'un d'autre me l'avait racontée. Enfin bon, j'ai l'impression que ça n'arrive qu'à moi, à nous. Quand on est ensemble, on attire des ennuis inimaginables. Comme deux éléments incompatibles qui provoquent une réaction chimique dangereuse. Si bien que j’acquiesce suite à sa suggestion. Une soirée chez moi ou chez lui serait plus safe, pas que pour nous. « Vu qu'on a failli y rester, je vais pas te contredire. » Enfin, qui sait, on est doués dans le domaine. Je suis sûr que quelque chose nous tombera dessus malgré nos précautions. « Non, pas besoin de me raccompagner, mes sœurs s'inquiètent sans doute et Lennox surement aussi... espérons qu'ils ont quand même trouvé le sommeil, qu'on puisse nous changer et brûler nos vêtements tranquillement. » Je lui décoche un sourire et lui adresse un geste de la main en guise d'au revoir. « A demain ! Je suis content d'avoir passé la soirée avec toi, même si on a failli y rester. » Sur ce, je me détourne et prends la direction de mon chez moi. Enfin ce que je crois être la bonne route à prendre. Me fixant un objectif avant d'arriver chez moi : ne pas vomir - ce qui va être dur, quand je regarde le type qui vient de passer à mes côtés et qui a un haut le cœur assez bruyant.

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