Le message de Tom – ou de celui qu’il croyait être Tom – n’aurait pas pu mieux tomber. La soirée de la veille avait été compliquée, Andreas était tombé sur un garçon en pleine crise de schizophrénie en sortant du travail et n’avait pas pu faire autrement que de le prendre en charge. Avec beaucoup, beaucoup de peine… Alors il n’avait pas beaucoup dormi de la nuit et avait enchaîné au petit matin avec un rendez-vous dû à son deuxième boulot. Une fille qui, lassée de ses parents qui voulaient absolument la caser, avait payé ses services pour qu’il joue au petit-ami parfait. Il avait plutôt bien fait illusion… Aussi il ne s’était couché qu’à quatorze heures et avait ouvert les yeux au message de Tom auquel il s’était empressé de répondre.
Ce garçon était vraiment gentil. A peine majeur, encore innocent – mais pas à tous les niveaux. Ils se voyaient de temps en temps pour passer des bons moments ensemble, qu’ils soient charnels ou juste du divertissement comme un cinéma ou autre. Andreas avait été plutôt clair avec lui : il ne cherchait pas de relation sérieuse et le plus jeune avait eu l’air d’accord. Allait-il tenir sa parole et ne pas tomber amoureux, ça c’était un autre problème. Parce qu’on ne choisissait pas ça…
Il quitta alors son lit pour filer sous la douche avant de choisir ses vêtements avec soin. Même si Tom représentait plus un divertissement qu’un réel amant, il voulait réellement lui plaire et bien s’habiller pour lui car malgré tout, leur relation se passait dans le respect mutuel. Andreas était quelqu’un de bien, il le savait plus ou moins, il ne voulait pas le faire souffrir. C’était aussi pour ça qu’il avait voulu être clair dès le départ avec lui. Il prit alors une chemise blanche et un slim, se disant que de toute façon il ne garderait pas ses vêtements bien longtemps. S’il savait…
C’est bête, le sang ça tâche.
En se reposant deux secondes sur son canapé, il piqua du nez quelques minutes et ne se réveilla que pile à l’heure. Ce qui du coup, allait forcément le mettre en retard… Alors il attrapa ses affaires et quitta son appartement pour l’une des dernières fois. Oui, il allait bientôt déménager !
Il ne tarda pas à arriver dans la rue indiquée, cherchant des yeux son rencard. A la place, il entendit qu’on l’appelait et tourna la tête. Tout se passa très vite, en un rien de temps il se retrouva contre un mur, la respiration coupée. Qu’est-ce qu’il racontait ce gars ? En tout cas il avait une poigne de fer !
Andreas ne parvenait pas à réfléchir, il n’arrivait pas à faire le lien entre les mots et ce geste d’une violence incroyable. S’il ne se défaisait pas bien vite de son emprise, les choses pourraient vraiment mal tourner… Alors avec ses mains il tenta de désserrer les siennes… Mais impossible. Ce gars était pris d’une rage folle. Qu’est-ce qu’il avait bien pu lui faire ? Eclair de génie finalement, Andreas se souvint qu’il avait des pieds – ce qui se révélait parfois utile – et les envoya dans le ventre de l’autre type. Ce dernier le lâcha d’un coup, faisant qu’Andreas tomba les fesses par terre. Le brun se mit à respirer fortement en passant ses mains autour de son cou, ayant l’impression de suffoquer.
Il mit un moment à se reprendre, ne pensant même pas à se relever tout de suite.
« Pour… Pour qui vous vous p-p-prenez ?! » Pour son père, sûrement… Et merde. Oui, son père. Son cerveau fit enfin le lien entre les messages de tout à l’heure, l’heure qu’il était actuellement, le lieu du rendez-vous et ce gars…
Oups, il n’avait pas pensé à cette éventualité. Andreas se releva avec un peu de mal et fit enfin face à son agresseur – au risque d’y laisser sa peau. Disons que niveau gabarit ils n’étaient pas les mêmes… C’en était presque injuste.
« Touche-moi encore une fois et j’te jure que… tu vas prendre cher ! » A ces mots il le poussa violemment pour qu’il recule.
Waw, tu fais peur Andy. Il n’était pas hyper violent de nature… Mais il ne fallait pas trop le chercher non plus.
« Anderson hein, c’est ça ?! » Un véritable guet-apens.
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