humans don't deserve dogs (max)

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La forêt perdue est le seul endroit où tu peux emmener Oli, ton petit malinois, et lui laisser un peu de liberté, loin des voitures. Cette petite boule de poils que tu as trouvé, seul dans la rue il y a quelques mois alors qu'il venait de naître, est une petite pile électrique donc le sortir au centre ville est très compliqué à cause du trafic. Tu attendras encore quelques mois avant de pouvoir lui apprendre à se promener en ville sans passer sous les voitures, c'est plus prudent. Une fois arrivée dans la forêt, tu peux lui enlever sa laisse pour qu'il puisse se déplacer librement. Vous marchez ensemble pendant des heures et Oli en est ravi. Il trottine d'un point à l'autre en reniflant tout ce qu'il peut sur son passage, il te tourne autour, et parfois lorsque tu décides de faire une pause, il s'étale de tout son long sur le sol terré en regardant tout autour de lui, toujours à l'affût. « Va chercher Lokhen ! Va chercher ! » Tu entends cette voix au loin, et Oli l'a entendue avant toi puisqu'il est prêt à aller assouvir sa curiosité. Tu arrives à l'attraper avant qu'il ne bouge et le prends doucement dans tes bras. Tu avances vers la voix et aperçois un jeune garçon accompagné d'un magnifique chien des montagnes qui ne doit être personne d'autre que Lokhen. Le chien court vers le bâton que son maître vient de lancer, revient vers lui et lâches le bâton. Tu te rapproches du jeune homme et de son chien et poses Oli au sol pour qu'il aille faire connaissance. « Doucement Oli. » dis-tu en haussant un peu le ton. Ton chien est très gentil et sociable mais il aime jouer et on ne sait jamais comment peuvent réagir les autres bêtes. Ils se reniflent mutuellement en remuant la queue, ils ont l'air de plutôt bien s'entendre pour l'instant. D'un pas assuré, tu t'avances vers le gros chien blanc et t'accroupies devant lui. « Hey toi. » Tu lui caresses la tête en souriant. Tu sais que les chiens des montagnes n'aiment pas trop les inconnus alors tu lui montres que tu ne lui veux aucun mal, bien au contraire. Une fois qu'il a fait connaissance, Oli vaque à ses occupations, il retourne renifler tous les troncs d'arbres qu'il peut trouver. Tu te redresses pour regarder le jeune homme. « Il est magnifique. Il a quel âge? » demandes-tu avec un sourire en lançant un bref regard vers Oli pour voir s'il n'a pas pris la fuite.

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A peine sorti de l’hôpital que je parcours déjà la forêt qui entoure la ville. Les médecins m’ont pourtant dis que je ne dois pas faire d’effort, mais je m’ennui déjà. Alors je rattrape un peu le temps perdu avec Lokhen. Un mois allongé, j’ai eu suffisamment le temps de me reposer. Je m’amuse avec Lokhen, même si j’évite les mouvements trop brusques. Ça tire encore bien sur la cicatrice, m’arrachant quelques grimaces de douleurs de temps en temps. « Va chercher Lokhen » dis-je en français, tout en lançant un bâton dans une direction quelconque. Il s’exécute aussitôt et revint quelques instants plus tard. Mais sa tête se dresse alors qu’il se retourne et se met à aboyer. Je remarque la présence d’une jeune femme qui tient aussi un chiot dans les mains. Lokhen se place devant moi et continue à aboyer dans sa direction. « Tais-toi mon grand. » lui indiquais-je dans ma langue maternelle. Les aboiements cessent alors que la jeune femme s’avance dans ma direction et pose son chiot qui trottine fièrement jusqu’à nous. Lokhen grogne légèrement, sans pour autant montrer les dents. C’est un chien dominant, mais en général, il s’en prend pas aux chiots. Je surveille quand même du coin de l’œil, me tenant prêt à intervenir alors que la jeune femme brune arrive à ma hauteur et s’agenouille pour caresser Lokhen. J’hausse un sourcil interrogateur. Cette fille est plutôt culottée. Lokhen a tendance à inspirer la crainte vue son gabarit impressionnant, mais elle semble en faire abstraction. Heureusement qu’il est bien dressé et pas agressif en général, mais je la trouve un peu inconsciente. Elle me demande son âge, et je reste surpris par sa question que j’imite presque le poisson rouge. « Euh… il a 10 ans. » lui répondis-je en la dévisageant. « t’as pas peur toi… T’as de la chance qu’il est pas du genre sauvage. C’est assez imprudent ce que tu as fait, » lui fis-je remarqué calmement avant de jeter un coup d’œil au chiot malinois que Lokhen fixe, comme s’il craignait que cette petite boule de poil puisse vouloir lui voler l’attention de son maître. Lokhen est du genre jaloux, c’est assez marrant à voir, mais c’est aussi pour ça que je vais pas vers le chiot. « Je m’appelle Maxim » me présentais-je alors.

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Le garçon te dévisage et tu vois dans son regard qu'il est surpris par ta question. Tu es d'un naturel assez curieux, et encore plus lorsqu'il s'agit des animaux. Puis il te fait une remarque qui te décroche un léger sourire. Il n'a pas tort du tout, il faut être très prudent avec les chiens et surtout avec un chien du gabarit de Lockhen. Mais effectivement, tu n'as pas peur. Au contraire, les chien réagisse mal en général lorsqu'ils sentent que les gens ont peur. De ce fait, grâce à ton attitude sûre de toi, le chien a compris que tu n'as pas peur de lui et il a gentiment accueilli ta petite caresse. De plus, s'il obéit aux ordres de son maître lorsqu'il lui lance le bâton, c'est qu'il est dressé un minimum. « T'as complètement raison. Mais les chiens m'aiment bien en général. » dis-tu en regardant tantôt le jeune garçon, tantôt Oli qui tourne autour du chien en remuant la queue. « Je suis éducatrice canine, je reconnais les chiens dont il faut se méfier et les autres. En l'occurrence, ton chien est adorable. » Bien sûr, on ne sait jamais réellement ce qui se passe dans la tête d'un animal, et il peut arriver que même un chien très gentil aie un moment où il se montre agressif voire méchant. On n'est jamais sûrs, mais tu sais comment gérer un chien méchant, alors ce n'est pas un risque pris pour rien. Voilà maintenant un peu plus de quatre ans que tu exerces ce métier et tu as vu toutes sortes de chiens, des gentils, des moins gentils, et tu ne te trompes que rarement sur leur cas. « Rosa, enchantée. Tu viens de France? » demandes-tu avec curiosité, encore une fois. Tu l'as entendu plus tôt parler à son chien dans une langue qui te semble familière même si tu ne la parles pas, tu en reconnais la consonance.

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Effectivement, elle semble bien gérer avec Lokhen, pour autant je continue à penser qu’elle a pris quand même des risques, surtout vu son métier. Elle est la mieux placée pour savoir qu’on ne caresse pas un chien comme ça, surtout de ce gabarit. Lokhen a beau être un nounours, il a déjà montrer les dents plus d’une fois. C’est avant tout un chien de garde. « Pareil, c’est pas pour ça que j’irais faire des papouilles à un chien de garde. » lui fis-je remarqué avec un sourire narquois. Lokhen adorable ? Je tourne la tête vers mon chien. Je sais qu’il est adorable, et surtout bien dressé. J’acquiesce d’un signe de tête, de toute façon, si elle prend des risques, c’est son choix, elle a de la chance que Lokhen soit pas le chien le plus agressif qui soit. « Ouais, je viens de France, tu connais ? t’y ai déjà allé ? » lui demandais-je curieux. je regarde le bébé chiot trottiner fièrement et renifler un peu partout. « Il a quel âge ? » demandais-je à mon tour, ayant retenu que le chiot s’appelait Oli.

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Le garçon a l'air d'être assez jeune et il n'a pas pour autant sa langue dans sa poche. Tu arques un sourcil après sa remarque même si, au fond, il dit sûrement cela pour ton bien et celui de ceux qui se hasarderaient à caresser un chien de ce gabarit qu'ils ne connaissent pas. Lorsque tu es confiante, ce n'est pas pour rien. Mais évidemment, Maxim ne te connaît pas alors il n'est pas censé le savoir. « Ne t'inquiète pas, je connais bien les risques. Et si ton chien avait été agressif avec moi j'aurais été la seule responsable. » Tu lui réponds calmement avec un sourire avant de donner une nouvelle caresse à Lockhen qui semble apprécier. « Tu vois, il a l'air de bien m'aimer. » dis-tu avant de donner également une caresse à Oli pour éviter sa jalousie. Lorsque le jeune homme confirme qu'il est français, tu te félicites intérieurement d'avoir reconnu sa langue maternelle. « J'y suis jamais allée mais j'ai reconnu la langue, même si j'y comprends pas grand chose, à part quelques mots... » Tu sais reconnaître à peu près toutes les langues romanes et les différencier mais malheureusement, tu n'as jamais eu l'occasion de pouvoir les apprendre. « Je parle portugais, ça ressemble pas mal au français. » Tu lances à ton tour un regard à Oli alors que tu vois le brun faire de même en te demandant son âge. « Il a six mois. Je le garde chez moi en attendant de lui trouver une famille... Il a été abandonné à la naissance. Tu veux pas un petit compagnon pour Lockhen? » demandes-tu avec un sourire aux lèvres. Pendant ces quelques mois, tu t'es très attachée à Oli et tu sais que cela va être très difficile de le voir partir, mais tu ne le laisseras qu'à quelqu'un de fiable qui prendra bien soin de lui. Tu as quelques fois envisagé de le garder, mais pour le moment tu préfères te consacrer pleinement à ton travail et à l'association où beaucoup d'autres animaux ont besoin de toi. Alors tu te résignes à rester « famille d'accueil » avant que ce soit le bon moment pour adopter réellement.

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Evidemment qu’elle aurait été la seule responsable, fort heureusement Lokhen est bien éduqué et assez social pour un chien des Pyrénées, et la première approche s’est bien déroulée. « C’est sur. » fis-je en hochant la tête. Paraît-il que j’ai un caractère de merde, c’est pour ça qu’on m’appelle parfois le ‘petit con’ mais j’assume parfaitement ce côté de ma personnalité, et j’ai pas ma langue dans ma poche surtout quand ça concerne mon chien. Bien l’aimer ? c’est vite dit, il va pas cracher sur des caresses non plus. Moi jaloux ? Ou vous allez chercher ça ? C’est MON chien. Je lâche quand même un sourire, elle est pas méchante et j’ai aucune raison d’être désagréable avec elle. Faut que j’arrête d’être toujours sur la défensive. « Ah. » fis-je simplement « C’est pas mal. Surtout que y en a pas mal qui confondent le français avec l’italien. » lui répondis-je en lui octroyant un sourire. Je n’ai jamais entendu le portugais, donc je peux pas comparer les deux langues. Elle me parle d’Oli, m’explique rapidement son histoire. Six mois, abandonné à la naissance. Ça me rappelle étrangement ma propre vie, abandonné aussi à la naissance. « Oh. C’est cool que tu l’es gardé alors. » dis-je toucher mine de rien par cette courte histoire. « Pour Lokhen ? Je… Je sais pas. Enfin c’est pas que je veux pas mais…. Je peux pas le ramener comme ça, j’suis pas sur que mon père soit d’accord. » lui dis-je alors, surpris par sa demande. Tellement surpris que je vais jusqu’à identifier Jeremy comme étant mon père. En soi, c’est le cas, mais c’est bien la première fois que je le nomme ainsi. « Je… dis pas non, mais faut juste que… je lui demande avant. » répondis-je alors. En vrai, ça me ferait plaisir d’avoir un second chien, mais ça demande beaucoup de travail mine de rien, et je sais pas si j’arriverai à m’en occuper aussi bien que Lokhen. « Et… J’ai peur de la réaction de Lokhen aussi, on est très fusionnel alors l’arrivée d’un nouveau chien, j’suis pas sur qu’il apprécie, surtout aussi jeune.» dis-je en montrant mon chien du doigt. On a une relation tellement fusionnelle que je suis pas sur que ça passe. « Mais… pourquoi tu me demandes ça à moi ? on se connait même pas… » lui fis-je remarqué bêtement.

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Il t'est déjà arrivé de vouloir caresser des chiens ayant des propriétaires un peu agressifs qui n'étaient pas trop pour que tu touches à leur animal, pour on ne sait quelle raison. Maxim, lui, n'est pas agressif mais il a l'air un peu sur la défensive, tu le remarques même si tu ne comprends pas vraiment pourquoi. Tu ne lui veux aucun mal et encore moins à Lockhen. C'est juste que ton amour pour les chiens est plus fort que toi et tu es obligée, lorsque tu en vois un, de faire connaissance avec lui. Au moins avec une simple caresse. Les chiens aiment quand on leur donne de l'attention, et c'est toujours mieux que ceux qui changent de trottoir lorsqu'ils en croisent un, surtout un gros. Le garçon semble un peu plus détendu quand tu lui parles de son pays natal et tu es contente de voir que ta curiosité n'avait pas l'air déplacée. « Oui, l'italien et le français se ressemblent beaucoup aussi. » réponds-tu simplement. L'italien est une très jolie langue que tu as toujours aimé entendre et tu comprends également quelques mots, même si tu aimerais le parler un peu mieux et surtout, voyager en Italie. Alors que vous parlez d'Oli pendant que lui s'est mis à mâchouiller le bâton sous le regard très concentré de Lockhen, Maxim semble un peu touché par ton histoire. Tu ris un peu en l'écoutant répondre à ta question, effectivement il a l'air jeune et a donc besoin de l'autorisation de ses parents pour ramener un deuxième chien à la maison. Tu le sens un peu mal à l'aise et surtout hésitant. « Ne t'inquiète pas, je plaisantais. Je cherche bien une famille pour Oli mais c'est pas pour tout de suite, je vais le garder encore un peu avec moi. » dis-tu pour le rassurer sur le fait que tu n'attendais pas une réponse immédiate et surtout que ta question n'était qu'à moitié sérieuse. Chercher une famille adoptive pour un animal est un long travail rigoureux, tu veux être sûre de trouver la bonne famille dans laquelle ils se sentiront bien. Et c'est très difficile. « C'est sûr que Lockhen apprécierait moyennement, mais il pourrait s'habituer je pense. » dis-tu en jetant un coup d'œil à son chien qui ne lâche toujours pas Oli du regard. « Je te demande à toi parce que tu as l'air de vraiment aimer les chiens et que Lockhen est très bien dressé. Bien sûr, j'vais pas laisser Oli à quelqu'un que je connais pas, je veux prendre le temps de connaître l'environnement dans lequel je vais le laisser et si possible, j'aimerais pouvoir le revoir souvent. » Finalement, tu te dis que s'il a pris cette question au sérieux c'est peut-être qu'il est vraiment intéressé. Tu n'en sais rien. Mais en tout cas, tu as tout de suite remarqué qu'il est apte à s'occuper d'un animal et à l'élever correctement. « Au fait, qu'est-ce qui t'amène ici, à Bowen? » C'est vrai que la France, ce n'est pas la porte à côté. Il est peut-être seulement en vacances ici pour quelques temps, ou alors, il doit bien y avoir une raison pour laquelle il est arrivé ici, si loin de son pays.

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Visiblement, elle s’y connait en langue étrangère. J’ai remarqué que Bowen à un population très hétéroclites, beaucoup sont originaires d’autres pays, c’est d’ailleurs surprenant pour un pays qui limite l’immigration. J’acquiesce d’un signe de tête et je passe machinalement ma main sur le flanc de Lokhen qui se dresse fièrement devant moi en ne quittant pas des yeux le chiot à quelques mètres devant lui. Le chiot s’amuse et par moment, lorsqu’il vient vers nous et qu’il s’approche un peu trop prêt de moi, j’entends mon chien exprimer son mécontentement par un petit grognement à peine audible. « De toute façon, ça n’a pas l’air de lui plaire à Lokhen » fis-je en grimaçant. Faut dire qu’on a une relation tellement fusionnelle que ça ne m’étonne pas. « Tu penses ? » lui demandais-je alors qu’elle semble convaincue que Lokhen pourrait s’habituer à la présence d’un autre chien.

Elle m’explique la raison pour laquelle elle m’a demandé ça. C’est vrai que j’aime les animaux, mais la relation que j’ai avec mon chien est peu commune, je me suis souvent fait charrier pour ça en France. Et, depuis la mort de mes parents, c’est devenu encore plus fort. « Je comprends. T’as fini par t’attacher à lui en fait » dis-je en souriant. J’étais prêt à parier qu’elle n’arriverait pas à le laisser finalement, la séparation s’apparenterait trop à un déchirement. « Ouais, Lokhen est bien dressé, mais c’est un chien très intelligent. » lui dis-je. Le dressage avait été plutôt facile et surtout c’était les moments privilégiés que j’avais passé avec mon père adoptif.

Ce qui m’amène à Bowen ? La question à 100 sesterces. Je passe une main dans mes cheveux, signe de la gêne qui m’habite, un fichu toc que j’ai l’air d’avoir en commun avec mon père biologique retrouvé depuis peu. « Des… problèmes familiaux » répondis-je évasivement. C’était tellement compliqué à expliquer et tellement surréaliste que je n’aimais pas rentrer dans les détails, du moins pas avec une personne que je venais à peine de rencontrer. « C’est compliqué quoi. » marmonnais-je gêné. « Enfin ça fait… un an que je suis ici. Enfin ça fera un an la semaine prochaine. » lui dis-je en haussant les épaules. Je comptais les jours qui me tenait éloigné de chez moi, c’était plus fort que moi. « Ton boulot ? ça consiste à dresser les chiens ? » lui demandais-je, pas certain d’avoir tout saisi. Je veux être sur de ne pas être à côté de la plaque, ça m’est déjà arrivé de me gourer dans la traduction et c’est assez humiliant à corriger quand c’est trop tard.

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Tu observes le chien qui grogne légèrement lorsqu'Oli s'approche un peu trop de son maître. C'est sûr que ça ne doit pas être évident pour un chien d'en accepter un deuxième, mais c'est un peu comme quand on a des frères et sœurs, on a pas trop le choix de les accepter. Quoi qu'il en soit, Maxim a l'air d'être sûr de lui, Lockhen n'acceptera pas Oli. Tu te surprends à être un peu déçue car le jeune garçon avait l'air d'être une personne intéressante dans ta recherche d'une famille pour Oli. Dans tous les cas, tu ne prendras aucune décision hâtive et tu feras tout pour trouver la meilleure des familles. « Oui les chiens sont très jaloux, surtout quand on a une relation fusionnelle avec eux. » Les chiens sont fidèles à leurs maîtres, ils exigent donc que leurs maîtres leur rendent la pareille. Si les humains pensaient comme ça, la vie serait plus facile. « Je ne peux pas en être sûre, mais il pourrait finir par accepter un autre chien à la maison. Si tu lui montres qu'il n'est pas moins important que l'autre, il devrait s'y habituer. » réponds-tu avec une sourire. Tu hoches la tête quand Maxim fait la remarque sur le fait que tu t'es attachée à Oli. « C'est vrai... On s'y attache vite. » dis-tu en lançant un regard à ton chien. Tu sais que ça va te déchirer le cœur de le voir partir, mais tu n'as pas assez de temps pour t'occuper pleinement d'un animal et tu préfères trouver quelqu'un qui lui consacrera beaucoup plus de temps que tu ne le peux, car c'est ce que méritent tous les chiens selon toi. Alors qu'il annonce que Lockhen est un chien très intelligent, tu souris. Ca se voit qu'il aime son chien et qu'ils sont très proches, ça te fait toujours plaisir de voir ça étant donné que tu es habituée à voir beaucoup d'animaux malheureux à l'association. Quelques minutes plus tard, il t'explique la raison de sa venue à Bowen. Visiblement, ta question l'a un peu gêné et tu en veux un peu à ta curiosité d'avoir évoqué quelque chose d'indiscret. « Désolée je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. » Tu regardes ailleurs, un peu gênée à ton tour, alors qu'il dit être ici depuis un an. « J'espère que tu te plais quand même à Bowen même si j'imagine que la France doit te manquer... » lances-tu avec sympathie. Il change de sujet en te demandant des précisions sur ton métier. Tu pourrais en parler pendant des heures et des heures mais tu le soupçonnes d'avoir demandé ça juste pour éviter d'en dire sur lui-même, alors tu n'en fais pas trop : « En fait, ça dépend des attentes de mes clients. J'analyse surtout le comportement des chiens, j'apporte des solutions si quelque chose ne va pas, je donne des conseils aux maîtres pour optimiser leur relation avec l'animal et au besoin, je les aide à éduquer. » En fait, ton métier c'est un peu d'être psychologue pour chien. « Et toi, tu veux faire quoi plus tard ? » Tu ne connais pas son âge ni ce qu'il fait, mais tu imagines qu'il doit être au lycée.

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Une relation fusionnelle ? Si elle savait, à quel point le mot est faible. J’ai toujours eu une relation fusionnelle avec Lokhen, mais depuis la mort de mes parents, c’est devenu bien plus fort encore. Lokhen est la dernière personne qui me rattache à mon passé, à mes parents. Il est ma bouée de sauvetage à laquelle je me raccroche depuis plus d’un an. Toute l’affection que j’avais pour mes parents, je la donne à présent à Lokhen. Si je ne suis pas sûr que Lokhen accepte de partager l’attention que je lui porte, je ne suis pas sûr non plus de pouvoir partager Lokhen aussi, même avec un autre chien. « Peut-être ouais. » marmonnais-je doucement. Evidemment, comme moi avec Alek. L’arrivée d’un petit frère était loin de me réjouir, surtout que je commençais à peine à accepter de laisser Jeremy prendre sa place de père qui lui revient de droit. « Enfin, je ne veux pas non plus imposé à Lokhen quelque chose. Surtout que je ne suis pas certain d’arriver à partager mon temps entre les deux. » ajoutais-je pensif. Quand il s’agissait du bien-être de Lokhen, j’étais particulièrement intransigeant. Et puis, j’aimais beaucoup les animaux et je ne voulais pas non plus que le nouveau chien se sente lui aussi délaissé à cause d’une relation trop fusionnelle avec son maître et son aîné. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de toute façon… » finis-je par dire en plongeant mon regard dans le sien, « Toutefois, si tu as besoin de le faire garder par moment, là je suis d’accord. » ajoutais-je en souriant. Le compromis me paraissait plutôt intéressant sur le fond. Ainsi, Rosa pouvait se reposer un peu sur quelqu’un d’autre vis-à-vis du chien, et cela permettrait à Lokhen comme à Oli de se sociabiliser un peu plus et peut-être d’apprendre à Lokhen à « partager » son maître.

Alors qu’on fait plus ample connaissance, la question fatidique est posée, comme bien souvent. Je ne me vois pas lui raconter le drama familial, surtout qu’on se connait pas. Mais je ne veux pas qu’elle soit non plus mal à l’aise. « Ca va. Disons que Bowen est… très différent de chez moi, mais y a pire comme endroit, je suppose. » finis-je par répondre en laissant un sourire s’étirer sur mon visage. « Et toi ? tu es originaire d’ici ? » lui demandais-je finalement. « Oh je vois. Bon… je crois que j’aurais pas tellement besoin de tes services du coup, Lokhen est je pense… suffisamment dressé. » lui souris-je doucement. « Y a beaucoup de travail dans ton domaine ? » lui demandais-je alors. Je trouve qu’il n’y a pas autant de personne avec des chiens à Bowen, mais je suppose que la plupart les laisse à la maison ou dans le jardin, sans se promener avec partout comme je le fais. « Oh, je me laisse jusqu’à trente ans pour gravir l’Everest et en parallèle je veux devenir guide de haute montagne… Voire secouriste de haute montagne en France, ça dépendra de ma décision finale. » lui répondis-je avec assurance. Quand je pense que mes profs m’incite à être médecin ou avocat en raison de mon côté ‘surdoué’, ils sont tellement à côté de la plaque ! Faut dire qu’avec le comportement que je me paie en cours, je ne comprends pas pourquoi ils me voient dans ses branches là ! Je tiens tellement pas en place.

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Finalement ton idée tombe à l'eau, même si tu commençais à considérer Maxim comme un potentiel nouveau maître pour Oli. Cependant, il te propose de le garder de temps en temps si besoin et tu souris à sa proposition. Après tout, ce n'est peut-être pas une mauvaise idée, ça habituerait Oli à ne pas être toujours avec toi et donc de trop s'attacher à toi, même si votre relation est déjà bien entamée. « Pourquoi pas ! » dis-tu, contente de l'attention qu'il porte à ton chien. Vous faites un peu mieux connaissance et il t'annonce qu'il est à Bowen pour des problèmes familiaux et tu as envie d'en demander plus mais cela serait très inaproprié alors tu te résignes à ne pas le faire. « J'espère que tes problèmes s'arrangeront. » tu te contentes de répondre. « Bowen est une jolie ville. J'y ai vécu toute ma vie et je m'en lasse pas. » Tu peux comprendre que son pays lui manque et c'est tout à fait normal. Il t'arrive parfois que le Portugal te manque alors que ce n'est même pas ton pays natal, alors tu peux imaginer ce qu'on ressent lorsqu'on quitte son pays pour aller si loin comme Maxim, surtout quand on ne l'a pas choisi. Alors qu'il te parle de ton travail, tu le sens assez intéressé et beaucoup moins sur la défensive qu'au début de votre conversation. « T'en as pas besoin du tout, je suis sûre que tu te débrouilles très bien. Mais c'est pas le cas de tout le monde... Oh oui j'ai du travail. Parfois on m'appelle pour pas grand chose, mais ça fait du travail quand même. » Tu lâches un petit rictus avant de poursuivre : « J'interviens aussi en dehors de Bowen, si je le faisais pas, j'aurais pas beaucoup de clients. » C'est vrai que ça a été difficile de te faire connaître dans ton travail car il y a beaucoup de personnes qui ne savent pas que ce métier existe, mais la visibilité de l'association, surtout sur les réseaux sociaux, t'a bien aidée à avoir des clients. Quelques minutes plus tard, Maxim te parle de ses projets pour plus tard. Gravir l'Everest... Tu es impressionnée. Tu as toujours aimé le fait que les jeunes soient motivés, pour quoi que ce soit, alors tu les encourages toujours à suivre leurs rêves. Pour toi, c'est important de les pousser à réussir. « Eh ben... Je te souhaite d'y arriver. Et de pouvoir exercer le métier que tu souhaites, c'est tellement important. » réponds-tu gentiment avant de jeter un coup d'oeil à ton chien pour t'assurer qu'il n'est pas en train de faire une bêtise. Tu te reconcentres ensuite sur ton interlocuteur en poursuivant : « Tu as encore le temps avant tes trente ans. Tu as quel âge ? » Puisque vous en êtes à faire connaissance, autant en profiter pour en apprendre un peu plus sur lui, surtout si tu dois être amenée, dans le futur, à lui confier Oli de temps en temps.

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Je ne sais pas si je serais capable de m’occuper à temps plein d’un nouveau chien et de partager l’attention que je porte à Lokhen. C’est pour cette raison que je lui propose une solution alternative : Lui garder Oli ponctuellement, lorsqu’elle en a besoin. L’idée me paraît bien mieux que d’avoir deux chien à m’occuper, et de devoir gérer un Lokhen jaloux et mes craintes de ne pas être à la hauteur avec un deuxième animal à m’occuper. Sans compter que je ne suis pas certain que Jeremy accepte la présence d’un nouveau chien sous son toit, surtout avec la naissance récente d’Alek. Je lui adresse un sourire, ravi que cette solution lui convienne.

J’hausse ensuite les épaules lorsqu’on parle de mes problèmes familiaux. C’est gentil a elle, mais je doute que ça s’arrange un jour, sauf si elle connaît un moyen de ressusciter des morts ? Enfin, je ne m’attarde pas sur ce sujet, préférant botter en touche. C’est pas quelque chose dont j’ai envie de parler, surtout avec une fille que je viens à peine de rencontrer. Du coup, je préfère l’interroger sur l’endroit d’où elle vient, et c’est sans grand étonnement que j’apprends qu’elle est originaire de Bowen. « Tu es probablement la première personne qui est vraiment originaire d’ici que je rencontre » lui fis-je remarqué en ricanant doucement. J’ai rencontré tellement d’expatriés en ville que des vrais Boweniens, je ne suis pas sur d’en avoir déjà croisé jusqu’ici.

En regardant le dressage de Lokhen, elle confirme ce que je pense. Lokhen n’a pas besoin de dressage Rien d’étonnant en réalité, son éducation a été faite avec mon père. Mais il est vrai qu’il y a une grande majorité de propriétaire de chien qui n’ont pas les connaissances en dressage et qui sont parfois dépassés, alors je comprends la nécessité des interventions d’éducateurs canins. « Mon père me disait souvent que pas tous était capable de s’occuper convenablement d’un chien. » me rappelais-je alors. « Il y a beaucoup de famille pour qui c’est le cas, n’est-ce pas ? » demandais-je à Rosa, qui devait probablement en avoir eu des aperçus. « D’ailleurs, je ne sais pas trop si c’est qu’une impression, mais je trouve que c’est pas ‘populaire’ d’avoir un chien, enfin comparer en France… A moins que les Australiens se baladent moins avec leurs chiens que chez moi, mais bon …» lui dis-je après réflexion. Peut-être pourrait-elle éclairer ma lanterne sur ce point là.

Je la gratifie d’un sourire. Je suis conscient que mon ambition semble démesurée, mais je suis déterminé à réaliser mes rêves. « Merci. » l’assénais-je « En fait, j’aimerai gravir les plus hautes montagnes de chaque continents. » lui appris-je en souriant. « Avec mon père, on a gravit le Kibo, le mont le plus haut du kilimanjaro… On devait gravir l’Aconcagua l’année de mes seize ans. » marmonnais-je pensif. A cette pensée, la tristesse m’envahit. Avec qui je partagerais cette passion de l’Alpinisme ? Certainement plus personne… « J’ai seize ans. Et toi ? » lui répondis-je avant de lui retourner la question, sans aucune gêne, chassant la pensée de mon défunt père dont l'absence était autant douloureuse que des coups de poignards en plein coeur.

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C'est donc un marché conclu avec le jeune homme et tu as hâte de savoir comment Oli et Lockhen vont se comporter en compagnie l'un de l'autre. Pour l'heure, ils ont l'air de pas mal s'entendre, en fait, Oli continue à mordiller le bâton et Lockhen le regarde. Il n'y a aucune animosité entre les deux et c'est bon signe, même si Lockhen sera sûrement surpris s'il devait revoir un jour ce petit malinois dans sa demeure. Maxim hausse les épaules lorsque vous parlez de ses problèmes, il n'a pas l'air convaincu que ça puisse s'arranger, peut-être as-tu dis une bêtise ? En tout cas, il change très vite de sujet pour parler de Bowen alors tu respectes ce choix en n'essayant pas d'en savoir plus. « C'est vrai, j'ai rencontré pas mal d'étrangers moi aussi. Je pense que c'est ce qui fait la beauté de cette ville. C'est diversifié. » dis-tu en pensant notament à Isaak qui est allemand, ou encore à Elio l'italien. C'est bon pour la ville, déjà parce que ça prouve que Bowen est intéressante et qu'elle attire les gens, et aussi parce que rencontrer des personnes de différentes ethnies et cultures est très intéressant et enrichissant sur le plan personnel. Surtout pour toi et ta curiosité, ton envie d'en apprendre toujours plus sur tout. Très vite, vous parlez de ton travail et tu explique au jeune homme en quoi il consiste. Il mentionne son père en parlant au passé, ce qui te fait hausser un sourcil mais tu te contente de répondre naturellement : « C'est le cas en effet. Surtout dans les familles où le chien appartient à un jeune enfant, comme certains sont trop jeunes pour l'élever, c'est un peu chaque personne de la famille qui s'en occupe. Mais c'est mieux pour un chien d'avoir un seul maître, il est très vite perdu sinon. » Tu as vu ce cas plusieurs fois depuis que tu fais ce métier parce qu'en général, ce sont les enfants qui demandent un chien à leurs parents. « C'est peut-être moins fréquent qu'en France, je ne sais pas. Mais ici, c'est surtout les gens qui ont des maisons avec jardins qui ont des chiens. Des chiens de garde, ils ne sortent pas en ville. Je pense que c'est pour ça qu'on en voit pas beaucoup dehors. » dis-tu après réflexion. Tu te souviens que c'est la même chose au Portugal, on ne voit pas beaucoup de gens se promener dans la rue avec leur chien. Mais en France, Maxim a l'air de dire que quasiment tout le monde a un chien. Tu t'amuses intérieurement en te disant que tu aurais bien ta place dans ce pays. Le sujet passe ensuite de toi à lui, à ses ambitions futures et on peut dire qu'elles ne sont pas moindres. « Tu es un vrai passionné dis moi. J'en déduis que c'est ton père qui t'a transmis cette passion, c'est beau. » dis-tu avec un sourire, toujours contente de voir les plus jeunes avoir des projets d'avenir. Tu remarques que le visage de Maxim change, tu décelles une part de tristesse lorsqu'il parle de son père et tu comprends donc mieux pourquoi il parlait de lui au passé. « Désolée pour... ton papa. » tu te permets de dire, même si ça ne veut pas dire quand chose, désolé que quelqu'un ne soit plus là. Tu le regardes avec tristesse sans rien ajouter de plus. La situation ne permet pas de trouver de mots, de savoir quoi dire, c'est toujours très délicat. Seize ans. Il n'a que seize ans mais il a une certaine maturité qui se remarque dès qu'il parle. Il te retourne la question, tu réponds : « J'en ai dix de plus. »

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Bowen est une ville hétéroclite, je l’ai remarqué. Les ethnies se mélangent entre elles, et c’est tellement rare de voir ça. J’avoue qu’en France, les communautés se mélange que rarement. C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a beaucoup moins de tolérance.

En mentionnant mon père, j’ai pas fait attention que j’avais parlé de lui au passé. Je me demande si elle va me croire surtout que quelques instants plus tôt, je lui ai dis que je devais d’abord demander la permission à mon père pour ramener un autre animal à la maison. Je me vois mal me lancer dans des explications, c’est compliqué et je commence à peine à me faire à cette nouvelle vie. « Ouais, mon père m’a aidé à dresser Lokhen parce que j’avais que six ans lorsqu’il est arrivé dans la famille… » me rappelais-je briévement, « mais il s’effaçait souvent, me laissant gérer le chien, il m’expliquait ce que je devais faire… Mais maintenant que tu le dis, ça à du sens. Il voulait probablement ne pas l’embrouiller. J’avais pas compris ça comme ça. » fis-je en caressant le poil soyeux de mon chien.

J’acquiesçais d’un signe de tête, buvant ses paroles. En France, les chiens étaient plus des animaux de compagnies que des chiens de garde. Lokhen avait été les deux, mais à bien y réflechir, il était plus un animal de compagnie qu’un chien de garde.

J’acquiesce d’un signe de tête en souriant. J’ai toujours adoré la montagne, peut-être parce que j’ai grandi dans les Alpes françaises ? Et mon père m’a toujours encourager dans ma passion, étant lui-même un sportif. « Ouais. Enfin c’est plutôt moi qui l’ait transmise à mon père. » réctifiais-je en souriant. « J’ai grandi dans les Alpes Françaises, mais mon père est australien lui. On faisait pas mal de promenade en famille quand j’étais petit, et en grandissant, je voulais aller toujours plus haut, du coup c’était de vraies et grandes randonnées qu’on s’est mis à faire. » lui expliquais-je avec passion. Elle me présente des condoléances, et ça me fait tellement bizarre. J’ai l’impression d’être comme déconnecté en fait. C’est la première fois depuis leur mort qu’on me dit ça en face. Faut dire que vu comment tout s’est goupillé, c’était chaud de faire autrement. « Merci. » marmonnais-je d’une voix un peu distante, ne sachant pas trop comment réagir. Je botte en touche, ne m’attardant pas plus là dessu. Elle a dix ans de plus ? donc vingt-six. Donc naturellement… « Ah ! mais tu es si vieille que ça ?! » m’exclamais-je bêtement. « Désolé, j’aurai pas du te tutoyer du coup. » lui dis-je avec un sourire navré, comme si j’avais fait une connerie. Bon, je réalise pas trop que la vrai connerie que j’ai fait, c’est d’insinuer qu’elle était vieille à l’instant, mais bon… J’ai que seize ans, on me pardonnera !

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Le jeune garçon t'explique la façon dont il a réussi le dressage de Lockhen. C'est sûr que, quand on a un chien et qu'on est trop jeune pour l'élever, c'est aux parents de le faire. Mais la façon dont son père s'est effacé pour le laisser gérer le chien explique aujourd'hui pourquoi Maxim est le seul maître de Lockhen et qu'il n'obéit qu'à lui au doigt et à l'oeil. Tu hoches la tête en l'écoutant parler, finalement tu lui auras appris quelque chose quand même. « Voilà, c'est exactement ça. Du coup Lockhen sait depuis toujours que c'est toi son maître. Et c'est toi qu'il écoute. » Lorsqu'il faut parler chiens, tu es toujours la première et tu pourrais en parler pendant des heures. En fait, au-délà d'être de faire partie de ton métier, les chiens sont pour toi les meilleurs amis que l'on puisse avoir et Maxim a l'air de penser la même chose que toi. Lorsqu'il parle de son père et des exploits qu'il a accompli avec lui, tu peux apercevoir une lueur dans ses yeux. Un peu de tristesse mêlée à une passion grandissante. Tu es tout de même un peu étonnée qu'il te raconte tout ça, il avait tellement l'air sur la défensive quand tu es arrivée que tu n'aurais pas imaginé une seule seconde qu'il te raconte quelques petites choses de sa vie. « Oh, je vois. » dis-tu en l'écoutant attentivement. « Un grand sportif de naissance alors ! » dis-tu en riant un peu car toi, tu n'es pas sportive pour un sou. Tu ne t'imagines pas faire des randonnées et encore moins gravir des montagnes. C'est sûrement pour cette raison que tu écoutes le garçon avec admiration. Avoir fait ces choses à seulement seize ans, c'est beau, c'est peu banal et c'est courageux, aussi. L'ambiance se tend quelque peu lorsque tu comprends que son père est décédé et que tu lui présentes tes condoléances. Il te remercie et tu ne dis pas un mot de plus, de peur de le braquer. C'est un sujet très délicat dont on ne parle pas avec n'importe qui. En l'occurence, tu es n'importe qui pour lui alors tu préfères ne pas t'attarder sur le sujet, surtout qu'il devient distant. Sa remarque sur ta « vieillesse » te fait rire. Tu ne t'attendais pas à ce qu'il dise ça mais d'un côté, il n'a pas vraiment tort. Avec dix ans de plus que lui, c'est normal qu'il te trouve vieille. Tu hoches la tête négativement en le regardant avant de sourire. « On ne dit pas à une femme qu'elle est vieille, voyons. » dis-tu sur le ton de l'humour. « Mais du coup ça veut dire que je fais plus jeune que mon âge, c'est bien. » Tu laisses encore échapper un petit rire. Ton âge n'est pas un problème pour toi, du moins pour l'instant. Ce sont les trente ans qui te font peur. Passer du chiffre deux au chiffre trois, ensuite au quatre... Tu aurais aimé rester une enfant mais ce n'est malheureusement pas possible alors tu feras comme tout le monde et tu accepteras les années qui passent. « Oh non justement. Si tu m'avais vouvoyée, je me serais sentie vieille. » réponds-tu lorsqu'il s'excuse de t'avoir tutoyée. Ce qui est d'ailleurs assez ironique après la remarque qu'il vient de te faire.

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