You're already the voice inside my head (Niels)

Il aurait du prévoir qu'Aelya aurait insisté pour tomber avec lui dans ses travers, parce-que c'était toujours comme ça qu'ils faisaient. Quand ils plongeaient, ils plongeaient ensemble. Ils étaient liés comme deux aimants, l'un ne pouvant vivre sans l'autre. Évidemment qu'il la comprenait et qu'il aurait été aussi tiraillé par l'inquiétude qu'elle s'il avait été à sa place. Mais pour lui, c'était presque normal en réalité. Il lui avait dit qu'il ferait tout pour elle, il n'avait pas menti. Et elle avait totalement raison. Niels ne pouvait rien lui promettre et pour autant, il continuait à le faire, juste parce-qu'il avait lui aussi besoin de rassurer, de se dire qu'il n'avait pas fait qu'empirer la situation. « Je t'assure que tu ne veux pas connaître ce monde-là, même si j'y suis. Sois pas bête, je t'en prie, je sais ce que je fais. » Il n'avait aucunement envie qu'Aelya découvre le monde de la drogue, elle qui avait déjà confronté des univers tout aussi sombres que celui-ci. Ce n'était pas à elle qu'il allait apprendre la dangerosité de ces milieux, elle avait grandi dans l'un d'entre eux, contrairement à Niels qui y avait plongé un peu par hasard, peut-être par choix. Il fondait devant les regards qu'elle lui adressait, comme si elle le suppliait silencieusement de la laisser venir avec lui, quitte à les mettre tous les deux en danger. Mais il ne pouvait pas accepter ça, c'était juste trop difficile de l'impliquer elle aussi, et il doutait réellement que ça puisse aider à quelque chose. L'ambiance électrique avait laissé place à de la peine, de la rancœur, peut-être même des regrets. Dans tous les cas, c'était lourd, difficilement respirable. Parce-que Niels craignait le pire pour eux, terrifié à l'idée qu'ils ne puissent pas surmonter cette étape-ci, qui se montrait coriace face à la force de leur relation. Les mots d'Aelya ne l'aidaient pas à se calmer, et heureusement que la route n'était plus très longue parce-qu'il sentait ses mains trembler sur le volant. « J'ai pas envie de savoir où on en est. » Il souffla, persuadé que la rupture était l'issue qui les attendait au fond du tunnel. Il ne voulait pas de ça, et il aurait certainement tout donné pour retourner en arrière. Mais même quand il donnait tout, semblait-il que ça n'était jamais suffisant. Son corps montrait des signes qu'il était à bout, physiquement et moralement. Cet affrontement semblait être celui de trop, celui qui le ferait exploser. Il n'arrivait plus à se contrôler, que ce soit ses propres émotions ou ses propres gestes, si bien que son mur en fit rapidement les frais. Il aperçut son reflet à travers le miroir de sa chambre, y trouvant là une image de lui qu'il ne reconnaissait pas, ou qu'il ne voulait pas reconnaître. Ça n'était pas lui, et il commençait à comprendre qu'il n'était lui que lorsqu'Aelya était là, près de son corps, à lui souffler qu'elle avait besoin de lui, de sa voix chaude et réconfortante. Cette pensée resserra un peu plus son cœur, cœur qui semblait d'ailleurs dysfonctionner depuis qu'il l'avait laissé partir sans trouver la force de lui avouer combien elle lui manquait. Puis il réalisa que les cartes étaient entre ses mains, et qu'il ne laisserait rien ni personne lui dire ce qu'il avait à faire. Il chassa les cris de sa raison pour n'écouter que son cœur, se précipitant pour aller la rejoindre et lui prouver à quel point il était à elle. Il n'avait suffit que d'un regard pour qu'il sente son être entier vibrer, ses lèvres n'attendant pas une seconde de plus pour retrouver les siennes dans un baiser enflammé. Il fut attiré vers elle, claquant la porte de sa main sans rompre leur contact, la laissant le plaquer contre le mur pour resserrer son étreinte. Il frémit à ses paroles, son corps répondant sans retenue à l'appel du sien. « Tu me manques aussi, c'est invivable quand t'es pas là. » Il murmura, préférant lui avouer son manque au présent, parce-que c'était vraiment le cas et qu'il ne pouvait plus lutter contre ça. Il profita encore un peu de leurs retrouvailles, ses mains se détachant de son visage pour s'enrouler autour de son corps avec la ferme intention de ne pas la lâcher. « J'ai peur de te perdre. » Avoua-t-il, doucement lorsque ses yeux se ré-ouvrirent pour retrouver les siens. Ça sonnait bizarre pour lui ce genre d'expressions, lui qui n'employait habituellement jamais ces termes qui exposaient beaucoup trop dangereusement sa vulnérabilité. « Dis-moi qu'on va s'en sortir. »

Il se sentait réellement con, là les yeux rivés sur elle, à ne pas pouvoir bouger d'un poil, à ne pas avoir la force de la rattraper alors que son cœur lui criait de le faire. Il savait qu'il regretterait à la minute où elle disparaitrait de son champ de vision. Mais dans son esprit, là tout de suite, il n'y avait aucun place pour la réflexion, les doutes et la peine occupant déjà tout l'espace encore disponible. Pourtant, Dieu sait qu'il aurait aimé qu'elle sache qu'il aurait tout fait pour ne pas l'abandonner, parce-que c'était encore la seule chose dont il était sûr. Il ne voulait pas d'une vie sans elle, même si celle-ci s'acharnait à vouloir les déchirer à chaque fois qu'ils tentaient un renouveau. Niels était pourtant persuadé qu'il y avait une place pour eux dans ce monde, parce-que leur propre univers lui était parfaitement suffisant pour entrevoir un peu de ciel sans nuages. Sans elle, il n'était rien. Sans elle, il n'y avait que du vide. Et c'était exactement ce qu'il ressentait depuis qu'il avait quitté les lieux. Le néant, un trou béant qui occupait la place où se trouvait habituellement son cœur, qu'il avait laissé entre les mains d'Aelya. Fallait avouer qu'il avait pris un sacré coup, pas forcément de la faute de la brune mais surtout à cause des doutes qui semaient leur esprit, ne leur laissant aucun répit, aucun moyen d'entrevoir un peu la lumière à travers les coins sombres de leur relation. Niels n'était plus habitué à ce genre de douleurs, plus profondes, plus intenses que n'importe quel coup qu'il s'était déjà pris. La douleur physique était supportable et se résorbait en quelques jours. Celle-ci paraissait lente, croissante, comme si on lui arrachait une partie de lui-même petit à petit, de manière complètement sadique. Aelya avait les clés pour le réparer, pour combler n'importe quel fissure qui s'était manifestée en lui. Et il lui semblait que ses lèvres avaient commencé à colmater les blessures, comme un remède miracle et qui n'était certainement pas interchangeable. Son cœur avait remontré des signes de vie, tambourinant de plus en plus vite et si fort que Niels pouvait en percevoir les vibrations dans chaque parcelle de son corps. Il se délecta de ses mots, les imprimant dans son esprit pour en absorber l'essentiel. Il vint poser sa main sur la sienne lorsqu'elle caressa son torse, comme s'il désirait qu'elle puisse venir toucher son cœur et l'apaiser. « Je t'avais dit que j'étais prêt à tout pour toi. Je le suis vraiment, je deviens cinglé quand il s'agit de toi. » Dit-il, avec un faible sourire, lâchant un soupir soulagé avant d'accrocher une nouvelle fois son regard. « Je vais y réfléchir, mais pas ce soir. J'ai besoin qu'on se retrouve. » Murmura-t-il, tendant la nuque pour l'embrasser une nouvelle fois, plus tendrement cette fois-ci, avant de la soulever du sol pour l'amener dans sa chambre et claquer la porte derrière eux. Il la déposa délicatement sur le lit, s'occupa de défaire ses chaussures puis les siennes puis de se débarrasser de sa veste afin d'établir rapidement le contact avec sa peau, comme dans un besoin urgent. Il glissa au-dessus d'elle de manière fiévreuse, nichant ses lèvres dans son cou pour y caresser sa peau et y déposer des baisers brûlants. « J'ai l'impression que ça fait une éternité. » Il souffla, ses mains se glissant sous son haut pour redécouvrir la douceur de sa peau avec lenteur et contrôle. « J'pensais bien faire, Aelya... » Il lui avoua, n'arrêtant pas pour autant de l'embrasser et de profiter de la chaleur que lui offrait son corps.

S'il avait lutté un bon moment pour tenter de ne pas s'accrocher à Aelya une nouvelle fois, Niels se rendait bien compte que ses efforts n'avaient strictement servi à rien. Là où ils en étaient maintenant, ce n'était même plus la peine d'essayer de faire semblant que ça n'avait aucune importance, parce-que ça serait lui mentir à elle et à lui-même. Aelya avait franchi toutes les barrières, une à une, pour venir s'installer au beau milieu de son cœur, y occupant un espace qu'il avait pensé condamné durant la majeure partie de sa vie. Semble-t-il qu'il s'était trompé, se découvrant lui aussi doué de sentiments et d'émotions dont il avait jusque-là toujours ignoré l'existence. La preuve était qu'il n'avait pas réfléchi à deux fois avant d'accepter le marché qu'on lui avait proposé, ce pacte qui mettait sa vie en péril au profit de la liberté de sa petite-amie. Sans doute parce-que sa vie à lui n'avait aucun sens si celle d'Aelya n'y était pas liée, si elle n'était pas là pour lui faire comprendre qu'il importait. Il n'aurait jamais supporté continuer à dérouler son quotidien tout en sachant qu'elle était enfermée à quelques kilomètres de lui, dans une cellule aussi froide que sombre. Ça lui était impensable. Le connaissant, le parloir ne lui aurait jamais suffi, déjà parce-que son accès y était limité et que l'absence de contact lui aurait été tout bonnement ingérable. Il était capable de déplacer des montagnes pour ses beaux yeux, et dans tous les cas, il aurait trouvé le moyen de la faire sortir de là, de manière plus ou moins légale. Finalement, le paiement de la caution tombait bien, même s'il avait du se mettre dans une situation délicate pour trouver de l'argent. Mais à ses yeux, le plus important était qu'elle soit de nouveau libre, le reste, ça n'était que du détail et ça n'impliquait que lui, quand bien même Aelya aurait aimé être liée à lui dans cette histoire. Il aurait tant voulu qu'elle ne ressente pas le besoin de devoir plonger avec lui mais il ne pouvait que la comprendre, parce-qu'à sa place, il n'y aurait pas eu d'hésitation non plus. Ce soir, il n'avait pas envie de penser aux conséquences de ses actes, ni au fait qu'il avait peut-être encore plus mis la vie d'Aelya en danger. Il la voulait elle, entièrement, jusqu'à la fin des temps. Et si ça n'était pas possible, alors il lui montrerait à quel point il aurait aimé que ça le soit, le temps d'une nuit. Ses baisers ne lui laissaient aucun doute possible, aussi intenses et sincères que les battements incessants de son cœur. Ses mains avaient retrouvé le chemin de sa peau, qu'il caressait avec une tendresse infinie comme s'il voulait qu'elle ne se souvienne que de ce contact. « Je sais bien, j'ai cru devenir fou sans toi. » Il souffla, attrapant une de ses mains qu'il maintenait au dessus de sa tête, pour nouer ses doigts aux siens tandis qu'il s'affairait à recouvrir sa peau de baisers. « Je pouvais pas attendre, j'aurais pas su gérer, tu le sais bien. » Il dit, afin de justifier ses actes. Peut-être qu'il aurait fait pire s'il avait attendu, que ça aurait permis à ce qu'il réfléchisse beaucoup trop, lui laissant la possibilité de mettre au point un stratagème qui leur aurait encore plus nui. A ses mots, il sentit son cœur s'arrêter, comme s'il venait de recevoir une décharge électrique trop intense pour un organe qui comprenait tout juste comment fonctionner. Il se redressa sur un coude, accrochant son regard comme s'il cherchait la confirmation qu'il avait bien entendu ce qu'elle venait de lui dire. Il bascula sur le côté, sans rompre le contact entre leurs deux corps. « Non. » Il souffla, dans un premier temps, hochant la tête de droite à gauche en fronçant les sourcils. « J'crois pas que ça soit mal. » Ajouta-t-il rapidement, avant de s'approcher de nouveau d'elle pour poser ses lèvres contre son front. « Je ressens toutes ces choses pour toi aussi, et j'ai pas envie que ça s'arrête. » Il avoua, reposant sa tête sur l'oreiller en continuant de la regarder.

Il ne suffisait que de son regard dans le sien pour qu'il ait l'impression que tout pouvait s'arranger, l'espoir reprenant un peu de place au sein du fouillis d'émotions qui venaient entraver ses pensées. Niels avait besoin de croire à ses mots, parce-que ces derniers jours, il avait eu l'impression de perdre pieds, de s'engouffrer dans les ténèbres sans que personne ne puisse le tirer de là. Aelya était revenue au bon moment, lui tendant une main salvatrice qu'il refusait maintenant de lâcher. Il ne doutait plus du fait qu'ils étaient plus forts lorsqu'ils étaient ensemble, comme s'ils pouvaient franchir n'importe quel obstacle qui se dressait devant eux. Là encore, ils s'en sortiraient, même si ça paraissait compliquer à concevoir là tout de suite, Niels était bien déterminé à sortir de cette épreuve avec le moins de séquelles possibles. Leur avenir était certes encore embrumé et difficilement visible, mais le brun savait au moins qu'il était là, quelque part, et il ferait n'importe quoi pour l'atteindre, quitte à surmonter des épreuves comme celle-ci tous les jours de sa vie s'il le fallait. C'était sûrement la première fois qu'il faisait passer l'intérêt de quelqu'un d'autre avant le sien, lui qui avait pris l'habitude de ne plus penser qu'à lui depuis sa sortie de prison. Maintenant qu'Aelya faisait partie intégrante de sa vie, Niels n'avait plus envie de jouer au petit con égoïste, il n'en était plus capable finalement. C'était comme si toute l'affection qu'il avait gardée en lui depuis tout ce temps explosait maintenant après avoir été prisonnière trop longtemps et qu'Aelya était l'unique personne qui pouvait la recevoir. Il hocha la tête à ses mots, essayant d'y croire de toutes ses forces. « On n'a plus vraiment le choix de toute façon. » Il ajouta, affichant un sourire triste, comme s'il comprenait qu'il venait de sceller leur destin par l'accord qu'il avait passé. Honnêtement, il ne regrettait pas son choix, parce-qu'il ne voyait tout simplement aucune autre solution qui aurait permis d'éviter la prison. Ce qui le terrifiait en revanche, c'était la volonté qu'il lisait dans ses yeux et qui lui faisait comprendre qu'elle était prête à tout pour lui, quitte à se mettre volontairement en danger pour ne pas qu'il soit seul dans cette histoire. Il chassa un instant ses tourments pour se reconcentrer sur son regard qui lui avait tant manqué, avant de s'allonger à côté d'elle, décalant son bras comme pour l'inviter à venir contre lui. « J'ai pas l'impression d'être un parfait bon à rien quand on est ensemble, c'est rassurant. » Il dit, en lâchant un rire amusé avant de l'envelopper de son bras. Ses doigts vinrent effleurer son épaule tandis qu'il laissa son regard se poser sur le plafond, réfléchissant à sa question. « J'aurais eu peur si ça avait été l'inverse. » Parce-que passer de tout à rien l'aurait simplement détruit. « Les sentiments et tous ces trucs, ça a jamais été mon domaine de prédilection. Mais depuis que je t'ai toi, je sais que j'ai plus raison d'en avoir peur. » Il avoua doucement, souriant faiblement en pensant à la progression des évènements. « Je ferai tout pour que ça puisse continuer. » Souffla-t-il pour lui répondre, désirant lui montrer qu'il voulait être le seul pour qui elle ressentait toutes ces choses. Il lui offrit un sourire tendre, empli d'affection, déposant un baiser rapide sur ses lèvres. « A quoi tu pensais quand t'étais en cellule ? » Demanda-t-il soudainement, imaginant que cette expérience avait du être tout aussi traumatisante lorsqu'on savait par quoi Aelya était passée auparavant. « J'ai pensé à toi, sans arrêt. Et j'ai eu peur que.. tu m'abandonnes, je sais que c'est complètement débile, mais j'ai pas pu m'empêcher d'y penser. » Il dit, baissant un instant les yeux, honteux d'avoir pu douter d'elle.

Le problème avec Aelya et Niels, c'était qu'ils semblaient tous les deux prêts à se sacrifier pour voir l'autre s'en sortir. Alors si ni l'un ni l'autre ne craignait pour leur propre vie, c'était évident que les choses continueraient d'être compliquées pour eux. Parce-qu'au-delà du besoin viscéral de se protéger mutuellement, ils étaient tous les deux aussi têtus l'un que l'autre, se tenant tête dés qu'ils jugeaient qu'il en était utile. Cette histoire de réseau de drogues allait forcément les conduire à un nouveau rapport de forces, quand bien même Niels aurait préféré éviter d'en arriver là. Il savait de quoi Aelya était capable pour arriver à ses fins, il ne doutait aucunement du fait qu'elle puisse se frayer un chemin en douce dans ses affaires juste pour qu'il n'ait pas à rester seul dans ce milieu dangereux. Sa remarque le fit sourire de manière tout aussi ironique, se rendant bien compte que d'avoir le choix pour eux s'apparentait à un privilège qu'ils ne rencontraient pas souvent. Faute à leur façon de vivre beaucoup trop instable, qui ne leur laissait en aucun cas le temps de prévoir la suite, ni même de penser aux conséquences de leurs actes. « Le pire c'est que ça risque pas de changer. » Répondit-il, presque fatalement, comprenant que de toute façon, rien ni personne ne pourrait remédier à ça, même pas eux-mêmes. C'était ancré dans leur nature et malheureusement, il était beaucoup trop tard pour qu'ils essayent de changer leur perception des choses. Il se sentit frémir sous ses caresses, appréciant la sensation que lui laissait la pulpe de ses doigts sur sa peau. « C'est clair, je me demande ce que je serais sans toi. » Il dit, un sourire amusé toujours scotché aux lèvres quand elle lui parla de mariage et d'enfants. Il pouffa légèrement, s'imaginant avec amusement entretenir ce genre de vie bien rangée. « Tu t'imagines nous, avec la bague au doigt ? Et un môme... mon dieu, déjà qu'on ne sait pas s'occuper de nous mêmes, j'ose pas imaginer ce que ça peut donner. » Dit-il, en riant avant de tourner la tête vers elle, la regardant tendrement. « Je sais. » Il souffla, un léger sourire aux lèvres, quand elle lui affirma qu'il pouvait avoir confiance en elle. Il n'en avait jamais douté, c'était la seule et unique à qui il accordait une confiance aveugle et totale. Il lui avait confié son cœur, sans la moindre hésitation, alors il n'était plus question de savoir s'il devait ou non avoir confiance en elle, c'était devenu instinctif. Pendant un court instant, il repensa à l'idée de fonder une famille avec elle, se rendant bien compte que cette vie ne leur serait sans doute jamais accessible, en tout cas pas tant qu'ils continueront à se foutre de tout, et de tout le monde comme ils le faisaient depuis toujours. Il l'écouta attentivement après sa question, ressentant la douleur à travers ses paroles, une douleur qu'il pouvait aisément percevoir et qui le heurtait en plein cœur. Avec ce besoin irrépressible de la rassurer, il se tourna vers elle, s'installant sur son flanc pour pouvoir lui faire face. « Tu veux vraiment savoir ce que j'ai fait ? J'ai passé mon temps à te chercher et à penser à toi. J'ai même pas su me concentrer deux minutes dans mon travail parce-que j'ai pas fermé l’œil de la nuit et surtout... je t'ai laissé un milliard de messages vocaux. » Finit-il par dire, pouffant d'amusement à la fin de sa phrase. C'était dire à quel point il avait été mort d'inquiétude pour elle. Il fronça les sourcils lorsqu'elle reprit la parole, son cœur se serrant aux mots qu'elle employa. Il la regarda à son tour, ses traits devenant soudainement peinés, comme si rien que le fait de penser à être séparé d'elle lui ruinait déjà le moral. Il se redressa un peu plus, s'asseyant en ramenant ses genoux à son torse. « Aelya, tu peux pas me demander ça. » Il murmura, soupirant faiblement. « Peut-être que toi t'en serais capable et honnêtement, je serais sincèrement heureux pour toi. Mais moi, j'suis pas sûr d'y arriver de mon côté, et j'aurais aimé que ça soit le cas, que ça soit aussi facile mais faut croire que ça l'est pas. Ça ne l'est plus. » Il marqua une pause dans son monologue, essayant de trouver les mots pour lui dire à quel point il serait détruit si elle le lâchait. « Mes rêves, j'suis à peu près sûr qu'ils auraient aucun intérêt sans toi. » Finit-il par dire, attrapant une cigarette dans son paquet pour la coincer entre ses lèvres et l'allumer. « Mais si ça devait arriver, je serais obligé de partir d'ici. » Il ajouta, tirant sur sa clope, réfléchissant au fait qu'il ne pourrait pas supporter de rester à Bowen s'ils venaient à se séparer, tant cette ville lui rappellerait tout ce qu'ils avaient vécu ici et surtout, tout ce qu'ils auraient pu vivre. « J'vais nous faire une dépression si on continue à parler de ça. »

Encore une fois, c'était peut-être parce-qu'ils détestaient tous les deux mettre des étiquettes sur tout et n'importe quoi qu'ils continuaient à agir de la sorte. Ils n'étaient pas le petit couple bien rangé, à la vie parfaitement organisée et maîtrisée qu'on aurait aimer leur donner. Ça avait toujours été un parfait bordel entre eux, et quelque part, Niels savait que ça ne changerait certainement jamais. Aelya s'attirait des ennuis autant que Niels le faisait, même s'ils avaient certes, eux aussi, des moments d'accalmie où leur quotidien ressemblait pour s'y méprendre à celui d'un couple lambda. Mais Niels ne se laissait jamais bercé par les illusions, bien au contraire. Il se méfiait du calme, bien conscient que ce n'était qu'éphémère et que très souvent, les emmerdes n'étaient jamais loin derrière, prêtes à jaillir au moment opportun. Alors, il restait sur ses gardes, paré pour recevoir les coups que la vie avait décidé de lui infliger cette fois-ci. « Je vais m'en sortir, tu me connais. » Dit-il pour la rassurer, sur un ton à la fois doux mais convaincu, son regard cherchant le sien. La situation dans laquelle il s'était fourré paraissait délicate, et certains auraient sûrement déjà abandonné l'idée de s'en sortir mais Niels lui, il y croyait dur comme fer, sûrement parce-que ce n'était ni la première, ni la dernière fois qu'il était coincé dans ce genre d'histoire. Alors s'il le fallait, il continuerait de rassurer Aelya tous les jours, de calmer son inquiétude à travers des gestes d'affection toujours plus lourds de sens. Leur vie avait peut-être été dangereusement bousculée, ça n'empêchait pas Niels de vouloir qu'Aelya et lui continuent de vivre comme ils l'entendaient, à leur manière. Il rit à son tour à ses paroles, hochant doucement la tête. « L'un ne va pas sans l'autre, le skate, ça fait des ravages auprès des filles. Mais ouais, il saurait skater avant de savoir marcher, ça fait aucun doute. » Il dit, amusé, avant de reprendre : « Il baignera dans les problèmes dans tous les cas, alors si la fille de ses rêves attire les emmerdes, ça lui en fera juste plus à gérer. » Il ajouta, un sourire amusé aux lèvres, ses paroles faisant écho à leur propre relation. C'était pas commun pour lui de parler de ces choses-là, persuadé depuis de nombreuses années qu'il n'y aurait de toute façon jamais le droit. Après tout, il avait fait un choix de vie qui ne serait jamais compatible avec l'envie de fonder une vie de famille, si les regrets devaient exister, toute la faute reposerait sur lui et lui seul. Il se pinça la lèvre de manière innocente à sa question, essayant de se rappeler de tout ce qu'il avait pu déblatérer dans les messages. « Hmm, disons que tu vas m'entendre passer par toutes les émotions possibles... et ouais, j'ai pas toujours été tendre. » Il répondit, en grimaçant légèrement avant de sourire, préférant s'en amuser maintenant qu'ils s'étaient retrouvés. « Ça va, moi j'ai bien souffert pendant deux jours entiers, ils pouvaient bien avoir mal deux secondes de plus. » Il ajouta, prenant son manque de professionnalisme complètement à la légère, un sourire amusé étirant ses lèvres. Et pourtant, même s'il en n'avait pas l'air là tout de suite, Niels avait pas mal enduré ces deux derniers jours, accumulant une souffrance qu'il ne pensait même pas atteignable. C'était comme si son monde avait arrêté de tourner, lui rappelant à quel point il était misérable sans elle. Il hocha de nouveau la tête de gauche à droite, voulant l'arrêter dans le cheminement de ses pensées comme s'il espérait balayer ces mots qu'il ne voulait pas entendre. « Ça m'est égal, je t'attendrais. Je te l'ai dit, je renoncerais jamais à toi, et y'a rien qui me fera changer d'avis. » Souffla-t-il, sa main venant glisser sur sa joue, lui rappelant qu'ils seraient toujours à deux, qu'importe les aléas qu'ils rencontreraient sur leur chemin. Il avait souri à ses mots, son cœur reprenant une cadence plus soutenue, comme si le simple fait de savoir qu'elle assisterait à la réalisation de ses rêves se faisait déjà ressentir en lui. Il tira sur sa cigarette, laissant la fumer s'échapper de ses lèvres alors qu'il hocha la tête à ses paroles rassurantes. Ses yeux se fermèrent lorsque ses lèvres retrouvèrent son cou, sa respiration s'accélérant de manière soudaine quand il sentit ses dents jouer avec sa peau. Il se mordilla la lèvre en sentant son corps s'emplir lentement de désir, ressentant l'envie de se perdre une nouvelle fois dans une étreinte qui scellerait leurs retrouvailles. A son tour, il tendit le bras pour éteindre sa clope, ne voulant plus mettre de barrières entre leurs deux corps désireux de se réunir. Il pencha un peu plus la tête vers l'arrière pour la laisser accéder à sa peau, ressentant des milliers de frissons à chaque fois que ses lèvres s'en emparaient. « Viens... » Il souffla, l'incitant à venir s'asseoir à califourchon sur ses cuisses, la débarrassant de son t-shirt avant de faire glisser ses mains de part et d'autre de sa taille, dessinant parfaitement ses courbes, ses yeux s'imprégnant de la vue de son corps. « C'est toi qui es parfaite. » Murmura-t-il, accrochant de nouveau son regard avant de se redresser un peu plus pour l'embrasser, laissant une de ses mains glisser de sa poitrine jusqu'à la limite de son jean.

Même s'il ne l'admettait pas totalement, le fait de rassurer Aelya était aussi une stratégie dont le but final était qu'elle ne s'immisce pas dans ses problèmes. Tout était bon pour la protéger, même les tactiques les plus vicieuses. Il était persuadé de pouvoir pas trop mal s'en sortir, préférant rester optimiste plutôt que de laisser les doutes intoxiquer son esprit. Dans tous les cas, Niels savait qu'il pouvait compter sur Aelya pour panser ses blessures si les choses devaient en arriver là, que son âme pourrait continuer à chercher et trouver du réconfort auprès de la sienne et de ses gestes réparateurs. Il avait l'impression de partir au front, en homme de première ligne, qui ignorait totalement ce qui l'attendait. Quoiqu'il en soit, pour l'instant il préférait ne pas avoir à y penser, parce-que même si la confiance semblait s'être de nouveau installée, il savait pertinemment qu'une forme d'incertitude trônait toujours au-dessus de sa tête, prête à attaquer dés la seconde où il laisserait l'inquiétude l'envahir à nouveau. La conversation utopique de leur vie de famille lui avait au moins permis de s'évader pendant un instant, imaginant à quoi il pourrait bien ressembler en figure paternelle. Il sourit à ses mots, levant les yeux au ciel. « Faut être malin quand on le peut, ça peut pas mal aider à avoir ce qu'on veut. » Il dit, en arquant un sourcil de manière joueuse et fière, pour lui montrer qu'il était satisfait qu'elle soit tombée dans ses filets même si en réalité, il était autant tombé sous son charme qu'elle, les choses ayant été facilitées par cette attraction mutuelle et très forte dès le début. « Tant qu'ils sont bien ensemble... » Finit-il par dire, haussant les épaules comme si finalement, il n'y avait que ça qui comptait, et évidemment, il faisait encore une fois allusion à la relation si spéciale qui le liait à la jolie brune. Il lui offrit un sourire joueur, penchant légèrement la tête sur le côté, piqué de curiosité par ses mots. « Ça me va, j'me rattraperai de toutes les façons que tu voudras. » Affirma-t-il, soutenant son regard allumé d'une flamme provocatrice et joueuse, amusé par les sous-entendus que laissaient entendre ses mots. Il sourit à sa remarque concernant son travail, trouvant pour le coup qu'elle n'avait pas tort. Et encore, heureusement que son travail se limitait à emmener des patients dans des salles d'examen, parce-que s'il avait eu plus de responsabilités, ça aurait pu tourner en véritable carnage. « C'est pas de ma faute, j'ai une copine qui me fait tourner la tête et qui se fout dans des situations pas possibles, comment tu veux que je me concentre aussi ? » Se justifia-t-il, sur ce même ton taquin, faisant mine de rejeter la faute sur elle. « C'est bien, avec mon nouveau job, c'est moi qui vais goûter au danger, ça change. » Se risqua-t-il à dire, usant une nouvelle fois d'un humour plus que douteux. Bon clairement, c'était mal placé et beaucoup trop tôt pour s'amuser de sa situation. Il pouffa de rire en voyant l'expression blasée d'Aelya, sentant que si elle avait pu l'assassiner sur place, elle l'aurait fait volontiers. Il avait enfin l'impression de la retrouver totalement, et c'était une sensation plus que libératrice. Ses gestes étaient sans équivoque, traduisant tout l'attachement qu'il avait pour elle, tous les sentiments qu'il ressentait à son égard. Il lâcha un soupire indiscret quand elle passa ses mains sur son bas-ventre, éveillant sans plus attendre tout le désir qu'il ressentait et le percutait de plein fouet. Ses lèvres se mêlaient aux siennes de manière passionnée, voire même fougueuse, avant de déraper sur sa joue puis dans son cou pour lui laisser des marques d'appartenance. Il fit glisser ses mains jusqu'à ses fesses, se débrouillant comme il le pouvait pour lui retirer son jean à son tour, voulant la sentir un peu plus contre lui afin qu'elle puisse percevoir par elle-même le désir qui grimpait dans le bas de son corps. Il dégrafa son soutien-gorge d'une main habile, sa bouche venant parsemer sa poitrine de baisers fiévreux tandis que son bassin ondulait légèrement contre le sien, désireux de passer à l'étape supérieure.

Les prochaines semaines s'annonçaient compliquées, parce-que Niels commencerait ce travail illégal, répondant aux ordres de ses boss sans broncher, dans le simple but de rembourser sa dette, comme promis. Il devra aussi s'assurer qu'Aelya reste en dehors de tout ça, préférant la savoir hors de tout danger, quitte à ce qu'elle attende tous les soirs qu'il ne revienne à elle. C'était égoïste, mais il aurait choisi cent fois de la savoir morte de trouille pour lui plutôt que rassurée mais impliquée avec lui. C'était plus fort que lui, il ne pouvait pas imaginer qu'elle puisse se mettre en danger pour lui. Cette période serait forcément difficile pour eux, mettant en péril leur stabilité déjà trop approximative. Mais ce n'était pas le moment de penser aux malheurs qui pouvaient leur arriver demain et pour les prochains jours à venir. Là, il voulait juste s'enivrer de sa présence, encore et encore, jusqu'au bout de la nuit. « C'est qu'on était vraiment faits pour se trouver. » Conclut-il, lui faisant comprendre que lui aussi, il se serait donné à elle quoiqu'il puisse arriver, comme si leurs âmes avaient été conçues pour se lier et s'appartenir l'une à l'autre. Son sourire s'élargit à ses paroles, se demandant alors de quelle façon il allait bien pouvoir se faire pardonner. Il se pinça la lèvre par automatisme sans se départir de son air joueur. « Et j'adore quand tu me tortures, c'est jamais aussi désagréable que ça en a l'air... » Il souffla, venant attraper sa lèvre avec ses dents, la provoquant une fois de plus sans la moindre gêne ni la moindre retenue. Dans tous les cas, lorsque ça impliquait de se lier à elle de manière charnelle, Niels pourrait être capable de subir n'importe quel sévisse, c'était dire à quel point elle le rendait dingue. Il rit légèrement à ses paroles, trouvant en effet cette idée pas si mauvaise que ça. « Si seulement tu pouvais mal faire ton job, ouais... » Dit-il, de manière rêveuse avant d'afficher un sourire amusé. « Ça me dérangerait pas du tout, non. Fais-les fuir le plus loin possible même, ça me ferait encore plus plaisir. » Ajouta-t-il, sur un ton mi-sérieux mi-déconneur. Parce-qu'il ne se ferait jamais à l'idée qu'Aelya puisse éveiller le désir que lui ressentait pour elle, chez d'autres types. Elle était à lui et il pourrait le faire rappeler tous les jours au monde entier s'il le fallait. Il ne put s'empêcher de sourire à la tape qu'elle lui adressa, se rendant compte qu'il avait sûrement abusé de ramener ça sur le tapis aussi rapidement et surtout, de cette façon là. « Au moins, tu t'assures d'être la seule à encore me vouloir. » Dit-il, voulant tourner à son avantage le fait qu'il soit vraiment irrécupérable, persuadé qu'il n'y avait qu'Aelya qui pouvait le supporter. Il avait vite succombé à l'envie de la sentir sur lui, ses mains glissant sur son corps chaud pour éveiller tout un tas de sensations, en espérant y trouver le désir. Il accrocha son regard quand elle prit l'initiative de le faire venir en elle, lâchant à son tour un gémissement de plaisir qu'il ne prit pas la peine de cacher. Elle lui faisait du bien, beaucoup trop de bien pour qu'il puisse faire taire toutes ces sensations qui explosaient littéralement en lui. Sa peau s'enflammait au contact de ses mains expertes, les siennes venant agripper fermement à ses hanches pour guider ses mouvements de bassin. Il accéléra de lui-même l'intensité de leur échange, retrouvant ses lèvres qu'il dévora, ses soupirs se faisant de plus en plus réguliers et sa respiration toujours plus saccadée. « T'arrête pas... » Lâcha-t-il, dans l'élan de leurs mouvements mutuels, épris par la passion de leurs ébats qui le laissaient littéralement à court d'haleine.