Halloween party : Sujet commun

Il ne suffit pas de grand chose parfois pour avoir des idées légèrement décalées. Je ne dis pas que c'est la plus folle de toutes mais qui irait voir directement le capitaine de ce bateau pour avoir plus d'informations? Moi apparemment, avec quelques grammes dans le sang. Une menace de la part de Gretchen, je ne lui réponds même pas sachant ce que je fais. J'ai beau avoir bu, j'ai beau commencé à voir un tout petit peu flou, je suis toujours conscient de mes faits et gestes. Un regard en direction de la blonde, je lui fais signe de partir dans un coin pour qu'elle aille vomir. Comment peut-on être crédible si elle vient prouver par a+b que nous sommes "sous couverture"? Le capitaine me regarde inquiet, je m'avance près de lui. "Oui je sais, on ne dirait pas sous ce costume mais j'ai bel et bien fait parti de la Navy." Apparemment ça a tendance à le rassurer vu qu'il commence à déballer le problème en m'expliquant qu'il ne sait pas du tout ce qui aurait pu se passer, que tout semble en ordre niveau moteur et compagnie. J'hoche la tête. "Est-ce la période des cyclones ou des tsunamis en ce moment?" lui demandais-je, ne connaissant pas vraiment l'état océanique de cette partie du globe. Il hausse les épaules. Est-il un capitaine en carton lui aussi? Qui de son rang ne pourrait pas répondre à une telle question? Je soupire. "Observez bien alors. L'océan a l'air de s'agiter légèrement. Regardez aussi la coque de votre navire. Ce serait dommage de réitérer le tragique événement du Titanic." Je reviens en arrière, attrape la jeune femme par un bout de tissu avant de sortir de la petite pièce. "Nous ne sommes pas plus avancés." lui dis-je en venant m'accouder sur le ponton. "Bon. Tu es terrorisée encore ou tu veux boire pour oublier?" lui demandais-je, tournant ma tête à une bonne dizaine de centimètres d'elle, où je la vois réellement. "Personnellement, je te défie d'aller te jeter dans l'eau. Un bain de minuit, ce n'est pas une mauvaise idée, si?" Je tente d'esquisser un sourire bien que mon maquillage ne soit pas optimisé pour ce genre d'expression.

@Gretchen Schwartz

Les deux hurluberlus s’éloignèrent en ne manquant pas d’insulter Woody et Bessie, ce qui passa par-dessus la tête du trentenaire qui en avait entendues d’autres. Recevoir des insultes, c’était un peu devenu son quotidien. C’est à ce moment qu’Annushka arriva vers le duo laissé en paix, mais sa présence à elle ne l’importunait aucunement. Elle ne le dérangerait jamais. Il fit rapidement les présentations entre les deux jeunes femmes. « Je te jure que … » Je ne lui arrive pas à la cheville, avait-il planifié dire. Pourtant, cette phrase resterait pour toujours en suspens puisqu’une secousse traversa le bateau au complet, projetant ses passagers au sol. Woody fut propulsé contre le bois du plancher, un court cri de surprise et de douleur lors de son atterrissage franchissant la barrière de ses lèvres. Il protégea sa tête de ses bras et releva la tête vers Annushka, qui avançait vers lui à quatre pattes. « Non, non, je pense que ça va. » Dit-il en tentant de se relever, grimaçant tout de même sous une douleur inattendue de son épaule. « Et toi ? J't'ai entendue hurler de douleur. » Puis, après s'être rassuré de l'état de la russe, il regarda partout autour de lui. « J’vois pas Bessie. » S’inquiéta-t-il. Et encore plus en songeant à Freja qui avait quitté le pont pour participer aux activités. Le trentenaire releva le menton en entendant le message du capitaine de la croisière. « Quelques petits problèmes ? » Il n’avait eu connaissance que d’un et ça ne semblait pas avoir quoi que ce soit de petit.

@Annushka S. Kovalevski

« Mon infirmière sexy privée, je serais plus que juste content. » Je serais … excité en permanence. Ça n’aurait en fait rien d’une convalescence. Je souris dans le noir, continuant d’avancer sans me douter que nos chemins, à Freja et moi, se sépareraient bien trop vite. Et ce ne serait pas à cause d’un labyrinthe d’horreur stupide dans lequel on se perdrait. Ce serait par ma faute. Je gâcherais la seule chose qui me gardait pleinement en vie depuis des mois. Pour le moment toutefois, Freja était encore bien là, près de moi, prête à se moquer de mes réactions comme elle le faisait depuis le tout début de notre amitié. Est-ce que ce cri que je venais de pousser aurait vraiment dû la surprendre ? Il faisait partie du personnage que j’étais. « Petit bouchon ? » Demandais-je avec surprise et amusement dans la voix. C’était probablement la première fois qu’on me donnait ce surnom et je n’étais pas certain d’être flatté. Néanmoins, ces petits encouragements provenant de la norvégienne réussirent à me convaincre de continuer le trajet. De toute façon, comme je venais de le dire, je n’avais plus trop le choix. Les murs rétrécissaient à chaque pas que nous faisions vers l’avant, et les fausses – ou vraies ? – toiles d’araignées que je sentais frôler mes bras n’avaient rien d’amusantes. « Si j’arrive encore à passer entre toi et le mur … » Et alors que je m’apprêtais à essayer à prendre les devants, Freja m’attrapa par la main pour me tirer rapidement vers l’avant, murmurant qu’il y avait quelqu’un derrière nous. Son ton de voix effrayé eu le don de me faire paniquer aussi, et j’avançai plus rapidement sous ses ordres mais aussi sous l’effet de ma propre peur. Quelques secondes plus tard, je sentis Freja tomber vers l’avant et comme elle ne lâcha pas ma main dans sa chute, je la suivis dans celle-ci, tombant sur elle. « Fuck, sorr… » Avant de pouvoir terminer mes excuses, une secousse se fit sentir dans la salle et nos corps furent projetés sur la courte distance qui nous séparait du mur de l’étroit couloir. Ma tête cogna contre ce dernier dans un bruit sourd qu’on n’entendit de toute façon plus à cause des cris d’affolement s’élevant sur tout le bateau. Sonné, je portai ma main à ma tête, puis l’autre sur Freja. « Hey … Frej’ ? » Demandais-je, inquiet de ne pas l’entendre.

@Freja Ivanova

Elmo ne pensait jamais bien loin. Pas plus loin que le bout de son nez. Il n’avait aucune idée de ce que cette soirée serait faite – oh non, vraiment aucune idée. Et surtout, il ne voulait rien promettre alors qu’il avait encore les idées à peu près claires, puisqu’il savait que dans trois ou quatre verres, il ne serait certainement plus digne de confiance. Quand Bella sondait ses intentions, Elmo avait toujours un peu l’impression d’être piégé, parce que lui ce qu’il voulait au fond, c’était de surfer la vague. C’était ce qu’il avait toujours fait et il n’était pas prêt à prendre davantage de responsabilités et d’engagements que ça. Il était jeune et con, Elmo. Surtout con. Sans doute que cette relation secrète était la meilleure chose qui puisse leur arriver, autrement, la belle costaricaine réaliserait bien trop vite que son italien n’était pas du boyfriend material. Au-delà des beaux compliments qu’il pouvait lui faire, comme celui qu’il venait de lâcher concernant le fait qu’elle était bien plus qu’une groupie pour lui, Elmo n’était pas prêt aux grands gestes et aux grandes vérités. Le jeune homme rit lorsqu’elle s’autoproclama la chef des groupies. « C’est pas ce que je voulais dire mais si t’es prête à prendre en charge ce rôle très demandant, go for it ! » Plaisanta-t-il, tout de même un peu imbu de lui-même comme d’habitude. Puis, les deux amants décidèrent de se joindre aux amis d’Elmo, question de fêter Halloween comme il se doit. L’italien n’avait cependant pas prévu qu’un de ses amis se montre un peu trop intéressé par Bella à son goût. Ça se ressentait dans toutes les répliques d’Elmo, cette jalousie naissante et grandissante. « Ouais, avec toi. » Répondit Gaston à Batman. C’était lui son problème, lui et son insistance. Lui et cette allusion directe à Milo qui eu le don de mettre Elmo en colère. « Ferme ta gueule, bro’, t’as aucune idée de quoi tu parles. » Lança-t-il par-dessus la voix de Bella qui s’indignait. Cette dernière posa une main sur le bras de l’italien et s’éclipsa après lui avoir murmuré qu’elle reviendrait, qu’elle allait aux toilettes. « Je suis désolé pour tout ça, Bella. » Murmura-t-il avant qu’elle ne s’éloigne. Il soupira, puis tenta de retrouver une bonne ambiance avec le reste de ses amis. Malheureusement, peu importe les efforts, cette soirée était visiblement vouée à l’échec puisque quelques minutes après le départ de Bella, le bateau sembla frapper quelque chose, secouant tout le monde d’un coup. Elmo perdit pied et tomba, le contenu de son verre se répandant sur son costume. Il attendit un moment, couché sur le dos, pour voir si d’autres secousses se firent sentir. Quand il constata que ce n’était pas le cas, il se releva et courut en direction des toilettes pour femmes. « Bella !? Bella t’es là ? Are you hurt ? » Cria-t-il en regardant sous les cabines.

@Bella Garcia

C'est la panique qui parle, y'a plus rien qui va. Dans son cerveau, tous les signaux d'alerte sont en train de s'allumer et petit à petit, c'est la migraine qui vient, lui prouvant une fois de plus que non, elle n'avait pas tant envie que ça de se foutre en l'air. Aujourd'hui elle voulait vivre, elle voulait espérer que l'avenir avait encore quelque chose à lui offrir. Lentement, ses gestes sont démesurés, elle en oublie pourquoi elle est là, et ce qu'il se passe. Y'a juste l'instinct de survie qu'elle vient dégobiller dans une poubelle, ou du moins, c'est ce qu'elle pense être, puis elle s'essuie la bouche avec la manche de sa robe, ses cheveux en pagaille, elle ressemble plus à Lady McBeth qu'à Sully. Même si les hommes parlent fort, elle ne semble pas les entendre, leurs voix n'étant qu'un brouhaha infernal pour ses tympans. Elle veut que ça se termine. Quand Elijah se met à l'entraîner, elle ne réagit pas tout de suite, esprit embrumé, yeux dans le vague, elle le suit, jusqu'à ce que l'air frais lui fouette le visage et lui fasse du bien. Accrochée aux rambardes du ponton, elle fixe l'immensité noire de l'océan, réalise qu'elle a pleuré, l'eau de ses yeux s'écrasant contre ses joues lamentablement, créant deux petits sillons verticaux sur son maquillage. « J'ai assez bu pour ce soir. » Son estomac en était trop retourné, et il était hors de question qu'elle avale une nouvelle goutte d'alcool. S'il devait arriver quelque chose d'autre, elle n'y survivrait pas. « Tu essaies de te débarrasser de moi ? » Cette fois, elle le regarde sans sourciller, lui qui s'est approché d'un peu trop près à son goût. En plongeant d'ici dans l'eau glacée, se serait comme de s'écraser soudainement contre le bitume. Trop dangereux. Son instinct le lui refuse. « Je préfère les bains chauds, et les jacuzzis. Et j'ai que vingt-cinq ans, merde, j'ai pas envie de mourir tout de suite. » Elle grimace, tourne la tête vers l'horizon, lèvres pincées. En même temps, avec son taux d'alcoolémie, cela lui semblait être une bonne idée. « T'as pas quelque chose de moins dangereux à proposer ? » demande-t-elle finalement, espérant que ça le fasse changer d'avis sur cette baignade improvisée.

Elle devait avoir l'air maline, à quatre pattes. Mais dans le chaos ambiant, ça n'avait pas vraiment d'importance. Woody lui assurait que ça allait, mais sa grimace avait tendance à lui faire croire le contraire. De toute façon, elle était persuadé que même s'il s'était fait mal, il n'aurait pas voulu l'avouer. Elle rougit légèrement alors qu'il lui faisait remarquer qu'il l'avait entendu crier, et elle détourna le regard de honte.

-Oui je... J'ai été projetée un peu fort... Mais je crois que ça va, juste des bleus.

La jeune femme finit par prendre la main de Woody pour se relever, légèrement chancelante. Mais elle finit par poser son pied sur le sol et sa cheville ne semblait pas être particulièrement douloureuse. A sa remarque, elle regarda à son tour autour d'elle.

-Avec la force de la secousse, elle a pu être projetée ailleurs...

Elle glissa sa main dans celle de Woody, comme pour se prémunir de le perdre si jamais il advenait une autre secousse. A l'annonce, Annushka se mordit l'intérieur de la joue avant de lever son regard vers celui de son ami.

-Peut-être que ce n'est rien de grave, juste très impressionnant.

Mais même en disant ça, elle n'était vraiment pas rassurée.

-Est-ce que tu veux qu'on parte à la recherche de quelqu'un ? Je t'avoue que je préférerais longer les murs, au cas où...

Même alors qu’Annushka connaissait maintenant son plus lourd secret, Woody avait encore trop de fierté pour admettre que son corps était plus fragile. Qu’une secousse comme celle-là avait bien plus d’impact sur lui que sur un autre. Il ne voulait pas perdre la face, même pas face à elle, celle qui ne l’avait pourtant pas jugée, celle qui pouvait le comprendre bien mieux que d’autres. À la place, il releva sa faiblesse à elle, en quelque sorte, puisqu’elle avait hurlé de douleur lorsqu’elle avait été projetée contre le mur. Elle rougit. « On regardera ça quand le calme sera rétabli … » Woody était, à son tour, peu convaincu des paroles de la russe. Au moins, elle sembla capable de se remettre sur pieds. Ils s’aidèrent mutuellement à se relever. Le trentenaire fit remarquer que Bessie n’était plus dans les parages. « J’espère qu’elle n’a rien … » Connaissant Bessie, elle devait être en train de venir en aide aux autres. Woody fut surpris de sentir la main d’Annushka se glisser dans la sienne, d’ailleurs il baissa les yeux vers ce contact. Il ne se retira pas pour autant. Il secoua la tête à la question d’Annushka. « Non, non, c’est sans doute mieux d’attendre que le bateau accoste … » À partir de là, il chercherait Freja du regard, en regardant débarquer les passagers. S’il continuait à montrer à quel point il tenait à elle, jamais ils ne pourraient tourner la page. « À moins que tu voulais chercher quelqu’un, toi … » Reprit toutefois Woody, plongeant son regard dans celui de la brune.

@Annushka S. Kovalevski

Dans quel monde vivaient-ils ? Que s'étaient-ils imaginé ? Même cercle d'amis, connaissances dans la petite ville, ils allaient définitivement avoir à faire face à ce genre de propos. Pensaient-ils réellement pouvoir s'en sortir sans égratignures ? Leurs égards, leurs échappements, avaient eu écho. Maintenant, s'ils essayaient de maintenir leur relation le plus platonique possible en présence de ces autres, leurs erreurs passées, elles, n'étaient pas oubliées. Et puis, il y avait eu cette rumeur, celle selon laquelle Bella était la croqueuse d'hommes de la ville, celle qui supposait qu'elle aimait bien passer d'un mec à un autre. Milo, Elmo, Scar, Axel... Qui serait le prochain ? Leurs réputations étaient lancées, jetées sur eux comme un sort, sans pouvoir s'en défaire. Et, donc, quand le ton se mis à changer, quand l'ambiance devenue moins festive, autour des deux amants et du groupe d'amis de l'Italien, y aurait-il fallu qu'ils ne s'y attendent pas ? Batman flirteur avait mis le grappin sur Bella, sous les yeux jaloux d'Elmo qui saisit la première occasion pour s'imposer dans la discussion, chose qui ne plut pas à l'intéressé premier. S'en suivit une jute de combat de coqs, mâles qui défendaient presque leur territoire, Bella au centre, prise au piège entre ses sentiments et le secret qu'ils devaient maintenir encore pour eux. La colère bouillait, l'indignation aussi. Et avant de dire quelque chose qu'ils pourraient tous les deux regretter, Bella annonça son départ au travers de la réponse du brun. Elmo, lui, contrôlait bien moins sa colère, comme si la simple utilisation du prénom de son meilleur ami était suffisante pour faire exploser son réservoir de contrôle. Oubli ça, lui lança-t-elle avant de s'éclipser, trouvant le chemin vers les toilettes. Et une fois enfermée, une fois que la porte de la cabine lui accorda un brin d'intimité, elle prit sa tête brûlante qui tournait par cause de l'indignation entre ses mains et lâcha un long soupir. Elle resta ainsi quelques minutes, le temps de retrouver ses esprits, de retrouver l'envie de se mêler à une foule de gens qui, au fond, avaient toute une idée préconçue d'elle, le jugement si simple alors qu'en réalité ils ne connaissaient pas le fond de sa pensée. Résignée à retourner dans la salle principale, Bella étira le bras pour enclencher le loquet de la cabine au même moment où une secousse se fit ressentir, secousse qui la propulsa vers l'avant, sa tête heurta la porte du cabinet dans un bruit sourd, laissant le choc résonner dans tout son corps. Sonnée, une main sur cette tête qui venait de prendre un coup violent, elle se laissa glisser le long du muret, trouvant le sol comme seule sécurité. Quelques instants passèrent, Bella entendit les gens crier, s'affoler de l'autre côté, dans ces autres pièces du bateau qui les avait accueillis, guettant leurs réactions jusqu'à en reconnaître une, une voix familière, suivant l'ouverture fracassante de la porte des toilettes des femmes, une voix masculine qui la cherchait. Ici, fit-elle en se relevant et en s'extirpant de la cabine, la main toujours sur la tête, là où le coup avait frappé. Soulagée, elle lui sourit. Ça va. Toi, t'as rien ? Elle regardait son allure, son costume taché.

@elmo santavenere

Woody ne semblait pas vouloir faire comme si de rien n'était. Il insista pour vérifier qu'elle allait bien, une fois que les choses seraient à peu prés rentrées dans l'ordre. Une foule de sentiments contradictoires firent alors irruption dans le cœur de la jeune femme. Il ne voulait pas qu'elle s'inquiète pour lui, mais lui avait le droit de s'inquiéter pour elle ? Contrariété. Est-ce qu'il tenait à ce point à elle qu'il ne voulait pas la croire sur parole ? Trouble.

-Je suis sûre que je n'ai rien.

Annushka ne put qu'acquiescer en entendant les paroles de Woody. Elle ne connaissait pas Bessie, mais elle ne souhaitait à personne qu'il lui arrive malheur. La jeune femme n'avait pas vraiment réfléchit avant de glisser sa main dans celle de son ami, mais peut-être aurait-elle dû. Elle ne calculait pas, en ce moment, la façon dont Woody pouvait interpréter ses gestes, parfois légèrement ambiguës. Mais elle avait besoin de se rassurer, la petite brune, momentanément blonde. La jeune femme rougit instantanément quand il plongea son regard dans le sien, sans qu'elle comprenne réellement pourquoi. Etait-ce ses mots ou son regard qui la troublait ? Y avait-il un sous-entendu qu'elle ne saisissait pas dans ses paroles ?

-Non je n'ai croisé personne que je ne connaissais vraiment avant de tomber sur vous, alors je n'ai personne à chercher, je crois...

Elle se mordit légèrement l'intérieur de la joue, détournant le regard.

-J'espère que nous ne sommes pas trop loin de la prochaine île, ça me fait peur... Si jamais on doit nager...

Une certaine excitation en entendant les cris de fureur sur ce bateau. Une telle adrénaline répandue de tout son long, comment puis-je être indifférent? Une tentative pour avoir plus d'informations; j'ai échoué. Je n'ai pas non plus chercher à insister, devant aussi m'occuper de la jeune femme sur le point de gerber. Je l'attrape par l'avant bras pour l'amener dehors et essaie de prendre le reste de la soirée en main, Gretchen me stoppant sèchement dans mon élan. Dire qu'on commençait à s'amuser. Un sourire pincé, je ne réponds rien, baisse les yeux au sol avant de soupire longuement. "T'as peut-être raison. Faisons une pause." L'idée du bain de minuit ne l'ayant pas du tout convaincu. Une autre fois peut-être, du moins lorsque j'aurais bu, n'étant pas du genre à avoir ce genre d'idées en général. Surtout avec n'importe qui. Accoudé sur la rampe du bateau, je laisse finalement mon regard se poser sur la foule, hochant la tête comme pour acquiescer l'idée qui me traverse l'esprit. "Viens." lui dis-je en l'attrapant pour monter dans les couloirs du bateau de croisière. Qui dit si gros engin pour de telles circonstances, dit qu'il a forcément des chambres. Déjà légèrement plus au chaud, je tente de forcer une porte pour rentrer à l'intérieur, laissant @Gretchen Schwartz sur le côté pour que je puisse manoeuvrer comme il se doit. Porte crochetée, entrée sur une suite, je referme dernière nous jusqu'à la guider sur le grand lit. Un soupir. Je l'allonge et dépose la couverture sur elle puis m'en vais m'asseoir dans l'un des sièges tout en gardant un oeil sur elle. "Tu sais quand cette soirée sera finie? Elle ne devrait pas tarder, non?" lui demandais-je, espérant qu'elle soit toujours apte à répondre.

À la réponse de Woody, Annushka répliqua de façon plus assurée qu’elle était certaine de ne rien avoir. Il la regarda un moment, en silence, avant de capituler. « Ok. Si tu le dis. » Ils passèrent à autre chose, s’inquiétant cette fois pour Bessie qu’ils avaient perdu de vue après la secousse qui avait secoué tout le bateau et ses passagers. Ne la voyant pas, ils ne purent qu’espérer qu’elle n’ait rien. Les deux amis se relevèrent, la russe ne lâchant pas la main du trentenaire même une fois debout. Après ce qui s’était passé chez lui, quelques semaines plus tôt, ce geste était encore plus ambigu mais Woody n’avait présentement pas la tête à trop analyser ce contact. L’un comme l’autre assura qu’ils n’avaient personne à chercher, alors se sauver leur propre peau était la prochaine étape. « Ils ne laisseraient pas tout ce monde nager sur une trop grande distance … Ce ne serait pas sécuritaire, il y en a de tous les âges et de toutes les conditions physiques, à bord … » À commencer par la sienne. S’il se promenait avec une canne ce soir, ce n’était certainement pas parce qu’il se sentait capable de nager sur plusieurs mètres. « On devrait faire le tour et voir si y’a des blessés … » Il n’était pas médecin, Woody, mais son instinct de professionnel de la santé reprenait quand même le dessus assez rapidement.

@Annushka S. Kovalevski

Oublie ça, ce n’était généralement pas bon signe lorsque cela sortait de la bouche d’une femme. Enfin, c’était selon Elmo. Il n’était peut-être pas la meilleure référence dans le domaine, mais en tout cas à chaque fois que ses ex lui avaient dit d’oublier quelque chose et qu’il l’avait fait, ça s’était reviré contre lui. Il n’ajouta pour le moment rien toutefois, puisque Bella s’était de toute façon déjà éclipsée vers les toilettes du bateau de croisière. Quelques minutes plus tard, la secousse se fit sentir, bardassant tout ce qui se trouvait sur le quai, que ce soit les cocktails, le buffet, ou les passagers eux-mêmes. La panique était palpable alors que les gens avaient été projetés, certains par-dessus bord de ce que l’italien pouvait comprendre des cris. Lui, une fois debout, n’avait qu’une personne en tête et c’était Bella. Ses amis s’étaient eux aussi tous relevés, alors il n’y avait pas à s’inquiéter pour eux. Ignorant les blessés qu’il croisait sur sa route, Elmo se fraya un chemin à travers les objets et les personnes étalés au sol, n’ayant en tête comme objectif que de retrouver la costaricaine. Une fois entré dans les toilettes pour femmes, il cria son nom, plus fort qu’il ne le faudrait, pour s’assurer d’enterrer la panique dehors. Après avoir frénétiquement vérifié les dessous des cabines, il entendit enfin sa voix s’élever en écho. « Où ? » Demanda-t-il alors qu’elle disait ici. Il la pensait peut-être incapable de bouger, mais à son plus grand soulagement, il la vit sortir d’une cabine. « Ça va aussi. » Souffla-t-il, reprenant enfin un semblant de calme. Le regard de Bella descendit vers son t-shirt, et il se regarda à son tour. « Pour une fois, c’est pas ma faute. » Se défendit l’italien avec un faible sourire, incapable de rire franchement, en raison des circonstances. Entre-temps, Bella avait retiré sa main de sa tête et Elmo vit le tracé de sang qui se cachait dessous. Il grimaça légèrement. « T’es blessée. Viens, je vais te nettoyer pour mieux voir la plaie. » Il l’approcha des éviers et fit couler un peu d’eau, puis enleva une partie de son costume de toute façon déjà souillé, et trempa un bout de tissu qu’il utilisa pour nettoyer le front de Bella, doucement.

@Bella Garcia

« J’imagine qu’ils nous tiendront au courant, bientôt, de ce qui se passe … » Parce que voilà quelques minutes déjà que cette secousse avait eu lieu et aucun autre message du capitaine n’avait retenti dans les haut-parleurs. Ils avaient seulement pu sentir un léger changement de direction du bateau, signe, au moins, que ce dernier était encore en mesure de naviguer. Sans doute, aussi, se dirigeait-il vers l’île la plus proche, tel qu’annoncé par le capitaine. En attendant, et même si son corps lui semblait encore plus faible qu’à l’habitude, Woody était incapable de rester là à rien faire. Il n’était pas le meilleur homme qui soit sur Terre mais il avait quand même ce besoin d’aider lorsque ses compétences pouvaient amener quelque chose en situation de crise. Il réalisa qu’une des situations de crise se trouvait directement à côté de lui, quand Annushka se figea automatiquement dès son premier pas vers l’avant. Le trentenaire fronça les sourcils en regardant sa cheville molle et tremblante. Il continua d’observer les tentatives de la russe alors qu’elle parlait du buffet, tout bonnement, en s’avançant avec une douleur mal dissimulée. « Arrête de marcher. » Dit-il en rattrapant le peu de distance qu’elle avait pu faire. « Tu vas juste empirer ton état si tu te forces. » Il ignora totalement la réflexion de la jeune femme à propos du buffet. Ce n’était pas vraiment son premier souci actuel. « On va s’asseoir et attendre d’arriver à quelque part. » Peu importe où c’était. « Et dans l’attente, j’vais regarder l’ampleur des dégâts … »

@Annushka S. Kovalevski