Halloween party : Sujet commun

La réplique de Concho t'arrache un sourire, sincère, parce qu'il a toujours eu le don de te valoriser, de te donner davantage confiance en toi. C'est sûrement pour ça que tu te sens si bien dans votre "relation" ou peu importe le nom que vous donnez à ce que vous partagez, depuis quelques mois. « J'suis pas très douée pour les surnoms mielleux. » Dis-tu en riant. Ce n'est pas vraiment quelque chose qui te plait, d'ailleurs, d'appeler quelqu'un mon coeur, mon amour ou tout autre surnom qui te donne envie de vomir. Les seuls surnoms que tu utilises sont, le plus souvent, pour Harmonie ou prononcés sur le ton de l'humour. Quoi qu'il en soit, ça ne semblait pas tellement plaire à Concho non plus et tant mieux. Alors que tu demandes à ton colocataire de prendre la tête, tu ne lui laisses pas vraiment l'occasion de le faire quand tu entends des pas derrière toi. Tu paniques et prise de court, tu commences à courir jusqu'à la chute, ce qui était plutôt prévisible. Malheureusement pour l'australien, tu l'emmènes avec toi et tu n'as pas le temps de comprendre ce qui t'arrive que Concho est déjà sur toi. Tu ne peux t'empêcher de rire, du moins, jusqu'à ce que tu sois projetée, à ton tour, contre le mur avec violence. Les cris parviennent rapidement jusqu'à vous et, très vite, des images de l'attentat sur la plage reviennent à ton esprit. Tu sens la panique te gagner alors il faut quelques minutes avant que tes lèvres se débloquent et que tu retrouves le contrôle pour répondre à Concho. « J'suis là... » Dis-tu en cherchant sa main de la tienne, incapable de la trouver. Tu ôtes le bandeau et par chance, les lumières de secours sont allumées. Tu vois enfin l'australien, à quelques mètres de toi. « Tu vas bien ? » Demandes-tu en voyant qu'il a sa main posée sur sa tête, probablement à cause de la douleur. L'adrénaline coulant dans tes veines, tu ne sens pas la douleur au niveau de ton arcade sourcilière mais très vite, tu sens l'odeur du sang coulant le long de ton visage. « Merde. » Dis-tu en portant ta main à ton visage, consciente que ça a sans doute l'air plus grave que ça ne l'est.

J’aurais préféré qu’on continue à rire de ce surnom débile, petit bouton, plutôt que le monde semble nous tomber sur la tête. Comme si Freja et moi n’avions pas déjà assez d’embûches sur nos chemins respectifs de vie, il fallait qu’en plus, une simple soirée d’Halloween prenne beaucoup trop vite des allures de cauchemar. Et un vrai cauchemar, pas quelque chose d’orchestré pour faire peur en raison des festivités. Ou alors c’était de très mauvais goût, parce que plusieurs pouvaient s’être blessés suite à cette secousse, Freja et moi y compris. Mon bandeau s’était déplacé durant ma chute alors je le retirai complètement pour qu’il cesse de me bloquer la vue à moitié. Je repérai la silhouette de Freja dans l’obscurité, guidé par sa voix. Puis, les lumières de secours s’allumèrent. J’hochai la tête à sa question, et grimaçai en réalisant que ce simple mouvement de tête me donnait l’impression qu’elle allait exploser. « Ça va. Un peu sonné. » Je massai le derrière de ma tête, puis regardai Freja. « Et toi ? Tu saignes. » Constatais-je, à peu près en même temps qu’elle alors qu’une coulée de sang venait de parcourir son visage. « Tu veux rester ici pendant que je vais chercher de l’aide, ou une trousse de premiers soins, ou au moins savoir ce qui se passe ? » Demandais-je, ne sachant pas où donner de la tête dans ce scénario improbable. De l’intérieur, le message du capitaine avait été étouffé, peut-être par les décorations bloquant les interphones, je ne sais trop. Mais nous étions dans la confusion totale face à ce qui se passait.

@Freja Ivanova

Annushka répéta que ça ne devait pas être très grave, elle qui avait du mal à faire un point vers l’avant. Woody ne voulut évidemment rien entendre, et il l’obligea tout de même à s’immobiliser. « Peut-être. Mais j’préfère en avoir le cœur net avant de te laisser boiter partout sur ce bateau. » Affirma-t-il avec un ton de voix qui laissait très peu de place à l’argumentaire. Ils se dirigèrent ensemble le long du mur d’une cabine, où une chaise renversée attendait sagement qu’on la remette sur ses pattes. Annushka y prit place et, pendant que Woody regarda autour d’eux, n’oubliant évidemment pas la situation dans laquelle ils se trouvaient, la russe enleva sa chaussure. « Oui, mais si ça ne te dérange pas, je vais le faire. » Dit-il à propos de la chaussette. Il s’agenouilla devant la brunette et avec douceur et précaution, il retira sa chaussette. C’était enflé et sa peau était chaude, lorsqu’il y posa sa main. « Y’a de l’inflammation. Il faudrait que je trouve de la glace. » Ils devaient bien avoir ça dans les cuisines, dépendamment de l’état de ces dernières. « J’vais en même temps chercher un tissu ou quelque chose à enrouler autour de ta cheville pour diminuer l’enflure. Maintenant que ta chaussure est enlevée, oublie ça, tu ne seras pas capable de la remettre. » Déclara-t-il en fourrant la chaussette dans la chaussure et en déposant le tout à côté de la chaise. « Tu m’attends ici ? » Il ne lui donnait pas vraiment le choix, mais peut-être n’en ferait-elle qu’à sa tête. Leurs décisions, ces derniers temps, ne leur ressemblaient pas.

@Annushka S. Kovalevski

La situation était complètement floue, pour vous deux, à l'intérieur de cet étroit couloir dans lequel vous étiez visiblement bien seuls. Mais était-ce le cas pour les autres également ? Est-ce que quelqu'un était réellement au courant de ce qu'il se passait ? Vous ne le sauriez qu'en vous déplaçant, qu'en allant chercher de l'aide, ailleurs. Mais pour l'heure, c'était surtout l'état de Concho qui t'importait. Même s'il t'assure que ça va, tu vois bien à l'expression de son visage qu'il souffre plus qu'il ne veut bien le dire. « T'es sûr ? » Demandes-tu en t'approchant davantage, glissant le long du planché du bateau, au cas où une autre secousse frapperait à nouveau. « Je crois que c'est superficiel. » Réponds-tu à propos de ta blessure, mais tu n'es pas médecin après tout. Néanmoins, même si la douleur se ravive au moment où tu touches ton arcade sourcilière, tu te doutes bien que ce n'est pas grand chose. Tu sors ton tee-shirt noir de ton pantalon pour pouvoir essuyer le sang qui coule et pour faire pression sur ta blessure durant quelques secondes. Malheureusement, ce ne sera pas suffisant et une trousse de secours ne sera pas de trop. « Non, je viens avec toi. Hors de question que j'te laisse partir tout seul. » Affirmes-tu en attrapant finalement la main de l'australien, prête à affronter les cris et la panique à l'extérieur. « Prêt ? » Demandes-tu en te mettant debout, tendant la main à ton colocataire pour l'aider à se relever. Non sans peine, vous quittez cette pièce maintenant éclairée et parvenez jusqu'à la salle où vous étiez au tout début de la soirée, là où se trouvait la plupart des gens. « Hé, qu'est-ce qu'il se passe ? » Demandes-tu à quelqu'un qui passe par là mais qui ne vous donne que des informations très floues. Quelques problèmes, les autorités prévenues, retour imminent. C'est tout ce que tu retiens mais c'est trop flou pour que tu comprennes quoi que ce soit. « Assieds-toi là, je vais chercher la trousse de secours là-bas. » Et tu marches jusqu'à celle-ci sans laisser le choix à Concho vers qui tu reviens quelques secondes plus tard. « Tu me laisses regarder à ta tête ? » Demandes-tu en ouvrant la trousse de secours et en te plaçant face à l'australien, entre ses jambes.

Un léger rire s’échappa d’entre mes lèvres. « J’suis jamais sûr de rien. » Dis-je tout en laissant retomber ma main le long de mon corps. « Mais je crois vraiment que ça va aller. » Si Freja s’inquiétait plus pour moi que pour elle, c’était tout le contraire de mon côté. Elle saignait, sa blessure était visible contrairement à la mienne, alors forcément je voulais l’aider. D’elle-même, elle releva son t-shirt juste assez pour le porter à son arcade sourcilière sur laquelle elle exerça une pression. Pendant ce temps, je lui proposai d’aller chercher quelque chose de plus adéquat pour soigner cette vilaine égratignure. « J’suis content que tu dises ça parce qu’en réalité j’faisais jouer au mec en contrôle de la situation mais j’avais vraiment la trouille de repartir seul. » Avouais-je en riant. Au fond, il ne fallait pas avoir honte de ça. Et puis, j’avais tellement eu la frousse cinq minutes plus tôt, c’aurait été difficile de croire que je sois tout d’un coup devenu courageux. Même l’adrénaline ne pouvait me changer à ce point. J’attrapai alors la main de la norvégienne. « Prêt. » Je la laissai m’aider à me relever, titubant légèrement une fois debout. J’étais un peu étourdi. Je parvins tout de même à suivre ma colocataire jusqu’à la sortie, et une fois à l’extérieur, Freja tenta de recueillir quelques informations. Nous n’étions pas vraiment plus avancés. « C’est pas rassurant tout ça. » Déclarais-je avant de m’asseoir là où Freja m’indiqua. « Vas-y. Si ça sonne creux, c’est normal. » Dis-je en riant alors que je laissais sous-entendre qu’il n’y avait rien là-dedans. J’avais peut-être une commotion mais au moins je n’en perdais pas mon humour.

@Freja Ivanova

C'est la panique sur le bateau devant l'incompréhension. Tout ce que le personnel du navire a mentionné est des problèmes de technicité. Rien de rassurant, suivant la secousse qui a projeté quelques passagers au sol. Derrière la porte des toilettes pour femmes, c'était l'apocalypse entre rester sur l'embarcation ou la quitter à la nage. Pour l'instant, Bella ne se trouvait dans aucune de ses deux positions, toujours assises sur le sol des toilettes, la tête sonnée. Où, qu'il répondit, quand elle lui dit être ici. Ici, ce n'est pas assez précis. Il cherchait sous les cabines, l'ombre d'un bout de femme qui pourrait s'y cacher. Mais il n'a pas à cherché longtemps, alors que la Costaricaine s'extirpe de sa cachette pour lui faire face. Ça va, lui assura-t-il, Bella qui fixait son costume mal en point. Je te crois. Vu les circonstances, le contraire aurait été étrange. Bella répondit à son sourire, laissant sa main se dégager de son front, la douleur qui commençait à s'estomper, sans pour autant savoir que derrière sa paume se cachait une entaille qui perlait de sang. Le visage d'Elmo se perturbait, une grimace qui s'y dessinait. Et il s'empressa de l'attirer vers les éviers, d'un mouvement doux, ses sentiments ou son passé d'infirmier qui teintait ses décisions. Tu vas réellement finir par être mon infirmier personnel, lâcha-t-elle à la blague, lui qui prenait soin d'elle plus que personne ne l'avait réellement fait. Elmo déchira un morceau de son costume pour l'imbiber d'eau. Quand il passa le tissu contre la plaie ouverte, Bella grimaça à son tour. C'est comment ?, demanda-t-elle, sans vraiment savoir ce qui se cachait sur son front ou encore derrière la porte des toilettes. La question collait bien aux deux situations. Il pressait contre son front, le sang qui s'imbibait dans le tissu découper du costume. Dans un mouvement incontrôlé, la main de Bella rejoignit celle d'Elmo, l'effleurant l'instant d'une seconde. Elle souriait bêtement. C'est quoi le plan ?, demanda-t-elle sans le quitter des yeux. Qu'est-ce qui leur arriverait, à partir de maintenant ?

@elmo santavenere

Annushka n'avait jamais été très douée pour tenir tête à qui que ce soit, et quand Woody employait ce ton là les choses étaient encore moins évidentes. Alors elle pliait. Une fois installée sur la chaise, il le laissa retirer sa chaussette comme il l'avait demandé. Peut-être avait-il peur qu'elle ne se tortille un peu trop et ne se fasse mal ? Elle se sentit frissonner quand il posa ses doigts sur sa cheville, sans vraiment savoir si c'était la douleur qui parlait ou bien tout autre chose.

-Est-ce que ça veut dire que c'est grave ?

Annushka osa la question bien malgré qu'elle ne soit pas très à l'aise quant à la situation. A vrai dire, ça lui rappelait de mauvais souvenirs au sujet de son accident de voiture même si, bien sûr, ça n'avait rien de comparable.

Il lui annonça aller chercher de la glace et la jeune femme hocha doucement la tête à son explication. Elle se sentait incroyablement passive et impuissante alors que c'était tout sauf ce qu'elle voulait être. Son cœur se serra dans une douleur inexplicable.

-De toute façon, je ne peux pas aller très loin.

Elle le regarda s'éloigner et elle sentit au même moment une larme glisser le long de sa joue. Elle l'essuya rapidement, mais une autre prit la suite et elle se sentit fondre en sanglots. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? n'était-ce pas la pire décision qu'elle avait prise ces derniers jours ? Elle aurait dû rester chez elle, en boule dans son lit, lire un livre, regarder la télé, aller au centre équestre pour donner quelques caresses aux chevaux, mais sûrement pas mettre un pied sur ce bateau et foncer vers Woody.

C'est un peu l'histoire de votre vie, à tous les deux, de ne jamais être sûr de rien, que ce soit dans votre vie personnelle ou professionnelle, les choses sont plutôt instables et compliquées. Alors tu ne peux que rire à ton tour, approuvant de la tête sa remarque. Puis, quand il sous-entend qu'il ne comptait pas partir seul, tu réponds, un sourire au coin des lèvres : « Je le savais mais je n'ai rien dit pour ne pas t'afficher. » Concho n'est pas du genre à jouer au super-héros mais malgré tout, il peut l'être par moment. Il n'en a pas forcément conscience comme en ce moment, alors qu'il est le seul à te tirer vers le haut, à t'aider à retrouver le sourire. Il n'a pas besoin de faire de grandes démonstrations, d'en faire des tonnes car sa simple présence suffit. Et c'est ce qui fait qu'il a tout de même des airs de héros à tes yeux. Une fois à l'extérieur, tu tentes de grappiller des explications mais les gens ne semblent pas être plus au courant que vous. Et comme le dit si bien ton colocataire, ça ne s'annonce pas bien. « Si on se retrouve à l'eau, crois-moi qu'il y aura assez de place sur ma planche pour toi. J'suis pas aussi bête que Rose, moi. » Dis-tu en faisant référence au Titanic et à cette grosse incompréhension qui perdure depuis des années. Après avoir pris la trousse de secours, tu l'ouvres et la déposes sur la jambe de ton colocataire. Puis, tu penches sa tête en avant pour inspecter l'endroit où il semble avoir mal. « T'as saigné un peu mais on dirait que ça s'est arrêté. » Observes-tu en fronçant les sourcils, avant de te pencher pour attraper une petit compresse et du désinfectant. « Par contre, je crois qu'il faudra quand même que tu te fasses ausculter par les secours. Juste pour être sûr. » Ajoutes-tu en pressant la petite compresse sur sa blessure, avec délicatesse. « N'en profite pas pour renifler mes seins. » Car Concho pourrait le faire sans difficultés, vu que ceux-ci se trouvent pile à la bonne hauteur.

Grave, non, Annushka avait vécu bien pire que cela. Woody était bien placé pour le savoir, puisque c’est lui qui avait pris en charge sa réadaptation. Il connaissait son dossier médical, il savait ce que sa jambe avait déjà endurée. Une entorse du genre, ce n’était rien en comparaison. Il secoua donc la tête. « Non, t’auras probablement à reprendre tes béquilles pour un moment mais, c’est que du repos dont ta cheville aura besoin. T’auras pas à revenir me voir à la clinique, lucky you. » Il leva un regard légèrement lumineux vers Annushka, un sourire accompagnant ses dernières paroles. Il voulait alléger l’atmosphère, il voulait la rassurer. Malgré tout, sa cheville avait quand même besoin d’être traitée un minimum et le plus tôt c’était fait, le mieux c’était. Woody s’éloigna donc, partant à la recherche de la cuisine et d’un peu de glace. Ça lui prit sans doute une dizaine de minutes avant de trouver un sac de glace et deux linges à vaisselle qu’il ramena avec lui. Quand il revint vers Annushka, celle-ci était en pleurs, assise seule sur sa chaise. Le trentenaire revint rapidement vers elle. « Hey. Je suis de retour. » Lança-t-il alors qu’il était à quelques mètres d’elle, pour lui laisser une chance de se reprendre si elle le désirait. Mais, même une fois agenouillé près d’elle, il voyait bien ses yeux bouffis et mouillés. Il ne pouvait pas ignorer ça. « Est-ce que c’est parce que ça te fait mal ? » Demanda-t-il, se doutant fort bien que c’était plus que ça.

@Annushka S. Kovalevski

Je continuai de rire à la réplique de Freja. Elle me connaissait si bien. « Trop gentille, merci. » C’était sans doute ça, qui faisait en sorte que notre pseudo-relation allait aussi bien. Avant d’être amants, nous étions surtout des amis, même des colocataires, qui se connaissaient mieux que beaucoup d’autres. Nous savions ce qui irritait l’autre, ce qui lui faisait plaisir, sa manière de penser. C’était facile de se comprendre, dans ce temps-là. Et cette soirée en la compagnie de Freja aurait vraiment été parfaite, n’eut été de ce revirement de situation complètement catastrophique. « J’sais pas si c’était tellement une question d’espace que de poids. Crois-moi que si j’embarque sur ta planche, on coule tous les deux avec. » Je ris. J’étais assez costaud alors forcément que la planche ne continuerait pas à flotter tout doucement jusqu’à une plage. Je m’assis finalement sur une chaise pour que Freja puisse jouer à l’infirmière avec moi. Bon, ce n’était pas Arwen, mais c’était un début dans mon univers de fantasmes. Je la laissai vérifier ma tête, ma joue effleurant sa poitrine. Elle dû le sentir, car elle me ramena assez vite à l’ordre. « Tout le monde est trop occupé à paniquer pour remarquer quoi que ce soit d’toute façon … et ça te dérange jamais quand y’a personne pour nous regarder. » Lui fis-je remarquer avec amusement, avant de me redresser. « Mais ouais, j’irai faire un p’tit tour vers les ambulanciers, parce que je me sens un peu comme en cours de sport, à quinze ans, quand les mecs de ma propre équipe de ballon-chasseur ont décidé de viser ma tête plutôt que les adversaires. » C’était Ally qui m’avait accompagné jusqu’à l’infirmerie. Que de beaux souvenirs.

@Freja Ivanova

Ton rire faisant écho à celui de Concho, tu te rends compte que vous êtes peut-être un peu trop détendus face à la situation. Mais le manque d'informations vous pousse sans doute à ne pas trop vous en faire alors que ça devrait être tout l'inverse. Dans les films, quand les autorités compétentes se taisent, ce n'est jamais bon signe. Néanmoins, tu ne te fies pas toujours à ce qu'il se passe dans les films, la preuve avec Jack et Rose du Titanic. « Alors on alternera. J'irai un peu sur la planche, puis toi. Histoire qu'aucun de nous deux ne meurt de froid. » Mais c'est peut-être utopique de croire à ça. Et surtout, tu pries pour que ce bateau n'ait pas une fin aussi tragique que celle du Titanic. Alors, plutôt que d'envisager le pire, tu préfères garder l'humour au premier plan de votre conversation. « C'est vrai et je ne me lasserai probablement jamais de cette proximité entre tes lèvres et ma poitrine. » Dis-tu en baissant la tête vers Concho pour le regard avec une once de malice dans le regard. « La seule question que j'me pose c'est... pourquoi ne sommes-nous pas en train de paniquer ? » Peut-être parce que le fait d'être ensemble vous rassure et vous apaise, finalement. « T'étais la tête de turc de ta classe ? » Demandes-tu en fronçant les sourcils. Nul doute que si tu avais été dans la même école de Concho et que vous aviez le même âge, tu n'aurais pas laissé une telle chose arriver. De ton côté, tu n'étais pas vraiment très appréciée mais ça n'a rien d'étonnant quand on te connait ton comportement de l'époque. Tu étais sans cesse en colère, à chercher la provocation et les problèmes.

Là où une grimace s’était dessinée quelques secondes auparavant, un sourire prit place alors que Bella lui rappelait qu’il était son infirmier personnel. Pour ça, il faudrait qu’il ait le titre, et Elmo n’avait pas changé d’avis quant à un éventuel retour aux études. Pour le moment, ça ne se profilait pas à l’horizon. Toutefois, jouer le jeu pour la belle costaricaine, ça ne risquait pas de lui attirer des ennuis. « Faudrait quand même pas que ça devienne une habitude. Parce que ça voudrait dire que t’étais toujours une demoiselle en détresse. » Et elle était plus forte que ça, Bella. Il rit doucement, sachant fort bien que pour aujourd’hui ce n’était pas une question de l’être ou pas. Cette secousse avait projeté à peu près tout le monde de tous les bords et de tous les côtés. Ils n’avaient rien pu faire, d’autant plus que ça les avait tous pris par surprise. L’italien essora le bout de tissu de son costume et tamponna la plaie de Bella afin d’en évaluer les dégâts. Elle s’enquit de son état, ou de l’état extérieur, mais c’est la première option qu’Elmo interpréta. « Ça va, c’est assez superficiel. Je ne pense pas que tu aies besoin de points de suture. » Déclara-t-il, même s’il ne voulait pas s’avancer davantage. Il y aurait sans doute des ambulanciers qui les attendraient à la sortie du navire, et ceux-ci prendraient en charge ce genre de cas. Il ne se faisait même plus confiance là-dedans, Elmo. Concernant le plan, il ne pouvait prétendre avoir plus de réponse non plus. « J’crois qu’on peut pas faire plus que tous les autres. Attendre. » Dit-il en passant sa main le long de la joue de Bella, avant de replacer ses cheveux derrière son oreille et dégager son visage de sorte qu’aucune mèche ne se colle à l’entaille. « Je suis vraiment désolé pour tout à l’heure. Je pensais pas que ce serait aussi difficile de faire semblant … » Il marqua une courte pause. « De faire semblant qu’il n’y a rien entre nous. »

@Bella Garcia

Woody la rassura sur l'état de sa cheville, et pourtant, elle n'arrivait pas à complètement effacer ce sentiment de stress et de peur. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, mélange de gène, de soulagement, de nostalgie alors qu'il lui disait qu'elle n'aurait pas besoin de revenir le voir.

-C'est vrai que ça aurait été terrible.

Woody s'éloigna pour aller chercher de la glace, et Annushka éclata en sanglot. Elle ne réussit à sécher toutes ses larmes alors qu'il lui signalait son retour. Elle essayait de se reprendre, de se contenir, mais elle avait du mal à arrêter les larmes qui coulaient silencieusement sur sa joue. Elle finit par réussir à poser son regard sur lui, haussant doucement les épaules à sa question.

-Je ne sais pas, je crois que c'est un mélange... D'un peu tout. La situation, ma cheville... J'ai un peu de mal à gérer mes émotions je crois.

Elle posa doucement sa main sur la sienne, se forçant à lui faire un sourire.

-Merci d'être là. Je suis désolée de te causer du souci.

C’était normal de perdre le contrôle dans une telle situation. L’incident du bateau, sa cheville, la panique tout autour, c’était une ambiance des plus inquiétantes et n’importe qui de fragile, ne serait-ce qu’un peu, craquerait. Et c’est ainsi que Woody voyait Annushka. Une poupée russe, si fragile. Raison pour laquelle il ne voulait pas la briser. Et c’était entre ses mains qu’elle risquait le plus de se casser. « T’es pas la seule. » Dit-il pour la rassurer. Il avait croisé un tas de personnes en pleurs, pendant qu’il cherchait la glace. D’ailleurs, il enroula une serviette autour de la cheville de la russe, serrant juste assez cette dernière, et déposa la glace contre celle-ci. Il chercha des yeux une autre chaise propulsée pendant les secousses, et il alla la chercher pour élever la jambe d’Annushka sur celle-ci. La jeune femme s’excusa de lui causer du souci, ce qui le fit légèrement rire. « Tu penses que c’est toi qui me causes du souci, là ? » Il leva les yeux vers elle. « Regarde autour de toi. C’est le chaos. » Lui-même regarda autour d’eux. Il avait bien hâte qu’on leur donne quelques développements sur la situation. « Arrête de t’excuser d’exister, Ann. » Elle existait bien mieux que d’autres. Bien mieux que lui.

@Annushka S. Kovalevski