Don't worry , I'll take care of her || PV Jean

Travailler dans un hôpital n'avait vraiment rien de reposant, enchainer les gardes, être toujours aux aguets au cas où un soucis se passerait pour un des patients. Pour Emilia c'était son quotidien, et un quotidien qu'elle ne changerait pour rien au monde. Elle ne vit que pour ce métier, elle aime ça et même si la chirurgie pédiatrique n'était pas son domaine de prédilections au départ, ça a été au final comme une évidence quand elle a fait des séjours dans le service en Italie. Aujourd'hui elle n'allait pas aller au bloc normalement sauf si une urgence venait se présenter à elle où elle ne pourrait pas faire autrement. En attendant elle devait aller voir des patients en ambulatoire qui venait pour effectuer des contrôles suite à des opérations qu'ils avaient eu il y a quelques semaines, ou bien des petites urgences qu'on lui envoyait. "Eléa?" dit-elle en entrant dans une chambre et y découvre une jeune demoiselle avec certainement sa mère. "Bonjour, moi c'est Emilia, je vais m'occuper de toi!" Elle ouvre alors le dossier pour voir la raison pour laquelle était là. Elle attrape le petit tabouret dans la chambre et s'installe en face de la jeune fille avec un sourire qui se veut rassurant. "Alors il semblerait que tu t'étais cassée le bras? Tu acceptes que je regarde?" Le consentement devait se faire, elle ne voulait pas brusquer la jeune fille, tout en regardant le plâtre elle se permet se poser des questions à la mère de la jeune fille "Comment ça s'est passé depuis qu'elle a le plâtre? Pas trop compliqué pour elle de gérer? On vous a refait faire une radio ou pas encore?"

Ces dernières semaines étaient plutôt folles pour Jean. Le retour de Matéo avait chamboulé un peu toute sa vie et plus les jours passaient et plus elle avait l’impression de mentir à Eléa. Sa princesse d’amour avait le droit de connaître la vérité que Jean avait caché pendant tant d’année. Mais il fallait se rendre à l’évidence, elle ressemblait plus à Matéo qu’à elle et un jour le gens allaient faire le rapprochement. Mais ce n’était pas pour aujourd’hui. Il y avait quelques semaines, la brunette était tombée à l’école, se cassant le bras. Aujourd’hui c’était le rendez-vous de contrôle, avec Jean, elles avaient respecté toutes les indications des médecins mais il était temps de lui enlever si tout allait bien. C’était une jeune médecin, blonde avec un large sourire qui arrivait. Eléa assez timide la regardait appréhension avant de se sentir plus à l’aise. « Oui bien sûr. » Disait-elle avec une douce voix. La petite fille ne voulait plus de plâtre et elle tendait son bras au médecin. « Tout s’est bien passé, on a tout respecté notamment les douches, de faire le moins d’effort possible. Non pas encore. » Répondait Jean avec sérieux. « Vous pensez que ça sera bon ? On part à Chamonix dans quelques semaines. » Elle voulait s’assurer que sa fille puisse faire les activités sportives qu’elle souhaitait.

Emilia adorait vraiment son métier, ce qu’elle aimait le plus dans ce qu’elle faisait c’est qu’elle pouvait être en contact avec des enfants qui souvent lui apporter plus qu’elle elle ne pouvait leur donner. Certains sont de vrais forces de la nature, et même si il y a des moments difficile car malheureusement certains enfants sont condamnés, elle ne regrette en aucun cas son choix de vie professionnel. En tant qu’interne elle avait un roulement à faire avec ses collègues pour les passages au bloc, aujourd’hui elle n’allait pas y aller et devait s’occuper des patients de passages, ou des petites urgences qu’on allait lui envoyer si besoin pour des petites blessures. Actuellement, elle devait s’occuper d’une jeune fille plâtrée depuis quelques semaines qui devaient normalement le retirer justement. Gentiment elle tente de rassurer la jeune fille sur ses intentions et ne voulant pas la brusquer, elle savait que parfois les enfants n’étaient pas rassurés dans un hôpital. Tout en regardant elle en profite pour poser quelques questions à sa maman présente avec lui. Reposant doucement le bras de la jeune fille, elle sourit à tour de rôle à Elea et sa maman. « D’accord, donc on va aller te faire faire une petite radio du bras pour voir si tout est bon et si c’est le cas on pourra te retirer le plâtre pour que tu puisses t’amuser à Chamonix » Emilia se relève doucement du tabouret où elle s’était assise face à la jeune fille « Tu vas suivre James qui va t’emmener dans la salle juste la bas pour que tu puisse faire une radio ça va durer 2 minutes et après tu pourras revenir ici d’accord ? » Souriante elle indique à James de l’amener passer la radio et elle se retourne vers sa mère « Normalement si elle n’a pas plus de douleur que ça, et qu’elle a fait hyper attention votre mari et vous pourrez profiter en famille à Chamonix de plein d’activité avec Elea ! »

Sa petite Eléa était une casse cou, un peu comme Jean à son âge et sûrement comme Matéo. La jeune fille ne tenait jamais en place, voulant toujours courir à droite et à gauche. William aimait prendre sa nièce prendre sa nièce parfois pendant ses entraînements. Elle était toujours consciencieuse Eléa, écoutant les instructions des coachs. Mais voilà, ça faisait un mois qu’elle avait ce plâtre et elle perdait patience. Plusieurs fois Jean avait vu sa fille jouer au ballon ou sauter des petits murets. Quand Jean la disputait, Eléa répondait qu’elle utilisait ses jambes et non son bras. Le médecin qui s’occupait d’Eléa était calme et tendre avec elle, ce qui pouvait rassurer la petite brune qui avait quand même un sacré caractère. Elle connaissait bien sa fille et Jean savait que si le plâtre n’était pas enlevé ce soir, Eléa allait être hyper déçu pour son voyage à Chamonix. Surtout que Jean allait avoir la conversation très importante avec elle, celle qu’elle redoutait depuis toujours. « Je pourrais faire du ski ? » Demandait-elle timidement mais avide de connaître la réponse. Et Jean espérait vraiment que le bout de plâtre disparaisse. Elle écoutait avec attention les indications de la jolie blonde et elle disparu avec Jamie. Jean souriait malgré elle voyant la petite prendre un peu plus d’autonomie chaque joue. Son sourire disparu à la question de la médecin. C’était agaçant pour Jean de toujours devoir se justifier, comme s’il y avait un homme derrière elle. Non ! Jean était une mère célibataire, qui avait élevé Eléa seule. « Il n’y a pas de mari ou de papa. » Répondait-elle assez froidement.

L’italienne voyait bien que la jeune fille était un peu sur la réserve au départ, ce qu’elle pouvait totalement comprendre, alors Emi essayait d’être le plus naturel possible, à employer des termes simples pour la rassurer du mieux qu’elle le pouvait. Des enfants elle en côtoyait tous les jours dans son boulot et ils ont tous des caractères très différents qu’elle avait appris à mieux gérer les angoisses et les questions de chacun. « Si tout est rétabli, oui tu pourras, en faisant attention bien sûr » dit-elle quand la jeune Eléa s’inquiète pour savoir si elle pourra faire du ski à Chamonix. Emilia laisse alors James s’occuper de la jeune fille pour aller faire la radio du bras avant que la jeune médecin ne reporte son attention vers la maman alors qu’elle note quelques informations dans le dossier. Et comme à son habitude, quand il y a des sujets sensibles, Emilia est la première à mettre les deux pieds dans le plat. « Je suis désolée, je ne savais pas… » L’italienne repose le dossier et regarde la maman de Eléa avec un petit sourire aux lèvres « Je suis vraiment maladroite dans mes propos, excusez-moi ! » Elle ne savait vraiment pas quoi dire pour que la maman puisse accepter ses excuses.

Eléa avait eu peur avec cette chute, puis la petite s’était habituée à son plâtre. Surtout qu’elle n’attendait qu’une chose, aller à Chamonix pour skier. Elle savait qu’elle allait croiser Tata Romy et la grand Arthur. Il lui avait même promis une descente de ski avec elle. « Promis je ferais attention ! » Et Eléa ne faisait pas de promesses vaines. Elle était toute sage suivant les indications du médecin et du radiologue. Jean était assez rassurée et surtout apaisée, cet accident serait dans l’histoire ancienne. C’était toujours compliqué quand un enfant avait un plâtre, il fallait s’assurer qu’il ne casse pas, que l’eau ne vienne pas le mouiller, c’était une logistique parfois éprouvante pour la maman célibataire. Evidemment, ça ne loupait pas, la gentille médecin parlait du papa. Ça énervait Jean, parce qu’elle se débrouillait bien seule. Pourquoi fallait-il toujours un homme ? C’était quelque chose dont elle avait de cœur de rectifier auprès des gens. « Vous n’êtes pas la première, mais la prochaine essayer de penser que peut-être la maman est seule. » Elle n’allait pas être la première ni la dernière dans la jeune carrière d’Emilia à être une maman seule.

La jeune fille était vraiment adorable, et hyper douce ce qui a permis à Emilia de pouvoir la rassurer du mieux qu'elle pouvait en adoptant une posture délicate à son tour. Elle ne voulait pas stresser ou faire peur à la jeune fille alors ses mots étaient les plus simple possible. Emilia la laisse donc partir avec son collègue pour aller effectuer la radio du bras pour être sûr que le plâtre peut être enlevé et qu’elle puisse aller au ski s’amuser et profiter au maximum. Pendant ce temps, Emilia prend des notes dans le dossier de la jeune femme tout en discutant alors avec la maman, voulant être polie avec elle, mais malheureusement, Emilia pouvait parfois être un véritable boulet quand elle s’y mettait, puisqu’elle a parlé du papa de la petite Eléa, qui semblait être un sujet très épineux. S’excusant le plus sincèrement possible elle espérait vraiment dans le fond que la jeune femme n’était pas vexée quant à ses propos car ce n’était clairement pas le but de l’italienne. Hochant simplement la tête à sa dernière phrase Emilia fait un léger sourire à la maman de la patiente. « En tout cas vous avez là une petite fille vraiment courageuse, je suis pas sûr qu’à son âge j’aurai pu supporter d’avoir un plâtre » Un petit rire s’échappe de sa bouche, elle voulait vraiment tout faire pour détendre l’atmosphère et essayait de faire oublier la bourde qu’elle avait fait quelques instants plus tôt.