#7- Hello I love you {Rose}

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Rose & Kearney ♣

Comme tous les matins depuis qu'il était rentré au service de la princesse, Kearney s'était levé à 6h30, le temps de partir faire une séance de sport, de rentrer dans la villa cossue, de se faire une toilette impeccable et rapide, de descendre préparer un petit-déjeuner. Ca aussi il a dû apprendre car figurez-vous qu'une Lady ne mange pas de golden grahams dans du café noir comme tout officier Britannique, ou encore juste du thé. Non il faut plein d'autre choses plus compliquées et savoureuses les unes que les autres. C'est délicat une Lady. Tout était fin-prêt. Thé infusé, journaux achetés (même si elle ne les lisait que rarement). Aussi Kearney n'avait rien à faire en attendant que la miss veuille bien se lever. Il décida donc de nettoyer son arme qui ne le quittait pas. En sa qualité d'ordonnance il faisait office de garde personnel de la jolie blonde qui petit à petit occupait de plus en plus d'importance au yeux et au cœur du jeune Irlandais.

Autant l'avouer de suite, Kearney ne pu s'empêcher de cligner des yeux quand il vit descendre un brun torse nu au lieu d'une princesse en nuisette... Passée la surprise partagée d'ailleurs, et avant que l'amant d'un soir (peut-être espérait il revenir souvent le pauvre) ne file, Kearney, avait profité de la vue de son uniforme et de son pistolet démonté à côté des pancakes pour demander en notant tout sur un calepin, l'identité du bellâtre; simple formalité de sécurité; mais Kearney un (tout petit) peu jaloux avait tenté de se faire le plus intimidant possible. A l'intérieur il se deseperait et enrageait en même temps.

La princesse avait profité du soir de congé de Kearney pour sortir s'amuser, et elle avait visiblement abusé. Et le spectacle du matin lui rappelait qu'il était ici à cause d'elle, précisément pour qu'elle ne fasse plus preuve de ce genre de vie dissolue. Vexé il s'était remis a nettoyer son pistolet avec des gestes énervés quand il entendit descendre la princesse à son tour. D'un bond il se leva, mis deux pains dans le toaster, et salua la princesse au moment où il la trouvait la plus belle de la journée: au matin. « Bonjour Lady Rose comment à été votre nuit? » Dit-il, essayant de contenir l'ironie de son ton...Puis montrant le tabouret du bras il lui enjoignit de s'asseoir pendant qu'il servait thé et café....

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« Rose, il faut que j'y aille. » La jeune femme se réveilla doucement. Alors que les rayons du soleil jouaient délicatement sur son dos, nu, Rose plissa les yeux un instant, le temps de réaliser qu'elle venait bel et bien de passer la nuit dans les bras d'un nouvel inconnu. La soirée de la veille fut assez mouvementée, si bien que la pauvre avait du mal à se rappeler de l'heure à laquelle elle était rentrée. Enroulée dans ses draps, elle se leva afin d'accompagner son inconnu à la porte de sa chambre. Il déposa alors un baiser sur ses cheveux et partit, enfin. Silencieusement, elle soupira. Ce baiser, elle le connaissait par cœur. Le baiser classique qui ne signifiait rien dire d'autre que "La nuit dernière était parfaite. On remet ça quand?" La réponse? Jamais. Décidément amusée par la situation, elle appuya son dos contre la porte, bascula sa tête en arrière et leva les yeux au ciel, le sourire aux lèvres. « Quelle idiote... » Elle s'empressa d'aller passer de l'eau sur son visage, enfila sa nuisette qui, certes, lui arrivait à peine au dessus du genou, et sortit de sa chambre. Du haut de l'escalier en colimaçon, elle observa Kearney en train de nettoyer son arme, l'air aussi agacé que concentré. Lorsqu'il finit par remarquer sa présence, elle descendit les quelques marches et partit le rejoindre à table. « Bonjour Lady Rose, comment a été votre nuit? » Rose ne put s'empêcher de laisser échapper un rire. Tout en s'asseyant, elle tenta de trouver le mot propre à sa nuit. « Courte? » N'ayant dormi que trois malheureuses petites heures, courte était effectivement la bonne réponse. Elle porta sa tasse de thé à ses lèvres et se mit à observer le jeune homme de plus belle. « Je peux te... » Elle s'arrêta quelques secondes, ferma les yeux et, machinalement, pinça les lèvres. « Vous. Vous poser une question? » reprit-elle rapidement. Ce genre de maladresse lui arrivait assez fréquemment, si ce n'est tous les jours. Après tout, Kearney n'avait seulement qu'un an de plus qu'elle, et cela faisait déjà un bon bout de temps qu'il travaillait à ses côtés. Pourquoi continuait donc t-il à l'appeler Lady Rose alors que personne autour d'eux ne l'exigeait? Elle, en tout cas, ne l'exigeait pas. Au contraire, combien de fois lui avait-elle demandé de l'appeler Rose, seulement Rose? Qu'importe les titres de noblesse, elle se fichait bien des obligations. Se sentir normale, ne serait-ce une seule fois dans sa vie, c'est tout qu'elle demandait.

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S'activant pour disposer les derniers éléments de l'English Breakfast, servant le bacon et les pancakes, Kearney faisait tout pour éviter de n'avoir rien à faire et du coup fixer ostensiblement Primrose. Il ne tenait pas à être surpris en train de l'admirer. Il pourrait avoir a en subir les conséquences. Alors qu'il regardait sur son ipad quelle étaient les obligations de la jeune femme ce jour là, il ne pu s'empêcher en entendant la blonde répondre « Courte? » avec une petite voix fatiguée, de penser au genre de nuit courte qu'elle avait pu passer, ce qui provoquait en lui un sentiment blasé mélangé de jalousie contenue. Franchement que voulait-elle se prouver? Qu'elle était désirable et puissante, insensible à n'importe quel sentiment? Lui se doutait bien maintenant que ce n'était pas sa vraie nature, qu'au fond elle n'était pas cette princesse délurée qui accumule et jette les conquêtes et porte en elle une volonté auto destructrice comme pour se punir. Mais qu'y pouvait-il après tout. Il n'avait pas son mot à dire dans tout cela. Il n'avait pas à la juger, seulement à la servir. Alors il fallait qu'il cesse de se sentir mal pour elle, et à cause d'elle et qu'il se concentre sur ses missions.

S'asseyant à son tour, puisqu'elle ne supportait pas qu'il reste debout il l'observa quelque secondes alors qu'elle lui demanda: « Je peux te... Vous. Vous poser une question? ». Ils avaient presque le même âge, elle avait des amis surement de son âge à lui, ils vivaient presque 'ensemble' pour ainsi dire, son réflexe était souvent de le tutoyer. Lui n'en était pas gêné. C'était après tout une marque de confiance non? En revanche lui avait encore du mal à devenir plus familier à l'oral. Elle était après tout une Windsor, et était bien au dessus de lui. Attendant que la jeune femme se soit servie la première, il pu commencer à reboire un peu de café noir doucement. Reposant la tasse brulante il répondit vite « Bien sûr qu'y a-t-il? » sur un ton serviable et en souriant légèrement. C'était parfois un plaisir d'aider la belle blonde il fallait l'avouer. Il se demandait ce qu'elle allait lui demander...des médicaments contre le mal de crâne? De retrouver une personne? De réserver une table dans un club? Organiser un voyage sur la barrière de corail? Tout était possible. Tout ce qu'il préférait c'était qu'elle ne lui demande pas son avis sur quelque chose, parce qu'il n'avait pas le droit d'être honnête.
Dans sa tête il avait déjà des banalités toutes prêtes qu'on lui avait enseigné lors de ses débuts. Et puis il savait très bien détourner les conversations. Heureusement ce n'était jamais arrivé. Mais quelque chose faisait croire à Kearney que cette fois-ci Rose voulait quelque chose d'autre...

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Le regard fixé sur Kearney, la jeune femme hésita un instant. Furtivement, elle se mit à secouer la tête et fronça les sourcils. « Non, non rien. » dit-elle finalement avant de s'arrêter sur un énième sourire. Elle fit alors mine de regarder ailleurs tout en attendant qu'il fasse de même et se dépêcha de reboire une gorgée de son thé comme si cela allait lui donner l'air d'être moins gênée. Bien sûr, ça n'était pas le cas. Car en plus de s'être brûlé la langue au passage, elle avait simplement l'air plus maladroite que jamais. C'était son truc à elle ; essayer de passer du coq à l'âne tout en prenant soin de se donner cet air impassible que l'innocence dans son regard trahissait sans regret. Très vite, elle ne put s'empêcher de relever les yeux vers Kearney, curieuse de savoir s'il était toujours en train de la regarder, peut-être même prêt à lui balancer un insipide mais simple "Non, pas rien. Fais pas ta timide, on sait tous les deux que c'est pas ton genre alors craches le morceau." Seulement, Kearney n'était pas en train de la regarder. Rose ne savait de toute façon que trop bien qu'il ne se permettrait jamais de prendre de telles familiarités avec elle. Et c'est bien ce qui l'ennuyait. Elle n'était même pas sûre qu'il s'autoriserait d'en prendre avec qui que ce soit d'autre. Après tout ce temps, elle ne connaissait quasiment rien de lui. Son nom, son âge, au mieux l'un des plus beaux sourires qu'elle ait jamais croisé, mais le reste? Le fait de s'en rendre compte au beau milieu du petit-déjeuner, lendemain d'une nuit de beuverie, lui était pour ainsi dire quelque peu déroutant. Peut-être même un peu trop.

Tripotant ses couverts du bout des doigts, pourtant l'air concentrée sur son assiette, Rose y lâcha subitement sa fourchette. Elle posa finalement ses mains sur la table, leva alors la tête et, de but en blanc, brisa ce silence qui commençait sérieusement à devenir embarrassant. « T'es pas forcé tu sais. De m'appeler comme ça. » La douceur dans sa voix contrastait à merveille avec son regard qui se voulait sérieux. Elle venait bien de le tutoyer, enfin, sans scrupule et de la façon la plus spontanée qui soit. « Je sais que d'une certaine manière, si, tu y es obligé... Mais moi, je t'y oblige pas. » A partir de là, la décision n'appartenait plus qu'à lui. Après tout, leurs relations n'étaient censées qu'être professionnelles, il n'a jamais été question de faire ami ami avec mademoiselle. Évidemment, s'il décidait donc de s'en tenir aux ordres, elle comprendrait parfaitement. Ça ne devrait pas non plus l'empêcher de dormir la nuit, quoique maintenant qu'elle l'avait tutoyé, la situation risquait d'être pour le moins gênante au moins le temps de quelques jours.

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Quelque part il attendait avec une certaine curiosité la question à venir. Sentant le regard de la jolie blonde sur lui, il leva doucement les yeux de sa tasse vers ceux de Rose. L'écoutant répondre, un peu décontenancé et en admiration devant son sourire et son air détaché. Ne sachant pas trop s'il devait insister il prit une gorgée de café pour éviter de rester pantois. Son sourire s'effaça, laissant place à un visage plus sérieux. Dans les moments où une émotion gagnait ses pommettes, il repensait aux images d'araignées géantes qu'on pouvait trouver aux mots-clés « Bowen-Queensland » sur Google. L'effet était généralement immédiat. En l'occurrence çà ne fonctionnait pas ce matin. Et Kearney se mit a gamberger; soit Lady Rose comme toutes les princesses, changeait d'envies comme de chaussures, soit elle voulait parler de quelque chose de plus personnel. Une nouvelle fois se sentant observé, Kearney ne releva pas la tête cette fois-ci, conscient qu'il dirait sans doute une annerie s'il ouvrait la bouche. Il n'eut pas le temps de poursuivre ses réflexions ridicules; le bruit des couverts brusquement lâchés, et le regard sur lui de Rose l'étonnèrent, était- elle contrariée, ou encore sous les effets de l'alcool? Pourtant c'est avec sa voix si suave qu'elle rompit le silence. « T'es pas forcé tu sais. De m'appeler comme çà. Je sais que d'une certaine manière, si, tu y es obligé... Mais moi, je t'y oblige pas ». Surpris il cligna des yeux et prit une légère inspiration.« Entendu...Euh bien...si vous le voulez je vous appellerais...par exemple...Rose vous préfèreriez? » En un sens il était obligé....mais après tout il n'y avais personne d'autre ici qu'eux deux, et si elle préférait être appelée différemment il le ferait... . « Je sais... Rose, que je ne suis pas forcément une bonne compagnie, mais si c'est plus agréable pour vous on peut euh faire un deal: je vous tutoie en privé et continue à vous vouvoyer en public, qu'en dites-vous? Sans vous manquer de respect bien entendu!» dit-il en accentuant sur le 'Rose' et en se dépêchant pour la fin de sa phrase. Il savait que c'était là un pas vers la familiarité, mais il fallait faire attention, une parole de Rose, si elle estimait qu'il devenait trop familier et hop, au revoir Kearney. En même temps, il détestait l'idée de la contrarier, tout en ayant peur de trop être proche d'elle. A cause de ce qu'il ressentait, et parce que cela pourrait nuire à son travail. En attendant d'entendre l'avis de Rose, Kearney se leva vers la plaque et saisit la poêle où se tenaient les pancakes préparés pour elle et les déposa dans son assiette avant de se rassoir en se raclant la gorge et en souriant légèrement mais pas trop pour pas ressembler à un abruti en uniforme, mais en souriant, il souriait souvent, il était comme çà.

Si seulement elle savait comment au fond de lui il désirait l'appeler... .

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