La simplicité est le principe de l’art - Victor

Cahier en main, Maxine montrait sa carte d’étudiante, son pass magique pour rentrer dans toutes les structures culturelle de la ville. Ce musée, elle le connaissait par cœur, le visitant de fond en comble. Elle savait que Mitch s’occupait de la sécurité de la salle sur les autochtones, son hall préféré. Depuis mercredi une nouvelle exposition sur l’art néo-zélandais ouvrait, un partenariat exceptionnel avec le pays voisin. Il était hors de question que Max loupe ça. Max vivait d’art, elle en avait besoin pour son bien-être. Peu de personne partageait sa passion, ne comprenant pas pourquoi la jeune anglaise pouvait passer des heures assises devant un tableau. Pourtant, il y avait tant de chose à apprendre de l’art en général. Et Max faisait des tonnes de recherche pour s’approprier au mieux les différentes techniques, l’histoire d’un tableau ou d’une danse. Fascinée également par l’histoire, ces deux passions lui permettaient d’appréhender le passé et le futur avec une vision globale. Elle était assise par terre, devant un costume traditionnel des chefs maoris. Elle gribouillait sur son calepin quelques notes et dessins, s’inspirant de ce qu’elle avait devant les yeux. En relevant la tête, un homme se tenait pile dans son champ de vision. Elle soupirait. « Excusez-moi, ça ne vous dérangeait pas de vous décaler ? » Non mais c’est vrai quoi, le musée n’était pas qu’à lui.

Max aimait venir en semaine au musée. Il n’y avait pratiquement personne, l’endroit était calme, très calme. Ça lui permettait de venir avec son carnet de dessin et se perdre pendant des heures dans cet endroit sacré. Cette soif de connaissance, elle l’avait en elle depuis sa plus tendre enfance. Max avait le genre de petite fille à n’avoir qu’un mot à la bouche. Pourquoi ? Elle voulait des réponses à tout, ne supportant pas de rester dans l’ignorance. Ses parents lui répondaient souvent qu’elle comprendrait quand elle se plus âgée. Il lui manquait les clés à cette époque pour tout comprendre. Alors elle s’était plongée dans les livres afin de trouver les réponses elle-même. Le musée était un lieu d’apprentissage, assez ludique trouvait-elle. Et en plus, elle pouvait découvrir des œuvres, l’art qui était une autre de ses passions. Cet après-midi, elle pouvait prendre le temps pour elle. C’était thérapeutique ces instants où elle se retrouvait seule parmi l’immensité des talents humains. Elle fronçait les sourcils quand en relevant le nez de son carnet, un homme se tenait devant elle en train de gribouiller sur son carnet. Il ne pouvait pas faire comme elle et se mettre dans un endroit moins dérangeant. Il se retournait avec un regard un peu perdu. « Vous me bloquez la vue. » Disait-elle de façon un peu plus agacé, alors qu’il s’excusait tout en bougeant de place. Il prenait place pas loin d’elle, replongeant sa tête dans son carnet également. Ça fit rire Maxine, de voir que finalement il n’y avait pas qu’elle qui avait cette petite manie. « Vous dessinez avec quoi ? » Demandait-elle, c’était toujours intéressant de découvrir les techniques des autres.

Elle ne se rendait pas compte qu’elle pouvait le rendre mal à l’aise. Elle ne riait pas dans le but de se moquer, mais parce qu’il mâchouillait son crayon. Souvent on l’avait taquiné sur cette manie qu’elle avait. La dernière fois, Elmo lui avait fait la remarque, mais plus pour la juger. Pourtant, ça apaisait de mordiller ce petit bout de crayon. Max avait besoin de ça pour se concentrer, et ça la fit rire de voir quelqu’un d’autre avec ce petit tic. Il avait l’air d’être déstabilisé par la question de Max. « Oui, juste un crayon, il ne permet pas de faire trop un jeu d’ombre, mais il permet de bien appuyer des lignes. » Répondait Max telle une professionnelle. Le dessin c’était son dada, peut-être même plus que la peinture. Il était si simple de se poser et de dessiner à un endroit. « J’ai un crayon à papier, et quelques fusains dans mon sac. » Elle adorait les fusains, mais elle finissait toujours avec les doigts noirs après. « Je peux regarder ? » Demandait l’étudiante en regardant le carnet du jeune homme, ouverte pour échanger sur les techniques. Il fallait en profiter, Max n’était pas toujours aussi agréable.