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↳ personnages attendus

Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.

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 (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)

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MessageSujet: (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)   (#17) no warning sign, no alibi. (dexter) EmptySam 20 Juil 2013 - 0:05

Prise d'un sévère mal de crâne, elle engloutit un cachet. Et même deux. Au moment d'avaler le troisième, elle se dit que ce n'est peut-être pas très raisonnable. Et elle se dit aussi, qu'elle n'en a plus rien à faire. Elle les jette au fond de sa gorge. Une rasade d'eau et c'est fait. Elle se détourne. Elle a la tête qui tourne. Elle ouvre le frigo, ses prunelles bleues crochètent les contours d'une bouteille d'alcool mais elle referme la porte d'un mouvement sec avant que la tentation n'envahisse ses veines. Non, elle ne peut pas céder. Elle n'en a pas le droit, quand bien même a-t-elle l'impression d'avoir tout perdu. Ou peut-être n'avait-elle déjà rien. La française serre les poings. Les phalanges blanchies, elle se dit qu'en fait, ce qui lui ferait du bien, c'est d'aller faire un peu de sport. Courir, tiens voilà, elle va aller courir. Se défouler, finir à genoux sur le bitume s'il le faut. Elle a toujours eu ce penchant malsain vers l'autodestruction. Comme si elle se reprochait quelque chose constamment – ce qui est le cas, au fond. Au lieu de panser ses failles, elle les creuse, à la manière de tranchées. Sa douleur, elle l'entretient, comme la seule chose qui la maintient là, ici, les pieds sur terre, ou peut-être justement la seule chose qui l'éloigne de la réalité. Pandore n'évite pas les murs, elle a toujours foncé dedans.

Elle claque la porte. L'appartement est désert, et c'est tant mieux, en ce moment, elle est plutôt du genre à se la jouer asociale. Les cheveux légèrement en bataille, le teint blafard, les oreilles qui sifflent; ah oui, ça siffle dans sa tête, comme une affreuse cacophonie qui lui répète encore et encore, que c'est de sa faute. Pour faire taire ces voix, elle s'éclipse, elle s'enfuit, l'insolente. Lâche. C'est pourtant au détour du couloir de leur étage qu'elle le croise. Ce regard qu'elle connait temps et qu'elle a préféré qualifier d'inconnu. Elle s'arrête net, elle le dévisage. Elle a autant envie de s'enfuir en courant que de se jeter dans ses bras, alors comme toujours, elle se cache derrière cette fierté sordide et vicieuse. « Dexter ? Euh... Dasha n'est pas là, il n'y a personne là-bas. » fait-elle en désignant l'appartement détaillant ces traits. Ce visage dont elle disait n'avoir jamais vu il y a quelques mois. Ce visage, pourtant, qui avait tant compté pour elle. Elle s'est plutôt complu dans leur solution. Mentir à tout le monde. Ça les protégeait des autres, ça les protégeait d'eux-mêmes, mais là faire à lui seul, elle ne sait même plus comment réagir.
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MessageSujet: Re: (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)   (#17) no warning sign, no alibi. (dexter) EmptySam 20 Juil 2013 - 1:16

Vendredi soir, mi-juillet. Dexter avait envie de faire plaisir à sa douce et de lui préparer à dîner. Plus tôt, Emrys lui avait confirmé que l’appartement serait libre ce soir, qu’il avait prévu le coup pour lui en passant le mot aux colocataires de sa copine. Un petit tour à l’épicerie du coin et le tour était joué. Il avait ramassé assez de trucs pour lui préparer un repas digne de la femme qu’elle est. Il rangea donc les sacs de provisions dans le coffre de sa voiture et se dirigea vers l’appart #17. Il avait plutôt hâte de lui faire cette petite surprise, quoiqu’il ne sache pas comment elle allait réagir. Rendu à destination, Dexter reprit les sacs et entra dans la petite bâtisse. Alors qu’il tournait le coin du corridor, son regard se dirigea sur une présence à laquelle il ne s’attendait pas… Enfin, il était fort  probable qu’il puisse rencontrer la demoiselle à cet endroit, puisqu’elle y vivait aussi. Pandore. Il resta surprit. Il faut dire que depuis son retour, il ne l’avait vu qu’à deux ou trois reprises, dont le coup monté au restaurant avec Dasha et Emrys puis sur la plage, à l’occasion de l’anniversaire du Maire. Encore là, elle était légèrement bourrée, et avec son petit ami. Donc, est-ce que cela comptait vraiment? Le brun de ses yeux s’étaient perdus dans le bleu si clair de ses iris, alors qu’il ressentait très bien le malaise qui flottait entre eux. Ses traits le dévisageaient comme jamais. « Dexter ? Euh... Dasha n'est pas là, il n'y a personne là-bas. » dit-elle de sa petite voix. Dasha n’était pas là et il le savait très bien. Il ne pensait pas tombé sur elle non plus, il croyait l’appartement désert à cette heure-ci. « Je sais. Je ne pensais pas croiser quelqu’un, en fait. Emrys m’avait dit que… Enfin, peu importe.» Il fit quelques pas en sa direction, gardant tout de même une certaine distance, et ajouta : «Tu veux bien m’ouvrir la porte, s’il te plaît?» glissa-t-il en désignant la porte de son appartement. Visiblement, elle semblait surprise qu’il veuille se rendre là d’où elle venait. Dexter se concentrait à oublier toutes ces images qui lui revenaient soudainement en tête. Il avait tant souffert, il en avait fait des cauchemars durant des semaines. Voilà pourquoi depuis ce jour, ils avaient menti. Ils s’étaient cachés derrière des personnages qu’ils n’étaient pas, tous les deux, sachant très bien dans quoi ils s’embarquaient. Mais il le fallait. Pour lui, pour elle. Pour Dasha, pour Emrys. Feindre de ne pas la connaître avait été difficile. À vrai dire, quand Emrys lui avait parlé de sa copine, la première fois, le simple fait d’entendre le prénom Pandore sortir de sa bouche lui avait rappelé tant de souvenirs; plusieurs douloureux souvenirs certes, mais certains heureux, tout de même…
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MessageSujet: Re: (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)   (#17) no warning sign, no alibi. (dexter) EmptySam 20 Juil 2013 - 2:17

« Je sais. Je ne pensais pas croiser quelqu’un, en fait. Emrys m’avait dit que… Enfin, peu importe. » La blonde fronce légèrement les sourcils.  Emrys ? Rien que son nom suffit à lui faire tourner la tête. « Emrys ? Comment pouvait-il.. » et le reste de sa phrase se perd dans les méandres du couloir, et surtout, dans ceux de son esprit abîmé d'images acides. Elle ne sait pas ce que ça veut dire. Emrys l'a renseignée sur les personnes présentes à l'appartement ? Depuis leur dispute et leur rupture, Pandore ne l'a plus revu. Elle secoue la tête, remarquant que Dexter s'est rapproché. « Tu veux bien m’ouvrir la porte, s’il te plaît ? » Elle le dévisage un instant, visiblement méfiante. Elle étudie ses traits, ce visage qu'elle avait tant effleuré, ce regard dans lequel elle s'était perdue, ce corps auquel elle s'était brûlée. Elle se décale légèrement sur le côté, vers la porte de l'appartement. « Euh oui mais.. pourquoi est-ce que tu veux entrer ? Je viens de te dire qu'il n'y avait personne. » répète-t-elle, un peu incrédule. Néanmoins – et parce qu'il s'agit de Dexter – elle fait demi-tour, rebroussant chemin. Elle ira courir plus tard. Elle plonge la main dans sa poche pour en extirper les clés qu'elle tourne dans la serrure machinalement. « Voilà, c'est ouvert. » fait-elle lentement avant de se retourner vers lui. Hésitante, elle réalise que depuis qu'ils se sont revus, c'est la première fois qu'ils se retrouvent en tête à tête, et ça lui fait plus peur qu'autre chose. Peur parce qu'elle lui en veut d'être parti comme ça il y a un an et demi alors qu'elle avait tout perdu. Peur parce qu'elle ne l'a jamais oublié alors qu'elle aurait dû. Peur parce qu'elle ramène tout sentiment incontrôlable à la colère, quand bien même n'est-ce pas là non plus une émotion qu'elle sait gérer. Un peu abrutie par la dose de cachets qu'elle s'est avalée, elle reste un moment à le regarder, comme ça, sans se rendre compte que c'est peut-être gênant pour lui. Finalement, elle pénètre de nouveau dans son appartement, et histoire de ne pas rester les bras ballants et l'air peu intelligent, elle va ouvrir une fenêtre. Peut-être pour faire mine d'aérer, peut-être pour faire mine d'être utile, peut-être pour donner l'illusion qu'elle ne se soucie plus de lui. De ce qu'ils ont été et de ce que, justement, ils ne seront plus jamais. Elle trouve enfin la force de se tourner vers lui de nouveau. Il ne sait peut-être pas quelle a été sa descente aux enfers après son départ. Il ignore sûrement qu'elle a sombré dans les pires vices imaginables après tout ça, lorsqu'elle s'était alors retrouvée seule, une fois de plus. « Tu veux boire quelque chose, peut-être ? » Simple forme de politesse. Ou peut-être pour le garder un peu plus avec elle. Pour se rappeler qu'il y a – très – longtemps, ils ont su eux aussi être heureux.
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MessageSujet: Re: (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)   (#17) no warning sign, no alibi. (dexter) EmptyLun 22 Juil 2013 - 2:13

Lorsqu’il eut terminé sa phrase, Pandore fronça les sourcils et commença une phrase qu’elle ne put terminer. Visiblement,  Dexter avait manqué un épisode entre Emrys et la blondinette. Il faut dire que les deux jeunes hommes s’étaient parlé pour la dernière fois, il y a quelques jours déjà. À nouveau, suite à sa question, elle le dévisage. Dexter ne réagit pas, se disant qu’il s’était présenté à l’appartement au mauvais moment. Par ses traits et son expression faciale, le jeune homme savait très bien que quelque chose clochait du côté de Pandore. Où était passé son splendide sourire? Et ses yeux qui laissaient briller tant de bonheur? Il les connaissait par cœur, pour les avoir tant étudiés. « Euh oui mais... pourquoi est-ce que tu veux entrer ? Je viens de te dire qu'il n'y avait personne. » Directe, la petite Panda. «Dasha doit me rejoindre dans quinze minutes, je pensais seulement prendre un peu d’avance. Nous soupons ensemble ce soir.» En disant ces mots, Dexter se sentit légèrement mal à l'aise. Ils avaient été ensemble et ils avaient été heureux, puis maintenant il sortait avec sa copine, sa colocataire. Pandore finit par ouvrir la porte, l’air hésitant toutefois, et il put la rejoindre à l’intérieur de l’appartement. Ils étaient seuls, vraiment seuls. Dexter se dépêcha de poser les sacs sur le comptoir de la cuisine puis se tourna vers Pandore, qui le fixait. Il ne put s’empêcher d’en faire de même, quelques instants, silencieux. Pandore brisa cette étreinte visuelle alors qu’elle ouvrit une fenêtre à laquelle elle resta appuyée, dos à Dexter. Comment? Pourquoi? Que s’était-il réellement passé, à cette époque, pour qu’ils abandonnent tout ce qu’ils avaient? Nombreuses étaient les fois où, le soir venu, Dexter se couchait avec ces questions en tête, qui l’empêchaient de dormir, et qui l’ont finalement poussé à partir. Au moment où Pandore se tourna de nouveau vers lui, le téléphone de Dexter vibra un coup dans la poche de son jean. Il le sortit et il y lu les quelques mots envoyés par Dasha, qui lui annonçait qu’elle était retenue plus longtemps et que, malheureusement, elle ne pourrait rentrer à temps pour dîner. Elle s’excusait. Dexter soupira, lui envoya une réponse rapide et rangea son téléphone où il l’avait pris. « Tu veux boire quelque chose, peut-être ? » Ces quelques mots prononcés par Pandore le ramenèrent au moment présent. Dexter sourit et baisse légèrement la tête, regardant ses trois sacs d’épicerie qui débordaient. Il échappa un petit rire puis s’adressa à Pandore; «Si je te dis que, ce soir, tu es invitée à manger dans le confort de ton somptueux appartement en compagnie de ma propre personne, quelle serait ta réponse?» Il dit cette phrase en utilisant un ton plus majestueux et en ouvrant grandement les bras, l’invitant à ce petit souper improvisé. Il sourit, et ajouta : «Dasha a un empêchement et me laisse tomber. Ça me ferait plaisir de cuisiner pour toi.» Il fit une pause, et renchérit : «À moins que tu aies un empêchement? (…) Je m’imposerais et ce n’est pas mon genre.»
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MessageSujet: Re: (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)   (#17) no warning sign, no alibi. (dexter) EmptyLun 22 Juil 2013 - 2:52

Pandore est un peu mal à l'aise. Se retrouver là, sur le palier de son appartement, prise en flagrant délit d'une mauvaise passe.. Sur la défensive, c'est comme un mécanisme de défense pour elle de se montrer méfiante. Ça a toujours été son système de blocage, même si Dexter est un des seuls à avoir toujours possédé la clé. « Dasha doit me rejoindre dans quinze minutes, je pensais seulement prendre un peu d’avance. Nous soupons ensemble ce soir. » Pandore baisse les yeux. Le bonheur des autres... l'a toujours rendue malheureuse. C'est triste et égoïste à dire mais c'est la vérité. Plus les autres sont heureux autour d'elle et plus elle a l'impression de sombrer. Appelez ça de la jalousie, de l'envie, de la cupidité, à votre choix. C'est pas pour rien qu'elle a un mythe à son nom, la petite Pandore, hein. Elle hoche la tête, elle n'ose pas répondre. Bien sûr, elle trouve qu'ils sont bien ensemble, Dasha et Dexter ! Et jusqu'ici, elle n'a jamais été dérangée réellement du mensonge qu'ils se traînent. Ils ont toujours joué le jeu à fond. De la rencontre où ils se sont comportés comme des inconnus ainsi que chacune des fois où ils se croisaient. À présent, revenir en arrière.. ça semble si dur. Comment avouer que s'ils se faisaient juste la bise avec des regards intimidés et indifférents, c'était en réalité pour cacher toute autre chose, hein ? (...) « Si je te dis que, ce soir, tu es invitée à manger dans le confort de ton somptueux appartement en compagnie de ma propre personne, quelle serait ta réponse ? » Elle sursaute presque. Dans la lune, l'insolente. Ses yeux se braquent sur lui comme deux gyrophares. Son ton la fait sourire. Le premier vrai sourire de la soirée peut-être, parce qu'il le lui arrache sans qu'elle ne s'y attende. Et que tout sourire spontané est déclaré sincère, même chez De Balzac. « Dasha a un empêchement et me laisse tomber. Ça me ferait plaisir de cuisiner pour toi. À moins que tu aies un empêchement? (…) Je m’imposerais et ce n’est pas mon genre. » De nouveau, l'ombre d'un sourire traverse son visage sombre. « Bon, d'accord, d'accord. » fait-elle, comme si elle acceptait en étant forcée. Son regard retrouve un peu de sa malice habituelle, et il peut sûrement vite se rendre compte que ça n'est pas le cas. Presque timidement, elle s'approche, ne cessant de l'observer, avant de se pencher vers les sacs de courses. « Je sais que Dasha a un estomac pour dix, mais tu prévoyais large avec tout ça ! Tu voulais faire quoi de bon ? » Elle n'a jamais été très douée en cuisine, c'est vrai. Mais jusqu'ici, avec le peu de relations sérieuses qu'elle a eu.. ça n'a jamais été vraiment un problème. Elle lève un regard doux, mais un peu hésitant, vers lui. « Tu sais.. des fois je me dis qu'on a eu raison de garder tout ça pour nous. Je ne sais pas du tout comment ils auraient réagi. C'est peut-être plus simple. » Elle semble chercher à se rassurer, non ? Elle baisse les yeux, les laissant s'égarer dans quelques gouffres de vide, distraite. Pandore a beau être une manipulatrice sur pattes quand il le faut, elle l'est avec tout le monde sauf avec ceux qu'elle aime. Donc oui, ça lui fait bizarre, depuis des mois, d'avoir menti à Dasha. À Emrys. À Perry. À tout le monde, à leur sujet.
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MessageSujet: Re: (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)   (#17) no warning sign, no alibi. (dexter) EmptyLun 22 Juil 2013 - 6:01

Elle sourit, enfin. Ses yeux brillaient de nouveau. Le simple fait de voir Pandore sourire était une source de réconfort pour Dexter, qui avait tout de suite deviné la tristesse qu’elle tentait si bien que mal de camoufler. Allez savoir pourquoi, encore aujourd’hui, après des mois loin d’elle et des semaines à jouer les inconnus, il y arrivait toujours. Pandore sourit à nouveau. Une fois c’est bien, mais deux c’est toujours mieux. «Bon, d’accord, d’accord» répondit-elle à son invitation, faisant mine d’être forcée d’accepter. Dexter sourit à son tour. C’était sécurisant de retrouver un point de repère dans une ville qui l’avait tant déçue avant son départ pour les États-Unis. Pandore s’approcha doucement des sacs qu’avait emportés Dexter, ne le quittant pas des yeux, puis y jeta un coup d’œil. « Je sais que Dasha a un estomac pour dix, mais tu prévoyais large avec tout ça ! Tu voulais faire quoi de bon ? » Il rit. C’est vrai qu’il avait acheté assez de nourriture, ce qui n’était pas son habitude puisque vivant seul, il cuisinait toujours de petites portions. Peut-être s’était-il inconsciemment préparé à l’éventualité où toute la troupe soit réunie à l’appartement pour souper – il avait assez de trucs pour nourrir une armée (une petite armée, tout de même). Spontanément, il répondit «Une lasagne.» Ils relevèrent chacun la tête et leurs regards se rejoignirent à nouveau, dans un silence absolu. (…) «Et une salade, ouais, une salade.» Il soupira intérieurement et s’appuya sur le comptoir. De simples choses du quotidien qui ramenaient tant de souvenirs. Dexter avait toujours aimé cuisiner, il l’avait souvent fait pour Pandore et lui, autrefois. Et quand les idées de repas manquaient, Pandore était toujours au rendez-vous pour lui suggérer subtilement de faire de la lasagne. « Tu sais.. des fois je me dis qu'on a eu raison de garder tout ça pour nous. Je ne sais pas du tout comment ils auraient réagi. C'est peut-être plus simple. » Ses yeux qui le cherchaient quelques secondes avant le quittaient de nouveau pour s’évader. Dexter eut un léger pincement au cœur. Ils avaient pris cette décision d’un commun accord, sans toutefois être complètement d’accord tous les deux. Ils savaient ce qu’ils faisaient, ou du moins ils en étaient convaincus, à ce moment. À en voir les résultats, ils avaient plutôt bien réussi à garder leur secret gros comme l’univers. Il n’osait même pas s’imaginer le drame que cela aurait créé, de tout révéler dès le départ. Dexter n’aurait probablement jamais été avec Dasha – chose qu’il aurait largement regrettée. Il l’a trouvait merveilleuse et l’aimait beaucoup. «C’est pareil pour moi… Tout aurait été tellement plus complexe.» Dexter passa une main dans ses cheveux et continua; «Ça t’arrive de te demander pourquoi la vie s’est tant acharnée sur ce que nous étions?» Le jeune homme appréhendait légèrement sa réponse, sans savoir pourquoi. Cette incompréhension l’avait rongé durant si longtemps. Alors qu’ils bâtissaient peu à peu leur petit bonheur, on leur avait tout arraché des mains, sans aucune discrétion, si violemment. Pas une, mais bien deux fois. À deux reprises, ils avaient tout perdu. L'amour, l'espoir.
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MessageSujet: Re: (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)   (#17) no warning sign, no alibi. (dexter) EmptyLun 22 Juil 2013 - 11:57

Elle ne sait pas vraiment si c'est une bonne idée qu'elle accepte. Dexter est sans doute un des seules hommes présents à Bowen – avec Emrys, Perry, Pâris,... – à la faire devenir très faible, si faible. Oui, faible, parce qu'au lieu de lui toute la rancoeur qu'elle pourrait ressentir, elle est là à accepter son invitation, comme une cloche. « Une lasagne. » Silence. Elle ne répond rien. Elle en aurait bien sourit, mais quelque part, ça lui fend un peu le coeur une deuxième fois de se dire qu'il allait cuisiner son plat préféré pour Dasha. Autrefois, il le cuisinait pour elle, et elle seule. « Et une salade, ouais, une salade. » Les souvenirs remontent. C'est à la fois agréable et troublant. Pandore n'a jamais rien oublié, et c'est peut-être là sa faiblesse; pourtant elle a essayé, vous savez. S'assommer à coup de cachets, s'enivrer d'alcool jusqu'à sombrer vivante. Mais au réveil, les souvenirs grisant ont toujours été là, comme une compagnie intérieure. Et si elle ressent parfois le bonheur, l'amour, le partage qu'ils ont vécu, elle est plus souvent submergée par la douleur, l'abandon, la peur. Cette peur tenace. C'est courant, on se souvient toujours des choses les plus tragiques, qui effacent peu à peu celles qui ont été merveilleuses. « C'est.. parfait. » bredouille-t-elle pour cacher un peu son trouble. Elle aimerait plutôt lui hurler dessus. Lui demander pourquoi est-ce qu'il est parti. Pourquoi est-ce qu'il l'a laissée. Pourquoi, pourquoi, pourquoi n'est-il pas resté pour affronter l'épreuve avec elle. Elle ne dit rien. Sa mémoire reste muette, ses lèvres aussi, mais ses yeux disent ce que sa bouche étouffe. « C’est pareil pour moi… Tout aurait été tellement plus complexe. » Oh oui, tellement plus. Elle n'aurait sans doute jamais connu son histoire avec Emrys, et Dieu sait qu'elle l'aurait regretté, même si elle le regrettait encore et déjà à cet instant-là. Elle hoche silencieusement la tête, laissant ses yeux s'égarer. « Ça t’arrive de te demander pourquoi la vie s’est tant acharnée sur ce que nous étions ? » Elle relève ses yeux bleus et perçants vers Dexter, le dévisageant lentement. Elle ne répond rien pendant de longues secondes. « Tous les jours. Je me demande pourquoi cette saleté de vie m'a enlevé cet avenir là. L'accident, le.. – non, même deux ans après, c'est encore trop douloureux, elle décide de passer – ... et puis ton départ à toi. Je crois que c'était mérité, qu'elle m'enlève tout de A à Z pour me laisser seule. » C'est plus fort qu'elle, elle imagine qu'il a bien dû regretter parfois d'être partie, de l'avoir laissée croupir ici après un premier réveil déjà difficile. Imaginez. Vous ouvrez les yeux sur des murs blancs, trop blancs, ces putains de murs propres qui sentent les médocs ! Un hôpital. Une légère panique. L'angoisse. On vous rassure. Et là on vous dit que vous avez tout perdu. On vous amène sur un plateau d'argent une raison de disparaître vous aussi tant la douleur est inexplicable. Vous vous dîtes que vous pourrez surmonter quand même, parce que vous avez vécu pire, parce qu'à deux, ça sera plus facile. Mais non. Parce que vous n'êtes plus deux, vous êtes à nouveau seul. Seul avec vous-même, et chez Pandore, elle-même est bel et bien son pire ennemi. (...) Elle soupire. « Viens, tu peux mettre tout ça au frigo si tu veux. » Se détourner, ne plus y penser, s'enfuir lâchement. Pandore se sent toute faible, elle n'a pas envie de replonger, pas maintenant alors qu'une nouvelle fois dans la vie, tout lui tombe sur le coin de la figure avec un acharnement insoutenable. Elle sait qu'elle paie le prix de l'erreur cruelle de son existence.
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MessageSujet: Re: (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)   (#17) no warning sign, no alibi. (dexter) EmptyLun 22 Juil 2013 - 17:24

«C'est... parfait», laissa tomber sa petite voix tremblante. Tout était si parfait, autrefois. Aujourd’hui, il se retrouvait dans cette délicate situation, ne sachant plus quoi faire. Leurs regards se fuyaient, s’évitaient et pourtant, se cherchaient toujours. « Tous les jours. Je me demande pourquoi cette saleté de vie m'a enlevé cet avenir-là. L'accident, le…» Elle marquait une pause. C’était trop difficile pour elle, pour lui aussi. Juste à l’idée de l’entendre prononcer ces mots, Dexter rageait intérieurement contre lui-même. «… et puis ton départ à toi. Je crois que c'était mérité, qu'elle m'enlève tout de A à Z pour me laisser seule. » Son départ. Il l’avait laissée tomber, il l’avait abandonnée alors qu’il lui avait fait la promesse du contraire. Dexter se laissa glisser par terre et s’assis, dos contre les armoires. Il rapprocha ses genoux de son torse et y appuya ses coudes, tenant sa tête entre ses mains. Il s’en voulait. D’abord d’être parti dans un moment si difficile, mais aussi d’entendre Pandore affirmer qu’elle avait mérité tout ce malheur. Personne ne méritait de perdre tout d’un coup, si rapidement, deux fois plutôt qu’une – encore moins eux, encore moins Pandore. Et si la vie s’était plutôt acharnée sur Dexter? Pourquoi n’avait-il pas eu à souffrir autant qu’elle avait eu à le faire? Tout était de sa faute, il le savait depuis le début. Si ce jour-là, il l’avait embrassé une fois de plus avant de partir, s’ils avaient oublié quelque chose, comme à leur habitude (…)  l’accident n’aurait jamais eu lieu. Dexter releva la tête en direction de Pandore; il aurait aimé lui tendre la main, lui tendre ses grands bras ouverts, l’invitant à s’y blottir et à oublier toute cette histoire, mais cela lui était impossible. «Comment arrives-tu à croire que nous avons mérité tout ce malheur? Que tu l’as mérité?» Il soupira. «Je regrette tellement cette foutue journée, si tu savais comment je m’en veux. Depuis des mois.»  On avait beau lui avoir répété le contraire à maintes reprises, Dexter n’y avait jamais cru – il était responsable de cet accident, ou plutôt du calvaire que Pandore avait vécu par après, et ce, même si le réel coupable était toujours derrière les barreaux à ce jour. « Viens, tu peux mettre tout ça au frigo si tu veux. » Il jeta un coup d’œil aux sacs, se releva et commença à ranger les produits au frigo. Non, il refusait de passer une soirée à se morfondre une fois de plus sur son sort. Il allait leur préparer à manger et essayer de passer du bon temps, à nouveau. Entre un emballage de pâtes et un de fromage, Dexter dit à Pandore : «Tu crois qu’on peut essayer, l’instant d’un soir, de laisser cette histoire du passé dans le passé, et tenter de profiter de cette soirée?» Il sourit, légèrement. Il avait seulement envie de passer du bon temps avec elle, de ne pas se prendre la tête, pour une fois. Même si c’était difficile, voire impossible d’oublier leur histoire.
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MessageSujet: Re: (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)   (#17) no warning sign, no alibi. (dexter) EmptyLun 22 Juil 2013 - 18:36

Et ces regards qui s'évitent, qui se fuient, qui se frôlent sans oser se toucher. À trop s'être brûlés ensemble, peut-être n'osent-ils plus. Sans vraiment réfléchir à la rancœur suintant de ses paroles comme d'une plaie mal refermée, elle lui lance tout ça. Dexter est un type bien. Elle le sait, et l'a toujours su d'ailleurs. C'est pour ça qu'elle n'aurait peut-être pas dû dire ça ainsi. Il se laisse glisser au sol et immédiatement, elle s'en veut. Pandore s'en veut toujours de quelque chose, c'est clair, et plus particulièrement suite à un épisode de sa vie, mais là, elle aurait peut-être dû agir plus en subtilité. Sans réfléchir, elle s'assoit à ses côtés, collant son épaule contre la sienne. Voilà pourquoi elle n'a jamais voulu se retrouver seul avec lui. Tous deux faces à leurs regrets, faces aux brumes de leur histoire au goût d'inachevé et de pourtant éradiquée. Elle les revoit encore, ces images. La route est noire. Elle éclate de rire. Peut-être a-t-il fait une blague. Elle pose sa main sur son genoux. « et si on l'appelait philomène ? » elle parle de l'enfant. de son enfant. de leur enfant. elle voit une petite fille, le teint de son père, et ses yeux bleus à elle. et les phares du camion ont aveuglée sa vue, brisant la tour de leur avenir comme un vulgaire château de carte. elle entend encore dans le silence assourdissant, le cri déchirant des sirènes. mais il n'y avait plus rien à sauver. (...) Elle frémit, restant contre lui. Muette. Plongée dans les affres acides de leur chaotique fin. « Comment arrives-tu à croire que nous avons mérité tout ce malheur? Que tu l’as mérité? » La française tourne la tête vers lui, c'est si évident pour elle, elle oublie que ça ne l'est peut-être pas pour tout le monde. Que tous ne voient pas l'étiquette sur son front où est imprimé le mot « martyre » en lettres ensanglantées. « Une vieille histoire dont je me sens toujours coupable. » Elle détourne le regard. Son regard n'est pas même humide. Elle a trop pleuré des nuits entières, elle a trop abîmé sa mémoire, elle a trop châtié ses poignets d'enfant sauvage. « Je regrette tellement cette foutue journée, si tu savais comment je m’en veux. Depuis des mois. » Un coup de cravache. Comme électrisée, son visage se braque de nouveau sur celui de Dexter. On pourrait presque la croire en colère; elle est juste pleinement révoltée par ses paroles; « Je te défens de dire ça, Dexter. Tu n'es coupable en rien de tout ça, et c'est.. c'est encore plus douloureux si tu t'en veux. Personne n'est coupable, sauf peut-être cet enflure de chauffard toxico. Alors ne redis jamais ça. Jamais. » Elle peut paraître dure, et agressive, mais Pandore a ce côté animal blessé. Essayez de frôler la patte de plus gentil chien amoché, il vous mangera la main. Considérez que Pandore est un chien, si ça vous fait plaisir. Enfin, on en conviendra qu'elle tient plus du loup.

Il s'est relevé, elle aussi. Balayant leurs remords en quelques pas, elle le regarde mettre tout ça au frais. « Tu crois qu’on peut essayer, l’instant d’un soir, de laisser cette histoire du passé dans le passé, et tenter de profiter de cette soirée? » Mais profiter, ça veut dire quoi ? Profiter, comment on fait ? Dis-moi, toi, si tu sais. Elle croise son regard, dans un moment suspendu dans le temps, dans l'espace. Elle voit son reflet dans ses grands et beaux yeux. Honteuse de son image torturée qui lui ressemble si peu – ou qu'elle camoufle si mal aujourd'hui – elle hoche alors la tête et lui sourit alors. Certes, un sourire un peu faux, qui fait parti de son masque, mais ça viendra. Enfin, elle l'espère. « D'accord. » Elle se dirige vers une armoire, y rangeant tous les médicaments qu'elle a pu s'enfiler juste avant de sortir de l'appartement. « Tu veux boire quelque chose ? Je crois que j'ai du rosé, des bières, du sirop,... » propose-t-elle doucement, en croisant les bras avec un fin sourire. Elle remet ses cheveux en place. Tout fait parti d'un jeu, inlassant. A-t-elle seulement été elle-même une fois dans sa vie ? Se l'est-elle permis ? Ne pas briser la glace. Un code de vie. Mais oui, bien sûr qu'elle a été elle-même. Avec lui, par exemple. Avec lui, et avec d'autres.
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MessageSujet: Re: (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)   (#17) no warning sign, no alibi. (dexter) EmptyVen 26 Juil 2013 - 6:43

La jeune femme l’avait rejoint par terre, épaule contre épaule. Ils étaient là, seuls, tous les deux, à revoir ces images défiler en boucle, à revivre ce cauchemar côte à côte. Dexter s’était déjà imaginé vivre ce moment – ou enfin, il l’avait appréhendé, voilà pourquoi leur décision de ne rien dire avait été beaucoup plus facile. Ce jeu n’avait toutefois pas toujours été si facile à jouer, les cartes s’étaient souvent perdues dans le temps et dans l’espace, les pions avançaient et reculaient comme bon leur tentaient. Alors que Dexter avait eu le courage d’avouer à Pandore qu’il s’en voulait depuis le fameux soir, elle s’était tournée vers lui et le fixait de ses yeux bleus, perçants. « Je te défens de dire ça, Dexter. Tu n'es coupable en rien de tout ça, et c'est.. c'est encore plus douloureux si tu t'en veux. Personne n'est coupable, sauf peut-être cet enflure de chauffard toxico. Alors ne redis jamais ça. Jamais. » La française semblait quelque peu outrée que son ex-petit copain lui fasse cette confidence, et pourtant. Il savait bien qu’il n’était pas responsable de l’état dans lequel se trouvait le chauffard qui les avait frappés, ni de cet évènement imprévisible. Une chose le torturait pourtant depuis des mois – le fait de l’avoir abandonnée, alors qu’ils vivaient tous les deux un moment extrêmement difficile. «Je suis parti, Pandore. Je t’ai laissée tomber, comme tous les autres… alors que nous avions besoin l’un de l’autre… plus que n’importe quoi.» Sa voix était fébrile. Dexter avait pris son temps pour lui dire ces quelques mots, question qu’il ne dise pas n’importe quoi. C’était réellement ce qu’il regrettait. Du bout des doigts, il cherchait sa main et la prit doucement, poursuivant. «J’ai été con.» Dexter avait envie de s’excuser mais sans savoir pourquoi. Après tout, il n’était pas parti sans rien dire. Ils en avaient légèrement discuté et Dexter avait jugé, après réflexions, que ce serait mieux pour eux deux – la situation était trop intense, le choc trop difficile à encaisser, d’autant plus qu’à ce moment, il se considérait coupable de l’accident du début à la fin.

À sa question, Pandore avait hoché la tête, affichant un petit sourire. Son sourire n’avait rien à voir avec celui qu’il avait vu plus tôt, il le savait plus ou moins sincère mais vu les circonstances, il fit semblant de ne pas s’en apercevoir. « Tu veux boire quelque chose ? Je crois que j'ai du rosé, des bières, du sirop,... » Dexter termina de ranger les derniers articles et accepta volontiers une bière froide.
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MessageSujet: Re: (#17) no warning sign, no alibi. (dexter)   (#17) no warning sign, no alibi. (dexter) EmptyVen 26 Juil 2013 - 13:58

Elle sent bien qu'il a autre chose à se reprochait, et plus le moment où il va le dire approche, plus elle comprend de quoi il s'agit. Elle lui a longtemps voulu, elle aussi. Même si c'était "convenu", qu'ils ne parvenaient pas à vivre avec le douloureux souvenir d'un futur brisé, d'une vie arrachée au creux même de son ventre... elle aurait voulu qu'il reste. Egoïstement peut-être, parce qu'elle s'était alors retrouvée seule, démunie, sans personne sur qui s'appuyer pour combler son équilibre instable qui s'effondrait alors, comme une tour. « Je suis parti, Pandore. Je t’ai laissée tomber, comme tous les autres… alors que nous avions besoin l’un de l’autre… plus que n’importe quoi. » C'est bien ce qu'elle pensait. Elle reste sans réaction aucune, anesthésiée de souvenirs fugaces et cruels. Elle revoit la première échographie. Elle revoit leurs nuits insolubles, faites de baisers et de promesses. Elle revoit sa silhouette qui s'en va, la laissant dans un tourbillon de solitude. Solitude qu'elle avait comblé à sa manière. Avec l'alcool, avec la drogue, avec ces inconnus qui venaient partager son lit dans l'espoir d'un oubli, eux aussi. Elle sent ses doigts glisser le long de son bras, et attraper sa main. Elle frémit. « J’ai été con. » Elle secoue la tête. Automatiquement, comme lors d'un ancien réflexe, elle entrelace ses doigts aux siens en cherchant son regard. « Non. Tu as été humain. On n'arrivait plus à vivre ensemble, on ne réussissait pas à surmonter cette épreuve, on se serait détruits si on s'était acharnés. » Elle ignore pourquoi elle le défend ainsi alors qu'elle en a souffert des mois durant. Néanmoins, elle sait qu'elle a raison. Elle l'aurait détruit, oui. Elle aurait fini par l'accuser, à lui faire porter le chapeau d'une situation qui avait échappé à son contrôle, dont elle ne comprenait ni la finalité ni la punition. Ils se seraient déchirés, et la simple idée qu'ils auraient pu se blesser mutuellement au fil du temps la laisse tremblante. Elle aurait fini encore plus bas que ça. Comme quoi, entre le pire et le pire, il y a toujours ... pire. « Il faut qu'on retienne qu'on a vécu une belle histoire. Qu'on s'est aimés, très fort. Qu'on était prêts à tout sacrifier alors qu'on était jeunes. Et que ça fait parti du passé. » reprend-elle, surtout pour elle-même. Elle dénoue leurs doigts, le contact la brûle, elle lui rappelle ceux qu'ils ont été.

Il lui demande une bière, elle s'est levée, s'écartant de sa chaleur rassurante. Son coeur légèrement accéléré, elle se demande pourquoi est-ce qu'en ce moment, tout la pousse à devoir affronter de nouveau un passé dont elle ne veut plus. Des années d'alcoolémie et de comportement incendiaire envers sa personne qui n'ont servi finalement, à rien. Si elle garde encore certaines marques de ses sévices sur ses poignets, rien ne valait celle restait encore ouverte sur son coeur, sa mémoire bousillée, et son avenir réduit à néant en un simple crissement de freins. « Tiens, voilà pour toi. » murmure-t-elle doucement avec un fin sourire presque inconscient. Elle entrechoque la sienne contre celle de Dexter, avant d'en boire une première gorgée. « À nos vies respectives. » entonne-t-elle, mal à l'aise pourtant de trinquer à présent à ce qu'ils essayaient de construire séparément après avoir essayé de le construire ensemble. « Oublions tout ça. Je veux profiter de ma soirée avec toi, comme tu l'as dis. Viens. » Elle attrape de nouveau sa main, l'entraînant dans le salon où elle le relâche. Elle baisse la luminosité, allumant sa chaîne-hifi pour diffuser quelques notes entraînantes et balayer ainsi l'ambiance et le silence faits de leurs regrets.
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