~ sujet commun : anniversaire de Lily-Anaëlle

Il s'excusait en te disant que ce n'était rien. Mais ça ne l'était pas, pas pour toi, qui d'habitude te souciais plus des autres. Tu avais été maladroite et tu avais dit n'importe quoi. Mettant un malaise dès le départ. Tu le sentais bien que ses sourires étaient crispés, qu'il n'était pas à l'aise d'être là, en face de toi. Mais tu ne songeais qu'à toi, qu'à ce que tu voulais. Et présentement, tu voulais lui parler. De tout, de la pluie, du beau temps s'il le fallait, mais lui parler. C'était déjà une étape. Tu ne savais pas dans quelle direction, mais tu voulais avancer. « A ce point ? » Tu t'étais mise à rire doucement. Tu l'imaginais bien forcer quelqu'un à rester en place. A se calmer, à ne pas tout gâcher. Étrangement, ce n'était pas lui que tu voyais pour ce genre de situation. Tu ne saurais dire pourquoi. Mais en tout cas l'image t'avait bien fait sourire une bonne minute. Tu effaçais ce grand sourire en entendant la suite. Tu te demandais même s'il décidait de partir pour te fuir, ou au contraire parce que tu venais de gâcher sa soirée en venant lui parler. Peut-être que lui ne désirait pas te voir, après tout, tu avais brisé tous ses espoirs, sans même le soir. Parce que tu avais vu ta conversation avec lui comme un au revoir. Un adieu, moins déchirant parce qu'il laissait sous entendre qu'un jour ça pourrait être possible. Mais ce jour pour toi n'était pas demain. Il était dans un avenir lointain, comme dans les histoires incroyables. Un couple qui se retrouve à 90 ans, après avoir vécus des vies fantastiques, ils revivent leur amour comme au premier jour. Faut avouer que ça en jette. Aujourd'hui c'était de la seule manière que tu imaginais vivre ton amour avec lui. Quand tu seras un vieux tas d'os, et que tu auras perdu Zach. Il passerait après Zach, et tu n'avais même pas réfléchit à ça. « Je comprends parfaitement. » Tu te sentais un peu idiote, tu aurais aimé le retenir, essayer de passer un moment avec lui comme un "ami" mais tout de suite ça ne te semblait pas être le bon moment. Il était sûrement parti à cause de Zach et toi. Tu ne voulais pas entraver une nouvelle fois ça guérison. Tu devais le laisser partir, même si ça te coûtait un peu, parce qu'il avait toujours fait plus ou moins parti de ta vie les sept dernières années, notamment grâce à ce genre de soirée. Alors t'imaginais ne plus le voir, ça te brisais le cœur. « J'ai vraiment été ravie de te voir ce soir ! » Tu t'étais levée pour aller vers lui, et te glissait dans ses bras une dernière fois. Tu lui aurais bien déposé un baiser sur la joue, mais tu avais senti que ce n'était pas approprié. Pas que ton geste actuel l'était plus, mais tu étais attachante et tu ne pouvais pas cacher tes sentiments. Tu ne voulais pas les cacher.

« Ça me les rafraîchit, surtout. » Cracha Woody concernant ses idées. En même temps, de la liqueur de café et de la vodka n’étaient pas ce qu’il y avait de plus rafraîchissant, mais c’était pour faire passer le message qu’il n’avait pas apprécié ce geste démesuré et incompréhensible vues les circonstances. Une bataille d’eau, à la limite, ça pouvait passer, mais s’ils en étaient au bout de se lancer leurs cocktails à la figure, alors Woody était vraiment entouré de gens trop immatures pour lui. Heureusement que Sacha arriva à ce moment-là pour faire diversion, parce qu’il sentait que la situation aurait bien rapidement été hors de proportion entre Aino et lui, autrement. Les deux jeunes femmes s’en prenaient l’une à l’autre, se crachant leurs insultes comme à leurs habitudes, jusqu’à ce que la blonde décide de quitter le trio qu’ils formaient. Elle ne manqua pas de leur souhaiter de bien se baiser, ce qui fit rire Woody. Il secoua la tête, exaspéré par cette scène. S’il se fiait à comment la soirée à la plage s’était terminée avec Sacha, ce n’était pas ce soir non plus qu’ils baiseraient. Bref, une fois Aino partie à l’extérieur, Sacha se tourna vers lui et lui proposa son aide pour le nettoyer. Woody arqua un sourcil à son tour. « J’aurais plutôt besoin de rentrer chez moi pour me changer. Et avec ce qui s’est passé, j’suis pas certain d’avoir envie de revenir. » Woody soupira en regardant tout ce monde jouer aux enfants. « Tu peux venir avec moi, si tu veux. J’parie qu’on s’amusera plus qu’ici. » Avec ou sans arrière-pensées. Préférablement avec.

Cette conversation était de plus en plus difficile à endurer pour Nelligan, parce que n’importe quel sujet le ramenait à penser à quel point il tenait à elle, à quel point il aurait préféré qu’elle le choisisse lui. C’était injuste pour Zach, mais en même temps, Nelligan les savait faits l’un pour l’autre. Il savait aussi à quel point ce serait difficile de passer à autre chose, surtout avec tout ce qui s’était passé avec Lola. Il avait le cœur en miettes, et il aurait besoin de quelqu’un pour l’aider à en recoller les morceaux. Ce ne pourrait pas être Lily-Anaëlle. Parce qu’elle était celle qui les avait éparpillés dans tous les sens. « Oui, à ce point. Tu sais bien que tout ce que je veux pour toi, au fond, c’est que tu sois heureuse. » Façon détournée de lui dire que c’était ok, qu’il allait s’en remettre, peut-être, un jour. Qu’il ne la détestait pas. Qu’il ne détestait pas Zach. Qu’il se détestait lui, au fond, pour s’être autant accroché à un mirage. Pour avoir osé effleurer ce rêve du bout des doigts. Lily-Anaëlle lui demanda alors s’il s’amusait, ce à quoi il répondit qu’il était sur son départ. Pour des raisons évidentes, selon lui. Selon elle aussi, de plus en plus, sans doute. Quand elle lui dit qu’elle avait été ravie de le voir, Nelligan esquissa un sourire. « Joyeux anniversaire, Lily. » Avait-il alors répondu, incapable de lui dire qu’il était lui aussi ravi. Il ne pouvait pas encore l’être. Même si elle avait toujours été sa lumière au bout du tunnel, maintenant, Lily-Anaëlle était celle qui le tirait constamment en bas de son nuage. Celle qui faisait de l’ombre devant cette lumière. Pour le moment, il se disait qu’il valait mieux qu’ils ne se fréquentent pas trop. Ce serait surtout mieux pour lui. « J’espère que cette journée est tout ce que tu espérais. » Lily-Anaëlle s’approcha de lui et le serra dans ses bras. Quand il la relâcha, il hocha juste la tête pour une dernière fois, avant de tourner les talons, mains dans les poches, et de s’éclipser.

Elle te remercie vite et commence à dévorer sa glace. Tu la contemples une seconde, pour graver cette image dans ta mémoire. Elle était belle, cette photo que tu avais d'elle reflétait la vie. C'était appréciable, tu commençais à comprendre ce que ça faisait d'être un parent. De ce que ça faisait de s'attacher à un être aussi petite. Tout ça parce qu'elle partageait un bout de ton ADN. « T'es bien une gourmande toi ! » Tu posais ta coupe sur le comptoir pour prendre la sienne et lui remettre une bonne couche de chantilly. Au diable les caries, ce soir elle n'existait pas. Pour ce soir, on les mettait dans un coin et on les oubliait. C'était la fête, c'était une fête pour toi. Une réussite même, par ce que tu semblais voir. Ou au moins, un bon pas en avant dans cette relation. Tu lui rendais sa glace, et tu reprenais la tienne lorsqu'on annonçait une bataille d'eau. Autant dire que c'était des enfants, mais cette ambiance te plaisait bien. Même si tu ne te voyais pas l'arroser. La nuit tombait, elle pourrait être malade si le temps est humide cette nuit et tu ne voulais pas qu'elle prenne fois. Elle ne semblait pas vouloir y prendre part tout de suite. « A l'abri ! » Tu glissais une main dans son dos pour se cacher derrière la fontaine à glace. Au moins, là personne ne pourrait venir vous déranger. Tu t'inquiétais un peu pour Adilyn, ne sachant pas si elle n'allait pas risquer de se faire éclabousser si elle était à l'intérieur. Mais elle était grande, et puis peut-être qu'elle avait envie de prendre part à ce genre d'activité. Tu ne savais rien d'elle après tout. Tu te contentais de manger ta glace, en silence. Lui jetant de petits coups d'oeils de temps en temps pour la voir s’empiffrer. Il y en aurait une qui aurait sûrement mal au ventre ou à la tête dans pas longtemps.

La bataille n'avait épargné ni le brun, ni la châtaine. La chemise de ce premier était mouillée par les éclats d'eau sur le sol et dans les airs, alors que la jeune femme était presque entièrement couverte d'eau. Déverser le restant de sa bouteille d'eau sur elle n'avait donc pas été un souci et c'est le regard amusé qu'elle l'avait fait, fixant Alfie. Jordan n'avait pas eu d'intention particulière en venant à la fête, ne serait-ce que de boire et de s'amuser. Mais si elle pouvait se tapper Alfie une nouvelle fois, elle ne dirait pas non. «T'essayerais pas de me chauffer là?» Il sourit et Jordan pourrait craquer maintenant, mais non. Elle est capable de bien plus même si au final, elle se fait souvent avoir à son propre jeu. «Mais j'vois pas de quoi tu parles, Bartholomew» souffle-t-elle en arquant un sourcil. «Tu sais, il y a des vestiaires.» Alfie sourit comme un enfant qui reçoit la toute nouvelle console pour Noël. Comme s'il avait devant lui la plus belle chose à ses yeux. «J'crois pas qu'on ait déjà expérimenté un tel lieu.» Jordan fait un pas vers l'avant, réduisant l'espace la séparant d'Alfie et allonge son bras afin d'attraper deux shooters fraîchement servis. Sa poitrine frôle Alfie et un sourire se dessine sur son visage. Jordan offre l'un des shooters à Alfie et ils trinquent. Le mince contenu de son verre descend le long de sa gorge. Elle pourrait résister, continuer de jouer. Elle pourrait abandonner Alfie comme elle l'a fait quelques minutes plus tôt. Elle le pourrait, s'il n'avait pas autant allumé d'envies en elle.

Au moins, il a pu se rendre compte de l'état mental de cette blondasse. Enfin quelqu'un qui voit quelle salope se cache derrière ses yeux bleus. Mais je me demande bien pourquoi elle lui a renversé son verre en plein visage. Mais bon au pire ce ne sont pas mes affaires, tant qu'il a compris que je n'étais pas la méchante de l'histoire. Je lui propose de l'aide pour nettoyer sa chemise, je ne m'attendais tout de même pas à ce qu'il m'invite chez lui. Je veux bien comprendre qu'il ne veuille pas revenir, mais je n'ai pas non plus l'intention de le suivre chez lui. Même si je ne suis plus d'humeur à m'amuser à cette soirée maintenant que j'ai l'autre grognasse, elle me pourrit la vie. La dernière fois elle m'a quand même planté un morceau de verres en pleine jambe. « Non désolé, mais je ne préférerais pas. Je pense que je vais plutôt me faire ces shooter et rentrer chez moi. Avant de ne plus me contrôler et d'aller frapper l'autre taré.  » Mais c'est dommage de se séparer sur ces mots. « Attends deux  seconde. » Je fouille dans ma pochette et en sors un petit carré de papier avec mon nom et mon numéro que je tends à Woody. « La dernière fois je suis partis avant qu'on échange nos numéros, appelle-moi si tu veux qu'on se voit. » Je lui souris, ça serait bien que l'on puisse se voir devant un café sans l'autre taré pour nous déranger.

Alfie ne s'attendait pas à voir Jordan ici. Il ne s'était pas rendu compte à quel point Lily est connue en ville, et à quel point le nombre de ses amis est bien supérieur au sien. Si Jordan et lui se voyaient pour autre chose que coucher ensemble, peut-être qu'il aurait su que toutes les deux sont en fait amies. Est-elle au courant pour Lily et lui ? Ça commence à dater cette histoire, Alfie ne serait pas étonné si elle n'en avait parlé à personne. La vue de Jordan, trempée devant lui, suffit à effacer toutes ces pensées qui tournaient dans sa tête comme un violent ouragan. Il beug devant elle, comme fasciné, il ne peut pas nier son attirance pour elle. Elle fait l'innocente, ce qui fait encore plus sourire le garçon. Bordel, elle a vraiment le don de le mettre de bonne humeur, jamais Alfie n'a sourit autant devant une fille. Suite à sa réponse, il hausse les épaules, l'air de dire "pourquoi pas". « Y a un début à tout, » il répond en regardant ailleurs. Elle s'avance, et Alfie peut sentir sa douce odeur chatouiller ses narines. Elle prend quelque chose derrière lui et lui tend un shot. Comme elle, il descend le contenu du petit verre en plastique d'un traite puis le repose sur le coté. Une fois ses deux mains libres, il les glisse à niveau des hanches de Jordan et l'attire doucement contre lui. « En tout cas, je te remercie de rendre cette soirée moins barbante pour moi. » Faut avouer qu'elle a pas très bien commencée pour Alfie, cette petite fête. Et puis, voir Jordan, ça suffit toujours à lui faire plaisir.

Encore une fois, Woody se ramassa à commencer avec la brunette un truc qui n’irait nulle part. Décidément, il ne devait pas l’intéresser plus que ça. L’homme soupira, discrètement, ne laissant rien paraître à la jeune femme. Bon, tant pis, elle était marrante quand même donc même si elle ne voulait pas visiter son lit ils pourraient quand même continuer de s’aborder de temps en temps, lorsqu’ils se croiseraient. « Ouais, je comprends, d’accord. J’t’accompagne dans les shooters et je rentrerai aussi. » Déclara-t-il avec un sourire. Ce serait une petite soirée tranquille, ce soir. Espérons qu’il ne penserait pas trop à Sara. C’était un peu ce qu’il cherchait à éviter. Bref, avant que leurs chemins ne se séparent, Sacha lui demanda d’attendre deux secondes, et inscrivit son numéro de téléphone et son nom, pour le lui tendre. Woody le prit avec un sourire sincère. « J’ferai ça. » Woody releva les yeux vers elle. Peut-être que le sexe n’était pas la solution à tout. Peut-être qu’ils pourraient se voir en dehors de ce contexte. Sacha semblait, elle aussi, apprécier sa présence. Le jeune homme commanda donc deux shooters, et une fois ceux-ci arrivés, il en tendit un à Sacha, et garda l’autre pour lui. « À cette soirée qui tire à sa fin. Pour moi en tout cas. » Et il le but cul-sec, avant de déclarer, en reculant : « Bonne fin de soirée, Sacha. À bientôt. » Il lui fit un clin d’œil avant de tourner les talons et de sortir de la salle de fêtes, dans le seul but de rentrer chez lui.

Andréa regarda Léo, puis la jeune femme qu'il lui montrait et son visage bien angélique lui donna confiance en elle. La jolie blonde accepta de laisser son fils un temps pour profiter de Léo. Elle savait qu'il leur restait peu de temps, lorsque Léo était dans les parage, Jonathan ne pouvait pas se passer de son père. Il y avait une tel fusion entre eux.
Lorsqu'il l'invita à danser, elle posa sa main dans la sienne en rigolant comme une enfant. Le contact de sa main sur la sienne lui fit relever son regard sur ceux bleutés de Léo et son rire se stoppa net. Il avait un tel pouvoir sur elle, son corps se rapprocha doucement du sien. Avec plaisir Léo. sa voix était basse, presque susurré. Elle n'avait pas quitté son regard et n'avait aucune envie de le faire.

Andréa s'approcha un peu plus de lui, rentrant dans son cercle intime. Elle ne se sentait pas mal à l'aise, bien au contraire, Léo ne s'en rendait pas compte, mais il dégageait autant un sentiment de liberté que de protection. Son autre main glissa sur sa veste de smoking, mais son corps était chaud et cette dernière envahit totalement la jeune femme. Son corps se rapprocha un peu plus, son parfum l'entourait totalement et le souffle du jeune homme effleurait son visage. Un mélange léger de cigarette et de parfum musquée la saisit doucement. L'odeur de la cigarette rebutait souvent les gens, mais pas Andréa, celle que fumait Léo laissait quelque chose de léger, qui envoûtait la jeune femme.

La jolie blonde se mit sur la pointe des pieds alors que son corps effleurait celui de Léo. Ses lèvres effleurèrent sa barbe, allant vers les lèvres sans jamais les toucher. Ne la coupe jamais, je l'aime vraiment bien, elle te va vraiment bien. chuchota contre sa peau. Andréa laissa finalement un espace entre eux après cette révélation, elle voulait lui confier qu'il l'attirait encore, que la jeune femme de Bangkok, la jeune femme de la crique était encore là.  

Il l'avait repérée et la blondinette était maintenant démasquée. Elle n'allait pas baisser les armes pour autant. «Non, toi, ne fais pas ça … sinon … !» Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres d'Ezekielle. Une bataille d'eau s'annonçait dans la pièce où tous les deux se trouvaient, c'était inimaginable qu'ils n'y participent pas. Et si Ezekielle prévoyait aller boire ailleurs avec Aisling, elle ne pouvait pas s'abstenir d'au moins attaquer son copain. Elle leva les bras dans les airs, lui montrant clairement ses intentions, une bouteille dans chaque main. Ezekielle se fraya un chemin entre les gens se préparant à l'attaque jusqu'à ce qu'elle rejoigne Isaiah. «Ah ouais, sinon quoi?» dit-elle en éclatant de rire. Elle n'eut le temps que de faire un pas de recul, alors qu'elle allait l'embrasser sur la joue, qu'elle remarqua la bouteille de laquelle il s'était emparé. «Cette guerre est... déclarée!» Ezekielle enchaîna le déversement de l'une des deux bouteilles en direction du chandail du brun. Cible atteinte. Elle était un peu fière d'elle. Elle savait par contre que la revanche arriverait rapidement. Alors qu'Isaiah tenta de la déjouer, Ezekielle leva son bras complètement dans les airs, arrosant Isaiah et d'autres invités au passage. «Drapeauuuuuu blanc!» La jeune femme leva les mains en guise d'innocence, annonçant du même coup qu'elle n'avait plus d'eau. Les gouttes d'eau perlaient sur sa peau dorée. «J'vais rejoindre ta copine, Aisling. Elle semble bien trop sympa pour que tu la gardes à  toi tout seul» souffla-t-elle, le visage amusé.  Elle n'était pas jalouse du tout, elle le taquinait comme à son habitude. Ezekielle embrassa tendrement son homme. «On se retrouve tout à l'heure, je t'aime.» Depuis qu'ils formaient officiellement un couple, ou enfin un couple selon leur propre définition, Ezekielle ne ressentait pas le besoin qu'ils se disent constamment je t'aime à chaque fois qu'ils se quittaient. Ils s'étaient toujours aimé sans avoir à ne dire quoi que ce soit. Mais cette soirée plutôt festive l'a rendait sincèrement joyeuse.

La blonde reprit direction du bar, où elle retrouva Aisling, qui tentait bien que mal d'éviter les vagues d'eau qui planaient toujours dans les airs. «Allez, on se sauve d'ici!» Elles avaient pu récupérer quelques bouteilles d'alcool qu'elles se feraient toutes deux un plaisir de boire.

Le courant entre les deux ex était plutôt froid, de prime abord, du moins crispé. En même temps on ne pouvait pas s'attendre à de grandes effusions de joie, la dernière fois qu'ils s'étaient vu ils s'étaient craché à la figure dans un huit clôt des plus violents. Mais depuis l'eau avait coulé sous les ponts, ils avaient eu leurs raisons ce soir là et puis dans le fond ça n'était pas forcément l'un contre l'autre qu'ils en avaient eu. Sara était intelligente, elle savait que Jamie ne lui voulait pas de mal et elle ne voulait aussi que le bien de son ancien amour. Ce verre c'était un peu un moyen d'enterrer la hache de guerre en terrain neutre et puis, après tout, c'est lui qui s'était présenté à elle, lui qui était si froid et si fermé il y avait encore quelques mois, preuve que les choses avançaient, rentraient dans l'ordre, doucement. Elle trinqua avec lui, un mince sourire aux lèvres. A la notre et à Lily-A ! Tu l'as croisé ? Alors qu'il lui répondait, elle remarqua un visage bien trop connu qui semblait quitter la salle, il était encore assez tôt et il semblait marcher plutôt droit, elle était soulagée de voir que Woody semblait avoir été raisonnable ce soir. Et il rentrait seul, égoïstement elle ne put s'empêcher de relever ce fait. Sans vraiment se l'avouer, elle était venue ici un peu pour lui aussi, comme la bienveillance qui le connaissait trop bien, qui savait qu'il dépassait toujours un peu les bornes, qu'il finirait peut-être la tête à l'envers et qu'il faudrait peut-être le soutenir pour l'aider à rentrer chez lui, elle l'avait souvent fait par le passé, elle avait toujours été cette béquille sur laquelle il s'appuyait lorsqu'il se retrouvait seul et plutôt minable à la fin d'une soirée arrosée. Mais ce soir il n'avait pas besoin d'elle et alors, apaisée, elle pouvait se concentrer sur Jamie. Je suis arrivée il y a peu, je n'ai pas encore vu grand monde. Mais je compte bien m'amuser, oui ! Surtout maintenant que j'ai un cavalier avec qui danser ! Elle but une gorgée de son verre en le regardant avec douceur. Tu vas bien ?

Si je suis gourmande ? « Ben oui ! » Je lui souris amusé, mais aussi contente de voir qu'il me rajoute une bonne dose de chantilly. je sens que ça va être bon; je me prépare à me régaler quand j'entends l'annonce d'une bataille d'eau. Et assez rapidement je fais comprendre à mon père qu'il n'est pas question que je participe tant qu'il restera des traces de glace dans ma coupe. Il pose donc sa main pour me mener derrière la fontaine à glace, à l'abri. Je suis cachée entre lui et la fontaine, de là rien ne peut m'atteindre du moins j'espère. Une fois cachée je ne me fais pas prier et je me régale de la glace. Chaque boucher fond dans ma bouche. Je tiens juste à signaler que la glace à la vanille c'est la vie, ce n'est pas possible sinon. Assez vite ma coupelle se retrouve vide, je l'ai peut-être mangé un peu vite. Je sens mon nez qui me démange, je passe mon doigt dessus et le regarde. J'ai réussi à me mettre de la chantilly sur le nez, quelle douée je fais. J'essuie le bout de mon nez et lève les yeux et croise le regard de mon père. Il m'a forcement vu. Et je ne résiste pas à l'envie de rire. je me sens un peu ridicule, mais c'est pas grave. Je rigole même si je sens que j'ai un peu mal à la tête, j'ai mangé ma glace trop vite et le froid me monte à la tête. Une fois finis de rire je regarde de nouveau mon père. « C'était trop bon, mais j'ai mal à la tête. »

Il n'a pas l'air trop vexer que je lui dise non, ça me rassure. Mais bon, s'il avait pris la mouche cette raison mon image de lui aurait changée. Il est même partant pour prendre des shooters avec moi. Il a même l'air de dire qu'il me rappellera, je n'ai peut-être pas tout foutu en l'air en lui refusant de venir chez lui. peut être qu'il reste des chances qu'il se passe quelque chose entre nous. On verra bien, mais une chose est sur c'est que je lui rends son sourire. Il nous commande des shooters et il m'en tend un. Il lève son verre à cette soirée qui se termine pour lui et le boit cul sec, je fais de même. « Oui, à bientôt. » Je me tourne verre le bar et reprend quelque shooter avant de m'en aller et d'appeler un taxi pour me ramener. En priant pour ne plus recroiser la route de Aino même si ça me parait peu probable.

Spoiler:

Il n'aurait jamais laissé son fils à une inconnue, ni à quelqu'un en qui il n'avait pas confiance, alors quand Léo a confié Jonathan à sa baby-sitter, il savait parfaitement ce qu'il faisait. Et c'est de cette façon qu'il s'est avancé vers Andrea, libre de lui proposer de danser sans se soucier de leur progéniture. La blonde, si belle dans sa robe du soir, n'avait pas hésité avant de l'accompagner. Léo en aurait presque oublié ses frasques et leurs conséquences, il souriait à sa cavalière, se mouvant avec aisance sur la piste, attrapant presque le tournis. Lui qui avait prévu de ne plus se cacher, d'assumer pleinement cette ébauche de relation avec Andrea, malgré l'épisode Grace, qui lui avait remis les pieds sur terre, il se tenait à son plan, il s'amusait, au bras de sa blonde incendiaire. Et cette main qu'elle passait dans son dos, pour se rapprocher plus de lui, lui ferait presque oublier à nouveau que demain il devrait assumer les conséquences de ses bêtises et aller tenter de se faire pardonner auprès de la jolie sainte. L'attitude d'Andrea, visiblement entreprenante, jouant avec sa barbe et avec ses nerfs, attisait un Léo parfaitement conquis. Reste blonde, c'est comme ça que tu es la plus sexy. Il lui lança un regard des plus évocateurs alors qu'il la serrait un peu plus fort, il l'aurait bien enlevée une fois encore pour revivre un moment comme celui qu'ils avaient vécu sur la plage, s'aurait pu devenir leur signature à eux, leur façon de quitter une soirée pour se retrouver tous les deux. Mais ce soir ils ne pouvaient pas, parce qu'ils avaient John et que le bonhomme n'allait pas se garde tout seul une soirée entière, et parce que c'était l'anniversaire de Lily et que Léo lui avait promis une danse, qu'il espérait bien pouvoir profiter de sa meilleure amie même un cours instant. Il ne pouvait pas vivre éternellement comme un ado en rûte, dans sa bulle avec Andrea, il le savait bien. Alors il se contenta de sourire, il hésita un instant, se méfiant des regards, d'un certain regard, ne sachant pas que Grace avait quitté la fête, puis ne résista pas à l'envie d'embrasser Andrea. C'est à ce moment qu'ils reçurent une gerbe d'eau sur eux. Surpris, Léo se redressa, cherchant le fautif du regard, comprenant bien vite qu'une bataille d'eau avait commencé près du bar. Il rit, cette fête tournait au n'importe quoi. Ca va, tu n'as rien ? Il regarda Andrea toujours aussi amusé.