(intrigue) there's nothing left to stop us -r.

Un anniversaire hein ? Tes parents avaient reçu une petite enveloppe pour toute la famille, et tu savais que Sacha comptait y aller. Vous passiez moins de temps ensemble que ce que tu avais pensé, mais ça te laissait pas mal de temps pour le sport et puis elle était souvent en vadrouille dehors, tu te rendais bien compte qu'elle appréciait sa vie australienne, parce que sinon elle passerait son temps enfermée dans sa chambre, et elle y était juste pour dormir. Tu avais mis un short et un petit top, pas question de sortir la grande robe, pour toi cette soirée ne serait pas assez chic pour ça. Et tu aurais du, rien qu'en voyant la fêtée, elle portait une petite robe noire, que tu te surprenais à aimer et à imaginer sur toi. Quoiqu'il en soit, tu criais comme tout le monde, et sentant que la foule était trop imposante, tu décidais de sortir de la salle des fêtes et visiter l'extérieur. T'en griller une aussi, accessoirement. Au moment d'allumer ta clope, il y avait un visage qui sortait de la salle et qui t'interpellait. « Cassandre ! » Tu n'avais pas en mémoire la dernière fois que tu l'avais vu mais c'était toujours agréable de voir un visage familier, surtout dans de grandes soirées comme ça, où toute la populasse était présente. « T'en veux une ? » Tu avais attrapé ton paquet pour le lui tendre. Tu te souvenais de vos promesse de faire tout ce qui était possible pour arrêter, mais ni elle, ni toi n'avaient pu vous y résoudre.

C'était un visage parmi la foule, le genre de visage qui te remontait le moral. Qui te permettait de moins te sentir seule, parce que tu avais beau être née ici, tu n'étais pas très populaire, tu avais bien trop peu d'amis dans cette ville. Alors la trouver là, ça te donnait envie de rester un peu plus longtemps. « Un peu trop même, faudrait qu'on s'organise un repas un jour ! » avais-tu proposé doucement. C'était une bonne idée, ce soir, vous alliez boire et profiter, ce n'était pas l'endroit pour étaler ses peines de coeurs, ou tout le reste. « Je vais bien et toi ? » Tu avais souris, un peu surprise de la voir seule. Tu n'étais pas vraiment au fait des dernières histoires. Tu savais pour Sara & Woody, parce que tu connaissais plutôt bien Sara, mais tu n'avais pas vraiment eu l'occasion de parler avec Cass' et savoir où elle en était avec Jaime. Tu aurais l'occasion d'en savoir plus une autre fois. « Fallait m'appeler, je t'aurais accompagnée ! » Tu avais un rictus amusé, en prenant une nouvelle fois sur ta cigarette. Tu avais reperée dans un coin Sacha, avec un homme que tu ne connaissais pas. Une vraie cachottière celle là, tu irais la rejoindre un peu plus tard.

Tu prenais encore une fois sur ta cigarette, parfois tu aurais aimé qu'elle soit à l'infinie, que tu puisses tirer dessus jusqu'à ce que tu en sois écœurée, mais ça ne serait pas franchement utile. Si tu en voulais une autre, tu n'avais qu'à en fumer une autre après tout. Mais il fallait que tu y ailles mollo, sinon tu n'allais jamais réussir à arrêter. Au fond de toi, tu gardais encore espoir de pouvoir le faire un jour. Était-ce de la folie ? Peut-être. En attendant, tu écrasais ton mégot que tu jetais dans la poubelle, et tu lui tendais le bras pour qu'elle l'attrape, tout en vous dirigeant vers l'intérieur. « Avec plaisir, cavalière ! » Tu avais jeté un coup d’œil circulaire aux alentours, sans vraiment le savoir, tu cherchais Zéphyr du regard, et Cameron aussi, mais surtout lui. C'était ton "ami" après tout donc rien de plus normal que de le saluer. Mais aucun signe d'eux. De l'autre côté du bar, tu avais remarqué Hermes, avec une blonde, que tu ne connaissais pas. Et tu avais aussi vu Sara, à l'occasion, il faudrait que t'aille la saluer. « A cette fameuse Lily, et surtout, à nous ! » avais-tu déclaré dans un sourire avant de t'enfiler le contenu de ton verre. Tu n'avais pas souvent l'occasion de boire, parce que ce n'était pas très sain pour ton organisme, mais l'occasion était trop belle, d'autant plus que tu étais avec Cass. « J'ai entendu dire que tu étais rentrée à Londres quelques temps. Un besoin de prendre l'air ? » demandais-tu en étirant un large sourire sur ton visage, si tu avais su ça plutôt, tu aurais pu la rejoindre un peu, te changer d'air à toi aussi ça t'aurait pas fait de mal. Tu attrapais un autre verre du mélange colorée et sucrée qui était servi.

L’idée que Tiffany soit ta cavalière pour cette soirée te paraît une bonne voire une excellente idée. Après tout, Cassandre, elle est ton amie, et bien que tu aies vu Nevaeh du coin de l’œil, tu comptes avant tout profiter de ton ami pour potentiellement, par la suite, aller rejoindre bien d’autres personnes sans que tu ne sois toi-même véritablement sûre de ce que tu feras. « Avec plaisir, cavalière ! » Tu ris et te mets à son bras avec un semblant de fierté, sourire amusé aux lèvres. Cette soirée, contre toute attente, promet d’être bien plus amusante que tu ne l’espérais lorsque tu es venue, à première vue. « A cette fameuse Lily, et surtout, à nous ! » Tu bois ton verre, d’un coup ne laissant même pas le loisir à l’alcool de te brûler la gorge comme il pourrait pourtant généralement le faire. Tu es habituée, à l’alcool, maintenant. Plus que tu ne l’étais, toujours. Les gens changent, et toi aussi. « J'ai entendu dire que tu étais rentrée à Londres quelques temps. Un besoin de prendre l'air ? » Tu souris tristement à l’évocation de Londres. Tu ne veux pas en parler, pas ce soir. « Jamie va mieux, donc ouais, j’ai décidé de prendre les avances. Être psy dans un bureau c’est une chose, au quotidien dans la vie s’en est une autre. » Tu affirmes en riant doucement, un sourire en coin sagement posé sur tes lèvres. « Et toi alors, tu as fait quoi ? ça faisait un moment que j’avais pas entendu parler de toi, je me demandais ce que tu devenais ! » Tu affirmes en prenant un nouveau cocktail, attrapant une poignée de ces cacahuètes qui sont dans le bol à porté de main pour en manger un peu avant d’en tendre à ton amie. « T’en veux ? » Tu proposes avec gentillesse.

Tu n'étais pas certaine de tout saisir, c'était mieux d'être psy en cabinet ou sur le terrain ? Sur le terrain, c'était un peu comme au détour d'une conversation, donc était-elle payée pour ses prestations ? Aucune idée. Et puis ce n'était pas vraiment le genre de détail qui te tiquait, qui te poussait à en savoir plus. Tu fis un beau sourire lorsqu'elle annonçait que Jamie allait mieux, toujours en ignorant toute la vérité. Tu faisais une belle aveugle pour le coup. Et tu pris un autre sujet, mais qui restait en rapport avec son voyage. « Pas trop de pluie j'espère ? » S'il y avait bien une chose que tu n'avais pas aimé lors de ton voyage en Angleterre, c'était bien la pluie. Quand il pleut, tout est gris, et quand tout est gris, ça te déprime. Le problème était qu'il pleuvait souvent. C'était un pays comme ça. Et tu n'avais pas supporté le climat, qui changeait trop de celui que tu as toujours connu. Tout ce que tu voulais c'était rentrer à la maison, et vous l'aviez fait. Au final Zéphyr aussi devait se sentir mieux ici, puisqu'il ne quittait plus ce petit bout de paradis australien. « Hé bien, je change des couronnes, installes des prothèses dentaires et je fais du sport, rien de bien passionnant tu sais. » Tu haussais doucement les épaules, il n'y avait pas grand chose à dire sur ta vie. Elle était plutôt plate et plutôt calme, mais c'était agréable. Quand tu voyais comment certaines personnes pouvaient être affichés avec le blog des rumeurs, tu étais bien heureuse d'être quasi inexistante. « Oui, merci. » Tu glissé tes doigts dans le petit bol pour en attraper quelques unes. Te demandant s'il n'y aurait pas quelque chose de plus consistant parce que l'alcool, ça allait vous donner faim. Surtout si vous continuez de les descendre aussi vite. Mais ils avaient une jolie couleur et un goût tellement sucrée qu'on ne pouvait pas sentir l'alcool et qu'on comprendrait qu'on est bourrée, que quand on sera incapable de se lever, et pas avant.

Tu es ravie de revoir Tiffany, et quand tu lui dis que tu es retournée à Londres, la conversation s’oriente presque directement sur ta ville natale ; la météo, là bas, n’est pas connue pour être dans les meilleures que l’on puisse trouver, sans grande surprise. « Pas trop de pluie j'espère ? » Tu hausses les épaules ; la pluie, c’est presque la normalité, pour toi. « Si, le temps était pas top, mais je suis habituée, et ça m’a fait du bien d’avoir froid, un peu, pas comme ici. » Tu demandes alors à ton amie ce qu’il se passe dernièrement dans sa vie, n’ayant pas eu de ses nouvelles pour ce qui te semble quelques années maintenant. « Hé bien, je change des couronnes, installes des prothèses dentaires et je fais du sport, rien de bien passionnant tu sais. » Tu hoches la tête. Elle n’a pas une vie palpitante, mais en même temps, toi non plus. Peu à peu, la routine vient s’installer, et on s’habitue au quotidien. Mais au moins, tu préfères devoir vivre une vie ennuyante plutôt que de te faire remarquer de façon négative, à n’en pas douter. « Oui, merci. » Tu la laisses se servir en la regardant avant de boire tranquillement à ton verre. « Tu t’es installée ici du coup ? A croire qu’on se suit ! Moi aussi j’ai choisi Bowen pour me poser, alors on pourra se revoir comme avant, chouette non ? » Tu affirmes en souriant doucement, ravie de pouvoir retrouver ton amie que tu n’avais pas vue depuis bien longtemps maintenant. Ecoutant la musique, tâchant d’ignorer le brouhaha environnant, tu te rends compte que tu apprécies la chanson, alors tu prends la main de ta cavalière improvisée, un air taquin sur ton visage. « Voudriez-vous m’accorder cette danse, très chère ? » Tu demandes poliment.

Le temps en Angleterre, était ce qu'il était. Mais si elle l'aimait, c'était son droit. Toi tu préférais le soleil à la pluie. Tu avais toujours aimé le soleil, tu étais une enfant du soleil. Et cette idée te plaisait. On passait même si ta vie qui semblait presque insipide à tes oreilles. Mais tu vivais simplement, c'était ainsi. Tu sortais moins, et t'amusais moins qu'avant, mais tu n'avais plus tant le goût de la fête. Peut-être qu'avec Cassandre, ça pourrait revenir, c'était une bonne vivante et elle savait s'amuser. Tu étais amusé a sa question, comme si elle avait presque oublié que tu avais vécu toute ta vie ici. C'était amusant, de se dire que ce n'était qu'un détail, que ce n'était pas très important dans le fond. « C'est ma maison ici, mon foyer, j'me voyais pas aller vraiment ailleurs en fait. Même si j'ai le goût de l'aventure, j'me résous pas à partir. » avais-ut déclaré doucement. Tu ne savais pas si tu pourrais t'acclimater en fait. Tu n'avais pas réussi à Londres, il y a deux ans de cela, alors comment tu pourrais le faire ailleurs ? Parfois tu te dis que si tu avais un sport à pratiquer ça pourrait être envisageable, comme les randonnées en Alaska. Mais tu pensais à tout autre chose quand elle t'invitait à danser. Pourquoi pas oui, ça faisait longtemps que tu n'avais pas dansé. « Avec plaisir ! » Tu t'étais levée pour lui accorder une petite révérence. Tu n'étais pas du genre à être très féminine, mais tu avais le sens de l'humour. Indubitablement, ça te faisait rire. Tu attrapais son bras pour te diriger vers la piste.

Vous êtes différentes, Tiffany et toi, et pourtant vous vous entendez tellement bien. Sûrement que ça a un rapport avec le fait que tu l’aies connue à la fois à Bowen et à Londres, comme si elle faisait, en quelques sortes, partie de ces deux vies en même temps. Tu adores ton ami, quoi qu’il en soit, et tu es d’ailleurs très heureuse de la retrouver, particulièrement à l’occasion de cette fête où elle devient finalement ton rendez vous puisque tu y as été seule, chose qui n’est pas véritablement une habitude pour toi. « C'est ma maison ici, mon foyer, j'me voyais pas aller vraiment ailleurs en fait. Même si j'ai le goût de l'aventure, j'me résous pas à partir. » Tu hoches la tête et sourit. Toi, parfois, Londres te manque. Mais par le passé, particulièrement grâce à Jamie, tu te sentais à ta place ici. Seulement voilà, tu as l’impression que plus rien n’est pareil, et tu ne sais pas vraiment où tu en es, toi non plus, malheureusement. Alors, tu fais comme tu peux, tu essaies de concilier ce que tu considères comme étant tes deux foyers. Tiffany est chanceuse, elle, d’avoir réussi à choisir un seul foyer et de ne pas en avoir deux qui sont aux opposés de la Terre. « Avec plaisir ! » Tu ris et sourit, te laissant emmener jusqu’à ladite piste de danse et dansant avec ton ami, riant joyeusement. Finalement, le rythme ralentit et tu fais comme si tu dansais un slow avec elle, parce que c’est à tes yeux quelque chose de bien plus évident que toutes les autres danses. « Tu m’as manqué, j’suis contente qu’on se retrouve encore dans la même ville. Je revois tellement de monde en ce moment, c’est formidable t’as pas idée. » Tu dis avec un sourire ravi, avant de finalement revenir aux choses sérieuses avec une vraie question. « Et alors, côté amour ? Le néant ? » Tu demandes curieusement.

Tu avais l'impression que ton monde tournait autour de cette ville. Comme si tu y étais enchaînée. Ce n'était pas une idée qui t'enchantait, à y penser. Tu devais partir, prendre le large quelques jours. Changer d'air, de climat. Mais tu ne savais pas encore où. Bien que la dernière conversation avec Sacha t'avait vraiment donné envie de te rendre en Alaska. Elle n'avait peut-être pas les moyens pour les billets, mais toi oui. Tu devrais lui en parler, ce soir, si tu avais l'occasion de la croiser ou demain, à la première heure. Tu l'écoutes s'extasier sur le fait qu'elle sorte et qu'elle voit du monde. Comme une personne normalement socialisée. « Alors que moi je me terre dans ma petite vie. Ça me manque de sortir, j'espère que tu seras libre, je crois qu'on va avoir du temps à rattraper ! » ajoutais-tu en souriant, alors que le rythme de la musique ralentissait. C'était le temps de passer à un slow, tu posais tes mains autour de sa taille. Et c'était une sensation étrange pour toi, parce que tu n'avais pas dansé comme ça depuis trop longtemps. C'était agréable, même avec une amie. La question que tu attendais, tombée, comme une guillotine. Mais elle n'était pas si terrible que ça. Tu lui souriais, en secouant la tête, suivie d'une petite moue avant de lui avouer la seule chose incroyable que tu avais vécu. « J'ai revu Zéphyr. Mais à part ça, pas grand chose. » On ne pouvait pas vraiment dire que tu cherchais quoique ce soit. Pour toi, ça arriverait quand ça arriverait, tu n'étais pas tant à la recherche de ça. De toute façon, pour le moment, tu te sentais assez bien comme ça. Tu étais libérée d'un poids, ça ne te pesait pas vraiment sur le cœur. Tu ne te souciais pas au fait que tu vieillissais, que tu étais dans l'âge d'être mère, et aussi de vivre seule, plutôt que de rester chez tes parents.

Retrouver ton amie te fait plaisir, Cassie, c’est le moins que l’on puisse dire. Seulement voilà, vous avez du temps à rattraper depuis le temps que tu ne l’avais pas vue, ce qui n’est quand on y pense pas si étonnant quand on sait qu’avec vos aller retour à toutes les deux, il est assez compliqué de se voir. Mais vous allez passer cette soirée toutes les deux alors vous allez pouvoir en profiter, tranquillement. « Alors que moi je me terre dans ma petite vie. Ça me manque de sortir, j'espère que tu seras libre, je crois qu'on va avoir du temps à rattraper ! » Tu ris. Toi aussi, tu e sortais pas. « Tu sais, avant j’étais beaucoup plus coincée, je voulais juste être la fille que mes parents attendaient de moi que je sois. Mais j’imagine qu’on peut tous changer à un moment, même si dans mon cas mieux vaut tard que jamais, hein. » Tu dis en rigolant, passant tes mains derrière la nuque de ton amie pour danser un slow avec elle, tranquillement. « J'ai revu Zéphyr. Mais à part ça, pas grand chose. » Tu hoches la tête en souriant. « Bienvenue dans le monde des handicapés sentimentales qui vont finir vieilles filles. » Tu dis en rigolant, dansant toujours avec ton amie et levant la main pour la faire tourner en riant. Toi aussi, tu as des soucis sentimentaux et tu n’aimes pas en parler. « Mais on s’en fout on est mieux qu’eux, clairement. » Tu dis en riant, entraînant ton amie au bar une fois la chanson finie pour vous reprendre des verres.

La danse endiablée avant été remplacée. Et tu avais pris un rythme plus lent. Pour parler de toi, lui dire que tu voulais sortir avec elle, que tu voulais aller traîner au bar. Et tu souriais en l'entendant parler du fait qu'elle voulait être la parfaite petite fille que ses parents attendaient. C'était une première pour toi, de l'entendre parler ainsi, d'elle et de sa famille. « Mieux vaut tard que jamais, ça va être notre nouveau slogan ! » Tu laissais un sourire gagner ton visage. C'était pas mal comme slogan. Peut-être qu'il te motiverait à quitter ta maison de famille, à te lancer pour avoir ton petit chez toi. A tenter plus de choses, à penser moins au sport, ou au contraire te motiver à tenter de nouvelles expériences. Après tout Zephyr avait bien refait sa vie, pourquoi n'en profiterais-tu pas pour en faire autant ? « Mais tellement, heureusement que tu es là pour moi, Cass', sinon je serais un cas désespérée. » Tu t'étais mise à rire, continuant de danser ce slow. Et pourtant, tu devais t'estimer heureuse, contrairement à elle, tu n'étais du genre qu'à regarder chez les hommes. Tu avais même regretté qu'elle ne soit pas bi, parce que vous auriez fait un couple d'enfer. Tu vous voyez déjà faire tomber les langues des mecs au moindre baiser. Mais ce n'était qu'une idée folle, puisqu'elle n'était pas intéressée. Et ça t'allait bien ainsi, c'était une de tes seules amies dans cette ville, tu n'allais pas risquer de la perdre. Une fois la chanson finie, tu t'approchais à nouveau du bar pour prendre une de ces boissons colorées, qui allait te taper la tête, un peu trop vite. « A toi, à moi, à nous ! » Tu cognais ton verre contre le sien, avant de le laisser glisser dans ta gorge. D'une traite. Maintenant ou jamais non ? Tu ne te laissais jamais assez aller, alors ce soir, tu n'allais pas chercher à comprendre. Tu aurais sûrement un trou noir, mais tu comptais bien t'amuser avant ça.

Tu as changé. Ou tu essaies de changer, en tout cas, c’est le moins que l’on puisse dire. Tu ne veux plus être cette gamine parfaite que Jamie a connue, que tes parents ont levée. Tu ne vas pas aussi bien que ce que tu peux montrer, et autant tu es très douée pour gérer les problèmes des autres, pur faire la part des choses parmi les tiens, c’est une toute autre histoire, tristement. « Mieux vaut tard que jamais, ça va être notre nouveau slogan ! » Tu ris et hoches la tête, dansant toujours avec ton amie. Oui, ce slogan te plaît bien, en définitive, et tu es bien loin de t’en montrer mécontente. « Mais tellement, heureusement que tu es là pour moi, Cass', sinon je serais un cas désespérée. » Tu ris et l’embrasse sur la joue, bien contente. Tiffany est une amie très proche de toi et une des rares personnes que tu connaisses en dehors de Jamie à connaître Londres, ce qui vous donne une complicité que tu n’as pas avec bien des personnes. Bien rapidement, tu te rends jusqu’au bar accompagnée de ton amie, et vous vous prenez des verres, toujours dans la même euphorie qui habite cette soirée. « A toi, à moi, à nous ! » Tu ris et trinques, buvant toi aussi ton verre cul sec en souriant à ton amie. « On devrait s’marier. Au moins on est sûres qu’on se supporterait. » Tu affirmes en rigolant, aidée par l’alcool pour avoir de telles idées. « Crois moi, je serais aussi désespérée si j’avais pas des amies aussi géniales, t’as même pas idée de comme je me sentirais mal. » Tu dis avec un sourire triste, l’entraînant de nouveau sur la piste pour danser, collée à ton amie.

Tu écoutais son idée avec la plus grande des attentions. Vous marier toutes les deux parce que vous étiez sûre de vous entendre. Tu ne savais pas tellement si le mariage homosexuelle était considéré comme possible dans le Queensland. Tu pourrais faire tes recherches, mais ça ne servait à rien, c'était une idée comme ça, une idée en l'air. Et pourtant, tu t'étais emballée, t'exclamant comme une vraie gamine. « Mais carrément ! » C'était le signe évident qu'il fallait arrêter de boire. Tout de suite et maintenant, vous alliez trop loin, c'était peut-être un jeu pour elle, mais tu aimais les deux sexes toi. Tu pourrais si facilement en tomber amoureuse. Déraper, l'embrasser et coller un malaise dans tout ça. Pourtant, tu portais un nouveau verre à tes lèvres, laissant glisser le liquide le long de ta gorge en fermant les yeux pour le savourer. Il était délicieux et l'alcool cachée, il te tapait la tête doucement, mais tu ne le sentais pas encore. Tu repartais sur la piste de danse pour profiter encore d'un moment avec elle, contre elle. « Tu es la plus géniale des amies, sans toi, je crois que je serais partie après ma clope. C'est un peu trop déprimant ici. » Tu avais posé ta tête dans son cou, elle commençait à te peser lourd, tu commençais à avoir la nausée, la tête qui tourne et à rire pour un rien. Tu étais ivre, complétement ivre. C'était ça de ne jamais boire, parce que quand tu te laissais aller, tu abusais, tu ne connaissais pas tes limites. Et encore là ça allait, tu étais dans l'euphorie.