just wanna feel your kiss again -r.

Ce matin tu t'étais levé aux aurores, tu avais eu l'idée de courir mais le sport ce n'était pas vraiment ton truc, en plus tu ne te voyait vraiment pas courir dans les rues de la ville. Ce n'était pas quelque chose pour toi, moins que la marche en tout cas. Tu déambulais de rues en rues, te vidant la tête. Tu essayais de trouver une nouvelle idée pour une robe, sauf que rien ne te venais. Tu regardais les maisons sans vraiment t'en soucier. Du moins, une finissait par attirer ton regard et toute ton attention. Voilà que tu te retrouvais devant la maison d'Adilyn, l'ex-tutrice de ton enfant. Celle pour qui tu avais plus que de la considération. Le destin ou ton inconscient ? Tu ne savais pas, mais maintenant que tu étais là, tu allais te jeter à l'eau. Tu montais les quelques marches pour te retrouver sur le perron de sa porte où tu toquais à la porte, en espérant qu'elle serait là. Puisqu'une fois de plus, tu débarquais un peu à l'improviste chez elle. « Bonjour Adilyn, j'espère que je ne te dérange pas ? » Elle secouait la tête à la négative et tu pouvais pousser un long soupire de soulagement. Tu avais quelque chose à dire, quelque chose sur le cœur qui te pesait depuis des semaines maintenant, depuis des mois même. Tu ne pouvais pas nier ce que tu ressentais une seconde de plus, il fallait que tu mettes des mots dessus. Peut-être que ça serait maladroit, peut-être que ce n'était pas le bon moment. Mais y en aurait-il un, un jour ? « Je vais faire court. » ajoutais-tu rapidement avant de reprendre la parole pour aller droit au but. « Adilyn, tu me rends fou. Depuis cette rencontre sur la plage, les choses ne sont plus les mêmes pour moi. » Tu prenais le temps de dire les choses, cherchant tes mots même si tu avais l'impression d'être un adolescent devant la plus chouette fille du lycée. Encore heureux pour toi, tu ne bafouillais pas, tu ne perdais pas tous tes moyens comme ça avait pu t'arriver dans le passé. « Je ne peux plus te regarder et nier ce que je ressens. Il y a cette attirance, cette envie de t'attraper contre moi et de t'embrasser.. » ajoutais-tu doucement en baissant un peu le regard. Tu avais l'impression de dire une bêtise ou même un gros mot alors que tu exprimais juste ce que tu voulais. Bien que tu ne ferais rien sans son accord, d'ailleurs, tu t'empressais de le lui dire avant qu'elle n'aille s'enfermer chez elle, par peur d'une approche furtive. « Mais je ne ferais rien qui pourrait te déplaire. Mais dis-moi Adilyn, est-ce que j'ai mes chances ? » Tu avais remonté ton regard dans le sien, essayant de lire quelque chose dans le sien, mais tu étais bien trop nul pour deviner les expressions chez les autres, pour remarquer des petits détails comme une lueur dans le regard, un faible rictus, une teinte légèrement rosée sur les joues. Tout ce que tu attendais c'était de savoir si le couperet allait tomber maintenant et si tu allais perdre ta tête. Mais au moins tu pourrais essayer d'avancer dans ta vie, tu pourrais essayer de trouver la direction à prendre.

Elle avait l’impression d’être tellement éloigné du monde qu’elle s’était façonnée ses derniers temps. Elle se sentait plus libre et si vide en même temps, ce silence chaque jour chez elle lui rappelait ça. Mais elle ne saurait trop dire si c’était mieux ou elle, cette solitude soudaine, le fait que du jour au lendemain, il n’y avait plus rien qui lui rappelait Aby, elle avait tout rendue au foyer, elle n’avait pas gardé deux ou trois affaires pour souvenir parce qu’elle ne voulait plus rien à voir avec ça, ça ne lui faisait que mal. Avec difficulté, la petite devait s’effacer de son cœur le plus vite possible pour ne pas qu’elle souffre de son absence comme elle souffre de l’absence de plusieurs personnes dans sa vie, mais elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Elle n’aurait pas dû rester dans cette ville, elle aurait dû fuir l’Australie après sa sortie de prison. Et c’était d’autant plus stupide de jouer la fausse mère d’une enfant. Toujours est-il que pour combler ce silence, elle ne restait plus seule très longtemps, que ce soit des amis ou des simples coups d’un soir, bien que peu nombreux, parce qu’elle ne voulait pas être la salope de cette ville. Elle ne supportait pas ça, la solitude, elle aimait sentir la présence de quelqu’un chez-elle. Enlevant son attention de sa compagnie, la blonde partait discrètement ouvrir la porte, ne sachant pas qui pourrait venir à cette heure-ci. Peut-être bien sa famille, mais elle n’hésiterait pas deux secondes pour la faire partir. Pourtant, en ouvrant, elle ne trouvait pas les mots pour dire qu’elle n’avait pas le temps ou l’envie de rester parler. Xavier. Adilyn n’arrivait pas à trouver les mots, elle se contentait de bouger la tête, lui ne la dérangerait pas. Même si elle n’avait pas envie qu’il croise l’autre homme, surtout pas. Mais elle n’allait pas dehors et ne fermait pas la porte, comme si elle avait peur de bouger alors que c’était le meilleur moyen de rester dans l’encadrement de se faire griller. Il allait faire court, elle s’inquiétait de ça, parce que la dernière fois, c’était exactement la même conversation et ils s’étaient retrouvés dans une situation bien trop étrange. La suite de ses paroles fut bien plus déstabilisante pour elle. Est-ce qu’il lui avouait ses sentiments ? Il y avait bien longtemps qu’elle ne croyait plus en l’amour, qu’elle enfouissait ses émotions pour ne plus être blessée. Son cœur décidait quand même de s’enflammer pour un rien. « Oh … euh ... » L’effet de la surprise qui parlait, ses joues se teintaient, elle tentait de ne pas montrer sa gêne, bien que c’était presque raté. Elle restait le regarder quelques secondes, les yeux brillants, avant de s’approcher de lui et lui déposer son second baiser. Même s’il n’était pas honnête avec tout ce qu’elle faisait, même s’il la haïrait sûrement pour la suite. Malgré qu’elle aurait aimée que ce baiser dure une éternité de plus, elle arrêtait tout, s’éloignant une nouvelle fois, plongeant ses iris dans son regard. « Je … je peux pas ... Je ne peux pas te faire du mal. » Tout se qui s’approchait d’elle finissait par se détruire. « Je ne t’infligerais pas ça. » Qu’il considère ce baiser comme le dernier, comme la fin. Parce qu’elle tenait trop à lui pour le faire souffrir.

Ton discours était simple, plus efficace, tu ne dirais pas le contraire. Pas de maladresse, pas de faux pas, pas de pensée mal exprimée. Mais l'attente de sa réponse, le fait de ne pas savoir ligne entre les lignes, ça te rendait nerveux. Pas plus que d'habitude lorsque tu te trouvais en sa compagnie mais tu avais tellement d'attentes que tu ne savais pas si tu serais déçu ou non. Sa réponse était assez claire aussi puisqu'elle s'était approché de toi pour t'offrir un baiser peut-être un peu trop furtif à ton goût. C'était une douce caresse suivi d'une claque assez inattendu pour le coup. Tu plissais les yeux sans comprendre ses premiers mots. Elle ne voulait pas te faire de mal, mais comment pouvait-elle t'en faire ? D'autant plus qu'elle t'en faisait là puisqu'elle te donnait de l'espoir pour l'écraser juste après en dansant dessus. « Adilyn.. » soufflais-tu doucement, incapable d'en dire plus. Tu essayais de retracer les choses dans ta tête, de reprendre ses paroles, mais tu n'avais rien, tu n'avais aucune réponse. « M'infliger quoi ? » demandais-tu, toujours dans l'incompréhension la plus totale de ce qui venait de se passer en l'espace de même pas deux minutes. Si c'était un baiser d'adieu, il fallait qu'elle te le dise, parce que tu ne le comprendrais pas tout seul. Tu n'étais pas assez malin quand il s'agissait de sentiments et de relations. « Si c'est à cause de mon passé ou parce que je ne t'attire pas, dis-le moi Adilyn. J'ai besoin de savoir que je n'ai aucune chance pour avancer dans ma vie et ne pas m'accrocher à un espoir qui pourrait me détruire.. » Tu ne disais pas ça pour essayer de la culpabiliser ou de lui forcer la main, mais l'espoir était destructeur, surtout pour toi qui t'accrochait parfois à un rien. Tu avais juste besoin d'avoir une réponse claire et précise, un oui ou un non, rien de plus. Si c'était non, tu ne lui forcerais pas la main, tu ne lui en voudrais pas non plus. Les sentiments n'étaient pas quelque chose qu'on pouvait contrôler, mais si c'était non, tu pourrais faire l'impasse. La marquer d'une grosse croix rouge dans ta tête et passer à autre chose. Peut-être que tu aurais de la difficulté pour la voir pendant un temps, mais ça passerait.

Elle baissait les yeux, elle pouvait lui infliger un tas de choses, parce qu'elle avait une vie un peu trop mouvementé ces derniers-temps et elle ne voulait pas le retrouver à moitié mort après s'être fait agressé par le tueur qui la suivait. Si quelqu'un devait payer pour ce qu'elle avait fait ou ce qu'elle n'avait pas fait, ce n'était pas les autres autour, elle ne lui voulait pas de mal à Xavier, malgré ses paroles qui pouvaient faire penser le contraire. Elle voulait juste l'éloigner pour le protéger, ce n'était pas si compliqué à comprendre pour elle. Mais personne ne pouvait lire dans ses pensées, pas plus Xavier qui se posait des questions inutiles, puis ses réflexions l'étaient tout autant pour elle. « Ça n'a rien à voir avec l'attirance, encore moins avec ton passé, je te l'ai dit, je ne juge pas. » Même si elle ‘lavait fait, le juger parce qu'il avait tué son ex-femme et sincèrement, les seules pensées qui lui venaient en tête maintenant était qu'elle ne voulait pas avoir le même destin qu'elle, tout comme elle ne voulait pas le tuer par accident. Elle tournait un peu la tête, entendant du bruit derrière elle. C'était le meilleur moment, tiens. Elle soupirait un peu, s'avançant pour fermer la porte, pour ne pas qu'il voit quelque chose qu'il ne voudrait pas voir. « Tu ne pourrais pas être avec moi, ce serait une relation trop destructrice et tu le sais. » Disait-elle doucement, le regardant dans les yeux. Et même si l'idée lui était montée à la tête une fois ou deux, qu'eux pouvaient tenter quelque chose, elle ne voulait pas franchir le cap. Elle avait bien trop peur de la suite et ce n'était pas comme ça qu'elle créerait une relation tenable. « J'ai cru moi aussi qu'on aurait pu faire quelque chose, il y a quelques temps, mais tu vois bien que tout s'effondre autour de moi et je ne voudrais pas causer ta perte. » Il y avait sans doute de meilleures femmes pour lui, des qui pourraient l’aimer malgré son secret, qui pourraient plus lui donner de ce qu’elle pouvait faire, elle. Elle avait vécue tellement d’échecs en amour qu’elle était persuadée qu’avec personne ça ne pourrait marcher, qu’elle avait un problème, alors au fond, elle se protégeait un peu, même si elle ne pouvait pas enlever cette douleur que ça faisait de se dire qu’il n’y aurait plus cette étincelle qu’elle avait quand elle voyait Xavier. « Je ne veux que ton bien. »

Ce n'était pas toi, ce n'était pas toi. C'était le genre de choses qui aurait pu te remonter le moral mais il était au plus bas parce que malgré tout, elle ne voulait pas de toi. Elle pensait que ça ne pouvait pas marcher et tu ne comprenais pas les raisons de tout ça. Mais ta réponse était là, tu n'avais pas de chance avec elle. Tu ne devais pas continuer de t'obstiner, tu ne devais pas continuer de nourrir tes espoirs. Il fallait que tu la laisses s'en aller, que tu tournes la page sur tout ça. Ce n'allait pas être facile, tu n'avais pas été amoureux en trois ans, tu t'étais empêché de ressentir ce sentiment, tu avais fermé les yeux sur chaque femmes que tu avais croisé avant de faire sa connaissance un soir sur la plage. Tu l'avais trouvé attachante, gentille, douce mais ferme. Vigilante aussi en prenant soin de vérifier ce que tu disais avant de te laisser rentrer dans sa vie. « Je.. » Tu aurais aimé protesté, tu aurais dire que tu n'étais pas d'accord avec elle. Qu'il y avait de l'avenir, que tant qu'il y avait de l'amour, il y avait de l'espoir. Mais l'amour, il était de ton côté uniquement, du sien tu ne savais pas trop ce qu'elle ressentait. Et tu n'étais pas du genre non plus à te battre, tu ne l'avais jamais été, sauf peut-être pour Abygaël. Et même là tu avais l'impression de baisser les bras depuis qu'elle était parti vivre chez l'autre juge. « Très bien. » Tu capitulais. De toute façon c'est ce que tu lui avais dit. Elle était clair sur sa position, tu ne voulais pas la forcer à changer d'avis. Tu acceptais, non pas sans peine et sans difficultés. Pas après le baiser qu'elle t'avait offert. Elle avait fait un pas vers toi en sortant dehors, fermant la porte derrière elle et peut-être que ça voulait dire quelque chose, mais toi tu ne saurais dire. De toute façon tu regardais tes pieds parce que tu te sentais mal à présent. Tu te sentais de trop, il fallait que tu t'en ailles, que tu mettes fin à ce malaise. « Je ne viendrais plus t'importuner, merci pour tout Adilyn. » Tu ne la remercierais sûrement jamais assez de s'être si bien occupée d'Aby, elle n'en avait peut-être pas conscience, mais toi tu savais à quel point elle comptait pour la petite, à quel point elle l'aimait même. Peut-être pas comme sa mère, mais elle en avait été une, tu le savais. Tu l'avais bien vu dans sa façon de la protéger, de s'en occuper. « Prends soin de toi. » Tu relevais le regard vers elle pour la dernière fois avant de lui tourner le dos et de prendre le chemin du retour vers ta maison.

Elle aurait voulu se dire qu’ils auraient pu écrire une histoire correcte, mais il y avait déjà des ratures rien qu’au début et dans son cœur, tout était déjà déchirée depuis bien longtemps. Et elle ne savait pas sur qui rejeter la faute, est-ce que c’était seulement elle qui reniait l’idée ? Ou peut-être que le passé de Xavier la refroidissait sans doute. Peut-être bien même que c’était uniquement parce que ça avait mal commencé à cause de la petite, qu’elle ne voulait plus s’attirer ces problèmes-là. Mais c’était faire peur d’insensibilité que d’admettre cette hypothèse, on ne pouvait pas mettre ça sur le dos de l’enfant. Alors, elle ne disait rien de plus, juste que la relation serait nuisibles pour lui autant que pour elle. Et tant pis si elle loupait quelque chose, si elle passait à côté de tout, elle préférait protéger les autres plutôt que les voir souffrir, ça avait toujours fait partie de ses principes. « Tu ? » Elle ne savait pas trop ce qu’il voulait dire, au fond, c’était sans doute mieux qu’elle ne le sache pas. Parce que plus elle parlait, plus ça l’animait et il ne fallait pas qu’elle cède, fallait pas qu’elle le blesse. Il ne méritait pas ça, il ne méritait pas de souffrir pour elle. Adilyn espérait qu’il comprendrait, qu’il n’allait pas être blessé, même si elle se doutait qu’elle signait sans doute les adieux, parce qu’Abygaël ne pourrait pas revenir ici, alors qu’est-ce qu’il ferait avec elle ?  Elle baissait les yeux en y pensant, passant de l’autre côté de la porte, fermant celle-ci pour ne pas  qu’il la juge, même si maintenant, il avait tout le loisir de le faire. Adilyn n’était pas un ange, elle n’était pas belle en amour, elle était craintive et ça lui coûtait, elle savait encaisser les coups. Une dernière fois, ses yeux se perdaient dans ceux de Xavier. Puis elle finissait par le voir s’éloigner. Elle était mauvaise pour rattraper les gens, elle ne savait pas quoi dire ou quoi faire pour qu’il reste encore un peu. De toute façon il ne pouvait pas rester. « Tu ne crois pas que ça se finit toujours de la même manière entre-nous deux ? » Elle croisait légèrement les bras, ses yeux toujours accrochés à lui. « J’ai l’impression que tu ressens toujours la même chose en partant. Comment tu peux ressentir quelque chose si je te fais souffrir à chaque fois ? Comment u peux avec la question que je t’ai posée la dernière fois ? »

Tu lui avais tourné le dos, pensant rentrer chez toi bredouille. Mais sa voix avait retenti derrière toi et dans un ultime espoir tu t'étais retourné pour écouter son constat. Oui, ça se finissait toujours comme ça. « De manière triste ? » ajoutais-tu pour compléter sa phrase. Oui, depuis quelques temps déjà vos fins de discussions n'étaient pas joyeuses mais qu'y pouvais-tu ? « Sûrement parce que je suis triste. La dernière fois j'aurais aimé t'empêcher de partir mais je ne l'ai pas fait. » Tu n'en avais pas eu le courage, sûrement parce que tu aurais voulu faire un geste que tu ne pouvais te permettre à cause de ton état physique. Mais ses questions étaient juste. Pourquoi tu continuais de la désirer alors qu'elle ne faisait que te repousser ? Parce qu'elle revenait aussi toujours vers toi, c'était indéniable. Tu aurais pu ne jamais la revoir après cette nuit sur la plage, mais ça avait été différent. Tu ne croyais pas vraiment au destin, mais tu trouvais ça trop beau pour que ça en soit autrement. « Je ne veux pas être égoïste, je ne veux pas te promettre de belle chose, te dire que tout va bien se passer parce que j'en suis pas capable. Je sais pas de quoi demain est fait. » Tu haussais doucement les épaules. Ce n'était pas ton genre de faire de belles promesses, bien souvent tu évitais de te mouiller parce que tu n'étais jamais certain de pouvoir la respecter. Les deux seules à laquelle tu n'avais jamais manqué parole c'était d'aimer et d'être fidèle. Pour le reste, tu voyais un peu comment la vie venait. « J'étais juste venu pour savoir si j'avais un jour une chance de me faire aimer de toi et tu as répondu à cette question. » soupirais-tu. Tu passais une main dans tes cheveux sans vraiment comprendre où elle avait voulu en venir avec tout ça. Peut-être comprendre ce que tu lui trouvais. « Que veux-tu que je fasse ? Que je lutte ? Que j'me batte pour toi ? » Tu avais envie de lui demander à quoi bon. Elle serait contradictoire si elle acceptait ça maintenant alors qu'elle disait vouloir ton bien. Si c'était le cas et qu'elle ne voulait pas d'une relation avec toi, alors elle devait te laisser partir ou être plus claire sur ce qu'elle attendait de toi exactement. « Et pour ce que je ressens, on ne contrôle pas l'amour. Ça te tombe dessus sans crier gare, sans te demander si t'es d'accord, sans te dire que l'autre sera aussi fou de toi et que la vie sera belle. Non l'amour ça fait souffrir et souffrir ça rend vivant. Je m'en remettrais, tout comme toi tu m'oublieras. J'ai juste envie de te dire que c'est la vie, que c'est pas toujours beau et que c'est jamais facile mais avec le temps, on s'y fait, on encaisse les coups et on se relève. » La vie c'était bien de la merde parfois. Et d'autres fois, elle vous faisait une fleur en vous offrant un enfant que vous n'attendiez pas, qui change votre vision du monde et qui vous donne envie d'être une meilleure personne. Parfois vous rencontriez des personnes pour qui vous seriez prêts à donner un rein afin qu'ils puissent aller mieux. Et parfois, vous perdiez la personne que vous aimiez et il fallait surmonter ça, parce que la vie aurait peut-être un autre cadeau pour vous plus tard.

Elle ne savait pas si triste était le mot, mais il était déçu, c'était sûr. chaque fois elle disait quelque chose qui ne collait pas, quelque chose qui finissait par les éloigner. Et finalement, ils n'avaient jamais été proches, juste à leur rencontre. Le reste du temps, elle lui faisait une tonne de reproche sur sa manière d'être, sur lui, elle n'y pensait pas que du bien. Et lui ne voudrait pas s'embarquer dans une relation avec quelqu'un qui le dénigre parce qu'il est ce qu'il est. Rapidement, elle préférait mettre de côté le fait qu'il était triste, parce qu'elle ne voulait pas l'entendre dire ça, elle n'espérait que son bien, à lui. « T'as eu raison de ne pas le faire, tu as au moins compris la question que j't'avais posée ? J'aurais détesté la personne en face de moi, je ne l'aurais pas retenu. » Et pourtant, elle serait triste d'être détesté par Xavier, cette question au fond, elle ne l'avait pas vraiment maîtrisée. Elle restait l'écouter sans rien dire, ne le regardant qu'avec une douleur dans la poitrine, un noeud au ventre. Est-ce que ça voulait dire, en lui disant que ça ne serait pas possible maintenant, que ça allait être la dernière fois que les deux allaient se voir ? Elle ne voulait pas se passer de lui, tant bien même que c'était trop compliqué entre-eux, qu'elle se faisait sans doute du mal pour rien et lui avec. Pourtant, elle l'avait peut-être cherché au fond. Elle n'en savait rien, peut-être qu'elle ne se faisait que des idées, mais d'un coup de la peine et de la tristesse embrumait son esprit, laissant son coeur saigner doucement. « Un jour ... » Maintenant, c'était impossible, uniquement pour elle. Parce qu'elle pensait faire le meilleur choix, de son mieux. Lui avait été l'unique personne avec qui elle s'était imaginée quelque chose de beau alors qu'elle disait qu'elle ne voulait plus retrouver quelqu'un.Mais elle se méfiait sans doute trop, elle n'était pas le genre de personne à dire que tous les hommes se ressemblaient dans le fond, que tout le monde finirait par la tromper et lui faire du mal. Mais elle s'en protégeait quand même, elle ne voulait plus être déçue, mais elle ne pouvait pas demander ça à quelqu'un, affirmer qu'il ne lui ferait pas de mal. Parce que c'était trop idyllique. « Non ... je ne demande pas ça ... loin de là. » Du temps. Elle en avait juste besoin. Elle aurait peut-être laissé place à de l'amour si quelqu'un ne lui voulait pas du mal et qu'elle avait peur qu'il s'en prenne à un autre. Mais peut-être qu'elle était juste parano, que ce type ne reviendrait pas la chercher, alors qu'elle ruinait un peu son temps en privant ses envies, en n'écoutant que l'inquiétude. « Je ne veux pas que tu souffres à cause de moi. » Mais il venait de lui dire, ce n'était pas de sa faute. Même si elle était en partie coupable d'exister sur l'instant. « Je t'oublierais, oui. » C'était inaudible, ça lui agrippait à la gorge et elle n'arrivait plus à s'exprimer comme elle voulait. Les larmes lui montaient aux yeux et comme à son habitude, parce qu'elle détestait que l'on puisse voir sa souffrance, ses émotions, elle préférait faire demi-tour et rentrer plus rapidement chez elle, claquant la porte. Juste pour ce cacher de cette honte qui la prenait d'un coup et tenter de l'oublier, alors.

Tu hochais la tête lorsqu'elle te demandait si tu avais compris. C'était le cas, c'était une question qui était sortie de nulle part, une question qui avait fait le bout de chemin dans son esprit et qui avait fini sur le bout de ses lèvres avant même qu'elle puisse s'en rendre compte. Une question qui te faisait peur, parce que tu n'aimais pas y repenser. Les cauchemars avaient refait surface depuis ce jour, mais tu les chassais assez vite maintenant. Tu savais comment faire pour ne pas y penser sans te noyer dans l'alcool. « Il m'est impossible de te détester, Adilyn. » En tout cas pour le moment. Tu n'avais aucune raison valable pour que ça arrive. Elle ne t'aimait pas comme tu le désirais, elle ne t'aimerais jamais comme tu l'aimerais mais devais-tu la haïr pour ça ? Non. Bien sûr que non. Elle était libre de ressentir ce qu'elle voulait, tu ne devais pas lui en vouloir, tu ne devais pas la blâmer. En quelques sortes c'était toi que tu blâmais parce que tu avais tout fait rater. C'est toi qui avait bloqué les choses et même si elle disait que ça n'avait rien à voir avec ton passé, tu ne pouvais t'empêcher de croire le contraire. La vie était ainsi. Tu l'écoutais te dire qu'elle ne voulait pas te faire souffrir. Mais c'était trop tard, de manière involontaire elle venait de te briser le coeur. Tu allais souffrir c'était évident. Mais ce n'était pas une douleur insurmontable. Ce qui t'ennuyait le plus dans tout ça c'était de la perdre elle. Parce qu'après ça, elle ne voudrait sûrement plus rien vouloir faire avec toi. Tu n'aurais plus l'occasion de lui parler, de la voir, sauf si tu y déposais Aby quand elle vivrait avec toi. Et même là, c'était uniquement si elle acceptait de voir Aby. Tu préférais penser que oui, que jamais ça ne pourrait changer mais il fallait aussi accepter le contraire si ça devait se produire. « Adilyn.. » soufflais-tu en courant vers sa porte. Trop tard, elle était fermée. La petite lueur que tu avais eu lorsqu'elle t'avait appelé était morte. Tu restais un moment devant sa porte, à te demander ce que tu devais faire. Tu avais promis de ne pas insister. Tu avais promis de passer à autre chose, tu devais tenir cette promesse là aussi.